:
Merci, monsieur le président. Je suis vraiment heureux d'être ici.
Salutations également à tous les membres du comité. C'est la première fois que je comparais devant vous. En fait, c'est la première fois que je comparais devant un comité en qualité de témoin. Je suis certain que vous serez indulgents.
Enfin bref, j'apprécie le travail que vous faites pour l'agriculture. Le travail du comité de l'agriculture ressemble à celui que j'observe à mon ministère : il est réalisé par des personnes manifestement passionnées par l'agriculture. Je sais que les agriculteurs de nos organismes agricoles apprécient votre travail et la passion que vous y mettez.
Je veux prendre quelques minutes pour vous décrire ce que nous avons fait depuis quelques mois et ensuite pour parler de l'avenir. Après quoi, je répondrai à vos questions.
Comme vous le savez, le gouvernement a prévu 1,5 milliard de dollars pour le secteur de l'agriculture dans son budget du 2 mai. Il s'agit du triple de notre promesse électorale initiale et il s'agit d'une réponse aux besoins que nous ont exprimés les agriculteurs et les organismes agricoles. Nous avons répondu à certains besoins immédiats tout en tentant de poser les assises d'une stabilité à long terme. Nous avons été très préoccupés depuis quelques semaines par une série d'annonces qui bénéficieront à nos producteurs, maintenant et plus tard.
Nous avons été très heureux de faire trois annonces — nous les appellerons le tour du chapeau des agriculteurs — le 18 mai, car ils auront ainsi en main plus d'un milliard de dollars au cours du présent exercice. L'annonce la plus importante a été la modification de la méthode d'évaluation des stocks dans le cadre du PCSRA. Nous savons tous que le PCSRA n'a pas répondu aux besoins des agriculteurs comme il aurait dû et, avec cette modification, nous mettrons 900 millions de dollars de plus dans les proches des producteurs. Les administrateurs recalculeront les demandes que les producteurs ont adressées au PCSRA pour les années de programme 2003, 2004 et 2005. Les producteurs qui ont droit à plus d'argent grâce à la nouvelle méthode de calcul obtiendront un paiement.
Cependant, dois-je ajouter, l'ancienne méthode de calcul prévaudra si elle s'avère plus avantageuse que la nouvelle pour les agriculteurs. Nous leur appliquerons la meilleure des deux méthodes. De plus, les agriculteurs n'auront pas à remplir d'autres formulaires, car la modification sera automatiquement apportée. Nous essayons de réduire au minimum la paperasserie.
Également à propos du PCSRA, nous travaillons avec les provinces et les territoires en vue d'élargir les critères d'admissibilité pour la protection des marges négatives en vue d'aider davantage les fermes viables ayant subi d'énormes pertes. C'est ainsi que 50 millions de dollars de plus en fonds fédéraux seront remis aux agriculteurs.
Nous sommes résolus également à remplacer le PCSRA par un programme qui établit une distinction entre l'aide en cas de catastrophe, d'une part, et la stabilisation du revenu, d'autre part. Des négociations avec les provinces sont en cours à ce sujet. Dans l'intervalle, nous apportons des modifications au programme de façon à ce qu'il réponde mieux aux besoins des producteurs, en guise d'acompte sur notre objectif de séparer ces deux volets de programme. En outre, nous avons éliminé l'exigence de dépôt en la remplaçant par un droit pour l'exercice en cours. Nous avons également reporté le recouvrement des paiements en trop, ou dispositions de récupération, et nous avons annulé les frais d'intérêt sur les paiements en trop jusqu'au 1er janvier 2007. Nous croyons qu'il s'agit d'initiatives pleines de bon sens qui répondent mieux aux besoins des agriculteurs.
Deux autres annonces liées que nous avons faites le 18 mai aideront les agriculteurs maintenant et plus tard. Tout d'abord, le dépôt des modifications de la Loi sur les programmes de commercialisation agricole, la LPCA, améliorera les programmes actuels d'avances de fonds de sorte que, encore une fois, ils répondent mieux aux besoins des agriculteurs. La deuxièmes partie est le lancement du Programme d'avances printanières bonifié, le PAPB, qui offrira de l'aide aux producteurs dès cette année. Nous doublons ainsi le maximum des prêts sans intérêt pour les avances printanières en le portant à 100 000 $ et nous prolongeons la période de remboursement jusqu'au 30 septembre 2007 pour aider les agriculteurs à commercialiser leurs produits dans leur meilleur intérêt. Nous prévoyons ainsi mettre 500 millions de dollars de plus dans les mains des producteurs ce printemps.
La LPCA, qui rendra permanentes ces modifications du PAPB, devrait procurer aux producteurs 600 millions de dollars par année de plus en avances au comptant, car nous avons élargi la couverture en y incluant plus de produits agricoles, dont le bétail, en élevant le plafond général des avances à 400 000 $ et en faisant passer de 50 000 à 100 000 $ le montant des avances au comptant sans intérêt aux producteurs.
Outre ces annonces, la semaine dernière, j'étais au Manitoba où j'ai annoncé un nouveau programme de protection du couvert végétal. Il s'agit d'aider des agriculteurs dont les terres ont été endommagées par les inondations ces dernières années à ensemencer un couvert végétal pour les remettre en production. Nous avons réservé 50 millions de dollars pour la première année de ce programme national. Cette année, la majeure partie de cette somme sera versée aux producteurs de la Saskatchewan et du Manitoba, en raison des inondations et de l'humidité excessive dans ces provinces. Le programme procurera aux producteurs dont les terres ont été touchées par l'humidité un paiement ponctuel d'environ 15 $ l'acre.
Dans les années à venir, je veux procurer aux producteurs ayant une assurance-récolte un paiement à l'acre calculé de façon à correspondre au coût supplémentaire moyen de l'ensemencement d'un couvert végétal sur les terres qui reviennent en culture commerciale. Cette année, il s'applique à toutes les terres qui ont été inondées ou ont souffert d'une d'humidité excessive, qu'elles soient ou non couvertes par une assurance-récolte.
Annonces antérieures. Évidemment, nous avons accéléré le programme de paiements relatifs aux céréales et aux oléagineux. Quelque 590 millions de dollars sur les 755 millions prévus ont été versés aux producteurs. Nous avons aussi annoncé que la Loi sur les prêts destinés aux améliorations agricoles et à la commercialisation selon la formule coopérative, la LPAACFC, sera maintenue. Elle devait être abolie, mais elle sera maintenue, et des consultations ont lieu avec l'industrie sur la façon de rendre le programme plus efficace, en particulier pour les jeunes agriculteurs. Tous ces changements devraient aider les agriculteurs à avoir une exploitation plus efficace et plus rentable et un contexte financier plus prévisible.
Nous devons également tracer la voie à suivre pour l'avenir ou, à tout le moins, prévoir quelques possibilités pour l'avenir de nos agriculteurs et de nos producteurs. Je me demande si, pour cela, nous devrons aider les agriculteurs à diversifier leurs débouchés et leurs possibilités. Par exemple, notre gouvernement s'est engagé à faire en sorte que tous les carburants de véhicule à moteur au Canada contiennent d'ici 2010 au moins 5 p. 100 de carburant renouvelable, comme l'éthanol ou le biodiésel. Nous croyons qu'il s'agit d'une initiative importante qui procurera des avantages immédiats et à long terme non seulement à nos producteurs agricoles, mais aussi aux acteurs de toute la chaîne de valeur, de même qu'à notre environnement et aux Canadiens et Canadiennes en général. Il s'agit probablement d'un énorme nouveau marché pour nos producteurs de céréales et d'oléagineux.
En collaboration avec mes collègues de l'Environnement et des Ressources naturelles, ainsi qu'avec l'industrie et les provinces, je veillerai à ce que cet engagement soit mis en oeuvre de façon à ce que les producteurs puissent participer à la chaîne de valeur et obtenir le maximum d'avantages possibles de cette cible de 5 p. 100 que nous créerons.
Nous consultons les provinces et l'industrie sur la meilleure façon d'aider les producteurs à profiter de ce nouveau débouché. Cette consultation a commencé la semaine dernière: avec les provinces, nous avons participé à une conférence sur les biocombustibles à Regina en vue d'établir une entente bilatérale avec elles. Nous voulons agir rapidement, mais comme il le faut, de sorte que les producteurs puissent décider de participer là où cela peut leur être profitable.
À long terme, les biocombustibles ne sont qu'un aspect de tout l'éventail des produits chimiques industriels et autres produits pouvant être dérivés de la biomasse agricole en général. Nous voulons appuyer la recherche scientifique et la recherche-développement en vue de la réalisation de cet objectif, et certaines dispositions du budget s'y attachent par ailleurs.
Je voudrais faire le point avec vous au sujet des négociations à l'OMC. Comme vous le savez sans doute, les membres de l'OMC ne sont pas parvenus à s'entendre avant le 30 avril, comme ils l'avaient prévu au départ, sur les règles et engagements détaillés en matière de négociations dans l'agriculture. Cela dit, les membres de l'OMC sont déterminés à aplanir les difficultés qui restent. Nous participons actuellement à un processus intensif de négociation à Genève en vue d'en arriver le plus tôt possible à une entente sur les engagements détaillés. Le Canada exige encore des règles du jeu internationales plus équitables pour ses producteurs et ses transformateurs, et nous pensons que cela peut être accompli par l'élimination des subventions à l'exportation, une forte réduction des subventions ayant un effet de distorsion sur le commerce et une bonne amélioration de l'accès aux marchés.
[Français]
Nous voulons un résultat ambitieux pour le Canada. De même que tous les membres de l'OMC, nous avons des intérêts à la fois offensifs et défensifs. Par exemple, il est clair que des points importants pour notre système de gestion de l'offre subissent encore de fortes pressions dans les négociations.
[Traduction]
En réaction, nous avons défendu becs et ongles nos intérêts. La participation active du Canada à l'OMC est cruciale pour la prospérité du secteur. C'est pourquoi je vous assure que nous resterons à la table pour défendre avec ardeur les intérêts du Canada. À l'OMC, nous devons faire les ententes, et non pas les subir. Nous voulons une entente qui bénéficie à la fois à nos industries gérées en fonction de l'offre et à nos intérêts axés sur les exportations.
Je veux également dire quelques mots au sujet de l'ACIA.
En tant qu'organisme de réglementation sur la protection des aliments, des plantes et des animaux du Canada, l'ACIA a un rôle très important à jouer dans la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes. Dans un contexte de mondialisation, où les frontières deviennent très sensibles, entre autres, aux problèmes de maladie et de santé des animaux, je crois que nous devons absolument nous tenir au courant des enjeux pressants dont s'occupe l'ACIA afin de mieux réagir aux urgences qui se présentent et, de préférence, d'en empêcher l'apparition. Pour qu'on continue de croire que nous avons l'un des meilleurs systèmes de sécurité alimentaire et de santé des animaux et des plantes du monde, l'ACIA, comme je l'ai maintes fois répété, devra accorder autant d'attention à la perméabilité des frontières et aux débouchés pour nos producteurs qu'à toute autre responsabilité nous incombant. Si nous gérons bien notre régime de réglementation, nos producteurs continueront d'avoir accès aux marchés étrangers.
Le budget renferme des dispositions en cas de pandémie et de grippe aviaire, et je suis heureux de le souligner également.
Enfin, je veux affirmer clairement que nous recherchons la viabilité à long terme et la rentabilité de notre secteur agricole, ce qui comprend l'ensemble des collectivités rurales, dont la vigueur économique dépend beaucoup de la vitalité du secteur agricole. Le budget de mai contient un certain nombre de mesures pour d'autres secteurs non liés à l'agriculture et qui sont importantes pour les régions rurales du Canada, notamment des modifications à la taxe imposée aux pêcheurs des deux côtes lorsqu'ils cèdent leurs biens à leurs enfants, des fonds pour le secteur de l'exploitation forestière, le développement de l'infrastructure et l'accès par les agriculteurs et d'autres entrepreneurs aux fonds prévus pour la porte d'entrée du Pacifique.
Nous croyons qu'ils est important non seulement de soutenir nos secteurs agricoles, mais aussi de nous occuper des collectivités rurales. Nous sommes convaincus que les familles élevant des enfants dans les régions rurales sont la pierre angulaire, l'épine dorsale, de notre pays. Nous voulons les soutenir et nous assurer qu'elles aient le plus de commodités possibles et autant d'accès aux possibilités que les autres familles du Canada.
Je crois avoir terminé, monsieur le président. Je suis disposé à écouter les questions et j'y répondrai de mon mieux.
Je veux remercier le président de l'ACIA, François Guimont, et la sous-ministre déléguée, Christiane Ouimet, de leur présence ici ce matin. Si les questions se corsent, je passerai la parole à l'un d'eux.
Merci.
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On peut difficilement rendre publics les détails d'un mandat de négociation, car, dès que la limite du mandat d'un négociateur est rendue publique, ce dernier perd tout pouvoir de négociation. Sa limite, c'est tout ce qu'il a. On peut très difficilement discuter de jour en jour de tactiques ou de stratégie pour le négociateur, car ces négociations comporteront de nombreuses concessions réciproques et, si notre négociateur est bon — ce que je crois —, il devra tout faire pour obtenir le meilleur marché possible pour l'agriculture canadienne.
Cela dit, ce qui est certain, au vu du mois dernier plus ou moins, par exemple, c'est que le Canada s'est montré ferme chaque fois qu'on a proposé d'augmenter les droits ou les contingents tarifaires, ce qui nuirait à notre système géré en fonction de l'offre. Je vais être direct sur ce point, et je crois que nous devons être honnêtes sur ce point. Le problème pour nous, c'est que, sur 148 pays, le Canada a été le seul à voter contre toute modification des contingents tarifaires. Le Canada s'est retrouvé complètement seul. Tous les autres pays, dont le Japon et ceux de l'Union européenne, estiment qu'on doit apporter certaines modifications aux contingents tarifaires et à d'autres droits tarifaires.
La question que nous-mêmes et les gestionnaires de l'offre devons nous poser est la suivante: Quelle est la meilleure stratégie à adopter maintenant, sachant que le Canada est complètement isolé face à 148 pays? Quelle est la meilleure stratégie à adopter maintenant pour obtenir le meilleur marché possible pour le Canada? Si nous continuons de nous isoler en votant contre tous les autres pays du monde, nous ne pourrons plus être dans l'action pour défendre les intérêts des gestionnaires de l'offre. Nous seront écartés du processus, nous demandant bien ce qui s'y passe. La question qui se pose alors est la suivante: Qui donc défendra les gestionnaires de l'offre en notre absence?
La difficulté des négociations est donc la suivante. Quelles stratégies et quelles tactiques utiliser pour s'assurer que les gestionnaires de l'offre et les autres membres du milieu agricole ne se retrouvent pas avec un marché de l'OMC conçu par d'autres pays que le leur et sans notre apport? Voilà donc la difficulté qu'en toute honnêteté je soulève.
L'autre point qui est certain c'est que, en bout de ligne, nous ferons partie de l'OMC. Les associations qui nous suggèrent de nous séparer de l'OMC si nous n'obtenons pas un marché parfait ou conforme à nos attentes sont irréalistes. Les négociations passées, nous ferons encore partie de l'OMC, et penser autrement équivaudrait à jouer avec le feu. Nous ferons encore partie de l'OMC. Voilà pourquoi il est important que nous soyons des élaborateurs d'ententes, et non de simples figurants... que nous ne laissions pas d'autres pays les élaborer à notre place.
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Je suis d'accord avec vous. Cette question revient sans cesse et dans presque tous les secteurs de l'agriculture, qu'il s'agisse d'horticulture, de productions céréalières et oléagineuses ou de médecine vétérinaire. Tous les secteurs se demandent comment avoir accès rapidement et à un coût raisonnable aux herbicides, aux pesticides ou aux produits vétérinaires dernier cri.
Comme vous le savez, on a souvent recours aux permis pour usage personnel. C'est vraiment la seule grâce inespérée ayant permis à de nombreux producteurs de céréales et d'oléagineux de poursuivre leurs activités, mais cette grâce a été plus difficile à obtenir pour d'autres produits et dans d'autres secteurs de l'agriculture.
Nous avons accompli des progrès dans deux dossiers, le premier étant, bien sûr, que l'ARLA relève maintenant de Santé Canada. On pourrait se demander s'il vaudrait mieux qu'elle relève d'Agriculture Canada, et je sais que c'est un débat d'actualité et peut-être important, mais la directrice actuelle de l'ARLA, Karen Dodds, aux dires de tous, est très sensible aux préoccupations des agriculteurs. Elle écoute bien, elle essaie de faire fonctionner le système de sorte que les agriculteurs obtiennent plus rapidement des produits. J'estime donc qu'il y a aussi de bonnes nouvelles à entendre. Elle collabore bien avec les agriculteurs et prend leur défense de nombreuses façons sur ce point. Voilà une aide précieuse, car la gestion de ce type d'agence compte beaucoup.
Le second dossier touche l'établissement de notre liste de priorités du point de vue des agriculteurs et leur présentation à l'ARLA: on a considérablement réduit les délais de réponse. Voilà encore une bonne nouvelle. Le problème, c'est qu'il ne s'agit que d'une liste restreinte. Nous dressons la liste des 10 priorités les plus pressantes et nous les communiquons à l'ARLA. Cette manière de procéder est plus rapide. Le problème, c'est qu'il faut beaucoup plus que 10 priorités. Nous procédons donc à des pourparlers avec l'ACIA et avec les Américains — plus particulièrement avec ces derniers, car c'est davantage de leur pays que proviennent les produits — pour tenter de trouver des façons d'harmoniser non seulement les processus d'homologation, mais encore le processus de mise à l'essai même afin que les résultats des nouveaux programmes ou tests soient utilisables et acceptables au Canada. Par ces pourparlers, qui sont continuels, nous visons autant que possible à faire avancer ce dossier afin que les Canadiennes et Canadiennes puissent obtenir le plus rapidement possible les produits dont ils ont besoin.
C'est un problème perpétuel, cependant, mais nous collaborons avec l'ARLA, l'ACIA et nos propres fonctionnaires afin d'en défaire les blocages.
:
J'ai quelques questions qui me trottent par la tête.
Merci de prendre le temps de nous rencontrer. Je suis encouragé par votre acharnement et les nombreuses mesures favorables que vous avez résumées, monsieur Strahl.
[Français]
Dans le domaine de l'agriculture, nous sommes à un moment de l'histoire qui est très intéressant, mais aussi très critique. En travaillant ensemble, surtout avec ceux qui oeuvrent dans le secteur agricole, nous sommes dans une bonne position pour mettre en place, finalement, une vision qui aidera à déterminer l'avenir de notre pays. Par exemple, je suis encouragé par votre engagement dans le secteur des biocarburants.
En bâtissant ensemble notre politique en matière d'agriculture, je vous encourage très fortement à vous baser sur le rapport préparé par l'honorable Wayne Easter intitulé « Un pouvoir de marché accru pour les producteurs agricoles canadiens ».
Ma première question est la suivante. Allez-vous consulter ce rapport, qui représente des délibérations approfondies?
[Traduction]
C'est en tant que collaborateur avec les intéressés de l'agriculture, et en particulier avec le secteur des produits primaires, que je demande au gouvernement de passer à l'action. Je déposerai ici une motion amendée par M. Easter concernant la décision du gouvernement fédéral de rester propriétaire du parc de wagons-trémies.
Malgré certains commentaires que j'ai entendus sur la Farmer Rail Car Coalition, les membres de cette coalition représentent vraiment des agriculteurs, et je vous encourage à collaborer avec eux. En fait, grâce à eux, nous pourrons vraiment savoir pourquoi les agriculteurs ont payé trop cher pour l'entretien des wagons-trémies. Comme vous le savez, nous avons demandé au vérificateur général d'examiner cette question.
Le temps est bien choisi pour demander à la FRCC de travailler en étroite collaboration avec notre gouvernement, au moment où nous nous apprêtons à mettre en place une politique sur l'entretien des wagons-trémies. Profitons de cette collaboration pour utiliser leurs compétences dans le meilleur intérêt des agriculteurs. Ma seconde question est la suivante: Êtes-vous prêts à collaborer avec eux?
Un autre secteur crucial où la collaboration est possible est la Commission canadienne du blé. Certains membres du comité et d'autres personnes croient que la Commission canadienne du blé devrait jouer un double rôle de commercialisation. En revanche, selon les calculs établis par le Syndicat national des cultivateurs, les avantages de la commercialisation et des politiques de la CCB valent au moins 800 millions de dollars par année, soit plus de deux millions de dollars par jour pour les agriculteurs de l'Ouest canadien. Cette somme équivaut à peu près à la valeur de la Subvention du Nid-de-Corbeau perdue par les agriculteurs en 1995. La perte de cette subvention est une cause importante de la crise frappant les agriculteurs. Selon Stewart Wells, président du SNC, il serait tout aussi dévastateur de perdre la CCB.
Les membres du comité ont des vues divergentes à ce sujet; examinons néanmoins les résultats d'enquête. C'est Innovative Research Group qui a compilé les résultats de l'enquête auprès des producteurs du printemps 2006. Cette enquête est réalisée tous les ans pour la CCB afin de mesurer les préoccupations et les attitudes des agriculteurs à l'égard de certains enjeux. Des 1 303 détenteurs de carnets de la CCB interrogés dans le cadre de l'enquête, 76 p. 100 soutiennent la CCB, et 66 p. 100 de ceux âgés de moins de 35 ans la soutiennent. Globalement, 71 p. 100 des agriculteurs croient qu'il s'agit du plus efficace organisme de représentation de leurs vues sur l'agriculture et des enjeux commerciaux.
Le résultat le plus important, c'est que 88 p. 100 des agriculteurs croient que la décision finale de faire de la CCB un guichet unique par opposition à lui confier un double rôle de commercialisation devrait être prise par les agriculteurs mêmes par voie référendaire ou par le choix des dirigeants de la CCB au lieu de laisser cette décision au seul gouvernement fédéral. Voilà sans doute une occasion pour ce gouvernement de collaborer avec les agriculteurs au lieu d'imposer sa volonté de changer l'orientation de la CCB.
Les gouvernements de tous les partis politiques et de tous les ordres imposent souvent leur volonté au peuple. Laissons les agriculteurs, avec l'orientation du gouvernement, décider de leur avenir et, surtout, laissons de côté nos idéologies politiques.
Je voudrais que vous répondiez à ces questions et que vous vous engagiez à collaborer avec eux. En d'autres mots, ce gouvernement est-il disposé à laisser les agriculteurs, les intéressés, décider de l'avenir de la Commission canadienne du blé?
[Français]
Monsieur le ministre, c'était ma dernière question.
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Une bonne performance, monsieur le président, se passe de commentaires.
Enfin, monsieur le ministre, soyez le bienvenu. Je sais que vous avez certainement le coeur à la bonne place d'après ce que vous faites pour le milieu agricole, mais vous avez affaire à des gens peu commodes dans votre cabinet et votre ministère.
Je ne m'en cache pas. Je crois que le gouvernement a beaucoup tergiversé sur ce qu'il fait pour le milieu agricole, ce qui donne l'impression au grand public qu'il en fait beaucoup plus qu'en réalité, à commencer par le budget. Les annonces budgétaires faites par le ministre Flaherty ont laissé à penser que les agriculteurs obtiendraient plus d'argent, mais, en fait, on a engagé moins d'argent que l'an passé.
J'ai quelques questions précises à poser.
On a certainement donné l'impression aux agriculteurs qui manifestaient sur la Colline du Parlement qu'ils obtiendraient une aide immédiate au printemps. Nous n'avons pas vu la moindre aide financière et, vraiment, c'est le néant quant à l'aide immédiate pour le printemps. Donc, en ce qui concerne les 1,5 milliard de dollars que vous avez promis, j'ai deux questions précises. Cette somme sera-t-elle entièrement débloquée pour le paiement des factures ce printemps? Nous avons désespérément besoin d'argent maintenant. Une partie de cette somme sera-t-elle disponible pour le paiement des factures du printemps et l'ensemencement? Seconde question: La somme de 1,5 milliard de dollars comprend-elle les fonds prévus pour le programme d'aide aux fermes familiales à faible revenu?
À cette aide se joint un prêt sans intérêts. Je crois que vous savez — comme ancien chef d'entreprise, monsieur le ministre — qu'on ne peut rembourser ses dettes en empruntant. Votre contribuable canadien ordinaire a en fait cru, quand vous avez annoncé les 100 000 $, qu'il s'agissait d'argent que le gouvernement du Canada destinait au milieu agricole. C'est l'argent même des agriculteurs. C'est un bon programme, et nous collaborerons avec vous pour essayer de faire adopter rapidement ce projet de loi. Mais, cette avance sans intérêt consentie par le gouvernement n'est en fait qu'un prêt supplémentaire. Le ministère a-t-il réalisé une analyse pour déterminer combien d'agriculteurs ne seront pas admissibles à cette avance sans intérêt?
Les agriculteurs me disent qu'ils font face à un resserrement de leur crédit. Ils n'ont pas encore payé les avances au comptant sans intérêt de l'an passé; ils ne sont pas admissibles à cette nouvelle avance. Pour ce qui est de cette annonce, le ministère a-t-il réalisé une analyse pour savoir qui ne sera pas admissible à cette avance? On ne peut payer ses dettes en empruntant. Vous avez donné l'impression au public que vous vous occupiez de la crise agricole, alors qu'en fait vous ne faites presque rien.
J'ai d'autres questions. Si vous ne me donnez pas de réponse à la Ralph Goodale, monsieur le ministre, nous aurons assez de temps pour une autre question.
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Je ne pense pas que les CPL, les concentrés protéiques laitiers, puissent poser un problème pour le secteur soumis à la gestion de l'offre. Je suis très heureux que les producteurs et les transformateurs laitiers travaillent ensemble en ce moment, avec un médiateur, dans un groupe de travail que j'ai constitué. Ils discutent de toutes sortes de choses, depuis les normes relatives à la composition du lait jusqu'aux concentrés protéiques laitiers, en passant par l'utilisation des surplus de poudre de lait écrémé et toute une gamme d'autres questions qu'il serait préférable de résoudre, à mon avis, par voie de négociations avec les transformateurs et les producteurs.
Cela dit, je ne crois pas que l'importation de CPL, surtout en provenance de l'Europe, soit une tentative pour détruire la gestion de l'offre. C'est simplement une tentative de quelqu'un en Europe — un producteur ou un transformateur — pour faire de l'argent. C'est une occasion de faire de l'argent, pour ces gens-là, et c'est ce qu'ils essaient de faire.
Mais c'est difficile à contrôler. Il avait été question au départ d'invoquer l'article 28 de l'accord de l'OMC pour essayer de limiter les importations de CPL. Le problème, dès lors, c'est que, comme le Tribunal canadien du commerce extérieur n'a pas rendu une décision favorable qui nous aurait permis d'essayer de limiter ces importations, il est peu probable que l'article 28 soit utile pour les limiter pendant très longtemps.
Le pire, c'est que les importations en provenance de l'Europe risquent de faire place tout simplement aux importations en provenance des États-Unis ou de la Nouvelle-Zélande, deux pays qui ont une énorme capacité de production de CPL. Ils n'attendent que l'occasion d'écouler cette production sur les marchés canadiens.
Ce que j'espère, c'est que le groupe de travail composé d'agriculteurs et de transformateurs pourra proposer une gamme d'options ou de solutions, y compris des normes sur la composition des produits laitiers et des mesures pour rétablir la croissance de l'industrie. À mon avis, c'est le meilleur moyen de régler ce problème.
Je ne pense pas que ce soit une attaque dirigée expressément contre la gestion de l'offre, mais cela a évidemment un effet indirect.
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Nous pourrions l'essayer, mais le problème, c'est qu'une fois que nous aurons choisi cette voie... Bien sûr, si nous apportons des changements de ce genre à un processus établi — à l'heure actuelle, le niveau de protéines doit être inférieur à 85 p. 100, et les taux varient au-delà de cela —, les Américians vont certainement les contester.
Ce qui nous préoccupe, c'est que, dans le cadre de l'ALENA, non seulement les Américains vont contester cela, mais ils vont probablement saisir l'occasion de remettre en question tout le système de gestion de l'offre. C'est là, le vrai danger, et ce que j'ai dit aux Producteurs laitiers du Canada, c'est que si nous pouvons négocier quelque chose avec nos transformateurs au sujet des normes relatives à la composition du lait et à toute la question de l'utilisation des CPL, au sujet de ce que nous pouvons faire des surplus de lait en poudre, et ainsi de suite, nous pouvons le faire à l'interne. Nous pouvons nous assurer des débouchés et nous créer notre propre marché intérieur pour les CPL, ou pour n'importe quoi d'autre. C'est la meilleure façon de faire.
Si nous ouvrons le dossier, nous en revenons à l'ancienne situation, et cela va finir par ressembler à un procès contre les Américains. Nous gagnerons peut-être, mais quels sont les risques si nous lancons les dés de cette façon-là et que nous perdons? Si nous perdons, les Américains vont se faire un plaisir de nous emmener en cour. Mais ils ne vont pas contester seulement les CPL, ils vont remettre en cause tout le système parce que nous avons déjà gagné cette bataille en 1996. S'ils relançent les hostilités, ils vont dire que le moment est parfaitement bien choisi. Bien sûr, ils reluquent notre marché avec appétit, et nous, nous essayons de protéger notre régime de gestion de l'offre.
Ce que je crains, si nous nous aventurons dans cette voie-là et que nous nous retrouvons en quelque sorte devant le juge, comme nous l'avons fait avec le TCCE... Nous pourrions gagner, mais nous pourrions aussi perdre beaucoup. C'est pourquoi j'encourage les transformateurs... Et je suis content de voir que les transformateurs et les agriculteurs travaillent ensemble pour essayer de négocier quelque chose.
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Merci. Je vous remercie de votre commentaire sur la Commission canadienne du blé. Comme quelqu'un l'a déjà mentionné, il y a un sain débat en cours sur ce qu'il devrait advenir de cette commission. Nous avons certainement été très francs au sujet de notre désir de passer à un régime de commercialisation mixte.
Ce que j'hésite à faire, c'est de dire tout simplement : « Eh bien, apportons les changements et laissons la poussière retomber où elle pourra. » Il faut que ces changements soient bien gérés. Je pense que les agriculteurs doivent y participer. Nous ne voulons pas laisser de questions sans réponse et laisser les agriculteurs vulnérables. Nous sommes donc très prudents, et je pense que c'est la bonne façon de faire. Mais, à mon avis, à mesure que nous aurons davantage de produits à valeur ajoutée et que les agriculteurs participeront plus activement à l'industrie de la transformation, il sera important que les agriculteurs aient la chance de faire leur argent — tout leur argent — à l'intérieur du système, et c'est pourquoi le régime de commercialisation mixte serait dans leur intérêt d'après moi.
Pour ce qui est du PCSRA, encore une fois, nous sommes encore en train de discuter de certains chiffres avec les provinces parce qu'il y en a parmi elles qui administrent leur propre programme de stabilisation du revenu agricole. Il ne fait aucune doute que nos chiffres initiaux — les meilleurs que nous ayons — montrent que le secteur des céréales et des oléagineux bénéficiera plus que tous les autres de ces changements rétroactifs concernant l'évaluation des stocks. Le secteur du boeuf vient en deuxième, et puis le reste. Tous les secteurs vont en bénéficier, mais celui des céréales et des oléagineux est celui qui recevra le plus, suivi du secteur du boeuf. Donc, ce sont les producteurs de céréales et d'oléagineux qui vont obtenir la plus grosse part des 900 millions de dollars prévus au chapitre de l'évaluation des stocks.
Bien sûr, ils vont aussi recevoir leur part des 755 millions que le gouvernement a annoncés dès sa première journée au pouvoir, dans le cadre du Programme de paiements pour les producteurs de céréales et d'oléagineux.
Vous avez parlé aussi du code d'inspection des viandes. Nous avons fait certaines choses à ce sujet-là. Je sais que les provinces aimeraient essayer d'avoir la norme internationale de l'ACIA, si vous voulez, qui est la norme applicable aux exportations. C'est une norme très rigoureuse; elle l'est de plus en plus, et cela va probablement continuer. Les provinces voudraient une norme qui permettrait de vendre de la viande d'une province à l'autre — pas à l'étranger, mais d'une province à l'autre. C'est une chose qui les intéresse beaucoup, et nous y travaillons actuellement avec les provinces pour voir à quoi cela pourrait ressembler. Évidemment, très souvent, en particulier dans le cas des petits abattoirs, il s'agit surtout d'entreprises locales, mais les abattoirs qui se trouvent à la frontière entre deux provinces y voient une occasion intéressante, et nous essayons de trouver un moyen de rendre cela possible sans avoir à passer aux normes internationales les plus rigoureuses.
Donc, il y a des efforts en cours pour que cela se fasse, et les provinces sont très intéressées. Il y a des fonds prévus pour voir si nous pouvons y arriver.
Pour ce qui est de la fièvre catarrhale maligne du mouton et de l'anaplasmose, les choses progressent très bien. Les gens de l'ACIA ont tenté de travailler avec leurs homologues américains. Nous avons agi avec diligence, tout comme les gens de la Canadian Cattlemen's Association et des associations provinciales de producteurs de bétail. Ils veulent tous que la frontière soit ouverte pour la libre circulation du boeuf, sans la restriction relative à la fièvre catarrhale maligne du mouton et à l'anaplasmose. Il y a une étude en cours depuis un certain temps. Je ne sais pas quand elle a débuté, mais nous avons publié un document. Il est disponible dès maintenant pour que tous les intéressés puissent en discuter. Les provinces l'ont commenté, et l'industrie aussi. Certains secteurs de l'industrie, par exemple les agriculteurs et les producteurs ovins, ont fait des commentaires parce qu'ils s'inquiètent beaucoup des effets potentiels de ces maladies sur leurs propres animaux.
Donc, ce document de travail a été publié. Ils ont demandé environ une semaine de plus, je pense, pour exprimer leurs vues, après quoi nous espérons aller de l'avant, en nous fondant sur les données scientifiques existantes et sur certains autres documents techniques publiés sur la question. Ce document est accessible à tous les intéressés. Si quelqu'un a une opinion sur son contenu, je serai heureux de l'entendre, mais il faut faire vite parce que nous entendons aller de l'avant et ouvrir la frontière le plus tôt possible en ce qui concerne l'anaplasmose et la fièvre catarrhale maligne du mouton.
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Il y a évidemment un sentiment d'urgence, et pour le moment, c'est surtout dans le secteur des céréales et des oléagineux. Je prends toujours soin de faire remarquer aux gens que tout n'est pas catastrophique dans le monde de l'agriculture. Il y a des secteurs qui se débrouillent très bien, qui sont rentables, et ainsi de suite. Mais, surtout dans le secteur des céréales et des oléagineux, il y a un sérieux problème de revenu. Cela ne fait aucun doute.
Encore une fois, c'est la raison pour laquelle nous avons non seulement accéléré le paiement, mais aussi augmenté le montant d'argent qui avait été approuvé par le Parlement précédent, pour le Programme de paiements aux producteurs de céréales et d'oléagineux, et qui n'avait pas été versé. Nous en avons accordé une part beaucoup plus importante avec l'avance du printemps; nous avons inclus 90 p. 100 du montant dans ce paiement initial plutôt que de diviser à 70-30 comme c'était prévu à l'origine. En outre, les changements apportés au PAPB, et même à la LPCA, vont tous aider les agriculteurs au printemps, si nous pouvons les faire adopter par le Parlement.
Je trouve plutôt encourageant que les prix semblent avoir cessé de baisser et qu'ils se soient même rétablis légèrement au cours des dernières semaines, tant pour le blé que pour le maïs. Les choses commencent à bouger un peu sur ce plan, peut-être en partie par suite des initiatives prises au sujet des biocombustibles à travers le monde, mais aussi à cause de problèmes particuliers au Brésil et aux États-Unis, notamment des problèmes de sécheresse. Espérons que les prix du blé continueront de remonter et que ceux du maïs se relèveront un peu.
Tout cela nous permet d'être optimistes, mais chaque fois que les agriculteurs plantent quelque chose, ils se montrent optimistes. Alors il faut espérer que tout cela va aider.
En ce qui concerne les contestations en vertu de l'ALENA, ou le fait que ces contestations risquent de se multiplier à cause de l'accord sur le bois d'oeuvre, il n'y a rien qui me laisse croire que ce soit le cas. Nos avocats ne semblent pas s'en préoccuper; ils ne croient pas que quelque chose se prépare, qu'il y ait quelque chose à l'horizon ou que quelqu'un ait pu déposer un document. Je ne suis au courant de rien. Je ne sais pas ce qui pourrait... Je ne peux pas commenter parce que je n'ai rien vu qui me permette de croire que ce serait le cas.
Je vais devoir lire ce témoignage pour voir quels sont les arguments de ces gens-là. Personnellement, je ne suis au courant de rien, mais j'aimerais bien y jeter un coup d'oeil.
Enfin, pour ce qui est de la coalition qui s'occupe des wagons de chemin de fer et des conditions relatives à l'aide qu'elle voudrait apporter, j'aimerais dire quelques petites choses.
Je suis toujours content de travailler avec les gens qui sont prêts à travailler avec les agriculteurs, et cela inclut les gens de cette coalition. Mais la vérité, c'est que cette histoire a duré huit ans, avec le gouvernement précédent — huit ans de « Nous allons les vendre », de « Nous pensons à les vendre », de « Nous pourrions les vendre » et de « Nous allons vraiment les vendre ». Et aujourd'hui, la coalition vient dire que nous avons agi beaucoup trop vite...
Quand je parle aux agriculteurs des Prairies, même ceux qui soutenaient la coalition disent qu'enfin, quelqu'un a pris une décision. Ils s'inquiètent eux aussi des conditions dont vous avez parlé, et nous devons en tenir compte.
Mais la vérité, c'est qu'il fallait prendre une décision. L'incertitude, c'est terrible pour le commerce. Cette affaire n'était pas une enclume, mais elle était devenue un ballon politique, et nous devions prendre une décision. Maintenant, nous devons faire en sorte que cela fonctionne. C'est pour cela que je veux voir ces propositions et ces motions. Je ne suis allergique à rien de tout cela. Voyons voir ce qui n'allait pas avant, et ce que nous pouvons faire pour nous assurer que tout ira bien à partir de maintenant.
Je vois la coalition comme un groupe de gens qui appuient les agriculteurs et qui se préoccupent de leur sort. Dans ce sens-là, je suis prêt à travailler avec eux. Mais c'est une coalition qui a été formée pour l'achat des wagons. Si c'était sa raison d'être, cette raison d'être n'existe plus. Nous ne vendons pas les wagons. Nous les gardons. Nous allons nous en occuper, et nous allons nous en servir pour les agriculteurs. D'après nos plans, cela abaissera les frais de transport pour les agriculteurs. Nous ne traiterons pas avec les gens de la coalition avec l'intention de renverser cette décision. Nous nous intéressons tout simplement à leurs idées parce que ce sont des gens qui veulent soutenir les agriculteurs.
Je suis prêt à les entendre, mais pas parce que je crois que nous allons revenir sur notre décision ou qu'ils vont nous convaincre de réviser nos positions.
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Merci, monsieur le président.
Au sujet de la Commission canadienne du blé, Suzanne, la vérité, c'est que s'il y a un régime de marché, il n'est pas question d'avoir une coopérative de vente à guichet unique. C'est cela, la vérité. Alors, arrêtons de jouer sur les mots. S'il y a un régime de commercialisation mixte, il n'y a plus de coopérative de vente à guichet unique. C'est la vérité pure et simple.
Pour ce qui est du programme d'éthanol et de biodiesel, j'aurais trois petites questions à poser. Est-ce que quelque chose a été fait pour nous assurer que les agriculteurs ne fourniront pas simplement, encore une fois, de la matière bon marché? Autrement dit, est-ce que les agriculteurs canadiens recevront l'équivalent des prix que reçoivent les producteurs agricoles aux États-Unis pour la matière première qui va alimenter ces usines d'éthanol? Les agriculteurs n'ont aucun intérêt à vendre moins cher que leur coût de production. C'est ma première question.
Deuxièmement, allez-vous avoir un programme de capitaux propres afin de fournir les capitaux nécessaires pour que les gens des régions rurales du Canada puissent participer à l'activité des usines et recevoir une part des profits de cette activité?
Et, troisièmement, si nous mettons en place de nouvelles coopératives de production, est-ce qu'elles devront être composées en majorité d'agriculteurs, comme c'est le cas aux États-Unis, où les agriculteurs doivent être majoritaires, c'est-à-dire qu'ils doivent être propriétaires de ces coopératives à 51 p. 100?
Ce que je veux dire, c'est qu'il faut faire une place aux agriculteurs, et à la population rurale. Tous ces gens-là devraient pouvoir profiter de la production du produit, et des retombées qui en découleront. S'il n'y a pas d'exigences de ce genre, le système de production d'éthanol et de biodiesel ne permettra pas d'atteindre les objectifs que nous visons.
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J'espère que oui, parce qu'il y a beaucoup de bonnes choses là-dedans.
En tout cas, sur la question de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Île-du-Prince-Édoouard — mais vous voudrez peut-être me revenir là-dessus —, je crois vraiment que l'Agence canadienne d'inspection des aliments a fait tout ce qu'elle a pu dans ce dossier et qu'elle fait encore tout ce qu'elle peut pour s'assurer que le problème potentiel qui pourrait découler de cette maladie reste isolé, grâce à des efforts de désinfection dans les champs, et ainsi de suite. Mais je pense qu'il y a déjà eu un problème dans le cas d'un producteur de pommes de terre qui louait des terres d'un autre agriculteur, quand ces terres ont été mises en quarantaine... Il est compréhensible que le producteur en question ait été indemnisé, pour la protection de l'industrie. Le propriétaire des terres se voit cependant imposer de nombreuses restrictions quant à l'usage qu'il fait de ses terres, à l'utilisation d'équipement de désinfection, et ainsi de suite.
Ce qui se passe actuellement — nous en sommes à la troisième ou à la quatrième année —, c'est que le producteur de pommes de terre est encore indeminsé pour avoir perdu l'usage de ces terres, même si elles étaient louées d'un autre productuer, alors que celui à qui les terres appartiennent, et qui doit assumer les coûts qui découlent de la perte de production des terres et de l'impossibilité de les louer à plus fort prix pour la production de pommes de terre, ne reçoit absolument aucune indemnité. Après une période de trois ans, il faudrait certainement que le propriétaire des terres, surtout si c'est un producteur, soit indemnisé.
Pourriez-vous nous parler de cette question?
Deuxièmement, les producteurs de poulet que nous avons entendus ce matin nous ont dit qu'ils étaient très préoccupés par les possibilités d'indemnisation pour d'éventuels nouveaux cas de grippe aviaire. Est-ce que le ministère ou l'agence se sont penchés sur cette question de l'indemnisation pour que cela puisse se faire rapidement, en collaboration avec l'industrie?
Si vous devez me revenir plus tard sur la question des pommes de terre, André, cela me suffira.
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Merci de votre question.
Monsieur le président, les normes fédérales relatives à l'inspection des viandes s'appliquent aux installations qui se livrent au commerce interprovincial et international. Ces normes sont une combinaison des normes canadiennes et des commentaires que nous ont faits au fil des années les pays qui acceptent les viandes canadiennes. Si vous examinez les normes appliquées par le Canada dans ces installations fédérales, vous verrez qu'il s'agit d'une combinaison de normes sur la sécurité alimentaire qui découlent de notre propre expérience et des commentaires que nous avons reçus, par exemple, des États-Unis, de l'Union européenne, du Japon et des autres pays vers lesquels le Canada exporte. Ces normes sont généralement très strictes.
Il y a ensuite les normes mises en oeuvres par les provinces. Monsieur le président, il y a d'importantes variations dans la façon dont ces normes ont été établies et dans leur application. Il y a toute une gamme de normes qui se rattachent à ces petites installations. Dans certaines provinces, il n'y a pas d'inspection obligatoire, alors qu'il y en a une dans d'autres. Les normes varient beaucoup.
De notre côté, nous avons lancé des discussions avec les provinces dans le but d'en arriver à une norme nationale qui pourrait permettre le commerce entre les provinces, comme le ministre l'a mentionné tout à l'heure. Il y a certains éléments sur lesquels nous nous entendons tous, au sujet de ce que devraient être ces normes. Il s'agira maintenant de décider comment elles seront appliquées, comment les provinces vont s'en occuper elles-mêmes ou si le gouvernement fédéral va le faire en leur nom.
Ceux d'entre vous qui viennent de la Saskatchewan, du Manitoba et, dans une certaine mesure, de la Colombie-Britannique savent probablement que nous nous chargeons de l'inspection des viandes dans certaines usines pour le compte de ces provinces. Il se fait beaucoup de travail au sujet des normes et de leur application.
Pour ce qui est de votre question sur ce qu'il faudrait faire pour offrir assez de souplesse aux petits producteurs qui n'ont nulle part où aller, il sera très difficile de trouver une réponse à cela. La majorité des provinces où les inspections sont obligatoires ont connu des situations de ce genre, où de petites usines ne répondaient pas aux normes et ont dû être fermées. C'est une question difficile.