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Je voulais m'assurer que figure au compte rendu la partie portant sur le rapport intitulé
Choix du mode de commercialisation. Je tiens pour acquis que c'est chose faite. C'est ce en quoi consiste l'amendement.
Nous avions un deuxième point. M. Easter cite M. Fulton, mais ne le fait pas fidèlement. Un autre expert est cité. Il s'agit de M. Rolf Penner. Je voudrais donc proposer un deuxième amendement. Dans un article publié le 26 juillet dernier et intitulé , Dual Market Denial, M. Penner fait valoir ceci: « Les chances pour que la CCB s’adapte avec succès à un marché ouvert sont extrêmement élevées. » Je voudrais que ce passage soit ajouté comme amendement au paragraphe qui commence par « En novembre 2006...»
Troisièmement, je dois préciser ceci: je pense qu'on a mal fait ressortir que la commission peut fonctionner efficacement lorsqu'il y a un choix de mode de commercialisation. Qu'il me suffise de signaler que, 1993, les agriculteurs ont été libres pendant 40 jours de vendre leur orge directement aux États-Unis ou de passer par l'intermédiaire de la Commission canadienne du blé. J'ai cru comprendre que, pendant ces 40 jours, il s'est vendu davantage d'orge que jamais auparavant et que la commission a su s'adapter très efficacement au choix du mode de commercialisation.
Quatrièmement, je veux encore une fois signaler au comité que le présent exercice constitue une incroyable perte de temps. Les agriculteurs ont reçu les bulletins de vote et ont déjà commencé à les retourner. Il est beaucoup trop tard pour présenter une telle motion; c'est inopportun. Je ne crois pas que les libéraux vont voter contre la motion, mais je demanderais à mes collègues du Bloc québécois et du NPD de tenir compte du fait que c'est inopportun et que nous devons vraiment nous opposer à cette motion.
Je souhaiterais ajouter un troisième amendement. Je voudrais que nous remplacions la recommandation du comité par celle-ci: « Que le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire soit félicité de son choix équilibré de question référendaire. »
Bonjour. Je suis Kathleen Sullivan, directrice générale de l'Association de nutrition animale du Canada.
L'ANAC est l'association qui représente les fabricants d'aliments destinés au bétail et à la volaille. Nos membres représentent environ 90 p. cent de tous les produits de nutrition animale fabriqués à l'échelle commerciale au Canada. L'ANAC a également créé et administre le programme de salubrité des aliments du bétail de l'industrie, mieux connu sous le nom ProQualité. Il s'agit d'un programme d'attestation fondé sur l'HACCP qui a été mis au point pour l'industrie canadienne de l'alimentation animale. ProQualité est le premier programme fondé sur l'HACCP à l'intention de l'industrie de l'alimentation animale en Amérique du Nord et l'un des premiers du genre à l'échelle mondiale.
L'ANAC apprécie vivement l'occasion de faire valoir ses commentaires, ici aujourd'hui, sur le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale qui entrera en vigueur le 12 juillet prochain.
En 1997, le Canada a introduit la première interdiction visant les aliments du bétail qui consistait en un ensemble de règlements interdisant l'utilisation de farine d'os et de viande de ruminants dans les aliments du bétail destinés aux ruminants. L'été dernier, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a annoncé l'introduction d'un nouveau règlement visant l'interdiction des matières à risques spécifiés et les tissus d'animaux morts et couchés dans tous les aliments pour animaux, y compris les aliments pour animaux de compagnie et les engrais. Ces modifications visent à servir de mesures de contrôle additionnelles contre l'ESB en couvrant les risques associés à l'exposition, par mégarde, des ruminants à des matières qui peuvent contenir de la farine d'os et de viande.
L'ANAC appuie fermement le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale. Nous croyons qu'une interdiction complète est la solution la plus simple et la plus pratique aux risques de contamination croisée dans les meuneries et la seule façon d'éliminer le risque de contamination croisée à la ferme.
C'est donc avec plaisir que nous avons collaboré avec nos partenaires de l'industrie et les autorités du gouvernement dans cette initiative.
Tout au cours du processus, l'ANAC a fait preuve de leadership en appuyant la nouvelle interdiction et continuera à faire de même, pour veiller à ce que l'interdiction soit mise en oeuvre d'ici le 12 juillet. Vers la mi-mars, l'ANAC lancera un nouveau site Web qui mettra en vedette une campagne de communication à l'intention des fabricants d'aliments du bétail commerciaux. Dans le cadre de cette campagne, nous éduquerons les fabricants sur la question du renforcement de l'interdiction et leur rappellerons leurs engagements pris conformément à l'interdiction initiale. Nos ressources comprendront un volet éducatif et des bulletins d'interprétation couvrant les facettes plus techniques du nouveau règlement. Nous espérons que ce programme sera utile à la fois pour nos fournisseurs et surtout, nos clients.
Par ce renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale, le Canada signale son intention d'éradiquer l'ESB le plus rapidement possible. Ainsi, il est impératif que le gouvernement et l'industrie respectent l'échéance du 12 juillet. Cela étant dit, il est très important que les membres du comité soient au courant des défis de taille que devront relever l'industrie (et mes collègues) ainsi que le gouvernement d'ici le 12 juillet.
En bref, le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale est une initiative des plus complexes. Elle fait appel à la participation active du gouvernement fédéral et de tous les gouvernements provinciaux, y compris l'ACIA et les ministères provinciaux de l'Agriculture, de l'Environnement et, dans certains cas, de la Santé. Elle requiert également un niveau élevé de coordination fédérale-provinciale, surtout dans les domaines des finances et d'autres formes de soutien à l'industrie.
Le nouveau règlement touche beaucoup de secteurs: les éleveurs de bétail, ceux qui font la levée des animaux morts, les équarrisseurs, les emballeurs, les fabricants d'aliments du bétail, d'engrais et d'aliments pour animaux de compagnie et la liste se poursuit.
Pour séparer les MRS comme le prescrit le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale, les emballeurs et les équarrisseurs doivent investir et apporter des changements importants à l'infrastructure de leurs exploitations. Ensuite, le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale soulève la question épineuse de l'élimination des MRS, comme bon nombre d'entre vous le savez sans doute. Après le 12 juillet, les MRS n'auront plus aucune valeur, mais obligeront l'industrie et le gouvernement à créer et à exploiter un système efficace d'élimination.
Donc, en plus d'apporter des modifications à leur infrastructure et à leurs procédures, tous les secteurs touchés doivent coordonner leurs activités respectives pour que les MRS soient totalement retirées de la chaîne d'approvisionnement d'ici le 12 juillet. Il s'agit ici d'un point très important. Pour éliminer les MRS des fermes d'ici le 12 juillet, elles devront être éliminées des meuneries bien avant cette date. Pour ce faire, les emballeurs devront commencer à séparer les MRS encore plus tôt. Tout ce travail devra être coordonné par l'industrie sur une base en grande partie volontaire, parce que le règlement entrera en vigueur pour toute l'industrie dès le 12 juillet.
Compte tenu des défis à relever, l'ANAC et le Conseil des viandes du Canada ont, l'automne dernier, commandé un rapport de situation sur le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale. Je crois d'ailleurs que le Conseil des viandes vous l'a déjà présenté. Ce rapport a été préparé avec la participation de la Canadian Cattlemen's Association et des principales sociétés d'équarrissage, dont Rothsay, qui est représentée ici aujourd'hui.
Ce rapport décrit les réalités pratiques de l'interdiction visant les aliments du bétail, y compris les questions que doivent gérer l'industrie et le gouvernement d'ici le 12 juillet. D'abord et avant tout, le rapport reconnaît le besoin d'une application graduelle du règlement. À des fins de planification, nous avons recommandé que nos fournisseurs offrent de la farine d'os et de viande libre de MRS dès le 1er mai. Cette mesure nous donne 11 semaines pour que les produits contenant des MRS disparaissent du système d'alimentation et des fermes. Cela nécessite aussi que les emballeurs et les équarrisseurs soient prêts et que toutes les solutions d'élimination soient en place d'ici le 1er mai, soit dans moins de 12 semaines.
Permettez-moi de réitérer clairement que l'industrie est disposée à prendre les mesures nécessaires pour respecter l'échéance du 12 juillet, mais que la chose est impossible à moins que le gouvernement ne s'empresse de nous fournir le soutien requis. Notre rapport de situation décrit le besoin d'une intervention du gouvernement à quatre égards.
Premièrement, il y a la confirmation et le versement de fonds en capitaux pour les usines, l'équipement et le transport. Pour la mise en place de l'infrastructure requise pour séparer les MRS, les usines de transformation doivent investir une somme importante en capitaux. En 2006, le gouvernement fédéral a confirmé un montant de 80 millions de dollars en appui à l'industrie dans le cadre d'un programme fédéral-provincial de partage des coûts, mais à ce jour, l'industrie n'a toujours rien reçu. Compte tenu du temps nécessaire pour commander l'équipement et faire les investissements en capitaux, il est temps plus que jamais que le gouvernement verse les fonds promis.
Deuxièmement, nous demandons la clarification des critères réglementaires et techniques spécifiques pour chacun des secteurs touchés. Pour adopter des procédures et se conformer aux exigences du nouveau règlement, tous les secteurs touchés ont besoin de clarifications de l'ACIA quant à certains points techniques. Il est très important que le plus grand nombre possible de ces questions soient résolues le plus vite possible pour assurer la mise en oeuvre cohérente et complète de la nouvelle interdiction.
Troisièmement, nous devons trouver des solutions à court et à long terme pour l'élimination des MRS. La capacité en matière d'élimination peut constituer le défi le plus important dans le cadre de la mise en oeuvre du renforcement de l'interdiction. Il faudra compter un certain temps pour bâtir cette capacité et désigner des sites permanents d'élimination. À la lumière de ce qui précède, des solutions de rechange à court terme ou des mesures de transition doivent être en place d'ici le 12 juillet et même avant, soit d'ici le 1er mai. Par la suite, l'industrie et le gouvernement devront encore une fois collaborer pour trouver des solutions d'élimination à plus long terme.
Enfin, nous avons besoin de connaître les mesures qui seront prises à court et à long terme pour nous aider à absorber les frais d'exploitation associés à l'élimination. Même si des options d'élimination sont disponibles, nous prévoyons que les coûts auront un impact important sur les petits transformateurs et les préposés à la levée des animaux morts. Pour assurer l'efficacité de l'élimination des MRS et la viabilité du secteur de la transformation, il peut être nécessaire de financer une portion de ces coûts.
Au début de novembre, notre rapport a été présenté au ministre de l'Agriculture, à Agriculture Canada, à l'ACIA et à toutes les provinces. Depuis, nous avons constaté beaucoup d'activité. Nous sommes très encouragés par le fait que vers la fin de 2006, l'ACIA a créé un groupe de travail pour surveiller la coordination du renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale. L'ANAC considère cette mesure comme étant très positive, et nous faisons l'éloge du président de l'ACIA et de ses vice-présidents supérieurs pour en avoir fait une priorité.
Dirigé par son président, Freeman Libby, le groupe de travail a élaboré un cadre de travail clair et un plan pour la surveillance de l'interdiction et la coordination entre les provinces et l'industrie. À l'ANAC, nous avons confiance en l'engagement du groupe de travail, mais sommes respectueusement d'avis qu'il peut se retrouver à court de temps. Même à ce jour, aucune entente de financement fédérale-provinciale n'a été signée et seulement une province, l'Alberta, a confirmé les détails de son programme d'investissements en capitaux à l'industrie. C'est donc tout un défi pour l'industrie que d'apporter les modifications permanentes nécessaires surtout pour éliminer les MRS.
Il est de plus en plus clair que l'infrastructure permanente requise pour l'élimination des MRS ne sera pas en place à l'échelle du pays d'ici le 12 juillet, et encore moins le 1er mai, date à laquelle nous souhaitons que les fabricants de nourriture animale cessent d'acheter ces produits. Si les produits sans MRS ne sont pas disponibles à compter du 1er mai, beaucoup de meuneries cesseront d'utiliser de la farine d'os et de viande de ruminants, ce que ne rendra l'élimination que plus compliquée. Le 12 juillet, de toute évidence, les meuneries n'auront d'autre choix que de cesser d'utiliser ces produits.
La séparation et l'élimination des MRS doivent être prioritaires. Si des systèmes appropriés d'élimination des MRS ne sont pas en place, le principe même du renforcement de l'interdiction sur l'alimentation animale sera mis en péril.
Merci beaucoup.
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Bonjour et merci beaucoup.
Je m'appelle Jim Laws et suis directeur général du Conseil des viandes du Canada, dont les bureaux se trouvent ici, à Ottawa.
Le Conseil des viandes du Canada est l'association professionnelle nationale des abattoirs et transformateurs de viande rouge sous inspection fédérale depuis 1919. L'industrie de la transformation de viande rouge et de l'abattage de boeufs, de veaux, de porcs et d'agneaux est la plus grande industrie de transformation d'aliments au Canada, et ses ventes totalisent 15 milliards de dollars. Notre industrie emploie plus de 45 000 personnes et exporte beaucoup de produits alimentaires canadiens.
Parmi les abattoirs de boeufs qui font partie de notre association, il y a des grandes et des petites entreprises comme XL Foods, Cargill, Tyson, St. Helen's, Ranchers Beef, Levinoff-Colbex, Abattoirs Z. Billette, Gencor, Delft Blue/Écolait et Bellivo Transformation. Ces entreprises ont investi des millions de dollars pour accroître leur capacité d'abattage de presque 45 p. 100 depuis la crise de l'ESB, leur capacité est ainsi passée de 75 000 à presque 110 000 bêtes par semaine.
Ces entreprises, qui transforment presque 95 p. 100 du boeuf au Canada, sont toutes soumises à l'inspection fédérale prescrite par la Loi sur l'inspection des viandes du Canada. Dans tous les établissements, il y a des vétérinaires et des inspecteurs qui suivent les règles strictes du règlement sur l'inspection des viandes et des procédures manuelles. Ils appliquent des mesures de contrôle de la qualité strictes pour assurer l'innocuité et l'intégrité des produits carnés aux Canadiens.
Le gouvernement du Canada a publié sa proposition de règlement d'interdiction sur les aliments pour ruminants dans la partie I de la Gazette en décembre 2004. À ce moment-là, les membres du Conseil des viandes du Canada et leurs collègues de la Canadian Cattlemen's Association ont exprimé leur mécontentement que cette proposition de modification à l'interdiction sur les aliments pour ruminants ne soit pas conforme à la réglementation proposée aux États-Unis. Plus précisément, le Canada propose l'élimination totale du matériel à risque spécifié de la chaîne d'alimentation animale, alors que les États-Unis proposent l'élimination d'une liste plus courte de matières à risque spécifié provenant des vieux animaux et des animaux morts.
Le 26 juin 2006, le Canada a annoncé qu'il interdirait toute la liste des matières à risque spécifié dans les aliments pour animaux à compter du 12 juillet. Le gouvernement a également annoncé qu'il avait réservé 80 millions de dollars afin de travailler avec les provinces à aider l'industrie à mettre ce plan en oeuvre. En date d'aujourd'hui, les États-Unis n'ont pas encore publié leur règle définitive.
Pour les animaux de moins de 30 mois, le matériel à risque spécifié ne peut représenter que de deux à trois kilogrammes, soit le poids d'un iléon distal. Pour les animaux de plus de 30 mois, le poids total du matériel à risque spécifié peut s'élever jusqu'à 40 kilogrammes par animal. Les estimations varient beaucoup en fonction de facteurs comme le poids de la bête et la capacité de l'abattoir d'extraire le MRS sans prélever d'autres tissus.
Chaque année, plus de trois millions et demi de ruminants sont abattus au Canada, et nous avons les moyens d'en abattre plus de cinq millions, ce qui rend le volume de MRS qui doit être séparé et éliminé de façon écologique renversant. Ainsi, l'industrie doit s'engager à apporter des changements en profondeur dans son infrastructure d'usine, à acheter des camions réservés et à investir dans des options à court et à long terme pour éliminer les matières à risque spécifié brutes et conditionnées.
Les membres du Conseil des viandes du Canada déplorent vivement que sept mois se soient écoulés depuis l'annonce des nouvelles règles et qu'une seule province n'ait annoncé les détails de ses critères de financement. Nous espérions que les provinces contribuent à cette importante initiative de santé animale, avec laquelle le secteur de la transformation de viande doit composer, à hauteur de 50 millions de dollars de plus dans le cadre de 60 à 40 ententes de financement fédérales- provinciales, de manière à porter le financement total à 130 millions de dollars.
Les abattoirs de boeufs et de veaux, ainsi que les transformateurs de viande ont déjà leurs plans afin de séparer et d'identifier les matières à risque spécifiées des ruminants, mais compte tenu des sommes importantes qu'il faudra investir dans les usines et l'équipement requis pour cela, nous attendons de connaître les détails du financement que les provinces offriront avant de nous engager à améliorer nos usines.
Nous collaborons avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments à l'élaboration des règles et des méthodes qu'il faudra respecter dans les nouvelles procédures manuelles qui orienteront les activités d'abattage et de transformation dans nos établissements. Nous voulons être prêts et trouver des réponses à toutes nos questions sur la transformation pour que la transition vers les nouvelles règles s'opère en douceur. Nous voulons également que le nouveau fonctionnement soit bien clair pour réduire au minimum les tissus rejetés avec les matières à risque spécifiées. Par exemple, nous voulons trouver le moyen d'éliminer seulement l'iléon distal plutôt que tout le petit intestin.
Comme Kathleen l'a mentionné, nous sommes déterminés à respecter l'échéance réglementaire du 12 juillet pour éliminer le matériel à risque spécifié de la chaîne alimentaire animale. L'étude que nous vous avons fait parvenir en début de semaine indique clairement que nous devons être prêts à approvisionner les meuneries. Selon elle, nous devons être prêts d'ici le 1er mai. Il aurait fallu que nous soyons mis au courant de tous les détails du programme avant le 30 novembre 2006 pour pouvoir respecter cette échéance. Le renforcement de l'interdiction sur l'alimentation des ruminants pour que tout le matériel à risque spécifié soit éliminé nécessitait une action immédiate, comme Kathleen l'a mentionné, soit des fonds en capitaux pour les usines et l'équipement; la clarification des critères réglementaires, qui ont beaucoup été clarifiés avec l'ACIA; des solutions immédiates et à long terme pour l'élimination des MRS et des solutions aux frais d'exploitation associés à l'élimination.
À nos yeux, c'est un enjeu extrêmement grave pour l'industrie. Beaucoup de pays s'attendent à ce que le Canada mette totalement en oeuvre son renforcement de l'interdiction sur l'alimentation des ruminants d'ici juillet 2007. Notre statut à l'OIE sur le plan de l'ESB en dépend. Nous avons déjà subi les répercussions foudroyantes de la fermeture des frontières et de la perte de marchés en raison de l'ESB, qui ont coûté des centaines de millions de dollars à notre industrie.
Nous croyons qu'un retard dans la mise en oeuvre prévue pour le 12 juillet n'est pas une option pour l'industrie du boeuf canadienne. Le statu quo n'est pas une option pour le Conseil des viandes du Canada. D'abord et avant tout, nous devons répondre aux attentes de nos consommateurs.
Nous avons envoyé une lettre au ministre de l'Agriculture pour lui faire part de nos préoccupations et lui demander d'adopter un plan d'urgence de deux ans prévoyant des options d'élimination des matières à risque spécifié brutes et conditionnées à court et à moyen terme. Nous lui avons demandé de rencontrer son personnel le plus rapidement possible pour en discuter de sorte que le Canada puisse respecter ses obligations internationales et que notre industrie du boeuf puisse se conformer à l'échéance du 12 juillet.
Par exemple, nous voyons qu'il y a des provinces qui n'ont pas encore entrepris de pourparlers engagés avec le gouvernement fédéral, qui prétendent ne pas pouvoir participer à cette initiative ou ne pas être satisfaites du financement qu'elles ont reçu. On nous a dit que les fonds devaient passer par les provinces. Le fait que les règles et les critères d'admissibilité diffèrent d'une province à l'autre nous inquiète beaucoup. Idéalement, il devrait y avoir une réglementation commune pour toutes les entreprises du Canada.
Actuellement, ces sous-produits d'abattage sont récupérés par les équarrisseurs pour la production de farine de viande et d'os. Dès que l'interdiction sera en vigueur, l'élimination entraînera de nouveaux coûts. Aujourd'hui, nos options sont très limitées, même pour l'élimination des MRS brutes. Sans le financement que devraient nous offrir les provinces, l'industrie est vraiment dans les limbes.
Étant donné que les États-Unis envisagent d'ouvrir la porte au bétail canadien né après mars 1999 et qu'il n'y a pas d'obligation d'éliminer le MRS aux États-Unis, tout porte à croire qu'une grande partie du bétail ira vers le sud, ce qui mettra beaucoup d'abattoirs en situation de désavantage concurrentiel. Comme l'échéance du 12 juillet approche à grands pas et que les options d'élimination des MRS sont encore bien limitées, certains abattoirs pourraient devoir réduire la cadence pour se conformer à ce règlement.
Nous demandons au gouvernement du Canada et aux provinces de s'entendre au plus vite sur les critères de financement qui s'appliqueront aux 80 millions de dollars et aux 50 millions de dollars des provinces prévus à cette fin à l'origine, afin que l'industrie puisse prendre les mesures nécessaires pour mettre ce règlement en oeuvre à temps, en perturbant le moins possible le marché.
Merci beaucoup.
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Bonjour. Je m'appelle Kevin Golding et je suis à la fois président de la Canadian Renderers Association et président de Rothsay Recycling, une des entreprises membres de l'association.
La Canadian Renderers Association représente les usines d'équarrissage indépendantes du Canada. Je signale, pour votre gouverne, qu'il ne faut pas confondre l'exploitant d'abattoir qui fait de l'équirissage et l'équarrisseur indépendant.
L'exploitant d'abattoir fait l'équarrissage des résidus de ses propres abattoirs. Donc, il peut être spécialisé dans les sous-produits de ruminants — c'est le cas, par exemple, des deux abattoirs albertains Cargill et Tyson.
Les équarrisseurs indépendants, eux, répondent aux besoins d'équarrissage de tout le circuit des protéines, y compris des abattoirs qui ne possèdent pas de capacité d'équarrissage de même que des boucheries, des petits abattoirs, des épiceries, et ainsi de suite. Nous assurons la prestation de ce service environnemental moyennant certains frais.
Les exploitants d'abattoir ne font pas l'équarrissage de carcasses. La collecte et l'élimination des cadavres d'animaux provenant des fermes, des parcs d'engraissement et des abattoirs varient d'une province à l'autre. En règle générale, soit que les carcasses de bétail demeurent sur la ferme, soit qu'elles sont ramassées et équarries moyennant certains frais. Les frais exigés par les équarrisseurs indépendants sont contrebalancés par la valeur du produit fini fabriqué à partir des matières brutes équarries et de la valeur des cuirs équarris, dans le cas du bétail mort.
Voici comment fonctionne l'industrie de l'équarrissage. Elle réduit et recycle les tissus d'animaux morts par cuisson à température élevée et évaporation. Le procédé réduit le volume brut de moitié environ et il permet d'obtenir des produits finis utiles. Parmi les produits fabriqués à partir de carcasses de ruminants, on note le suif, la farine de viande et et la farine d'os. Les produits finis sont écoulés comme marchandises, leur coût variant chaque semaine. Le suif est utilisé dans une foule d'applications industrielles, et la farine de viande et d'os sert d'ingrédient à forte teneur en protéines dans l'alimentation des non-ruminants.
L'interdiction élargie de cette farine qui doit entrer en vigueur le 12 juillet exige la séparation des MRS des autres sous-produits de ruminants. Le règlement élargi exige que la farine de viande et d'os dérivée des MRS soit détruite par incinération ou confinement. De la même façon, le matériel à risque spécifié qui n'a pas été équarri doit aussi être détruit, confiné ou composté.
Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il offrait un soutien financier pour faciliter la séparation du MRS de tous les autres produits de ruminants. Il est entendu que ces fonds seront répartis entre les exploitants d'abattoir qui font de l'équarissage, les équarrisseurs, les camionneurs et les autres qui participent à la séparation, à la collecte, à l'équarrissage et à l'élimination ou à la destruction du MRS. Toutefois, comme nous l'avons entendu, il reste à déterminer comment seront répartis ces fonds. En règle générale, les plans de l'industrie visant à isoler le MRS du reste sont en veilleuse jusqu'à ce que le montant des fonds offerts à chaque participant de la chaîne soit annoncé.
Actuellement, les membres de la Canadian Renderers Association font l'équarrissage de la plupart des sous-produits de ruminants provenant du Canada, à moins qu'ils soient traités par les exploitants d'abattoir dont je vous ai parlé. Jusqu'à ce qu'on puisse séparer convenablement le MRS du reste, la plupart des sous-produits de ruminants équarris par les indépendants seront traités comme du MRS. La valeur de la farine de viande et d'os dérivée des sous-produits sans MRS qui est mêlée à des sous-produits qui contiennent du MRS sera perdue. Il en résultera d'énormes augmentations des frais d'équarrissage, augmentations qui ne seront pas atténuées jusqu'à ce que de nouvelles lignes d'équarrissage distinctes soient en place pour faciliter la séparation et le maintien de la valeur.
Le problème du MRS varie selon la région et la province. Les plans visant à séparer le MRS du reste de la production ont été communiqués au gouvernement fédéral et provinciaux par les membres de la Canadian Renderers Association et par des représentants des différentes entreprises. Cependant, la mise en oeuvre des plans de séparation, autres que les plans visant une conformité provisoire, ne se fera pas tant que les entreprises individuelles n'auront pas reçu des engagements fermes de la part des gouvernements provinciaux responsables d'administrer le programme d'aide fédérale.
Tant que des plans de séparation n'auront pas été mis en oeuvre, la plupart des sous-produits de ruminants actuellement traités par les équarrisseurs indépendants seront traités comme du MRS, en conformité avec le règlement d'interdiction élargie qui entre en vigueur le 12 juillet 2007. Comme l'a dit Kathleen, ce sera en réalité un peu plus tôt, soit dès que ses membres cesseront d'acheter notre produit.
La perte des recettes tirées de la farine de viande et d'os, l'augmentation des frais de camionnage, de manutention et de décharge entraîneront une hausse marquée du coût de l'équarrissage, hausse qui ne sera pas atténuée jusqu'à ce que des lignes d'équarrissage distinctes puissent être mises en place pour traiter les sous-produits de ruminants sans MRS. Or, les considérations économiques n'appuient pas la construction de lignes additionnelles en l'absence du financement des immobilisations promis.
Bien que les membres de l'association s'attendent à mettre en place des solutions provisoires pour se conformer au règlement élargi qui entre en vigueur le 12 juillet, les retards dans le versement des fonds du gouvernement fédéral aux équarrisseurs afin qu'ils puissent faire les dépenses d'immobilisation nécessaires feront augmenter les coûts d'élimination et de destruction plus que prévu à l'origine. Ces coûts ne reculeront pas tant que les améliorations ne seront pas faites. De plus, même la prise de mesures de conformité provisoire pourrait s'avérer impossible dans certaines provinces, tant qu'on n'aura pas réglé certaines questions liées aux décharges.
Je vais faire le point sur chacune des provinces ou régions où les membres de l'association exploitent des entreprises.
En ce qui concerne l'Alberta, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, les plans provisoires sont en place à l'égard du MRS. L'entreprise indépendante d'équarrissage qui traite actuellement les sous-produits de ruminants dans ces trois provinces les traitera comme du MRS jusqu'à ce qu'elle puisse en faire la séparation et ajouter une ligne de traitement distincte pour faciliter la production de farine de viande et d'os dérivée de sous-produits sans MRS. La séparation de la production et la construction d'une ligne de traitement distincte demeurent fonction de l'aide financière qu'elle recevra pour faire des dépenses d'immobilisation. L'équarrisseur indépendant qui dessert ces trois provinces s'attend aussi à recevoir et à traiter du MRS provenant de deux abattoirs albertains qui font de l'équarrissage.
En Ontario, Atwood Pet Food sera sous peu en mesure d'équarrir les 250 à 300 tonnes métriques par semaine de carcasses d'animaux, ce qui correspond aux carcasses actuellement ramassées en Ontario.
Parce que les fonds du gouvernement n'ont pas encore été débloqués, Atwood n'a pas commencé la construction qui lui permettrait d'accepter les quelque 160 tonnes métriques par semaine de sous-produits contenant du MRS en provenance des abattoirs. Entretemps, ces sous-produits devront être envoyés à la décharge. À long terme, les sous-produits d'abattoir contenant du MRS seront éliminés selon la solution la plus économique, que ce soit l'équarrissage, l'envoi à la décharge ou une autre. Pour l'instant, aucun équipement, conteneur, camion ou remorque n'a été commandé ou acheté pour faire la collecte de ces sous-produits ou les transporter, et aucune décharge n'a été autorisée à recevoir du MRS brut ou des matières équarries contenant du MRS.
Les usines de transformation de la viande en sont à divers stades de conception et de mise en oeuvre des changements requis pour satisfaire au règlement sur le MRS, et il n'est pas sûr que toutes les usines seront prêtes le 12 juillet.
Dans les Provinces maritimes, en dépit des meilleurs efforts déployés par notre entreprise, il y a eu très peu de discussions entre le gouvernement et l'industrie et, que nous sachions, il n'y a pas pour l'instant de plans dans ces trois provinces visant le MRS.
Au Manitoba, depuis la crise de la vache folle en 2003, les sous-produits de ruminants ont été collectés des petits abattoirs de la province et envoyés à la décharge. La province a à l'occasion parrainé un programme d'élimination des carcasses de ruminants, et celles-ci ont été envoyées à la décharge également. Il est prévu que la situation en ce qui concerne les carcasses de ruminants se maintiendra et qu'elle sera la solution à long terme du Manitoba.
Au Québec, le 12 juillet, le MRS pourrait être transformé avec un produit mixte libre de MRS au coût de 286 000 $ environ par semaine ou plus de 50 millions de dollars par année. Le fournisseur de matière brute sans MRS n'en assumera pas le coût. Sanimax a franchi toutes les étapes d'études techniques, de planification, d'obtention de permis et de soumissions pour une ligne de transformation du MRS spécialisée à Lévis, au Québec. Si l'entente fédérale-provinciale donnant le feu vert à Sanimax n'est pas finalisée dans les deux semaines, le 12 juillet, et encore moins le 1er mai, il n'y aura pas de ligne de traitement spécialisé du MRS. Selon Sanimax, tous les abattoirs de ruminants ne seront pas prêts, le 12 juillet.
Je vous remercie.
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Monsieur le président, mon débit ne sera plus rapide que ma pensée.
Monsieur le président, je vous remercie de tenir ces audiences sur l'élimination totale du matériel à risque spécifié et de nous avoir invités à vous conseiller quant aux politiques dont, selon nous, ont besoin les quelque 100 000 éleveurs de bétail au Canada.
Je m'appelle Brad Wildeman et je suis membre élu de la Canadian Cattlemen's Association, c'est-à-dire de l'association canadienne des éleveurs de bovins. En effet, j'en suis le vice-président et je préside également le comité de l'association chargé du commerce international. Je suis aussi président de Pound-Maker Agventures, un parc d'engraissement d'une capacité de 30 000 têtes et une installation de production de 12 millions de litres d'éthanol à Lanigan, en Saskatchewan.
Je suis accompagné de Dennis Laycraft, que bon nombre d'entre vous connaissent déjà. Il est directeur exécutif de la CCA.
Il importe, à mon avis, de préciser au départ que les éleveurs de bovins canadiens rivalisent sur le marché nord-américain et qu'ils font partie d'une longue chaîne intégrée d'approvisionnement. Chaque maillon de la chaîne compte sur la force et la capacité du maillon voisin.
Bien que nous appuyions l'interdiction élargie des produits d'alimentation destinés aux animaux qui doit entrer en vigueur le 12 juillet, nous avons aussi des préoccupations. Nos collègues vous ont exposé les leurs qui concernent le respect des exigences rigoureuses de l'interdiction élargie d'ici juillet. La situation est exacerbée du fait que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux n'ont pas réussi jusqu'ici à négocier les ententes voulues pour offrir les incitatifs financiers visant à faciliter l'investissement nécessaire et les changements dans l'exploitation.
Tous ont été avisés en septembre 2006 du besoin pressant de conclure ces ententes rapidement ou du moins de garantir l'admissibilité rétroactive des projets amorcés après juillet 2006. Nous savons tous fort bien que toute mesure qui ralentit leur exploitation aura des conséquences sur tous les éleveurs de bétail au Canada. La situation n'est déjà pas facile à cause des pertes causées par l'ESB, l'appréciation de la devise canadienne, les pénuries de main-d'oeuvre, l'escalade des coûts de celle-ci et la forte augmentation du coût des céréales fourragères causée par la politique du gouvernement en matière d'énergie et d'environnement, tant aux États-Unis qu'au Canada. Voilà qu'on nous annonce des frais additionnels de 20 $ par tête pour l'élimination.
Depuis la découverte du premier cas d'ESB en mai 2003, l'élevage du bétail relève de l'exploit. Depuis lors, nous avons pu découvrir à quel point l'industrie canadienne du boeuf a les reins solides. Nous avons accru notre capacité d'abattage, nous avons augmenté notre utilisation du boeuf commercial. Nous avons élargi notre part de la consommation intérieure et sommes en train de recapturer nos principaux marchés d'exportation. En fait, nous avons été le premier pays à reprendre les exportations après la découverte ici d'un cas d'ESB — en une année — et nous espérons voir notre part du marché nord-américain revenir à son niveau antérieur plus tard cette année, si nous réussissons à obtenir les autorisations voulues.
En dépit de tous ces gains, les défis auxquels est confrontée l'industrie du boeuf depuis quatre années presque ont érodé son atout sur la concurrence des autres pays exportateurs de boeuf, et ce ne sont pas les défis permanents qui lui manquent. L'industrie est toujours en train de se reconstruire, et nombre de ses producteurs demeurent fragiles. Il est crucial que nous ne causions pas de sursauts inutiles dans le système alors que nous sommes en pleine période de reprise. L'interdiction élargie pourrait justement avoir un pareil effet si toutes les parties ne s'engagent pas pleinement à la mettre en oeuvre et à s'y conformer d'ici au 12 juillet prochain.
Le Canada est actuellement le plus important exportateur mondial de bétail nourri au grain et de produits du boeuf. Nous pouvons faire face à la concurrence à condition que nous disposions de règles du jeu uniformes. Bien que nous soyons d'accord avec l'idée d'élargir l'interdiction, il faut que chacun reconnaisse que les coûts assumés par les transformateurs et les éleveurs de bétail canadiens seront plus élevés que ceux de leurs concurrents américains.
Bien que nous ayons l'espoir qu'avec le temps, d'autres utilisations permettront de réduire ce désavantage sur le plan des coûts, la dure réalité est qu'il ne faut probablement pas y compter pour deux ou trois années encore. Il est vital que nous évitions de plonger à nouveau notre industrie dans une crise. Cette interdiction élargie, sans autres mesures de soutien pendant la période de transition, pourrait bien lui donner le coup de grâce.
Chaque semaine, le Canada abat 75 000 têtes de bétail à peu près, alors qu'il a la capacité d'en abattre plus de 100 000. Ces bêtes sont vendues à des usines de transformation du boeuf au Canada et aux États-Unis par des entreprises d'embouche comme la mienne. Certaines sont des exploitations très importantes, et d'autres, de beaucoup moins d'envergure.
Quand le bétail engraissé est prêt pour le marché, la fenêtre de temps durant laquelle il doit être abattu n'est pas longue. Tout retard dans la commercialisation du bétail engraissé peut causer un goulot d'étranglement dans le système, similaire à ce qui s'est produit au tout début de la crise d'ESB, de sorte que les coûts offerts aux éleveurs de bétail canadiens ont diminué.
Notre préoccupation immédiate est que, si les abattoirs canadiens ne sont pas entièrement prêts à se conformer à l'interdiction élargie d'ici juillet, ils devront soit limiter considérablement le nombre et le genre de bétail qu'ils acceptent chaque jour ou réduire le nombre de jours d'exploitation. Dans un cas comme dans l'autre, cela entraînera un autre recul marqué du cours du bétail, la fuite de plus de bétail et d'emplois du Canada et la transformation du bétail aux États-Unis même.
Notre industrie a travaillé fort pour accroître sa capacité de traitement, sa capacité d'identification et de vérification de l'âge et ses efforts mondiaux de mise en marché. Les éleveurs de bétail sont également tenus d'assumer un rôle important dans la mise en oeuvre des changements apportés à leur exploitation pour se conformer au nouveau règlement. Ils sont disposés à assumer leurs obligations particulières pour faire en sorte que ces changements soient entièrement mis en oeuvre partout dans la chaîne de valeurs de l'industrie du boeuf. Il ne faut pas cependant laisser nos règlements et notre politique gouvernementale mettre l'industrie de l'abattage à la porte du Canada, sinon tous ces efforts auront été vains.
Nous appuyons l'idée d'un programme d'au moins deux ans de transition, comme celui que préconise le Conseil des viandes du Canada, période durant laquelle nous ferons les investissements et introduirons les nouvelles technologies qui permettront tôt ou tard de réduire ce fardeau. À plus long terme, l'impact sur la compétitivité de cette politique devrait être suivi de près, et il se pourrait qu'il faille mettre en place d'autres programmes pour contrebalancer les écarts qui pourraient bien persister sur le plan de la compétitivité.
Nous vous demandons d'appuyer la création de mesures de transition pour faire en sorte que les améliorations apportées à notre politique soient mises en oeuvre de manière opportune et sans interruption. La question va bien au-delà de la compétence fédérale, car elle concerne aussi les déchets municipaux dont on vous a déjà parlé. Nous avons vu, dans le passé, comment ce genre de situation peut étirer le processus de prise de décision indéfiniment. Cette fois, l'industrie du boeuf du Canada ne peut accepter pareil retard. Il est essentiel que le gouvernement fédéral assume l'initiative dans ce dossier, qu'il presse la province d'agir lorsqu'il le faut et qu'il fasse en sorte que le Canada est prêt.
En guise de conclusion, quand on y pense, c'est toute l'industrie qui vous envoie le même message.
Je vous remercie de cette invitation à prendre la parole. Nous demeurons avec plaisir à votre disposition pour répondre aux questions.
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Permettez-moi de revenir sur le contenu de notre mémoire... Pour l'Alberta, par exemple, qui doit gérer les plus grandes quantités, nous soulignons que l'usine d'équarrissage indépendante en opération dans ces provinces s'attend à recevoir et à traiter les MRS en provenance des deux usines combinant conditionnement et équarrissage. Ainsi, West Coast Reduction, qui exploite l'usine d'équarrissage, construira une autre chaîne de traitement. Mais comme les dirigeants me l'indiquaient dans les notes qu'ils m'ont adressées, les activités de séparation et la construction d'une chaîne de traitement distincte à cette fin demeurent assujetties à l'apport d'une aide au financement des immobilisations pour l'entreprise.
Cette entreprise ne va donc pas de l'avant pour l'instant. Les travaux de conception technique ont été réalisés et on se prépare à passer à l'action, mais cela demeure un investissement considérable en immobilisations. Rien ne sera fait si l'aide financière requise n'est pas fournie. Je ne pense pas qu'il soit réaliste de croire que l'entreprise pourra installer cette nouvelle chaîne de traitement assez rapidement pour respecter les délais fixés.
Comme je l'ai indiqué, en Ontario, Atwood a déjà pris certaines mesures, mais le tout est mis en veilleuse parce qu'on ne peut pas continuer sans aide. Pour des éléments comme l'élimination, nous avons certes fait des démarches auprès de différents sites d'enfouissement, mais cela exige un certain temps. Dans certains cas l'approbation a été obtenue et dans d'autres on acceptera le produit conditionné, plutôt que le produit brut. Par produit brut, on entend les boyaux et les os, des trucs pas nécessairement très propres. Le produit conditionné est sous forme de poudre, ce qui facilite quelque peu le transport vers le site d'enfouissement.
Par ailleurs, même si on obtient l'approbation pour le transport des matières brutes vers le site d'enfouissement, il faut se demander combien de temps il faudra pour que quelqu'un du voisinage dise qu'il ne veut plus de ces produits, une fois qu'on aura eu le temps d'en apprécier la présence.
Vous voyez ce que je veux dire?
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En Ontario, il est possible qu'il y ait seulement 160 tonnes de MRS. Mais si vous me le permettez, je vais poursuivre dans la foulée de la réponse de Kathleen, parce que j'estime cela important.
Tout d'abord, les membres de son association pourraient à toutes fins utiles appliquer l'interdiction dès maintenant, parce que ce sont eux qui achètent les produits. Ils ne sont pas obligés de le faire. Ils ne sont touchés d'aucune façon, sauf de par leur rôle dans la chaîne d'alimentation, et ce sont des citoyens responsables.
De notre point de vue, si nous ne sommes pas prêts à aller de l'avant le 1er mai... Je vais vous donner l'exemple de notre usine de Dundas, située tout près de Hamilton. À l'heure actuelle, cette usine traite environ 5 000 tonnes métriques par semaine de produits bruts à base de ruminants. Il est important de remonter jusqu'à l'émergence de la crise de l'ESB. Toutes les grandes entreprises de conditionnement ont spécialisé leurs usines à ce moment-là. Auparavant, toutes les matières premières — porc, boeuf, poulet ou quoi que ce soit — étaient traitées à l'usine la plus rapprochée. Lorsque l'ESB a sévi, nous avons spécialisé nos usines, ce qui est notamment à l'origine de la situation difficile que nous vivons actuellement, étant donné que nous n'avons plus d'usines libres à notre disposition, pour ainsi dire.
Je peux vous parler par exemple de notre situation en Ontario. Notre usine de Moorefield, au nord de Guelph, est une usine sans ruminant. On y traite le porc, la volaille, le poisson, etc. Tous les ruminants sont traités à l'usine de Dundas. Cette usine traite quelque 5 000 tonnes métriques de matières provenant de ruminants — os, boyaux, etc. — par semaine. De ce total, nous estimons que les MRS comptent pour quelque 400 tonnes métriques. Une partie de ces matières seront traitées par Atwood, qui ramasse les animaux morts, pour revenir ensuite à l'usine de Dundas. Nous allons alors nous en occuper. Nous collaborons avec eux à cet égard. Pour ce qui est des 160 tonnes, on n'est pas prêt à aller de l'avant et il faudra peut-être recourir à l'enfouissement, si on peut trouver un site.
Le problème c'est que si nous ne sommes pas prêts au 1er mai — et j'utilise seulement l'Ontario à titre d'exemple — toutes les matières traitées à Dundas seront considérées comme des MRS.
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Je dirais ceci, monsieur Steckle. Parmi tous les pays du monde où un cas d'ESB a été dépisté, deux seulement n'ont pas imposé jusqu'à présent une interdiction totale sur l'alimentation animale et humaine, et ce sont le Canada et les États-Unis. Nous allons le faire — c'est ce qui est prévu — mais pas les États-Unis.
Deuxièmement, la dernière des recommandations formulées par les comités d'examen internationaux qui se sont penchés sur nos cas d'ESB et nos structures est que nous renforcions la réglementation sur l'alimentation animale. Alors nous avons fait cela.
Troisièmement, c'est un élément très important que nous avons fait valoir auprès de l'OIE pour l'obtention du statut de risque maîtrisé, qui nous donnera accès à quelques-uns de ces marchés. L'ACIA — et je n'aime pas parler en son nom parce que je ne veux pas commettre d'erreur d'interprétation — a dit qu'un bon nombre de ces marchés qui nous sont fermés attendent que nous imposions une interdiction totale et signifiante sur l'alimentation animale. C'est pourquoi nous appuyons cette mesure.
Nous avons les mêmes préoccupations que vous et je crois que vous les avez très bien exprimées. Notre problème est, d'une part, que nous voulons une interdiction totale sur l'alimentation humaine et animale parce que nous avons besoin des marchés internationaux, mais d'autre part nous devons rester concurrentiels par rapport à un pays qui se trouve à côté de nous et avec lequel nous sommes en concurrence tous les jours pour la viande et le bétail, un pays qui ne prendra pas cette mesure. Les Américains n'ont peut-être pas l'impression qu'ils doivent le faire à cause de leur emprise sur le marché et de leur dépendance sur le commerce international. Ils croient peut-être que ce n'est pas nécessaire. Je dirais que c'est un peu naïf de leur part de ne pas être persuadés d'avoir l'ESB. Vous entendez ce genre de choses, je crois.
La réalité pour nous, c'est que nous devons emprunter cette direction. Nous avons tous pris notre mal en patience et nous savons qu'il faut le faire. Si la date de mise en oeuvre était le 12 juillet 2010, je crois que nous serions ici en février 2010 pour vous dire à quel point la question est urgente. Il semble que cette échéance nous oblige enfin à agir. Nous sommes l'industrie qui doit faire cela.
Nous sommes ici pour dire que nous sommes prêts à le faire, mais dites-nous ce que sont les règles. Dites-nous si nous pouvons commencer pendant que vous faites ceci, sans que nous soyons disqualifiés. Lorsque nous aurons cela, que restera-t-il des 80 millions de dollars pour ces autres enjeux? Nous n'en savons rien, parce que nous ne savons pas combien d'argent sera consacré aux immobilisations ou combien sera dégagé pour les programmes opérationnels et transitoires.
Nous sommes ici. Nous attendons d'agir, nous voulons le faire et nous nous y sommes engagés, mais nous sommes incapables d'agir.
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J'allais simplement renchérir. Nous pouvons certainement être prêts pour le 12 juillet. En fait, nous devons être prêts en grande partie pour le 1
er mai. Nous nous sommes entretenus avec les représentants des plus importantes entreprises d'abattage au pays, et nous savons qu'elles seront prêtes même le 1
er mai à séparer leurs chaînes de traitement.
Le véritable enjeu, toutefois, c'est que nous allons devoir être très créatifs pour trouver des endroits où mettre toutes ces matières à compter du 1er mai, ou du 12 juillet, et dans l'intervalle. Il faut s'entretenir avec les provinces non seulement à propos des 80 millions de dollars et de la signature des ententes fédérales-provinciales, mais pour faire en sorte que chacune des provinces discute comme il se doit avec les exploitants des sites d'enfouissement et de tous les sites d'élimination. Il se pourrait bien qu'au 12 juillet, ou même avant, nous aurons à entreposer ces matières quelque part jusqu'à ce que nous ayons un mécanisme d'élimination viable.
Nous serons prêts. Ce ne sera pas aussi beau et aussi propre que nous l'aurions souhaité, si on peut dire. Nous n'aurons certainement pas l'infrastructure permanente en place. Encore là, il faudra remuer ciel et terre et il faudra faire en sorte que tous les pourparlers ont lieu dans toutes les provinces du pays avec toutes les industries pour que les choses fonctionnent.
Depuis le début nous avons dit, lorsque nous avons rédigé notre rapport, que le défi est avant tout un exercice de coordination. Ce qui cloche, c'est que nous essayons de coordonner l'élimination d'un produit qui n'a essentiellement aucune valeur. Nous aimons faire semblant que les marchés vont s'en occuper eux-mêmes, mais nous parlons de déchets. Ce sont des déchets, qui n'ont aucune valeur, et si vous devez les ramasser, ils commencent même à avoir une valeur négative.
Comment faire en sorte que toutes les parties concernées se parlent? C'est là où nous avons essayé d'exercer des pressions sur le gouvernement provincial, et divers ministères du gouvernement fédéral, et ces entretiens doivent avoir lieu tous les jours au cours des 12 prochaines semaines. Et encore là, il ne fait aucun doute que nous allons devoir entreposer une partie de ces matières quelque part.
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Le gouvernement fédéral a beaucoup d'autorité en la matière en vertu de diverses lois, tantôt par le truchement de l'ACIA, tantôt au moyen de certains accords fédéraux-provinciaux, et il n'est pas rare qu'il prenne la situation en main et verse l'argent. Il est arrivé qu'on dépense des fonds et qu'on envoie ensuite une facture aux provinces. C'est peut-être ce que nous devrions faire en l'occurrence.
Dans le cas où notre comité déciderait de convoquer une réunion d'urgence un mercredi, monsieur le président, je me demande quels témoins nous devrions inviter? Il est fondamental que quelqu'un prenne les commandes du dossier. J'ai participé à des négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces, et je ne blâme le fédéral d'aucune façon. On peut se renvoyer les accusations, mais pendant ce temps-là, les années passent.
Je pense vraiment que le temps est venu d'agir, car nous ne souhaitons pas que notre crédibilité internationale... En tant que comité, nous avons une certaine autorité, et je dirais que si nous pouvions identifier l'acteur clé capable de faire avancer le dossier, que ce soit le , le , ou encore le président de l'ACIA ou autre, nous devrions convoquer une réunion d'urgence et signaler la nécessité de créer une mesure législative, car il faut que les choses bougent. Que nous demandions à tous les intervenants... À cet égard, notre comité peut citer à comparaître des intervenants provinciaux, s'il le souhaite.
Nous ne pouvons passer outre à cette échéance. C'est aussi simple que cela.
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Je vais tenter de répondre.
Je pense que nombre d'entre nous avons envisagé cette possibilité, mais il reste quelques zones d'ombre. Premièrement, quelle quantité de ce produit sera disponible? Bien sûr, cela dépendra entièrement du type de ségrégation que nous serons capables d'effectuer, des différences qu'il y aura entre les régions et de l'endroit où seront les matières à risque spécifié. Voilà pour la première considération.
Deuxièmement, en attendant de comprendre ce que ce produit contient, nous en ignorons les caractéristiques chimiques.
Troisièmement, nous ne sommes pas certains des coûts que cela implique.
Ce sont donc des éléments à considérer. J'ajouterais que si nous extrayons ces matières en vue de produire du biodiesel ou de l'électricité thermique au moyen de la biodigestion, par exemple, cela n'enraye pas le problème; on ne se débarrassera pas de tous les sous-produits. Il y en aura encore beaucoup. Souvenez-vous qu'on prélèvera uniquement le suif de ces produits; il restera la carcasse. Aura-t-on détruit les prions assez adéquatement pour pouvoir supprimer les sous-produits par d'autres moyens?
Certaines questions subsistent, auxquelles il faut répondre. Nous pensons qu'il est certainement approprié et honorable d'effectuer des recherches et d'y investir beaucoup d'efforts, mais aujourd'hui, je vous dirais qu'il y a beaucoup d'inconnues. Et dans ces circonstances, on ne peut espérer que l'entreprise privée adoptera ces produits. Voilà ce que je vous répondrais.