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Bonjour. Je vais faire la moitié de la présentation en français, et l'autre moitié sera faite en anglais par M. Tuinema, le président de la coalition.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de venir parler au comité de cet enjeu.
La Coalition des producteurs de grains Québec-Ontario représente plus de 41 000 producteurs de grains du Québec et de l'Ontario. En 2005, 6 000 familles agricoles ont gagné un revenu de moins de 25 000 $, selon Statistique Canada. Les producteurs de grains ont besoin d'un programme prévisible de soutien au revenu qui intervient lorsque les prix se retrouvent sous le prix plancher déterminé. Plus de 1 250 producteurs agricoles de l'Ontario ont dû mettre fin aux activités de la ferme familiale parce qu'ils étaient incapables de faire face aux prévisions de prix mondiaux à la baisse. Nous n'avons pas les statistiques pour le Québec concernant le nombre de producteurs qui ont mis fin à leur production.
Les subventions internationales inéquitables font que les producteurs de grains du Canada doivent faire face à des revenus qui sont constamment à la baisse. Ils ont besoin d'un programme de soutien du revenu qui se déclenche seulement lorsque les prix tombent sous un prix plancher déterminé. Ceci garantirait aux entreprises familiales productrices de grains de demeurer viables et concurrentielles jusqu'à ce que la question des subventions soit réglée à l'OMC.
Le PCSRA est trop simpliste. Il ne répond pas aux besoins des producteurs de grains du Canada. Les producteurs de grains de 10 provinces produisent plus de 200 denrées différentes. Les producteurs de la Saskatchewan peuvent produire jusqu'à 15 types de grandes cultures. Les producteurs de grains de l'Ontario et du Québec, en raison d'un climat différent, ne peuvent produire que trois types de grandes cultures: le maïs, le blé et le soya. Ils cultivent également un peu l'orge et l'avoine. Cela démontre la diversité et la grandeur du Canada, et la nécessité d'avoir différents programmes.
Le PCSRA est un programme de stabilisation des revenus qui pénalise les producteurs de grains. Il est utile aux secteurs agricoles qui ont un cycle de production, mais les producteurs de grains ont besoin d'un programme de soutien du revenu, ce qui leur permettrait d'avoir un revenu prévisible dans un contexte de pressions à la baisse dues aux subventions internationales inéquitables. Au cours des dernières années, au moins depuis 1995, les prix des grains, même s'ils ont augmenté en 2006, sont en baisse constante. Il n'y avait pas de pics et vallées, et c'est pour cette raison que le PCSRA ne fonctionnait pas.
Le PCSRA est basé sur les marges de production, ce qui pénalise les producteurs de grains, parce que ceux-ci font face à des années consécutives de faibles revenus et ne peuvent pas bénéficier de ce programme.
Je vais maintenant donner la parole à M. Tuinema, le président de la coalition, qui fera le reste de la présentation.
Je vais parler brièvement de quelques-unes des solutions que nous proposons. Nous suggérons un programme national de soutien du revenu offrant une flexibilité régionale qui permettrait aux producteurs de céréales et d'oléagineux d'obtenir des revenus à long terme prévisibles et stables. Des programmes compagnons fourniraient une solution à long terme et encaissable aux agriculteurs, un partage des coûts et des risques par le gouvernement et les producteurs et des paiements aux producteurs seulement lorsque le prix mondial moyen des grains tombe sous un prix cible.
La prochaine diapositive montre ce qui se passe au sein du PCSRA et pourquoi il est inefficace pour les producteurs. Ces chiffres ont été compilés de 1999 et 2006 en Ontario. Le tableau révèle que la majorité des fermes, plus exactement 97 p. 100 d'entre elles, ont enregistré des marges de référence à la baisse au cours de cette période. On parle ici de producteurs de céréales et d'oléagineux, et le PCSRA est basé sur des marges de production. Quand les marges déclinent, les producteurs finissent par ne plus recevoir de paiements du PCSRA, alors nous proposons une autre solution. Nous proposons des programmes compagnons. Ces programmes compagnons doivent être élaborés en collaboration avec les agriculteurs, offrir une flexibilité régionale pour répondre aux besoins propres aux agriculteurs locaux et avoir une vocation régionale permettant d'éviter les recours en vertu de l'OMC.
Les avantages d'un programme compagnon sont les suivants : il élimine le gaspillage et l'utilisation ponctuelle des fonds destinés à l'agriculture, et ces fonds cibleraient les agriculteurs qui ont besoin d'un soutien du revenu. En Ontario, cela signifierait un programme de gestion des risques pour le secteur des céréales et des oléagineux. Au Québec, ce programme apporterait un soutien au programme ASRA existant.
Je vais vous présenter quelques-unes des particularités du programme. C'est un modèle axé sur l'assurance. Le financement des programmes de gestion du risque serait assuré par des primes des producteurs et les contributions des deux paliers de gouvernement. Les producteurs contribuent généralement pour le tiers du coût total du financement; les gouvernement fédéral et provincial fourniraient les deux tiers restants, selon une formule de partage 60-40. Les fonds ne seraient versés qu'au besoin et de façon ponctuelle.
L'un des avantages est qu'il offre une solution à long terme et prévisible. La population canadienne dépend de nous pour l'approvisionner en aliments de façon suffisante et sécuritaire. Nous sommes un secteur clé de l'économie canadienne. Ce programme ralentira l'exode des familles agricoles et continuera de contribuer à la prospérité économique des communautés rurales.
Le 19 mars, un budget a été présenté et c'était un pas dans la bonne direction pour les producteurs. Le budget prévoit 600 millions de dollars à la création d'un système de comptes d'épargne. C'est un changement du palier supérieur du PCSRA. Ce sera encore un programme de stabilisation du revenu mais pas nécessairement un programme de soutien du revenu. Les 400 millions de dollars restants serviront à soutenir le coût de production. Il s'agit davantage d'un programme de soutien du revenu pour améliorer le sort des producteurs, mais il doit être offert dans le cadre du programme approprié pour être efficace. Le budget prévoit aussi des fonds incitatifs pour les carburants renouvelables et des changements à l'impôt sur les gains en capital. Tout comme les changements apportés à l'OMC, ce sont cependant davantage des solutions à long terme. À l'heure actuelle, les producteurs ont besoin d'un programme de soutien du revenu.
Le programme reçoit certes l'appui de l'ensemble de la population. La Fédération canadienne de l'agriculture a formulé la déclaration suivante: « La FCA fait sien le principe de programmes compagnons financés par les gouvernements provincial et fédéral qui ont la flexibilité régionale nécessaire afin de répondre aux besoins non comblés par le PCSRA et les autres programmes nationaux de gestion des risques. »
Ils ont également l'appui de l'Agricultural Producers Association of Saskatchewan: « Les programmes compagnons sont des outils qui devraient être utilisés pour égaliser les chances au Canada en ce qui touche les questions régionales sans créer de disparités à l'échelle régionale. » C'est M. Ken McBride qui a fait cette déclaration.
L'UPA du Québec s'est aussi prononcée à cet égard : « Afin de contrecarrer les effets du Farm Bill, le gouvernement fédéral doit absolument rendre disponible les sommes nécessaires au financement de programmes compagnons qui pourraient servir à satisfaire les besoins des régions. » C'est le président, M. Laurent Pellerin, qui a formulé cette déclaration.
La Coalition des producteurs de grains du Québec-Ontario souhaite travailler avec le gouvernement à l'élaboration de programmes de soutien novateurs qui répondent aux besoins diversifiés des producteurs agricoles canadiens.
Merci.
Bonjour, monsieur le président, chers membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes et chers invités. Je vous remercie de nous donner l'occasion de prendre la parole sur la gestion des risques de l'entreprise.
Comme vous l'avez mentionné, je m'appelle Ross Ravelli. Je suis le président des Producteurs de grains du Canada. Je suis un producteur de céréales et d'oléagineux de troisième génération à Dawson Creek, en Colombie-Britannique. Je suis accompagné aujourd'hui par M. Richard Phillips, notre directeur exécutif, à Ottawa.
Producteurs de grains du Canada est une organisation-cadre qui représente de nombreux producteurs canadiens de céréales et d'oléagineux dans les enjeux de politique nationale. Mes collègues agriculteurs de partout au Canada sont peut-être différents de par la taille de leur ferme, la variété des cultures qu'ils produisent et leurs pratiques agricoles en général, mais nous sommes tous confrontés à de nombreux défis communs. Deux de ces défis sont, d'une part, des revenus à la baisse depuis plusieurs années causés par les subventions internationales, ce qui diminue le prix pour les récoltes et, d'autre part, la hausse du coût des intrants. Des prix bas et des coûts élevés se traduisent, au mieux, par des marges bénéficiaires très minces.
Je crois que tout le monde ici est d'avis qu'une exploitation agricole est une entreprise et doit être considérée comme une entreprise. En tant que producteurs, nous devons avoir à notre disposition une variété d'outils de gestion des risques. Nous avons quelques-uns des outils nécessaires; mais il existe quand même certains éléments de risque hors de notre contrôle. Notre production est exposée à des risques tels que les conditions météorologiques, les maladies et les ennemis des cultures. Ces types de risques sont partiellement couverts par des programmes d'assurance-récolte actuels, qui sont d'excellents programmes, mais il semble y avoir une tendance vers une hausse des primes et une réduction de la protection, et ce problème doit être examiné.
Les agriculteurs se sont adaptés aux risques météorologiques en produisant des cultures sur une plus courte saison et des cultures résistantes à la sécheresse et aux maladies et mieux adaptées à leur région. Nous avons rapidement innover grâce à de nouvelles techniques agricoles comme les techniques de travail du sol minimal ou sans travail du sol.
Nous sommes également confrontés à d'importants risques associés aux prix. Le prix des produits, surtout dans le secteur des céréales et des oléagineux, subit les effets négatifs des politiques gouvernementales étrangères sur l'accès au marché et les subventions. Ces mesures gouvernementales étrangères représentent un risque que nous, en tant qu'agriculteurs, ne pouvons pas gérer seuls.
Lorsque nous sommes confrontés à ces subventions étrangères, nous sommes tournés vers des cultures où le marché est plus rationnel et plus fonctionnel, dans l'espoir d'augmenter, quand cela est possible, le revenu du marché. Par exemple, nous avons remarqué une hausse considérable de la superficie ensemencée en canola et en cultures spéciales au cours des dernières années.
Les agriculteurs sont en première ligne pour s'attaquer à tous ces problèmes, et nous devons faire de notre mieux pour nous adapter quels que soient les conditions météorologiques et les marchés déformés auxquels nous sommes soumis.
Compte tenu de l'importance de l'agriculture au pays, les agriculteurs n'ont pas eu à relever ces défis seuls. Au fil des ans, la chaîne de valeur agricole — gouvernements, agriculteurs et industrie privée — ont collaboré pour tenter d'atténuer certains de ces risques, avec plus ou moins de succès.
La réalité pour beaucoup d'entre nous est que le secteur privé a été un chef de file en recherche, en innovation et en mise au point de nouvelles variétés de cultures, de produits à valeur ajoutée, de produits de protection des cultures et d'outils de commercialisation. Des cultures résistantes aux herbicides, des contrats avec prix à terme sur les cultures et les intrants de culture, la création d'équipement permettant de réduire le travail du sol sont quelques-unes des contributions positives que le secteur privé nous ont apportées. Cette créativité et cette innovation sont des éléments clés à notre succès futur.
Les gouvernements ont joué un rôle important et ont aussi connu de nombreuses réussites. L'assurance-production, que j'ai mentionné plus tôt, et le programme d'avances en espèces, que vous connaissez tous certainement, en sont deux bons exemples.
La stratégie des carburants renouvelables qui a été annoncée récemment, de même que d'autres éléments clés présentés depuis peu dans le budget de 2007, ne feront pas de nous des chefs de file mondiaux à ce chapitre, mais nous assureront une industrie canadienne de carburants renouvelables.
Cependant, nous avons exécuté un certain nombres de programmes gouvernementaux qui ont donné des résultats mitigés. Vous connaissez tous sans doute le PCSRA, le CSRN, le RARB et la Loi de stabilisation concernant le grain de l'Ouest, pour n'en nommer que quelques-uns.
Il est indispensable que les agriculteurs, par l'entremise de leurs organisations agricoles, participent le plus tôt possible à la création de nouveaux programmes. Malgré les deux récentes consultations du CSA, les Producteurs de grains du Canada croient toujours qu'il est urgent d'examiner attentivement les besoins du secteur des céréales et des oléagineux.
Les Producteurs de grains du Canada ont fait part de cette idée au , et nous n'avons encore reçu d'engagement ferme de participer à ce processus. J'espère que ce comité se rendra compte de la nécessité et du bien-fondé de cette approche et nous appuiera dans cette initiative.
Pour l'instant, les Producteurs de grains du Canada aimeraient remercier le gouvernement d'avoir annoncé récemment qu'il débloquerait près de un milliard de dollars pour aider les agriculteurs canadiens. Le financement fédéral de 600 millions de dollars pour ouvrir de nouveaux comptes d'épargne à l'intention des producteurs est une excellente nouvelle. Nous savons par expérience que le CSRN était un programme populaire et bien compris; cependant, nous devons nous employer à offrir aux agriculteurs le programme flexible dont ils ont besoin pour accéder à ce fonds et l'utiliser de la façon qui, d'après eux, est la plus profitable à leur exploitation, puis ensuite assumer leurs décisions.
Le paiement de 400 millions de dollars pour aider à assumer la hausse des coûts de production annoncé la semaine dernière et l'engagement à verser 100 millions de dollars au cours des cinq prochaines années sont certes bien accueillis.
J'aimerais maintenant vous faire part de certaines des caractéristiques et des principes des programmes de gestion des risques de l'entreprise que les Producteurs de grains du Canada aimeraient que l'on intègre à tout nouveau programme.
Un programme ne doit pas avoir d'incidence sur la production ni masquer des signaux du marché. Les producteurs devraient pouvoir prendre leurs propres décisions selon ce qui convient le mieux à leur ferme en se fondant sur l'agronomie, les signaux du marché et les outils de gestion des risques dont ils disposent, que ces outils leur aient été fournis par le gouvernement ou l'industrie privée.
Un programme doit être prévisible et encaissable. Il ne fait aucun doute que la plus grande critique formulée à l'encontre du PCSRA a été l'incapacité des producteurs de savoir avec certitude si le programme allait être mis en oeuvre ou non et, dans l'affirmative, quand ils allaient obtenir les fonds.
Nous reconnaissons que les gouvernements provinciaux auront toujours besoin des programmes régionaux. Cependant, nous jugeons qu'il est très important que les fonds fédéraux soient utilisés de sorte que les agriculteurs cultivant différents produits de partout au pays reçoivent le même traitement. Il importe que les programmes fédéraux soient de portée nationale et conçus de manière à minimiser le risque de droits compensateurs. Nos producteurs dépendent largement des marchés exportateurs et assumeront le coût de toutes représailles commerciales prises par des pays étrangers.
Nous sommes en faveur du principe axé sur la marge de référence. Cependant, le programme doit être plus flexible pour tenir compte de la question des produits dont les marges à long terme sont en baisse en raison des répercussions négatives sur les prix attribuables aux mesures prises par des gouvernements étrangers.
Tout programme de gestion des risques de l'entreprise doit entretenir des liens positifs qui encouragent la participation à d'autres programmes, plutôt que des liens négatifs qui réduisent la flexibilité des agriculteurs à gérer adéquatement leurs risques individuels.
En plus de son rôle visant à offrir des programmes de gestion des risques de l'entreprise judicieux, le gouvernement fédéral doit assumer un grand nombre d'autres responsabilités importantes.
Plutôt que de simplement laisser les agriculteurs dépendre du soutien gouvernemental par l'entremise de ses programmes, le gouvernement doit aussi travailler activement à réduire notre besoin de ces programmes. En tant qu'agriculteurs, nous voulons vivre le plus possible du marché et non de l'aide du gouvernement. Le gouvernement ne nous doit rien, mais il nous doit une politique environnementale qui nous donnerait des chances de réussir.
Par conséquent, nous demandons premièrement au gouvernement de négocier activement à l'OMC, et de conclure des ententes bilatérales, au besoin, afin de veiller à ce que les producteurs et les transformateurs de céréales et d'oléagineux aient accès aux marchés qui ne sont pas entravés par des subventions, des obstacles tarifaires ou non tarifaires.
Deuxièmement, nous voulons qu'il aille de l'avant avec l'initiative de réglementation intelligente non seulement pour alléger le fardeau de la réglementation dans notre industrie mais aussi pour raccourcir les délais dont disposent les agriculteurs canadiens pour accéder aux nouveaux produits novateurs.
Troisièmement, nous souhaitons qu'il offre les mesures incitatives nécessaires en matière de recherche et d'investissement en agriculture. C'est indispensable pour veiller à ce que nos producteurs continuent d'être concurrentiels sur le marché international à long terme.
Quatrièmement, notre gouvernement doit faire preuve de leadership en s'attaquant aux problèmes de transport dans l'Ouest canadien.
Finalement, les décisions touchant les nouvelles variétés que nous cultivons et les produits pour les cultures agricoles que nous devons créer doivent être fondées sur des données scientifiques avérées. Dans la mesure du possible, nous devons travailler à uniformiser nos règles avec nos principaux clients et nos concurrents. Tout autre processus entraînera des retards prolongés et un manque d'accès aux nouvelles technologies, ce qui coûtera de l'argent aux agriculteurs. Encore une fois, le gouvernement devra assumer plus de frais en gestion des risques de l'entreprise.
En résumé, nous vous avons présenté nos opinions sur les deux outils de gestion des risques de l'entreprise qui, d'après nous, sont nécessaires au secteur des céréales et des oléagineux, mais aussi sur des mesures concrètes que le gouvernement pourrait prendre pour que les agriculteurs dépendent moins de ces outils, ce qui réduirait en bout de ligne les coûts que doivent assumer les contribuables canadiens. Nous avons certes besoin d'outils de gestion des risques appropriés, mais nous devons aussi réduire et gérer les risques. Les meilleurs programmes de gestion des risques sont ceux que les agriculteurs peuvent gérer efficacement sur leur propre ferme.
Merci. J'ai bien hâte d'entendre vos questions et vos commentaires.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour témoigner devant le comité.
Je voudrais me présenter. Je suis un agriculteur de quatrième génération de Limerick, en Saskatchewan. L'année 2007 marquera la 100e récolte de notre famille sur la ferme, et nous y sommes donc profondément enracinés. Nous cultivons actuellement 5 000 acres, ce qui était autrefois considérée une grande ferme. À l'heure actuelle, c'est probablement une ferme de taille moyenne environ dans notre région du sud de la Saskatchewan. Nous cultivons et traitons des semences contrôlées que nous vendons au détail et en gros à des clients.
Je suppose que je devrais commencer ma déclaration en disant que je vais exprimer le point de vue d'un habitant de l'Ouest. Je suis le président de l'Association canadienne des producteurs de semences depuis deux ans, alors j'ai rencontré des agriculteurs de partout au pays, mais je ne peux me prononcer en leur nom aujourd'hui. Je ne peux pas parler pour le compte de l'industrie de la production animale. Je peux en fait juste parler pour l'industrie des céréales et des oléagineux, ce que je connais le mieux.
Pour ce qui est de l'ACPS, nous comptons 4 000 membres dans neuf provinces du pays. Nous avons près de 1,2 millions d'acres de production de semences contrôlées. Nous faisons la promotion de semences de qualité et de l'amélioration génétique depuis 102 ans partout au Canada. C'était nécessaire il y a 102 ans et, à notre avis, ça l'est encore plus maintenant.
Je veux aborder le sujet un peu différemment des témoins précédents. Je suis conscient qu'il s'agit du Comité de l'agriculture, mais je crois que nous devons reconnaître que d'autres membres du gouvernement et citoyens du pays peuvent se demander pourquoi le gouvernement est chargé de la gestion des risques de l'entreprise. J'estime que le gouvernement est effectivement responsable de la gestion des risques de l'entreprise. Le gouvernement est responsable de la politique agricole au pays et je crois que cela explique en grande partie pourquoi nous avons besoin de programmes de gestion des risques de l'entreprise, en raison de l'échec à long terme de nos politiques agricoles, de l'échec de nos politiques visant à planifier suffisamment à l'avance et à créer un plan positif pour l'agriculture au Canada.
La production agricole varie énormément. Dans l'Ouest plus particulièrement, nous avons des conditions météorologiques extrêmes qui entraînent des risques. Nous devons trouver des façons de gérer ces risques, surtout maintenant que les coûts sont si élevés. L'agriculture est dans une économie monétaire et les coûts sont élevés, alors nous devons être en mesure de gérer les risques météorologiques. Nous avons aussi des fluctuations axées sur les conditions du marché, des risques liés aux coûts. Ces risques sont dans une large mesure presque totalement indépendants de notre volonté, et nous devons les gérer.
À long terme, particulièrement au cours des 10 ou 15 dernières années environ, les agriculteurs ne peuvent concurrencer seuls avec les subventions et les tarifs douaniers d'autres pays. Ce sont des facteurs qui sont totalement hors de notre contrôle. En tant que producteurs, nous nous tournons vers le gouvernement pour obtenir du soutien et des conseils dans la résolution de ces problèmes, dans le processus de l'OMC, ainsi que dans les ententes bilatérales. Les producteurs n'ont pas la capacité d'influencer ces facteurs, alors là encore, c'est la responsabilité du gouvernement. Si ces mesures ne donnent pas les résultats escomptés, il revient au gouvernement d'accepter la responsabilité d'aider à la mise au point d'outils de gestion des risques de l'entreprise.
Comme je l'ai mentionné, je crois que nous avons une politique agricole nationale très fragmentaire et désuète — si nous pouvons effectivement appeler ça une politique agricole. On dirait qu'elle n'a pas changé depuis un siècle: nous réussissons bien dans ce que nous faisons, alors nous allons le faire, et le monde entier accourra à notre porte. Malheureusement, cette façon de penser ne s'applique plus tellement de nos jours et s'appliquera encore moins dans l'avenir. Un énorme travail doit être accompli à cet égard.
La concurrence est très serrée dans le marché international. Un grand nombre de nos concurrents sur le marché international ont été beaucoup plus proactifs que nous. Les États-Unis ont, depuis de nombreuses années, une politique pour avoir des céréales et des oléagineux à bas prix dans leur pays. Cette politique a été mise en place — pas par accident, mais de façon planifiée, à mon avis — pour encourager la production et la transformation à valeur ajoutée. Ils s'en tiennent à ce plan. Ils adoptent une approche différente maintenant avec l'industrie des biocarburants, mais c'est ce qu'ils avaient prévu.
L'UE a une politique pour veiller à ce que ces pays ne connaissent jamais plus de pénuries alimentaires. Pour quiconque connaît l'histoire, vous pouvez vraiment comprendre pourquoi une telle politique est si importante pour ces pays. Ils entendent aussi maintenir les fermes familiales traditionnelles, car la société estime qu'elles sont importantes.
Une autre concurrence sur le marché international à laquelle nous sommes confrontés est la concurrence émergente des nouveaux pays exportateurs. Un grand nombre de ces pays ont des coûts de production inférieurs aux nôtres et ont une efficience en matière de transport que nous n'avons pas. Je crois que nous devons être réalistes et reconnaître nos forces et nos faiblesses.
Je vais passer directement à la question qui nous occupe et parler de la gestion des risques. Quels éléments possédons-nous à l'heure actuelle? En ce moment, nous avons l'assurance-récolte comme outil de gestion des risques de l'entreprise. Nous avons le PCSRA et les programmes ponctuels du gouvernement. C'est ce dont nous disposons, et nous pouvons discuter de ces éléments et d'autres sujets.
En ce qui concerne les problèmes que nous pose le système actuel, l'assurance-récolte ne couvre souvent pas les coûts de production, et c'est un problème. Le système est assez bon. Je crois que la plupart des agriculteurs reconnaissent sa valeur et l'utilisent, mais quand les prix des produits sont bas, le programme ne couvre pas les coûts de production. C'est illogique d'assurer votre maison pour un montant inférieur à ce qu'il vous en a coûté pour la construire, mais c'est ce que les agriculteurs sont obligés de faire avec l'assurance-récolte quand les prix du marché sont bas.
Pour ce qui est du programme du PCSRA, le processus est compliqué. C'est dispendieux, imprévisible et non encaissable. Cela ne veut pas dire de le laisser tomber complètement; il présente certains avantages, mais ce sont là les problèmes, et je pense que vous en avez déjà amplement entendu parler. Le programme est aussi lent pour répondre au faible revenu agricole net. Cela est particulièrement vrai pour les agriculteurs dont l'exercice financier est de janvier à juillet. Si vous avez un exercice financier de janvier à juillet, vous attendez presque une autre année avant de pouvoir remplir un formulaire du PCSRA. Je connais des agriculteurs qui ont été forcés de quitter la ferme; un an plus tard, ils reçoivent leur chèque du PCSRA, et le montant est substantiel. Cette situation est regrettable, et ça ne devrait pas se passer de cette manière.
Un autre problème du PCSRA est qu'il est en fait conçu pour stabiliser les revenus des agriculteurs. La stabilisation des revenus est une excellente idée en temps normal, lorsque les fluctuations de prix et de production sont normales; la stabilisation ne fonctionne pas bien quand il y a une tendance à long terme vers des revenus agricoles nets faibles, et lorsque cette tendance est en partie attribuable à l'octroi de subventions par nos concurrents de même qu'à nos coûts de production supérieurs. La situation s'est vraiment aggravée par l'élimination du taux de fret du Nid-de-corbeau. Cela a énormément amoindri le revenu net annuel des agriculteurs dans l'Ouest canadien.
Les producteurs de grains ont des besoins uniques. Je devrais m'expliquer. Nous avons certains besoins particuliers différents de ceux des agriculteurs commerciaux.
Nos coûts de production sont considérablement plus élevés. Le coût des intrants, plus particulièrement pour l'acquisition de semences souches, de semences du sélectionneur et de nombreux éléments que nous utilisons dans nos méthodes de production est considérablement plus élevé par rapport au prix demandé par les agriculteurs pour leurs produits. Cela représente aussi un risque énorme pour nous. Nous sommes exposés à beaucoup plus de risques liés à la commercialisation que les agriculteurs. Nous assumons les risques liés à la qualité. Nous sommes préoccupés par les niveaux de germination et de maladie, ce dont les producteurs de grains commerciaux n'ont pas à se soucier autant. Nous avons aussi des risques liés aux variétés sur le marché; si nous produisons une culture de semences contrôlées et qu'il n'existe aucun marché pour ce produit car le marché ne veut pas de la variété que nous offrons, cela représente un risque considérable pour nous. En outre, il y a le risque lié au type de culture: si le marché opte pour un autre type de culture et que le produit que nous avons n'est pas en demande, alors c'est notre problème.
En ce qui concerne l'orientation future, je crois que l'assurance-récolte est un excellent programme. Les agriculteurs en dépendent; c'est bon pour le but qu'il vise. En temps normal, lorsque les coûts des produits sont raisonnables, l'assurance-récolte peut être efficace pour protéger des risques liés à la production. Chaque année, des ajustements sont apportés à l'assurance-récolte et je crois que le programme est extrêmement utile. Il doit être continuellement modifié.
Nous devons simplifier et améliorer la capacité du PCSRA de répondre aux besoins. Il est bien qu'il reconnaisse la variabilité et la rentabilité de chaque ferme, et donc il récompense les fermes individuellement et leur offre une plus grande protection si elles peuvent montrer qu'au fil des ans, elles ont mérité cette couverture. Je crois que c'est l'aspect positif du PCSRA.
Je crois que la création de comptes d'épargne à l'intention des producteurs ou d'une nouvelle version du programme CSRN sera très populaire auprès des agriculteurs. Cela répond à leur besoin de le contrôler. Ils savent ce dont ils disposent pour les aider en cas de difficultés financières.
À plus long terme, nous devons vraiment examiner notre politique agricole afin d'éviter d'être confrontés à des problèmes. Nous devons être honnête, en tant que pays, et examiner nos forces et nos faiblesses et miser sur nos points forts. Nous devons habiliter les producteurs à être rentables seuls.
Nos agriculteurs ne veulent pas dépendre du gouvernement. Ils sont dans cette situation depuis un grand nombre d'années, et ce n'est pas ce qu'ils veulent. Ils veulent cesser de recevoir des prestations. Ils veulent réaliser des profits et diriger des entreprises rentables. Ils ont toutefois besoin de conseils, comme je l'ai déjà mentionné. Ils ont besoin de l'aide du gouvernement pour mettre en place une politique leur permettant de le faire.
Comme je l'ai dit, nous devons miser sur nos forces. L'une de nos forces est l'innovation. Les agriculteurs au pays sont très désireux d'adopter des approches novatrices. Ils l'ont bien montré par le passé. Nous devons leur offrir davantage de possibilités.
L'un des problèmes est qu'il existe des obstacles à l'innovation au pays. Dans l'exercice de mes fonctions à l'ACPS, j'ai pris connaissance de nombreux de ces obstacles. Le gouvernement peut, au moyen du système de réglementation, tenter de veiller à ce que ces obstacles ne soient pas déraisonnables. Ils sont mis en place pour une raison, mais veillons à ce qu'ils ne retardent pas démesurément l'innovation.
Je vous remercie.
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Pourquoi croyons-nous que des filets de sécurité sont nécessaires? Les filets de sécurité offrent aux producteurs la stabilité dans les marchés des produits extrêmement variables dont nous sommes témoins depuis un certain nombre d'années, surtout dans le cas d'un produit comme le soya, pour lequel le marché ne cesse de baisser. Les prix se sont légèrement améliorés depuis l'année dernière.
De façon générale, les agriculteurs ont accès à divers ensembles d'outils pour gérer les risques associés à la production. Nous ne demandons rien de nouveau; chaque pays possède ces outils. Les producteurs canadiens ont besoin d'un ensemble d'outils semblables aux outils utilisés par les producteurs américains pour pouvoir rivaliser avec eux. C'est particulièrement vrai dans notre industrie du soya régie par des règles de l'ALENA et de l'OMC. Nous avons une frontière ouverte avec les États-Unis, et nos prix étaient autrefois basés sur un prix à la baisse aux États-Unis. Ce n'était pas le prix que les producteurs américains obtenaient; c'était leur prix à l'exportation. De surcroît, les producteurs américains recevaient des subventions et nous, en tant qu'industrie, nous devions leur faire concurrence, d'un agriculteur à l'autre.
Certaines provinces ont de très bons programmes régionaux qui se sont révélés efficaces pour leurs producteurs. Au Québec, ils ont l'ASRA. L'Alberta a le programme de prix garantis au printemps.
Pour ce qui est des filets de sécurité passés et actuels pour l'Ontario, avant 2003, chaque province négociait différents programmes avec le gouvernement fédéral pour répondre aux besoins de ses agriculteurs. En Ontario, nous avions le programme d'assurance-revenu du marché, l'aide à la stabilisation du revenu net et l'assurance-récolte. Il est intéressant de voir qu'on propose de rétablir le CSRN, mais c'est seulement une partie de la solution au problème agricole global.
Après 2003, la politique fédérale a changé à deux programmes nationaux de sécurité: le PCSRA et l'assurance-production. Comme je l'ai mentionné plus tôt, le PCSRA n'est pas efficace pour un programme visant notamment le soya, le maïs et le blé en Ontario. Pour le soya plus particulièrement, le volet de l'assurance-production de notre programme d'assurance-récolte fonctionne relativement bien.
En ce qui concerne les questions actuelles entourant les filets de sécurité, le PCSRA n'est pas efficace pour les producteurs canadiens. Cette inefficacité est principalement attribuable à la ponctualité des paiements fondés sur les déclarations de revenu. Le délai peut aller jusqu'à un an après la déclaration des dommages avant de recevoir les paiements.
Le PCSRA ne cible pas de produits en particulier. Nos programmes doivent être flexibles pour pouvoir atténuer les risques.
Le PCSRA compense les pertes dans d'autres segments de l'exploitation agricole. Quand les agriculteurs de l'Ontario, du Québec ou du Manitoba essaient de diversifier, ils sont pénalisés en raison du revenu de toute l'exploitation agricole.
Des marges de référence à long terme sont en baisse. Un autre problème est la difficulté de prévoir un paiement. En fait, personne ne peut prévoir quand il recevra un paiement dans ce programme.
Quels programmes ont été efficaces pour vous? Essentiellement, les programmes de production spécifique ont fonctionné. Avant 2003, l'Ontario avait un programme d'assurance-production axée sur le revenu du marché. Il fonctionnait bien car il était adapté à chaque région. Il tenait compte des différences dans les récoltes et les marchés. Le marché pour le soya avait tendance à aller dans le sens nord-sud, pas dans le sens est-ouest et diffère de celui du canola. Nous sommes liés ici à la production des États-Unis.
Le soya au Canada n'est pas exporté. Nous n'importons pas et nous n'exportons pas. Notre prix est essentiellement le même que celui des États-Unis, comme je l'ai dit plus tôt, et les agriculteurs américains obtiennent des subventions. Nous devons recevoir le même traitement si nous voulons que notre industrie soit concurrentielle à long terme. Nous avons besoin de programmes de production spécifique qui offrent une flexibilité aux producteurs.
Les filets de sécurité sont une passerelle pour les producteurs alors que le marché prend de l'expansion. À l'heure actuelle, l'industrie de l'éthanol aux États-Unis et son incidence positive sur le marché est un excellent exemple. De nombreuses possibilités en matière de développement de marchés existent et peuvent aider notre industrie dans le futur.
Je cède la parole à Jim.
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Merci, messieurs. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois à cette table, certains plus souvent que d'autres. Cependant, certains d'entre nous à cette table sont ici depuis longtemps, confrontés à cette même question. Y a-t-il un manque d'engagement? Y a-t-il un manque de volonté de comprendre le problème? Quel est le problème? Je pense que c'est une question que je pose à moi-même autant qu'à vous, mais il est certain que nous rencontrons de sérieux problèmes, pour aller de l'avant.
Il y a quelques mois, peut-être 20 ou 22 mois, les producteurs ontariens de céréales et de graines oléagineuses et les producteurs du Québec ont présenté un modèle de gestion des risques de l'entreprise. Je n'ai aucune idée de l'ampleur de la distribution de ce modèle au Canada, mais il se fondait sur des unités et proposait que les producteurs s'engagent à conclure un accord tripartite. Pour une raison ou une autre, cela me paraissait très logique, parce qu'il n'y a pas, me semble-t-il, de programme prévoyant de partenariat tripartite. Je ne pense pas que les producteurs peuvent s'attendre à ce que le gouvernement soit toujours là pour les tirer d'affaire en cas de problème.
Mais le plus gros problème, ce que j'ai fini par comprendre au crépuscule de ma carrière dans ces lieux, c'est que nous devons formellement accepter que la nourriture est une question de sécurité nationale. Il me semble que quelqu'un — peut-être vous, Barry — avait mentionné l'Angleterre et l'histoire en Europe. Les Européens mettent la nourriture au plan de la sécurité. C'est pour eux une question de souveraineté.
Ce n'est pas une question partisane; Il s'agit d'un gouvernement qui s'engage à sécuriser l'alimentation des citoyens du pays qu'il gouverne. Une fois cet engagement pris, il devra trouver les moyens et la volonté de le faire, et je pense que c'est ce qui manque.
Je ne vois pas comment les consultations dans le CSA aboutiront à un résultat positif parce que nous avons affaire à des bureaucrates, à des personnes qui travaillent dans des ministères et qui vont rencontré un certain nombre de personnes triées sur le volet et, à mon avis, cela ne suffit pas du tout. Nous avons traversé le pays plusieurs fois et nous sommes prêt à le refaire. Il se peut que nous vous reverrons. Mais j'ai du mal à voir de quelle façon nous allons, au bout du compte...
Ne pourrions-nous pas nous rencontrer et trouver une solution une fois pour toutes? Le PCSRA — existera-t-il? Le voulons-nous? Nous sommes revenus en quelque sorte à l'ancien programme CSRN, mais quand les producteurs n'ont pas d'argent, comment pourront-ils avoir des montants égaux à ces sommes?
Nous sortons de quatre années de prix faibles et il n'y a pas d'argent. Quel pourcentage du 1,5 milliard de dollars promis en 2006-2007 a été versé? Quel est le montant de la réserve pour éventualités des années 2003, 2004 et 2005? Nous l'ignorons. Je pense que les producteurs ont le droit de savoir quelles sommes ont été prévues pour eux et celles qu'ils devraient recevoir. Mais nous ne le savons pas, nous sommes toujours dans l'incertitude. Nous ne savons pas si l'on utiliser les fonds de l'an dernier, ceux de cette année ou ceux de l'année prochaine.
Aussi, je suis perdu et probablement plus déconcerté en ce qui concerne la voie que nous devons suivre, mais j'aimerais que vous me dites s'il existe au sein de l'industrie la volonté d'aller ensemble de l'avant? Est-ce possible? Pouvez-vous réunir les cultivateurs de céréales et de graines oléagineuses et les éleveurs pour résoudre un problème, le renvoyer au gouvernement, si le gouvernement prenait l'engagement de finalement mettre quelque chose sur pied et de régler la question une fois pour toutes?
C'est ce que nous avons essayé de faire il y a environ sept ou huit ans et nous avons récolté le PCSRA. Nous avons essayé de tout faire pour tout le monde, ça n'a rien donné. Nous y revenons aujourd'hui. D'une certaine façon, nous avons apporté quelques améliorations, mais je pense que c'est un peu tard.
J'adorerais parler des chemins de fer, mais je ne pense pas que nous ayons le temps.
Est-ce que j'entends fondamentalement que tout le monde est d'accord pour un programme national, un programme national qui permettrait des programmes compagnons en vertu de certains critères au niveau provincial, tant et aussi longtemps qu'ils ne causent pas des problèmes à l'OMC, faute d'une meilleure façon de l'exprimer? Je pense que c'est fondamentalement ce que j'entends.
Deuxièmement, en ce qui concerne nos programmes nationaux, quelqu'un a dit que tout cela se résumait à de l'argent. Je crois que c'était vous, Barry. Mais en ce qui a trait à nos programmes nationaux, devons-nous avoir des niveaux de soutien en fonction du produit qui sont équivalents à ceux des États-Unis pour que notre industrie puisse progresser?
Il y a un problème en ce qui concerne notre programme agricole dans son ensemble. Il n'y a aucun doute là-dessus. Vous êtes puni pour faire de la diversification. Pour vous donner un exemple, un agriculteur pourrait faire l'élevage du porc et la culture de la pomme de terre et il pourrait avoir des voisins de chaque côté de lui qui n'ont qu'une seule de ces deux productions. Ces derniers obtiendraient des versements mais pas lui, parce qu'il se subventionne lui-même. Cela ne semble pas vraiment juste.
Je suppose que la question est la suivante: est-ce que les niveaux de soutien doivent être relativement équivalents à ceux des États-Unis en fonction du produit?
Troisièmement, lorsque vous répondrez, pour se rattacher à cette question, est-ce que l'assurance-récolte devrait être rendue obligatoire? Si vous allez participer à ces programmes de sécurité, est-ce que cela devrait être rendu obligatoire, oui ou non?
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Merci, monsieur le président. Nous approchons de la fin et je vais tenter d'être bref.
En tant que membres du comité, nous continuons probablement d'être confus. Tous les ministres de l'Agriculture font des annonces importantes, et les agriculteurs arborent un grand sourire et publient des communiqués de presse pour dire que tout va bien; pourtant, presque tous les secteurs qui défilent devant le comité viennent nous dire qu'il n'y a pas suffisamment d'argent, qu'ils ont eu une mauvaise année et qu'ils ont besoin de plus d'argent.
Les questions posées par Barry portaient sur l'argent et combien d'argent est nécessaire. Je sais, monsieur le président, que nous n'avons pas le temps d'avoir une réponse aujourd'hui, mais si chacun de ces secteurs pouvait faire parvenir un rapport à la greffière du comité indiquant combien d'argent il estime avoir reçu, en tant que secteur — disons au cours de l'année 2004-2005 — et combien d'argent il aurait besoin en 2008, cela permettrait peut-être d'indiquer une valeur en termes de ce que...Vous savez, nous avons des producteurs de porcs, nous avons des niveaux de succès très différents en agriculture. Ce qui me préoccupe, c'est que lorsque nous entendons des rapports pessimistes comme ceux-là, nous nous demandons quel est votre avenir? Qui voudrait joindre les rangs de votre industrie? Que vaudront vos fermes si cela continu?
Ross, je sais que dans votre exposé vous avez dit dans quelle mesure l'éthanol sera un facteur important. Je ne crois pas nécessairement que les agriculteurs américains ont fait aussi bien que cela au cours de la dernière décennie. Il y a eu beaucoup de difficultés au niveau de la ferme aux États-Unis également.
Si vous étiez des pêcheurs, vous ne viendriez pas devant nous pour vous plaindre qu'il y a trop de poissons, pas assez de poissons ou que les poissons ne valent pas suffisamment d'argent. Les pêcheurs se présentent devant les comités parlementaires pour parler de l'infrastructure dont ils ont besoin pour que leur pêcherie fonctionne. Les agriculteurs n'ont pas tendance à faire cela, mais je sais que quelqu'un a fait allusion ici aux chemins de fer. Vous avez fait allusion aux autoroutes; vous avez probablement fait allusion aux installations d'entreposage et à toutes ces autres choses que le gouvernement pourrait avoir en termes d'infrastructures. Mais le fait d'investir directement au niveau de la ferme nous crée des problèmes à l'OMC.
Probablement que vous voulez tous répondre, mais j'ai promis à mon collègue ici au moins une minute. Peut-être pourriez-vous donner une réponse très courte. Où allons-nous aller? Pourquoi sommes-nous en train de sourire comme si c'était il y a un mois, le 6 mars — moins d'un mois — que l'on a annoncé autant d'argent? Est-ce que l'argent est vraiment là?
Les gens parlent de vieil argent, d'argent neuf, d'argent qui pourrait avoir été dépensé il y a un certain temps avant, mais est-ce que cet argent vous parvient? Pouvez-vous nous donner un rapport concernant votre secteur? Combien d'acres exploitez-vous? Voudriez-vous 25 $ l'acre? Voulez-vous 50 ¢ le boisseau? Que devraient faire les gouvernements pour satisfaire aux exigences nécessaires pour que vous ayez une activité agricole rentable?