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Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous entamons notre étude sur l'Initiative d'économie sociale.
Je profite de l'occasion pour remercier nos témoins de s'être déplacés aujourd'hui pour participer à cette séance qui traite d'une question importante.
Nous allons commencer par entendre les groupes de travail; le ministère fera son exposé en dernier.
Madame Mennie, je sais que vous devez partir à midi. Je le signale aux députés; ainsi, s'ils veulent vous poser des questions, ils peuvent le faire à la première ronde, si cela vous convient.
Je veux également souhaiter la bienvenue à M. LePage et le remercier de se joindre à nous à partir d'Edmonton par téléconférence.
Vous aurez chacun sept minutes pour faire votre exposé. Nous aurons ensuite une ronde de questions et réponses de sept minutes, suivie d'autres rondes de cinq minutes. Nous allons tenter de nous en tenir à ces limites, parce que nous avons cinq groupes qui ont un exposé à faire. Faites votre possible, et si vous n'avez pas assez de temps, espérons que vous pourrez vous rattraper à la période des questions.
Commençons avec Mme Neamtan.
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Je vais faire ma présentation en français; cela vous va?
Merci de votre invitation.
Je vous parlerai en premier lieu de l'économie sociale au Québec, qui est en pleine expansion non seulement au Québec et au Canada, mais partout dans le monde. La semaine dernière, nous avons organisé un Sommet de l'économie sociale et solidaire qui a attiré 650 leaders de toutes les régions du Québec et des gens provenant de 20 pays différents et de tous les continents. En effet, l'économie sociale est en plein essor en Europe, en Amérique latine, en Afrique, en Asie et en Australie.
L'organisation que je représente, le Chantier de l'économie sociale, est un réseau de réseaux dont la mission est de faire la promotion de l'économie sociale, de voir à son développement et d'assurer la concertation et la représentation de l'entrepreneuriat collectif. L'économie sociale n'est pas quelque chose de nouveau. Les gens qui connaissent un peu le Québec se rappelleront qu'il y a plus de 100 ans, Alphonse et Dorimène Desjardins ouvraient la première caisse populaire. Ils faisaient partie alors de la société d'économie sociale de Montréal.
Aujourd'hui, l'économie sociale est présente dans plusieurs secteurs de l'activité économique au Québec: le tourisme, les loisirs, la culture, le logement, l'agriculture, l'intégration des personnes en milieu de travail, les organisations qui emploient des personnes handicapées, les garderies, le maintien à domicile de nos aînés, le recyclage, les nouvelles technologies, le commerce équitable, les médias communautaires et bien d'autres encore.
Qu'est-ce qu'une entreprise d'économie sociale? C'est une entreprise collective issue d'une dynamique collective et bien ancrée dans son milieu, donc une entreprise coopérative ou sans but lucratif; c'est une entreprise à valeur ajoutée qui accorde la primauté aux personnes sur le capital et qui s'inscrit vraiment dans une vision de développement durable; c'est une entreprise qui doit être financièrement viable mais également socialement rentable; enfin, c'est une entreprise — et notre société en compte beaucoup — qui est un espace d'innovation sociale.
Au Québec, la force économique des entreprises collectives est un facteur clé de l'économie québécoise. Il existe plus de 6 500 entreprises collectives, ce qui n'inclut pas les grandes coopératives financières et agricoles et les organismes communautaires dans le secteur non marchand, que le reste du Canada appelle le secteur bénévole. Ces entreprises ont un chiffre d'affaires de 4,3 milliards de dollars.
Ce sont aussi des entreprises qui durent. D'après certaines études et l'expérience d'investissement dans des entreprises d'économie sociale, le taux de survie après cinq ans de ces entreprises est de 65 p. 100, comparativement à 35 p. 100 pour les autres entreprises.
Pourquoi ces entreprises durent-elles plus longtemps que les PME traditionnelles? Parce qu'elles sont ancrées dans la communauté, qu'elles se constituent en réseau, bénéficiant ainsi d'un soutien. C'est aussi parce qu'il y a eu, au cours des années, des politiques publiques qui ont été adaptées à l'économie sociale.
Ce qui est important, pour les élus et pour l'ensemble des acteurs de notre société, c'est le rôle que l'économie sociale joue dans la revitalisation des quartiers et des villages. L'économie sociale est un complice naturel des municipalités, car elle permet d'offrir une gamme de services de proximité à toutes les étapes de la vie, qui vont de services de périnatalité, de garderie, de loisirs, de transport collectif, d'aide domestique à des coopératives funéraires.
L'économie sociale joue un rôle important au sein de nos communautés pour ce qui est de la mise en valeur des ressources du milieu par les coopératives forestières, agricoles et les ressourceries, de même que par l'expression culturelle. De plus, elle répond aux besoins collectifs sociaux et matériels à l'échelon local et régional, que ce soit au moyen de coopératives d'habitation et de coopératives en milieu scolaire ou de l'accès à des informations locales grâce à des médias communautaires, des finances solidaires, etc.
Elle joue un rôle dans l'insertion socioprofessionnelle et dans l'intégration, dans des emplois durables, des populations marginalisées, par exemple les personnes handicapées, les jeunes en difficulté, et j'en passe. Elle contribue donc à une dynamique de développement économique communautaire.
Combien de temps me reste-t-il?
En terminant, ce qu'il est important de savoir, c'est que le gouvernement du Canada a mis sur pied une initiative qui a eu des impacts extrêmement positifs au Québec. Étant donné que cette initiative a bien fonctionné au Québec, elle pourrait être étendue à d'autres régions du Canada.
Le gouvernement du Canada est sur le point d'annoncer une contribution à la Fiducie du Chantier de l'économie sociale. Nous attendons l'annonce formelle de notre ministre à cet égard. La part du gouvernement fédéral a permis de lever d'autres fonds: 12 millions de dollars du Fonds de solidarité FTQ, 8 millions de dollars de Fondaction, qui sont des fonds de pension, 10 millions de dollars d'Investissement Québec et 8 autres millions de dollars qu'on irait recueillir auprès d'investisseurs privés au cours de l'an prochain.
Le gouvernement, par l'intermédiaire de l'agence régionale, a contribué au renforcement des réseaux sectoriels et régionaux au moyen d'un programme de développement des capacités. Il contribue également à la recherche et au développement, qui sont très importants pour tout secteur économique. Enfin, il ouvre à l'entreprise collective des programmes déjà dédiés à la PME.
Le gouvernement du Canada a donc déjà démontré au Québec sa capacité et son intérêt, ce qui a été fort apprécié. On est ici pour voir comment on peut poursuivre cette collaboration, qui a contribué dans une large mesure au développement économique et social du Québec.
Je vous remercie.
Je m'appelle Carol Hunter et je suis la directrice exécutive de la Canadian Co-operative Association. La CCA est un organisme qui représente des coopératives de partout au Canada. Notre organisme réunit notamment des associations provinciales, des coopératives de crédit, des coopératives agricoles, de même que des coopératives de consommation et du secteur des services. Vous trouverez la liste complète de nos membres à la fin de notre mémoire, que j'ai ici si la greffière en veut un exemplaire.
Au Canada, les coopératives et les coopératives de crédit ont un actif combiné de plus de 225 milliards de dollars et comptent 155 000 employés. À l'échelle du pays, il existe 9 000 coopératives, coopératives de crédit et caisses populaires, lesquelles offrent des services et des produits à plus de 11 millions de Canadiens.
Le Canada a l'un des plus hauts taux d'adhésion à des coopératives au monde; 40 p. 100 des Canadiens sont membres d'au moins une coopérative. Au Québec, 70 p. 100 de la population est membre d'une coopérative; 65 p. 100 en Alberta. Plus de 70 000 Canadiens font du bénévolat au sein d'un conseil d'administration de coopérative et de coopérative de crédit.
À l'échelle mondiale, près de 1 milliard de personnes sont membres de coopératives. Ce mouvement mondial s'est d'ailleurs toujours considéré comme faisant partie de l'économie sociale. L'Union européenne considère les coopératives, les sociétés mutuelles, les associations, les fondations et les entreprises sociales comme des éléments importants de l'économie sociale.
Qu'on parle d'économie sociale, de développement d'entreprises sociales ou d'entreprises communautaires, ces entreprises sont toutes des propriétés locales contrôlées de façon démocratique. Elles existent pour servir la communauté plutôt que pour maximiser les profits pour les actionnaires. Elles constituent un troisième pilier important de l'économie, à l'instar du secteur privé et du secteur public qui composent notre économie mixte.
Bien que nous soyons heureux que le Québec ait reçu des investissements importants de la part du gouvernement fédéral dans le cadre de la mise en oeuvre partielle de l'initiative d'économie sociale, nous sommes tous préoccupés par le fait que ce programme national n'ait pas été mis en oeuvre dans le reste du pays. Nous croyons qu'un tel programme est toujours nécessaire pour aider les entreprises d'économie sociale à démarrer et à croître, et je vais vous expliquer pourquoi dans le cadre de cette courte présentation.
Depuis de nombreuses années maintenant, l'économie sociale fait partie de la réalité politique de l'Union européenne et de ses pays membres. Et depuis 10 ans maintenant, comme l'ont démontré les célébrations du dixième anniversaire la semaine dernière à Montréal, l'économie sociale fait partie du quotidien québécois également. L'économie sociale est en croissance au Canada et partout dans le monde; pourquoi alors le gouvernement fédéral n'appuie-t-il pas des programmes qui peuvent aider les entreprises sociales ou communautaires à croître mieux, plus rapidement et dans toutes les régions du pays?
Pourquoi les entreprises d'économie sociale constituent-elles une partie importante de la solution aux principaux objectifs politiques? Le développement de l'économie sociale peut contribuer à l'atteinte d'importants objectifs politiques de notre époque.
D'abord, avec la mondialisation, les économies du monde sont de plus en plus interreliées. Les grandes entreprises privées traditionnelles peuvent déménager leurs actifs, leur siège social et leurs emplois du jour au lendemain. Les entreprises d'économie sociale, depuis les coopératives jusqu'aux organismes à but non lucratif, toutefois, ont leurs racines dans les collectivités. Les emplois et les services sont là pour rester, et les entreprises réinvestissent leurs excédents dans nos collectivités.
Deuxièmement, pour ce qui est de l'environnement, tandis que les changements climatiques et les problèmes environnementaux sont parmi les principales préoccupations des Canadiens, les entreprises d'économie sociale, comme les coopératives d'énergie renouvelable, qu'il s'agisse de l'éthanol ou de l'énergie éolienne, peuvent contribuer à donner un rôle concret aux collectivités en matière d'environnement. Grâce à l'initiative fédérale de développement de coopératives agricoles, la CCA aide les nouvelles coopératives de producteurs à démarrer dans ce domaine.
En troisième lieu, nous avons la responsabilité, la transparence, la démocratisation et la participation. Au Canada et dans le monde, nos institutions subissent de plus en plus de pressions pour que ces principes soient mis en oeuvre autant que possible. C'est également vrai dans le monde des affaires. Les entreprises sociales, à titre d'entreprises démocratiques et locales, peuvent fournir aux collectivités un cadre leur permettant de vraiment contrôler leur avenir.
Je veux maintenant vous parler de pauvreté et d'exclusion. Le taux de pauvreté au Canada est encore trop élevé. À une personne sur six, il fait plus que doubler pour les collectivités autochtones et les minorités visibles, et il est très élevé pour les personnes handicapées. Les entreprises sociales permettent aux personnes marginalisées de participer davantage à notre développement économique et au succès de notre pays.
Le dernier facteur est le vieillissement de la main-d'oeuvre. Notre main-d'oeuvre vieillit à un rythme effréné; il est donc important pour nous de faire participer tous les groupes de notre société, depuis les jeunes des grandes villes jusqu'aux collectivités rurales qui ne font pas tous actuellement partie de la main-d'oeuvre. Les entreprises d'économie sociale peuvent offrir les bons outils pour former et perfectionner la main-d'oeuvre et jouer un rôle dans des domaines où le secteur privé traditionnel n'ose pas s'aventurer.
Nous allons maintenant parler de ce que le gouvernement fédéral peut faire. Nous croyons que le gouvernement fédéral devrait aider les entreprises sociales à démarrer et à croître, parce qu'en offrant de l'aide à court terme pour démarrer aux entreprises sociales, il réduira la dépendance envers l'assurance-emploi et l'aide sociale de même que les demandes d'aide continue à long terme. Un gouvernement qui aide les gens à mettre sur pied des institutions d'entraide qui peuvent rapidement fonctionner sans l'aide du gouvernement est un gouvernement qui adopte une politique sensée.
Deuxièmement, les gouvernements ont dépensé et continuent de dépenser plus d'argent pour appuyer les entrepreneurs individuels et privés. Par souci d'égalité, le gouvernement devrait également appuyer d'autres modèles d'entreprise, comme les entreprises communautaires.
Troisièmement, les fonds accordés par le gouvernement fédéral peuvent aider les entreprises à obtenir encore davantage de fonds des gouvernements provinciaux et d'autres sources. Au Québec, par exemple, les fonds fédéraux de 22 millions de dollars ont permis d'obtenir 30 millions de dollars d'autres sources.
Enfin, le gouvernement fédéral peut faire preuve de leadership en servant d'exemple aux provinces et aux villes qui n'ont pas encore commencé à aider le secteur de l'économie sociale.
De quels genres de programmes avons-nous besoin? La CCA croit que nous avons besoin d'une gamme de programmes gouvernementaux fédéraux qui comporte six éléments. Premièrement, le gouvernement devrait offrir de l'aide technique aux entreprises sociales, de même que de l'assistance pour effectuer des études de faisabilité et offrir de la formation. Deuxièmement, le gouvernement devrait offrir du capital patient, soit d'importants fonds pour capital à long terme qui peuvent aider à obtenir du financement d'autres sources. Troisièmement, le gouvernement devrait rendre admissibles les entreprises d'économie sociale à tous les programmes gouvernementaux fédéraux actuels, depuis les programmes de formation jusqu'aux programmes destinés aux petites entreprises. Quatrièmement, le gouvernement devrait faire la promotion des partenariats conjoints avec les provinces et les villes dans le cadre d'un programme d'économie sociale. Cinquièmement, le gouvernement devrait élaborer des programmes d'incitatifs fiscaux à l'investissement qui encourageraient les gens à investir dans le développement des coopératives. Enfin, le gouvernement devrait maintenir et étendre des programmes comme l'initiative de développement coopératif, de même que la nouvelle initiative de développement de coopératives agricoles.
Le Canada est un pays riche qui s'enorgueillit de sa diversité organisationnelle, de son économie mixte, de son inclusivité et de son innovation entrepreneuriale. Une initiative d'économie sociale ou un partenariat d'entreprises communautaires, peu importe le nom qu'on lui donne, favoriserait des solutions locales à la création d'emplois, la prestation de services communautaires, et surtout, l'entraide.
Je vous remercie de votre attention.
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Oui, nous effectuons avec le secrétariat rural un projet qui consiste à présenter des exposés sur les entreprises d'économie sociale aux fonctionnaires municipaux et aux organismes à but non lucratif.
Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui. Comme vous le savez, je représente le Réseau canadien de développement économique de la communauté, organisme national qui compte plus de 650 membres représentant 3 000 organismes réseautés partout au Canada. Le Réseau travaille avec ces organismes pour renforcer les collectivités canadiennes en se fondant sur les principes de développement économique communautaire, modèle intégré axé à la fois sur des résultats sociaux et économiques.
Nous estimons que l'économie se divise en trois grands secteurs. Premièrement, le secteur public, qui appartient à l'État et regroupe des organisations et des systèmes gérés par l'État. Deuxièmement, il y a le secteur privé qui regroupe les entrepreneurs, les sociétés et les partenariats. Le troisième secteur, c'est l'économie sociale, terme qui désigne les actifs et les entreprises servant à générer les avantages tant sociaux qu'économiques. Les coopératives de crédit, les coopératives et les entreprises à vocation sociale sont les moteurs de l'économie sociale.
Je vais m'arrêter aux entreprises sociales pour expliquer leur efficacité dans le renforcement des collectivités. On entend par entreprise sociale un organisme à but non lucratif qui possède et gère une entreprise dans le double but de générer des revenus et de réaliser un objectif social ou écologique.
Dans le modèle traditionnel fondé sur le rendement du capital investi, on distingue le secteur des organismes à but non lucratif, axé sur le rendement social de l'investissement, du secteur privé, qui ne tient compte que du rendement financier du capital investi. Les entreprises sociales visent à procurer un rendement mixte du capital investi; elles font du rendement social et du rendement financier leurs objectifs fondamentaux.
Les entreprises sociales ont trois buts fondamentaux. Le premier consiste à améliorer la viabilité financière des organismes à but non lucratif. La société Atira Property Management de Vancouver en est un excellent exemple. Il s'agit d'une société à but lucratif de gestion d'immeubles commerciaux appartenant à un organisme à but non lucratif. Les bénéfices de cette entreprise sont versés à l'organisme à but non lucratif qui s'en sert pour offrir des logements à des femmes dans le besoin.
Ces entreprises créent des emplois. C'est le cas par exemple de Potluck Catering, organisme situé dans le secteur le plus pauvre du centre-ville de Vancouver, qui emploie 30 personnes par l'entremise d'une entreprise sociale sans but lucratif. Quinze de ces personnes ont ainsi cessé d'être des assistés sociaux ou des sans-abri.
Le troisième objectif est de promouvoir la mission de l'organisme sans but lucratif; c'est le cas par exemple de la société Eco-Lumber Co-op en Colombie-Britannique.
Ce courant ne se limite pas à la Colombie-Britannique. À Red Deer, en Alberta, certaines organisations permettent aux personnes handicapées de trouver du travail dans les entrepôts de bouteilles; à Lake Lenore, l'épicerie et la serre ont permis à cette petite localité de 300 habitants de garder son épicerie. Au centre-ville de Winnipeg, Inner City Renovation emploie des Autochtones pour rénover les bâtiments du quartier.
Nous croyons que le gouvernement peut contribuer de quatre façons à soutenir l'économie sociale et les entreprises sociales. La première serait de créer un climat propice à l'économie sociale et aux entreprises qui la composent, grâce à des règlements et à des politiques favorables, notamment les règlements qui s'appliquent aux organismes de bienfaisance.
Deuxièmement, le gouvernement peut soutenir le développement de ces entreprises tout le long de leur cheminement, c'est-à-dire aux étapes de la recherche d'une entreprise, de la transition et du démarrage. Cela englobe l'aide à l'apprentissage et au réseautage entre les participants.
Troisièmement, le gouvernement fédéral doit étudier et rajuster ses politiques d'approvisionnement pour favoriser l'économie sociale, en adoptant des politiques d'approvisionnement axées sur un rendement mixte du capital investi et en instituant des politiques et des modalités d'octroi de marchés permettant aux petites entreprises sociales et aux PME d'avoir accès aux marchés du gouvernement fédéral, ce qui peut se faire en divisant les gros contrats en contrats d'une valeur moindre.
Quatrièmement, le gouvernement peut favoriser l'accès au capital. Cela vaut tant pour le capital patient que pour les crédits à l'investissement à l'intention des investisseurs du secteur privé qui souhaitent s'associer avec des entreprises sociales.
Nous croyons que le gouvernement, le secteur privé et l'économie sociale doivent s'unir pour renforcer les collectivités canadiennes et que plus l'économie sociale sera forte, plus les collectivités canadiennes le seront.
Merci.
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Je n'avais pas prévu faire une présentation comme telle, mais je vais vous parler des initiatives que Développement économique Canada pour les régions du Québec a mises en place et dont Nancy a parlé plus tôt.
En fait, nous devions mettre en place trois initiatives, à partir d'avril 2004. Une nouvelle initiative visait le développement des capacités des organisations oeuvrant dans le domaine de l'économie sociale, pour laquelle on prévoyait une somme de 5 millions de dollars. Si on soustrait les sommes destinées au fonctionnement de cette initiative de l'ADEC, on y a investi quelque 4,8 millions de dollars entre avril 2005 et aujourd'hui.
Nous devions lancer une deuxième initiative, qui consistait en la mise en place d'un fonds de capital pour les entreprises d'économie sociale au Québec. Nous avons demandé, par voie de concours, au milieu de l'économie sociale du Québec de nous proposer des façons de faire innovatrices visant à mettre en place des fonds d'investissement à l'intention des entreprises d'économie sociale. Par suite de ce concours, un jury constitué à cette fin a déterminé que le Chantier de l'économie sociale avait présenté la meilleure proposition.
Depuis, nous avons eu des négociations avec le Chantier d'économie sociale et d'autres partenaires financiers, soit le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction. Le gouvernement du Québec s'est joint à nous lors du budget du printemps dernier. Ces discussions sont maintenant terminées, et nous sommes très fiers du travail accompli à ce jour.
Il fallait tenir compte d'un troisième élément et le mettre en place, c'est-à-dire assurer aux entreprises d'économie sociale du Québec un meilleur accès à nos programmes réguliers. Même si ces entreprises avaient déjà accès à nos programmes à partir de 2004, nous avons jugé bon d'en faire la promotion, ce qui a été un franc succès. En effet, on a doublé ou triplé notre aide au milieu de l'économie sociale, par rapport aux années précédentes.
C'est ce que nous avons fait à ce jour, et nous en sommes assez satisfaits. Toutes les sommes destinées à l'initiative de développement des capacités ont été engagées dans la première année. L'hiver prochain, nous prévoyons évaluer les résultats concrets en termes d'impact économique et de création d'emplois et autres.
À titre d'exemple, nous avons aidé la Société de développement Angus, ce qui a permis la revitalisation d'un quartier complet dans l'est de Montréal. Nous avons un partenariat de longue date avec ces gens, dont nous sommes assez fiers.
Aussi, la Fédération québécoise des coopératives forestières nous a demandé de l'aider à planifier et à mettre en place une stratégie visant à aider les coopératives forestières du Québec, afin qu'elles puissent faire face à un certain nombre de problèmes. Cette demande coïncidait avec la crise du bois d'oeuvre.
Mme Neamtan a mentionné plusieurs secteurs d'économie sociale au Québec. Nous sommes fiers de dire que nous avons été capables de couvrir à peu près tous les secteurs, que ce soit les médias communautaires, l'environnement ou des entreprises de fabrication et des centres adaptés qui embauchent des personnes handicapées.
Nous avons donc appuyé plusieurs projets.
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Bonjour, monsieur le président. Mesdames et messieurs, membres du comité, bonjour.
Je m'appelle Johanne Mennie. Je suis directrice adjointe du développement communautaire et des partenariats au ministère des Ressources humaines et du Développement social.
Je présenterai mon exposé dans les deux langues, en passant de l'anglais au français. Nous avons cependant remis le texte de cet exposé en anglais, en français, et en format bilingue.
L'économie sociale est un mouvement social entrepreneurial. Les entreprises sociales sont multiples et la terminologie diffère d'un bout du pays à l'autre. Elles incluent les coopératives, les fonds mutuels, les entreprises à but non lucratif, les entreprises à mission et les organismes voués au développement économique communautaire.
Les entreprises sociales ont en commun le fait qu'elles réinvestissent la totalité de leurs profits dans la communauté ou dans les entreprises elles-mêmes. En termes simples et clairs, les entreprises sociales sont, d'abord et avant tout, des initiatives commerciales. Cela signifie qu'elles sont engagées dans une certaine forme de commerce, lequel a pour objectif premier le support social, environnemental ou culturel.
En 2004, le gouvernement du Canada s'est engagé à ce que le financement passe par les Agences régionales de développement et le Conseil de recherches en sciences humaines pour soutenir ceux qui participent à ce mouvement social entrepreneurial.
[Français]
Les fonds ont été versés pour le renforcement de la planification stratégique et des capacités des entreprises sociales et pour le renforcement du financement de prêts de capital patient.
Ce financement fut accordé aux trois agences régionales du développement: l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest et l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, ainsi qu'Industrie Canada/FedNor.
Le Conseil de recherches en sciences humaines a reçu un mandat basé sur la recherche communautaire reliée à l'économie sociale.
[Traduction]
Ressources humaines et Développement social Canada, à l'époque, Développement social Canada, a fourni un leadership en matière de politiques publiques. Le travail incluait l'élaboration d'un cadre et d'une stratégie pour une politique publique permettant de guider des actions fédérales à plus long terme visant à appuyer l'économie sociale.
Dans une perspective de politiques publiques, RHDSC a entrepris un certain nombre d'activités incluant des recherches dans d'autres pays et notamment sur les politiques, sur l'environnement relatif à la réglementation et sur le financement visant à soutenir les entreprises de type économie sociale. Nous avons également recueilli un large éventail d'éléments probants sur ce qui se passait au Canada de même que sur les questions, défis et succès inhérents aux entreprises sociales.
Nous avons découvert que de nombreuses entreprises sociales étaient engagées dans un large éventail d'activités qui englobent normalement la création d'emplois, l'intégration de la main-d'oeuvre, la régénération urbaine, les services environnementaux, les services à la petite enfance et l'entretien domestique, l'hébergement et plusieurs autres initiatives visant l'amélioration de la qualité de la vie.
Ces entreprises contribuent à favoriser l'emploi, la production de nouveaux produits et services, le recours à des méthodes innovatrices de prestation de services, à la mise en valeur de l'inclusion sociale, du renforcement du développement communautaire et de l'accroissement de la productivité et de la compétitivité.
Par exemple, la Cleaning Solution de Vancouver, en Colombie-Britannique, offre des produits de nettoyage écologiques, tout en procurant des possibilités d'emploi intéressantes dans le domaine de la conciergerie pour les personnes atteintes de déficience mentale. Un an seulement après son lancement, elle affiche une hausse de 500 p. 100 de ses revenus. Le nombre de personnes atteintes de déficience mentale qu'elle emploie a plus que doublé et le nombre d'heures de travail mensuel de ces employés a presque doublé. Pendant la même période, le salaire mensuel moyen de ces employés a augmenté de près de 80 p. 100, salaire qui vient s'ajouter aux prestations d'invalidité qu'elles touchent déjà.
[Français]
Le prochain exemple est le Saskatchewan Native Theatre Company, situé à Saskatoon, qui produit et met en scène des performances qui font la promotion d'une image positive des Autochtones et divertit la communauté.
Le SNTC a élargi sa programmation à d'autres domaines, incluant du travail avec des jeunes Autochtones dits à risque. Par exemple, un des programmes du SNTC embauche une douzaine de jeunes Autochtones pendant huit mois afin de leur enseigner comment créer, produire et jouer dans une pièce de théâtre dépeignant des questions qui leur sont importantes, par exemple l'impact du crystal meth sur la jeunesse autochtone.
Cette méthode permet aux jeunes de développer une nouvelle connaissance de la culture autochtone, d'accumuler des crédits scolaires et d'acquérir une expérience de travail appréciable, tout en ayant accès à des services de soutien et éducatifs. Cela leur permet également de prendre confiance en eux, de développer une estime de soi et de se donner de nouveaux objectifs personnels.
[Traduction]
Les résultats de nos recherches indiquent que les entreprises sociales doivent encore surmonter certains obstacles pour se développer et prospérer, particulièrement au moment de leur démarrage ou de leur expansion. Un de ces principaux obstacles tient à leur financement.
Les entreprises sociales doivent accéder à un financement approprié au stade où elles sont rendues dans leur développement. Cela signifie qu'elles doivent s'attaquer aux obstacles susceptibles d'empêcher les investisseurs d'investir dans les entreprises sociales ou à ceux qui empêchent ces entreprises de trouver des fonds appropriés.
Un autre défi pour les organisations d'économie sociale est lié au développement de bonnes aptitudes chez les gestionnaires et les membres en général de ces entreprises. Plusieurs de ces défis sont plus complexes parce que les entreprises sociales doivent satisfaire à la fois à des exigences financières, sociales, culturelles ou environnementales. C'est pourquoi elles doivent avoir accès à la formation appropriée ainsi qu'à du soutien et à de l'information afin de maximiser et le rendement et leur impact social.
[Français]
Un troisième obstacle est lié à l'absence de données de base sur le secteur d'entreprises sociales: sa taille, ses caractéristiques, ses activités, etc.
Développer une visibilité, fournir des exemples et partager de bonnes pratiques reliées à des modèles novateurs et entrepreneurials pourraient attirer de nouveaux intrants, des clients et du financement.
[Traduction]
En ce moment, nous poursuivons nos efforts afin de déterminer de quelles façons les entreprises sociales peuvent supporter des champs d'activité comme les garderies d'enfants; l'intégration des immigrants; les communautés sécuritaires; l'intégration au marché du travail des personnes faisant face à de multiples obstacles et des personnes handicapées; et les ajustements économiques. Nous continuons à améliorer nos connaissances dans les domaines suivants: la recherche du bon ensemble d'outils en matière de financement, de comptabilité, de traitement des questions juridiques, qui aideront les organisations communautaires à améliorer leur efficacité, leur transparence et leur responsabilisation; le développement d'outils pour mesurer les retombées sociales et financières des investissements par les entreprises sociales; les moyens d'informer les Canadiens dans les milieux ruraux, les milieux d'immigrants et de réfugiés au sujet de l'existence et de la viabilité d'un modèle d'entreprise sociale coopérative.
Quelques exemples d'organisations d'économie sociale figurent à la fin du document qu'on vous a remis tout à l'heure.
Merci, monsieur le président
[Français]
Merci, mesdames et messieurs membres du comité.
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Puisque vous étiez présent au sommet, la semaine dernière, vous avez pu constater qu'il y avait vraiment des gens de tous les milieux et de toutes les régions du Québec, autant du mouvement syndical que du domaine de l'entrepreneuriat, des élus municipaux et beaucoup de personnes qui étaient plutôt unanimes quant à l'importance de l'économie sociale dans le développement socioéconomique du Québec.
Il y a effectivement eu des débats au cours des dernières années, et ces débats ont permis de clarifier les choses. Là encore, cela dépasse les positions politiques ou partisanes. En effet, on ne peut pas penser que l'État va tout régler. C'est clair, nous en convenons. De fait, l'État ne peut pas tout régler, que ce soit en ce qui concerne la création d'emplois ou l'offre de services adaptés et flexibles qui répondent aux besoins spécifiques de chaque communauté.
Nous pouvons affirmer que la force de l'économie sociale, c'est effectivement cette prise en charge, cette capacité de combiner à la fois des ressources bénévoles, des ressources publiques souvent, des ressources du marché, de la vente de produits et de services pour répondre à des besoins d'une façon convenant à la réalité des communautés.
Nous avons effectivement eu des discussions avec des représentants soit du mouvement syndical ou même du secteur privé, et tous conviennent de plus en plus que l'économie sociale joue un rôle dans le développement socioéconomique du Québec et du Canada. En effet, comme d'autres l'ont dit, l'économie sociale répond le mieux à certains besoins. Évidemment, les services publics répondent à d'autres besoins, et le secteur privé joue un autre rôle dans notre société.
L'évolution de l'économie sociale a permis de clarifier ce débat, de sorte qu'aujourd'hui, il y a un consensus au Québec, et lorsqu'il y a des zones de friction, nous avons aussi des endroits pour en débattre.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler que c'est à cause de ma motion que nous discutons de ce sujet. J'avais espéré que cela se ferait plus tôt. Je voulais m'assurer que tout le monde, particulièrement le nouveau gouvernement, comprenait les perspectives emballantes qu'offre l'économie sociale et le rôle de partenaire qu'elle peut jouer dans l'avenir.
Nous constatons que le financement a été réduit et j'ai du mal à le comprendre. Les compressions de 39 millions de dollars ont été qualifiées de réductions dans les « programmes non essentiels ». Et pourtant, ces projets ont reçu le feu vert au Québec, mais pas en Ontario — plus précisément dans le nord de l'Ontario, où se trouve ma circonscription — et pas dans le reste du Canada. Comment cette décision a pu se prendre...
J'ai été déçu d'apprendre ce matin que la sous-ministre adjointe, Mme Scotti, n'assisterait pas à la réunion. La greffière ou quelqu'un d'autre pourrait-il m'expliquer ce qui s'est passé? Il s'agit d'une initiative importante, ce dont témoignent les questions posées par les députés libéraux et bloquistes. Nous devons obtenir des réponses.
Évidemment, la représentante de ce ministère dans la salle n'a pas les données financières à sa portée. En fait, je trouve qu'elle a très bien présenté les avantages de l'économie sociale. J'ai trouvé certains des mêmes arguments dans les documents que j'ai pu obtenir grâce à une demande d'accès à l'information, des notes préparées à l'intention de la ministre au moment où elle l'est devenue, renseignements sur le potentiel et les excellentes perspectives qu'offre l'économie sociale. Ces arguments suffiraient pour convaincre n'importe qui de donner le feu vert à de tels projets.
Dans ma propre circonscription, un centre de ski est en difficulté. Il aurait pu devenir une excellente coopérative. Avec un peu d'argent, un peu de ce capital patient, on aurait pu en faire un centre aussi prospère que le mont Adstock au Québec, qui a procédé de cette façon. Par ailleurs, certains de nos agriculteurs souffrent des effets de la maladie de la vache folle et de l'évolution de l'agriculture. Eux aussi, ils auraient pu tirer parti de cet argent.
Quand on regarde ce qui se fait dans d'autres pays, comme Mme Mennie entre autres l'a indiqué, et en Europe particulièrement où l'économie sociale est un des principaux moteurs, on voit les possibilités inouïes qu'offre ce phénomène. C'est une solution pragmatique à des problèmes économiques et sociaux engendrés par les forces de la mondialisation. L'économie sociale utilise les actifs et les entreprises pour générer des avantages sociaux et économiques et ces moteurs sont les caisses populaires, les coopératives et les entreprises sociales.
Les études effectuées au Canada également, en particulier celle de Ted Jackson, professeur de l'Université Carleton, ont décrit les avantages très concrets qu'offrait l'économie sociale.
J'aimerais aujourd'hui qu'on m'explique pourquoi et sur la foi de quelle analyse ces compressions ont été effectuées et ce sur quoi on s'est fondé pour déterminer qu'il ne s'agissait pas de programmes essentiels. J'inviterais tout d'abord Mme Mennie à répondre à cette question, si elle est en mesure de le faire.
Pourquoi donc a-t-on réduit les budgets et sur quelle analyse s'est-on fondé pour déterminer qu'il s'agissait de projets non essentiels, étant donné la description très élogieuse que vous et votre ministère avez présentée ce matin de l'initiative d'économie sociale? Et comment expliquer la différence entre ce qui se fait au Québec et dans le reste du Canada?
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Si tel est le cas, pourquoi coupe-t-on 30 p. 100 du budget de l'économie sociale?
Je vais aller un peu plus loin. Je comprends que vous trouviez peut-être que certains ont fait du bon travail, mais il y a une réalité: 30 p. 100 de moins l'année prochaine.
Je m'adresse à Mme Hunter et à M. LePage.
On constate peut-être que c'est bon pour une région. Cependant, comment se fait-il que l'APECA n'est pas présente ici pour nous parler des coupes? Comment se fait-il que FedNor n'est pas présent pour nous parler des coupes? Comment se fait-il que Diversification de l'économie de l'Ouest Canada n'est pas présent pour nous parler des coupes qu'il a subies?
Dans nos régions et dans ma région, au Nouveau-Brunswick, dans les provinces de l'Atlantique, nous avons été touchés par ces coupes. Si les représentants des ministères ne sont pas devant nous aujourd'hui, c'est probablement parce que le gouvernement s'est organisé pour, justement, éviter que l'on pose des questions qu'il ne voudrait pas entendre.
Ma question s'adresse à vous trois, madame Hunter, madame Neamtan et monsieur LePage. Avez-vous été consultés avant les coupes de quelque 40 millions de dollars qui ont été annoncées l'autre jour? Quarante millions de dollars sur 132 millions de dollars, cela représente exactement une coupe de 30 p. 100 du budget.
Premièrement, avez-vous été consultés? Deuxièmement, le gouvernement a-t-il rempli ses obligations d'un bout à l'autre du pays, d'un océan à l'autre, en faisant de telles coupes?
Je vous remercie, monsieur Regan.
Je vais poser moi-même la prochaine question et reprendre le thème abordé par M. Regan ainsi que, je crois, par M. LePage.
M. Martin a proposé que nous étudiions la question, et je l'en remercie, car j'étais au courant de l'économie sociale, mais j'ignorais l'ampleur des événements qui l'accompagnent. J'ai donc eu la chance, aujourd'hui, de me renseigner à ce sujet.
Monsieur LePage, vous avez parlé de l'importance du rendement de l'investissement, auquel Mme Neamtan a également fait référence. Comment peut-on le mesurer? Est-ce qu'on peut le chiffrer? Si on investit 1 milliard de dollars, comment déterminer si ça va être 1 milliard ou 3 milliards de dollars? De quels outils peut-on se servir? Vous avez parlé de l'effet multiplicateur. Il en avait déjà été question.
J'aimerais que M. LePage, Mme Neamtan et Mme Hunter nous parlent de cet effet multiplicateur, la façon dont on peut le mesurer. Comment se produit-il?
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à Mme Hunter. Lors du budget de 2004, comme on l'a dit, une somme de 132 millions de dollars a été allouée à l'Initiative d'économie sociale, soit 17 millions de dollars sur deux ans pour le renforcement des capacités, 100 millions de dollars pour la création d'un fonds de capital patient et 15 millions de dollars sur cinq ans pour la recherche reliée à l'économie sociale.
On s'est aussi engagé à améliorer l'accès des entreprises d'économie sociale aux programmes de services gouvernementaux. La mise en oeuvre de ce projet, qui a été élaboré en 2004, devait débuter en 2005-2006. L'expérience nous démontre qu'elle a débuté au Québec, mais pas ailleurs au pays.
J'essaie de comprendre comment on peut composer avec les compressions imposées le 25 septembre dernier. Dans le cadre des compressions d'un milliard de dollars imposées par le gouvernement canadien, 39,2 millions de dollars — on peut dire 40 millions de dollars — sont dûs à l'élimination de fonds non engagés destinés aux programmes d'économie sociale.
Je fais deux constats et j'essaie de comprendre les réponses qui nous sont données. D'une part, on constate que ce projet, l'Initiative d'économie sociale, qui devait démarrer en 2005 n'a pas démarré ailleurs au pays. D'autre part, vous nous avez dit, un peu plus tôt, que votre organisme croit que des investissements doivent être faits dans le cadre de l'initiative à la création d'emploi, notamment pour les entreprises agricoles. On effectue des compressions de 40 millions de dollars pour des fonds non engagés.
Ne croyez-vous pas que ces 40 millions de dollars auraient pu être utilisés pour les initiatives dont vous nous avez parlé un peu plus tôt et pour débuter d'autres projets ailleurs au pays?