:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord vous présenter les collègues qui m'accompagnent. Vous connaissez bien sûr Jean-Pierre Blackburn, ministre du Travail, son sous-ministre, Munir Sheikh, et ma sous-ministre, Janice Charrette. À côté de Janice, se trouve Hélène Gosselin, administrateur général de Service Canada; à côté d'Hélène, il y a Karen Kinsley, présidente de la SCHL; et à côté de Karen, se trouve Sherry Harrison, contrôleur du ministère.
Monsieur le président, je suis heureux de me présenter devant votre comité pour discuter du Budget principal des dépenses 2007-2008 et du rapport sur les plans et les priorités de mon ministère.
[Français]
Je suis accompagné de mon très cher collègue, le ministre du Travail, l'honorable Jean-Pierre Blackburn, qui vous entretiendra des activités et des plans du Programme du travail au sein de Ressources humaines et Développement social Canada.
[Traduction]
Sur les 84 milliards de dollars en dépenses prévues pour mon ministère, près de 93 p. 100 seront versés directement aux Canadiens et Canadiennes, que ce soit pour la garde d'enfants, l'aide aux étudiants, le développement des compétences, l'assurance-emploi, le Régime de pensions du Canada et la Sécurité de la vieillesse.
Le budget principal des dépenses de Ressources humaines et Développement social Canada exclut les prestations et les coûts administratifs de l'assurance-emploi, soit 16 milliards de dollars, et du Régime de pensions du Canada, soit 28 milliards de dollars.
Le Budget principal des dépenses 2007-2008 totalise 40,5 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation nette de 5,1 milliards de dollars par rapport au Budget principal des dépenses de 2006-2007, qui s'élevait à 35,4 milliards de dollars. Cette hausse est principalement attribuable au nouveau financement de la Prestation universelle pour la garde d'enfants, au montant forfaitaire versé en règlement de la question des pensionnats indiens et aux augmentations des programmes législatifs, notamment la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et l'Allocation.
Monsieur le président, j'ai dernièrement eu la chance de voyager dans tout le pays, et j'ai pu constater directement comment notre ministère touche la vie des Canadiens et les aident à réaliser leur potentiel. Service Canada est une partie cruciale de mon ministère et du gouvernement, et a une incidence sur la vie de millions de Canadiens. Son principal objectif est d'améliorer la prestation de services à la population. Je suis fier que Service Canada permette aux citoyens d'avoir accès à plus de 50 programmes et services du gouvernement du Canada et ce, par Internet, en personne ou par téléphone.
Je tiens particulièrement à souligner les progrès réalisés jusqu'ici dans l'offre de services aux Canadiens des régions rurales et éloignées. Durant la dernière année seulement, notre gouvernement a créé 170 nouveaux points de service. Par exemple, les résidants de Fort Resolution, sur les rives du Grand lac des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest, ont récemment reçu la visite de plusieurs employés de Service Canada qui les ont aidés à profiter de programmes et de services gouvernementaux. Ces employés ont effectué un aller-retour de 320 kilomètres à partir du centre de service local de Hay River plutôt que d'attendre que les résidents viennent les rencontrer.
Dernièrement, les résidants de Grise Fiord et Resolute, au Nunavut, ont aussi eu la possibilité de se renseigner sur nos programmes au cours de deux foires commerciales mises sur pied par des employés de Service Canada et la Chambre de commerce de Baffin. Par l'entremise de Service Canada, certains Canadiens ont maintenant leurs premiers contacts directs avec le gouvernement fédéral. Dans le Nord de l'Ontario, des agents des services aux citoyens font des visites de prise de contact dans plusieurs collectivités de la baie James qui ne sont accessibles que par avion. Nous prévoyons même offrir des services en langue crie sous peu.
[Français]
Beaucoup plus de Canadiens et de Canadiennes bénéficient des services et des prestations dont ils ont besoin. L'offre de services de qualité à tous les Canadiens n'est plus seulement un objectif, c'est une réalité.
[Traduction]
Permettez-moi maintenant de vous faire part de quelques mesures prises par notre gouvernement afin d'aider les Canadiens dans leur vie familiale, au travail et au sein de leur collectivité. Monsieur le président, nous célébrons aujourd'hui la Journée internationale des familles. Chaque jour, les familles canadiennes ont à relever le défi de concilier travail et responsabilités familiales et de prendre des décisions sur la façon d'élever leurs enfants. C'est pourquoi notre gouvernement vient de présenter deux budgets dont l'objectif est de permettre aux Canadiens de faire des choix. Ces mesures, monsieur le président, font toute la différence.
En effet, cette année, nous allouerons près de 5,6 milliards de dollars en dépenses directes, en mesures fiscales et en transferts pour appuyer l'apprentissage précoce et les services de garde. Il s'agit de trois fois plus que le gouvernement précédent. La Prestation universelle pour la garde d'enfants fournit aux familles une aide directe de 2,4 milliards de dollars. De plus, dans notre budget de 2007, nous avons alloué, dans le cadre du Transfert canadien en matière de programmes sociaux, un montant annuel de 250 millions de dollars pour la création de nouvelles places en garderies. Cette mesure s'ajoute aux 850 millions de dollars déjà fournis aux provinces et aux territoires pour les programmes d'aide à l'apprentissage et de garde de jeunes enfants. Le budget 2007 prévoit d'autres mesures d'aide aux familles avec enfants, dont un crédit d'impôt non remboursable de 25 p. 100 visant à aider les entreprises à créer de nouvelles places en services de garde sur les lieux de travail.
J'ai récemment eu la chance d'assister à l'ouverture d'un service de garde novateur parrainé par l'employeur à l'université de Waterloo, en Ontario. Ce centre offre des services de garde à plein temps ou à temps partiel pour les enfants de 13 ans et moins, ainsi que des services de garde temporaires ou de soir. J'ai pu y constater à quel point les Canadiens peuvent travailler ensemble afin de créer des services de garde efficaces. C'est un grand plaisir que d'entendre des parents me dire que, grâce à nos programmes et à nos politiques, ils disposent d'un plus grand éventail de possibilités pour leur famille.
Nous continuons à honorer nos engagements envers les familles; nous avons récemment proposé dans le budget l'instauration d'un crédit d'impôt pour enfants d'un maximum de 310 $ par enfant de moins de 18 ans. Cette mesure permettra à plus de trois millions de familles canadiennes de réduire leurs impôts. Nous avons également proposé une nouvelle mesure, semblable au Régime enregistré d'épargne-études, destiné aux familles ayant des enfants gravement handicapés. Nous connaissons tous, j'en suis sûr, des gens aux prises avec les problèmes financiers décourageants qu'entraînent les soins à un enfant handicapé. Le régime enregistré d'épargne-invalidité a pour objectif d'alléger ce fardeau financier.
[Français]
Nous avons également fait beaucoup pour les aînés.
[Traduction]
Au début de cette année, le premier ministre a nommé l'honorable Marjory LeBreton secrétaire d'État (Aînés). En mars, nous avons annoncé la création du Conseil national des aînés, dont le rôle est de conseiller le gouvernement sur des questions d'importance nationale. Le budget de 2007 contenait l'augmentation du crédit en raison de l'âge et le fractionnement du revenu de retraite. L'adoption récente du projet de loi permettra aux aînés de demander et de recevoir plus facilement les avantages auxquels ils ont droit.
Notre gouvernement croit qu'investir aujourd'hui dans l'éducation postsecondaire permettra de combler plus facilement les lacunes dans les compétences et facilitera ainsi l'accès des générations à venir aux possibilités d'apprentissage et d'emploi de demain. C'est pourquoi le budget de 2007 propose d'augmenter la limite cumulative de cotisations et la limite de cotisation annuelle aux régimes enregistrés d'épargne-études et d'accroître la subvention canadienne pour l'épargne-études. Le budget de 2007 prévoit également le plus grand investissement dans l'éducation postsecondaire depuis la mise en place du Transfert canadien en matière de programmes sociaux, soit une augmentation de plus de 40 p. 100 des transferts aux provinces et territoires dans ce domaine.
Nous élaborons également des politiques et des programmes qui aident à combler les écarts sur le marché du travail entre les employeurs qui ont besoin de travailleurs et les Canadiens qui ont besoin d'emplois. Le budget propose une nouvelle architecture en ce qui concerne la politique relative au marché du travail, dont la pièce maîtresse est une nouvelle contribution annuelle de 500 millions de dollars pour les provinces afin de les aider à fournir de la formation aux personnes qui ne sont pas admissibles aux prestations d'AE. Notre but est de créer la main-d'oeuvre qualifiée et souple dont le Canada a besoin. Au bout du compte, cela se traduit par des possibilités pour les travailleurs de contribuer à l'avantage du savoir du Canada.
Nous vivons une période particulière de l'histoire de l'économie canadienne et de sa population active. Autrefois, les gens étaient à la recherche d'un emploi. Maintenant, ce sont les employeurs qui cherchent des travailleurs, et plus particulièrement des travailleurs qualifiés.
En janvier dernier, par exemple, notre gouvernement a lancé la subvention incitative à l'apprentissage : jusqu'à 100 000 apprentis seront admissibles à une subvention pour les aider à payer leurs frais de scolarité, leurs déplacements et leurs outils. Je me trouvais récemment à Edmonton, où j'ai eu l'occasion de présenter, à l'aciérie Wayward Steel, le premier chèque de 1 000 $ versé dans le cadre de la subvention incitative à l'apprentissage. Le sourire du récipiendaire, un jeune technicien en forage, a confirmé que nous sommes sur la bonne voie.
Notre gouvernement élabore également des programmes qui favorisent l'emploi pour les groupes sous-représentés, notamment les nouveaux arrivants, les personnes handicapées et les Autochtones.
[Français]
Aujourd'hui, nous devons une grande proportion de la croissance de la population canadienne aux immigrants. Nous avons besoin des compétences de ces nouveaux arrivants.
[Traduction]
Au cours de la dernière année, j'ai annoncé des améliorations au Programme concernant les travailleurs étrangers temporaires, notamment les listes régionales des professions en pénurie de main-d'oeuvre et la formation de groupes de travail en Alberta et en Colombie-Britannique ayant pour mandat de remédier aux pénuries de travailleurs.
À Calgary, en mars dernier, j'ai annoncé du financement pour un programme qui permettra de créer un outil en ligne pour aider les immigrants, avant qu'ils n'arrivent au Canada, à mettre à niveau leurs compétences essentielles pour répondre aux besoins du marché du travail canadien. Nous avons également ciblé d'autres groupes pour nous assurer qu'ils peuvent faire profiter le marché du travail de leurs compétences et ainsi contribuer à combler les pénuries de main-d'oeuvre.
Je me trouvais récemment à Digby, en Nouvelle-Écosse, quand j'ai rencontré une femme qui, en raison de son handicap, croyait ne jamais pouvoir trouver un emploi. Grâce au programme Connexion compétences, elle a trouvé un poste dans une chaîne de commerce au détail. Elle était ravie de contribuer à sa collectivité et de voir les effets positifs de cet emploi dans sa vie. Monsieur le président, son histoire était fort touchante et je n'ai pu m'empêcher de ressentir une certaine fierté à l'égard de sa gratitude envers le programme Connexion compétences.
[Français]
Monsieur le président, il y a de nombreuses autres histoires comme celles-là.
[Traduction]
Par exemple, lorsque j'ai visité un projet pour les jeunes à North Regina, J'ai rencontré un jeune homme autochtone qui avait vécu des moments difficiles. Sa participation à un programme jeunesse l'a motivé à lancer sa propre entreprise de rénovation et de revente de maisons.
Nous avons également tendu la main aux Autochtones. Je suis très heureux que notre récent budget propose de doubler les investissements dans le cadre du Partenariat pour les compétences et l'emploi des Autochtones. Nous proposons aussi d'injecter 105 millions de dollars supplémentaires dans ce programme. Ainsi, nous entendrons sans doute de nombreuses histoires comme celles-ci au cours des années à venir.
L'an dernier, le gouvernement a investi quelque 175,5 millions de dollars pour appuyer plus de 1 140 projets de lutte contre l'itinérance. Nous avons aussi engagé 269,6 millions de dollars pour les deux prochaines années dans la nouvelle stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance. Cette stratégie vise à créer des solutions plus efficaces et durables pour prévenir et éliminer l'itinérance, et améliorer la qualité de vie des citoyens les plus vulnérables du Canada.
Récemment, nous avons également annoncé une prolongation de deux ans des programmes de rénovation de la SCHL, d'une valeur de 256 millions de dollars. Ces programmes permettent à des ménages à faible revenu d'habiter dans des logements qui répondent aux normes de base en matière de santé et de sécurité.
La SCHL investit un milliard de dollars par année dans la construction de logements abordables par le biais d'ententes bilatérales pour des logements abordables conclues avec les provinces et territoires. L'organisme investit également 1,8 milliard de dollars dans les 633 000 unités de logements sociaux partout au Canada.
Le budget fédéral de 2006 prévoyait également 1,4 milliard de dollars pour le logement abordable, le logement dans les collectivités du Nord et le logement pour les Autochtones qui vivent hors des réserves. Avec mon collègue, le ministre , j'ai récemment annoncé la création d'un Fonds d'aide au logement du marché des premières nations de 300 millions de dollars. Ce fonds concrétise l'engagement du budget de 2007 de créer un marché du logement dans les collectivités autochtones du pays, et constitue une transformation fondamentale de le façon dont le nouveau gouvernement du Canada appuie le logement dans les réserves. Grâce à ce fonds, jusqu'à 25 000 nouvelles unités de logement seront offertes d'ici 10 ans.
Monsieur le président, je ne soulignerai jamais assez l'importance des contributions de chacun des employés de mon ministère.
[Français]
Grâce à leur travail assidu et à leur dévouement, nous pouvons exercer chaque jour une influence positive sur la vie des Canadiens.
[Traduction]
Monsieur le président, le comité constatera dans le rapport sur les plans et les priorités que nous nous sommes engagés envers les Canadiens, nos employés et les contribuables. Nous utiliserons leur argent judicieusement, de façon à obtenir des résultats et à optimiser les deniers publics.
Lorsque je parcours le pays et que je peux voir le côté humain des résultats que nous obtenons, je sais que nous sommes sur la bonne voie et que nous parvenons à rejoindre les bonnes personnes. Nous les aidons à réaliser leur plein potentiel.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président et membres du comité.
C'est la troisième fois que j'ai l'honneur de me présenter devant vous. Aujourd'hui, ce sera une occasion en même temps de vous parler un peu des changements et des différents progrès accomplis depuis notre dernière rencontre.
Monsieur le président, membres du comité, je veux rappeler que c'est dans les milieux de travail canadiens qu'est générée la richesse de notre nation. C'est dans ces mêmes milieux que nos citoyens passent la majeure partie de leur vie. C'est aussi là où naissent la créativité et l'innovation. La qualité du milieu de travail est donc essentielle à la qualité de vie économique et sociale des citoyens. Il est donc crucial de mettre l'accent sur la qualité de ces milieux de travail. Voici comment nous procédons.
Premièrement, comme les membres du comité le savent déjà, les relations syndicales-patronales sont un des principaux secteurs d'activité du Programme du travail. Nous offrons une aide afin de résoudre les conflits. Cette aide comprend des services de médiation et de conciliation pour négocier les conventions collectives et résoudre d'autres conflits de travail. Deuxièmement, nous devons nous assurer d'instaurer les bonnes lois et les bons règlements pour régir le milieu de travail, tout en s'assurant qu'ils sont suffisamment souples pour répondre aux besoins d'un monde en pleine évolution. Troisièmement, nous réalisons notre objectif grâce à l'observation et à l'exécution de ces lois et règlements.
Les résultats de nos services de conciliation et de médiation, dont le rôle est d'aider les syndicats et les employeurs à régler leurs différends en matière de négociations collectives, sont clairs: 97 p. 100 de tous les différends liés aux négociations collectives conclues selon le Code canadien du travail durant l'année 2006-2007 ont été réglés sans arrêt de travail.
Aussi, il faut établir des lois et des règlements modernes, car le milieu du travail au Canada est en pleine évolution. Pour de nombreux travailleurs des pays industrialisés occidentaux, le monde s'est radicalement transformé en l'espace d'une seule génération. Considérons, à titre d'information, ces nouvelles données. La part des femmes au sein de la population active est passée de 42 p. 100 en 1976 à 58 p. 100 en 2004. Les immigrants représentent 70 p. 100 de la croissance de la population, par rapport à 20 p. 100 en 1976. Le travail indépendant, les travailleurs autonomes, le télétravail, les emplois occasionnels et le partage d'emploi sont de plus en plus en forte hausse au Canada. Les lois qui régissent nos milieux de travail doivent donc tenir compte de tous ces changements. Par des étapes modestes, nous parvenons à relever ce défi.
Le rapport intitulé Équité au travail : Des normes du travail fédérales pour le XXIe siècle, préparé pour le gouvernement du Canada, fait une série de recommandations de nature législative et administrative sur la façon de moderniser les principaux articles du Code canadien du travail. Cette loi fondamentale régit les normes du travail et les conditions dans les lieux de travail qui relèvent de la compétence fédérale. Le gouvernement continue de recueillir les commentaires des employeurs et des employés avant que l'on décide du plan d'action.
L'autre composante de notre approche d'une législation moderne est la Loi sur l'équité en matière d'emploi. En décembre de l'an dernier, j'ai eu le plaisir d'apprendre que votre comité permanent entreprendra un examen quinquennal de la loi. Comme l'exige la loi, il s'agira du troisième examen de ce genre à être effectué depuis l'adoption de la Loi sur l'équité en matière d'emploi en 1986, alors que j'étais moi-même député à la Chambre des communes. Nous attendons votre coup d'envoi à cet égard, et soyez assurés que notre gouvernement sera heureux de collaborer avec vous à ce projet.
Voici un autre exemple de règlement moderne: la fumée secondaire en milieu de travail. J'ai annoncé plus tôt aujourd'hui, en fait ce matin, la décision du gouvernement de modifier la Loi sur la santé des non-fumeurs afin d'interdire les fumoirs dans les milieux de travail régis par le gouvernement fédéral. Dans le cadre de mes fonctions de ministre du Travail, j'ai demandé aux fonctionnaires du Programme du travail de vérifier la qualité de l'air à l'extérieur des fumoirs dans les lieux de travail de compétence fédérale. À la grande satisfaction du gouvernement, aucune fumée secondaire n'a été constatée à l'extérieur des fumoirs. Mais j'ai voulu pousser les choses encore plus loin en demandant à nos fonctionnaires et au ministère de procéder à des relevés à l'intérieur des fumoirs pour vérifier la qualité de l'air avant que les gens n'entrent au travail, c'est-à-dire avant qu'ils entrent dans les fumoirs le matin, au moment où ils prennent leur pause et un peu plus tard au cours de la journée.
Les résultats de ces vérifications ont démontré que la qualité de l'air dans les fumoirs est très médiocre — et c'est peu dire —, même lorsque la pièce est inoccupée, et se détériore au point d'atteindre des niveaux dangereux à mesure que l'usage du tabac augmente en cours de journée dans le fumoir.
Monsieur le président, il faudra certes un certain temps pour modifier la réglementation, mais j'encourage fortement les employeurs à fermer leurs fumoirs dès que possible, sans attendre l'entrée en vigueur du nouveau règlement. Peut-être me poserez-vous d'autres questions à ce sujet. J'aurai l'occasion d'apporter des précisions ultérieurement, si telle est votre volonté.
La Loi sur le Programme de protection des salariés est un autre exemple de législation moderne. Cet important nouveau programme vise à protéger les travailleurs qui sont les plus vulnérables en cas de faillite. Le gouvernement versera les salaires et la paye de vacances impayés jusqu'à concurrence d'un montant égal à quatre semaines du maximum de la rémunération assurable en vertu de la Loi sur l'assurance-emploi, soit environ 3 000 $, aux employés dont l'employeur a fait faillite.
Notre gouvernement procède donc à l'approbation de modifications de nature technique à cette loi, et nous souhaitons que le Parlement approuve ces modifications. Je vous encourage donc à faire en sorte que les membres de vos partis politiques respectifs atteignent le consensus sur ces modifications. Nous savons tous à quel point cette loi est cruciale pour les travailleurs canadiens et nous sommes prêts à procéder à son adoption. Dès qu'il y aura un consensus, nous pouvons agir rapidement, effectuer les trois lectures du projet de loi et le soumettre au Sénat pour qu'il en fasse une analyse beaucoup plus poussée.
Permettez-moi de citer un autre exemple de type de nouveaux règlements dont nous avons besoin. De nouvelles directives ont été élaborées récemment pour encadrer les situations de refus de travailler, ce qui en accroît la précision ainsi que l'uniformité dans les décisions du Programme du travail. Le refus de travailler est un droit essentiel des travailleurs fédéraux lorsqu'ils font face à des situations qui pourraient être dangereuses. À cet égard, nous avons mis en place un nouveau processus en trois étapes bien précises qui ont été établies.
Premièrement, les parties dans le milieu du travail doivent déterminer les conditions d'emploi normales de leur travail. Deuxièmement, les inspecteurs doivent déterminer s'il y a un écart par rapport à ce qu'ils ont défini comme étant les conditions normales de leur travail. Troisièmement, si un tel écart existe, les inspecteurs doivent alors déterminer s'il constitue un danger, justifiant de cette façon leur refus de travailler. D'autres initiatives axées sur la modernisation des règlements sont en voie d'élaboration, notamment des mesures de prévention de la violence et des règlements sur l'ergonomie au travail.
Avant de passer aux méthodes d'exécution modernes, j'aimerais mentionner également l'importance du consensus entre les parties au sujet des nouvelles législations. Même une loi ou un règlement bien conçu peut se révéler nuisible s'il est considéré comme partial par l'une ou l'autre des parties en présence dans le monde du travail. Alors, de bonnes lois sont efficaces lorsqu'elles sont appuyées par une exécution efficace. Cependant, il a aussi été démontré que l'approche la plus efficace consiste à mener une combinaison d'activités visant à obtenir l'observation volontaire des employeurs avant d'utiliser les dispositions d'exécution d'une loi.
La responsabilité interne, la collaboration syndicale-patronale et l'autoréglementation sont les meilleurs outils dont nous disposions dans le milieu du travail moderne pour obtenir l'observation des obligations légales. Dans ce contexte, le rôle du gouvernement passe graduellement de l'inspection de tous les milieux de travail par ses inspecteurs à l'éducation à la diffusion de pratiques exemplaires, au règlement des conflits, aux vérifications et aux activités d'inspection qui ciblent le plus activement les milieux de travail et les industries à haut risque.
Un exemple de notre approche de la modernisation est la nouvelle Stratégie pour un milieu de travail sans racisme. L'un des moyens les plus efficaces d'obtenir que les employeurs observent la législation est justement de leur fournir les renseignements et l'aide dont ils ont besoin pour mettre en oeuvre certaines exigences législatives. Par exemple, les employeurs assujettis à la Loi sur l'équité en matière d'emploi nous disent qu'ils trouvent difficile de réaliser l'objectif de représentation équitable des minorités visibles et des Autochtones alors que les membres de ces deux groupes connaissent des conflits raciaux dans leur propre milieu de travail.
C'est pourquoi nous avons établi la stratégie, qui consiste à fournir des renseignements et de l'aide aux employeurs en vue d'éliminer les obstacles et de recruter et maintenir en poste des membres de ces deux groupes. J'ai moi-même eu l'occasion de rencontrer des employeurs et des employés dans différentes villes canadiennes. J'ai constaté directement les progrès réalisés et je les ai encouragés à poursuivre leurs efforts visant à combattre le racisme en milieu de travail.
Aussi, récemment, nous avons agi dans le domaine de l'équité salariale au palier fédéral. Le gouvernement a décidé d'améliorer l'exécution du régime actuel d'équité salariale. Au lieu de passer beaucoup de temps à discuter et à tenter de réaliser un consensus sur une nouvelle loi, nous croyons que nous avons surtout besoin d'une stratégie efficace pour nous assurer que les employeurs s'acquittent de leurs obligations.
Notre approche consiste donc à informer et à éduquer les employeurs, à offrir de l'aide et des services de facilitation aux employeurs qui ont besoin d'assistance et à effectuer le suivi et le contrôle de l'observation. À titre de dernier recours, la Commission canadienne des droits de la personne et son tribunal mèneront une activité d'exécution.
La plupart des employeurs régis par le gouvernement fédéral s'acquittent avec empressement de l'obligation que leur impose le Code canadien du travail de payer, au besoin, les taux de salaire et des heures supplémentaires appropriés. Cependant, ce n'est parfois pas le cas, et les employés déposent alors une plainte auprès de nos fonctionnaires du Programme du travail en affirmant que leurs salaires sont dus.
Par exemple, en 2006-2007, nous avons aidé près de 2 000 Canadiens à recouvrer les sommes auxquelles ils avaient droit. En 2007, après enquête, on a déterminé qu'un total de 3,7 millions de dollars en salaires impayés étaient dus aux employés. Une fois les employeurs en question informés de leurs obligations, ils ont volontairement payé près de 2 millions de dollars en salaires impayés. Quant aux employeurs qui ne se sont pas acquittés volontairement de leur obligation, les inspecteurs du travail ont utilisé des dispositions d'exécution du Code canadien du travail pour recouvrer, au profit des travailleurs, près de 800 000 $ en salaires impayés restants.
Dans le contexte de la concurrence accrue pour la production de biens et services dans le cadre d'une économie mondiale, l'application effective des lois sur le travail à l'échelle internationale est essentielle à la position concurrentielle de notre pays. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli au Canada et nous avons l'obligation d'offrir notre concours à l'étranger. Le Programme du travail fournit de l'aide à nos partenaires des Amériques afin de les aider à renforcer l'administration de leurs lois du travail.
Notre engagement international se reflète dans le rôle actif que joue le Canada au sein de l'Organisation internationale du travail. C'est cet engagement qui guide les efforts que nous déployons dans le cadre des ententes internationales sur le travail conclues avec différents pays dont le Mexique, les États-Unis, le Chili et le Costa Rica. Nous mettons actuellement la dernière main à des ententes avec la Corée et Singapour, et nous chercherons à conclure des ententes semblables avec d'autres partenaires commerciaux des Amériques.
Je vous ai fait part des efforts que déploie le Canada pour bâtir un milieu de travail de qualité, grâce aux services de médiation et de conciliation ainsi qu'aux lois et aux méthodes d'exécution modernes.
Nous nous efforçons de bien faire les choses, car de bonnes lois du travail se traduisent par des conditions de travail sécuritaires et saines, et les méthodes d'exécution modernes signifient moins de blessures au travail et moins d'absentéisme. Les lois du travail qui reposent sur un consensus signifient moins de conflits et moins d'arrêts de travail. Les gens peuvent être fiers de leur milieu de travail et laisser libre cours à leur créativité et à leur capacité d'innover.
Tout cela repose sur un objectif simple: l'amélioration de notre qualité de vie au travail et à l'extérieur de ce dernier, tant sur le plan social que sur le plan économique.
Comme toujours, je suis heureux de travailler avec le comité pour relever les défis que présentent le dynamisme et l'évolution constante des milieux de travail canadiens. Voilà, monsieur le président.
:
J'espère que le ministre va coopérer et qu'il nous donnera des réponses courtes.
Je tiens d'abord à remercier les deux ministres d'être venus devant le comité avec leurs fonctionnaires.
Je vais formuler mes questions. À titre de ministre des Ressources humaines et du Développement social, vous avez parlé de l'importance de voir l'aspect humain de ce que vous faites. Dans ma question, je vais mettre un visage humain sur une difficulté et un défi dont tant de familles canadiennes m'ont parlé.
Je suis sûre qu'en tant que ministre vous savez qu'environ 75 p. 100 des parents canadiens ont recours à une forme quelconque de services de garde pour leurs enfants. Vous dites avoir parlé à un grand nombre de familles canadiennes et qu'elles vous ont dit qu'elles étaient encouragées. Permettez-moi de vous dire, d'après ce que j'ai vu et ce que j'ai entendu, que ce n'est certainement pas le cas. Les familles sont mécontentes, elles sont frustrées, et elles ont le sentiment qu'on les laisse se débrouiller seules.
Vous demanderez peut-être pourquoi. Les gens sont mécontents et frustrés parce qu'ils comptaient sur Stephen Harper et les conservateurs pour qu'ils tiennent leur promesse de créer 125 000 places en garderie. Ils espéraient que vous alliez tenir votre promesse d'investir dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Au lieu de cela, ils sentent que le gouvernement conservateur et vous en tant que ministre responsable avez laissé tomber ces familles canadiennes et leurs enfants. Ils sont tellement mécontents que bon nombre de leurs organismes, et l'une des principales associations de promotion des services de garde d'enfants du pays se sont sentis forcés de publier un bulletin. Comme tout élève qui reçoit un bulletin, je suis sûre que Stephen Harper l'a montré à ses collègues du Cabinet pour vous informer de la colère des parents et des familles canadiennes.
Je souhaiterais qu'aucun enfant ne rapporte jamais à la maison un bulletin comme celui-là. On vous a donné un F pour les services de garde d'enfants universels; un D moins pour le choix des parents; un F pour l'équilibre travail famille; et un F pour le respect des ententes, et on dit que Stephen Harper ne joue pas bien avec les autres.
Au nom de toutes ces familles et de tous ces parents canadiens qui sont tellement mécontents du fait que le gouvernement conservateur n'ait pas tenu parole, j'aimerais simplement vous demander...
Mais auparavant, je vais vous lire un extrait du hansard: « De plus, nous créerons 125 000 nouvelles places sur les lieux de travail, à la maison et dans la collectivité ».
Savez-vous à quelle date cette déclaration a été faite, monsieur le ministre? Le 25 avril 2006. Cela fait donc un an que cette déclaration a été faite à la Chambre. Votre gouvernement conservateur a été élu il y a 15 ou 16 mois. Combien de places en garderie ce gouvernement conservateur a-t-il créées?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, messieurs les ministres.
D'abord, je veux vous dire ma déception de voir que vous êtes venus tous les deux ensemble. Je ne comprends pas pourquoi vous faites cela. Votre gouvernement s'était targué d'être transparent et de vouloir répondre aux questions. Or, on constate dans chacun des comités, entre autres, et de plusieurs autres façons, à quel point vous essayez de vous cacher, y compris en tenant une séance d'information comme celle-là, où il y a deux ministres en deux heures, au lieu de venir chacun durant deux heures. On a parlé des garderies et d'emplois d'été. Moi, je vais vous parler de faillites. Vous voyez bien que cela n'a aucun sens.
Cela étant dit, ma déception concerne aussi le paragraphe sur la Loi sur le Programme de protection des salariés, ou du salaire, dont a parlé M. le ministre du Travail. Je suis effectivement déçue, mais un peu « tannée ». Ce projet de loi était le , qui avait été déposé à la Chambre en mai 2005 et qui comportait deux volets. D'une part, c'est la refonte complète de la loi sur la faillite et, d'autre part, c'est un programme d'aide, de protection des salaires des travailleurs en cas de faillite de leur employeur. Tout n'était pas parfait dans ce projet de loi, mais il était tellement acceptable et tellement souhaitable, qu'en novembre 2005 — je pense que c'était le 25 novembre —, tous les partis à la Chambre l'ont voté à l'unanimité. C'était à la veille de la campagne électorale de 2005. Le projet de loi est passé rapidement au Sénat, en vertu d'une procédure que nous appelons entre nous fast track.
Quand votre gouvernement a été élu, en janvier 2006, vous avez dit qu'il y avait des problèmes techniques et qu'il fallait les régler. On a dit qu'on était d'accord, qu'on comprenait cela. Il a fallu près d'un an pour régler les problèmes techniques, particulièrement du côté de la refonte de la loi sur la faillite. Monsieur le ministre du Travail, vous avez déposé ce projet en décembre dernier. En fait, vous avez donné un avis de voies et moyens le 8 décembre dernier. Il y a de cela cinq mois. Maintenant, vous venez nous dire: « Je vous encourage donc de faire en sorte que les membres de vos partis politiques atteignent le consensus sur ces modifications. »
Monsieur le ministre, ce n'est pas ainsi qu'on présente un projet de loi. Si vous voulez qu'on discute de votre projet de loi, mettez-le sur la table, étudions-le, votons à l'étape de la deuxième lecture, allons en comité, faisons les changements nécessaires. On sait que le changement qui est pénible, en tout cas particulièrement pour le Bloc québécois mais aussi pour d'autres partis politiques, c'est celui qui porte sur un article du côté de la refonte de la faillite qui dit que les REER sont désormais saisissables, ce qui va à l'encontre du Code civil du Québec, qui dit que les REER sont insaisissables. Je pense, monsieur le ministre, que vous devriez céder sur ce point, parce que de toute façon, vous dites que c'est pour protéger les REER, c'est pour empêcher que quelqu'un mette trop d'argent dans ses REER, sachant qu'il fera faillite le lendemain. Mais il y a déjà un article de votre loi qui dit qu'on ne peut pas laisser quelqu'un faire cela. À ce moment-là, ses REER deviendraient saisissables, si on pouvait démontrer — et c'est souvent facile à faire — qu'il a fait cela simplement pour soustraire cet argent de sa faillite.
Monsieur le ministre, quand allez-vous déposer ce projet de loi?
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Merci, monsieur le président.
D'abord, je trouve déplorable, monsieur le ministre du Travail, que vous profitiez de la situation aujourd'hui pour faire de la désinformation par rapport aux positions des partis politiques.
En tant que membres de ce comité ou de tous les autres comités, notre rôle consiste à conseiller la Chambre des communes. Or, il est tout à fait pertinent que l'on obtienne des réponses qui soient les plus brèves et, bien sûr, les plus précises possible.
Aussi, j'aurais certes souhaité avoir une réponse en ce qui concerne le nombre de garderies créées par votre gouvernement lorsque vous avancez le chiffre de 15 000 places, monsieur le ministre. Tout récemment, nous avons reçu en comité des gens de l'Ontario, notamment, qui nous ont fait part du résultat quant à la création de places en garderie découlant d'un programme à long terme dans cette province. C'est probablement là, particulièrement dans la région de Toronto, où la création de places en garderie est la plus dynamique. Et cela n'a rien à voir avec la stratégie conservatrice.
Je crois que la question demeure entière: combien de places en garderie avez-vous créées?
Néanmoins, il est un domaine où je tiens à obtenir une réponse des ministres, particulièrement de M. Solberg. Il s'agit du programme Placement carrière-été. Vous en avez changé le nom, mais le programme demeure le même. Vous avez changé le lieu où les choix seront faits: il s'agit d'OSBL, dans la capitale de chacune des provinces, et d'organismes privés, à Ottawa. Ainsi, les gens sur le terrain dans chacun des comtés ne savent plus où ça va, qui a fait les demandes, à qui on a attribué ça. Monsieur le ministre, vous faites partie d'un gouvernement qui prétend favoriser la transparence, alors qu'on constate le contraire dans ce dossier.
Est-ce aujourd'hui que les choix doivent être faits? Ont-ils été faits, monsieur le ministre? Et allez-vous transmettre à ce comité-ci, si ce n'est à chacun des comtés, la liste des organismes à qui vous avez octroyé des emplois et donner leur nombre? Ainsi, on pourra comparer avec ce qui s'est fait l'an passé et constater la justesse de vos prétentions au regard des économies qui doivent être réalisées, mais surtout constater la pertinence de vos octrois.
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La décision de notre gouvernement à ce sujet a été rendue publique au cours des dernières heures. À titre de ministre du Travail, je suis responsable de la santé et de la sécurité au travail. Également, la Loi sur la santé des non-fumeurs existe.
Au fil des années, notre ministère s'est préoccupé de s'assurer qu'il n'y avait pas de fumée secondaire, pour protéger les non-fumeurs dans les édifices relevant de la compétence fédérale où il y a des fumoirs. Alors, au cours des derniers mois, j'ai commencé à vouloir en savoir un peu plus long sur la présence de la fumée secondaire à l'extérieur de nos fumoirs. Certains affirmaient qu'il y en avait.
Dans un premier temps, nous avons vérifié 11 fumoirs au hasard. La ventilation d'un seul n'était pas conforme, et il a été fermé. Dans les 10 autres fumoirs, il n'y avait pas de fumée secondaire à l'extérieur. Mais, on voulait aller plus loin. On a pris 12 autres fumoirs, qui nous ont donné les mêmes résultats, c'est-à-dire qu'il n'y avait aucune fumée secondaire à l'extérieur du fumoir. Donc, notre Loi sur la santé des non-fumeurs était conforme, et les entreprises l'appliquaient bien.
J'ai poussé notre analyse encore plus loin en m'attardant sur ce qui se passait dans le fumoir avant que les gens n'entrent au travail le matin et lorsqu'il était plein d'employés qui fumaient durant leur pause. Je voulais connaître la qualité de l'air. C'est là où les résultats ont été extrêmement surprenants.
Avant que les employés n'entrent dans le fumoir le matin, il y avait 27 fois plus de particules fines que dans la pièce d'à côté. Lorsque les gens allaient fumer pendant leur pause, il y avait 245 fois plus de particules fines dans le fumoir que dans la pièce d'à côté. Alors, en vertu d'un bon principe, on a protégé les non-fumeurs en mettant les fumeurs dans une pièce, sans se préoccuper de ce qui s'y passait.
Pour vous donner une idée de ce que représente 245 fois plus de particules fines, c'est comme la pire journée de smog, de pollution à Montréal ou à Toronto, la pire journée de l'été, sauf que c'est six fois pire dans le fumoir. À ce moment-là, il fallait prendre une décision, et nous avons pensé que la meilleure chose à faire était effectivement de changer notre réglementation et de fermer les fumoirs.
Nous demandons aux employeurs de ne pas attendre le changement à la réglementation, puisque cela prendra quelques mois. Ils peuvent donc procéder immédiatement, en raison de l'importance des taux dont on a pris connaissance.
Ces statistiques nous ont démontré que nous devions agir. Il y a 4 000 produits chimiques, dont 50 sont cancérigènes, dans les particules fines de la fumée secondaire.