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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier le comité de m'avoir invité à lui adresser la parole aujourd'hui.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, j'en suis à mon deuxième mandat à la tête de la CCS. J'ai accepté le défi de diriger l'organisation durant cette période aussi cruciale que controversée, parce que j'estime pouvoir contribuer de manière positive aux activités et aux efforts de commercialisation de la CCS. Je crois en la CCS. Je crois à l'important rôle qu'elle joue en ce qui a trait à maximiser les recettes des agriculteurs. Je crois au rôle de la CCS comme important fournisseur de blé, de blé dur et d'orge dans le marché mondial des céréales.
J'ai mentionné lors de ma nomination mon intention de ne pas me mêler du débat politique entourant la vente par comptoir unique. Ma priorité, en tant que président-directeur général par intérim, devait être et a été jusqu'ici, de vendre le grain et de veiller au fonctionnement harmonieux de l'organisation. Je n'ai pas dérogé à cet engagement et je n'y dérogerai pas aujourd'hui. Toutefois, lorsque de l'information erronée au sujet de la performance de la CCS se retrouve sur la place publique, j'estime qu'il est de mon droit et de mon devoir de rectifier cette information. Un exemple de ce type d'information erronée c'est la relation d'affaires entre la CCS et l'Algérie, et à ce que je comprends, c'est pour cette raison que j'ai été appelé à comparaître devant vous aujourd'hui.
Plusieurs parties, y compris des députés de la Chambre, ont récemment déclaré publiquement et dans des documents que la CCS a vendu du blé dur à des prix inférieurs à ceux du marché. Cette information est fausse et semble avoir eu pour source des documents diffusés par l'organisme américain U.S. Wheat Associates, un détracteur de longue date de la CCS.
Les administrateurs de la CCS ont régulièrement accès aux données détaillés sur les ventes réalisées par l'organisation. Ce processus permet aux administrateurs de voir par eux-mêmes que la CCS obtient réellement une juste valeur marchande comparativement à ce que reçoivent ses concurrents sur le marché international. Le mandat de la CCS consiste à maximiser les recettes au profit des agriculteurs et à établir et maintenir des rapports durables avec ses clients du monde entier. En exerçant une surveillance continuelle sur les ventes, le conseil d'administration est à même de savoir si la haute direction de la CCS respecte bien ce mandat.
Je tiens à affirmer de manière non équivoque que les ventes de blé dur à l'Algérie ont été réalisées à des prix concurrentiels par rapport à ceux du marché, donc à des prix qui ne représentent pas du bradage. Notre client, l'Office Algérien Interprofessionnel des Céréales, ou OAIC, a confirmé cet état de fait, comme le confirment aussi les rapports de vente régulièrement examinés par les membres du conseil d'administration.
La CCS a également été accusée de vendre du grain à rabais par rapport au prix que les producteurs de l'Ontario obtiennent. Certains ont dit que, à la fin de janvier, un producteur de l'Ontario qui vendait du blé de force roux de printemps à 13,5 p. 100 de protéines recevait 5,50 $ le boisseau alors qu'un agriculteur des Prairies qui vendait du blé CWRS no 1 touchait autour de 4,40 $ le boisseau en prix final au compte de mise en commun, soit 1,10 $ de moins. Cette information a pour effet d'insinuer que la performance de la CCS est insatisfaisante. Toutefois, cela est faux, en raison de plusieurs erreurs induites dans la comparaison.
Pour commencer un prix comptant, le prix en Ontario, est comparé à un prix du compte de mise en commun qui correspond aux Perspectives de rendement publiées par la CCS. Cette comparaison est trompeuse. Le prix du compte de mise en commun est par définition une moyenne des prix obtenus au cours de l'ensemble de la campagne agricole. Dans un marché haussier, comme celui que nous avons connu jusqu'ici au cours de la campagne agricole courante, les prix comptants sont toujours plus élevés que les prix au compte de mise en commun. La CCS vend-elle le blé au « prix fort » de l'Ontario et remet-elle l'argent de ses ventes aux agriculteurs? Oui. En fait, les prix perçus par la CCS sont encore plus élevés.
La source du prix comptant de 5,50 $ le boisseau n'est pas dévoilée, mais il est à peu près certain qu'il s'agit d'un prix coté à une meunerie ontarienne ou à proximité. Une comparaison de prix appropriée s'appliquerait donc, par exemple, à du blé de Saskatchewan rendu à une meunerie de l'Ontario. Le 5 février, la CCB offrait aux meuneries de l'Est du blé CWRS no 1 à 13,5 p. 100 de protéines pour 230,47 $ la tonne à Thunder Bay. Si on ajoute à cela des frais de transport de 25 $ la tonne de Thunder Bay à la meunerie, le prix rendu représenterait 255,47 $ la tonne ou 6,95 $ le boisseau.
La véritable comparaison se situe donc entre 5,50 $ le boisseau au producteur de blé de force roux de printemps en Ontario et 6,95 $ le boisseau au producteur d'un même blé en Saskatchewan. Par conséquent, la réalité est complètement à l'inverse de ce que l'article soutenait.
Ce prix de 6,95 $ le boisseau s'ajouterait aux paiements du compte de mise en commun que les agriculteurs de l'Ouest reçoivent pour le blé vendu tout au long de la campagne agricole 2006-2007. Toutefois, si l'agriculteur décide de fixer le prix de son blé au moyen d'une des options de paiement au producteur offertes par la CCB, il ou elle pourrait bloquer le prix aux alentours de 240 $ la tonne — départ Saskatchewan, ce qui représenterait un prix approximatif de 5,20 $ le boisseau.
Pour rendre la comparaison encore plus proche de la réalité, il faudrait ajuster le prix offert à l'agriculteur ontarien en déduisant les frais de transport, de nettoyage et de chargement en silo. Ainsi, le prix coté de 5,50 $ le boisseau se convertirait en fait en un prix départ ferme très voisin du prix comptant pouvant être obtenu par le biais de la CCB, et ce malgré l'énorme handicap que les producteurs des Prairies doivent surmonter comparativement à leurs homologues de l'Ontario, à cause de l'éloignement du marché de l'Est.
Les déclarations erronées au sujet des prix de vente de la CCS et de ses rapports avec l'un ou l'autre de ses clients nuisent à notre capacité commerciale et nuisent par conséquent aux agriculteurs de l'Ouest canadien. Il s'agit d'un enjeu commercial qui passe avant le débat politique. Et je crois très fermement, comme l'ensemble du conseil d'administration de la CCS d'ailleurs, que toute critique au sujet de la CCS devrait être fondée sur des faits et non sur de vagues insinuations diffusées par les concurrents du Canada.
La commercialisation du blé, du blé dur et de l'orge des Prairies est une activité purement commerciale, caractérisée par une concurrence féroce, et à la CCS nous croyons que les intérêts financiers des agriculteurs doivent passer en premier. J'espère sincèrement qu'à l'avenir, des efforts seront faits pour vérifier les renseignements de cette nature auprès de la CCS avant de les utiliser et de les diffuser. Quelle que soit la controverse politique qui entoure le mandat de vente par comptoir unique de la CCS, cela ne devrait pas empêcher le flux d'information exacte entre la CCS et le gouvernement fédéral.
J'aimerais maintenant faire quelques brèves observations au sujet de nos efforts de commercialisation jusqu'à ce jour. Comme vous le savez peut-être, plus tôt cette semaine, la CCS a dévoilé ses projections de prix pour la prochaine campagne agricole à GrainWorld, une importante conférence sur les perspectives de marché. Bien qu'il soit encore très tôt, nous prévoyons que les recettes de l'orge brassicole seront en avance de 30 $ la tonne par rapport aux prix de la campagne actuelle, en raison de l'insuffisance de l'approvisionnement et de la vigueur de la demande. Les prix du blé dur et du blé meunier de haute qualité sont également en hausse par rapport à ceux de la campagne actuelle.
Peu après avoir été nommé dans mon poste, j'ai informé les agriculteurs que la CCS était en avance par rapport à ses objectifs de commercialisation de blé et d'orge. Je suis heureux de pouvoir confirmer que c'est encore le cas. Toutefois, notre capacité à honorer les engagements contractuels que nous avons pris avec les clients est gravement menacée. Je m'en voudrais de ne pas informer le comité ici présent de la problématique à laquelle nous sommes confrontés par suite de la grève du CN, laquelle a exacerbé les difficultés d'acheminement du grain survenues sur les lignes ferroviaires du CN et du CP.
Les agriculteurs étant captifs des deux grandes compagnies ferroviaires au Canada, tout important retard dans le réseau a souvent pour effet de contraindre les agriculteurs à payer des pénalités, dès lors que le chargement des navires est retardé. Pendant la grève actuelle, les agriculteurs payaient des centaines de milliers de dollars par jour. Par contre, ce qui ne figure pas sur une ligne distincte dans notre rapport financier, c'est le tort que ces retards causent à la réputation des agriculteurs comme fournisseurs fiables d'un produit de haute qualité pour lequel ils sont si bien connus.
Lorsque la grève du CN a débuté, nous avons aussi pressé le gouvernement d'intervenir et d'imposer une loi de retour au travail. Lorsque nous faisons de telles requêtes, nous ne crions pas au loup. Les interruptions de travail telles que celle que nous venons de connaître, ainsi que les retards qui s'ensuivent lors du retour à la normale des activités de transport, sont intenables pour les agriculteurs. Il faut absolument que le gouvernement examine sérieusement ce problème.
Monsieur le président, voilà qui conclut mes observations. Merci de votre attention.
Je suis maintenant à votre disposition si vous avez des questions.
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Merci, monsieur le président.
Les agriculteurs canadiens de l'Ouest demandent seulement les mêmes avantages que les agriculteurs du reste du pays. Le comité a travaillé fort sur certains de ces dossiers pour les leur accorder. Je pense à la recommandation que nous avons formulée dans notre rapport, il y a quelques mois, au sujet de KVD. C'était intéressant parce que c'était pertinent. L'autre jour encore, nous avons reçu un rapport de la Saskatchewan où les sélectionneurs disent qu'il faut que le projet aille de l'avant faute de quoi ils pourraient aussi bien laisser tomber leurs programmes de sélection. Le comité a donc fait du bon travail dans ces domaines. Nous avons tous travaillé fort dans l'intérêt des agriculteurs.
Une chose que nous croyons importante pour les agriculteurs, c'est le droit de commercialiser leurs propres produits. Nous avons travaillé longtemps et durement pour les agriculteurs canadiens de l'Ouest, pour essayer de leur apporter cette liberté.
Je voudrais parler un peu de ma propre histoire. Je suis un agriculteur de l'Ouest. Nous exploitions la terre au début des années 90. Un automne, à cause du gel, notre grain de bonne qualité est devenu juste bon pour le fourrage. La Commission du blé nous informés qu'elle ne pouvait pas nous prendre notre grain. Nous avons donc commencé à chercher un endroit où nous pourrions le commercialiser. Nous avons pu trouver, à Great Falls, une des grandes compagnies d'élévateurs qui était prête à nous acheter notre récolte. Nous avons commencé à prendre des dispositions pour lui faire traverser la frontière. Pour pouvoir le faire, nous avons dû nous soumettre à la procédure de rachat de la Commission du blé. Vous devez donc fournir à la Commission des renseignements sur vos ventes. Nous l'avons fait. L'acheteur des États-Unis nous a alors téléphoné pour nous dire qu'il n'avait plus besoin de notre grain, car il avait trouvé un moyen plus économique d'en obtenir. Nous avons vu des camions quitter nos propres élévateurs, nous les avons suivis de l'autre côté de la frontière et nous les avons se faire décharger aux États-Unis. Le prix que nous avons obtenu était d'environ 80 ¢ de moins le boisseau que celui que nous avions négocié nous-mêmes.
Devant ce genre de situation, les agriculteurs ont cmommencé à comprendre qu'ils pourraient commercialiser leur grain aussi bien que qui que ce soit d'autre. Dans notre région, cela les a incités à se lancer également dans toutes sortes d'autres cultures. Avant, nous cultivions uniquement du blé et du blé dur. Je dirais que maintenant, notre production est d'environ 50 p. 100 de blé et de blé dur et 50 p. 100 de cultures spéciales. Nous faisons pousser à peu près n'importe quoi.
Je ne connais pas les chiffres. M. Arason a dit aujourd'hui que nous devrions lui faire confiance. Cela fait longtemps que la Commission canadienne du blé nous dit que nous pouvons nous fier à ses chiffres et que tout va bien. Je connais seulement les chiffres pour certaines ventes et je sais que les agriculteurs ne touchent pas le plein montant.
Ces dernières années, notre politique a été claire: nous voulons laisser le choix aux agriculteurs canadiens de l'Ouest. Nous n'avons aucunement l'intention d'éliminer la Commission canadienne du blé, malgré les discours que vous avez pu entendre. Certains prétendent que la Commission ne peut pas fonctionner avec un système facultatif et que c'est tout simplement impossible. Je voudrais vous lire une lettre que quelqu'un m'a envoyée. C'est une personne qui connaît bien le sujet.
Il est difficile de savoir que penser des affirmations de la CCB selon lesquelles cette agence de commercialisation ne peut pas survivre sans monopole. Apparemment, ou bien elle manque de sincérité, ou bien elle est incompétente ou ignorante. Elle manque de sincérité si elle sait ce qu'il en est vraiment; elle est incompétente si elle n'arrive pas à voir la réalité en face ou elle est ignorante si elle ne sait pas que les agriculteurs des Prairies ont déjà réussi cet exploit dans les années 20.
Dans les années 20, les agriculteurs n'avaient pas de télécopieurs, pas de téléphones cellulaires, pas d'ordinateurs et pas d'Internet. Ils n'avaient pas de routes asphaltées, pas de gros camions céréaliers, et… pas de remorques super B. Ils ne possédaient aucun terminaux, aucune voie ferrée et aucun élévateur. Pourtant, dans ces conditions, ils ont décidé de constituer une coopérative du blé à participation facultative connue sous le nom de Syndicats du blé des Prairies.
Les agriculteurs ont affronté et surmonté dans les années 20 les difficultés que la CCB déclare insurmontables.
Pas d'élévateurs? Pas de terminaux? Pas de problème. Les propriétaires d'élévateurs se sont rendu compte qu'ils manqueraient des bonnes affaires s'ils levaient le nez sur ces syndicats. Des ententes ont été conclues pour transporter leur grain.
Les prix du marché libre étaient plus élevés que les prix de la coopérative? Pas de problème. Les contrats pluriannuels ont apporté la solution. Et lorsqu'ils ont été contestés devant les tribunaux, ces contrats ont été validés. Les agriculteurs des Prairies ont confronté et résolu tous les problèmes, les uns après les autres, dans les années 20.
C'est seulement sous l'effet du crash du marché boursier en 1929 et de l'effondrement du prix des denrées, auquels se sont ajoutées les mauvaises décisions commerciales de la direction que les syndicats ont fait banqueroute et qu'il a fallu les renflouer… Jusque-là, ils avaient pris de l'expansion et commercialisé plus de la moitié des récoltes de blé des Prairies. C'était un système de coopératives facultatives qui fonctionnait bien.
Voici ce que déclare Vernon Fowke, dans son ouvrage intitulé The National Policy and the Wheat Economy:
Les syndicats du blé représentaient, pour la commercialisation du blé canadien, une solution de rechange au système de libre marché qui appartenait aux producteurs et qui était administrée par eux. C'était les premières coopératives du genre pour le commerce du grain canadien… De 1923 à 1931, le marché libre a continué à concurrencer les syndicats pour la vente du blé canadien.
Je dirais qu'il est malhonnête de prétendre que la Commission du blé ne peut pas survivre en tant qu'agence de commercialisation du blé à participation facultative. Cela a déjà été fait avec succès. Si la Commission du blé n'est pas capable de faire aussi bien que les agriculteurs dans les années 20, je dirais qu'elle a vraiment un problème.
Nous avons décidé de donner le choix aux agriculteurs. Pour ce faire, le ministre a organisé un plébiscite comportant trois questions bien claires. Je crois que chaque agriculteur comprend ces questions. Elles sont très semblables à celles que posent les enquêtes de la Commission canadienne du blé. Par conséquent, lorsque la CCB fait ses enquêtes, elle…
Nous avons organisé un plébiscite comportant trois questions claires. Les agriculteurs comprennent ces questions, car ce sont pratiquement les mêmes que celles que la Commission du blé utilise pour ses propres enquêtes. Ces questions sont les suivantes. Voulez-vous que la Commission du blé commercialise la totalité de votre orge? Voulez-vous un système qui vous laisse le choix pour le vendre, la Commission étant l'un de ces choix? Voulez-vous un système qui n'autorisera pas la Commission du blé à commercialiser l'orge? Nous avons envoyé ces questionnaires et les gens commencent à nous les retourner. Il est évident qu'ils désirent participer à ce plébiscite.
Je devrais souligner que la Commission canadienne du blé est une entité du gouvernement. Elle existe grâce à une loi du gouvernement. Ce fait nous a été rappelé lorsque M. McCallum a posé à la Chambre une question dans laquelle il décrivait la Commission du blé comme une entité du gouvernement. Il est donc assez clair que même les libéraux le comprennent.
Les agriculteurs et les autres savent que la Commission du blé doit son existence à une loi du gouvernement, la Loi sur la Commission canadienne du blé. Une bonne nouvelle pour les agriculteurs est qu'à compter du 1er avril, les dispositions concernant l'accès à l'information s'appliqueront à la Commission canadienne du blé. Je sais qu'un tas de gens attendent ce jour car, dans certaines régions, ils pourront enfin découvrir ce qui s'est passé derrière le voile de mystère dont la Commission s'est entourée.
Nous estimons que la Commission du blé a pour rôle de vendre du grain et non pas de faire de la politique. Nous espérons que c'est ce qu'elle fera à l'avenir.
Il a été question, aujourd'hui, de l'Algérie, et je voudrais en parler un peu, car M. Arason n'a pas tout dit à ce propos. Ce n'est pas U.S. Wheat Associates qui a amené le sujet sur le tapis. Tout ce débat concernant le prix du grain vendu à l'Algérie résulte d'un article publié le 17 décembre 2006 dans le journal algérien La Liberté. Je peux vous en fournir des exemplaires. Cet article provient du site de la Commission canadienne du blé qui en a fait la traduction. Je voudrais simplement vous en lire un extrait.
Selon le directeur général, Mohamed Kacem, de l'OAIC, si l'Office a choisi le Canada comme fournisseur exclusif, c'est à partir d'un certain nombre de facteurs objectifs qui signifient, et je cite:
L'Algérie a tout à gagner de ses relations bien établies qui sont bâties sur la confiance. C'est le gouvernement canadien qui garantit la qualité du produit étant donné qu'il effectue les contrôle de qualité, en soulignant que les prix de vente à l'Algérie sont soigneusement étudiés étant donné que notre pays obtient des prix préférentiels, ce qui lui permet d'économiser des dizaines de dollars la tonne. De plus, le contrôle de la qualité permet à l'Algérie d'économiser plus d'un dollar par tonne transformée
Plus loin, on peut lire:
Néanmoins, les avantages de faire affaire avec le Canada ne s'arrêtent pas là: selon Kacem, le Canada apporte également une assistance technique sous la forme d'une formation dispensée aux cadres de l'OAIC et du secteur agricole. En outre, le fournisseur canadien paie les frais de chargement et offre des facilités de paiement.
Et les paroles suivantes sont citées directement: « Aucun autre pays ne nous offre ces avantages ». Il est évident que les Algériens obtiennent des conditions spéciales.
Nous devons reconnaître quatre choses: tout d'abord, que l'Algérie obtient des conditions spéciales, car c'est ce qui ressort clairement de cet article; deuxièmement, que ces conditions spéciales lui font économiser « des dizaines de dollars la tonne »; troisièmement, en plus du prix spécial qu'elle obtient, la Commission du blé lui paie les frais de chargement; quatrièmement, le Canada est le seul pays à lui offrir ces conditions.
Je crois que les agriculteurs doivent en être informés. Apparemment, c'est une bonne affaire pour l'Algérie, mais ce n'est peut-être pas aussi avantageux pour les agriculteurs des Prairies. Néanmoins, ces derniers n'ont aucun moyen de le savoir. Comme les chiffres sont cachés, il nous est impossible de savoir si c'est une bonne affaire ou non.
J'ai été frappé de constater que les clients étrangers de la Commission du blé s'empressent de l'appuyer. Quand on voit ce genre de choses, il n'est pas étonnant que les clients étrangers soient pour le statu quo. À mon avis, en tant que producteur canadien de l'Ouest, c'est une raison de plus pour laisser aux agriculteurs le choix de passer par la Commission ou non.
Je pense que je vais m'arrêter là, monsieur le président. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions.
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Très bien. J'espère que ce ne sera pas déduit de mon temps, monsieur le président.
Merci, messieurs.
Monsieur Arason, vous vous trouvez devant un dilemme intéressant. Vous êtes le nouveau PDG nommé par le gouvernement pour remplacer votre prédécesseur, qui avait la confiance totale du conseil d'administration élu, mais qui s'est fait congédier par le gouvernement pour avoir été franc et honnête au sujet de la Commission canadienne du blé.
Je dirais, pour vous avoir déjà vu travailler, que nous avons confiance en vous comme PDG.
Les propos que vous avez tenus sont très inquiétants en ce sens que, comme en témoigne la déclaration du secrétaire parlementaire… Vous nous avez dit aujourd'hui qu'un certain nombre de personnes, y compris des députés, ont récemment déclaré publiquement et dans la presse écrite que la Commission canadienne du blé avait vendu du blé dur en dessous des prix du marché, également dans le cas de l'Algérie.
Le bureau du ministre, ce qui inclut le secrétaire parlementaire, vous a-t-il demandé des renseignements et des documents au sujet de votre régime de prix? Je sais que cela doit rester confidentiel pour des raisons commerciales, que cela vous empêche de déclarer publiquement ce que vous avez reçu, mais son bureau a-t-il demandé des renseignements à la Commission du Blé? Ou avez-vous fourni ces renseignements?
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie de vos témoignages.
Monsieur Arason, vous devenez PDG de la Commission canadienne du blé alors qu'on est dans l'oeil du cyclone. Il faut dire que le Parti conservateur du Canada — et l'Alliance canadienne auparavant — avait depuis longtemps déterminé ce qu'il voulait faire de la Commission canadienne du blé.
Je vous rappelle un peu l'historique. Il y a eu une motion de M. Harper, le premier ministre actuel, en 2002, alors qu'il était membre de l'Alliance canadienne. Dans leur plateforme électorale, les conservateurs avaient déjà indiqué ce qu'ils voulaient faire de la Commission canadienne du blé. Il y a aussi eu la nomination de ce groupe de travail au sein duquel on a nommé des opposants à la Commission canadienne du blé telle qu'elle est. Ensuite, il y a eu le décret ministériel qui a empêché la Commission canadienne du blé de justifier son existence et d'assurer sa survie. En outre, il y a eu le projet de loi C-300, de notre ancien président de comité, et le congédiement de votre prédécesseur, M. Measner.
Puis, vous arrivez. Il y a plébiscite. Il va sans dire qu'on a rappelé les premiers bulletins de vote, parce que cela ne s'était pas passé comme on voulait, pour l'orge seulement, et non pas pour le blé.
Vous avez donc été choisi, monsieur Arason. Il doit y avoir une raison à cela. J'imagine que vous êtes favorable à ce que le gouvernement veut faire de la Commission canadienne du blé. Quel est exactement le mandat que l'on vous a confié lorsqu'on vous a embauché?
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Ce n'est pas une critique. C'est une simple observation.
Certaines de vos observations au sujet des PDR et de la plupart des années… Je devrais d'abord préciser que je suis agriculteur, moi aussi, mais que mes 30 ans de carrière agricole ont été placés sous l'égide de la Commission canadienne du blé. Ayant survécu à tout cela — et je dis bien « survécu » — je pense être en mesure, comme M. Anderson, de porter un jugement sur ce que nous avons réellement reçu dans nos fermes pour notre blé et pour notre orge qui est passé par la Commission canadienne du blé. Le prix a rarement été supérieur aux perspectives de rendement annoncées.
J'ai une ou deux questions à propos de ce que vous avez dit. La première porte sur la pertinence de l'argument concernant la vente en Ontario. Il y a, je crois, très peu de blé venant des Prairies qui se retrouve en Ontario. C'est là une brève question qui ne requiert qu'une simple réponse.
Dans votre déclaration, vous avez dit:
Je crois très fermement, comme l'ensemble du conseil d'administration de la CCS d'ailleurs, que toute critique au sujet de la CCS devrait être fondée sur des faits…
Je crois aussi que tout appui apporté à la Commission devrait se fonder sur les faits. Je pense que nous nous en sommes tenus aux faits dans nos déclarations.
Devant le genre de lettres que la Commission a reçues — en réponse à une invitation, j'en suis sûr — je ne peux m'empêcher de penser que la Commission canadienne du blé a été un excellent vendeur. Moi aussi, j'aime retourner là où j'ai fait la meilleure affaire. Il s'agit toutefois de se demander dans quelle mesure les agriculteurs canadiens ont fait une bonne affaire? Dans quelle mesure ils ont fait une mauvaise affaire?
Je sais que nous ne pouvons pas divulguer ces chiffres. Je voudrais vous poser une question que j'ai posée à Statistique Canada à un comité ce matin au sujet des chiffres qu'elle utilise pour élaborer une stratégie commerciale pour les entreprises canadiennes. J'ai demandé à Statistique Canada: « Quels chiffres obtenez-vous de la Commission canadienne du blé sur ses ventes? Avez-vous des chiffres précis pour planifier le commerce extérieur canadien? » On m'a répondu que Statistique Canada obtenait seulement des chiffres moyens. C'est très insuffisant pour Statistique Canada et très insuffisant pour une industrie à valeur ajoutée.
La question que je vous pose, monsieur Arason, est la suivante. Lorsque vous avez été nommé, la presse a laissé entendre que votre rémunération était plus élevée que celle de votre prédécesseur. Je suppose que vous avez bien su négocier. Pouvez-vous nous dire si c'est exact? Dans l'affirmative, si vous restez à ce poste plus longtemps que vous ne le pensiez peut-être au départ, comment votre rémunération va-t-elle se comparer avec celle de M. Measner?
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Comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a eu de nombreuses études faisant état des divers avantages reliés à l'augmentation des rendements grâce au guichet unique.
Je dirais que toute organisation, que ce soit dans le commerce des céréales ou ailleurs, qui a le contrôle de la chaîne d'approvisionnement est mieux placée pour accroître ses profits au maximum. Je crois que cela va de soi.
À bien des égards, le problème se situe au niveau du prix commun par opposition au prix au comptant. Nous en avons parlé. Je pense que si les prix avaient chuté cette année, les commentaires au sujet des prix communs par opposition aux prix au comptant n'auraient pas été les mêmes. Néanmoins, comme je l'ai dit au début, j'ai pour mission de gérer une entreprise. Je crois que nous vendons à un bon prix pendant toute l'année.
Vous devez espacer vos ventes au cours de l'année. Vous ne pouvez pas être opportuniste étant donné que les clients ne peuvent pas prendre tout votre grain d'un seul coup. Ils ont besoin d'un approvisionnement régulier. C'est ainsi que fonctionne l'industrie du grain, que ce soit pour le canola, le blé ou autre chose.
Je dirais simplement qu'avec les outils que nous avons, nos relations avec nos clients et notre force de vente, nous réussissons à obtenir un bon rendement pour les agriculteurs.
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Merci beaucoup, monsieur Arason et monsieur Anderson pour votre présence ici aujourd'hui.
Monsieur Arason, je voudrais seulement faire quelques observations. Premièrement — je ne sais plus qui vous a posé la question — en ce qui concerne la quantité de blé de l'Ouest qui est expédiée en Ontario, elle est importante.
Je dois mentionner en passant que je suis un agriculteur de l'Ontario et que j'ai vendu du blé, mais c'était il y a six ou sept ans, je crois. L'Ontario vend son blé aux États-Unis à un prix élevé. Il semble presque qu'elle puisse remplacer ce blé avec du blé meilleur marché de la Commission canadienne du blé.
Pour ce qui est de vos propos de tout à l'heure, j'ai lu certains de vos messages aux médias concernant les ventes de blé à l'Algérie et je suppose que vous ne verriez pas d'objection à nous communiquer vos données sur ces ventes, ou du moins à inviter le ministre à le faire.
Il y a une autre question que j'aimerais poser. J'ai été assez intrigué par ce que vous avez dit à propos de votre rémunération par comparaison avec celle de votre prédécesseur. Je n'aurais probablement pas soulevé la question si ce n'est que, généralement, lorsque vous engagez quelqu'un à contrat, pour une courte durée, la rémunération est plus importante pour cette raison, alors que ça semble être l'inverse.
Je serais curieux de savoir à combien se chiffrait exactement le salaire de M. Measner. Je ne sais pas si son poste lui apportait d'autres avantages. Avait-il droit à une automobile? Avait-il droit à une carte de membre dans des clubs de conditionnement physique, des clubs de golf ou ce genre de choses? Je voudrais aussi savoir s'il a obtenu une indemnité de départ et à combien elle se chiffrait.
Monsieur Anderson, vous avez évalué à 20 p. 100 la proportion de gens qui voudraient conserver le guichet unique de la Commission canadienne du blé.
Je ne sais pas où vous avez pris ce chiffre, mais je peux vous dire que de notre côté, nous avons été inondés de lettres. Nous avons vu des sondages d'Ipsos Reid, donc indépendants de la Commission canadienne du blé, de même que les résultats de sondages de la Commission canadienne du blé elle-même. Ils nous révèlent tout autre chose.
En fait, ce qui s'est passé au Manitoba quand la province a décidé de tenir son propre plébiscite sur la question équivaut à mon avis au meilleur des sondages. On constate que la grande majorité des gens désire conserver le guichet unique de la Commission canadienne du blé.
De plus, plusieurs organisations représentant des milliers et des milliers de producteurs agricoles venant de partout au Canada s'insurgent contre la façon de faire du gouvernement actuel en ce qui concerne la commission.
Cette semaine, j'aime bien citer M. Wilson, du Western Producer. Dans l'édition du 22 février de ce journal, il posait une question fort pertinente à mon avis. Il demandait ceci:
[Traduction]
« Qu'adviendra-t-il de la Commission canadienne du blé si elle perd son monopole? »
[Français]
La Fédération canadienne de l'agriculture, qui se réunit à Ottawa cette semaine, disait ce qui suit dans un communiqué:
[...] personne n’a encore présenté de plan viable montrant comment la CCB peut faire la transition et demeurer puissante [...]
On parle ici de l'éventualité où le guichet unique serait aboli.
Il y a en outre l'Union des producteurs agricoles du Québec. Je sais que le fait de savoir que le Québec se préoccupe de cette question chatouille certains de mes collègues et même certains journalistes du Canada anglais. Je pense néanmoins qu'on vous a exposé assez souvent les raisons pour lesquelles on s'en préoccupait.
Il y a deux outils de mise en marché collective importants au Canada: la Commission canadienne du blé et la gestion de l'offre. Les gens de l'Union des producteurs agricoles du Québec nous ont rencontrés, M. , d'autres députés et moi-même, pour nous faire part de l'évolution de ce dossier.
Dans un communiqué de l'Union des producteurs agricoles, on dit ceci:
[...] les agences de mise en marché volontaire – c’est ce que l’actuel gouvernement fédéral veut instaurer en lieu et place de la CCB – finissent invariablement par échouer, puisque les producteurs perdent le rapport de force qui les faisaient bénéficier de meilleures conditions de vente du marché.
C'est un communiqué que je peux te faire parvenir, Ted, si tu le veux. M. ne convient pas des propos de l'Union des producteurs agricoles du Québec.
Monsieur Anderson, j'aimerais savoir si tous ces éléments ne sont pour vous que de la foutaise ou s'ils ont un fondement. Votre gouvernement a le devoir d'expliquer ce qui va arriver si jamais la Commission canadienne du blé devenait un guichet volontaire.
:
Il y a deux choses à considérer. La première est que si nous pouvions ouvrir le marché dans l'Ouest, nous aurions accès à des dizaines d'autres variétés de grain et à de nombreuses autres possibilités de cultiver des produits différents. Voilà pourquoi, je pense que le comité a recommandé de laisser de côté le système KVD. C'est pour que l'Ouest du pays puisse bénéficier des mêmes possibilités que les autres régions. L'Ontario a renoncé à ce système il y a 17 ans et c'est ce qui a permis à son industrie de prospérer.
En deuxième lieu, je dirais que les producteurs de produits biologiques de l'Ouest ont été sérieusement désavantagés à cause de notre système de commercialisation. Jusqu'à cette année, la Commission canadienne du blé n'a pas commercialisé le grain organique. Les producteurs ont vendu eux-mêmes leurs produits, mais ils ont dû ensuite conclure une entente de rachat avec la Commission canadienne du blé avant de pouvoir procéder à la vente. La Commission du blé prélève un droit sans rien donner en échange.
Cette année, cela représente un gros montant. Un producteur de ma région m'a dit qu'au cours des 10 dernières années, les dispositions de rachat lui ont sans doute coûté 1 million de dollars. Il fait pousser du grain organique et il a réussi à le vendre, mais chaque fois qu'il vend un boisseau de grain, la Commission canadienne du blé touche des droits alors que ce n'est pas elle qui l'a vendu.
Cette année, la Commission du blé a décidé qu'elle allait commencer à commercialiser ce grain et a donc choisi un organisme de certification organique pour lancer un projet pilote. Des producteurs organiques m'ont dit qu'ils avaient téléphoné à leurs clients et que ces derniers leur avaient dit que la Commission du blé les avait appelés pour leur dire que cette année, c'est elle qui vendrait le grain. Les producteurs doivent donc s'attendre à concurrencer la Commission. Ils sont prêts à affronter cette concurrence, mais ils ne veulent pas avoir à la payer pour le rachat en plus d'avoir à concurrencer la Commission.
M. Gourde a fait une bonne suggestion et les agriculteurs de l'Ouest aimeraient beaucoup avoir ces possibilités. Le conseil d'administration pourrait faire des exceptions pour le grain organique. Il pourrait accorder un rachat sans frais et délivrer des permis d'exportation. L'agriculture organique n'est pas à ce point développée dans l'Ouest qu'elle risque de menacer la Commission du blé. C'est un domaine dans lequel la Commission pourrait faire preuve de leadership, en ouvrant un peu la porte. Cela donnerait aux agriculteurs l'impression que la Commission est désireuse de travailler avec eux.
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Nous allons examiner le compte rendu et nous verrons comment vous avez géré le temps. Je suis très mécontent de la façon dont cela s'est passé.
J'ai une dernière question à poser au secrétaire.
Il y a quelques années, un comité qui étudiait l'agriculture, a recommandé à la Chambre que nous tenions un vote sur l'avenir de la Commission du blé. Certains d'entre nous autour de cette table étaient membres de ce comité.
Ce qui m'ennuie dans tout cela c'est qu'au lieu de tenir un vote libre, le gouvernement fait comparaître un secrétaire parlementaire devant le comité pour dire que l'un et l'autre s'opposent à la tenue d'un vote. Le gouvernement est-il pour un vote libre sur la Commission du blé ou a-t-il déjà pris la décision de fermer la Commission du blé?
En ce qui concerne son serment d'office, le secrétaire parlementaire pourrait-il nous dire s'il est pour un vote libre qui permettra aux agriculteurs de décider de l'avenir de leurs ventes ou estime-t-il que la Commission du blé devrait cesser d'être l'agence de commercialisation des nombreux agriculteurs de l'Ouest?
David, je trouve inconcevable que vous puissiez témoigner devant le comité en tant que secrétaire parlementaire pour défendre un point de vue personnel au lieu de représenter le gouvernement du Canada.
Monsieur le président, c'est une question très grave que le comité doit résoudre. Peut-il, dans l'exercice de ses fonctions, dire quel devrait être le résultat de ce vote?