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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un grand honneur et un privilège que d'être présent parmi ce groupe de parlementaires aujourd'hui.
Comme on l'a déjà souligné, le ministre Strahl et moi sommes accompagnés de notre négociateur commercial principal, M. John Gero, et de notre négociateur principal en agriculture, M. Steve Verheul.
Je vais faire quelque que brèves remarques et ensuite, je répondrai à certaines questions, une fois que mon collègue, Chuck Strahl, aura fait ses observations.
Laissez-moi débuter en disant que le Canada est une nation commerçante et que son succès économique, ce qui veut dire nos emplois, notre prospérité, nos programmes sociaux et l'ensemble de notre qualité de vie, dépendent, comme c'était le cas historiquement, comme c'est encore le cas à l'heure actuelle et comme ce sera encore le cas dans un avenir prévisible, de notre capacité de vendre des biens, des produits et des services partout dans le monde. Cela est vrai pour l'agriculture, cela est vrai pour le secteur manufacturier, cela est vrai pour les ressources naturelles et cela est vrai pour les services.
Nous savons également, et un grand nombre d'entre vous le savent aussi, que les agriculteurs canadiens peuvent concurrencer les meilleurs dans le monde, mais ils ont besoin d'un accès aux marchés. C'est vraiment la raison pour laquelle le Canada appuie le marché libre, la libéralisation du commerce et les règles du jeu équitables qu'offre aux agriculteurs le cadre de l'Organisation mondiale du commerce. Il s'agit d'un système stable, prévisible et fondé sur des règles qui est équitable pour toutes les nations commerçantes, quelle que soit leur taille et quel que soit leur degré de développement.
En d'autres mots, nos exportateurs dépendent de l'Organisation mondiale du commerce qui est la pierre angulaire de notre stratégie commerciale internationale. Et c'est également pourquoi, dans les négociations commerciales, le Canada a été un aussi ardent défenseur d'un résultat ambitieux du cycle de Doha.
Fondamentalement, nous devons obtenir un accès amélioré aux marchés mondiaux pour nos biens et nos services. Nous devons améliorer les règlements anti-dumping ainsi que les règlements reliés aux droits compensateurs et aux subventions, et nous devons obtenir une réduction des lourdeurs administratives aux frontières nationales. Fondamentalement, nous nous battons pour obtenir des règles du jeu équitables pour tous les pays pour qu'ils puissent se faire concurrence d'une manière juste.
Comme vous le savez, le développement est l'élément central du cycle de Doha, et encore une fois, un résultat ambitieux et équilibré est absolument essentiel pour réduire la pauvreté et intégrer les nations en développement dans le système de commerce mondial.
Les agriculteurs canadiens ont beaucoup à gagner du succès du cycle de Doha, c'est pourquoi nous avons accordé tout notre appui aux objectifs des négociations en agriculture, à savoir, l'élimination de toutes les formes de subventions à l'exportation, une réduction substantielle des mesures d'aides internes qui ont un effet de distorsion commerciale et des améliorations réelles et substantielles concernant l'accès aux marchés.
À la fin de janvier, le ministre Strahl et moi avons participé à une réunion informelle des ministres du Commerce de l'OMC à Davos où se retrouvaient les ministres d'une trentaine de pays. À la sortie de cette réunion, nous étions parvenus à un consensus clair pour essayer de remettre les négociations sur les rails et, en conséquence, le directeur général de l'OMC, M. Pascal Lamy, a immédiatement relancé des négociations complètes dans tous les groupes de négociations.
Depuis la relance, le rythme des négociations informelles s'est accéléré à Genève. Parallèlement, des acteurs clés, dont les États-Unis, l'Union européenne, le Brésil et l'Inde, ont entrepris des négociations bilatérales pour essayer de réduire les écarts qui les séparent.
Mais le temps presse. Des résultats substantiels doivent être réalisés prochainement pour que l'Administration américaine puisse pousser le Congrès à renouveler l'autorité de promotion du commerce. Sans une approbation ou une reconduction de l'autorité de promotion du commerce, une conclusion du cycle de Doha est très peu probable pour de nombreuses années à venir.
Il doit également être clair dans notre esprit à tous qu'un programme énergique en matière de commerce international est un enjeu important pour le Canada. Dans ce contexte, j'aimerais faire quelques observations concernant l'engagement du gouvernement face à la gestion de l'offre.
Dans des propos que j'ai tenus en décembre dernier et qui sont, je présume, la raison pour laquelle vous m'avez convoqué aujourd'hui, j'ai parlé des occasions réelles qui s'offrent au Canada à l'échelle internationale, mais également de certaines des pressions auxquelles nous sommes confrontés sur le marché international.
Dans son programme sur le commerce international, le Canada compte à la fois des positions offensives et des positions défensives. Comme tous les pays, nous cherchons à la fois à promouvoir et à protéger des intérêts économiques importants. Cela signifie que nous cherchons à bâtir un système de commerce international équitable, fondé davantage sur des règles, que nous cherchons à accroître l'accès aux marchés et que nous présentons une solide position défensive dans certains domaines, y compris celui de la gestion de l'offre.
Mes propos de décembre étaient francs, mais ils visaient fondamentalement à faire valoir l'idée que les négociations, par leur nature même, sont une question de donnant, donnant. Pendant que le Canada cherche à accroître ses avantages économiques que ce soit dans le cadre de l'OMC ou dans le cadre d'accords régionaux et bilatéraux, nous ferons l'objet de pressions pour faire nous-mêmes des concessions. C'est le simple bon sens qui le dit; je pense que tout le monde sait cela.
Néanmoins, le présent gouvernement s'est résolument engagé en faveur du système de gestion de l'offre du Canada. Cela a été et demeure la position du présent gouvernement. Comme l'a signalé le ministre Strahl à de nombreuses reprises, nous avons défendu ce dossier avec détermination.
Nous agissons également sur d'autres fronts. En janvier, nous avons demandé des consultations de l'OMC sur les subventions accordées aux producteurs américains de maïs, ainsi que sur le niveau total du soutien interne américain au secteur agricole qui entraîne une distorsion commerciale et certains programme de crédit à l'exportation. Nous croyons que ces subventions créent des avantages commerciaux injustes. Nous voulons que les États-Unis respectent leurs obligations en vertu de l’OMC, surtout au moment où ils procèdent à une réforme de leur Farm Bill.
Plus tôt ce mois-ci, nous avons annoncé que le gouvernement entreprendra des négociations en vertu de l'article 28 du GATT en vue de limiter les importations de concentrés de protéines laitières en provenance de nos partenaires commerciaux. Il s'agissait d'une réponse directe aux préoccupations exprimées par l'industrie laitière.
Nous travaillons également à assurer la prospérité économique future du Canada par des initiatives commerciales régionales et bilatérales. Ici aussi, nous allons agir en fonction des intérêts des secteurs agricoles axés sur l'exportation et à gestion de l'offre.
Comme je l'ai dit au tout début, nos agriculteurs peuvent concurrencer les meilleures dans le monde. En appliquant un programme ambitieux à l'OMC et en opposant une solide défenseur de notre industrie agricole, le présent gouvernement est en train de jeter les bases d'une industrie agricole solide, durable et compétitive pour des générations à venir. Nous serons heureux de travailler avec les agriculteurs canadiens et avec les parlementaires de tous les partis politiques pour réaliser cet objectif.
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, le ministre Strahl, pour qu'il puisse faire quelques observations.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur Emerson et monsieur le président, et merci aux membres du comité d'avoir consacré du temps à cette question cruciale. C'est une question importante qui nous donne l'occasion de réitérer l'appui solide de notre gouvernement à la gestion de l'offre.
Je veux me faire l'écho des observations du ministre Emerson et j'aimerais concentrer mes propres observations aujourd'hui sur mon portefeuille et sur la gamme d'initiatives et sur les positions adoptées par le gouvernement expressément pour appuyer et défendre le système de gestion de l'offre.
Nous comprenons, et je sais que c'est également le cas des personne réunies autour de cette table, la valeur énorme que représente le système de gestion de l'offre pour les secteurs qui ont décidé de commercialiser leurs produits de cette façon.
[Français]
Ce système a bien servi les producteurs, les transformateurs et les consommateurs canadiens pendant de nombreuses années, et il continuera à le faire.
[Traduction]
Comme l'a clairement indiqué le ministre Emerson, non seulement nous avons été actifs pour nos agriculteurs à l'échelle nationale, mais nous avons également travaillé fort à l'échelle internationale. M. Emerson a déjà parlé de notre programme de négociations commerciales et de nos initiatives récentes visant à entreprendre des consultations de l'OMC avec les États-Unis concernant leurs subventions à l'agriculture qui ont un effet de distorsion commerciale.
Nous avons également pris d'autres mesures récentes. Par exemple, comme vous le savez, en réponse aux préoccupations de l'industrie laitière, j'ai annoncé, il y a trois semaines, que nous allions entreprendre des négociations en vertu de l'article 28 du GATT en vue de limiter les importations de concentrés de protéines laitières. Comme vous le savez, l'utilisation accrue de concentré de protéines laitières dans les produits laitiers a posé des défis importants aux producteurs depuis quelques années, et nous avons agi énergiquement sur cette question.
Dans une initiative distincte à l'appui de la gestion de l'offre, j'ai également annoncé que je demanderais à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) de lancer un processus réglementaire sur les normes de composition du fromage. Ce processus se traduira vraisemblablement par une harmonisation accrue des règlements fédéraux pertinents et sera conçu de manière à défendre les intérêts des consommateurs et à promouvoir leur choix sur le marché.
[Français]
Monsieur le président, les dirigeants du secteur agricole du Canada ont félicité notre gouvernement pour les bonnes nouvelles annoncées à l'industrie laitière. En outre, ils ont dit très clairement reconnaître l'engagement ferme du gouvernement à l'égard des mesures qui soutiennent leurs mécanismes essentiels de commercialisation, comme la gestion de l'offre.
[Traduction]
Ce sont là des initiatives importantes du gouvernement qui aideront l'industrie à aller de l'avant. Toutefois, les discussions au sein du groupe de travail de l'industrie laitière que nous avons créé le printemps dernier ont indiqué très clairement que ces mesures en soi ne permettront pas de trouver les solutions à long terme nécessaires pour assurer la croissance et la prospérité des producteurs et des transformateurs. C'est pourquoi j'ai également invité les producteurs et transformateurs à reprendre leurs discussions dans le cadre du groupe de travail de l'industrie laitière. Nous nous sommes engagés à soutenir l'industrie et à nous attaquer aux défis auxquels elle est confrontée à l'heure actuelle, mais les solutions à long terme ne peuvent venir que d'une collaboration entre les producteurs et les transformateurs.
Je veux remercier ces deux groupes d'avoir déjà consacré beaucoup d'efforts à ces négociations et à ces discussions, et je les invite de tout coeur à continuer leur travail.
Le thème de la collaboration étroite avec notre industrie, et effectivement le rôle de leadership en collaboration avec l'ensemble de notre l'industrie agricole, est également pertinent dans le cadre de notre travail dans les négociations commerciales internationales. À cet égard, j'aimerais terminer mes observations aujourd'hui en revenant brièvement sur l'observation du ministre Emerson au sujet de notre position à l'OMC. Je veux insister une nouvelle fois sur les propos du ministre Emerson concernant le fait que le Canada a beaucoup à gagner d'un résultat positif à Genève. Pour que l'agriculture canadienne puisse prospérer et compétitionner efficacement, nous devons obtenir un résultat ambitieux et renforcer les règles qui régissent actuellement le commerce agricole mondial.
[Français]
Nous continuons à viser une réduction substantielle du soutien interne qui fausse le jeu des échanges, une amélioration appréciable de l'accès aux marchés et l'élimination de toutes les formes de subvention à l'exportation.
[Traduction]
Il ne fait absolument aucun doute que le présent gouvernement a présenté à l'OMC une défense très solide des intérêts qui sont importants à la gestion de l'offre. Le dossier à cet égard est clair. Nous continuons d'adopter une ligne très dure sur ces questions. En même temps, il est important de reconnaître que tous les autres membres de l'OMC sont prêts à accepter au moins un certain degré de réduction tarifaire hors contingent et d'augmentation des contingents tarifaires.
Nous n'avons pas d'alliés dans cette position. Alors, qu'est-ce que cela signifie pour le Canada? L'engagement du présent gouvernement en faveur de la gestion de l'offre est solide. Notre position de négociation à Genève demeure énergique dans la défense de la gestion de l'offre, mais comme l'a expliqué le ministre Emerson, nous sommes également engagés envers l'OMC; c'est la pierre angulaire de notre politique commerciale.
Alors, cette réalité présente un défi pour le Canada. Nous avons très fortement intérêt à demeurer aussi efficaces et aussi influents que possible à la table de négociation de manière à pouvoir obtenir le meilleur résultat possible pour l'ensemble de notre secteur agricole, y compris les exportateurs, mais également les industries à gestion de l'offre. Notre industrie agricole aura un rôle important à jouer ici.
[Français]
Nous devons continuer à travailler en collaboration très étroite avec les provinces et l'ensemble des intervenants en agriculture, y compris les industries soumises à la gestion de l'offre, afin de pouvoir obtenir le meilleur résultat possible pour le Canada. Nous écouterons attentivement ce qu'ils ont à dire.
[Traduction]
Dans toute négociation, il est toujours préférable de faire les ententes que de les subir et c'est la raison pour laquelle nous continuerons de travailler ensemble, de manière collective avec l'industrie et de manière collective avec les ministères, pour élaborer une approche efficace pour le Canada.
Ceci dit, je pense que nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
Voyant qu'il n'y a pas de questions, je pense que nous sommes prêts à partir.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: Eh bien, merci d'être venus!
L'hon. Chuck Strahl: Oh, il y a quelques questions.
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Très bien, merci, monsieur le président. Je vais essayer de limiter mes observations à cela.
Si je regarde la situation à long terme dans le cas de la gestion de l'offre, le long terme ne se limite pas simplement à recourir à l'article 28, bien que je vous signalerais que notre gouvernement est le premier gouvernement à recourir à l'article 28 pour protéger la gestion de l'offre. C'est quelque chose que l'on a demandé pendant de nombreuses années à des gouvernements précédents et qui n'a jamais été fait. Nous sommes allés plus loin que les gouvernements précédents. Nous avons fait ce que nous avons dit que nous ferions. Nous étions heureux de le faire. La réaction que nous avons obtenue de Producteurs laitiers du Canada, par exemple, montrait que ces gens étaient très heureux. Ils ont fait des observations selon lesquelles il n'y avait plus de doute maintenant dans l'esprit des producteurs que le présent gouvernement appuyait la gestion de l'offre, ce qui est vrai, et ils l'ont reconnu.
Toutefois, la situation à plus long terme nécessite bien davantage que simplement un recours à l'article 28. C'est pourquoi j'étais très heureux du travail du groupe de travail de l'industrie laitière. Je lève mon chapeau autant aux producteurs qu'aux transformateurs pour avoir adopté une perspective à long terme dans le travail qu'ils ont fait au sein de ce comité. Il aurait été facile pour tout le monde de simplement s'asseoir et de dire : « C'est de cette façon que les choses sont et tout le monde doit vivre avec cette situation ». Au lieu de cela, ils ont dit : « Examinons la viabilité à long terme de l'industrie et plus que cela, voyons quelles sont les occasions de croissance de l'industrie ».
Amener tout le monde dans l'industrie à se concentrer sur cette question, les chefs de file de l'industrie aussi bien de la communauté des producteurs que de celle des transformateurs, et à parler de ces étapes à long terme qui sont nécessaires pour rétablir la croissance — parce qu'il y a eu diminution de la croissance au cours des dernières années —, c'est ce qu'on appelle amener le bon groupe de personnes à poser les bonnes questions avec un gouvernement trop heureux de faire sa part pour s'assurer que nous pouvons renouer avec la croissance.
La situation à plus long terme, ce n'est pas simplement l'article 28. Ce n'est pas cela la situation à long terme. La situation à long terme comprend des éléments comme le groupe de travail de l'industrie laitière, qui a commencé en parlant des normes de composition du fromage, mais qui a autre chose à son ordre du jour, et j'ai hâte qu'il en arrive à ces questions. J'espère qu'il discutera d'autres choses comme le yogourt et l'huile de beurre, et comment rétablir la croissance dans l'industrie. Voilà quelle est la solution à long terme.
Monsieur Emerson, on voulait vous entendre parler de la gestion de l'offre. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé que vous veniez témoigner ici. Vous avez accordé une entrevue au Western Producer qui est parue le 21 décembre dernier. Cette entrevue a suscité une grande inquiétude chez les producteurs agricoles assujettis à la gestion de l'offre. Les présidents nationaux des cinq secteurs de la gestion de l'offre ont demandé de vous rencontrer, mais cette rencontre n'a pas eu lieu à ce jour. Vous êtes ici, et les débats sont publics : ces gens vont donc pouvoir prendre connaissance de vos réponses.
Vous pouvez essayer de balayer cette entrevue sous le tapis, mais il reste qu'il ne s'agit pas ici d'une petite citation dans le cadre d'une entrevue portant sur un sujet quelconque. Toute l'entrevue traitait de la gestion de l'offre. De plus, vous aviez en face de vous un journaliste chevronné. Depuis que je suis ici, il assiste à tous les comités de l'agriculture. C'est donc dire qu'il connaît le sujet. Pour ma part, je lis le Western Producer au même titre que tous les journaux et revues portant sur l'agriculture, et je sais ce n'était pas une verte recrue que vous aviez devant vous. Je pense qu'il a fidèlement rapporté vos propos. D'ailleurs, comme vous venez de le dire, vous ne niez pas ce qui a été écrit.
Dans votre préambule, vous disiez que dans ce type de négociation — et c'est la façon dont les choses se passent dans le cadre du Cycle de Doha —, il faut prendre et donner. Vous avez également dit qu'il fallait faire des concessions, et c'est à ce sujet qu'on a de fortes inquiétudes.
Vous ménagez la chèvre et le chou en disant qu'on va soutenir la gestion de l'offre tout en faisant des concessions. Qu'entendez-vous par là? Vous étiez là en novembre 2005 quand on a voté à l'unanimité en faveur d'une motion du Bloc Québécois voulant précisément qu'il n'y ait pas de concessions. Cette motion disait clairement qu'il n'était pas question de diminuer les tarifs ou d'augmenter l'accès au marché. Pourtant, vous dites dans votre préambule qu'il va falloir faire des concessions.
J'aimerais savoir quelle est la teneur de ces concessions que vous êtes prêt à faire.
Laissez-moi dire simplement que l'entrevue que j'ai donnée au Western Producer s'inscrivait, en fait, dans le contexte plus large d'une discussion de la politique commerciale canadienne et la vue d'ensemble lorsqu'on regarde de nombreuses années en avant n'était pas fondamentalement centrée sur la gestion de l'offre. Non plus, d'ailleurs, que lorsque j'ai parlé des secteurs sensibles, je faisais précisément allusion à la gestion de l'offre. C'était presque un ajout de dernière minute, lorsque le journaliste m'a demandé s'il y avait des secteurs sensibles également dans la gestion de l'offre. J'ai répondu que oui, il y en avait effectivement.
J'ai donné mon appui à la motion à la Chambre des communes — je suppose que cela fait près de deux ans maintenant — sur la gestion de l'offre. Notre gouvernement a respecté cette motion parlementaire. Nous sommes absolument fermes en termes d'appui à la gestion de l'offre. Nos négociateurs ont été fermes, clairs et non ambigus, et lorsque je dis que nous devrons nous livrer à un exercice de donnant, donnant, nous n'avons rien cédé en ce qui concerne la gestion de l'offre. Ce que nous faisons, c'est prendre n'importe quelle mesure que nous pouvons prendre, dans n'importe quel contexte de négociation que nous pouvons le faire, pour nous assurer que les produits sensibles et le traitement des produits sensibles sont tels que nous allons préserver notre système de gestion de l'offre.
Nous n'avons fait aucune concession. Nous n'avons pas l'intention d'en faire du côté de la gestion de l'offre. Ceci dit, je pense que tout le monde dans cette salle sait qu'il est inconcevable à la fin de ces négociations, si le cycle de Doha de l'OMC devait déboucher sur un succès, que le Canada se retire. Alors, nous devons penser à la façon dont, étant donné notre position ferme sur la gestion de l'offre, nous allons nous assurer que cette position est préservée à la fin de ce cycle de négociation. L'absence de marge de manoeuvre pour engager les discussions, voilà le défi.
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Merci beaucoup, messieurs, de notre présence.
Je vais essayer de voir si je peux avoir une certaine pensée logique dans mes questions.
Monsieur le ministre Emerson, vous avez parlé des négociations où la règle, c'est donnant, donnant, et du fait que notre gouvernement s'est engagé à défendre la gestion de l'offre. Nous savons que des pays exercent des pressions pour que ce mode de gestion soit dilué ou supprimé. Nous savons qu'il y a des pressions sur nos autres mécanismes de commerce d'État — et je nomme — la Commission canadienne du blé. Nous savons cela. Notre retrait de l'OMC est inconcevable d'après ce que vous avez dit.
Si nous maintenons la gestion de l'offre dans son état actuel, avec les droits hors contingent actuels, avec le pourcentage de produits qui arrive actuel, de toute évidence, il n'y a pas de concession là, alors nous devons faire des concessions ailleurs. Est-ce que je dois comprendre que ces concessions devront se faire dans le domaine de l'agriculture ou est-ce que nous faisons des concessions dans un quelconque autre domaine pour garder ce secteur de l'agriculture? Est-ce que notre Commission canadienne du blé est notre agneau sacrificiel?
J'aimerais que l'on clarifie cette question. C'est donnant, donnant. Nous négocions. Si nous disons que nous ne changeons rien ici, que pouvons-nous négocier si nous voulons continuer de faire partie des négociations?
J'ai une dernière question. Avons-nous déjà signifié notre intention de recourir à l'article 28? Sinon, quand prévoyons-nous le faire?
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Je vais d'abord répondre à la dernière question. Nous sommes en train de préparer certaines des données qui sont nécessaires pour signifier à l'OMC notre intention de recourir à l'article 28. Vous devez préparer les données de manière à avoir des données claires sur les concentrés de protéines laitières. Alors, cela prendra quelques semaines.
Sur la question générale des domaines où nous bougeons, les membres du comité savent que les négociations de l'OMC couvrent une variété de domaines. Nous avons l'accès aux marchés non agricoles, qui est le secteur manufacturier et ce genre de choses. En fait, notre ambassadeur canadien à l'OMC préside ce groupe de négociation. Voilà un domaine où nous sommes relativement confiants que les préoccupations et les problèmes canadiens peuvent trouver une solution.
Des négociations sur les services se déroulent. Il y a des négociations concernant les nouvelles règles et de meilleures définitions pour discipliner l'utilisation des recours commerciaux, comme ce fut le cas au cours du conflit sur le bois d'oeuvre, par exemple, pour limiter la facilité avec laquelle vous pouvez présenter des mesures anti-dumping et compensatrices de manière intransigeante. Il y a des négociations sur la facilitation du commerce face aux systèmes qui sont en place dans divers pays, en particulier les pays en développement, pour s'assurer qu'en fait, vous pouvez passer par les processus à la frontière de manière efficace. Alors, il y a toutes ces négociations qui sont en cours.
Il y a très peu, je dirais, de donnant, donnant d'un secteur à un autre. En d'autres mots, si vous avez un problème dans le domaine de l'agriculture, il est très, très difficile, voire impossible, de compenser par des concessions quelconques dans l'accès aux marchés non agricoles. Ce que vous avez tendance à voir, c'est que les négociations sur l'agriculture se font dans un groupe particulier, qui a son propre président, et ces négociations ont tendance à se limiter largement au domaine de l'agriculture. Je ne vous dirai pas que c'est de l'ordre de 100 p. 100, mais c'est probablement de l'ordre de 95 p. 100.
Steve, vous êtes là-bas, est-ce exact?
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Merci, monsieur le président.
Le ministre vient juste de le dire, mais une des craintes des agriculteurs, c'est que dans les négociations auxquelles nous avons participé dans le passé, lorsque vous regardez l'Union européenne et les Américains, nous sommes présentés les mains vides dans les années 1990 pour ce qui est de la façon dont nous pourrions répondre aux subventions accordées aux États-Unis et dans l'Union européenne. Alors, je pense que les agriculteurs sont très préoccupés, surtout dans le cas de ces cinq produits pour lesquels la gestion de l'offre est si importante. La valeur de ces soi-disant contingents au sein de la communauté agricole est énorme. Je pense que la plupart des agriculteurs chercheraient à obtenir certaines compensations si, dans nos négociations, nous faisions disparaître la notion de gestion de l'offre.
Je suis préoccupé parce que j'ai entendu au moins deux fois aujourd'hui l'expression « meilleures résultats pour le Canada ». Nous sommes un comité de l'agriculture et il semble que ce que nous entendons, c'est que peut-être la gestion de l'offre pourrait ne pas faire partie de ce meilleur résultat pour le Canada.
En supposant que nous acceptions de faire des compromis... Je sais que M. Emerson parle de l'agriculture elle-même, mais quels sont les autres exemples de ce que nos négociateurs pourraient céder ou gagner en fonction de quelles concessions que nous pourrions offrir aux quelque 150 autres pays qui traitent avec l'OMC?
Donnez-nous un exemple que nous pourrions visualiser, que les agriculteurs canadiens pourraient voir, de ce que nous pourrions céder ou gagner en fonction de ce que nous pourrions changer au sein du système de gestion de l'offre?
:
Je ne sais pas au sujet de la coordination des deux questions dont vous parlez. Comme je l'ai dit plus tôt, une des meilleures mesures à long terme que je puisse voir pour la gestion de l'offre, c'est d'avoir un gouvernement qui appuie la gestion de l'offre. Cela aide et nous avons cela à l'heure actuelle. La deuxième chose, c'est de faire en sorte que le groupe de travail de l'industrie laitière, à la fois les
[Français]
transformateurs et les fermiers de l'industrie laitière, à travailler ensemble pour l'industrie. Je pense que les normes de composition font partie de la solution. En effet, si les fermiers sont heureux de l'accord et que les produits des transformateurs sont en demande sur le marché canadien de même que sur d'autres marchés, je pense que sera le début d'une bonne solution pour l'industrie.
Il reste que le groupe de travail doit continuer à travailler parce qu'il reste d'autres enjeux à régler, par exemple le prix du lait, du yogourt et des autres produits des fermes laitières. Je pense que les membres de l'industrie doivent unir leurs efforts.
[Traduction]
Je pense que l'article 28 est nécessaire à ce moment-ci, étant donné ce qui est arrivé dans les importations de concentré de protéines laitières depuis un ou deux ans. Les producteurs laitiers ont attiré notre attention sur cette question et nous avons fait notre propre enquête pour savoir quelle quantité de ce produit entre au pays. Si nous regardons la tendance, le graphique de la situation dans ce domaine, il nous est apparu évident que nous devions agir. Nous avons utilisé l'article 28; nous avons déterminé non pas la totalité mais la plus grande partie des importations de concentrés de protéines laitières au Canada et nous pouvons faire plafonner cela à un certain niveau.
Alors, je pense que nous avons abordé deux questions l'autre jour. Dans un cas, c'est une solution à long terme concernant l'utilisation du lait. Le groupe de travail discutera de tout, depuis l'établissement du prix jusqu'à d'autres problèmes qui existent dans l'industrie. De même, nous avons pris des mesures pour faire face à l'autre question, à savoir les importations de concentrés de protéines laitières.
L'autre résultat, c'est que cela fait comprendre à l'industrie que le gouvernement est sérieux au sujet des réponses à long terme à la question du groupe des cinq du secteur de la gestion de l'offre, et particulièrement, pour l'industrie laitière. Nous prenons cette question au sérieux; nous sommes prêts à agir et nous sommes prêts à travailler avec eux. Je rencontre souvent les représentants des producteurs laitiers. Je les ai rencontrés à quelques reprises à Davos lorsque nous étions là-bas, parce qu'évidemment, une partie de la réponse, c'est de travailler étroitement ensemble pour le bien de l'industrie, et c'est ce que nous faisons.