:
Merci, monsieur le président.
Je me présente : Diane Carroll, sous-ministre adjointe aux programmes d'emploi, au ministère des Ressources humaines et du Développement social. Je suis accompagnée par Réal Bouchard, du ministère des Finances, et Bill James, également de Ressources humaines et Développement social Canada.
Les personnes qui sont autour de la table vont parler du premier sujet, le compte de l'assurance-emploi et le mécanisme de fixation des taux de cotisation. Nous avons distribué une brève présentation que, en guise d'exposé, je vais parcourir avec vous. D'autres témoins qui sont derrière vont parler de Placement carrière-été.
Les diapositives de la présentation donnent une idée du fonctionnement du compte de l'assurance-emploi dans le contexte de ce programme et donnent un peu d'information sur le nouveau mécanisme de fixation des taux de cotisation qui a été mis en place pendant l'année en cours. Il y a donc un nouveau mécanisme qui établit le taux de 2006.
D'abord, situons le contexte du compte. La plupart des membres du Comité le savent, j'en suis sûre, le compte de l'assurance-emploi fait partie intégrante du cadre financier du gouvernement du Canada. Depuis 1986, il est intégré à ses comptes. C'est dire qu'il ne contient pas d'argent, mais permet de connaître le montant des cotisations recueillies et celui des prestations versées.
Les ressources du compte sont intégrées au Trésor. Si on consacre plus d'argent à l'assurance-emploi, la situation financière générale du gouvernement du Canada s'en ressent. Il y a donc intégration, comme le vérificateur général l'a recommandé en 1986. Comme le programme d'assurance-emploi fait partie intégrante de la politique du gouvernement du Canada, il doit être intégré à son plan de dépenses général.
La page 4 donne quelques renseignements sur le nouveau mécanisme de fixation des taux annoncé dans le budget de 2005. Il respecte les cinq grands principes établis par le gouvernement dans le budget de 2003 : il doit être plus transparent, les taux doivent reposer sur les conseils d'experts indépendants et le produit des cotisations doit correspondre aux coûts prévus du programme. Il faut essayer d'établir le taux des cotisations de façon que les dépenses du programme égalent le montant des cotisations recueillies.
Le mécanisme de fixation doit permettre d'atténuer l'impact du cycle de l'activité économique, et il faut parvenir à une certaine stabilité des taux de cotisation dans le temps. C'est particulièrement important pour les employeurs, car il faut éviter de modifier constamment leurs coûts d'année en année, surtout lorsque l'économie ralentit.
Le mécanisme présenté dans le budget de 2005 tient également compte des nombreuses opinions exprimées par le Comité permanent, qui a étudié toute la question du compte de l'assurance-emploi et de la fixation des taux.
La cinquième diapositive précise les dispositions législatives qui régissent la fixation des taux. Il faut en somme que le ministère des Finances communique à l'actuaire en chef toutes les prévisions pertinentes : les variables économiques de l'année à venir. Le ministère doit fournir ces renseignements au plus tard le 30 septembre de l'année précédente. L'actuaire en chef établit alors un rapport prospectif et vise le point mort, c'est-à-dire que le produit des cotisations de l'année suivante doivent correspondre le plus exactement possible aux prestations versées pendant la même année.
L'actuaire remet un rapport à la commission au plus tard le 14 octobre. La Commission rend ce rapport public et consulte les diverses clientèles. Elle peut tenir de vastes consultations auprès du public, mais les clientèles principales sont évidemment les représentants des cotisants, qui sont les travailleurs, les syndicats et les organisations d'employeurs.
La Commission fixe elle-même les taux au plus tard le 14 novembre. Le gouvernement peut les modifier. La loi dit qu'il peut le faire, au fond, s'il estime qu'il y va de l'intérêt public. Il doit expliquer pourquoi les taux fixés par la Commission sont trop élevés ou trop faibles, compte tenu des prévisions portant sur l'année à venir.
Quant au principe de la transparence, la loi établit des délais, qui sont définis clairement et permettent aux employeurs et aux employés de savoir beaucoup mieux à quoi s'en tenir. Elle garantit que les taux seront fixés beaucoup plus tôt que par le passé. Il est arrivé que cette décision ne se prenne qu'au milieu ou à la fin de décembre, ce qui donnait fort peu de temps aux employeurs pour se préparer à percevoir les différentes cotisations qui s'appliqueraient à partir du 1er janvier. Il est extrêmement important de laisser aux employeurs le battement nécessaire.
Le rapport de l'actuaire en chef est rendu public. L'actuaire en a publié un l'an dernier. Il explique comment il établit les taux. De larges consultations sont prévues, et la Commission doit les diriger. Le gouverneur en conseil peut modifier les taux, s'il en décide ainsi, mais il doit montrer qu'il est dans l'intérêt public de le faire.
Quant au principe d'indépendance, le nouveau mécanisme garantit à la Commission le plein pouvoir législatif d'établir les taux. Pour le faire, elle est tenue de considérer trois grands éléments: le principe voulant que les revenus égalent les coûts du programme; la perspective actuarielle; les points de vue du public et des représentants des deux principales clientèles.
Aux fins du calcul, l'actuaire en chef a une relation fonctionnelle directe avec la Commission. Il est en fait au service de Ressources humaines et Développement social Canada, mais, dans l'exercice de son rôle de fixation des taux, il a une relation hiérarchique directe avec la Commission. La Commission elle-même, pour ceux qui l'ignoreraient, comprend un représentant des employeurs, c'est-à-dire des employeurs dans le milieu des affaires, et un représentant des travailleurs et des syndicats. Le président est également sous-ministre des Ressources humaines et du Développement social. Il s'agit d'une commission tripartite, et ses décisions se prennent par vote majoritaire.
La huitième diapositive porte sur la stabilité des taux. Diverses dispositions législatives garantissent que le taux ne fluctue pas radicalement d'une année à l'autre. La Commission ne peut pas aller au-delà d'un certain changement maximum lorsqu'elle fixe le taux. Elle ne peut le hausser ni l'abaisser de plus de 15 ¢. Pour 2006 et 2007, un plafond a également été fixé : il ne peut être supérieur à 1,95 $. Si le gouvernement décide de substituer son propre taux à celui de la Commission, il est également tenu de respecter ces deux règles.
Pour ce qui est des étapes suivantes, disons que 2006 a été la première année d'application des dispositions sur la fixation des taux. L'an dernier, la Commission a établi le taux de 2006 à 1,87 $, après des consultations auprès des représentants des cotisants. Ce taux correspondait au taux de point mort calculé par l'actuaire en chef, et il constituait une diminution par rapport au taux de 1,95 $ qui s'appliquait à ce moment-là. En 2005, le taux était de 1,95 $ pour les employés, et il a été ramené à 1,87 $. Celui des employeurs est passé de 2,73 $ à 2,62 $. C'était la 12e année consécutive de baisse des taux. En 1994, le taux des employés était de 3,07 $. Il a été ramené à 1,87 $ en 12 ans.
Bien que la Commission consulte ses clientèles pendant toute l'année, le travail de fond de l'actuaire en chef et de la Commission sur les taux de 2007 débutera en septembre prochain. La première étape sera la réception, par l'actuaire en chef, des prévisions économiques du ministère des Finances pour 2007. C'est à ce moment-là que l'actuaire commencera à étudier les taux à recommander pour 2007.
Voilà qui vous donne une idée de la démarche qui est suivie.
Nous pouvons y revenir s'il y a des questions, mais il y aura peut-être tout d'abord le deuxième exposé.
:
Bonjour, monsieur le président. Je vous remercie.
Bonjour aux membres du Comité.
Je suis Donna Achimov, sous-ministre adjointe aux Services aux citoyens et aux communautés, à Service Canada.
Sont ici avec moi Robert Smith, directeur chargé du Programme d'initiatives jeunesse, Julie Lefebvre, de la même direction, et Renata Borysewicz, directrice des stratégies de ciblage à Ressources humaines et Développement des compétences.
Merci de nous avoir invités. J'ai remis à chacun d'entre vous un exemplaire de mon exposé, en anglais et en français. Je vais commencer par un bref survol de ma présentation.
Première diapositive. La présentation vise à faire le point sur l'initiative Placement carrière-été en 2006. Aujourd'hui, je vais donner un aperçu de cette initiative pour les nouveaux membres du Comité, dire un mot de ce qui s'est passé l'an dernier, indiquer les nouveautés de cette année et faire le point sur les Centres Service Canada pour jeunes, deux éléments qui sont liés.
[Français]
Voici un petit aperçu de l'initiative PCE.
Dans le cadre de la SEJ, le programme Expérience emploi été vise à favoriser la création d'emplois d'été pour les étudiants des niveaux secondaire et postsecondaire. Le programme a été créé en appui à la prestation de Placement carrière-été et à l'exploitation de plus de 320 Centres Service Canada pour jeunes partout au pays.
Dans le cadre du programme Expérience emploi été, PCE est une importante composante de la Stratégie emploi jeunesse.
[Traduction]
La diapositive 3 schématise les conditions d'admissibilité. Les objectifs de Placement carrière-été sont d'aider les étudiants du secondaire et du postsecondaire à acquérir pendant l'été des compétences liées à l'emploi et à la carrière dont ils ont besoin au moyen d'un emploi qui les aide à retourner aux études et à les financer.
Pour être admissibles, il faut simplement que les étudiants aient de 15 à 30 ans. Il doivent avoir été des étudiants inscrits à temps plein pendant l'année précédente et avoir l'intention de poursuivre des études à temps plein l'année suivante. Ils ne doivent pas avoir d'autre emploi à temps plein, mais avoir le droit de travailler au Canada et être citoyens canadiens, résidents permanents ou réfugiés.
La diapositive 4 montre que le programme aide chaque année 50 000 étudiants à acquérir une expérience précieuse pendant l'été. Il donne des subventions salariales pour aider les employeurs à offrir des emplois d'été liés à la carrière. Ces subventions peuvent atteindre 50 p. 100 du salaire minimum dans la province ou le territoire pour les employeurs du secteur privé et public, et 100 p. 100 du salaire minimum pour les entités sans but lucratif.
L'expérience offerte par le programme peut durer entre six semaines et un maximum de 16 semaines consécutives chaque été. Au cours de l'exercice 2005-2006, plus de 31 000 accords de contribution ont été signés avec des employeurs, dont la majorité se rattachaient au secteur sans but lucratif.
La diapositive 5 montre que le programme a toujours été lancé en janvier, ce qui donne aux employeurs le temps de présenter leurs demandes. La fin de mars est d'habitude la date limite pour la présentation des demandes, qui sont étudiées en avril et mai. Le programme est appliqué au niveau local; les demandes sont soumises aux centres locaux de Service Canada pour examen, évaluation et approbation, et les accords de placement sont appuyés et gérés au niveau local.
La diapositive 6 traite du rôle des députés, qui sont invités à approuver les projets recommandés de Placement carrière-été. Ils peuvent y participer eux-mêmes, déléguer un adjoint ou s'abstenir de toute participation. Les députés donnent leur aval à la liste des projets recommandés par Service Canada, dont les fonctionnaires approuvent les projets pour financement au nom du ministre.
La diapositive 7 présente le processus budgétaire. Le budget est affecté au moyen d'une formule en deux temps. Un modèle national permet de répartir les fonds entre les régions tandis que le modèle de répartition par circonscription régit l'affectation au niveau des circonscriptions des montants accordés aux régions. La formule repose sur deux variables des données de recensement, comme je l'ai déjà dit: la population des étudiants à temps plein de 15 à 24 ans, et les taux de chômage de ce même groupe.
Diapositive 8. En 2005, on a révisé la formule pour répartir les fonds entre 308 circonscriptions et non plus 301. Nous utilisions les données du recensement de 2001, et l'usage des variables a été la même que les années précédentes. Le recensement de 2001 a révélé dans la démographie des jeunes des changements plus marqués dans certaines régions que dans d'autres. La population des jeunes a notamment diminué dans cinq des provinces de l'Est, tandis qu'il y a eu augmentation dans certaines provinces de l'Ouest. Je propose un aperçu et une ventilation de ces données en annexe A, à la fin de la présentation. La formule révisée a entraîné des changements dans la répartition des fonds aux niveaux des régions et des circonscriptions.
Diapositive 9. Pour atténuer l'impact, Service Canada et Ressources humaines et Développement des compétences Canada ont pris deux mesures précises. D'abord, les affectations régionales ont été maintenues au niveau de 2004. Deuxièmement, aucun budget de circonscription n'a été réduit de plus de 30 p. 100 par rapport à 2004. Les 4,2 millions de dollars qu'il a fallu, en conséquence, ajouter au financement du programme a été trouvé ailleurs dans le ministère. Le budget de 2004-2005 a totalisé 93,3 millions de dollars et celui de 2005-2006, 97,5 millions de dollars.
La diapositive 10 présente une brève mise à jour. Le programme a de nouveau été lancé avec succès en janvier 2006, et la ministre Finley l'a annoncé en mars 2006 à Québec et à Kitchener, en Ontario. Le délai de présentation des demandes a été fixé au 31 mars dans tout le Canada, sauf dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, où il a été repoussé au 7 avril.
La ministre Finley a approuvé le budget de 97,5 millions de dollars pour le programme cette année. C'est le même budget que l'an dernier. Cette année, nous avons reçu plus de 38 000 demandes. L'approbation des projets est en cours, et 320 des centres de Service Canada pour les jeunes, autrefois les CRHC-E, sont en train d'ouvrir leurs portes pour les étudiants d'un bout à l'autre du Canada.
Diapositive 11. Le 16 mai, le rapport du Bureau de la vérificatrice générale sur les subventions et contributions a été déposé au Parlement. Le chapitre 6, consacré à la gestion des subventions et des contributions votées, traite de Placement carrière-été, l'un des six programmes de contribution évalués dans cette étude.
Diapositive 12. RHDCC et Service Canada ont obtenu une note favorable pour tous les éléments du programme évalués dans le rapport de la vérificatrice remis en février 2006. Le système de classement des demandeurs a été jugé plus transparent et objectif que tous ceux qui ont été étudiés par la vérificatrice générale. Le processus d'évaluation du risque servant à établir le niveau de surveillance et les exigences en matière de rapports faites aux prestataires a été jugé rigoureux.
Enfin, le système du programme a des caractéristiques et des contrôles intégrés qui assurent des procédures de responsabilisation et de gestion rigoureuses.
Passons à la diapositive 13. Service Canada continue de chercher des moyens d'améliorer la prestation du programme. Un plan de mise en oeuvre est en place pour automatiser le processus de demande à temps pour le prochain exercice. On prévoit aussi avancer la date limite à compter de 2007.
Nous étudions les opinions de diverses sources pour trouver les moyens les plus efficaces et efficients d'améliorer le service au client et d'assurer une amélioration constante. Nous faisons en ce moment un sondage auprès des participants, employeurs et fonctionnaires de Service Canada sur le terrain. Un examen récemment achevé sur les moyens d'alléger la charge administrative et d'améliorer l'application de l'initiative s'inscrit dans cette démarche.
[Français]
Passons à la page 14. Il y a plus de 320 Centres Service Canada pour jeunes au service des étudiants et des jeunes dans le pays. On élabore actuellement un plan pour améliorer les services offerts par les bureaux afin de mieux répondre aux besoins des étudiants et des jeunes. On s'attend à ce que des améliorations soient apportées dans un proche avenir afin d'inclure une stratégie de services externes à l'intention des jeunes plus complète, conçue pour rejoindre plus efficacement les jeunes dans les collectivités.
[Traduction]
Disons pour conclure que le programme est une initiative extrêmement importante conçue expressément pour aider les étudiants du secondaire et du postsecondaire à acquérir des compétences pertinentes liées à l'employabilité dans leur carrière et faciliter le financement de leurs études. Le fait qu'il fournit chaque année 50 000 emplois d'été intéressants témoigne directement du succès du programme et de sa contribution à l'économie canadienne.
Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
La première question que je vais poser a trait au dossier de l'assurance-emploi. Je vous parlerai ensuite du projet Placement carrière-été.
Lorsqu'on connaît la situation de l'assurance-emploi, on sait qu'au cours des prochains jours — et il y aura d'autres éléments au cours des prochains mois —, un des projets pilotes risque de ne pas être renouvelé, soit celui relatif aux cinq semaines additionnelles dont le but est d'essayer de régler la problématique du trou noir, si on peut dire. On entend dire présentement que ce projet pilote ne sera pas renouvelé.
Au mois d'octobre, on vivra une expérience semblable avec un autre projet pilote. Je ne sais pas dans quelle direction ce projet pilote s'en va, mais je crains qu'il ne soit également mis de côté. Il s'agit du projet pilote sur les modifications au niveau des zones économiques dans certaines régions, entre autres Madawaska et le Bas-Saint-Laurent au Québec.
Avez-vous l'intention ou le désir de trouver des solutions? Le 4 juin, un des projets pilotes se terminera. On entend dire qu'il y aura seulement une évaluation et que les gens seront dans une situation très délicate à partir du 5 juin. Ceux qui ne seront pas capables d'accumuler un nombre suffisant de semaines au cours d'une période de 52 semaines seront dans un trou noir pendant une certaine période de temps.
Prévoyez-vous poursuivre les projets pilotes jusqu'à ce que les évaluations soient faites afin de ne pas pénaliser les gens qui en ont besoin, les familles? Comme on dit chez nous, les bills, il faut les payer. Il faut continuer à payer l'électricité, le loyer, l'hypothèque, l'épicerie. Cela ne fonctionne plus comme dans les années 1930, alors qu'on pouvait acheter à crédit dans un magasin général. Cela ne se fait plus de nos jours. On est en 2006.
Quelle est votre position à ce sujet? Prévoyez-vous poursuivre les projets pilotes?
:
Merci, monsieur le président.
D'abord, je vous remercie pour votre exposé, qui est pour nous un rappel du fonctionnement des deux programmes dont on vient de parler.
Je m'attendais à ce qu'on puisse échanger sur des perceptions, des possibilités, des projets et sur une contribution concrète de la caisse d'assurance-emploi pour aider les gens qui perdent leur travail. Je comprends votre réponse, et vous avez tout à fait raison de dire que c'est une question qui relève de décisions et de volonté politiques. Vous conviendrez cependant avec nous que nous sommes dans une situation tout à fait surréaliste.
Alors qu'on cherche des moyens pour améliorer l'assurance-emploi, ce matin, on entend une dissertation sur l'évolution de la caisse d'assurance-emploi qui nous rappelle, au bout du compte, qu'au cours des 12 dernières années, à chaque année, le taux de cotisation a diminué. D'aucune façon il ne nous est fait la démonstration qu'à chaque année, les conditions pour avoir droit au soutien du revenu pour les gens qui perdent leur travail sont devenues de plus en plus difficiles à remplir.
À mon avis, la principale fonction du gouvernement est de venir en aide à ses citoyens et citoyennes, de réguler le partage des revenus et des moyens dont on dispose. La caisse de l'assurance-emploi, appelée auparavant la caisse de l'assurance-chômage — les termes sont importants —, est une assurance pour ceux qui perdent leur emploi.
Je ne vous fais pas de reproches, car je comprends que vous devez respecter les mandats qui vous sont donnés, mais en 1994, 88 p. 100 des gens cotisaient à l'assurance-emploi et 88 p. 100 des gens étaient assurés de recevoir un revenu s'ils perdaient leur emploi. Aujourd'hui, ce pourcentage n'est que de 39 p. 100. Comment en sommes-nous arrivés là? Est-ce attribuable seulement à la façon dont l'actuaire gère la caisse de l'assurance-emploi? À mon avis, la caisse est là pour les gens.
Ce n'est pas simplement une perception, mais bien une réalité concrète sur le terrain. L'ONU fait une critique très sévère de la façon dont le Canada se comporte par rapport à la caisse d'assurance-emploi et rappelle que seulement 39 p. 100 des chômeurs reçoivent de l'assurance-emploi. Il n'y a pas de quoi pavoiser! On aurait dû avoir ce matin une description exacte de la situation du chômage et de l'appauvrissement des familles.
Monsieur le président, j'aurais aimé pouvoir poser des questions concrètes sur ce qu'on nous a dit ce matin. Ce sont des choses qu'on connaît assez bien. C'est un bon rappel. Je l'apprécie et je vous en remercie, mais quand on nous dit que la Commission d'assurance-emploi est représentative des gens qui contribuent à la caisse, il y a de quoi rire.
Le représentant des employeurs et le représentant des employés nommés par le ministre, et les représentants du gouvernement consultent qui? Les véritables consultations, on les a faites ici au cours des deux dernières années.
On a produit un rapport contenant 28 recommandations, qui ont toutes été rejetées du revers de la main, sans aucune réponse qui soit à la hauteur de la réflexion et du travail effectué par les groupes qui sont venus témoigner ici. Ils avaient pris la peine de se déplacer et ils ont demandé s'ils faisaient encore cela pour rien. À regret, je suis obligé de leur dire que c'est le cas.
Quelques-uns de ceux qui étaient ici au cours des deux dernières années sont d'accord sur ces 28 recommandations et auraient souhaité qu'un éclairage complémentaire y soit jeté pour la gouverne de nos collègues qui sont nouveaux au comité. C'est la raison pour laquelle vous êtes présents ce matin.
Le gouvernement et les personnes qui ont autorité sur vous ont-ils l'intention de mettre en application les 28 recommandations? S'ils n'ont pas l'intention de les mettre toutes en application, lesquelles comptent-ils retenir? C'est la question que je vous pose ce matin. Si je n'obtiens pas de réponse, je devrai tenir pour acquis que nous devrons nous prononcer de nouveau sur les 28 recommandations, sans attendre l'opinion du ministère.
Merci, monsieur le président.
:
M. Lessard le sait peut-être, mais je ne peux pas répondre à la dernière question. Il est évident qu'il appartient au gouvernement de décider s'il accepte toutes ces recommandations ou certaines d'entre elles.
J'aurais deux observations rapides à faire. D'abord, le nombre de chômeurs protégés par le régime. La grande cause de la diminution, ce ne sont pas les modifications du régime d'assurance-emploi, puisqu'il rendait un plus grand nombre de travailleurs admissibles que par le passé. Ce qui s'est passé, c'est que la nature du chômage... Parmi ceux qui n'ont pas d'emploi, il y a un groupe de travailleurs qui ont travaillé, payé des cotisations et perdu leur emploi, et la majorité d'entre eux sont admissibles.
L'autre grand groupe, ce sont ceux qui cherchent un emploi, mais n'ont jamais travaillé auparavant. Il peut s'agir de jeunes, de nouveaux immigrants, de personnes qui ont été très peu sur le marché du travail. Il y a aussi des travailleurs autonomes — on peut se demander s'ils devraient payer des cotisations, mais ils ne le font pas. Il y a de plus en plus de gens qui sont au chômage pendant deux semaines ou moins, parce que, dans de grandes régions du Canada, le taux de chômage est très faible. Celui qui est au chômage deux semaines ou moins n'a pas droit aux prestations, puisqu'il y a une période de carence pour tout le monde.
La question n'est donc pas de savoir si le régime verse des prestations à ceux qui cotisent et perdent leur emploi. On peut soutenir dans ce cas que, effectivement, il le fait.
Il y a une autre question à poser au sujet de l'autre groupe de chômeurs qui n'ont jamais travaillé ou pas beaucoup. Le programme d'assurance-emploi n'est pas conçu à leur intention. Celui qui n'a pas travaillé du tout ou ne travaille pas depuis un an ou le nouvel immigrant n'a pas payé de cotisations ne peut pas avoir droit aux avantages d'un programme destiné à ceux qui en ont payé. Il faut alors demander si nous avons d'autres programmes pour aider ces gens à entrer sur le marché du travail. Avons-nous des programmes pour aider les nouveaux immigrants à trouver un premier emploi, un emploi où ils versent des cotisations? Avons-nous des programmes pour les chômeurs chroniques?
On ne peut pas dire que le régime d'assurance-emploi fait aujourd'hui faux bond à ceux qui versent des cotisations.
:
Merci, monsieur le président.
Honnêtement, je dois vous dire que ne n'avais pas l'intention de vous poser de questions parce que vous ne nous apprenez rien.
Cependant, la dernière réponse que vous nous avez donnée, madame Carroll, est une insulte aux Canadiens et aux Canadiennes, aux travailleurs et aux travailleuses de ce pays! On sait que seulement 32 p. 100 des femmes et 38 p. 100 des hommes se qualifient pour l'assurance-emploi et que le Parti libéral a volé 49 milliards de dollars à la caisse d'assurance-emploi pour équilibrer son budget et ramener le déficit à zéro, et que les conservateurs se sont toujours contentés de dire qu'il fallait réduire le taux de cotisation. Il est passé de 3 $ à 1,92 $. Dans le passé, une personne travaillant 15 heures par semaine et 150 heures par année pouvait se qualifier pour l'assurance-emploi, alors qu'aujourd'hui, une personne doit travailler 910 heures avant de se qualifier pour la première fois pour l'assurance-emploi.
Madame Carroll, je dois vous dire que la déclaration que vous avez faite est absolument fausse. Ne venez pas nous raconter l'histoire des immigrants et des deux semaines. J'aimerais entendre vos commentaires sur ce que je viens de dire.
Pensez-y bien. Auparavant, un travailleur pouvait se qualifier pour l'assurance-emploi en travaillant 15 heures par semaine, 150 heures par année. Un travailleur réclamant de l'assurance-emploi pour la première fois devait avoir travaillé 20 semaines au cours de l'année pour se qualifier, alors qu'aujourd'hui, c'est 26 semaines ou 840 heures; c'est passé de 910 heures à 840 heures.
Imaginez à quel point les statistiques ont changé! Comment pouvez-vous faire un commentaire comme celui que vous venez de faire? Comment des hauts fonctionnaires qui donnent une séance d'information au gouvernement peuvent-ils avoir une telle attitude? Comme vous l'avez très bien dit au début de votre présentation, cet argent est allé dans les fonds généraux du gouvernement. Chaque fois que vous touchez à la caisse d'assurance-emploi, vous touchez aux fonds du gouvernement et cela a un impact sur l'argent que le gouvernement reçoit. C'est là qu'est le problème fondamental: ce sont les petites gens qui se font taper dessus, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui se font taper dessus et ce sont eux qui souffrent.
Madame Carroll, ce n'est pas vous qui allez régler le problème; c'est un gouvernement qui voudra réformer l'assurance-emploi, qui considérera que l'assurance-emploi n'est pas une taxe imposée aux citoyens, mais bien un paiement dont les compagnies sont responsables. Si elles ne sont pas capables de faire travailler leurs employés pendant 12 mois par année, elles leur paieront une assurance pour qu'ils puissent faire vivre leur famille. Voilà ce qu'était le programme d'assurance-chômage quand il a été créé il y a 50 ans. Le vérificateur général a fait une grosse erreur en 1986, lorsqu'il a transféré cet argent dans les fonds généraux du gouvernement. Il a donné au gouvernement une vache à lait dont il pouvait se servir à sa guise. Voilà où en est le programme.
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Je vais expliquer et essayer de voir si nous sommes d'accord.
Avant l'assurance-emploi, le semaine de travail devait faire 15 heures pour être assurable. Avec 12 semaines de 15 heures, dans les régions à chômage élevé, on pouvait être admissible. Avec ce régime, beaucoup d'employeurs s'arrangeaient pour ne donner que 14 heures de travail par semaine. Il y a maintenant plus de travailleurs admissibles qui ont droit à l'assurance-emploi.
Ceux qui font maintenant 14, 12 ou 10 heures à deux ou trois endroits, ce qui arrive souvent aujourd'hui, sont désormais assurés. Auparavant, un travailleur pouvait avoir trois emplois à temps partiel et ne pas avoir une seule heure de travail assurable. Ces travailleurs à temps partiel sont assurés.
Effectivement, cela veut dire que quelqu'un qui a travaillé 15 heures pendant seulement 12 semaines doit augmenter soit son nombre d'heures par semaine, soit plus que 12 heures pour qualifier. Autre point. Auparavant, on comptait à la semaine. Si un travailleur faisait 50 heures par semaine, mais seulement pendant dix semaines, ce qui arrive dans la construction, il n'avait pas droit à l'assurance-chômage. Aujourd'hui, celui qui fait 50 heures pendant seulement dix semaines accumule 500 heures et a droit à l'assurance emploi. Le compte des heures a rendu le régime beaucoup plus juste et il a empêché les employeurs de provoquer des distorsions dans son application.
:
J'ai quelques mots à dire.
On a déjà dit cela : jusqu'en 2006, avant le nouveau mécanisme, on tenait compte en principe de l'excédent pour établir les taux. Dans le nouveau mécanisme, il n'est pas tenu compte de cet excédent accumulé auquel on a fait allusion, dans le calcul du taux de point mort des cotisations. L'excédent théorique de 48 ou de 49 milliards, qui est l'accumulation des excédents et déficits passés n'entre plus en ligne de compte dans le calcul des taux. Désormais, le calcul sera fondé essentiellement sur les prévisions du régime pour l'année suivante. Comme Mme Carroll l'a dit, si nous changions les prestations, il y aurait une rajustement quelconque du taux pour tenir compte de l'augmentation.
Si les prestations et les cotisations évoluent à l'unisson, elles n'ont aucun effet sur les résultats du gouvernement, car les revenus montent en même temps que les prestations, et les deux s'annulent.
Il y a une distinction à faire — je constate que M. Godin nous a quittés — entre le passé et l'avenir. L'excédent auquel M. Godin a fait allusion est le résultat des excédents cumulatifs du passé. Désormais, nous avons une nouvelle politique. L'excédent théorique est toujours là, mais il est plus ou moins en veilleuse. Comme Mme Carroll l'a dit tout à l'heure son effet passé sur le bilan du gouvernement s'est fait sentir dans l'année où il y a eu un excédent annuel. S'il y avait un excédent annuel, cela avait un effet sur le bilan du gouvernement. L'année terminée, le chiffre de l'excédent cumulatif n'avait à peu près aucune signification. C'est une écriture comptable qui compile les plus et les moins, etc. Ce n'est qu'une écriture comptable.
L'impact a eu lieu chaque année, selon les revenus et les dépenses de chacune. Aujourd'hui, il n'est plus tenu compte de l'excédent dans le calcul. Il n'a aucun effet sur les résultats du gouvernement. Il est en veilleuse, bien que, en principe, il puisse s'accroître d'un intérêt théorique « crédité » au compte, à la discrétion du ministre des Finances. Ce sont des plus et des moins dans les comptes, et il n'y a aucun effet sur le bilan du gouvernement.
:
Merci, monsieur le président.
Il y a quelque chose de foncièrement malsain dans la dynamique qui se développe autour de la caisse d'assurance-emploi. On nous parle d'une réserve théorique, de surplus théoriques. La cotisation n'est pas théorique. Les coupures à l'assurance-emploi ne sont pas théoriques. Or, l'utilisation qu'on en a fait, et qu'on ne connaît pas, n'est pas théorique puisque l'argent s'accumule dans la caisse.
Le 7 décembre 2005, à la demande du comité, M. Malcolm Brown, alors sous-ministre adjoint au ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, est venu témoigner. Il avait fait un travail et il était revenu par la suite pour nous donner les résultats de ses calculs.
Le coût le plus élevé, pour un taux de couverture de 55 à 60 p. 100, était de 1,2 milliard de dollars par année. Si le seuil d'admissibilité était placé à 360 heures, le coût serait de 390 millions de dollars et on rejoindrait 90 000 chômeurs de plus. Si on retenait le critère des 12 meilleures semaines, le coût serait de 320 millions de dollars et on rejoindrait 470 000 chômeurs. Si le maximum passait de 45 à 50 semaines, le coût serait de 11 millions de dollars. Cela semble peu élevé, et on lui a alors demandé pourquoi cela semblait aussi peu élevé. Il nous a répondu que ce n'étaient pas tous les gens qui se rendaient à 45 semaines. Il nous a dit qu'on extrapolait en fonction de l'expérience du régime, qui permettait d'évaluer une somme hypothétique d'à peu près 11 millions de dollars. Le maximum assurable serait alors passé de 39 000 $ à 41 000 $, donc à 245 millions de dollars, pour un total de 1,9 milliard de dollars. Au moment où on a fait ces travaux, la caisse d'assurance-emploi générait, bon an mal an, des surplus énormes. Le surplus de l'année 2004 a été de 3,3 milliards de dollars. Celui de l'année 1997 a été de 7 milliards de dollars. Ce n'est pas théorique. Le taux de cotisation était assez élevé et, à ce moment-là, on avait déjà resserré de façon radicale les règles d'admissibilité à l'assurance-emploi.
Dans ses 28 recommandations, le comité a suggéré de ramener graduellement dans la caisse les sommes détournées, ce qu'on appelle les sommes théoriques. On nous a dit, et c'est tout à fait juste, que ces sommes étaient utilisées à la discrétion du ministre. Or, ces sommes ne devraient pas être utilisées à la discrétion du ministre, mais à la discrétion de ceux qui mettent de l'argent dans la caisse.
Le retour de l'argent dans la caisse au rythme que nous avions prévu, soit 1,5 milliard par année, ce qui ne compromettrait pas du tout les finances du Canada , nous permettait d'assumer presque les trois quarts de ces coûts, sans compter les surplus. Sur les 12 milliards de dollars de surplus que le gouvernement canadien a réalisés cette année, allons voir combien ont encore été prélevés de la caisse, malgré la diminution du taux de cotisation. Voilà ce que j'avais à dire sur les réponses qui nous avaient été transmises.
Je vais maintenant céder la parole à ma collègue, qui voudrait poser une question sur le programme Placement carrière-été .
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Il y a deux points principaux.
Pour ce qui est du budget de 2007, les décisions se prennent plus tard dans l'année de planification au sujet des fonds disponibles. Comme vous le savez, la ministre a décidé de maintenir le budget à 97,5 millions de dollars pour l'exercice.
Il s'agit d'une augmentation globale du budget de base. Les décisions doivent se prendre plus tard dans l'année, lorsque le nouvel exercice arrive, pour voir s'il y a des fonds disponibles pour prendre la décision. Je ne peux donc répondre ni oui ni non à la question.
Quant aux 14 points du rapport, comme vous l'avez remarqué, il y en a deux que nous avons isolés pour les examiner. Nos collègues des politiques, à Service Canada, continuent de chercher les moyens d'améliorer le programme, et nous étudions ces recommandations.
Vous avez demandé mon avis sur certaines des recommandations. Certaines posent plus de problèmes que d'autres, car les conditions de la Stratégie emploi jeunesse concernent les personnes de 15 à 30 ans. On ne peut pas décider rapidement de changer cela. La Stratégie emploi jeunesse est destinée aux 15-30 ans. Je sais que des députés se préoccupent des étudiants adultes, etc. J'ai simplement présenté ce point. C'est un simple fait, c'est ce que prévoient les conditions.
Pour ce qui est de l'autre question, celle des affectations, l'une des recommandations veut que le plafond régional soit éliminé et qu'on passe directement aux circonscriptions fédérales. Si on s'en tient aux seuls chiffres, nous multiplions le nombre d'étudiants à temps plein par le taux de chômage dans cette population. Regardez le dernier tableau du document, en annexe. Si nous n'avions pas multiplié les variables, mais plutôt tenu compte directement de la démographie des jeunes, vous remarqueriez que, si nous éliminions les plafonds régionaux, les régions qui ont perdu des jeunes pourraient perdre de l'argent. Terre-Neuve a perdu 17 p. 100 de cette population. Si le plafond était éliminé et si nous passions directement au niveau des circonscriptions fédérales, Terre-Neuve pourrait perdre 17 p. 100 des fonds, selon le jeu des variables.
C'est une simple mise en garde, car je sais que, à l'époque, le Comité faisait vite pour pouvoir publier son rapport. Simple observation de ma part sur ce rapport.
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Je vais d'abord parler des prestations pour congé de maternité et parental prévues par le régime d'assurance-emploi pour passer ensuite à l'assurance de ceux qui gagnent leur vie en agriculture. Les questions sont quelque peu différentes.
Pour ce qui est des congés de maternité et parentaux, le régime actuel ne prévoit pas de prestations pour les travailleurs autonomes. C'est une caractéristique commune à toutes les prestations du régime. C'est une question que nous suivons de près dans le contexte de la couverture offerte par le régime pour les divers éléments de la population active, mais pour ce qui est des congés de maternité et parentaux pour les travailleurs autonomes, cela ne fait pas partie de la politique actuelle du gouvernement.
J'ajouterai que les dispositions du régime permettent à une province qui le déciderait de mettre en oeuvre son propre programme de congés de maternité et parentaux. Au Québec, le gouvernement a conclu une entente, et la province a mis en place un programme depuis.
Si j'en parle, c'est pour vous signaler que le programme québécois est le premier, que je sache, qui offre ce type de protection aux travailleurs autonomes. Le Québec en est dans la première année du programme, ce qui permet à tous les gouvernements de voir comment il peut fonctionner.
En général, les caractéristiques du travail des travailleurs autonomes sont très différentes de celles des employés. C'est la grande raison pour laquelle les travailleurs autonomes n'ont pas été protégés jusqu'ici par le régime d'assurance-emploi, conçu plutôt pour les employés.
Quant à la protection des travailleurs autonomes en agriculture, ces gens en général ne sont pas protégés pour les raisons que je viens de donner. Il y a des cas particuliers où des personnes qui vivent à la ferme peuvent avoir droit à l'assurance-emploi si elles sont des employés, mais cela est encadré par des règles très complexes. Je serais heureux que quelqu'un qui s'y connaît mieux que moi puisse en parler.
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Il nous reste une vingtaine de minutes.
En début de séance, aujourd'hui, nous avons dit que nous étudierions certaines des motions dont nous sommes saisis. Environ 13 questions figurent à l'ordre du jour.
Je vais attirer votre attention sur le projet de programme des travaux, afin que nous en discutions. Il doit y avoir sept ou huit motions. Il y a aussi une liste dans l'ordre d'arrivée, et vous devriez l'avoir également.
Pour répondre à la question de M. Regan, voici la liste des motions dans l'ordre de leur présentation. Nous avons essayé de faire correspondre les motions avec les propos ce ceux qui viennent témoigner.
Nous avons pensé étudier aujourd'hui les deux motions sur l'assurance-emploi et les questions d'employabilité. Nous avons proposé d'étudier le jeudi 1er juin les deux motions de M. Martin sur l'économie sociale et la situation des personnes âgées. Puis, nous avons proposé d'étudier mardi prochain les motions de M. Lessard sur le projet pilote.
Après avoir discuté avec M. Lessard aujourd'hui, je crois qu'il voudrait que ces motions soient étudiées plus tôt. Cela nous a semblé logique, puisque la ministre viendra parler de la question, mais nous allons travailler avec le Comité et étudier ce qu'il préfère étudier.
Vous avez donc des propositions. Nous tenons à étudier toutes les motions d'ici une quinzaine de jours. Le greffier a reçu des questions de divers députés et peut-être des bureaux des whips. Je veux vous présenter tout cela maintenant.
Monsieur Lessard, je sais que vous souhaitez que nous examinions assez tôt la question du projet pilote.
Je demande donc au Comité comment il veut que nous procédions.
Oui, monsieur Regan?
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Je le dirais, mais merci d'avoir essayé
Nous voudrions examiner le budget très rapidement. Vous avez sous les yeux les propositions qui ont été envoyées à vos bureaux jeudi dernier. Le budget de fonctionnement est de 39 400 $. Il sert surtout à couvrir les dépenses des témoins. Il y a un budget de déplacements de 104 890 $ dans l'Est: St. John's, Halifax, Montréal et Toronto. Il y en a un autre de 86 000 $ pour l'Ouest: Vancouver, Calgary et Saskatoon. Ce budget pourrait être un peu plus faible si les députés utilisaient leurs points et si le préposé à la logistique réservait et achetait les billets. Chose certaine, si nous nous déplaçons, j'encouragerais les députés à utiliser leurs points.
Il est proposé de tenir six séances en tout à Ottawa, avec des groupes de trois à cinq témoins par séance de 90 minutes, ce qui peut donner un total de 35 témoins. En déplacement, à raison d'une ville par jour — sauf à Toronto, où nous resterions deux jours, il est proposé d'avoir quatre groupes de trois à cinq témoins par jour qui auraient 90 minutes, ce qui pourrait donner un total de 200 témoins. Il est proposé ici que les principaux déplacements se fassent pendant les semaines de pause, en octobre pour St. John's, Halifax et Toronto, à moins, bien sûr, que les whips n'autorisent les déplacements pendant les semaines de séance. Nous pourrions envisager d'aller dans l'Ouest le vendredi 20 octobre et du 13 au 15 novembre.
Nous proposons de partir en déplacement pendant les semaines de pause pour étudier les questions des titres de compétence étrangers et la mobilité en matière de compétence, en attendant que nous obtenions la coopération des bureaux des whips pour nous y prendre autrement.
Nous voudrions aujourd'hui faire approuver les budgets pour pouvoir aller de l'avant. Nous n'avons pas pris de décisions sur les déplacements, ni fait de réservations, rien de tout cela. Il s'agit de communiquer cette information au comité de liaison pour obtenir son approbation. Si nous pouvions travailler sur la logistique des prochains déplacements, ce serait déjà approuvé.
Des questions?
Oui, madame Bonsant. Ce sera ensuite M. Martin.
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Que le Comité se déplace et aille recueillir les opinions sur ces enjeux, je l'accepte facilement, étant donné la diversité de notre pays, où il y a du travail saisonnier, de grandes villes, des immigrants, etc. Il nous faut une idée claire des enjeux et des défis. Je n'ai pas d'objections à ce que nous allions discuter avec les gens. Je crois qu'il faut le faire.
Comme certains d'entre vous le savent, puisque j'en ai parlé avec vous, je souhaite vivement que nous entreprenions une étude du transfert social. Je vais bientôt proposer une motion à cet effet, car j'ai l'impression qu'un consensus se dégage.
J'espérais que cela se fasse à l'automne, mais l'automne est déjà pris par l'étude sur l'employabilité. Lorsque j'ai accepté cette étude, je croyais qu'elle se ferait au printemps et au début de l'été. À mon sens, nous devions le faire au printemps, compte tenu de l'urgence de la question.
Il y une foule de choses qui changent, en ce qui concerne les besoins en compétences, les travailleurs formés à l'étranger, etc. La question traîne depuis des années, et il faut s'y attaquer. Nous devons formuler des recommandations. Il faut que le gouvernement agisse. Nous ne pouvons pas nous enliser dans des études interminables.
Je croyais donc que l'étude sur l'employabilité se ferait au printemps et que nous pourrions faire une autre étude, cette fois sur le transfert social, à l'automne et l'hiver prochain. Qu'est-ce que les membres du Comité en pensent?