:
Merci, monsieur le président.
[Français]
J'apprécie de pouvoir m'exprimer devant vous aujourd'hui afin de vous donner des renseignements additionnels et une mise à jour sur la question du programme d'importation, sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations du groupe de travail et sur l'utilisation de la strychnine.
[Traduction]
Je vais commencer par la fin en traitant d'abord des problèmes que connaissent les agriculteurs de l'Ouest à cause du nombre élevé de spermophiles de Richardson, encore appelés écureuils fouisseurs.
Bon nombre de cultivateurs et un certain nombre de députés ont demandé que l'on autorise à nouveau la strychnine liquide à 2 p. 100 pour lutter contre ces ravageurs. Nous travaillons avec les cultivateurs et avec les gouvernements provinciaux pour chercher des solutions viables à ce problème grave.
En 1992, Agriculture Canada, qui était alors l'instance de réglementation des pesticides, a limité l'accès à la strychnine concentrée pour lutter contre ces ravageurs, après avoir consulté les provinces. Cette décision résultait du degré de toxicité élevé de la strychnine, de l'absence d'antidote et de rapports d'incidents concernant des empoisonnements délibérés ou non d'animaux non visés. Un appât à 0,4 p. 100 prêt à utiliser a alors été enregistré comme solution de rechange.
En 2003, un insecticide fumigène largement utilisé pour lutter contre les insectes et les rongeurs des silos de céréales, le phosphure d'aluminium, a alors été accepté pour lutter contre les spermophiles.
Les cultivateurs de l'Alberta ont utilisé avec beaucoup de succès le Phostoxin pour lutter contre les spermophiles.
En outre, depuis 2003, nous collaborons avec des collègues des gouvernements provinciaux de l'Alberta et de la Saskatchewan, de certaines universités et d'entreprises pour formuler une stratégie intégrée de gestion des spermophiles.
Étant donné les préoccupations des cultivateurs au sujet de l'efficacité des produits de remplacement de la strychnine à 2 p. 100 et certaines préoccupations quand à l'efficacité du Phostoxin, nous avons prévu un projet pilote pour la prochaine saison céréalière.
Ce projet nous permettra de comparer l'efficacité et l'incidence du produit le plus récent, le Phostoxin, et des appâts à la strychnine prêts à utiliser ou préparés sur demande.
En 2005, nous avons entrepris une évaluation scientifique des utilisations restantes de la strychnine sur le plan de la santé et de l'environnement en fonction des normes scientifiques les plus récentes, pour voir si l'appât à 0,4 p. 100 prêt à utiliser pourrait être acceptable, et à quelles conditions. Cette étude a confirmé les préoccupations environnementales reliées à l'empoisonnement d'animaux non visés qui avaient été identifiées en 1992 et des mesures de protection supplémentaires ont donc été prises.
Nous proposons de maintenir l'homologation de la strychnine à 0,4 p. 100 comme mesure provisoire jusqu'en 2008. À ce moment-là, nous pourrons nous pencher sur les résultats du projet de recherche de cette année et sur les conclusions du comité d'experts afin de prendre une décision définitive sur la strychnine.
J'aborde maintenant la question du programme d'importation pour approvisionnement personnel.
[Français]
Depuis notre dernière rencontre en décembre, mon personnel et moi avons consulté plusieurs agriculteurs afin de prendre connaissance de leurs préoccupations et de leur donner des informations sur les recommandations du groupe de travail et le programme lui-même.
[Traduction]
Je me trouvais avec un collègue à Saskatoon lors de la semaine de la production céréalière, ce qui nous a permis de rencontrer les conseils d'administration de la Saskatchewan Pulse Growers Association et de la Saskatchewan Flax Development Commission.
La foire agricole d'Edmonton, FarmTech, a été pour nous une autre occasion de parler à des représentants des Alberta Pulse Growers, de la Alberta Canola Producers Commission et de la Alberta Barley Commission. En outre, des membres de mon personnel ont rencontré récemment le conseil d'administration de la Canadian Canola Growers Association à Winnipeg. Nous nous sommes engagés à participer à plusieurs autres réunions dans les semaines et mois à venir.
Tous ces groupes nous ont fort bien accueillis et ont exprimé leur appréciation des efforts de sensibilisation que nous déployons.
De notre côté, ces rencontres nous ont permis de recueillir beaucoup d'informations sur les préoccupations des cultivateurs. L'un des messages qu'ils nous ont continuellement adressé concerne la nécessité de mieux communiquer avec les cultivateurs et de leur fournir de meilleures informations.
Nous travaillons maintenant avec plusieurs de ces groupes pour diffuser des informations objectives qui pourront ensuite être utilisées dans diverses publications agricoles destinées aux cultivateurs.
Ces groupes ont aussi clairement exprimé le voeu que les nouveaux programmes proposés par le groupe de travail soient mis en oeuvre sans tarder afin que les cultivateurs puissent en tirer parti. Vous constaterez à la lecture de mon mémoire que nous avons atteint un certain nombre de résultats importants à ce sujet.
[Français]
Mais nous avons constaté chez les producteurs agricoles une certaine réticence, très compréhensible, à abandonner un programme qui a permis à plusieurs d'entre eux d'épargner directement des coûts. Voilà pourquoi nous allons continuer de travailler avec les groupes de producteurs afin de les informer sur les projets et les programmes, de sorte qu'ils soient capables de tirer leurs propres conclusions concernant le mérite.
[Traduction]
Nous avons aussi continué de travailler avec le groupe de travail, que nous avons d'ailleurs rencontré le lendemain de notre dernière comparution devant votre comité. Son message est qu'il appuie toujours le train de recommandations, y compris le nouveau programme d'importation, mais qu'un certain nombre de détails restent encore à régler, comme l'avait révélé le débat devant le comité permanent. Ce groupe doit se réunir à nouveau la semaine prochaine.
Conformément aux recommandations du groupe de travail et à la motion du comité permanent, les cultivateurs auront accès au dernier produit d'importation, le ClearOut 41 Plus, pour leur campagne de 2007 en attendant l'adoption des mesures requises pour régler les détails de la transition. Les dispositions concernant la présentation de demandes de permis par les cultivateurs sont maintenant disponibles sur le site Web de l'ARLA.
[Français]
J'aimerais maintenant prendre quelques minutes pour parcourir la présentation que vous avez entre les mains.
[Traduction]
Je ne vais pas vous présenter toutes nos diapositives l'une après l'autre mais simplement les résumer.
La première, intitulée « Contexte », porte sur le programme pour approvisionnement personnel en vigueur depuis 1993 qui était destiné à être un mécanisme de discipline des prix. Dans le cas des trois premiers produits, le programme semble avoir fonctionné comme prévu sur ce plan et à peu près aucun produit n'a traversé la frontière.
Lors des saisons culturales de 2005 et 2006, la situation était différente avec le ClearOut 41 Plus. Pendant chacune de ces années, plus de 3 000 permis ont été accordés et l'on a importé environ 5 000 litres par année.
La diapositive suivante donne un aperçu du programme d'importation pour approvisionnement personnel. En vertu de ce programme, le promoteur est tenu de démontrer que le produit à importer est chimiquement équivalent à un produit canadien homologué et qu'il porte une étiquette canadienne approuvée. L'utilisateur — qui est toujours dans ce cas l'agriculteur — doit obtenir un permis d'importation du produit et doit respecter toutes les exigences de la législation canadienne et toutes les conditions d'octroi du permis.
Le permis d'importation, qui est délivré par l'instance de réglementation, mentionne la quantité de produit ainsi que son lieu d'utilisation, et il n'est valide que pour une seule saison culturale. Je tiens à préciser que ce programme repose sur une participation de l'instance de réglementation qui est différente de celle prévue pour les produits homologués au Canada.
Comme vous le savez, et comme le montre la diapositive suivante, nous avons mis sur pied un groupe de travail chargé de se pencher sur les différentes préoccupations. Ce groupe comprenait des représentants d'associations de producteurs, d'entreprises et des gouvernements fédéral et provinciaux.
La diapositive suivante présente les questions clés, c'est-à-dire celles qui ont été jugées fondamentales. Elles sont énumérées sur la diapositive et je n'en mentionnerai que trois, du point de vue de l'instance de réglementation.
La première concerne l'élimination des contenants. Ce produit étant dispensé d'homologation, il ne fait pas partie du programme de gestion financé par l'industrie et il n'y avait donc pas à l'origine de méthode prévue pour recycler les contenants. Farmers of North America, l'organisme promoteur, a ensuite formulé un programme mais, début janvier, seulement 29 p. 100 des contenants avaient été renvoyés dans le cadre de ce programme. Cela suscite de graves préoccupations de la part des gouvernements fédéral et provinciaux et de certaines autres parties intéressées.
Nos collègues provinciaux nous ont signalé un problème: une bonne partie de la loi provinciale ne porte que sur les produits enregistrés à l'administration fédérale. Ils ne disposent d'aucun moyen de prendre des mesures à l'égard d'un produit qui n'est pas tenu d'être enregistré à l'administration fédérale.
Avec le programme d'importation pour approvisionnement personnel, l'équivalence permettait la variabilité. Étant donné que le produit ne devait pas entrer au Canada et que le programme était un mécanisme de discipline des prix, on accordait une assez grande souplesse pour déterminer l'équivalence.
Le groupe de travail a formulé une série de recommandations portant sur l'ensemble de ces questions plutôt que sur chacune individuellement. On les trouve dans son rapport. L'une des principales concerne l'élaboration d'un nouveau programme d'importation pour approvisionnement personnel, appelé Programme d'importation pour approvisionnement personnel à la demande des agriculteurs, qui continuerait de donner aux agriculteurs l'accès à un mécanisme de discipline des prix. Les autres sont destinées à améliorer l'accès et à régler la question des prix.
Vous voyez des détails sur les recommandations à la septième diapositive. Il s'agit de lancer un essai pilote du nouveau programme en 2006 avec la participation des groupes de producteurs, des détenteurs d'homologations, de CropLife et de l'ARLA; de donner suite sans tarder aux recommandations concernant l'harmonisation de la réglementation; et d'évaluer les progrès réalisés au sujet de toutes les recommandations.
La diapositive suivante porte sur d'autres aspects des recommandations. Conformément aux préoccupations soulevées devant le comité permanent, le groupe de travail a recommandé d'examiner ultérieurement si l'ensemble de ses recommandations constituerait une solution de rechange suffisante et efficace au programme actuel; de veiller à ce que des produits admissibles soient mis à la disposition des cultivateurs après cet examen; de vérifier ensuite si les recommandations sont une solution de rechange efficace au programme actuel d'importation pour approvisionnement personnel.
La diapositive suivante concerne le PIAPDA. Ce programme permettrait aux cultivateurs d'importer la version américaine d'un produit homologué au Canada. Les détenteurs d'homologations sont convenus de participer activement à l'identification des produits appropriés en contribuant à la résolution du problème d'équivalence. L'ARLA, comme instance de réglementation, déterminerait l'équivalence et l'admissibilité sans analyse de laboratoire.
Sur cette diapositive, vous voyez maintenant la liste des caractéristiques du mécanisme proposé. Étant donné que, dans le programme actuel d'importation pour approvisionnement personnel, les méthodes d'établissement des équivalents chimiques coûtent généralement très cher, le PIAPDA offrirait un accès très rapide à un nombre potentiellement élevé de produits admissibles.
Comme il y aurait comparaison des spécifications sur papier, il ne serait pas nécessaire aux groupes de cultivateurs de déterminer l'équivalence. Encore une fois, les détenteurs d'homologations ont accepté de participer à l'examen des spécifications chimiques. Cela offre aux cultivateurs des possibilités d'économies immédiates et substantielles.
C'est limité. Le groupe de travail parle de « produits ayant les mêmes caractéristiques physiques », expression qui a suscité beaucoup de préoccupations car, dans le PIAP, on parlait de produits « chimiquement équivalents ». Bien des producteurs ont conclu que la norme du PIAPDA est plus rigoureuse et que les produits admissibles seraient donc plus limités, mais tel n'est pas le cas, et tel n'était pas le cas non plus du projet pilote.
En tant qu'instance de réglementation, nous avons clairement indiqué dès le départ que la norme passée d'équivalence chimique dans le programme d'importation pour approvisionnement personnel n'est pas acceptable. La nouvelle terminologie est destinée à indiquer clairement que la norme n'est pas identique. Par exemple, dans le cadre du projet pilote du PIAPDA, nous avons accepté des produits pour lesquels existent des différences connues au niveau de la préparation, par exemple à cause de surfactants différents, mais sans que cela ait une incidence sur la fonctionnalité des produits ou sur leur incidence sur la santé ou l'environnement.
La diapositive suivante présente une comparaison des deux programmes, le PIAPDA et le PIAP. Il est indiqué que le premier est, au moins dans cette phase, limité aux produits homologués aux États-Unis. En ce qui concerne le deuxième, on indique qu'il n'y a pas de limite mais ce n'est pas tout à fait vrai car il serait absolument limité aux produits étrangers qui sont jugés chimiquement équivalents.
Dans le PIAPDA, les spécifications chimiques sont la base de l'équivalence. C'est simple. Dans le PIAP, on peut utiliser les spécifications chimiques si le groupe de cultivateurs peut les obtenir à la fois d'un détenteur canadien d'homologation d'un produit canadien et d'un détenteur étranger d'homologation d'un produit étranger, mais c'est peu probable. En règle générale, on utilise une détermination analytique qui est aussi difficile que coûteuse. Dans les deux programmes, le détenteur d'homologation, canadien ou étranger, peut avoir une incidence sur l'équivalence.
Dans le PIAPDA, nous avons eu huit produits potentiellement admissibles sur les 18 produits sélectionnés. Bien que la plupart soient des herbicides, ils se prêtent à une gamme d'utilisations beaucoup plus large que le ClearOut 41 Plus. Il est donc clair, dès le départ, que les cultivateurs pourront potentiellement profiter d'un plus grand nombre de produits que du seul ClearOut 41 Plus.
Le ClearOut 41 Plus a été sélectionné dans le cadre du PIAPDA mais les détenteurs d'homologations n'ont pas participé et nous n'avons donc pas vu les spécifications chimiques. Le ClearOut 41 Plus détient un certificat d'équivalence valide jusqu'en juin 2007. Les deux programmes exigent qu'il y ait un produit homologué canadien.
Sur la diapositive suivante, concernant les facteurs à prendre en considération du point de vue de l'instance de réglementation, on constate que deux d'entre eux sont très problématiques. Le premier concerne l'élimination des contenants. Avec les produits homologués au Canada, il y a un taux de renvoi de 70 p. 100 des contenants de petite taille. Selon les provinces et l'industrie, le taux de renvoi des sacs et des fûts est d'environ 100 p. 100. Quand nous avons rencontré les FNA début janvier, ils ont mentionné un taux de renvoi de 29 p. 100 pour les produits du PIAP. Cela concerne strictement les membres de FNA. J'ai déjà parlé des questions touchant la détermination de l'équivalence.
Sur la diapositive suivante, nous indiquons que les États-Unis ont récemment élaboré leur propre programme d'importation pour approvisionnement personnel qui est comparable au PIAPDA canadien et non pas au PIAP. C'est la même chose au Royaume-Uni, qui exige aussi la coopération des détenteurs d'homologations.
Le groupe de travail tenait à souligner que c'est l'ensemble des recommandations qui est destiné à répondre aux préoccupations, et non pas certaines d'entre elles seulement. Il craint que maintenir le PIAP actuel limite sérieusement l'accessibilité aux nouveaux produits non homologués au Canada. Il serait possible d'élaborer différents modèles de gestion si le PIAP était maintenu.
Pendant les discussions, nous avons constaté qu'il y a des préoccupations de la part des cultivateurs et d'autres parties intéressées au sujet des pressions exercées sur les détenteurs d'homologations pour qu'ils continuent à participer de manière positive au PIAPDA, et au sujet d'autres recommandations.
Nous avons réfléchi à certaines solutions, comme le maintien du règlement actuel comme soupape de sûreté. Nous pourrions conserver le PIAPDA comme mécanisme primaire tout en ayant encore le PIAP à notre disposition si les détenteurs d'homologations ne participaient pas au PIAPDA.
Sur la dernière diapositive, nous indiquons que certains progrès ont été réalisés. Lors de ma dernière comparution, j'avais dit que nous étions sur le point de faire approuver notre première étiquette de l'ALENA. L'EPA et l'ARLA ont obtenu l'approbation de cette première étiquette de l'ALENA le 31 janvier, ce qui ouvre la voie à de nombreux autres demandeurs d'homologations et, de fait, des discussions sont en cours au sujet de plusieurs autres produits.
Pour la toute première fois, un nouveau produit chimique a non seulement été présenté pour un examen conjoint mais il l'a été en indiquant clairement dès le départ que l'objectif était d'obtenir une étiquette de l'ALENA. Pour bien des parties, cette étiquette de l'ALENA est le facteur ultime de discipline des prix car elle permet la libre circulation du produit des deux côtés de la frontière.
Il y a aussi un autre développement que je veux mentionner à l'échelle internationale. Il s'agit du fait que l'ARLA a reçu une demande électronique d'homologation d'un nouveau produit de la société DuPont en même temps que les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Italie, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon. Nous estimons qu'il s'agit là du premier véritable examen conjoint global de l'OCDE dont l'objectif est clairement d'obtenir en même temps l'homologation pour les marchés du Canada, des États-Unis, d'Europe et d'Asie.
Nous avons l'intention de traiter le dossier de manière accélérée afin de conclure l'examen en 14 mois, ce qui représentera une amélioration notable par rapport à la période typique de 21 à 24 mois si chaque pays était pris individuellement.
En décembre, nous avons publié une proposition de révision de la politique sur la propriété intellectuelle comportant trois objectifs. Le premier est de continuer à appuyer et à promouvoir les produits innovants entrant au Canada en leur assurant la protection des données pendant une certaine période mais, comme nous avons indiqué beaucoup plus clairement les limites de cette protection, l'objectif est aussi de favoriser une industrie de produits génériques au Canada.
Quand on homologue une industrie générique et des produits génériques au Canada, cela a clairement un effet sur les prix. Jusqu'à présent, cela est resté très limité au Canada et c'est donc l'un des objectifs fondamentaux de cette nouvelle politique sur la propriété intellectuelle.
Le troisième objectif est d'encourager l'homologation des utilisations mineures car nous étendrons la période de protection en fonction du nombre d'utilisations mineures qui existent.
Avant de donner la parole à mes collègues qui représentaient les agriculteurs au sein du groupe de travail, je veux souligner que nous avons remis au greffier des exemplaires de l'étiquette de l'ALENA, qui existe en français et en anglais, bien sûr, ainsi qu'une fiche d'information sur le projet concernant la strychnine.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Gordon Bacon et je représente Pulse Canada. J'ai remis un exemplaire de mon mémoire au greffier. Au lieu de le lire, je vais faire quelques remarques sur le rôle qu'a joué Pulse Canada au sein du groupe de travail, ainsi que sur ses recommandations.
Je précise tout de suite que j'ai deux fonctions puisque je suis PDG de Pulse Canada et de la Canadian Special Crops Association mais aussi cultivateur. J'ai donc participé au groupe de travail en représentant plusieurs intérêts différents.
L'innovation a toujours été l'une des caractéristiques fondamentales du secteur des légumineuses. Le secteur doit son succès à l'innovation. Ce que nous souhaitons, c'est une politique-cadre, un faisceau d'options, permettant de répondre aux nombreuses préoccupations des cultivateurs, notamment en ce qui concerne l'accès aux produits phytosanitaires.
Nous avions deux objectifs quand nous avons accepté de faire partie du groupe de travail. Le premier était d'obtenir un accès opportun aux nouveaux produits dont bénéficient nos concurrents et qui comportent un risque environnemental réduit. Nous estimons que la bonne gestion environnementale est très importante. Le deuxième était évidemment d'obtenir l'accès à ces produits à des prix concurrentiels. Je parle ici d'assurer la compétitivité de notre secteur à l'échelle internationale.
Bon nombre de membres du secteur des légumineuses ont bénéficié de l'ancien PIAP, moi-même ayant utilisé le ClearOut sur ma propre ferme. Considérant les besoins du secteur et les quatre principaux éléments de remplacement de l'ancien PIAP, nous avons conclu que les recommandations du groupe de travail constitueraient un énorme pas en avant. Si elles sont adoptées et mises en oeuvre comme le groupe de travail l'a envisagé, ce sera un progrès pour le secteur.
Karen a parlé de l'écart technologique que nous voulons combler. La liste des produits en comprend 26 qui intéressent le secteur des légumineuses. Il s'agit notamment de produits de trois sociétés qui ne sont actuellement pas présentes au Canada. Assurer noptre accès aux produits que peuvent se procurer les cultivateurs américains, grâce au rétrécissement de l'écart technologique, est l'un des éléments essentiels des recommandations destinées à remplacer l'ancien PIAP. Je pense qu'il importe de préciser que la coopération du secteur sera nécessaire pour les entreprises qui sont déjà présentes au Canada ainsi que pour celles qui n'y sont pas si nous voulons combler cet écart technologique.
Karen a aussi parlé de l'étiquette de l'ALENA. Les personnes qui s'occupent de ce dossier, y compris celles qui représentent le secteur des légumineuses, ont constaté des progrès très rapides au cours de l'année passée au sujet des étiquettes de l'ALENA. Comme on l'a dit, c'est aussi l'une des solutions au problème de compétitivité des prix et à la nécessité de veiller à ce qu'il n'y ait pas de différences réglementaires ou de frontières géopolitiques entrant dans la différenciation des prix.
Karen a aussi mentionné l'introduction d'une HSP III, une homologation spécifique par produit III, comme méthode d'actualisation des règlements concernant l'instauration d'une industrie générique au Canada. Évidemment, l'apparition d'une industrie générique au Canada correspondant étroitement à celle qui existe aux États-Unis contribuerait aussi à garantir que nous avons des prix concurrentiels de notre côté de la frontière.
Finalement, nous pensons aussi que le PIAPDA comporte divers avantages qu'il convient de souligner. L'un d'entre eux est que l'équivalence n'aura pas à être établie par le cultivateur, ou par des gens agissant au nom de groupes de cultivateurs, processus qui peut être long et coûteux. L'équivalence sera établie grâce à la coopération des instances de réglementation et du demandeur d'homologation.
Pulse Canada a fait partie du groupe qui a signé les recommandations du groupe de travail. À notre avis, les quatre éléments du programme représentent un progrès. Nous pensons qu'il est maintenant temps de mettre ces recommandations en application de façon à ce que chaque secteur puisse démarrer le plus vite possible. Ceci enverra le signal qu'il existe chez nous un système de réglementation en vertu duquel investir au Canada et y introduire de nouveaux produits deviendra une option intéressante pour les sociétés concernées. L'un des éléments clés pour maintenir notre secteur à l'avant-garde de l'innovation est de garantir que nous avons accès aux nouveaux produits.
Le groupe de travail pourra peut-être se pencher maintenant sur des mesures de sauvegarde pour assurer la mise en place du volet de discipline des prix mais nous pensons que c'est là une démarche qui répond à certains des problèmes que nous connaissons actuellement en matière d'accès aux produits. C'est d'une politique-cadre qui garantira notre accès aux nouveaux produits. Je serais très heureux de répondre à vos questions.
C'est tout ce que je voulais dire, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président Bezan.
Comme je n'ai droit qu'à 10 minutes, je ne m'adresserai à vous qu'en anglais. Si j'essayais de le faire en français, il m'en faudrait 100 et ce ne serait pas très bon. Je m'en excuse.
Karen et Gordon ont déjà abordé certaines questions sur lesquelles je ne reviendrai pas et j'aborderai donc uniquement les autres.
Le PIAPDA proposé n'est qu'un élément d'un ensemble beaucoup plus étoffé de nouveaux programmes et de nouvelles politiques envisagés et recommandés par le groupe de travail et approuvés par tous ses membres. Il n'y a eu aucun vote dissident. Tout le monde était d'accord.
Il est important de bien comprendre — et je n'ai pas à vous le dire — que, quand on signe un accord comprenant de nombreuses parties, tout le monde n'approuve pas nécessairement chaque partie mais chacun y trouve suffisamment d'éléments positifs pour accepter ceux qui ne lui donnent pas totalement satisfaction.
Choisir uniquement tel ou tel élément de l'accord reviendrait à rompre l'équilibre de la décision prise par l'ensemble des participants. Si nous commençons à sélectionner certaines parties et à en rejeter d'autres, certains groupes risquent de rejeter l'ensemble du projet. Au départ, le groupe de travail était composé de membres très polarisées mais, en bout de ligne, tout le monde a donné son accord pour un moyen terme. Il est important de comprendre que tous les participants ont exprimé leur accord pour l'ensemble du projet.
Dans l'intérêt des agriculteurs canadiens, il convient de souligner que le total des avantages de l'accord est supérieur à la valeur nette de chacun de ses éléments, surtout si l'on considère les défauts du PIAP actuel. Comme on l'a dit, l'un des avantages est que les producteurs n'auront aucun coût à assumer pour établir les équivalences. Si des problèmes surviennent à l'égard de certains produits, les entreprises réussiront à les surmonter. On pourra identifier chaque année un nombre beaucoup plus grand de produits pouvant être importés. Un programme parfait signifierait que rien ne traverserait jamais la frontière car le principe de discipline des prix entrerait en jeu. En désignant 50, 75 ou 100 produits pour l'importation, avec une surveillance des prix exercée par Agriculture Canada, qui a donné son accord, on donnera aux entreprises le signal clair qu'elles doivent aligner leurs prix, et tous les cultivateurs des denrées pour lesquelles ces produits sont homologués tireront un bénéfice largement supérieur que celui qu'ils obtiennent avec un seul produit dans le cadre du programme actuel. Lorsque ce produit est le pesticide le plus vendu au Canada, il est beaucoup plus difficile aux autres, dont les marchés sont plus restreints, de se faire une place au soleil dans le cadre du programme actuel.
il y aura un programme de gestion des contenants mis en place par CropLife qui gère volontairement fort bien cette activité depuis une vingtaine d'années. Comme je l'ai dit, Agriculture et Agroalimentaire Canada appuiera un programme de surveillance des prix meilleur et plus exhaustif, ce qui permettra aux cultivateurs de juger équitablement si certains prix sont problématiques ou non. Nous pourrons peut-être même aussi trouver des solutions à certains problèmes législatifs provinciaux existant avec le programme PIAP actuel et le programme d'étiquetage de l'ALENA, et Gordon a mentionné la nécessité de combler l'écart technologique. Nous sommes tous d'accord à ce sujet.
En résumé, le Conseil canadien de l'horticulture a appuyé sans réserve cet ensemble de nouveaux programmes. Nous n'appuyons pas le PIAP actuel tel qu'il est géré depuis deux ans, à cause des problèmes que l'on a déjà mentionnés à son sujet.
Nous convenons cependant que tous les acteurs ne sont pas nécessairement aussi optimistes que nous mais nous recommandons respectueusement de suspendre le PIAP actuel afin de donner au nouveau PIAPDA une chance équitable de prouver son efficacité. Il ne s'agirait donc pas d'abolir purement et simplement le PIAP mais de le laisser de côté pour permettre au PIAPDA de faire ses preuves. S'il s'avère qu'il n'est pas efficace, on pourra très facilement rétablir le PIAP du jour au lendemain.
Pour juger de l'efficacité du nouveau PIAPDA, l'essai devra permettre de répondre à un certain nombre de questions.
Premièrement, y a-t-il eu vraiment une discipline des prix? Autrement dit, l'écart des prix s'est-il resserré pour que les cultivateurs canadiens n'aient pas à payer des prix plus élevés que les Américains? Deuxièmement, quelles quantités de produits ont effectivement été importées dans le cadre de ce programme? Si des produits sont importés, cela voudra dire qu'il n'y a pas eu de discipline des prix. Troisièmement, les questions de gestion des contenants et de gestion des produits ont-elles été résolues?
Le programme actuel souffre de certains défauts. Les provinces pourront-elles traiter les produits entrant dans le cadre du PIAPDA? À l'heure actuelle, ces produits ne peuvent pas être réglementés dans neuf des 10 provinces à cause de leurs lois particulières. Ce sont des produits chimiques orphelins lorsqu'ils entrent dans le cadre du PIAP.
Des informations suffisamment exactes auront-elles été fournies par Agriculture Canada pour la prise de décisions appropriées? C'est un facteur très important. Quand HSP II sera adopté, le véritable critère sera le nombre de nouvelles demandes de pesticides génériques et l'accès des Canadiens à des produits génériques homologués au Canada, ce qui est la seule raison pour laquelle le prix d'un produit comme le glyphosate a chuté aux États-Unis.
Combien de nouvelles utilisations mineures sont arrivées au Canada? Est-ce que le Projet 914 de l'ARLA destiné à combler l'écart technologique a été couronné de succès?
C'est alors, et seulement alors, qu'on pourra juger honnêtement si le PIAPDA produit les résultats que nous en attendons.
J'aimerais vous remercier de tenir compte de tous ces éléments et pas de certains d'entre eux seulement. Et n'oubliez pas que tous les cultivateurs du Canada, de très nombreuses denrées, tireront un avantage réel des bienfaits potentiels de toutes les nouvelles démarches que le comité a approuvées.
Merci.