:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour faire un survol des amendements au projet de loi . Nous avons préparé une trousse d'information, que je vais passer en revue. Elle nous permettra de faire plusieurs choses.
[Français]
Mais avant, j'aimerais vous présenter mes collègues qui m'accompagnent aujourd'hui.
[Traduction]
Mme Marla Israel, directrice, Politique et accords internationaux, Secrétariat des politiques sur les aînés et les pensions; Nancy Lawand, directrice générale, Direction des prestations d'Invalidité du Régime de pensions du Canada; et Réal Bouchard, conseiller principal, ministère des Finances.
Grâce à l'occasion qui m'est donnée de prendre la parole au sujet du projet de loi , j'aimerais faire trois choses. Premièrement, vous expliquer brièvement les circonstances qui nous ont amenés à rédiger les propositions d'amendement dont le comité est saisi aujourd'hui. Deuxièmement, faire un bref survol des critères d'admissibilité de base de la SV et du RPC. Je suis sûre que vous êtes nombreux à avoir reçu des appels, parfois louangeurs et parfois critiques, au sujet de nos programmes. Comme il s'agit d'un dossier plutôt complexe, j'ai pensé, avec votre permission, que notre comparution serait une occasion de vous présenter une brève mise en contexte.
Troisièmement, je voudrais passer en revue les amendements proposés, d'abord à l'égard du RPC et ensuite de la SV. Ensuite, je discuterai des amendements qui s'appliquent à l'un et à l'autre. Ensuite, bien entendu, je répondrai à vos questions.
[Français]
Premièrement, pourquoi est-on en train de modifier la loi?
[Traduction]
Pour la plupart, les amendements proposés au projet de loi C-36 découlent de suggestions que nous avons reçues des Canadiens, par le biais de leurs lettres, de réunions avec les organisations de personnes âgées et des interactions qu'ils ont avec vous, les parlementaires.
Il n'arrive pas souvent que l'on modifie le RPC et la SV, étant donné le degré de complexité des deux lois habilitantes. Nous avons donc saisi l'occasion de réunir un certain nombre d'amendements. Le premier déclencheur a été l'examen triennal du Régime de pensions du Canada, qui a pris fin en juin dernier. Comme bon nombre d'entre vous le savez, les ministres des Finances fédéral-provinciaux-territoriaux qui, ensemble, administrent le régime ont recommandé deux changements de fond sur lesquels je reviendrai dans un instant.
En outre, nous avons pris note de certains commentaires de la vérificatrice générale au sujet des dispositions de conformité de la Loi sur la sécurité de la vieillesse ayant trait à la Loi sur la gestion des finances publiques. Ces deux événements ont donné le coup d'envoi au processus de modification de ces deux mesures législatives. Même si les modifications proposées sont surtout d'ordre technique, elles représentent des changements très importants qui amélioreront l'administration des prestations et feront disparaître certaines anomalies qui ont suscité le mécontentement de notre clientèle dans le passé. Elles faciliteront aussi l'accès des aînés aux prestations en rationaliseront le versement dans le but de rehausser la reddition de comptes et l'équité dans le régime de pensions public du Canada.
Si vous voulez bien passer à la page 8, je ferai d'abord une description du programme de la sécurité de la vieillesse. Le programme de la SV a vu le jour en 1952. C'est la première des trois composantes du système de revenu de retraite du Canada. Il permet de fournir une pension de base à la majorité des Canadiens âgés de 65 ans et plus. Il est financé à même les recettes fiscales du gouvernement. Trois prestations liées au faible revenu se rattachent à la SV, le supplément de revenu garanti, l'allocation et l'allocation au survivant. Ces deux dernières prestations peuvent être versées aux personnes ayant entre 60 et 64 ans. En 2005 et 2006, plus de quatre millions de Canadiens ont reçu près de 30 milliards de dollars en prestations.
La page 7 explique brièvement les règles fondamentales d'admissibilité au programme. Pour être admissible aux prestations de la sécurité de la vieillesse, il faut être âgé de 65 ans et plus et avoir résidé au moins 10 ans au Canada après l'âge de 18 ans, dans le cas des personnes présentant une demande de prestations à partir du Canada. Dans le cas d'une demande émanant de l'étranger, la personne doit avoir cumulé 20 ans de résidence au Canada après l'âge de 18 ans. La seule exception à ces règles vise les personnes qui ont vécu ou travaillé dans l'un des 50 pays avec lesquels le Canada a conclu un accord de sécurité sociale. Ceux-ci permettent d'additionner les périodes passées au Canada et à l'étranger pour respecter les exigences minimales d'admissibilité du RPC et de la SV. Les personnes admissibles ont un revenu annuel inférieur à un seuil minimum, établi à 15 000 $ par année pour une personne seule, excluant la SV, et à 20 000 $ par année pour des retraités mariés ou conjoints de fait.
Le revenu annuel est réévalué tous les ans à partir des renseignements que nous fournit l'Agence du revenu du Canada. La prestation maximale de SV se chiffre à près de 500 $ par mois et elle est versée aux personnes ayant cumulé 40 ans de résidence au Canada.
:
J'en suis maintenant à la page intitulée « Régime de pensions du Canada ».
Je m'excuse pour cette confusion.
[Français]
Le Régime de pensions du Canada constitue le deuxième volet du système de revenu de retraite du Canada, le troisième étant le régime de pension privé, les REER. Comme je le disais plus tôt, le régime a été créé en 1966, et les gouvernements fédéral et provinciaux en sont les intendants communs.
[Traduction]
Le Régime de pensions du Canada verse différents types de prestations, notamment des pensions de retraite, des prestations d'enfants ainsi qu'une prestation de décès. En 2005, environ 4,6 millions de personnes ont reçu des prestations du Régime de pensions du Canada, réparties comme suit: prestations de retraite: 16 milliards de dollars; prestations d'invalidité: environ 3 milliards; prestations de survivant: près de 4 milliards; et prestations de décès: 500 millions de dollars.
La page suivante fournit des détails supplémentaires sur le Régime de pensions du Canada. Contrairement à la SV, le RPC est financé à partir de cotisations au régime partagées également entre l'employeur et l'employé. Présentement, le taux de cotisation est fixé à 9,9 p. 100 des gains allant d'un minimum de 3 500 $ à un maximum de 42 100 $ en 2006. Les travailleurs autonomes paient le montant total de la cotisation sur leurs gains bruts.
Le régime est financé par les cotisations des employeurs et des employés, ainsi que par les revenus de placement et leurs intérêts. La totalité de ces sommes est gérée par l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, un organisme qui a été créé en 1998 dans le cadre de l'ensemble des réformes apportées au RPC en vue de s'assurer que le régime puisse continuer à évoluer sur une base financière solide pour les générations futures. Il convient de noter que si la présente mesure est adoptée à la Chambre des communes et au Sénat, il faudra encore que les provinces adoptent des décrets pour que la nouvelle loi entre en vigueur.
La page suivante présente le résumé des modifications proposées au RPC. Je vais passer rapidement en revue certaines d'entre elles.
La première recommandation a trait aux dispositions actuelles concernant le financement du Régime de pensions du Canada. Aux termes de la loi actuelle, on exige que dans le cas de toute nouvelle prestation ou d'une modification se traduisant par une augmentation des prestations, cette augmentation doit être versée à mesure que la prestation est gagnée par le cotisant. Si ce n'est pas le cas, elle doit être amortie et payée sur une période de temps limitée pour éviter que les générations futures de Canadiens assument les coûts relatifs à la présente génération de cotisants. Ces dispositions ont été adoptées dans la foulée des réformes de 1998.
Cependant, la loi actuelle ne précise pas en détail comment calculer le coût total de l'augmentation des prestations ou comment estimer les coûts d'une toute nouvelle prestation à l'avenir, advenant cette éventualité. Le but de la modification proposée est de doter le gouvernement du pouvoir de prendre un règlement qui établirait une méthode de calcul détaillée à l'égard des dispositions actuelles concernant le total du financement. Elle exigerait aussi la divulgation de ces coûts et préciserait le taux de cotisation applicable le cas échéant.
Cela peut sembler un changement relativement mineur à la Loi sur le Régime de pensions du Canada, mais c'est un mécanisme très important pour le mathématicien du régime, l'actuaire en chef. Cela facilitera le travail actuariel et il sera ainsi plus facile d'expliquer aux Canadiens de façon transparente les changements éventuels proposés au régime et leur mode de financement.
Le changement suivant concerne les prestations d'invalidité. En 1998, le gouvernement a adopté un ensemble de mesures visant à rehausser la viabilité du Régime de pensions du Canada. À cette époque, les règles concernant les conditions d'accès aux prestations d'invalidité du RPC ont été modifiées de la façon suivante: les cotisants étaient tenus d'avoir payé des cotisations valides durant quatre des six dernières années pour pouvoir toucher les prestations.
Dans le cadre de l'examen triennal, les ministres F-P-T ont recommandé que soient modifiées les conditions actuelles d'accès des cotisants de longue date au RPC de façon à ce que toute personne ayant cotisé au régime pendant 25 ans puisse obtenir des prestations d'invalidité sous réserve d'avoir payé des cotisations valides durant trois des six dernières années plutôt que durant quatre des six dernières années comme c'est le cas actuellement.
Cette modification pourrait autoriser le versement de prestations d'invalidité à quelque 80 000 cotisants de plus. Résultat, pour vous donner une idée approximative, ce serait environ 3 700 cotisants et 840 de leurs enfants qui pourraient toucher des prestations d'invalidité d'ici 2010.
Le changement suivant concerne l'état de compte du cotisant en ligne. Étant donné que nous avons eu cette occasion de réviser la loi à la suite de l'examen triennal du RPC, nous avons également proposé un certain nombre de mesures administratives en vue de moderniser la prestation des services et rationaliser l'accès aux prestations en vertu de la Loi sur le Régime de pensions du Canada et de la Loi sur la sécurité de la vieillesse.
Premier exemple: les Canadiens pourront désormais consulter en ligne l'état de leurs cotisations au Régime de pensions du Canada. À l'heure actuelle, la loi stipule que les Canadiens ne peuvent demander un état de compte du cotisant qu'une fois par année. Cela n'est pas vraiment conforme à ce que souhaitent les citoyens, sans compter que grâce aux progrès de la technologie moderne, nous pouvons maintenant offrir aux Canadiens de consulter en ligne leur état de compte. Pour donner satisfaction aux citoyens, nous avons levé la restriction qui limitait à une fois l'an la consultation de l'état de compte du cotisant. Les Canadiens pourront prendre connaissance de leurs cotisations aussi souvent qu'ils le veulent et demander leur état de compte plus d'une fois par année, que ce soit sur papier ou électroniquement.
La diapositive suivante porte sur le partage des crédits. En vertu d'une disposition de la loi actuelle, les couples dont le mariage légal ou l'union de fait a pris fin peuvent bénéficier du partage des crédits du RPC. C'est ce qu'on appelle le partage des crédits.
Selon la loi, les couples ayant divorcé avant 1987 peuvent renoncer au délai prescrit et procéder au partage des crédits en autant que les deux conjoints en conviennent par écrit. Toutefois, les dispositions ne sont pas les mêmes pour les conjoints de fait et pour les couples mariés. Prenons le cas de Jean et Marie, par exemple, qui ont rompu leur union de fait en 2003. Selon les règles du RPC existantes, ils disposent de quatre ans, c'est-à-dire jusqu'en 2007, pour procéder au partage des crédits. Certains ayant jugé que l'application de cette disposition était rigide et frustrante, nous proposons de la modifier pour autoriser la renonciation au délai, pourvu que les deux conjoints en conviennent par écrit. Ce faisant, nous traitons de la même façon les couples mariés et les conjoints de fait.
Je vais maintenant passer aux modifications proposées à la Loi sur la sécurité de la vieillesse.
[Français]
Les modifications proposées se divisent en quatre secteurs distincts: la simplification de l'accès, la détermination équitable de l'admissibilité aux prestations, la mise en oeuvre des recommandations de la vérificatrice générale et la clarté des textes de loi dans les deux langues officielles.
[Traduction]
À la page suivante, on va simplifier l'admissibilité aux prestations et le versement de celles-ci. Le premier changement important concerne l'accès au supplément de revenu garanti. Je sais que les membres du comité ont eu beaucoup d'échos de la frustration ressentie par les citoyens au sujet de l'accès au supplément de revenu garanti. L'un des problèmes est qu'aux termes de la loi actuelle, les citoyens doivent présenter des demandes séparées pour la SV et le SRG et les personnes âgées sont actuellement forcées de renouveler leur demande dès que leur revenu change, et leur niveau de revenu influe sur leur admissibilité. Quand le revenu d'une personne dépasse le seuil autorisé, cette personne n'a plus droit à la prestation et il lui faudra présenter une nouvelle demande par écrit lors d'une année subséquente si elle redevient admissible.
Pour mieux expliquer tout cela, je vais vous donner un exemple. Prenons le cas de Marie, qui a reçu le SRG de 65 ans jusqu'à l'âge de 68 ans; elle a alors reçu un héritage qui a changé son niveau de revenu. Comme son revenu a augmenté, elle n'avait plus droit aux prestations du SRG, mais elle a recommencé d'y avoir droit à l'âge de 80 ans, parce que son revenu a baissé. Aux termes des règles existantes, il aurait fallu que Mary présente une nouvelle demande par écrit. Si Marie ne savait pas qu'il lui fallait demander de nouveau cette prestation par écrit, elle aurait pu perdre cet avantage auquel elle avait droit.
Aux termes de la modification proposée, Marie pourra utiliser un nouveau formulaire de demande commun pour demander en même temps la SV et le SRG. De plus, Marie pourra nous faire savoir qu'elle aimerait recevoir le SRG pour le reste de sa vie, tant et aussi longtemps qu'elle y demeure admissible. Après avoir présenté cette demande initiale commune pour la SV et le SRG, elle continuera d'être admissible pour le reste de sa vie. Tant que nous recevrons des renseignements sur le revenu et l'état civil d'un demandeur, grâce aux déclarations d'impôt, les prestations continueront d'être payées aux retraités pour chaque année durant laquelle ils respectent les exigences en matière de revenu. Cette modification va empêcher la quasi totalité des personnes âgées de perdre par inadvertance des prestations auxquelles elles ont droit. Nous voulons simplifier l'administration de la prestation et réduire la paperasse pour que les personnes âgées puissent recevoir toutes les prestations auxquelles elles ont droit.
Je passe maintenant à la page suivante, également intitulée « Simplifier l'admissibilité aux prestations et le versement de celles-ci ». Cette modification vise à permettre au gouvernement fédéral de conclure des ententes pour l'administration de certaines prestations provinciales destinées aux personnes à faible revenu. La loi actuelle permet au gouvernement fédéral d'administrer des prestations provinciales, c'est-à-dire que nous payons les prestations de SRG et les prestations provinciales destinées aux personnes à faible revenu au nom de la province de Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest, mais nous ne déterminons pas actuellement l'admissibilité à ces prestations. Si nous pouvions le faire, cela simplifierait l'administration des prestations destinées aux personnes à faible revenu dans beaucoup de provinces où l'admissibilité aux prestations provinciales est déjà alignée sur l'admissibilité au SRG. La modification proposée permettrait au gouvernement fédéral de déterminer l'admissibilité et de calculer les prestations versées à une personne âgée, à la fois pour les prestations provinciales et fédérales de faible revenu. Les provinces intéressées et le gouvernement fédéral signeraient des ententes établissant les modalités de ces arrangements.
La page suivante porte sur la simplification de la déclaration de revenu des couples et des personnes âgées. C'est ce que nous appelons les options. La disposition actuelle est compliquée et nous essayons de la simplifier. La loi permet actuellement aux personnes âgées qui prennent leur retraite ou qui subissent une perte de revenu ou une baisse de leur pension en une année donnée de faire une estimation de leur revenu pour se déclarer admissibles aux prestations de faible revenu. Les demandeurs sont actuellement tenus de tenir compte pour cette estimation du revenu provenant de toutes les sources, que ce soit un revenu d'emploi, des intérêts sur des investissements, ou encore un revenu de retraite. Ce processus peut être très lourd parce qu'il est difficile de prédire avec exactitude l'ensemble du revenu provenant de toutes sources.
En vertu de la loi proposée, seuls les revenus d'emploi et de pension seraient pris en compte pour l'estimation, ce qui est beaucoup plus facile à prédire avec exactitude sur une base annuelle.
La loi proposée donnerait par ailleurs plus de temps aux personnes âgées pour présenter une estimation de leur revenu, car les échéances actuelles peuvent être très serrées. Nous pensons que ce changement sera très bien accueilli par les personnes âgées à faible revenu, parce que cela voudra dire moins de rajustements et simplifiera l'administration en réduisant grandement la complexité de cette disposition.
La page suivante est intitulée « Retrait d'une demande ». À l'heure actuelle, la Loi sur la sécurité de la vieillesse ne permet pas à une personne de retirer sa demande de prestations une fois que celle-ci a été remise et qu'on a commencé à payer les prestations. Les aînés nous ont demandé de reconsidérer cette disposition parce qu'ils aimeraient avoir une plus grande souplesse.
Par exemple, il est arrivé que des aînés aient mal calculé le montant qu'ils pouvaient s'attendre de recevoir en pension de vieillesse, et ils veulent alors reporter le versement de leur pension à une autre année. Ou bien ils peuvent avoir reçu un revenu additionnel sous forme de dividende et veulent peut-être éviter d'augmenter leur revenu total à l'âge de 65 ans parce qu'ils sont encore au travail, ou bien ils ne veulent pas demander la pension de vieillesse tout de suite, afin que leur revenu total demeure relativement modeste aux fins de l'impôt sur le revenu.
Cela peut sembler une technicalité mineure, mais c'est important pour les personnes âgées qui veulent avoir la possibilité de retirer leur demande, le cas échéant.
La page suivante est intitulée « Atteindre l'équité en matière de droits aux prestations ». À cet égard, deux changements sont proposés. Le premier concerne les prestations fondées sur le revenu et l'admissibilité à de telles prestations.
Ces prestations fondées sur le revenu sont versées aux personnes âgées pour les aider à subvenir à leurs besoins courants; cependant, la loi actuelle permet à une succession de présenter également une demande de SRG au nom de la personne décédée. Cette disposition serait modifiée en vue de permettre seulement à une personne vivante de toucher le supplément auquel elle a droit.
Le deuxième changement porte sur les prestations fondées sur le revenu destinées aux immigrants parrainés. Comme je l'ai expliqué tout à l'heure, les prestations de la SV ne sont pas fondées sur la citoyenneté d'une personne, mais sur le lieu de résidence. À l'heure actuelle, des dispositions permettent le paiement de la pension de vieillesse à une personne qui a moins de dix ans de résidence si celle-ci a vécu ou travaillé dans un pays avec lequel nous avons une entente de sécurité sociale.
En 1996, la loi a été modifiée pour tenir compte de l'obligation financière des parrains de s'occuper d'un membre de leur famille pendant toute la durée du parrainage, dans le cas des personnes qui touchent des prestations en vertu des ententes de sécurité sociale. Cependant, les mots « citoyens canadiens » ont été omis dans le libellé original de la loi, ce qui a créé par inadvertance une différence dans le traitement entre les résidents permanents et ceux qui deviennent citoyens canadiens pendant la durée de leur parrainage, permettant à ces derniers de recevoir des prestations de SRG au prorata pendant la période de parrainage.
La loi proposée est conçue pour respecter l'intégrité du programme de sécurité de la vieillesse fondé sur le lieu de résidence en traitant toutes les catégories de personnes de la même manière, peu importe la citoyenneté. Des prestations de SRG au prorata continueront d'être versées aux immigrants non parrainés venant de pays avec lesquels nous avons une entente, ainsi qu'aux immigrants parrainés dont le parrain est décédé, a fait faillite ou est incarcéré.
J'ai encore deux autres pages, et ensuite ce sera tout. La suivante est intitulée « Mise en oeuvre des recommandations de la vérificatrice générale ».
Il s'agit d'une série de modifications à la SV et au RPC; ce sont des modifications apportées aux deux lois.
La première fait suite aux observations de la vérificatrice générale, qui a signalé récemment que la Loi sur la sécurité de la vieillesse et, par le fait même, le Régime de pensions du Canada n'étaient pas conformes aux dispositions de la Loi sur la gestion des finances publiques, parce que, contrairement aux stipulations de cette dernière loi, ni la SV ni le RPC ne prévoient la perception d'intérêts sur les trop-payés.
La loi proposée reconnaîtra officiellement que le gouvernement ne souhaite pas faire payer de l'intérêt aux personnes âgées et exemptera le programme de SV et le RPC des dispositions de la LGFP qui obligent les programmes à prélever de l'intérêt.
La vérificatrice générale a également reconnu que les dispositions actuelles en matière de pénalités dans la Loi sur la SV n'ont jamais été mises en vigueur. Des pénalités sont censées être imposées en cas de déclaration délibérément fausse ou de fraude. Les mesures proposées garantiraient que les deux lois soient conformes, selon la recommandation de la vérificatrice générale.
Il y a ensuite d'autres modifications communes aux deux lois. Elles sont énumérées à l'avant-dernière page. La première vise à donner aux Canadiens un accès plus étendu aux services électroniques permettant de demander des prestations en ligne, ce que la loi actuelle ne prévoit pas.
Une autre proposition ferait en sorte que les renseignements puissent être fournis à des tierces parties autres que celles qui sont explicitement énumérées dans la loi, par exemple les avocats et conseils. Les modifications proposées permettraient aux personnes âgées de partager les renseignements avec des membres de leur famille afin de faciliter le processus de demande et l'administration de leurs prestations tout au long de leur vie.
Enfin, certaines dispositions visent à réviser la version française de certains articles de loi dont on a remarqué qu'ils n'étaient pas conformes à la version anglaise.
J'en arrive à la fin d'un très long exposé. Je m'excuse d'avoir pris autant de temps.
En terminant, je voudrais dire qu'à notre avis, le projet de loi donnera un meilleur accès aux prestations de pension, renforcera l'administration du programme, allégera, espérons-le, la paperasse qui existe actuellement dans ce domaine, et mettra en oeuvre beaucoup de suggestions et de recommandations d'améliorations émanant de l'ensemble des Canadiens et de votre comité.
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Ma question s'apparente à celle posée par des intervenants précédents. Chose certaine, Mme Dhalla a exprimé une préoccupation dont je voulais parler aussi, soit la question des communautés immigrantes.
Comme vous le savez, environ la moitié de la population de Toronto est composée de gens qui sont nés à l'extérieur du pays. Cela présente des obstacles vraiment incroyables aux plans de l'éducation et de la communication d'information dans les langues appropriées.
Mon bureau est constamment inondé de demandes d'aide de personnes qui ne sont pas au courant des changements ou des prestations auxquelles elles ont droit. Il devient extrêmement difficile et frustrant de savoir qu'en fait, ces gens pourraient recevoir certaines de ces prestations.
Il est malheureux que nous n'ayons pas conçu un système qui fait en sorte qu'advenant des changements, nous puissions émettre un chèque à ces personnes, au lieu de leur dire qu'elles doivent présenter une demande. Il n'est pas toujours possible de les joindre à cause de la barrière de la langue ou, comme cela a été mentionné, de problèmes d'alphabétisation. Les marginaux de la société ont énormément de difficulté à accéder à l'information. Ce sont généralement les personnes plus scolarisées qui connaissent mieux le système et qui s'enquièrent de ce qu'il en est, et non la population générale qui est dans le besoin. C'est un problème plus vaste.
J'aimerais avoir vos commentaires à ce sujet. Je vous demanderais de commenter les graphiques, en particulier celui où l'on établit une comparaison entre le Canada et les autres pays. Je trouve toujours ce genre d'exercice plutôt difficile à faire car c'est comme comparer des pommes et des oranges dans tous les domaines, que ce soit la pauvreté ou autre chose, car de nombreux autres facteurs entrent en jeu.
Une personne qui gagne 400 $ dans un pays comme le Portugal, où je suis né, pourrait être mieux lotie qu'un Canadien dont le revenu s'élève à 600 $, notamment à cause des taxes. À Toronto, par exemple, une personne âgée qui est propriétaire devra utiliser la totalité de sa pension pour payer les taxes foncières, qui s'élèvent en moyenne entre 3 000 et 5 000 $. Pour une personne âgée, c'est une somme d'argent énorme à payer si elle touche uniquement un revenu de pension. Au Portugal, les taxes foncières s'élèvent peut-être à 100 $ par année seulement. Ce sont donc des facteurs dont il faut tenir compte.
Cela soulève aussi la question des grandes villes par opposition aux petites villes. Les taxes foncières sont très élevées dans les grandes villes.
Par conséquent, je trouve qu'il est très difficile d'avoir un portrait réel de la situation avec ces chiffres, ces statistiques. Ils fournissent un portrait partiel, et non complet.
Voulez-vous commenter cela?