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J'en suis à la deuxième page, à la diapo d'en haut. Je vais procéder assez rapidement, car il y a beaucoup de matière à couvrir. Ensuite, nous pourrons, je l'espère, revenir discuter de manière plus approfondie des points qui vous intéressent.
Comme vous le savez, l'économie et le marché du travail au Canada sont très solides en ce moment. De fait, nous avons signalé vendredi que le taux de chômage a atteint son point le plus bas depuis 1974 et que la part de la population canadienne qui travaille n'a jamais été aussi grande. Ces deux indicateurs combinés donnent à penser que le marché du travail, en ce moment, figure parmi les meilleurs qu'on ait vus au pays.
Quels sont les facteurs qui expliquent cette situation? Comme nous allons le voir, l'Ouest est en plein essor, et le Centre du Canada offre une résistance remarquable aux effets de l'appréciation du dollar canadien sur le secteur manufacturier.
Cette conjoncture heureuse, combinée au fait que le vieillissement de la population commence à restreindre l'offre de main-d'oeuvre, a eu pour effet un taux de chômage très peu élevé et l'augmentation des salaires. Comme travailleurs, nous n'allons pas nous en plaindre, mais, du point de vue des employeurs, qui sont habitués à un excédent de main-d'oeuvre, la difficulté éprouvée à trouver des travailleurs -- à l'exemple de la difficulté qu'éprouve actuellement Statistique Canada à engager des agents de recensement -- produit ses effets.
D'abord, j'aimerais parler un peu de l'enquête sur la population active et de la manière dont nous déterminons l'élément le plus important qui en découle, soit le taux de chômage officiel. L'EPA est une enquête mensuelle réalisée auprès de 50 000 ménages. Tous les adultes faisant partie des ménages choisis sont interviewés, ce qui donne plus de 100 000 interviews par mois. C'est un échantillon de très bonne taille.
L'EPA divise la population en trois groupes : les personnes actives, les personnes en chômage et les personnes qui ne font pas partie de la population active. « Celles qui ne font pas partie de la population active », ce sont celles qui ne figurent pas parmi les travailleurs disponibles.
L'EPA est effectuée depuis plus de 60 ans. Ces mesures de l'activité et du chômage concordent avec les normes internationales. Nos chiffres se comparent à ceux de nombreux pays, dont les États-Unis.
L'enquête remonte à la Seconde Guerre mondiale. Au départ, il s'agissait d'observer la réintégration des soldats revenus de la guerre, mais, aujourd'hui, l'enquête occupe un vaste terrain. Les données recueillies servent à contrôler la progression de l'économie, à alimenter les recherches sur la main-d'oeuvre, comme celles que vous êtes en train de mener vous-même, et à appuyer l'exécution des programmes où les fonds de l'assurance-emploi entrent en jeu.
Les données de l'EPA sont très actuelles. Les résultats sont publiés le premier vendredi de chaque mois, deux semaines seulement après que les données ont été recueillies. Les données de l'EPA sont fortement sollicitées, en partie parce que les données forment un riche ensemble dont la matière est importante, mais aussi parce que l'enquête existe depuis longtemps.
Je suis à la troisième page, à la diapositive du haut. Avant de continuer, j'aimerais traiter de quelques concepts clés que vous allez peut-être trouver utiles.
D'abord, la mesure de l'emploi dans l'enquête sur la population active équivaut au nombre de personnes actives et non pas au nombre d'emplois. Cela comporte quelques conséquences, par exemple: les emplois à pourvoir ne sont pas comptés et, dans les estimations principales, la personne qui détient deux ou trois emplois est comptée comme un seul travailleur. Autrement dit, c'est une mesure qui est fondée sur la personne. Nous avons quand même des données sur les personnes qui ont plus d'un emploi, données qui proviennent de l'EPA ou d'autres sources, si jamais cette question vous intéresse à l'avenir.
Ensuite, le terme « chômage » ne renvoie pas au nombre de personnes qui touchent des prestations d'assurance-emploi. Les personnes inactives sont plutôt appelées à indiquer si elles ont cherché du travail au cours des quatre dernières semaines et si elles sont disponibles pour travailler. Les gens qui répondent « oui » sont comptés parmi les chômeurs.
Il existe des cas où la personne est comptée parmi les chômeurs même si elle n'a pas cherché de travail. Il peut s'agir, par exemple, d'une personne mise à pied temporairement ou d'une personne qui doit commencer un nouveau travail dans les quatre semaines à venir. Essentiellement, c'est une mesure de l'emploi qui fait état de la main-d'oeuvre inemployée. Le taux de chômage représente la portion inutilisée de l'offre de main-d'oeuvre.
Bien qu'il s'agisse d'une mesure très évocatrice, le taux de chômage n'est qu'une des mesures importantes du marché du travail. Par exemple, le taux de chômage peut diminuer même si aucun nouvel emploi n'est créé. S'il y a, par exemple, des gens qui se retirent du marché du travail, toutes choses étant par ailleurs égales, le taux de chômage diminuera. Il importe donc de garder à l'oeil les autres mesures, par exemple le taux de participation, qui donne à voir le nombre total de personnes qui constituent l'offre de main-d'oeuvre.
Le diagramme suivant laisse voir le niveau de l'emploi depuis janvier 1976. L'emploi s'est accru au Canada pour une treizième année consécutive en 2005, soit la plus longue période d'accroissement de l'emploi depuis les augmentations massives des années 60 et 70. Jusqu'à maintenant, la croissance s'est accélérée encore en 2006.
Du fait des augmentations en question, la portion de la population âgée de 15 ans et plus qui travaille a atteint un taux record, soit 63,2 p. 100. C'était en mai.
Aux États-Unis, le taux équivalent s'élève à 63 p. 100, de sorte que nous avons maintenant un taux d'emploi qui dépasse celui des États-Unis.
La diapositive du haut, page 4, indique la situation d'emploi en remontant jusqu'à janvier 1996. Partout au pays, les marchés du travail font bonne figure, surtout en Alberta et en Colombie-Britannique, où la croissance de l'emploi s'est maintenue. Par rapport aux données de l'an dernier, l'emploi s'est accru de 5,2 p. 100 en Alberta, et de 3 p. 100, en Colombie-Britannique -- soit le taux de croissance le plus rapide au pays. L'Alberta, cela ne fait aucun doute, présente le marché du travail le plus solide et le plus serré qui soit sur le continent -- par rapport à toutes les provinces, mais aussi par rapport à tous les États au sud de la frontière.
Pendant que l'Ouest connaît un grand essor attribuable à l'augmentation vertigineuse du prix des ressources naturelles, la valeur du dollar canadien s'est accrue sensiblement. Cela a provoqué une importante diminution de l'emploi dans les usines du Canada. De fait, le secteur manufacturier a connu une baisse de 8 p. 100 depuis la fin de 2002, moment où la tendance à la baisse a commencé à se manifester. Cependant, le Centre du Canada a offert une résistance remarquable à l'effet des baisses en question. L'emploi continuait de s'accroître en Ontario et au Québec, les augmentations enregistrées ailleurs ayant compensé le déclin dans le secteur manufacturier. De fait, en mai, il y a eu augmentation record de l'emploi à temps plein en Ontario, mais dans le secteur des services. Au Québec, le taux de chômage est tombé à 7,9 p. 100, soit le taux le plus faible depuis 30 ans, hormis un cas.
La diapositive du bas, à la page 4, présente le taux de chômage depuis 1974. Une forte demande de main-d'oeuvre accompagne l'amélioration continue de l'économie. De ce fait, le chômage n'a jamais été si faible depuis une génération. En mai, le taux s'élevait à 6,1 %, soit le point le plus bas depuis 1974.
Il n'y a pas que la forte demande de travailleurs qui est à l'origine du faible taux de chômage; la génération de l'après-guerre, dont les plus vieux atteignent la soixantaine cette année, commence à prendre sa retraite, ce qui a un impact sur l'offre de main-d'oeuvre.
Quand l'économie est à ce point forte et que l'offre se contracte, le taux de chômage tombe naturellement en chute libre. De fait, si la tendance se maintient, il y aura bientôt moins de un million de chômeurs canadiens, ce que nous n'avons pas vu depuis le début des années 80. Or, la contraction de l'offre associée à la retraite de la génération de l'après-guerre ne fait que commencer.
Nous voilà à la diapositive du haut, à la page 5, qui porte sur les salaires. Étant donné le marché du travail que je viens de décrire, il n'y a rien d'étonnant à savoir que les salaires sont à la hausse au Canada. Par rapport aux données d'il y a un an, le taux horaire moyen s'est accru de 3,8 p. 100. Les salaires sont à la hausse partout au pays, mais, en Alberta, ils ont augmenté de 7,3 p. 100. Les employés albertains sont les mieux payés au pays; il y a six mois environ, ils ont dépassé les Ontariens à ce chapitre.
Le prochain thème est celui des pénuries de main-d'oeuvre.
La vigueur de l'économie et les conséquences du point de vue du chômage et des salaires, ont beaucoup fait parler. La faiblesse du taux de chômage par profession est un indicateur clé de pénuries. Quand il est difficile de trouver des travailleurs, le taux de chômage des travailleurs en question se trouve naturellement abaissé.
Au moyen des données de l'EPA, on peut voir que des pénuries commencent à paraître dans plusieurs secteurs. La diapositive du bas à la page 5 fait voir le taux de chômage des professions là où il a été le plus faible en 2005. Les deux barres supérieures se rapportent au secteur de la santé; deux autres se rapportent aux groupes de professionnels hautement spécialisés. La cinquième bande se rapporte aux entrepreneurs et contremaîtres du personnel des métiers et des transports. Leur faible taux de chômage est lié à la forte expansion notée récemment dans le domaine de la construction.
La diapositive du haut, à la page 6, fait voir l'évolution de la population illustrée sous forme de « pyramide » à diverses époques. J'ai donné à entendre plus tôt que le marché du travail au Canada fait face à des défis nouveaux. Comme vous le savez, la population vieillit.
[Français]
Les baby-boomers, nés entre 1946 et 1965, étaient concentrés dans le bas de la pyramide en 1971. Déjà, il était évident qu'ils représentaient un groupe très important d'individus. Ils étaient âgés entre 20 et 40 ans en 1986, et entre 35 et 55 ans en 2001. On peut donc voir le vieillissement du grand groupe des baby-boomers.
On peut remarquer qu'en 2007, les baby-boomers, alors âgés entre 50 et 70 ans, seront toujours le groupe d'individus le plus important de la population canadienne, étant plus nombreux que les générations leur ayant succédé, malgré que l'attrition par décès commence à être importante.
[Traduction]
Bien entendu, cela comporte de nombreuses conséquences.
D'abord et avant tout, cela pourrait restreindre la croissance économique en réduisant la production. Ensuite, la main-d'oeuvre de substitution de la génération de l'après-guerre, moins nombreuse, devra soutenir la génération de l'après-guerre passée à la retraite, y compris l'usage qu'elle fera des soins de santé.
La diapositive du bas, page 6, fait voir le taux de participation. C'est une projection des taux de participation jusqu'en 2017. Seul le temps nous dira à quoi correspondra le taux de participation dans 12 ans, mais une chose est claire: le vieillissement sera une source de pression sur la part de la population active dans l'économie. De fait, le taux de participation ressemblera peut-être à ce qu'il représentait dans les années 70.
On voit les deux scénarios ayant servi à cette projection.
Le premier scénario représenté dans le graphique repose sur quelques hypothèses simples. L'une d'entre elles, c'est que les taux de participation demeureront au niveau de 2005; la population connaîtra une croissance modérée; et les taux d'institutionnalisation, d'hospitalisation et ainsi de suite demeureront aux niveaux de 2005.
Dans le deuxième scénario, nous présumons que le taux de participation des travailleurs âgés augmentera jusqu'en 2010, pour ensuite se stabiliser. Vous voyez que cela donne un taux de participation légèrement plus élevé, mais une chose est claire: vous pourrez faire en sorte que les travailleurs âgés demeurent actifs plus longtemps, mais cela ne fait que remettre à plus tard l'inévitable. Que ce soit tout de suite ou plus tard, ils finissent par prendre leur retraite ou par trépasser. Il n'y a pas qu'au Canada que ce scénario se joue. Nous allons peut-être devoir affronter les autres pays pour attirer les meilleurs parmi les migrants internationaux.
Pour combler les pénuries de main-d'oeuvre, plusieurs possibilités peuvent être envisagées. Les solutions à adopter en milieu de travail figurent dans la diapositive du haut à la page 7. Il s'agit, entre autres, de faire augmenter la population en âge de travailler, d'augmenter la productivité, d'augmenter le nombre d'heures travaillées et d'augmenter la participation au marché du travail dans certains groupes clés où le taux de participation demeure faible.
J'attire votre attention sur la diapositive du bas de la page 7. Comme je l'ai dit plus tôt, c'est en Alberta qu'on trouve actuellement le marché du travail le plus vigoureux qui soit à la fois au Canada et aux États-Unis. Le taux de chômage y étant si faible, la province connaît d'importantes pénuries de main-d'oeuvre. C'est donc un bon lieu d'observation pour qui s'intéresse à la mobilité de la main-d'oeuvre. Tous les trimestres, Statistique Canada produit des estimations démographiques par province. C'est essentiellement ce que vous avez sous les yeux: les estimations démographiques.
C'est l'Alberta qui affiche la plus forte croissance de la population. Cette croissance est probablement liée à l'économie en expansion. Durant le dernier trimestre de 2005, la population de la province a augmenté de 25 000 personnes. Ce taux est cinq fois supérieur à la moyenne nationale.
Nous en sommes à la diapo du haut, à la page 8. Les gains, en Alberta, s'expliquent surtout par l'arrivée de migrants d'autres provinces. Les gens déménagent donc des autres provinces en Alberta. Durant le dernier trimestre de 2005, l'Alberta a enregistré une augmentation nette de 17 000 personnes provenant d'ailleurs au Canada. En raison de ce facteur d'attirance, sept des 13 administrations ont enregistré une chute de leur population à la fin de 2005. L'augmentation de 17 000 en Alberta représente un record de tous les temps au chapitre de la migration interprovinciale nette.
Statistique Canada réalise une autre enquête: l'enquête sur le lieu de travail et les employés. Celle-ci jette un éclairage sur d'autres aspects de la mobilité et de la main-d'oeuvre. L'ELTE nous permet de voir que les employés canadiens sont mobiles. En 2002, environ 76 p. 100 des employés occupaient le même emploi, au sein de la même entreprise, qu'un an auparavant, mais cela veut dire que 9 p. 100 ont changé d'employeur, 9 p. 100 encore ont quitté la population active, et 6 p. 100 ont entamé un travail nouveau pour le même employeur. Cela dénote une certaine mobilité.
De même, le taux de roulement du personnel est relativement élevé au Canada. Dans les marchés du travail fluides comme ceux du Canada ou des États-Unis, les gens peuvent se retrouver sans travail, de sorte qu'il y a un fort roulement en ce qui concerne le nombre de personnes qui perdent leur emploi -- mais l'embauche est également plus courante, de sorte que les gens au Canada sont sans travail pendant des périodes plus courtes. Selon une étude récente de l'OCDE sur le chômage à long terme, 9,5 p. 100 des chômeurs au Canada sont demeurés sans travail pendant un an ou plus. Ça peut paraître élevé, mais la moyenne pour les pays de l'OCDE, dans l'ensemble, se situe à 32 p. 100. Aux États-Unis, c'est de 12,7 p. 100.
Nous voici à la diapo du bas, à la page 8. Il y est question des travailleurs âgés.
L'âge médian de la retraite a connu une chute marquée depuis 20 ans. Du milieu des années 70 au milieu des années 80, il tournait autour de 65 ans. Par contre, à la fin des années 80, il a commencé à chuter rapidement, tendance qui s'est maintenue jusqu'à atteindre 60,6 ans en 1997. Depuis, il se situe plus ou moins à ce niveau. En 2005, l'âge médian de la retraite était de 62,6 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes. C'est donc un peu plus jeune dans le cas des femmes.
La diapo du haut, à la page 9, laisse voir le taux de participation des employés âgés. Alors, même si l'âge de la retraite au Canada équivaut plus ou moins à 60 ans, il y a eu une augmentation marquée du taux de participation des travailleurs âgés. C'est une réserve de candidats qu'il faut envisager pour les futures pénuries de main-d'oeuvre.
Autour de 31 p. 100 des personnes ayant 55 ans ou plus sont actives. Ce taux se situait à 24 p. 100 en 1996. Le phénomène est dû en partie au fait que les nombreux membres de la génération de l'après-guerre entrent maintenant dans ce groupe d'âge. Effectivement, ils ont « rajeuni » le groupe d'âge, du fait d'être si nombreux. Cependant, les conditions économiques ont changé, et les occasions qui s'offrent aux travailleurs âgés sont maintenant plus grandes.
Autre point important: la génération d'après-guerre est plus scolarisée que la précédente. C'est important, car il existe un lien évident entre le degré de scolarité et la participation au marché du travail. Plus une personne est scolarisée, plus elle est susceptible d'être active pendant longtemps.
La diapo du bas, à la page 9, illustre la productivité de la main-d'oeuvre. Il s'agit d'une comparaison entre le Canada et les États-Unis. On y voit qu'il y a certainement un écart.
Les façons de mesurer la productivité au Canada et aux États-Unis comportent des différences, mais, de façon générale, il est entendu que les tendances à cet égard sont comparables. À ce chapitre, le diagramme laisse voir un écart évident entre le Canada et les États-Unis quant à la productivité de la main-d'oeuvre.
La diapo du haut, à la page 10, porte sur la « littératie ». Les données renvoient à une enquête internationale à laquelle le Canada a participé, réalisée en 2003. On y voit une répartition de la population adulte en quatre niveaux généraux de littératie. La ligne noire qui traverse le diagramme de bord en bord, à l'horizontale, correspond essentiellement au « niveau trois ». Le niveau trois, c'est le minimum nécessaire pour fonctionner dans une économie développée.
Si on envisage la proportion de Canadiens dont les capacités se situent au-dessus du niveau trois, on voit que le Canada fait très bonne figure en comparaison avec les autres pays. Ce que la diapo ne permet pas de voir, toutefois, c'est qu'il existe des différences entre la population canadienne dans son ensemble et les nouveaux immigrants en particulier. Le niveau de littératie des nouveaux immigrants est nettement inférieur, et c'est là un véritable obstacle à l'emploi. Les enquêtes précédentes sur la littératie ont également montré qu'il existe un lien entre la littératie et les revenus. Ce sont donc des questions importantes, qui feront l'objet d'études à l'avenir.
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La diapo au bas de la page 10 traite des travailleurs saisonniers. L'idée, c'est que l'une des façons de faire face aux pénuries de main-d'oeuvre consiste à demander aux Canadiens de travailler un plus grand nombre d'heures. Durant une année, il y a de longues périodes où certains travailleurs saisonniers ne travaillent pas.
Si vous regardez le diagramme, vous voyez que le premier ensemble de barres illustre les emplois temporaires dans leur ensemble. Les travailleurs qui occupent ces emplois croient que le travail cessera à un moment donné. Environ 13 p. 100 des employés ayant répondu à l'enquête en 2005 se déclaraient travailleurs temporaires. Les trois autres groupements de barres font voir une répartition des éléments qui constituent l'ensemble des travailleurs temporaires.
Les travailleurs occupant un emploi d'une durée déterminée ou à contrat, ce qui comprend les personnes au service d'une agence de placement temporaire, comptent pour l'essentiel du nombre d'employés temporaires en 2005. Il s'agit de 6,4 p. 100 des employés. Autre élément important à souligner: le travail temporaire a connu une croissance de 40 p. 100 entre 1997 et 2005.
À propos du travail saisonnier, mentionnons que 3 p. 100 de l'ensemble des travailleurs sont des employés saisonniers, mais que la situation est variable d'un endroit à l'autre au pays. C'est très courant à Terre-Neuve-et-Labrador et à l'Île-du-Prince-Édouard, où un travailleur sur dix occupe un emploi saisonnier. C'est également fréquent au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
La diapo au haut de la page 11 renvoie à une autre population. Je parle de la population autochtone, qui est sous-représentée sur le marché du travail. C'est une jeune population. L'âge médian des Autochtones au Canada, selon les prévisions, passe de 25 à l'an 2000 à 28 en 2017. Nous prévoyons l'arrivée en grand nombre de jeunes Autochtones, dans le groupe d'âge des 20 à 29 ans, sur le marché du travail. La taille de ce groupe devrait s'accroître de plus de 40 p. 100 d'ici 2017. Vous pouvez vous attendre à une augmentation phénoménale de la proportion des jeunes adultes autochtones en Saskatchewan et au Manitoba. Cela va presque doubler en Saskatchewan, et il y aura une augmentation aussi au Manitoba.
La diapo au bas de la page 11 illustre le cas des Autochtones vivant en dehors des réserves dans l'ouest du Canada. On y voit que les Autochtones sont moins susceptibles d'être actifs au sein de l'économie que les autres personnes. La scolarité y joue un grand rôle. De fait, le taux de participation des Autochtones ayant terminé des études secondaires s'élevait à 88 p. 100. C'est légèrement supérieur au taux enregistré chez les non-Autochtones ayant terminé leurs études secondaires.
Au haut de la page 12, on voit les conditions du marché du travail pour l'ensemble des Autochtones. En Alberta et en Colombie-Britannique, les Autochtones ayant terminé des études postsecondaires présentent un taux d'activité supérieur aux non-Autochtones de la même catégorie. Encore une fois, cela donne à croire que la scolarité importe.
En bas, à la page 12, la diapo traite d'immigration, et de manière générale, de l'accroissement de la population.
[Français]
L'accroissement naturel a longtemps été le principal moteur de la croissance démographique canadienne. Depuis le début des années 1990, ce n'est plus le cas, l'accroissement migratoire étant plus important. L'apport du solde migratoire dans l'accroissement total continue à s'accroître, et depuis 2001, les deux tiers de celui-ci s'expliquent par l'accroissement migratoire, autrement dit, les immigrants qui arrivent au pays.
Sous l'effet du vieillissement de la population et de la faible fécondité, le nombre de décès est appelé à augmenter, alors que le nombre de naissances devrait plus ou moins stagner. L'accroissement naturel deviendrait ainsi négatif à la fin de la décennie 2020. La croissance de la population sera alors entièrement assurée par l'accroissement migratoire.
[Traduction]
La diapo au haut de la page 13 illustre les conditions du marché du travail pour les nouveaux immigrants. Si les immigrants représentent une source de plus en plus importante de l'accroissement de la population en général et de la population active, leur intégration à l'économie canadienne semble s'être aggravée. Malgré l'expansion économique de la fin des années 90, le recensement de 2001 fait voir que le taux d'emploi des immigrants du principal groupe en âge de travailler, soit les 25 à 54 ans, parmi ceux qui sont arrivés au Canada durant les cinq années précédentes... ce qu'il faut dire, c'est que le taux d'activité chez les nouveaux immigrants est nettement inférieur à celui des Canadiens de souche du même âge. C'est 65 p. 100 chez les nouveaux immigrants, par rapport à 81 p. 100 chez les gens nés au Canada.
La dernière diapo, au bas de la page 13, porte sur les personnes handicapées et la possibilité d'accroître l'offre de main-d'oeuvre en améliorant leur participation. Environ 10 p. 100 des Canadiens en âge de travailler, soit environ deux millions de personnes, ont une forme quelconque d'incapacité. Environ 45 % des personnes handicapées font partie de la population active, en comparaison avec 80 p. 100 environ de la population non handicapée.
Accroître l'accessibilité du marché du travail pour les personnes handicapées est avantageux du point de vue de la société canadienne dans son ensemble. Environ 40 p. 100 des personnes handicapées ne faisant pas partie de la population active ont un handicap qui les empêche de travailler, mais il reste alors une réserve de main-d'oeuvre possible de plus de 600 000 personnes. Or, pour que ces personnes puissent travailler, il faut une adaptation des lieux de travail et des tâches. Les aménagements les plus souvent cités comme étant nécessaires sont la redéfinition des tâches, la modification des heures de travail et le réaménagement matériel du travail.
Voilà.