Nous avons un programme très chargé aujourd'hui, et nous ferons par conséquent tout notre possible pour le respecter.
Avant tout, je vous souhaite la bienvenue à Selkirk-Interlake ou, comme j'aime l'appeler, le pays de Dieu. J'espère que vous avez tous passé une bonne soirée à Gimli, un des joyaux d'Interlake, une localité dont je suis très fier. J'habite à une trentaine de milles d'ici, à l'ouest et un peu au sud. C'est une des régions que je suis très fier de représenter.
Nous poursuivons notre étude sur le Cadre stratégique pour l'agriculture.
Nous accueillons ce matin Keith Kuhl, du Conseil canadien de l'horticulture, qui a parcouru la longue distance qui nous sépare de Winkler, localité du sud du Manitoba. Nous recevons également le représentant de la Manitoba Corn Growers Association, Bob Bartley. Soyez le bienvenu, monsieur Bartley. Nos autres invités sont Brian Chorney, qui représente la Manitoba Canola Growers Association, et les porte-parole de la Manitoba Pulse Growers Association, M. Lincoln Wolfe, qui en est le président, et Mme Tammy Jones, qui en est la directrice exécutive. Soyez également les bienvenus.
Nous nous réjouissons d'entendre vos exposés. Je vous rappelle que nous avons un horaire très serré; nous apprécierions par conséquent que les exposés ne durent pas plus de dix minutes.
Vous avez la parole, pour commencer, monsieur Kuhl.
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Je vous remercie de nous avoir invités à faire aujourd'hui un exposé sur la gestion des risques d'entreprise.
Je m'appelle Keith Kuhl et je suis président de la Southern Manitoba Potato Co. Ltd., une exploitation agricole familiale de 4e génération située à Winkler, au Manitoba. Nous nous spécialisons dans la production de pommes de terre à croustilles fraîches et de plants de pomme de terre. En outre, je suis président élu du Comité pour la pomme de terre du Conseil canadien de l'horticulture, donc le siège est à Ottawa, et président de la Seed Potato Growers Association du Manitoba.
Le Manitoba est la deuxième province productrice de pommes de terre du Canada, la première étant, bien entendu, celle de Wayne Easter, l'Île-du-Prince-Édouard. Je vous assure, monsieur Easter, que Ivan Noonan ne me le laisserait jamais oublier.
Aujourd'hui, mon exposé portera surtout sur la pomme de terre. La pomme de terre est la culture légumière du Canada qui représente le plus gros chiffre d'affaires. Les pommes de terre produites dans les dix provinces, sur plus de 385 000 acres, qui ont généré au cours de l'année 2005 des recettes monétaires agricoles de plus de 920 millions de dollars, représentent environ 40 p. 100 de la production totale de légumes et environ 20 p. 100 de l'ensemble des recettes monétaires agricoles dans le secteur horticole.
L'industrie canadienne de la pomme de terre soutient les efforts du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux dans le contexte du Cadre stratégique pour l'agriculture et de l'amélioration de la gestion des risques, qui est un de ses objectifs. Nous estimons qu'il existe quatre types de gestion des risques que nous voulons examiner et auxquels nous voudrions que nos gouvernements participent. Il s'agit de la stabilisation du revenu, de l'assurance-production, de l'indemnisation phytosanitaire et de la commercialisation ordonnée.
La stabilisation du revenu, offerte par le biais du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, a fait l'objet de nombreux commentaires de la part de représentants d'autres secteurs de production agricole. La principale faiblesse de ce programme se situe au niveau du choix d'une « moyenne olympique » sur une période sur laquelle les marges de production pourraient être inférieures au coût de production. C'était en tout cas la situation pour la pomme de terre en 2003 et 2004. Nous croyons savoir qu'on fait des efforts pour régler ces problèmes et nous en attendons impatiemment les résultats.
Dans le contexte de l'assurance-production se posent deux problèmes sur lesquels j'aimerais attirer votre attention. Le premier c'est que la couverture en ce qui concerne les plants de pomme de terre varie considérablement d'une province à l'autre, étant donné qu'aucune couverture n'est offerte dans trois provinces et que la couverture axée sur les classes de semences n'est offerte que dans deux provinces. Dans les provinces où l'assurance-production est disponible, la structure du programme varie considérablement.
Le deuxième est que deux provinces offrent une couverture pour la flétrissure bactérienne, un parasite réglementé justiciable de quarantaine, qui peut avoir un impact considérable sur une exploitation. Il est compréhensible que les provinces assurent la stabilité dans leurs secteurs primaires par le biais d'une assurance-production. Cependant, la nature du programme varie considérablement d'une province à l'autre selon l'importance ou la valeur d'une culture. Cette différence dans la structure et dans la fourniture de l'assurance-production d'une province à l'autre peut constituer un obstacle tout aussi considérable au commerce que des différences entre les programmes agricoles canadiens et américains.
L'industrie de la pomme de terre et, en fait, toute l'industrie horticole, a été, par le biais du Conseil canadien de l'horticulture, un ardent défenseur de l'élaboration et de la mise en oeuvre d'une assurance-production générale pour toutes les cultures horticoles canadiennes. Le premier Cadre stratégique pour l'agriculture donnait la garantie qu'il en serait ainsi. Cela ne s'est pas encore réalisé, et j'estime que le gouvernement du Canada est dans l'obligation de respecter cet engagement.
La Loi sur la santé des animaux comprend de nombreux volets, notamment un système d'indemnisation. Il n'existe par contre aucune disposition efficace en ce qui concerne les pertes liées à la santé des plantes; nous sommes en faveur de l'élaboration et de la mise en oeuvre d'une stratégie nationale pour la protection des végétaux qui inclurait un système d'indemnisation phytosanitaire. Une stratégie et un programme de cette nature constituent un élément absolument essentiel d'un programme exhaustif de gestion des risques d'entreprise. Il faut également noter qu'en plus de mettre un outil à la disposition du producteur, un programme de cette nature assurerait une protection et une gestion des risques pour tous les produits et les secteurs de l'agriculture.
Actuellement, il n'existe pas de système d'indemnisation pour les frais exceptionnels non couverts par les programmes existants et pas de programme de participation aux coûts comme celui qui concerne les parasites réglementés justiciables de quarantaine, en vertu de la Loi sur la protection des végétaux. Aucune indemnisation n'est prévue pour les parasites réglementés non justiciables de quarantaine comme la flétrissure bactérienne, sauf si le cultivateur participe au programme d'assurance-production d'une des deux provinces qui considèrent ce parasite comme un risque. L'impact financier sur le secteur des plants de pomme de terre à l'échelle nationale, de 1999 à 2005, sur les 12 177 acres qui ont été rejetés ou dont l'homologation a été annulée à cause de ce parasite, s'est chiffré à 36,5 millions de dollars. Le coût moyen par acre a été d'un tout petit peu moins de 3 000 $, variant de plus de 36 000 $ l'acre pour des racines de base à seulement 1 851 $ l'acre pour des plants de fondation.
Le rétablissement de la production de semences dans une exploitation agricole qui a perdu son accréditation peut être coûteux, car les cultivateurs ne sont pas autorisés à planter des pommes de terre dans la zone concernée pour une période de deux ans. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) élabore une initiative nationale pour la protection des plantes et nous pensons qu'elle examine la possibilité d'utiliser le modèle de l'indemnisation qui a été mis au point pour les producteurs de pommes de terre du Québec touchés par le nématode à kyste de la pomme de terre.
Un problème d'indemnisation phytosanitaire potentiel auquel fait face actuellement l'industrie canadienne de la pomme de terre est le suivant : depuis le 21 mars de cette année, le gouvernement américain exige que tous les plants de pomme de terre exportés du Canada vers les États-Unis soient soumis à des essais et que l'ACIA certifie que les résultats de ces tests de dépistage du nématode à kyste de la pomme de terre sont négatifs. Depuis le 15 mars, l'industrie canadienne a présenté plus de 1 500 échantillons de la campagne agricole 2006. Jusqu'à présent, tous les tests ont été négatifs. Si le résultat avait été positif sur un seul échantillon, une restriction initiale sur toutes les exportations de la province d'où provenait l'échantillon aurait été imposée en attendant qu'un examen de délimitation et de traçage dans les deux sens ait été fait. Cette exigence a été imposée pendant la haute saison d'exportation vers les États-Unis, pendant laquelle la valeur des échanges s'élevait à 27,4 millions de dollars.
Nous estimons que l'assurance-production doit être une décision de gestion personnelle alors que l'indemnisation phytosanitaire doit être une décision de l'industrie nécessitant la participation fédérale et provinciale pour assurer une égalité d'accès et de participation à l'échelle nationale. Les parasites que j'ai mentionnés sont présents à l'échelle nationale et l'industrie souhaite leur élimination. Les faiblesses de l'indemnisation prévue dans la Loi sur la protection des végétaux en ce qui concerne les parasites réglementés justiciables de quarantaine est que l'indemnité est ponctuelle et réactive; la couverture de l'assurance-production offerte pour les parasites réglementés non justiciables de quarantaine dans ces deux provinces est axée sur la lutte antiparasitaire. Pour assurer la participation de l'industrie, il est essentiel de prévoir un incitatif afin que les cultivateurs signalent la présence d'un parasite en sachant qu'un programme d'indemnisation phytosanitaire leur assurera une protection suffisante pour être dédommagés pour leurs pertes et pour poursuivre leurs activités. Nous ne serions alors plus obligés d'adopter la politique qui consiste à « tuer, enterrer et se taire ».
La commercialisation ordonnée est le résultat de l'existence d'une assise réglementaire efficace assortie de ressources suffisantes. La commercialisation ordonnée se situe à deux niveaux : à l'intérieur d'une industrie et au niveau des consommateurs. Nous estimons qu'à ce niveau, une base réglementaire efficace est déjà en place. Au cours des 20 dernières années, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et Agriculture et Agroalimentaire Canada ont toutefois mis davantage l'accent sur la salubrité des aliments, ce qui a entraîné une diminution des ressources pour les services phytosanitaires et les services liés à la qualité. En raison de l'augmentation de la demande des consommateurs concernant des produits de marché à créneaux, comme les produits biologiques, l'escroquerie deviendra un problème d'envergure, d'après les comportements antérieurs d'un petit nombre d'entreprises dans l'industrie des fruits et légumes frais. En l'absence d'un service public efficace disposant de ressources suffisantes, notre industrie fera la plupart des frais de toute réaction négative du public en cas d'escroquerie.
La commercialisation ordonnée dans une industrie n'est pas pleinement comprise par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et est exposée dans un document que le Conseil canadien de l'horticulture a présenté au Programme pour l'avancement du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire, portant sur l'élaboration de normes commerciales, un contrat type, les paramètres du règlement des différends et l'inclusion des plants de pomme de terre dans le mandat de la Corporation de règlement des différends dans les fruits et légumes.
Je résumerai rapidement ce paragraphe. Nous avons essayé de faire inclure les plants de pomme de terre dans les attributions de cet organisme. La réaction a été que, pour réaliser ce projet, il fallait rallier le Mexique et les États-Unis à notre cause. Nous estimons qu'étant donné que 80 p. 100 des plants de pomme de terre canadiens sont vendus au Canada, il serait inutile de tenter de créer un système parallèle à celui de cette corporation. Nous aimerions pouvoir inclure les plants de pomme de terre canadiens dans son mandat.
J'aimerais passer brièvement en revue quelques-uns des problèmes qui se posent en ce qui concerne les mécanismes de financement des programmes existants et les objectifs que notre industrie espère atteindre pour assurer sa vigueur et sa croissance.
Le processus de demande est bureaucratique et répétitif. L'uniformité entre les programmes est restreinte; c'est notamment le cas en ce qui concerne le Programme international du Canada pour l'agriculture et l'alimentation et le Programme pour l'avancement du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire (PASCAA). Nous préférerions une approche axée sur un plan d'activités.
Des avances en espèces ne sont que rarement disponibles dans le contexte des programmes, lorsque nous tentons de trouver des fonds.
Nous voudrions une plus grande souplesse dans l'attribution des fonds lorsqu'un projet a démarré, afin de tenir compte des changements apportés à l'intérieur des programmes.
Un processus d'examen des demandes clair et transparent établirait des normes de temps. Le processus d'examen devrait être un dialogue libre entre l'organisation qui présente la demande et les décideurs, pour faciliter le cheminement de l'information afin de rendre le processus décisionnel plus efficace. Les délais prévus pour les projets concernant notre industrie correspondent à la capacité de l'industrie d'entreprendre des projets. Le processus d'examen n'en tient pas compte, mettant ainsi le projet hors cycle et diminuant ses chances de réussite.
Nous aimerions que l'on tienne compte d'organismes comme le Conseil canadien de l'horticulture qui ont de bons antécédents en matière de projets de recherche.
Le système du PASCAA est efficace lorsque les objectifs du gouvernement et de l'industrie sont semblables. Il faudrait toutefois établir un mécanisme de financement à long terme et plus stable qui soit conforme aux objectifs du gouvernement et de l'industrie. Le modèle australien en matière d'horticulture permettrait d'atteindre ces objectifs. Il mérite d'être examiné en vue de l'adopter éventuellement pour l'industrie horticole canadienne.
Après approbation, des ententes de contribution doivent être établies dans des délais raisonnables. Le rapport du Groupe d'experts indépendant sur les programmes de subventions et de contributions du gouvernement fédéral intitulé Des lourdeurs administratives à des résultats clairs, répond à ces types de préoccupations qui se manifestent constamment à l'échelle nationale et dans tous les secteurs.
À l'instar du gouvernement, nous estimons que la gestion des risques d'entreprise est un facteur essentiel pour édifier un secteur agricole plus vigoureux et plus rentable pour le XXIe siècle. Les producteurs de pommes de terre demandent cependant de l'aide pour élaborer, appliquer et améliorer la gestion des risques à leur façon. Nous devons tous examiner attentivement les éléments traditionnels ainsi que les éléments moins évidents et peut-être non traditionnels qui permettraient d'établir le meilleur cadre possible en matière de risques d'entreprise, pour les producteurs canadiens.
Nous apprécions les programmes qui sont en place, mais sommes déterminés à collaborer avec l'industrie et avec les autorités pour apporter les améliorations qui s'imposent.
Je vous remercie pour votre attention.
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Bonjour mesdames et messieurs. Je vous remercie pour cette occasion de faire un exposé sur des questions importantes pour les producteurs de maïs du Manitoba.
Je m'appelle Bob Bartley et je suis directeur de la Manitoba Corn Growers Association. Cette association représente plus de 900 producteurs de maïs de la province. Je cultive des céréales et des oléagineux sur 1 300 acres de terres à Roland, localité située à 60 milles au sud-ouest de Winnipeg, dans la vallée de la rivière Rouge. Roland est l'endroit où se trouve le siège du Conseil des 4-H du Canada et la patrie du Giant Pumpkin. Le maïs-grain est une de nos principales cultures depuis que nous nous sommes lancés dans sa production, en 1964.
Certains des sujets que j'aimerais aborder au nom de nos membres sont les questions liées à la protection du revenu, le commerce, les programmes environnementaux, les programmes d'avances en espèces, l'harmonisation de l'homologation des pesticides et la grève des chemins de fer.
La nécessité d'avoir en place un programme de protection du revenu prévisible et efficace est un problème dont on discute depuis des années. À l'occasion de l'examen des programmes actuels de gestion des risques d'entreprise dans le cadre de l'examen du Cadre stratégique pour l'agriculture, il est devenu clair que, malgré les quelques rajustements qui ont été faits, il reste toujours matière à amélioration.
J'aimerais encourager le gouvernement à maintenir un vigoureux programme d'assurance-production et de continuer d'examiner les possibilités d'améliorer certains volets de ce programme afin que les producteurs de maïs puissent compter sur un programme de base prévisible. Une des améliorations possibles serait l'adoption d'une méthodologie plus transparente pour déterminer les prix aux fins de l'assurance-production et faire participer les groupements de producteurs spécialisés au processus d'élaboration longtemps avant que ces prix soient annoncés.
L'actuel Programme canadien de stabilisation du revenu n'est pas suffisamment prévisible pour que les établissements financiers puissent en tenir compte dans l'état de base des actifs d'un producteur. Ce problème a été signalé dès la mise en place du programme et les changements qui y ont été apportés jusqu'à présent n'ont apparemment pas accru sa fiabilité. Il est essentiel que les gouvernements travaillent de concert avec les associations agricoles et les institutions financières pour y apporter des rajustements efficaces pour toutes les parties. Il est impératif que ces changements en fassent un programme prévisible, auquel les demandes de participation sont faciles à faire et qui réduit le temps que les producteurs doivent consacrer à la paperasserie.
Quand le Programme canadien de stabilisation du revenu fournit de l'aide aux agriculteurs, cette aide arrive généralement un an ou deux après qu'ils aient subi la perte. Il est essentiel d'apporter des modifications au régime de l'impôt sur le revenu pour que les prestations reçues à la suite de la réclamation soient imposables pour l'année à laquelle la perte a eu lieu plutôt que pour l'année où elles ont été payées.
Une autre lacune qui double les dépenses des producteurs de céréales et d'oléagineux dans ce domaine est le fait qu'on paie deux fois pour le même niveau de couverture alors que pour les autres denrées, on ne paie qu'une fois. Lorsque les producteurs céréaliers participent à l'assurance-production, ils paient une prime pour cette assurance et une autre prime pour le PCSRA. Nous n'aimerions pas que les producteurs abandonnent l'assurance-récolte pour donner la préférence au PCSRA et, par conséquent, il est impératif d'élaborer un système plus équitable afin d'éviter que les producteurs de céréales et d'oléagineux paient deux fois.
Un des domaines qui n'est prévu dans aucun des programmes de soutien aux producteurs de céréales et d'oléagineux est le préjudice causé par les subventions étrangères. Depuis des années, nous devons être concurrentiels par rapport à des céréales subventionnées par des gouvernements étrangers. Nous estimons que le gouvernement doit s'engager davantage à apporter de l'aide aux agriculteurs tant que la question n'aura pas été réglée par le biais des négociations à l'OMC.
Une solution assez simple serait peut-être de majorer les marges de référence des producteurs de céréales et d'oléagineux du montant du préjudice. Quelle que soit la méthode choisie, c'est un facteur important dont on ne tient pas compte actuellement; il désavantage les producteurs de maïs et tous les producteurs de céréales et d'oléagineux par rapport aux autres producteurs agricoles canadiens. Pour être clair, les producteurs de maïs ne veulent pas dépendre d'un gouvernement pour gagner leur vie, mais il est essentiel que les pouvoirs publics mettent à leur disposition un programme de protection du revenu prévisible sur lequel ils puissent compter en cas d'événements sur lesquels ils n'ont aucun contrôle, comme les intempéries et l'ingérence sur nos marchés de produits étrangers subventionnés ou faisant l'objet de dumping.
Il est en outre essentiel que le gouvernement fédéral assure une présence vigoureuse aux négociations de l'OMC et qu'il ne ménage pas ses efforts pour accroître l'accès qu'ont les producteurs de céréales et d'oléagineux aux marchés. Il est essentiel que les efforts du Canada à l'OMC transmettent un message vigoureux et équitable pour tous les producteurs de denrées canadiens.
Nous félicitons le gouvernement pour sa décision d'augmenter les sommes mises à la disposition des producteurs dans le contexte du nouveau programme sur les avances en espèces. Cette décision est davantage conforme aux besoins compte tenu de la grande taille des exploitations dans le contexte agricole actuel.
Une autre question qui préoccupe les producteurs de maïs est la hausse du coût de la prestation par les exploitations agricoles de services qui servent en fait les intérêts de toute la population. Beaucoup d'exigences environnementales augmentent considérablement les coûts des agriculteurs alors que ceux-ci ne peuvent pas compter sur un rendement raisonnable du capital investi dans ce domaine.
Il est essentiel que le gouvernement fédéral augmente le budget dans ces secteurs et que les fonds ne viennent pas du budget agricole, car tous les contribuables en profitent.
Il est en outre clair que toute aide accordée aux producteurs dans le cadre de ces programmes serait considérée comme « verte » en vertu des règles de l'OMC et qu'elle donnerait aux producteurs un niveau de soutien de base sans avoir à craindre des représailles commerciales. Les services de diversification des modes d'occupation des sols, un projet pilote qui est actuellement en place au Manitoba, est un bon exemple de ce type de programme. D'autres programmes semblables doivent suivre à l'Île-du-Prince-Édouard, en Ontario, en Saskatchewan et en Alberta. Ce type de programme est avantageux pour toutes les parties et il faudrait y accorder davantage d'attention.
Nous recommandons en outre au gouvernement fédéral de faire rapidement le nécessaire pour une harmonisation complète avec les États-Unis en matière d'homologation des pesticides, en ce qui concerne les vieux produits, les nouveaux et les produits génériques. Cette harmonisation donnerait en outre davantage d'options à nos membres, à un meilleur coût. Actuellement, les producteurs de maïs du Manitoba sont deux années en retard sur les autres producteurs canadiens pour obtenir l'enregistrement des produits chimiques dont ils ont besoin pour la culture du maïs dans leur région, car tout doit être fait par le système d'homologation de produits à usage limité. Étant donné que les fonds disponibles pour ce type de recherche sont restreints, les producteurs doivent supporter les coûts supplémentaires dans le contexte de ce système d'homologation des produits à usage limité. L'harmonisation complète ferait disparaître ces obstacles et donnerait un accès plus sûr et plus rapide à nos producteurs.
Un autre sujet de préoccupation actuel est l'interruption du service ferroviaire dans le pays. Le fait que ce soit déjà la deuxième fois que cela se produit au cours de la saison indique qu'il est essentiel d'apporter une solution durable à ce problème. Ces interruptions entraînent des coûts pour les producteurs. Un des coûts directs est la hausse du prix des engrais au cours des derniers mois. Bien que cette hausse soit en partie attribuable à l'augmentation des superficies de culture de maïs aux États-Unis, si l'augmentation du coût est aussi considérable, c'est à cause des interruptions des services ferroviaires. En fait, on craint que les producteurs ne puissent plus se procurer les engrais à quelque prix que ce soit parce qu'on ne pourra pas en acheminer des quantités suffisantes vers la région en raison de la grève des chemins de fer. Cette situation fera augmenter le nombre de camions circulant sur les routes car les agriculteurs tenteront de se procurer eux-mêmes les engrais. Ça représentera un accroissement de coût pour tous les paliers de gouvernement dû à la détérioration accrue du réseau routier de l'ouest du Canada.
Les perturbations des services ferroviaires suscitent en outre de vives préoccupations en ce qui concerne les marchés étrangers, car le Canada ne sera peut-être plus considéré comme un fournisseur fiable. Cette perception pourrait entraîner une chute des ventes à l'étranger et, par conséquent, une perte proportionnelle de revenu pour les agriculteurs canadiens.
Ces conflits de travail, ajoutés aux perturbations antérieures dans les terminaux de la côte ouest, ont mis en péril la réputation du Canada; il est par conséquent indispensable que le gouvernement fédéral envisage sérieusement de considérer le réseau utilisé pour l'acheminement du grain comme étant un service essentiel. Si ce n'est pas possible, il est impératif de mettre en place un programme de soutien pour indemniser les agriculteurs pour les pertes de ventes supplémentaires dues à des circonstances indépendantes de leur volonté.
Nous remercions le comité pour cette occasion d'exposer nos préoccupations et de rappeler que les programmes les plus efficaces pour les agriculteurs sont ceux qui sont simples à utiliser, qui peuvent être gérés par les producteurs dans leur exploitation et qui assurent un niveau de revenu prévisible pour les années au cours desquelles les agriculteurs sont touchés par des événements sur lesquels ils n'ont aucun contrôle.
Merci encore. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Merci, monsieur le président. Bonjour, mesdames et messieurs.
C'est un plaisir d'être ici pour discuter de la question de la gestion des risques d'entreprise. C'est un sujet important pour les producteurs de colza canola, non seulement pour ceux de cette province, mais aussi pour ceux des autres régions du pays.
Je représente les producteurs de colza canola du Manitoba et mon exploitation agricole est située à East Selkirk. Je signale également que notre organisation est représentée au niveau national par la Canadian Canola Growers Association. La position de notre association provinciale en matière de gestion des risques d'entreprise est conforme à la position nationale.
La Manitoba Canola Growers Association représente environ 10 000 producteurs de la province. Ses membres élisent huit administrateurs qui sont chargés de gérer l'association. La MCGA est affiliée à l'organisation nationale et elle a pour mission de maximiser le revenu net de la production de colza canola.
À l'échelle nationale, la Canadian Canola Growers Association représente quelque 60 000 producteurs, soit environ 95 p. 100 des producteurs de colza canola du Canada. La CCGA est gérée par un conseil d'administration composé de représentants élus des associations provinciales de producteurs. Notre mission est d'exercer une influence sur les questions et les politiques nationales et d'accroître la rentabilité des producteurs de colza canola canadiens.
Le volume estimatif de la production de colza canola au Manitoba pour 2006 est de 1,8 million de tonnes, ce qui représente une hausse considérable par rapport à la production de 1,2 million de tonnes de 2005. Le colza canola est un secteur d'activité qui représente un chiffre d'affaires très élevé au Canada. Nos 60 000 agriculteurs qui cultivent du colza canola sur leur exploitation ont une production annuelle de 6 à 7 millions de tonnes, et elle continue d'augmenter. Les cultivateurs canadiens en ont produit par exemple 9,6 millions de tonnes en 2005.
La valeur du colza canola à la ferme est de 2 à 2,5 milliards de dollars, selon les prix. Cela représente de un tiers à la moitié des revenus bruts annuels d'un exploitant agricole. Le secteur du colza canola génère annuellement de l'activité économique d'une valeur de 11 milliards de dollars.
Avec nos partenaires du secteur, nous avons annoncé dernièrement un objectif de production de 15 millions de tonnes pour 2015. Nous comptons l'atteindre en augmentant les rendements, la teneur en huile et les superficies cultivées. Il est à noter que nous prévoyons que le pourcentage de colza canola de spécialité augmente de 10 à 25 p. 100 alors que celui de colza de type classique passe de 90 à 75 p. 100.
Tout le secteur craint que les problèmes de transport constituent un obstacle à l'atteinte de ces objectifs mais, en ce qui me concerne, les deux facteurs décisifs dans le choix des produits que je cultive sont le rendement espéré à l'acre et les évaluations de risque pour chacune des cultures sur lesquelles je pourrais arrêter mon choix.
En notre qualité de producteurs, nous avons fait savoir aux autres intervenants de notre secteur que des signaux appropriés en matière de prix représentent la seule possibilité d'atteindre ces objectifs. Des stratégies de gestion des risques efficaces sont en outre essentielles.
Il ne s'agit là que d'une culture et d'un secteur de l'agriculture. Pour l'ensemble des exploitations agricoles et des secteurs de production, d'après les plus récentes statistiques, les recettes agricoles ont été d'un peu moins de 37 milliards de dollars au Canada en 2005. Les frais d'exploitation et d'amortissement se sont chiffrés à 35 milliards de dollars pour la même année.
L'agriculture représente un chiffre d'affaires très élevé et des investissements considérables. Elle fait intervenir des coûts de revient et des coûts variables énormes. Le facteur principal est que les risques financiers sont très élevés. C'est pourquoi il est extrêmement important d'établir des politiques de gestion des risques d'entreprise pour les agriculteurs.
Les principaux risques dans le secteur de la culture du colza canola sont les risques liés à la production, ceux liés aux prix et les pratiques des gouvernements étrangers qui entraînent une distorsion des prix et de la production.
En ce qui concerne les risques liés à la production, j'aimerais signaler que, à titre de moyen de défense de première intervention, les producteurs les gèrent activement en s'appuyant sur des pratiques agronomiques saines et efficaces. Nous pratiquons la rotation des cultures. Nous épandons de l'engrais. Nous faisons une rotation des produits chimiques utilisés. Nous inspectons nos champs pour y détecter la présence d'insectes et de maladies. Nous faisons tout notre possible pour maximiser le rendement potentiel et la qualité du produit. Nous sommes toutefois encore vulnérables aux intempéries; la gelée, la sécheresse, la chaleur et l'excès d'humidité ont des incidences néfastes sur notre production.
C'est dans ce contexte que l'assurance-production joue un rôle très important et doit continuer à le faire. L'assurance-production nous a protégés efficacement; cependant, pour qu'elle continue à répondre aux besoins des agriculteurs, une mise à jour fondée sur les prix et sur les niveaux de production actuels est essentielle.
On remarque une tendance inquiétante dans l'assurance-production : les primes continuent d'augmenter et les niveaux de couverture ne cessent de diminuer. Il est essentiel de régler ce problème pour que nos programmes d'assurance restent un outil de gestion des risques rentable pour les agriculteurs.
Une solution que l'on pourrait notamment envisager serait d'apporter un ajustement au programme de base afin de tenir compte de l'influence considérable de la nouvelle technologie des semences sur les rendements. Cette incidence est très marquée en ce qui concerne le colza canola. En raison de l'accroissement considérable des rendements potentiels des nouvelles variétés hybrides, la moyenne actuelle basée sur une période de dix ans pour déterminer le rendement assurable ne correspond plus assez aux nouveaux rendements. Par conséquent, les niveaux de couverture du rendement de l'assurance-récolte resteront trop bas si on ne prend aucune mesure pour y remédier. Il est indispensable d'intégrer un facteur d'innovation d'un type ou d'un autre au modèle de base de l'assurance-production pour qu'il couvre et compense les risques actuels et pas ceux d'une époque révolue.
Le même problème se pose en matière de prix. Le colza canola de spécialité dont on prévoit la culture sur des superficies beaucoup plus grandes est un exemple de culture spéciale à valeur ajoutée. Cependant, les agriculteurs ne sont pas capables de faire assurer ces cultures à des niveaux suffisants pour compenser tous leurs risques et le manque à gagner potentiel. En outre, au Manitoba, le régime d'assurance-récolte ne fait aucune distinction avec le colza canola classique; il faut noter qu'on fait cette distinction en Alberta et en Saskatchewan.
Un concept que les producteurs de colza canola examinent est celui de l'assurance-revenu. Ce concept serait intégré au programme actuel d'assurance-production et créerait un modèle combiné d'assurance-prix/assurance-production qui mettrait essentiellement un nouveau produit d'assurance-revenu axé sur le marché à la disposition des agriculteurs. Nous avons étudié la performance d'un tel produit et les recherches que nous avons faites jusqu'à présent indiquent qu'il pourrait être un outil de gestion des risques efficace pour les cultivateurs.
Nous pensons que des programmes nationaux d'assurance reposant sur le marché devraient servir de fondement à une stratégie fédérale de gestion des risques d'entreprise. Nous devrions examiner très attentivement les possibilités d'établir un système d'assurance sur les prix, d'assurance-revenu et peut-être même d'assurance-intempéries. S'ils sont bien conçus, les modèles d'assurance sont adaptés aux signaux du marché. Ils donnent aux agriculteurs la latitude nécessaire pour choisir, en matière de prime et de niveau de couverture, une option qui réponde aux besoins de leur exploitation familiale. Les risques de perte et les couvertures nettes sont connus et leur succès est assuré; les indemnités sont versées rapidement et au cours de l'année où le besoin existe. C'est à ce niveau que se situent les principales lacunes de l'actuel Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, comme on vous l'a certainement signalé de nombreuses fois.
Un programme d'avances en espèces est également associé à la gestion des risques. Ce programme a été très efficace et je voudrais remercier le gouvernement du Canada d'avoir relevé dernièrement le plafond de ce programme et de l'avoir élargi pour qu'il soit applicable à d'autres produits.
Nous avons recours à ce programme pour avoir des liquidités en attendant d'avoir vendu notre grain. Sans ce programme, nous devrions commercialiser notre grain en pensant davantage à avoir des liquidités qu'à maximiser nos revenus en attendant que les prix du marché soient favorables. Ce programme a donc été très efficace pour nous.
La réussite de ce programme est due en partie au fait que ce sont des groupes de producteurs qui en ont fait la démonstration et assuré l'exécution avec efficacité. Nous encourageons le gouvernement à penser à d'autres programmes que les associations de producteurs pourraient administrer pour lui.
Par ailleurs, nous apprécions beaucoup les annonces récentes du gouvernement concernant les combustibles renouvelables et plus particulièrement le biodiésel. Nous l'en remercions. Il est toujours important de diversifier sa clientèle pour réduire les risques d'entreprise. Lorsque l'industrie du biodiésel sera lancée, les producteurs de colza canola auront un nouveau marché intérieur.
J'aimerais également faire de brèves observations sur un troisième type de risque d'entreprise que j'ai déjà mentionné, à savoir les politiques des gouvernements étrangers qui entraînent une distorsion du commerce. C'est un risque que nous ne pouvons pas gérer nous-mêmes et dont mon exploitation subit les incidences négatives.
Certaines études indiquent une distorsion du marché international due aux subventions et aux droits tarifaires qui entraînent quotidiennement des coûts considérables pour les producteurs. D'après les estimations, les subventions qui causent une distorsion du commerce coûtent 1,3 milliard de dollars au secteur canadien des céréales et des oléagineux; par ailleurs, les droits tarifaires et les contingents nous coûtent annuellement environ 1,2 milliard de dollars.
En ce qui concerne le colza canola, ces distorsions nous coûtent 800 millions de dollars par an. Il est impératif que vous régliez ce problème pour nous. Pour cela, une libéralisation concrète et efficace des échanges commerciaux est essentielle dans les trois principaux volets des négociations de l'OMC : le soutien interne, la concurrence à l'exportation et l'accès aux marchés.
Les accords commerciaux bilatéraux ont leur raison d'être, mais ils ne règlent pas vraiment les problèmes liés aux subventions nationales qui entraînent une distorsion du commerce. Il est essentiel que le Canada soit actif sur tous les fronts — à l'OMC et dans le cadre des accords bilatéraux — pour en arriver à une libéralisation des échanges pour nous, en tant qu'exportateurs. Les règles actuelles de l'OMC ne sont pas acceptables.
Des pays comme les États-Unis et les pays membres de l'Union européenne disposent encore, dans le cadre de l'accord actuel de l'OMC, d'une grande marge de manoeuvre en ce qui concerne l'adoption de programmes et de politiques supplémentaires causant une distorsion du commerce. Ce sera un risque permanent pour la rentabilité et la compétitivité des producteurs canadiens de colza canola tant qu'un nouvel accord plus efficace n'aura pas été mis en oeuvre.
Enfin, j'aimerais attirer l'attention sur un lien très important entre les programmes fédéraux en matière de gestion des risques d'entreprise et de commerce international. Tout programme qui est élaboré doit être conçu de façon à réduire le plus possible les risques de recours à des droits compensateurs par d'autres pays. Pour cela, il est essentiel que les programmes fédéraux soient de portée nationale. Il est impératif qu'ils soient accessibles à tous et utilisés par tous; il ne faut pas qu'ils privilégient une région ou un produit par rapport aux autres. C'est un principe fondamental que le gouvernement du Canada a respecté jusqu'à présent et que nous appuyons vigoureusement pour le présent et pour l'avenir.
Le concept de la flexibilité régionale dans le contexte d'un programme financé par le gouvernement fédéral nous entraîne très vite vers un programme susceptible de donner lieu à des droits compensateurs. Étant donné qu'il s'agit d'un produit très important sur le marché des exportations, le colza canola pourrait facilement être ciblé pour des mesures de représailles en cas de différend commercial. Nous ne voulons pas qu'on crée une situation dans laquelle nous serions les principales victimes de mesures de représailles contre un programme gouvernemental.
Je ferai une brève introduction, puis notre président, Lincoln Wolfe, fera des commentaires.
La Manitoba Pulse Growers Association est une association financée par ses membres qui représente les producteurs de légumineuses et notamment ceux de haricots secs, de pois, de soja, de lentilles, de pois chiches et de féveroles à petits grains. La superficie des cultures de légumineuses a atteint un sommet en 2002, avec plus de 620 000 acres; la moyenne pour une période de cinq ans est de plus de 500 000 acres dans la province. Les principales légumineuses cultivées au Manitoba demeurent les haricots secs comestibles, les pois et le soja.
Les activités de notre association sont principalement axées sur la recherche, le développement des marchés et la représentation au niveau des politiques.
En matière de recherche, nous consacrons environ la moitié de notre budget annuel aux activités dans ce domaine, et notamment à la recherche agronomique, à la lutte antiparasitaire, aux initiatives dans le domaine de la sélection végétale et aux possibilités de valorisation. Nous continuons d'encourager le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux à soutenir ces activités essentielles.
En ce qui concerne le développement des marchés et l'accès aux marchés, nos efforts ont porté principalement sur les marchés cubains et mexicains des haricots, ainsi que sur l'amélioration des relations avec les États-Unis, y compris la participation aux rencontres de l'ALENA.
Au chapitre des politiques, la MPGA s'est attaquée à diverses questions, notamment à l'assurance-production, à la protection du revenu, au commerce et à d'autres règlements ayant une incidence sur la capacité de production des producteurs de légumineuses.
Enfin, étant donné que les relations avec les membres sont d'une importance capitale, nous nous appliquons à communiquer de l'information pertinente aux producteurs sur les activités de l'association et sur l'incidence qu'elles pourraient avoir au niveau des exploitations agricoles.
La gestion des risques d'entreprise est un aspect nécessaire de la production, bien que ce ne soit pas celui sur lequel les producteurs préfèrent compter. Les prix réels des denrées ne cessent de diminuer et cette tendance a été accentuée dernièrement par la vigueur de la devise canadienne. Les programmes de sécurité du revenu assurent aux producteurs une certaine stabilité par rapport aux fortes fluctuations sur les marchés des denrées.
Il est important de noter que les agriculteurs à l'échelle mondiale ont accès à une série d'outils différents pour gérer les risques. Une des options à examiner est qu'il est essentiel que les producteurs canadiens aient accès à une série d'outils semblables à ceux qui sont à la disposition de leurs homologues américains, en raison de leur proximité.
L'assurance-production est un volet essentiel d'une stratégie de gestion des risques. Les liens entre le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole et l'assurance-production ne doit pas pénaliser l'agriculteur pour le recours à l'assurance-production, comme l'ont fait remarquer aujourd'hui d'autres témoins. La détermination des prix pour les niveaux de protection est également un sujet de préoccupation. Des prévisions inexactes ont une influence marquée sur les niveaux de couverture, mais elles pourraient en outre avoir une influence sur les intentions des producteurs en matière d'ensemencement, ce que nous voudrions éviter.
Le développement des marchés et les programmes de sécurité du revenu ont contribué à l'édification du secteur. Les initiatives de développement des marchés contribuent à l'édification d'une industrie vigoureuse à long terme et les systèmes de protection du revenu apportent de la stabilité en attendant de pouvoir réaliser le potentiel offert par le développement des marchés. Les programmes de sécurité du revenu assurent une stabilité d'approvisionnement aux transformateurs alors que les fluctuations de prix entraînent généralement au niveau de l'offre des changements marqués qui pourraient compromettre l'édification de l'infrastructure nécessaire à ces transformateurs.
Le commerce a une importance cruciale pour l'agriculture au Canada, mais tout particulièrement pour les légumineuses, car nous exportons 85 p. 100 de notre production. Une plus grande liberté, une plus grande équité et une plus grande ouverture en matière de commerce international sont indispensables aux producteurs canadiens pour assurer la stabilité à long terme de l'industrie. Une décision unilatérale de réduire les programmes de gestion des risques d'entreprise canadiens avant que d'autres nations ne prennent des initiatives semblables aurait à coup sûr des incidences négatives sur l'agriculture canadienne.
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Bonjour. Je m'appelle Lincoln Wolfe. Je suis président de la Manitoba Pulse Growers Association. Je suis un producteur de la région de Portage la Prairie où on se spécialise dans la production du haricot pour consommation humaine. La gestion des risques d'entreprise est un volet important pour notre exploitation, de même que pour tous les autres producteurs de la province.
Nous pensons qu'il ne serait pas avantageux de remplacer totalement le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, mais nous appuyons plutôt les intentions de le modifier dans le but de simplifier la gestion des risques d'entreprise et de la rendre plus efficace. Le concept des programmes axés sur la marge a été la base de plusieurs programmes de gestion des risques. Il serait plus efficace de continuer de moderniser le programme actuel pour l'adapter aux besoins que d'élaborer un nouveau programme auquel les agriculteurs devraient se réhabituer.
Le PCSRA n'est pas efficace pour de nombreux producteurs canadiens en raison des retards dans le traitement des demandes et dans l'exécution des paiements. Des marges de référence qui diminuent avec le temps sont également un sujet de préoccupation, au même titre que la difficulté de prévoir les paiements éventuels en cas de perte. Les possibilités d'encaissement trop restreintes posent également un problème.
Il est en outre essentiel d'élaborer une solution à long terme qui fournisse une aide encaissable, durable et prévisible, compte tenu du fait que les besoins des agriculteurs sont différents d'une région à l'autre du Canada. La capacité et le désir des gouvernements provinciaux de soutenir l'agriculture diffèrent considérablement d'une province à l'autre. Le gouvernement fédéral devrait encourager les gouvernements provinciaux à participer de la façon la plus active possible. C'est avant tout la responsabilité du gouvernement fédéral d'intervenir en cas de catastrophe au niveau des revenus agricoles, surtout lorsque les baisses de revenu sont dues à des politiques commerciales étrangères. Ce n'est pas un secteur qui relève exclusivement de la compétence des provinces.
Tout programme devrait tenir compte de la position actuelle du Canada à l'OMC et des résultats attendus d'un éventuel accord de l'OMC. Les programmes devraient être le plus neutres possible sur le plan commercial, compte tenu de notre dépendance à l'égard de l'exportation de la production.
L'impact de la baisse des prix et des récoltes déficitaires s'accentue lorsque le coût de production augmente également. Compte tenu de l'influence réduite ou nulle sur les fournisseurs d'intrants, les indemnités de soutien pourraient n'atterrir dans la poche des agriculteurs que pour être versées aussitôt aux fournisseurs d'intrants et de services. Il faudrait examiner les possibilités de structurer les programmes de façon à tenir compte de ce facteur.
Les paiements ne devraient pas être faits en fonction de l'année civile ou associés à l'impôt sur le revenu, mais ils devraient plutôt être compatibles avec la fin de l'exercice de l'entreprise agricole concernée. La diminution de la complexité entraînerait une réduction des lourdeurs administratives, notamment de la paperasserie et des frais comptables pour les producteurs.
Aide davantage encaissable pour les producteurs : il est indispensable que les producteurs bénéficient des garanties qu'offrent des programmes d'aide prévisible lorsqu'ils s'adressent à leurs établissements de crédit.
Règlement de la question de la diminution des marges de référence : les marges de référence ont baissé considérablement au cours des dernières années en raison de plusieurs années difficiles consécutives. La « moyenne olympique » sur laquelle on se base actuellement est trop restreinte pour permettre d'évaluer de façon exhaustive la rentabilité d'une exploitation agricole; il faudrait par conséquent adopter une méthode plus globale pour évaluer les marges de référence pertinentes.
Une évaluation des changements structurels fondée exclusivement sur les terres exploitées ne tient pas compte des autres coûts des intrants comme les frais de main-d'oeuvre. L'avenir de l'agriculture dépendra des possibilités d'avoir la garantie que l'opération sera rentable pour les agriculteurs avant qu'ils ne s'engagent. Il est essentiel de continuer de financer la recherche qui sert l'intérêt public, notamment dans le domaine de la génétique, de la sélection et de l'agronomie, afin d'accroître les possibilités de valorisation. Il est indispensable que nous disposions d'un programme de gestion des risques d'entreprise efficace pour assurer la survie de notre secteur.
La question des transports a causé et cause encore de gros soucis aux producteurs. L'interruption du service ferroviaire et des niveaux de service insuffisants réduisent la capacité des producteurs d'approvisionner les marchés d'exportation, compromettant le développement de nouveaux marchés et les possibilités d'exploitation des débouchés commerciaux.
En l'absence de garanties d'une amélioration des services ferroviaires, il est fort à craindre que la réputation du Canada en ce qui concerne l'approvisionnement des marchés continuera de se détériorer et que cela aura une incidence négative sur notre capacité d'exporter. Le service ferroviaire devrait être considéré comme un service essentiel ou, alors, certains programmes d'aide devraient indemniser les producteurs pour l'incapacité de commercialiser leurs produits en raison de perturbations dans les services de transport.
Pour aborder la question des pesticides à usage limité et de l'harmonisation dans ce domaine, les résultats de notre programme et des initiatives de recherche en matière de produits à usage limité et du programme de réduction des risques sont avantageux pour les producteurs et pour la population; par conséquent, le financement public devrait être maintenu dans ce domaine. Les activités de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire sont importantes et devraient être maintenues. Nous espérons que les résultats de ces activités pourront répondre aux besoins futurs des producteurs canadiens en matière de lutte antiparasitaire, en matière d'homologation de nouveaux produits chimiques, d'amélioration de l'accès aux produits existants et d'application d'un label ALENA sur les contenants de pesticides, qui est en fait l'objectif final.
Au chapitre de l'environnement, les combustibles renouvelables sont une opportunité pour laquelle les légumineuses sont dans une position particulièrement avantageuse compte tenu du fait qu'elles constituent une matière de base appropriée et de l'avantage supplémentaire que leur confère leur aptitude à fixer l'azote.
Les légumineuses occupent une position favorable en tant que source d'aliments nutritifs présentant des bienfaits considérables pour la santé. Le coût de la santé publique pourrait être réduit en encourageant la croissance de la production d'aliments fonctionnels et de nutraceutiques grâce aux fonds de recherche destinés à la transformation, à l'accroissement de la capacité de production d'aliments sains et au développement de leurs propriétés thérapeutiques.
Merci beaucoup.
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Oui, 1 400. Je pense que Port Elgin détient encore le titre de champion du Canada, et c'est ma circonscription. De toute façon, nous pratiquons tous deux la culture de la citrouille à temps partiel.
Monsieur Chorney, vous avez signalé un certain nombre de problèmes, et vous aussi, monsieur Bartley, ainsi que les autres témoins. Il y a toutefois deux questions sur lesquelles je voudrais faire des commentaires. L'une est celle de l'assurance-récolte ou de l'assurance-production que les différents groupes que nous avons déjà rencontrés considèrent comme un programme positif. Je pense qu'il est essentiel de se baser sur l'aspect positif, sur des programmes qui sont efficaces pour nous, et de voir quelles sont les possibilités de les améliorer. Je perçois toutefois une lacune ou, du moins, il semblerait qu'en raison de l'accroissement des rendements dû à la recherche et en raison du fait que parfois, le recours au programme d'assurance pendant plusieurs années consécutives fait diminuer nos chiffres, le programme d'assurance-récolte n'atteigne pas ses objectifs. Par conséquent, je pense qu'il y a matière à amélioration.
Estimez-vous également que le programme d'assurance-récolte est un programme qui a encore besoin d'être amélioré?
L'autre volet de la question est le suivant : fait-on assez de recherche, surtout en ce qui concerne le colza canola? Je sais qu'on a signalé que la plus grosse part des fonds de recherche est consacrée au maïs, en raison des améliorations du rendement dans ce secteur. Fait-on les mêmes efforts en ce qui concerne le colza canola? C'est le premier volet de ma question.
Le dernier volet concerne le modèle qui a été proposé par le Québec et l'Ontario, qui est fondé sur le principe de l'autogestion et dans le contexte duquel les agriculteurs choisiraient la valeur qu'ils considèrent comme un rendement minimum par rapport à leur coût de production pour la culture concernée. Considérez-vous que c'est un modèle qui pourrait être examiné et amélioré?
Monsieur Chorney, je pense que vous avez effleuré le sujet. Est-ce le modèle auquel vous faisiez allusion ou est-ce un modèle que vous examineriez, dans le contexte duquel les agriculteurs prendraient leurs responsabilités et où il y aurait trois parties concernées : les agriculteurs, la province, en l'occurrence, et le gouvernement fédéral? Il s'agirait donc d'un investissement tripartite. J'aurais tendance à penser que ce concept est très intéressant.
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Merci pour la question.
Il est très difficile d'adopter un modèle sans en avoir discuté au préalable avec les représentants du gouvernement. Pour le moment, nous avons demandé que des discussions entre les producteurs et le gouvernement soient entamées.
Comme vous avez certainement pu le constater dans la région de Saint-Amable, au Québec, la présence de nématodes sur une exploitation agricole peut causer des dégâts considérables. Les dégâts ne se limitent pas à l'exploitation concernée mais sont beaucoup plus étendus. Ils s'étendent à l'échelle provinciale. Ils ne se limitent pas à un seul produit, ni à la culture de la pomme de terre, mais aussi à toute autre culture transportée généralement avec de la terre, comme les produits de pépinière.
Dans les exploitations agricoles où les tests ont produit des résultats positifs en ce qui concerne les nématodes, la production de pommes de terre ne reprendra probablement jamais. Ces exploitations ne produiront plus de pommes de terre. L'investissement que les exploitants ont fait dans l'équipement, les installations d'entreposage, de lavage et d'emballage, l'infrastructure de transport et les terres est en péril. Sur le plan financier, les perspectives qu'ont ces entreprises de rester en activité, de trouver d'autres modes d'exploitation de leurs terres et d'obtenir le crédit nécessaire sont extrêmement inquiétantes.
Nous n'avons pas une vue d'ensemble mais, étant donné qu'il s'agit d'un parasite justiciable de quarantaine, semblable à l'ESB ou à la grippe aviaire, nous estimons qu'il est essentiel qu'un accord soit en place pour que nous puissions poursuivre nos efforts d'éradication de ce parasite. Nous sommes en outre en discussion avec nos homologues. Le National Potato Council américain est actuellement en harmonie avec l'industrie canadienne et intervient auprès du gouvernement des États-Unis pour tenter d'obtenir un régime d'indemnisation semblable.
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Bonjour. Merci d'être venus.
J'ai beaucoup de questions à poser. J'aurais aimé disposer des sept minutes habituelles, mais j'essaierai d'y arriver.
La première question concerne les subventions et le commerce. C'est un sujet sur lequel vous avez tous fait des commentaires. M. Bartley a fait mention du préjudice causé par les subventions accordées par les gouvernements étrangers. Monsieur Kuhl, nous avons discuté de règlement des différends et de l'OMC.
En Colombie-Britannique, nous avons entendu le témoignage de la B.C. Fruit Growers' Association qui avait initialement fait une déclaration concernant le dumping des pommes en provenance de l'État de Washington, déclarant qu'elle aimerait qu'on instaure un mécanisme tarifaire d'intervention rapide pour pouvoir prendre des mesures immédiatement dans des circonstances semblables plutôt que d'avoir recours au mécanisme de règlement des différends, qui est un processus long et à la fin duquel il est trop tard.
Dernièrement, cette association a suggéré d'établir un prix minimum. En d'autres termes, au lieu d'un système de règlement des différends ou d'un mécanisme tarifaire, on établirait un prix minimum pour les pommes importées au Canada. Les producteurs devraient obtenir ce prix minimum. Le produit devrait être vendu à ce prix minimum. Pensez-vous que ce serait une solution en ce qui concerne le maïs, par exemple, pour éviter le dumping du maïs américain au Canada à un prix inférieur au coût de production? Voilà ma première question.
L'autre question concerne l'OMC, le développement des marchés et la libéralisation des échanges. Notre gouvernement s'est pourtant engagé à protéger le système de gestion de l'offre, mais certains pays aimeraient que nous supprimions aussi d'autres entreprises d'État, comme la Commission canadienne du blé. Comment pouvons-nous protéger l'infrastructure que nous avons mise en place tout en ayant accès à de nouveaux marchés?
L'autre question concerne le service ferroviaire. Avez-vous d'autres difficultés que la grève des chemins de fer?
Enfin, en ce qui concerne le soja, peut-on le valoriser davantage? Bien que nous exportions 85 p. 100 de notre production de soja, nous en importons pour la fabrication des boissons à base de soja; c'est boissons deviennent alors canadiennes et cela concerne la question de l'étiquetage ou du contenu que nous avons déjà évoquée.
Pouvez-vous répondre à toutes ces questions?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie pour ces excellents exposés.
Ma première question porte sur l'assurance-production qui fait l'objet de nombreux commentaires. Je pense que c'est M. Wolfe qui a recommandé d'intégrer des facteurs d'innovation à l'assurance-production. On nous signale que le niveau du rendement potentiel n'est en quelque sorte plus adapté aux circonstances actuelles en raison des nouvelles variétés, des nouvelles technologies, etc. Nous aimerions que l'un de vous fasse des commentaires à ce sujet. Il devrait être possible de régler ce problème.
En ce qui concerne l'argument phytosanitaire, il est indéniable que d'autres pays y ont eu recours à titre d'obstacle tarifaire non commercial. C'est le cas en ce qui concerne l'ESB chez le bétail âgé de plus de 30 mois. Ce n'est pas un argument phytosanitaire, mais il sert d'excuse. C'est aussi le cas occasionnellement dans le secteur de la pomme de terre, dans mon coin de pays — chancre de la pomme de terre, PVYn.
N'est-il pas insensé de couper le pays en deux régions au moins, peut-être davantage, pour protéger certains segments du pays contre des mesures commerciales de représailles, surtout de la part des États-Unis, quand un incident survient? Notre pays est très étendu. À cause de deux champs de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard, le commerce a été bloqué pour cinq ou six jours dans tout le pays. Le problème est le même pour toutes les régions. Un autre exemple est celui du bétail en Alberta.
Ma troisième question concerne l'aide en cas de catastrophe avec laquelle on a demandé au gouvernement de compléter le Compte ou le Programme canadien de stabilisation du revenu net. Faudrait-il a jouter à la sécheresse, aux inondations et autres types de catastrophes les problèmes liés aux subventions étrangères et aux différends commerciaux avec l'étranger plutôt que d'avoir toujours recours à un système de financement ponctuel?
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Merci, monsieur le président.
Il semblerait qu'une réduction de l'assurance-récolte soit un des principaux thèmes qui reviennent à l'échelle nationale et que la plupart des groupes soient très en faveur d'un programme efficace ou d'un programme qui pourrait peut-être plus efficace.
Au cours de nos déplacements d'une province à l'autre, nous examinons l'information que nous avons sur les recettes monétaires agricoles et d'autres types d'informations. Nous avons entendu ce matin des commentaires sur de nombreux programmes, et c'est la même chose dans toutes les régions. Le fait est toutefois que, dans la plupart des provinces, sans les programmes gouvernementaux, la majorité des exploitations agricoles ne seraient pas rentables. En fait, les recettes monétaires agricoles nettes sont pratiquement à niveau avec les investissements gouvernementaux. Nous sommes dans un secteur assez spécial. En fait, les groupes qui profitent le plus de toutes les activités sont probablement les fournisseurs d'intrants et les personnes qui travaillent avec les produits de votre industrie.
En ce qui concerne les marchés à terme, nous n'avons pas entendu beaucoup de commentaires à ce sujet, monsieur le président. Dans la plupart des secteurs de culture que vous représentez, on achète par exemple des engrais dont on a probablement déterminé les besoins quelque mois d'avance, et vous savez que vous aurez vos engrais quand vous en aurez besoin, mais vous avez passé la commande pour une quantité et à un prix que vous trouvez probablement intéressants. En ce qui concerne les semis, qu'il s'agisse de pommes de terre ou d'autres cultures, pouvez-vous vendre votre produit? Monsieur le président, dans certaines régions, les agriculteurs veulent se débarrasser du gouvernement et ne veulent pas qu'il intervienne dans la vente de leur produit. Dans certaines régions agricoles de l'Ontario, j'ai vu des pancartes indiquant que les agriculteurs voulaient tenir le gouvernement à l'écart. Il est pourtant essentiel que le gouvernement intervienne si l'on veut une industrie agricole prospère.
En ce qui concerne les marchés à terme, quel rôle devraient-ils jouer ou pourraient-ils jouer dans la réussite de votre secteur? Si vous plantez du maïs, quel prix pouvez-vous vous attendre à obtenir au mois de septembre pour votre production? Examinez-vous la question en votre qualité de gestionnaire et vous préoccupez-vous du bien-être de vos associations? Est-ce que vous vous préparez un avenir dans lequel vous pourrez compter sur une protection couvrant toute votre production, laissant la responsabilité de l'assurance aux gouvernements?
Monsieur Chorney.
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Je m’excuse de ne pas avoir apporté de notes. Je vais essentiellement passer en revue certains des messages que le Conseil canadien du porc vous a déjà transmis pour les replacer dans le contexte manitobain.
Je suis directeur général du Manitoba Pork Council, qui compte 1 400 membres et impose des droits obligatoires. Nous ne sommes pas un office de commercialisation et nous ne nous occupons pas du tout de mise en marché. Je tiens à le souligner parce qu’il arrive aux gens de s’interroger à ce sujet. Nous produisons au Manitoba 9 millions de porcs, dont 5 millions sont des porcs de finition qui sont vendus à différentes entreprises de transformation. Nous produisons également 4 millions de porcelets sevrés, dont la plus grande partie est expédiée aux États-Unis. Nous sommes la plus importante province productrice de porc du Canada, d’après le nombre d’animaux. Malheureusement, une grande partie de notre production n’atteint pas le stade de la finition, comme en Ontario et au Québec.
Pour nous, il est vraiment important de revoir à nouveau le cadre de la politique agricole. Je sais qu’on a beaucoup discuté de l’assurance-récolte ce matin, mais nous aimerions élargir la discussion et l’étendre à quelques autres sujets.
La compétitivité est essentielle pour nous. Il est très important que vous en teniez compte dans vos délibérations sur l’élaboration de nouvelles politiques agricoles. Pour vous donner une idée de la situation, je vous dirai que la hausse du dollar canadien a eu des effets considérables sur l’industrie de finition du porc. Elle a probablement réduit de 20 $ ou de 30 $ notre marge de rentabilité sur chaque porc de finition élevé au Manitoba.
La main-d’œuvre commence également à poser des problèmes. Nous sommes heureux que le gouvernement fédéral ait délégué certains pouvoirs au Manitoba pour ce qui est du recours aux travailleurs étrangers, non seulement pour l’élevage des animaux, mais aussi dans l’industrie de transformation. Un important projet d’expansion est actuellement en cours à l’usine de Maple Leaf à Brandon. L’accès à la main-d’œuvre est donc essentiel. La situation au niveau de la transformation se répercute aussi sur les éleveurs puisque sans installations de transformation, l’élevage ne sert pas à grand-chose.
Nous avons également besoin d’un système de réglementation compétitif. La réglementation fait partie de la politique, mais elle doit être conçue en tenant compte de l’ensemble des politiques qui influent sur l’agriculture. Par exemple, les producteurs de porc des États-Unis ont accès à certains vaccins. Je ne me souviens plus lesquels, mais les prix américains sont inférieurs aux nôtres. Un vaccin est un vaccin. Il n’est pas très compliqué pour l’industrie de produire des vaccins. Pourquoi alors avons-nous des difficultés?
Il y a aussi toute la question de la certification, des droits d’inspection, etc. Il faut bien y penser en tenant compte de nos partenaires commerciaux.
Pour élever des porcs ou d’autres animaux, il est absolument essentiel que nous ayons accès à des céréales à prix compétitifs. Notre premier concurrent est l’État de l’Iowa, qui arrive à produire 200 boisseaux de maïs à l’acre. Ici, nous essayons essentiellement de produire des céréales fourragères, mais nous n’obtenons que 35 à 40 boisseaux à l’acre. Nous devons absolument trouver des moyens d’accroître nos rendements pour être compétitifs avec les États-Unis.
Lundi dernier, j’ai reçu un appel de chercheurs qui avaient produit une nouvelle variété d’orge à faible teneur en phytates. Ils avaient de sérieuses difficultés avec l’ACIA, qui ne veut pas les autoriser à l’essayer sur le terrain, pour que les producteurs puissent l’utiliser, parce que le produit est nouveau. Je ne sais pas ce que signifie la nouveauté dans ce contexte, mais c’est une réglementation qui devrait être examinée. Apparemment, elle va considérablement retarder l’introduction de ces variétés. Je voudrais vous signaler que l’orge à faible teneur en phytates promet de résoudre le problème – vous pouvez jeter un coup d’œil par la fenêtre, ici – des effets de l’élevage du porc sur le lac Winnipeg. Il semble que l’industrie soit la source de problèmes à cet égard. C’est là une autre question à considérer.
Nous avons besoin, au Canada, de programmes très solides d’hygiène vétérinaire. Nous faisons déjà du bon travail dans ce domaine. Nous devons maintenir les programmes qui existent. Nous avons un bon service vétérinaire, mais il est important de veiller à ce que les universités puissent former des vétérinaires pouvant desservir les éleveurs, et pas simplement s’occuper d’animaux domestiques. Cela a des répercussions sur tout le système, au niveau des inspections et ainsi de suite.
Je voudrais souligner que nous avons besoin d’assurances contre différentes catastrophes touchant la santé des animaux. Je n’ai pas l’impression que ce serait un programme très coûteux. En effet, à quand remonte la dernière grande catastrophe qui nous a atteints, à part l’ESB?
Si vous croyez que l’ESB a causé de grandes difficultés, je peux vous affirmer que la fièvre aphteuse pourrait faire, dans l’industrie du porc, des ravages que la plupart des personnes présentes ici trouveraient très difficile d’affronter. Ce que les psychologues appellent la dissonance cognitive interviendrait alors. Quoi qu’il en soit, s’il est possible de mettre en place un tel programme, notre industrie aimerait bien envisager un modèle quelconque d’assurance privée des prix. Il est bien établi que le cycle du porc a une durée de quatre ans. On peut le constater dans les statistiques portant sur une période d’environ 130 ans. Les prix mondiaux du porc ont bel et bien un cycle de quatre ans.
Je n’aborderai pas la question du commerce et du développement des marchés. Vous avez reçu beaucoup de documentation à ce sujet de notre association nationale. Je veux juste souligner, dans ce cas aussi, nous déployons nous-mêmes, au niveau provincial, de grands efforts auprès de notre principal client, les États-Unis. Des délégations y vont chaque année pour faire la promotion de notre industrie et traiter directement avec les associations d’éleveurs des États, comme les associations de producteurs de porc de l’Iowa, du Minnesota, etc.
Nous sommes très heureux du soutien que nous accorde le personnel d’Agriculture Canada au Minnesota. Nous aimerions qu’on envisage à un moment donné le concept d’un pacte du porc, sur le modèle du pacte de l’automobile, pour essayer de régler les problèmes commerciaux avec les États-Unis. Nous sommes l’un des rares groupes de producteurs qui ait réussi à avoir gain de cause dans un recours commercial aux États-Unis. Notre association a dû cependant débourser 6,3 millions de dollars la dernière fois pour payer les avocats de Washington qui nous ont défendus. Nous avons dû prélever ce montant sur les droits que nous percevons.
Un autre problème se montre à l’horizon, celui de l’étiquetage du pays d’origine. C’est une énorme vague qui déferlera sur nous le printemps prochain lorsque les Américains décideront s’ils continueront ou non à acheter nos porcelets sevrés et les 1,3 million de porcs de finition que nous expédions actuellement à destination des installations de transformation d’endroits tels que Sioux Falls.
Dans le domaine environnemental, le Conseil canadien du porc vous a présenté différents renseignements. Du point de vue provincial, il est essentiel pour nous que les autorités fédérales et provinciales travaillent de concert en matière environnementale. Nous avions dans le passé une sorte d’entente tacite dans le cadre de laquelle les provinces ayant des politiques environnementales raisonnables pouvaient compter sur des interventions minimales du côté fédéral. De puis un certain temps, cependant, le rôle du gouvernement fédéral est en train de prendre de plus en plus d’importance. Ainsi, le ministère des Pêches et des Océans est en train de nommer des gens chargés d’inspecter les tranchées de drainage pour déterminer s’il s’agit de lieux de ponte, ce qui a des répercussions sur les endroits où nous pouvons répandre le fumier dans les champs. Voilà encore une autre question.
Nous sommes très inquiets au sujet de l’orientation que prend le secteur des biocarburants. Nous voulons éviter la situation qui semble se dessiner aux États-Unis. Les Américains ont l’intention de consacrer jusqu’à 6 milliards de boisseaux de la production actuelle de maïs, qui s’élève à 11 ou 12 milliards de boisseaux, à la production de carburants, ce qui aurait d'énormes incidences sur l’industrie des fourrages, l’élevage des porcs et des bovins, les exploitations laitières, etc. Notre industrie ne peut pas vraiment utiliser les sous-produits du secteur des carburants. Les éleveurs de bovins peuvent peut-être le faire, mais pas nous. Nous avons besoin d’amidon et de protéines dans l’alimentation de nos animaux. N’oublions pas que le porc n’est pas est ruminant.
Au chapitre de la salubrité et de la qualité des aliments – vous avez probablement entendu de nombreux exposés à ce sujet –, un programme solide de salubrité est très important pour nous permettre d’accéder à des marchés clés comme le Japon. C’est d’ailleurs de plus en plus le cas aux États-Unis aussi. Nous devons veiller à coordonner les programmes d’inspection fédéraux et les programmes d’inspection sur place que nous avons déjà.
Au Manitoba, nous utilisons par exemple ce que nous appelons le programme canadien d’assurance de la qualité. Nous avons recours à des vétérinaires locaux pour procéder à des inspections à la ferme et nous assurer que les antibiotiques sont utilisés à bon escient dans le processus de production.
Vous avez probablement entendu beaucoup de témoignages sur les sciences et l’innovation. Il reste encore beaucoup à faire. Malheureusement, dans l’industrie du porc, les recherches restent assez rares à cause des coupures effectuées. Nous comptons de plus en plus sur les universités pour faire notre travail. Notre association verse à cet égard d’importantes subventions à l’Université du Manitoba, au Prairie Swine Centre et à d’autres établissements. Nous avons également besoin de recherche sur les céréales fourragères.
Il est essentiel de régler ce problème dans la région des Prairies. Vous entendrez les mêmes arguments en Alberta et en Saskatchewan. La question de l’accroissement des rendements de l’industrie fourragère revêt de plus en plus d’importance. Ainsi, nous achetons chaque année un million de tonnes d’orge pour l’alimentation de nos animaux. Nous sommes les principaux acheteurs de céréales fourragères dans la province. Nous jouons un assez grand rôle et pouvons payer des prix compétitifs.
Sur le plan du renouvellement, vous pourriez envisager différentes approches pour les élevages de différentes tailles. On s’interroge sur la nécessité d’adopter deux politiques, une pour les petits producteurs et l’autre pour les grandes entreprises commerciales. Nous devons éviter d’appliquer la même politique, qui aurait des incidences différentes sur les différents producteurs. Il y a aussi toute la question des petits producteurs qui cherchent des créneaux particuliers de marché.
Au sujet de la gestion du risque, Stephen Moffett, qui dirige notre comité chargé de ce domaine, vous a déjà présenté un exposé sur la question.
Nous croyons que le Manitoba a besoin d’un programme à cet égard pour aider les producteurs et les indemniser en cas de maladie ou d’autres pertes indépendantes de leur volonté touchant leur actif de production. Nous devons veiller à la compatibilité de ces programmes partout au Canada et nous assurer qu’ils n’ont pas d’effets de distorsion du commerce.
Une fois que nous aurons cela, nous aurons aussi la possibilité de recourir à des choses telles que le programme de paiements anticipés, qui est essentiel pour nous. Nous n’avons pas utilisé ce programme, mais après les changements que le gouvernement fédéral y a apportés, nous aurons des réunions le mois prochain pour être en mesure d’en profiter.
J’ai déjà utilisé tout mon temps de parole. Je m’excuse.
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Merci, monsieur le président.
Je m’appelle Neil Hamilton. Je suis président et directeur général de la Société des services agricoles du Manitoba, qui regroupe deux anciens organismes, la Société d’assurance-récolte du Manitoba et la Société de crédit agricole du Manitoba. Nous nous occupons d’assurance et de prêts dans le domaine agricole. Compte tenu de la composition du groupe de témoins, mon exposé sera centré sur l’assurance du bétail. J’aborderai aussi brièvement des considérations de politique générale.
L’assurance-production, que nous offrons au Manitoba depuis 1960, a traditionnellement porté sur les extrants comme les céréales, les oléagineux et les cultures spéciales, comme l’a signalé le groupe de témoins précédent. Dans le domaine de l’élevage, nous nous occupons de fourrages et de pâturages depuis le début des années 1970, mais il y a maintenant une différence fondamentale. La plupart des cultures que nous assurons sont axées sur la production. L’agriculteur vend le produit assuré. En cas de perte, il reçoit un montant équivalant à la valeur du produit assuré, et c’est tout.
Dans le cas de l’élevage, fourrages et pâturages constituent des intrants qui doivent donc être remplacés. Les producteurs ont adopté différents moyens d’affronter les pertes, ce qui a réduit la demande d’assurance pour les cultures de ce genre. Pour vous donner une idée de la situation, je mentionnerai que dans le cas des fourrages et des pâturages bonifiés, 25 p. 100 des terres sont assurées au Canada. Le pourcentage est légèrement plus élevé au Manitoba, à 26 p. 100.
Pour les autres cultures assurées dans le cadre de ce programme, la moyenne canadienne est de 69 p. 100, et celle du Manitoba s’élève à 85 p. 100. Autrement dit, notre société couvre 85 p. 100 des céréales, des oléagineux et des cultures spéciales de la province, mais seulement 25 ou 26 p. 100 des fourrages et des pâturages. Je ne suis pas sûr que le problème réside dans l’approche adoptée. Quoi qu’il en soit, fourrages et pâturages constituent des produits très différents.
Différents organismes d’assurance ont essayé diverses façons d’affronter ce problème. Vous entendrez des gens parler de dérivés climatiques, d’imagerie par satellite, de cultures de substitution et de toutes sortes de moyens de mesurer les pertes touchant les fourrages et pâturages. Pour être tout à fait réaliste, il faut se rendre compte que toutes ces méthodes n’ont eu que très peu de succès, compte tenu des chiffres que j’ai mentionnés et du fait que l’assurance ne couvre que 25 à 30 p. 100 du secteur, ce qui est très inférieur au pourcentage que nous aurions souhaité.
Le Cadre stratégique pour l’agriculture ou CSA a introduit l’assurance-production, qui devrait comprendre le bétail. À mon avis, c’était probablement une question d’équité envers les éleveurs. En effet, grâce au programme que nous offrons, les céréaliculteurs obtiennent de l’assurance sur les prix et la production, tandis que les éleveurs de bovins et de porcs obtiennent essentiellement une assurance des prix par l’entremise du PCSRA. On a donc l’impression que les subventions offertes ne sont pas parfaitement équitables.
Je crois que nous devons nous poser très objectivement la question suivante : Quel degré de risque y a-t-il dans l’élevage? Le risque n’est peut-être pas excessif. Si c’est le cas, ce qui expliquerait le manque d’efficacité de l’assurance-production, nous n’avons peut-être pas recours à l’outil approprié pour corriger l’inégalité des subventions.
Pour ce qui est de l’assurance de la production des éleveurs – je parle ici du bétail même, et non des fourrages et des pâturages –, nous sommes d’avis que beaucoup des risques qui occasionnent des pertes sont essentiellement liés à la gestion, tandis qu’ils sont liés à des facteurs naturels, comme les conditions météorologiques, dans le cas des cultures. Il est difficile de faire une distinction très nette parce qu’il est évident que le temps influe aussi sur la production du bétail.
Que cherchent les éleveurs, à notre avis? Nous croyons qu’ils souhaitent se prémunir contre les pertes de revenu dues à la maladie et qu’ils ont également besoin d’une assurance contre les pertes de production, c’est-à-dire une garantie des livres produites. L’assurance-production s’oriente actuellement vers la protection contre la mortalité. Certains producteurs s’y intéressent, mais je ne pense pas que les gens en veuillent vraiment.
L’assurance-production peut être adaptée à une garantie des livres produites. Toutefois, les assureurs devront renoncer à attribuer une perte à un risque particulier car cela est très difficile dans le cas du bétail.
Je voudrais juste présenter quelques brèves observations au sujet de la politique générale avant de terminer.
Nous sommes d’avis, comme au moins quelques autres provinces, je crois, que nous devrions adopter une politique axée tout d’abord sur l’assurance dans le Cadre stratégique pour l’agriculture. Là où il est logique et efficace de le faire, l’assurance devrait constituer la première ligne de défense. Le PCSRA, les comptes d’épargne et les interventions en cas de catastrophe devraient constituer des solutions de repli ou des mesures complémentaires.
Je donne peut-être l’impression de prêcher pour ma propre paroisse puisque notre société s’occupe d’assurance, mais l’assurance apporte deux éléments fondamentaux : la prévisibilité et une variabilité financière moindre dans le temps. Avec des produits d’assurance, on peut établir des réserves et amortir des pertes sur une période pouvant atteindre 25 ans. Il est même possible, dans certains cas, d’obtenir des polices de réassurance sur le marché mondial. Il y a donc des facteurs fondamentaux qui assurent une plus grande efficacité à une approche axée sur l’assurance.
Cela étant dit, l’assurance ne marche pas dans tous les cas. Je ne prétendrai pas que nous sommes en mesure de concevoir un programme pour n’importe quel produit. Nous ne pouvons pas le faire. Comme je l’ai déjà signalé, nous avons des difficultés, comme d’autres administrations d’ailleurs, dans le domaine des fourrages et des pâturages.
Monsieur le président, j’ai terminé.
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Merci, monsieur le président et membres du comité, d’être venus au Manitoba pour discuter du Cadre stratégique pour l’agriculture et des programmes agricoles futurs.
Je m’appelle Martin Unrau. Je suis président de l’Association des éleveurs de bétail du Manitoba, qui représente environ 10 000 producteurs de différents domaines de l’industrie du bœuf, y compris les exploitations de naissage, de semi-finition et de finition.
Le secteur de l’élevage bovin a une valeur annuelle de plus de 500 millions de dollars pour l’économie manitobaine. Je vis avec ma famille dans la région de MacGregor. Nous sommes déterminés à faire progresser notre industrie. Nos activités recouvrent les trois niveaux du secteur, soit le naissage, la semi-finition et la finition.
Je suis heureux d’avoir l’occasion de présenter quelques observations devant le comité. Les éleveurs de bovins du Manitoba forment un groupe très autonome. Notre secteur ne demande pas ordinairement au gouvernement de mettre en œuvre des programmes et, à titre de producteurs, nous faisons beaucoup d’efforts pour gérer le risque dans nos exploitations, en appliquant des programmes de santé des troupeaux, en veillant à disposer de quantités suffisantes de fourrages et en recourant à des pratiques de gestion conçues pour faire progresser notre secteur et en assurer la rentabilité. Nous croyons que les marchés et non les programmes du gouvernement devraient guider notre industrie. À titre d’éleveurs de bovins, nous savons que nous aurons à subir des fluctuations cycliques et essayons de prendre des mesures pour les affronter. Toutefois, malgré nos pratiques exemplaires, certains facteurs sont tout simplement indépendants de notre volonté, comme la crise de l’ESB qui nous a touchés dans les quatre dernières années et qui n’est pas encore finie.
D’autres catastrophes naturelles, qu’il s’agisse d’inondations ou de sécheresse, nous affectent aussi. Face à de tels défis, les éleveurs ont parfois besoin de recourir à des programmes de gestion du risque. Le débat entourant la politique agricole canadienne dure depuis des années. De nombreux programmes ont été créés et supprimés: CSRN, ACRA, PAIDAC, PCSRA, et j’en passe. Nous croyons que les politiciens et les décideurs qui ont élaboré ces programmes avaient de bonnes intentions. Toutefois, il y a eu de très grands écarts entre les bonnes intentions et le succès des programmes. Par conséquent, les producteurs n’ont pas obtenu le genre d’aide dont ils avaient besoin.
Les éleveurs de bovins demandent au gouvernement d’adhérer à quelques principes de base lors de l’élaboration des programmes futurs de gestion des risques de l’entreprise. La conception de programmes pouvant répondre aux besoins de différents groupes agricoles, qu’il s’agisse d’éleveurs de bovins ou de porcs, de céréaliculteurs ou d’horticulteurs, peut être extrêmement difficile. Des éléments parfaitement adaptés au secteur des céréales peuvent avoir des effets négatifs sur les éleveurs de bovins. Il est important de maintenir l’équilibre compétitif, aussi bien au sein d’un secteur donné qu’entre les différents secteurs. Il est également impératif que les programmes futurs soient neutres sur le plan commercial. Notre industrie a été au centre d’un conflit commercial pendant près de quatre ans. Nous connaissons donc bien les effets dévastateurs des perturbations du commerce. De plus, les éleveurs de bovins ne se souviennent que trop bien du groupe américain R-CALF qui avait déposé une plainte contre notre secteur en 1998 et avait demandé l’imposition de droits antidumping et compensateurs.
Les programmes mis au point pour atténuer les risques ne devraient pas, par inadvertance, en faire courir à certains secteurs en amenant nos concurrents à envisager des recours commerciaux. L’Association des éleveurs de bétail du Manitoba souhaite que les programmes futurs de gestion des risques de l’entreprise soient plus prévisibles, plus transparents et moins bureaucratiques. La gestion d’une exploitation agricole est déjà assez difficile sans que les producteurs aient à essayer de comprendre des programmes complexes susceptibles de les aider ou non lorsqu’ils en ont besoin d’urgence. Il arrive trop souvent qu’ils n’aient qu’une idée très confuse des mesures à prendre pour obtenir un paiement. Le recours à des comptables ou à des consultants pour savoir comment procéder est coûteux en temps et en argent.
Il est également important de fournir l’aide nécessaire au moment opportun. Par exemple, les paiements liés à des catastrophes naturelles devraient être effectués rapidement, et non des mois après la fin de la crise. L’incertitude relative à ces paiements cause du stress aux éleveurs, ce qui les empêche de gérer efficacement leur exploitation.
L’Association des éleveurs de bétail du Manitoba appuie le point de vue de la Canadian Cattlemen’s Association, qui croit que le Canada a besoin d’un programme national d’aide en cas de catastrophe pouvant s’adapter à la vaste gamme de problèmes que peut connaître notre secteur. Dans l’idéal, un tel programme devrait même accorder de l’aide en cas de perturbation du commerce, par exemple, et pas seulement en cas de catastrophes naturelles telles que les inondations et la sécheresse.
Si nous avions eu un programme de ce genre en mai 2003, le secteur de l’élevage des bovins aurait été en meilleure position pour affronter la crise de l’ESB. Notre secteur et les secteurs connexes ont subi et continuent de subir des pertes de centaines de millions de dollars par suite de cette crise dont nous n’avons pas encore vu la fin. Au Manitoba, certains éleveurs se débattent pour rembourser les prêts accordés par le Programme de redressement de l’industrie et d’autres mettront des années pour reconstituer leur actif.
Même s’il est impossible de prévoir quand une catastrophe se produira, il est essentiel que ces programmes soient en place pour affronter les dangers qui menacent des secteurs économiques clés tels que l’agriculture. Ils favoriseraient une plus grande stabilité et une meilleure préparation en cas de catastrophe. L’établissement d’un programme national d’aide en cas de catastrophe doit donc bénéficier d’une grande priorité.
Votre comité a été un peu partout dans le pays. Vous avez sûrement entendu de nombreux témoignages concernant le PCSRA et la façon de l’améliorer. Je voudrais passer en revue quelques préoccupations des éleveurs du Manitoba au sujet de ce programme pour illustrer les domaines dans lesquels il ne répond pas à leurs besoins.
Ces éleveurs, comme de nombreux autres producteurs du Canada, s’inquiètent de l’Initiative de transition du PCSRA pour l’évaluation des stocks parce qu’elle ne tient pas compte des animaux reproducteurs. Le gouvernement estime, parce que les reproducteurs ne sont pas destinés au marché, qu’ils ne font pas l’objet de pertes.
C’est un argument que les éleveurs trouvent difficile à accepter. Lorsqu’un céréaliculteur a des difficultés de trésorerie, il cherche à vendre une plus grande partie de sa récolte. Pour les éleveurs qui se trouvent dans la même situation, il est très courant pour eux de vendre leurs reproducteurs. Nous croyons donc que ceux-ci constituent un bien commercialisable, tout comme les céréales. Pourtant, les décideurs ont réservé aux reproducteurs un traitement différent de celui des céréales. Nous exhortons le gouvernement à repenser sa décision. L’équité des programmes agricoles est vraiment essentielle.
Nous avons également des observations à formuler au sujet de la décision fédérale d’inclure le bétail dans le programme étendu de paiements anticipés. C’est vraiment une bonne nouvelle pour notre province. L’Association des éleveurs de bétail du Manitoba travaille à la mise en place d’un organisme chargé de la mise en œuvre de ce programme à l’intention des producteurs manitobains. Nous croyons que ce sera avantageux pour le secteur provincial de l’élevage des bovins.
Toutefois, nous sommes préoccupés par le fait que le programme de paiements anticipés impose aux éleveurs d’utiliser les avantages du PCSRA comme garantie s’ils demandent une avance. Contrairement aux céréaliculteurs, les éleveurs n’ont pas d’assurance-production pouvant remplacer le PCSRA aux fins de la garantie. Cette exigence peut donc limiter le montant qu’ils peuvent emprunter dans le cadre du nouveau programme. Nous espérons qu’il sera possible de trouver des moyens de surmonter ce problème.
Je voudrais formuler quelques observations de plus avant de terminer.
Les éleveurs de bétail du Manitoba observent avec un grand intérêt le développement de l’industrie de l’éthanol. Les usines d’éthanol seront en concurrence avec eux pour l’achat de matières premières comme le maïs. Ce secteur bénéficie d’une aide considérable du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux, sans compter l’utilisation obligatoire de l’éthanol. Il serait vraiment malheureux de voir compromettre la compétitivité à long terme du secteur de l’élevage des bovins par suite de cette politique. Nous exhortons le gouvernement fédéral à suivre attentivement les incidences de sa politique relative à l’éthanol et aux biocarburants.
Le comité permanent a beaucoup travaillé sur la question des permis d’importation supplémentaires. L’Association des éleveurs de bétail du Manitoba lui en est reconnaissante. Nous accordons une grande importance à toute mesure pouvant réduire les irritants avec nos grands partenaires commerciaux, comme les États-Unis. Nous estimons donc que c’est un pas dans la bonne direction. Nous espérons que la motion préconisant de limiter l’utilisation des permis d’importation supplémentaires bénéficiera de l’appui de la Chambre des communes dans un proche avenir.
Nous voudrions enfin souligner l’urgent besoin de rétablir les marchés internationaux de produits du bœuf que nous avons perdus par suite de la crise de l’ESB. Il y a par exemple la Corée. Nous encourageons vivement le gouvernement fédéral à s’attaquer aux obstacles commerciaux qui interdisent encore à nos produits l’accès de ces marchés importants.
Au nom de l’Association des éleveurs de bétail du Manitoba, je voudrais encore une fois remercier les membres du comité de la visite qu’ils effectuent au Manitoba pour discuter de la prochaine génération de programmes agricoles.
Je suis à votre disposition pour répondre à toute question que vous auriez.
Merci encore.
Je m’appelle Roy Eyjolfson. Je vous parle au nom de la société Bifrost Bio-Blends, d’Arborg, au Manitoba. Je suis accompagné par le président de la société, M. Denis Kaprawy. Je suis chargé de projet chez Bifrost Bio-Blends. Nous cherchons actuellement à faire démarrer notre entreprise. Nous avons connu une année de tribulations et subi beaucoup de frustrations. J’y reviendrai dans quelques minutes.
Je crois savoir que vous avez pour mandat d’étudier le cadre stratégique pour l’agriculture. C’est une tâche gigantesque que je ne vous envie pas. Nous espérons que vous trouverez un certain intérêt aux observations que nous avons à vous présenter au sujet de notre petite entreprise du Manitoba rural.
Je compte vous parler dans les dix prochaines minutes de quatre questions : premièrement, qui nous sommes; deuxièmement, ce que nous essayons de faire; troisièmement, les raisons pour lesquelles nous sommes déterminés à réussir; quatrièmement, les obstacles et les défis que nous avons dû affronter et dont vous pourrez tirer vos propres conclusions.
Tout d’abord, qu’est-ce que Bifrost Bio-Blends? La société Bifrost Bio-Blends Ltd. représente un groupe de 25 investisseurs qui ont mis leurs efforts en commun l’année dernière pour lancer une entreprise de production de biodiésel. Dans notre groupe, 14 membres sont des agriculteurs de la région qui produisent tous du canola, entre autres récoltes. Ils considèrent cette entreprise comme une occasion de trouver un autre débouché pour leur récolte. L’aspect de la valeur ajoutée de l’entreprise suscite un grand intérêt. C’est un exemple réel de producteurs cherchant à transformer des graines qu’ils font pousser en un produit d’une valeur tangible qu’ils peuvent utiliser dans leur exploitation. Pour un producteur de canola, il s’agit soit d’une forme d’énergie à utiliser pour ses propres besoins soit d’un produit ayant une valeur économique dans la région. C’est aussi un produit vert ayant un bilan de carbone neutre et des effets positifs sur l’environnement.
Les autres membres du groupe d’investisseurs sont essentiellement des gens d’affaires de la région d’Interlake. M. Paul Bobbee est l’un d’entre eux. Je peux dire sans hésiter que Paul a joué un rôle de premier plan lorsqu’il s’est agi de susciter de l’intérêt pour la production de biodiésel à Arborg. Il a établi une installation pilote dans sa propre exploitation et a produit du biodiésel conforme aux normes ASTM. Pour des raisons de sécurité liées à la manipulation du méthanol, l’installation n'a produit qu’un seul lot, mais il a été suffisant pour démontrer que le concept était à la fois réalisable et rentable. M. Bobbee est régulièrement sollicité par des gens de toutes les régions du Canada qui veulent des renseignements sur le biodiésel. Dans notre groupe, c’est une source d’inspiration.
Deuxièmement, qu’essayons-nous de faire? L’objet de notre entreprise est de fabriquer du biodiésel et de le mettre en marché. Encore une fois, l’aspect de la valeur ajoutée est très attrayant pour les agriculteurs de la région, qui considèrent que c’est l’une des rares occasions qu’ils ont de fabriquer un produit commercialisable, pour ainsi dire dans leur propre cour.
L’huile utilisée dans le processus d’interestérification provient du canola local, qui devrait être produit pour la plus grande part par les investisseurs de la société. Nous estimons que l’usine utilisera environ 50 p. 100 du canola produit dans la région environnante, une fois qu’elle fonctionnera à plein rendement. L’usine s’occupera du pressage des graines de canola et vendra les tourteaux résiduels comme fourrage sur le marché local. Le biodiésel produit sera vendu dans la région aux producteurs agricoles, au secteur des transports et à l’industrie.
L’usine aura au départ une production annuelle de 3,5 à 5 millions de litres. Notre plan prévoit de porter la production à 15 millions de litres dans les deux ans. La décision de commencer par une production réduite est dictée par des contraintes financières. Elle a en même temps des avantages : la production augmentera à mesure que les marchés se développeront et que le public connaîtra mieux tous les avantages du biodiésel. Les gens connaissent bien l’éthanol comme carburant de substitution, mais ils connaissent moins le biodiésel, qui est une autre forme de carburant vert renouvelable.
Troisièmement, pour quelles raisons sommes-nous déterminés à réussir? Le succès peut être défini de multiples façons. Aux yeux des producteurs locaux, la participation directe à une entreprise devant contribuer positivement à l’économie de la région, sous forme d’emplois, d’impôts, de diversification et d’activités commerciales connexes, constitue en soi un succès. Ajoutez à cela l’élément de valeur ajoutée que j’ai mentionné, et le succès devient encore plus important à leurs yeux.
De plus, les préoccupations environnementales actuelles liées aux émissions de gaz à effet de serre, au réchauffement de la planète et aux effets négatifs connus des combustibles fossiles suscitent un grand intérêt pour la participation à un projet de ce genre. Tous ces facteurs font que nous voulons vraiment réussir.
Au risque de me répéter, je veux insister sur le fait que cette entreprise illustre vraiment bien le concept de la valeur ajoutée.
La municipalité rurale de Bifrost et la ville d’Arborg sont de petites collectivités du Manitoba. Elles se situent dans la bande agricole septentrionale du Manitoba central, dans la région délimitée par le lac Winnipeg à l’est et le lac Manitoba à l’ouest. Elles sont isolées des grands centres et, partant, des endroits où leurs récoltes sont transformées en biens de consommation. On peut donc dire sans craindre de se tromper que lorsqu’une occasion aussi rare que celle-ci de produire du biodiésel se matérialise, la collectivité n’hésite pas à la saisir.
C’est bien ce qui s’est passé dans ce cas. Nous avons défini une entreprise qui utilise directement des matières premières disponibles dans la région immédiate et produit un carburant que peuvent utiliser la plupart des machines agricoles. C’est l’occasion de réaliser un cycle complet pour la communauté agricole, non seulement au Manitoba, mais dans tout le Canada rural.
Je voudrais parler, en quatrième lieu, des obstacles et des défis que nous avons dû affronter. Cet énoncé est un peu trompeur parce qu’il est exprimé au passé. Nous affrontons toujours ces obstacles et défis.
Le plus grand obstacle est le financement. Comme je l’ai dit plus tôt, Bifrost Bio-Blends commencera avec une petite production qu’elle augmentera au fur et à mesure du développement du marché du biodiésel. Cette décision découle du fait que la communauté financière hésite à avancer les fonds nécessaires pour démarrer une entreprise de biodiésel. Notre projet n’est pas le seul qui soit retardé, entravé même, par suite de ce refus de prêter des fonds.
C’est une toute nouvelle industrie au Canada, mais pas ailleurs dans le monde. Il est donc difficile d’en garantir le succès parce que le secteur financier ne connaît pas ce domaine. Son hésitation est facile à comprendre, quoique difficile à accepter.
C’est à des moments de ce genre que le gouvernement devrait intervenir. Il devrait prendre les devants et réagir rapidement, surtout qu’il a maintenant pris des engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous n’avons pas eu affaire à Agriculture Canada, mais plutôt à Ressources naturelles Canada à cause de l’aspect environnemental de notre entreprise. Toutefois, de petites affaires de production de biodiésel comme la nôtre devraient s’inscrire dans le cadre de l’agriculture et de l’ensemble des programmes gouvernementaux. On peut également penser à Industrie Canada à cet égard.
Même si le gouvernement fédéral a fait preuve de bonnes intentions, il a été lent à réagir aux besoins de développement des entreprises. J’ai mentionné que notre plus grand obstacle est le financement. Je vais simplement énumérer nos autres problèmes et préciser les domaines dans lesquels le gouvernement pourrait nous aider.
Nous avons besoin d’une forme ou d’une autre de protection proprement canadienne des petites entreprises de transformation des produits agricoles. Il est difficile de faire la concurrence à Archer Daniels Midlands et aux autres grandes sociétés de ce monde. Il est aussi décourageant de voir le canola canadien partir à l’étranger pour nous revenir sous forme de biodiésel. Cela est en train de se produire au détriment des Canadiens et, plus particulièrement, des Canadiens ruraux.
L’écart entre les programmes d’encouragement du Canada et des États-Unis est énorme. En ce moment même, des installations de biodiésel fonctionnent partout dans le Midwest américain, tandis que les installations canadiennes restent encore au stade de la conception. Nous devons réagir plus vite et, pour cela, nous avons malheureusement besoin de l’aide du gouvernement.
Attendre jusqu’en 2012 pour atteindre un pourcentage de 2 p. 100 de biodiésel est beaucoup trop long. Avec une aide appropriée du gouvernement, nous pouvons atteindre cet objectif plus tôt. Pour encourager l’utilisation du biodiésel dans le secteur agricole, il serait utile de supprimer la taxe fédérale de 4 p. 100 sur les carburants renouvelables.
La distribution et l’intégration dans le marché commercial d’approvisionnement en carburants vont également poser des problèmes. L’industrie pétrolière considère les carburants renouvelables comme une source directe de concurrence. Pour surmonter cette difficulté, le gouvernement doit intervenir, surtout s’il veut vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous avons également besoin d’une campagne de sensibilisation du public aux avantages du biodiésel.
Si le gouvernement décidait d’adopter des carburants renouvelables pour le parc automobile fédéral, il contribuerait très sensiblement au développement du marché. Nous croyons comprendre les contraintes dans lesquelles le gouvernement doit fonctionner, mais nous n’en saisissons probablement pas la pleine étendue. Je ne m’appesantirai donc pas sur cette question pour le moment.
Je dirai, en dernier lieu, que le gouvernement devrait sérieusement envisager de réexaminer la conception et l’administration de ses politiques de façon à pouvoir répondre plus rapidement aux besoins des initiatives rurales. Bien sûr, il faut que les gens s’informent pour connaître les programmes qui existent. Nous ne pouvons pas blâmer le gouvernement à cet égard. C’est essentiellement notre responsabilité de trouver les renseignements nécessaires. Il y a cependant de meilleurs moyens de tenir au courant les parties admissibles. Nous pouvons penser, dans notre cas, au PASCAA. Je crois qu’on l’appelle MCAP au Manitoba.
Pour conclure, je vais dire quelque chose d’évident au sujet de notre projet. Il a des avantages environnementaux exceptionnels parce qu’il aboutit à un produit à la fois renouvelable et vert. Compte tenu des effets des combustibles fossiles, le canola local constitue la matière première d’un produit de substitution très attrayant. Le procédé de production du biodiésel est également respectueux l’environnement. Il ne pollue ni l’air ni l’eau, et la petite quantité de résidus solides qui en résulte est complètement biodégradable et peut servir d’engrais.
Les occasions de ce genre ne se présentent pas souvent. Le temps qu’il nous reste pour agir est assez court. L’encouragement de petites entreprises de transformation de produits agricoles dans le Canada rural aura des effets positifs sur l’économie locale grâce aux emplois créés et aux retombées économiques d’une entreprise rentable. Nous avons besoin de politiques pouvant nous permettre de saisir les occasions qui s’offrent au moment opportun.
Au nom de notre groupe, je voudrais vous remercier de m’avoir donné l’occasion de vous présenter notre projet.
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Merci, monsieur le président.
Lorsqu’on considère le développement de l’industrie des biocarburants, on constate que la position adoptée au sujet des différents produits dépend, dans une grande mesure, des intérêts de chacun.
Je ne comprendrai jamais pourquoi le secteur agricole est incapable de se regrouper. Au lieu de se faire la concurrence, l’industrie de l’engraissement et celle des céréales fourragères devraient être complémentaires. Elles devraient veiller à mettre en place les systèmes voulus pour qu’en définitive, le consommateur paie pour ce que les agriculteurs produisent. Bien sûr, cela nécessite du pouvoir en matière de marketing. Or, pour diverses raisons, ni les agriculteurs ni le gouvernement ne veulent emprunter cette voie.
Le fait est, Andrew, que la politique du gouvernement des États-Unis a créé des distorsions qui se sont répercutées sur le prix des céréales depuis une dizaine d’années, les faisant artificiellement baisser. Nous avons bâti une industrie sur la base de céréales à bas prix. Nous allons maintenant devoir trouver un moyen pour assurer la rentabilité aussi bien de votre secteur que de celui des céréales. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des industries basées sur des céréales à bas prix. Les producteurs doivent pouvoir survivre. C’est l’un de nos problèmes, et il n’y a pas de solutions faciles.
Si vous avez des observations à formuler à ce sujet, vous pourrez le faire dans un instant.
Pour ce qui est de l’éthanol et du biodiésel, on parle beaucoup en l’air. À votre avis, vers quoi s’oriente le gouvernement du Canada dans ce domaine par rapport aux États-Unis? Quel est le lien entre les deux pays?
De toute façon, si on ne met pas de l’argent à votre disposition, je ne vois pas comment vous pouvez démarrer et survivre. Les encouragements à 10c. ou 20c. le litre dont on parle ne sont promis que pour une période de trois ans. Comment pouvez-vous bâtir une industrie de l’éthanol et du biodiésel sur une telle base? Ces encouragements auraient dû s’appliquer pendant cinq ou dix ans. Qu’en pensez-vous?
Je crains aussi que l’éthanol et le biodiésel ne jouent un rôle utile que pour un temps. Ils feront monter le prix du maïs et du blé à court terme. En définitive, cependant, on peut se demander si la politique actuelle ne va pas en réalité créer un nouveau centre de profit pour l’industrie pétrolière au lieu d’un centre de profit pour les collectivités rurales.
Qu’avez-vous à nous dire à ce sujet?
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J’ai bien une opinion à ce sujet, monsieur Easter.
L’incitatif de 20c. que vous avez mentionné nous inquiète beaucoup. Il y a huit mois, lorsque nous avons commencé à discuter de notre entreprise avec le gouvernement fédéral, c’est-à-dire essentiellement avec Ressources naturelles Canada, on nous a assurés d’un appui fédéral à long terme. Nous avons donc planifié sur cette base pour découvrir, quelque temps plus tard, que l’information était fausse. Le gouvernement fédéral a maintenant changé d’avis. Il a retiré l’incitatif à long terme de 4c. qu’il l’avait prévu au départ pour le remplacer par un incitatif de 20c. pendant trois ans. Vous avez parfaitement raison, cela nous inquiète beaucoup.
Pour nous, il y a là une grande incohérence. Le gouvernement fédéral s’engage à verser 20c. le litre pendant trois ans en même temps qu’il impose 2 p. 100 de biocarburants d’ici 2012, c’est-à-dire dans quatre ans et demi. Nous sommes conscients des risques, mais nous estimons que le public adoptera le biodiésel – je ne veux pas parler de l’éthanol pour le moment – une fois qu’il connaîtra bien tous les avantages de ce carburant.
L’année dernière, Saskatoon a fait fonctionner deux autobus de transport en commun au biodiésel et a réussi ainsi à augmenter le rendement du moteur de 3,5 à 5 p. 100. Les experts attribuent cet accroissement au meilleur pouvoir lubrifiant du biodiésel. Si on pouvait obtenir la même augmentation de rendement dans tous les secteurs de l’économie, transport maritime, transport routier, agriculture — Même dans le cas des génératrices au diesel utilisées dans les collectivités isolées, une augmentation de rendement de 3,5 à 5 p. 100, telle qu’attestée par la ville de Saskatoon, aurait des avantages considérables, compte tenu de la longévité des moteurs diesel. C’est de cela que je voulais parler lorsque j’ai mentionné la sensibilisation du public aux avantages du biodiésel à long terme plutôt qu’à court terme.
Pour revenir à votre question, les risques que vous avez mentionnés nous inquiètent beaucoup. En même temps, nous sommes frustrés à cause des faux renseignements donnés par un organisme gouvernemental au sujet du soutien d’une industrie en herbe. Comment le gouvernement peut-il fixer une date aussi éloignée? Tous les SMA du monde ne pourront rien faire pour nous. Voilà l’occasion rêvée pour l’industrie pétrolière de se ménager un nouveau créneau. Comme je l’ai dit, cette industrie considère les biocarburants comme une menace pour elle, qui risque de lui enlever une partie de ses bénéfices.