Je tiens à vous remercier, messieurs, d'être venus pour répondre à nos questions. Nous allons maintenant vous libérer.
J'ai une petite question d'ordre administratif à régler. Cela ne devrait nous prendre que quelques minutes avant de faire une pause et d'entendre le prochain groupe de témoins.
Si vous voulez bien sortir votre rapport sur l'édition 2007 de la Bourse de recherches de la flamme du centenaire, je pourrais donner quelques renseignements généraux à ceux d'entre vous qui ne siégiez pas à notre comité l'année dernière.
Le montant de la Bourse de recherches de la flamme du centenaire était de 4 500 $ l'an dernier. Nous proposons de garder le même montant de 4 500 $ en 2007. Bien que nous ayons, comme vous pouvez le voir, un peu d'argent à la banque, n'oubliez pas que cet argent provient de la flamme devant les édifices du Parlement. Vous remarquerez que l'on n'a pas recueilli beaucoup dans la flamme cette année, en partie du fait que le bassin a été fermé pour rénovation pendant une grande partie de l'hiver. De fait, la fontaine a été fermée d'octobre jusqu'en avril.
Au lieu de majorer le montant, comme nous l'avons fait dans le passé et même encore l'année dernière, la recommandation du greffier — et j'y souscris — est de laisser le montant à 4 500 $. Je ne propose pas de le réduire, car il faut tout de même qu'il vaille la peine pour les bénéficiaires de prélever ce temps sur leurs journées. Et nous avons toujours eu du mal à attirer suffisamment de candidats intéressés.
Vous avez donc sous les yeux les trois ou quatre motions que nous recommandons. Tout est dans la documentation. La première recommandation est de fixer le montant à 4 500 $. La deuxième est de publier le communiqué. La troisième est que le greffier et le président soient autorisés à utiliser tout moyen, y compris les bulletins parlementaires, pour faire la publicité de la bourse. C'est une excellente occasion pour les membres de ce comité de faire de la publicité dans leur bulletin parlementaire et leur circulaire. Et la quatrième motion demande l'adoption du rapport.
Nous pouvons avoir là-dessus toute la discussion que vous voudrez, mais je ne pense pas qu'il y en ai un grand besoin. Cela vous est soumis surtout à titre d'information, car nous ne faisons que reprendre ce qui a été fait dans le passé. La procédure est à peu près standard, mais nous avons néanmoins besoin de l'autorisation du comité. Donc, si cela vous convient, je ne vois pas la nécessité d'une grande discussion.
Puis-je suggérer que nous adoptions les motions qui vous sont soumises?
(Les motions sont adoptées [Voir Procès-verbaux].)
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres.
Je vous remercie de l'invitation à comparaître. Je veux exprimer les regrets du ministre Gillan. Il espérait se joindre à vous mais je pense que le premier ministre pourrait annoncer quelque chose dans les deux ou trois prochains jours et il ne veut pas s'absenter. C'est la raison de ma présence ici.
Le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard a collaboré étroitement avec les intervenants provinciaux du secteur de la petite enfance pour élaborer un plan de développement de la prime enfance qui réponde aux besoins de nos enfants. Nous avons également fait preuve d'initiative en collaborant avec nos collègues d'autres provinces. De fait, le ministre Gillan, notre ministre des Services sociaux et des Aînés, a été coprésident des ministres fédéraux-provinciaux-territoriaux responsables de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants, qui a formé une vision nationale pour guider le développement de la prime enfance.
L'Accord des premiers ministres sur le développement de la petite enfance de 2000 et le Cadre multilatéral pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants ont été les premiers jalons de ce travail et ont amené une importante focalisation dans notre province sur les premières années. Avec les fonds versés au titre de ces accords, l'Île-du-Prince-Édouard a réalisé des progrès considérables sur le plan de l'appui au développement d'une enfance saine et la satisfaction de besoins spécifiques sur le plan de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants.
Par exemple, notre province a mis en oeuvre un programme de dépistage auditif universel chez les nouveaux-né; financé un programme de visites à domicile Meilleur départ à l'échelle de la province, en collaboration avec les Centres de ressources familiales; amélioré la programmation pour les enfants à besoins spéciaux dans nos garderies licenciées; mis en place un programme de jardin d'enfant communautaire et intégré; mis en place des soutiens à l'élaboration de programmes d'études, à l'enseignement et à l'engagement parental pour tous les programmes pour la petite enfance agréés, et accru les subventions pour les services de garde de telle façon que davantage de parents à revenu faible et moyen puissent accéder à des programmes agréés d'apprentissage et de garde de jeunes enfants.
La province de l'Île-du-Prince-Édouard a des besoins et des atouts particuliers. Nous comprenons l'effet durable d'une bonne expérience lors des années précoces de nos enfants. En février, le premier ministre Binns a annoncé les détails d'un plan d'investissement à long terme dans des garderies réglementées dans notre province.
Notre cadre est conçu autour de la collaboration avec notre secteur local de l'apprentissage précoce pour assurer les principes de la qualité, de l'universalité, de l'accessibilité et de la responsabilité. Notre gouvernement a su promouvoir sa vision de l'apprentissage précoce et a concrétisé ces principes de concert avec nos partenaires provinciaux. Je crois que c'est là en substance ce que ce projet de loi cherche à accomplir.
Cependant, le comporte un certain nombre d'éléments problématiques pour les gouvernements provinciaux et territoriaux. J'aimerais mettre en lumière ces répercussions pour l'Île-du-Prince-Édouard.
L'Î.-P.-É. compte environ 8 500 enfants de cinq ans et moins et connaît un fort taux de participation à la main-d'oeuvre chez les mères de ces enfants. Avec 80 p. 100, c'est le taux le plus élevé du pays. L'Î.-P.-É. est dans une situation enviable. Nous avons des places en garderies agréées pour 46 p. 100 de nos enfants de moins de cinq ans. Pour l'ensemble du Canada, le chiffre est inférieur à 25 p. 100.
J'aimerais souligner trois points relativement aux effets du : empiétement sur la compétence provinciale, exclusion des exploitants privés et répercussion sur les petites juridictions.
Premièrement, le est prescriptif pour ce qui est des fonds alloués à des programmes qui relèvent de la compétence provinciale. Une vision nationale devrait appuyer notre effort collectif consistant à sensibiliser et mieux comprendre l'importance d'une expérience précoce de qualité, tout en permettant aux autorités provinciales et territoriales de réagir et d'évoluer en fonction des besoins locaux spécifiques des enfants et des familles. Les pouvoirs publics ne peuvent pas, en toute bonne conscience, imposer de nouvelles restrictions au secteur de la garde d'enfants. Ce serait paralyser un système déjà fragile que de lui imposer de nouvelles restrictions de financement comme celles décrites dans le projet de loi C-303.
Dans l'île, nous connaissons un fort taux de roulement du personnel et des exploitants de garderies et nos centres fonctionnent en dessous de leur capacité, à 67 p. 100. Comme toutes les provinces, nous sommes résolus à appuyer et renforcer notre secteur de l'apprentissage précoce et avons besoin d'un soutien fédéral pour cela, mais nous présentons des caractéristiques propres qu'il faut comprendre.
L'Île-du-Prince-Édouard vient de mettre en oeuvre un nouveau programme de financement direct des centres qui sera axé sur le respect des principes de qualité. Nous avons également renforcé notre programme de subvention à la garde d'enfants et doublé le nombre des places de nourrissons disponibles dans notre province.
Notre défi provincial consiste à compléter les initiatives provinciales prévues pour les enfants et les familles de l'île en encourageant la flexibilité, en favorisant de nouveaux partenariats et en faisant preuve de créativité à l'intérieur du système existant. Tout cela doit se faire de concert avec nos collectivités locales et être reflété dans notre loi provinciale sur la garde d'enfants ainsi que dans nos règlements, politiques et pratiques.
Deuxièmement, le projet de loi limiterait le financement aux programmes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants administrés par le gouvernement provincial ou exploités sans but lucratif. Sur tous nos centres pour la petite enfance de l'Î.-P.-É., 46 p. 100 sont sans but lucratif et 54 p. 100 sont privés.
La majorité de nos centres de journée complète — soit 74 p. 100 — qui offrent également notre programme de jardin d'enfants communautaire dans un cadre intégré, sont également privés. C'est là un élément enviable de notre programme communautaire pour les parents actifs. Soixante pour cent de nos garderies agréées accueillant des enfants à besoins spéciaux et 90 p. 100 des centres qui acceptent les nourrissons sont privés.
Comme vous le voyez, les exploitants privés de l'Île-du-Prince-Édouard offrent des services précieux aux parents et collectivités dans des régions qui sont mal desservies et qui exigent un lourd investissement dans les ressources humaines et matérielles. Les garderies privées et sans but lucratif sont distribuées à parts égales dans les collectivités urbaines et rurales. Les deux sont considérées comme des éléments intégrants de nos collectivités.
Certaines collectivités ressentiraient un impact considérable et notre secteur serait divisé si le financement était alloué conformément aux critères du projet de loi . L'Île-du-Prince-Édouard préfère utiliser le terme « privé » plutôt que « à but lucratif » car ces centres ne sont pas des entreprises qui rapportent de grosses marges bénéficiaires, si même il y a un profit.
Troisièmement, le projet de loi établit un mécanisme pour le transfert du gouvernement fédéral aux provinces de fonds pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Les barèmes de financement axés sur une formule per capita ne permettent pas aux petites provinces de pleinement mettre en place des systèmes respectant les obligations énumérées dans le projet de loi .
En conclusion, nous sommes résolus à collaborer avec nos partenaires pour renforcer un système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants dans l'Île-du-Prince-Édouard qui soit fondé sur une large disponibilité, l'accessibilité, l'universalité, et la capacité de mesurer et contrôler la qualité.
Nous appuyons et encourageons certes une vision nationale au niveau du gouvernement fédéral. Cependant, les particularités des provinces et territoires doivent être prises en compte et un financement adéquat doit être aligné sur les plans, priorités et réalités provinciaux. Or, les critères et conditions énumérés dans le projet de loi et qu'il faudrait remplir pour effectuer les transferts de fonds aux provinces et territoires sont contraignants, inflexibles et indépendants des plans provinciaux existants. Il en résulterait une érosion de notre système et non un renforcement de notre secteur des services de garde d'enfants.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Je suis Judy Streatch. J'ai le privilège d'être la ministre des Services communautaires de la Nouvelle-Écosse.
Je suis accompagnée aujourd'hui par une représentante de notre ministère qui m'aidera à communiquer le point de vue de la Nouvelle-Écosse sur le projet de loi . Je vous présente Virginia O'Connell, directrice des Services au développement de la petite enfance. Mme O'Connell gère l'accréditation, le contrôle, la politique et les normes à l'égard de toutes les garderies agréées de la province. Elle travaille dans le domaine du développement de la petite enfance depuis plus de 25 ans.
Personnellement, en tant que mère de quatre enfants et enseignante pendant 15 ans, je me passionne pour l'orientation, le progrès et la diversité de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants en Nouvelle-Écosse. Permettez-moi de vous dire quelques mots sur les progrès que nous avons réalisés.
La Nouvelle-Écosse offre des programmes qui soutiennent les familles et promeuvent le développement d'enfants en bonne santé depuis la naissance jusqu'à l'âge de 12 ans, conformément à la Nova Scotia Day Care Act et à son règlement d'application.
Donnant expression à l'engagement de la Nouvelle-Écosse envers des garderies de qualité, le gouvernement a conçu un plan décennal d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Pour élaborer ce plan, nous avons organisé des séances de consultation et entendu plus de 2 600 Néo-Écossais qui ont exprimé leurs difficultés et priorités particulières, notamment des gérants de garderies agréées commerciales et sans but lucratif et des parents. Ils nous ont dit d'augmenter les salaires, de réduire le coût des services pour toutes les familles, d'accroître les crédits pour la garde d'enfants, de contribuer à la stabilisation de la main-d'oeuvre, d'offrir des services de garde plus accessibles pour les enfants ayant des besoins spéciaux et d'accroître le nombre des places dans les garderies agréées et les programmes de garde en milieu familial.
Mesdames et messieurs, je suis fière de dire que nous faisons tout cela. Le plan d'apprentissage et de garde des jeunes enfants jette en Nouvelle-Écosse les bases d'un système plus ouvert, accessible et équitable. Pour cela, nous focalisons sur les besoins des familles néo-écossaises en investissant plus de 137 millions de dollars dans notre plan. Le budget fédéral récent fournit un apport supplémentaire de 7 millions de dollars par an pour financer la création de places en garderie dans notre province et complète notre plan provincial visant à donner accès à nos familles à des services de garde de qualité pour leurs enfants.
Par notre aide au financement des immobilisations, nous allons créer au moins 1 000 places de garderie. Nous créons 550 places subventionnées transférables pour les familles à faible revenu. Le financement pour les enfants à besoins spéciaux va doubler.
Nous avons récemment annoncé les crédits disponibles pour les subventions d'exploitation de garderies. Le programme offre des subventions par place de garderie occupée par un enfant ou un nourrisson et représente un élément clé du plan visant à stabiliser le système et faciliter le recrutement et la fixation du personnel en permettant aux centres de planifier une expansion future.
Nous avons également mis à disposition des crédits de réparation et rénovation de 1 million de dollars dans la province pour des travaux destinés à améliorer l'efficience énergétique et l'accessibilité des garderies.
Nous sommes embarqués dans la concrétisation de notre vision à long terme de services de garde de qualité et viables dans notre province. Comme vous pouvez le voir, la Nouvelle-Écosse a un plan et notre plan se traduit par une stratégie de développement de l'enfance et de l'adolescence qui répondra aux besoins des enfants, des jeunes et des familles en améliorant l'accès à une gamme de soutiens et de services. Notre vision est celle-ci: que tous les enfants de la Nouvelle-Écosse jouissent d'un bon départ dans la vie et soient élevés et soutenus par des familles et des collectivités soucieuses de leur bien-être.
Le projet de loi constitue une intrusion sérieuse du Parlement du Canada dans un domaine de responsabilité provinciale. Alors que le projet de loi n'oblige pas le gouvernement fédéral à transférer des fonds aux provinces et territoires pour leurs programmes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, il instaure des critères et des conditions que les provinces et territoires seraient tenus de remplir pour bénéficier de tels transferts.
L'apprentissage et la garde des jeunes enfants relèvent de la compétence provinciale. Le projet de loi définit les modalités selon lesquelles les services de garde doivent être fournis dans chaque province et territoire.
Le projet de loi énonce des critères spécifiques. Le plan de la Nouvelle-Écosse est assis sur un ensemble de principes qui couvrent chacun des critères du projet de loi. De fait, ces principes englobent les notions d'universalité, de haute qualité, d'intégration, de longévité et de conception fondée sur l'expérience et la responsabilisation.
Comme vous pouvez le voir, la Nouvelle-Écosse ne reste pas immobile. Nous sommes déjà engagés sur le chemin de la mise en place d'un éventail de services et de programmes qui reflètent les besoins divers des familles néo-écossaises.
Le , une loi fédérale, serait utilisé comme instrument politique pour imposer une approche uniforme des services de garde. Mesdames et messieurs, l'uniforme ne convient pas à la Nouvelle-Écosse.
Pour accéder au financement qui accompagnerait le projet de loi, chaque province ou territoire devrait se plier à tous les critères et toutes les conditions énumérées. Cette approche limiterait gravement la conception et l'exécution de nos programmes actuels et futurs. Cette approche exigerait que tous les programmes financés soient réglementés par les gouvernements provinciaux et que tous les nouveaux programmes et services soient administrés par un organisme ou un service sans but lucratif. Les provinces et territoires seraient ainsi empêchés de créer des programmes nouveaux et novateurs ne répondant pas à ces conditions restrictives.
Pour répondre aux exigences du projet de loi, les provinces devraient consacrer des fonds publics à couvrir des coûts administratifs et infrastructure additionnels plutôt qu'à l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes répondant au mieux aux besoins des jeunes enfants et des familles de notre province. Les contraintes administratives et déclaratoires amoindriraient l'efficience et l'efficacité actuelles avec lesquelles la Nouvelle-Écosse mène les initiatives déjà en cours et qui sont déjà conformes aux exigences du
La Nouvelle-Écosse avance. Nous avançons dans le respect de nos familles, de nos enfants, de notre secteur de la petite enfance, et de nos environnements culturels et géographiques divers. Nous réformons actuellement notre réglementation des garderies et instaurons de nouveaux règlements sur les garderies en milieu familial de façon à rehausser les normes de garde et d'éducation précoce.
Nous savons également que certains services de soutien aux familles, tels que les programmes de ressources familiales, d'éducation parentale et d'intervention précoce, exigent davantage de crédits afin de se développer et s'ouvrir à la collectivité si nous voulons véritablement offrir des programmes et des soutiens complets et intégrés à nos familles. Le limiterait gravement ce travail.
L'espoir de notre province est d'établir un partenariat avec le gouvernement fédéral en vue de prendre des initiatives qui soient respectueuses des Néo-Écossais et offrent la flexibilité requise pour faire véritablement une différence dans la vie des enfants et des familles.
Pour conclure, j'aimerais dire que la Nouvelle-Écosse souhaite rester un partenaire égal dans l'exécution et la conception de programmes qui serviront au mieux les jeunes enfants et les familles du Canada et de la Nouvelle-Écosse. Nous n'avons pas besoin du pour cela.
L'Accord sur le développement de la petite enfance de 2001 et l'Accord multilatéral pour l'AGJE sont de bons exemples d'une négociation entre gouvernements en vue d'accroître le financement pour le développement de la petite enfance, l'apprentissage et les programmes et services de garde. La Nouvelle-Écosse préférerait négocier des ententes de cette sorte avec le gouvernement fédéral plutôt que de se voir imposer des conditions.
Je vous remercie infiniment de l'invitation à vous donner un aperçu des grands progrès que nous réalisons sur le plan des services de garde d'enfants en Nouvelle-Écosse et d'avoir écouté notre point de vue sur le .
Je vous remercie. Thank you.
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Merci, monsieur le président, et bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je remercie le comité de l'invitation faite au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de comparaître ce matin sur le projet de loi .
Nous sommes préoccupés par la façon dont ce projet de loi va insérer une influence fédérale dans un domaine de compétence exclusif des provinces et territoires. Que cela soit proposé sans aucune consultation de notre territoire est inacceptable. Tout comme notre gouvernement consulte les gouvernements autochtones lorsque cela est approprié, par exemple au moment de rédiger une loi sur la faune, nous attendons et méritons que le niveau fédéral fasse preuve de la même considération envers nous.
Cela est d'autant plus frustrant que ce projet de loi n'offre nullement la perspective de fonds nouveaux. À l'heure actuelle, la part du lion des dépenses consacrées à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants dans les Territoires du Nord-Ouest sort de la caisse du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Cette année, nous avons accru les crédits pour nos programmes pour la petite enfance de 20 p. 100.
Nous craignons que si ce projet de loi est adopté, il deviendra difficile pour nous de reconduire les accords de financement que nous avons avec le gouvernement fédéral qui, bien que représentant une partie mineure de nos dépenses totales pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, sont néanmoins importants pour le bon fonctionnement de notre système.
Avant d'entrer dans le détail du projet de loi , j'aimerais vous fournir quelques renseignements généraux sur les Territoires du Nord-Ouest. J'espère que cela vous aidera à comprendre les répercussions que le projet de loi C-303 aurait sur notre façon d'administrer les programmes et services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants dans les Territoires du Nord-Ouest.
J'aimerais commencer par quelques statistiques démographiques sur les Territoires du Nord-Ouest.
Nous avons 32 collectivités dans les Territoires du Nord-Ouest. La plus grosse est la ville de Yellowknife, qui compte 19 500 habitants environ, et la plus petite est Jean Marie River, avec 70 habitants.
Il peut vous intéresser de savoir que l'école de Jean Marie River compte cette année sept élèves. Cela étant, vous comprendrez qu'il est très peu probable que l'on voie s'ouvrir une garderie dans cette localité ou dans d'autres toutes aussi petites.
La majorité des localités des Territoires du Nord-Ouest n'ont pas d'accès routier, ou alors un accès très limité. Beaucoup ne sont accessibles que quelques mois par an par des routes d'hiver. L'éloignement et l'isolement ont une forte influence sur beaucoup d'aspect dans ces localités, notamment la disponibilité de matériel pédagogique. Les installations ou les activités exigeant des ressources requièrent une planification détaillée très à l'avance afin de pouvoir placer les commandes d'équipement livré par barge une fois par an, faute de quoi les résidents doivent payer le coût élevé du transport aérien.
La population des T.N.-O. est autochtone à 50 p. 100 environ, les plus petites localités étant à prédominance autochtone. Les Territoires du Nord-Ouest possèdent 11 langues officielles et nous constatons un net déclin de l'utilisation des langues ancestrales par nos jeunes dans de nombreuses régions.
Les Territoires du Nord-Ouest ont un taux d'emploi très sain et un très faible taux de chômage, mais les moyennes de ces chiffres masquent des poches de chômage parfois très élevées dans nos petites localités.
À l'heure actuelle, les Territoires du Nord-Ouest ont 110 centres agréés d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ils englobent des garderies, des programmes préscolaires à temps partiel, des garderies de jour en milieu familial et des programmes parascolaires. Par le biais de tous ces programmes, nous avons accès à environ 1 711 places agréées pour les familles.
Il existe des programmes agréés d'apprentissage et de garde des jeunes enfants dans 28 des 32 collectivités des Territoires du Nord-Ouest. La majorité des programmes à temps plein sont situés dans la ville de Yellowknife.
À l'heure actuelle, les besoins individuels de chaque collectivité déterminent le type de programmes mis en place. De nombreuses petites localités n'offrent que des programmes à temps partiel, en fonction des besoins et des heures d'emploi dans une petite collectivité. Nombre de nos programmes sont dispensés dans des garderies en milieu familial.
Nous croyons fondamentalement que les programmes d'apprentissage précoce et de garde des enfants dans le nord doivent être du type communautaire. Autrement dit, les programmes sont élaborés et exécutés par des groupes communautaires ou des particuliers de manière à répondre aux besoins de la collectivité. La collectivité sait ce qui est le mieux pour ses enfants.
Les programmes conçus et réalisés localement permettent non seulement de refléter les besoins communautaires individuels, mais aussi de privilégier la langue et la culture de la collectivité. Depuis quelques années, nous travaillons à la revitalisation des langues autochtones en donnant la possibilité aux jeunes enfants d'apprendre leur langue. Suivant l'exemple des nids linguistiques des Maori et de Hawaï, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a commencé en 2003 à investir des fonds pour aider les centres d'apprentissage et de garde des jeunes enfants à se doter de leur programme de nid linguistique.
Les enfants autochtones qui s'inscrivent à ces programmes de nid linguistique ont une interaction quotidienne avec des anciens et des locuteurs de la langue ancestrale de la communauté. On enseigne dans ces centres les pratiques et les usages traditionnels au moyen d'une diversité de méthodes pédagogiques.
Nous constatons que les nids linguistiques dans le nord inspirent les parents et d'autres adultes à apprendre leur langue ancestrale.
Monsieur le président, les garderies de jour en milieu familial peuvent ainsi faciliter l'immersion dans la langue et la culture de la collectivité par l'exposition à la langue ancestrale, aux méthodes pédagogiques et à la culture traditionnelle.
Le projet de loi obligerait les Territoires du Nord-Ouest à remplir certains critères pour accéder au soutien financier fédéral. Nous convenons qu'il est important de s'efforcer de mettre en place des programmes et des soutiens qui promeuvent la qualité, l'universalité, l'accessibilité et la responsabilité. De fait, nous avons déjà en place des normes et contraintes déclaratoires bien implantées.
Nous savons que ces normes et modalités reflètent les réalités de notre territoire et permettent la création et l'exploitation de garderies culturellement appropriées. Nous craignons que de nouvelles normes fédérales élaborées par suite de ce projet de loi n'altèrent le mandat du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest à l'égard de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants et anéantissent la flexibilité inhérente à la façon dont les pouvoirs et les compétences sont partagés entre les provinces et territoires et le gouvernement fédéral.
Monsieur le président, une loi nationale sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants aurait bien du mal à laisser place à la diversité des besoins et des conditions que l'on rencontre dans le pays. Les facteurs à considérer pour offrir des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants dans des collectivités rurales, éloignées et isolées sont très différents de ceux que l'on rencontre dans les grands centres urbains.
Le projet de loi rend le financement conditionnel à la fourniture des services par des groupes ou particuliers à titre non lucratif. Tout en protégeant les fournisseurs de services à but lucratif en place avant l'entrée en vigueur de la loi, de nouveaux particuliers ou groupes agissant à but lucratif seront exclus. Cela nous inquiète grandement.
À l'heure actuelle, 40 p. 100 des places de garderies agréées dans les Territoires du Nord-Ouest sont situées dans des garderies familiales. Ces dernières ne sont pas des organismes sans but lucratif enregistrés et elles fournissent un service précieux dans nos petites localités où l'infrastructure est limitée et où il n'y a pas besoin de centres de plus grande envergure.
Comme on peut s'y attendre, il y a pas mal de roulement au fil du temps dans ces garderies familiales et donc, si le projet de loi est adopté, nous craignons qu'au moment de renouveler les accords actuels avec le gouvernement fédéral, nous ne soyons plus en mesure de soutenir équitablement un volet d'importance vitale de notre système de garderies. Ce résultat amoindrirait grandement la flexibilité que nous avons d'utiliser une gamme de fournisseurs de services. Cela se répercuterait de façon négative sur l'accès aux services des enfants et des parents.
En outre, puisque les garderies en milieu familial sont exploitées dans un but lucratif, cela limiterait aussi la possibilité des personnes dans nos plus petites localités, là où les perspectives d'emploi sont limitées, d'ouvrir une garderie comme choix de carrière.
Monsieur le président, les contraintes de reddition de comptes financière du projet de loi poseraient également des problèmes dans le nord. L'article 8 exige un rapport au Parlement dans les 60 jours après la fin de l'exercice. Il serait difficile à de petits exploitants de respecter de telles contraintes. Nous n'exigeons pas de rapport dans des délais aussi courts et il faudrait leur donner un plus grand soutien pour qu'ils soient en mesure de respecter cette échéance afin que nous puissions faire rapport au gouvernement fédéral dans les délais. Les fonds de soutien administratif qui seraient requis pour remplir de telles exigences de rapport seraient mieux employés dans des programmes pour les enfants.
En conclusion, l'apprentissage et la garde des jeunes enfants est clairement une responsabilité provinciale et territoriale, ce qui permet aux provinces et territoires de satisfaire les besoins spécifiques en matière de garde dans ce pays aussi diversifié. Nous prenons cette responsabilité au sérieux.
Je ne pense pas que ce projet de loi soit nécessaire. Nous couvrons déjà tous ces attributs par notre législation territoriale actuelle, qui reflète la particularité des Territoires du Nord-Ouest. Nous avons la NWT Child Day Care Act, qui énumère les exigences que doivent satisfaire les programmes de garde d'enfants dans les T.N.-O., en particulier les conditions d'agrément, les contraintes d'exploitation et les infractions. Un règlement d'application précise plus avant les obligations des exploitants de garderie, les contraintes physiques des locaux, le contenu des programmes, les normes nutritionnelles, les conditions sanitaires, les risques et situations d'urgence et les qualifications et la formation du personnel.
Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer les conditions particulières accordées au Québec sur le plan de la prestation des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants et demandons respectueusement que les mêmes soient accordés à toutes les provinces et tous les territoires.
Nous n'avons pas besoin d'un surcroît de règles pour fournir des programmes de qualité dans notre territoire, monsieur le président, nous avons besoin de plus d'argent. Alors que nous serions ravis d'une contribution fédérale substantielle pour nous aider à financer des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de haute qualité dans le nord, cette contribution ne sera pas utile si les décisions sont prises dans l'isolement, sans demander l'avis du territoire.
Je vous incite à rejeter ce projet de loi et à presser le gouvernement fédéral de poursuivre les discussions avec les provinces, les territoires et les parties intéressées par la petite enfance pour assurer que les décisions concernant les investissements dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants tiennent compte de la diversité du Canada — de sa géographie, de ses collectivités et de ses familles.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le comité de l'invitation à participer à ses délibérations sur le projet de loi . Je suis heureuse d'être ici en personne pour représenter la ville de Toronto et exprimer, au nom du conseil municipal, notre plein appui aux dispositions du projet de loi C-303.
Je suis membre du conseil municipal de Toronto, vice-présidente de notre Conseil de santé, vice-présidente de notre Comité du développement communautaire et des activités récréatives, ainsi que Protectrice de l'enfance pour la ville de Toronto.
Je suis accompagnée de Petr Varmuza, le directeur des services à l'enfance de Toronto.
Je suis également mère de deux enfants qui ont eu la chance d'aller dans une excellente garderie réglementée jusqu'à l'âge scolaire et en ont recueilli les bienfaits.
Toronto est la plus grande ville du Canada et le sixième plus grand gouvernement du pays et abrite une population diverse de 2,6 millions d'habitants. La ville de Toronto gère le plus gros réseau de garderies du Canada en dehors de la province du Québec, doté d'un budget de 336 millions de dollars en 2007. Comme vous le savez, en Ontario, les municipalités sont légalement responsables de la fourniture et de la gestion du système de garderies.
Toronto reconnaît la contribution majeure que des programmes de garde et d'apprentissage précoce de haute qualité, accessibles et abordables apportent au bon développement des jeunes enfants et au bien-être économique et social des familles et des collectivités.
Le système de garde d'enfants de Toronto offre un éventail de services à plus de 65 000 enfants et comprend des garderies municipales, des garderies coopératives accréditées, des services de garde en milieu familial, des services de garde après l'école et pendant l'été, des centres de ressources pour la famille et des programmes pour les enfants à besoins spéciaux du premier âge jusqu'à l'âge scolaire.
À l'heure actuelle, la ville subventionne les services de garde de 23 844 enfants appartenant à 16 000 familles. Parmi celles qui reçoivent des subventions, 50 p. 100 ne payent aucun droit. En dépit de l'envergure de nos programmes, Toronto ne fournit de services qu'à environ un quart des enfants qui en ont besoin et plus de 10 000 enfants sont sur notre liste d'attente pour des services subventionnés.
Comme vous pouvez le voir, Toronto s'est profondément engagé en faveur des services de garde et est concerné de façon cruciale par l'avenir de la législation en la matière et du financement des services de garde au Canada. Le système de garde d'enfants de Toronto est guidé par un plan de service exhaustif et des critères opérationnels établissant des principes, des niveaux de service, des priorités et des normes de programme visant à garantir la qualité.
Le plan de service de Toronto est axé sur l'accès équitable aux services, des programmes de haute qualité et une croissance planifiée dans les tranches d'âge et les collectivités mal desservies. Cependant, la ville a été dans l'incapacité de réaliser des progrès sensibles étant donné que la politique gouvernementale et le financement des programmes de garderies et de services aux familles ont été profondément bouleversés au cours des 12 dernières années. Les gouvernements fédéral et provincial ont modifié les programmes et les priorités de financement, contraignant la ville à changer ses orientations stratégiques, à financer des services au-delà de sa quote-part légale du coût des services et à peiner rien que pour protéger les services existants au lieu de les étendre.
Cela a rendu difficile et imprévisible le rôle municipal dans la prestation et l'administration des services. Sous le régime de l'ADPE, le précédent gouvernement ontarien a investi tous les transferts fédéraux dans des programmes autres que la garde d'enfants. C'est ce que l'on a appelé la politique « TSG » — tout sauf les garderies.
Sous le régime de l'accord fédéral-provincial sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, signé en 2005, la province de l'Ontario a lancé son plan Meilleur départ qui vise à étendre les programmes de garderies et d'apprentissage précoce pour les enfants de moins de six ans. Conformément aux exigences de la province, la ville a élaboré un plan triennal de service et d'infrastructure en partenariat avec les conseils scolaires et d'autres fournisseurs de services communautaires, de façon à mettre au point de nouveaux modèles intégrés de prestation de services.
Voici notre plan, et j'en ai apporté des copies pour vous si cela vous intéresse.
Toronto a créé plus de 3 000 nouvelles places en garderies accréditées et 2 000 places subventionnées dans 59 centres au cours de la première année du plan Meilleur départ. Cela a, bien sûr, été financé par les transferts fédéraux. Trois mille quatre cent places supplémentaires sont prévues et les transferts provinciaux se chiffrent à 125 millions de dollars par an. Toute l'expansion dans le cadre de Meilleur départ et toutes les nouvelles dépenses futures à Toronto interviendront dans le secteur sans but lucratif ou dans le réseau de garderies directement exploitées par la municipalité.
En 2006, lorsque l'Accord fédéral-provincial sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants a été annulé, l'Ontario a choisi de distribuer sur quatre ans les crédits de la dernière année. De ce fait, les fonds alloués à Toronto ont été ramenés de 125 à 27 millions de dollars par an.
Ces modifications du financement ont entraîné l'annulation de l'expansion ultérieure prévue dans le plan Meilleur départ et une sérieuse pénurie de ressources pour ce qui reste de notre système de garde d'enfants. Il manque aujourd'hui à Toronto 35 millions de dollars et, si la somme n'est pas remplacée d'ici la fin de 2007, il en résultera la perte de 3 500 places subventionnées.
Le budget fédéral de 2007 a alloué 97 millions de dollars à la province de l'Ontario pour les services de garde. Le budget ontarien de 2007 attribue 25 millions de dollars pour les services de garde cette année et 50 millions de dollars l'an prochain. Toronto reçoit 6,8 millions de dollars en 2007, et 9,1 millions de dollars en 2008, très loin des 35 millions de dollars requis pour éviter les coupures de services, et très loin de sa part per capita des fonds fédéraux Le restant des fonds fédéraux transférés à l'Ontario n'a pas été alloué, et rien n'indique si ce montant ira aux services de garde ou servira à d'autres priorités gouvernementales. Le ministère des Finances de l'Ontario a déclaré au Toronto Star que les fonds ne devaient pas nécessairement aller aux garderies car il s'agissait de transferts inconditionnels.
Toronto et les autres municipalités de l'Ontario, soit le palier de gouvernement responsable de la prestation des programmes, veulent et requièrent un cadre législatif et réglementaire national pour garantir que les fonds destinés aux services de garde aillent bien aux services de garde.
Toronto souscrit au car il consacre en droit les éléments cruciaux d'un système canadien de services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de haute qualité. Cette loi importante établira un cadre législatif et réglementaire garantissant que des fonds fédéraux soient transférés aux provinces et aux fournisseurs de services pour des programmes de garde d'enfants et d'apprentissage précoce de haute qualité; elle créera un cadre de financement exigeant que les provinces et fournisseurs de services respectent des critères et des normes de façon à assurer que les programmes soient accessibles, de haute qualité, universels et contribuent au développement; elle assurera que les services soient fournis à titre non lucratif — et cela est important et nous y sommes favorables; elle imposera aux provinces et fournisseurs de services d'élaborer des plans pour un système de services; elle assurera, par de nouvelles exigences déclaratoires, la transparence des dépenses et la reddition de comptes, ce qui est également important pour Toronto et d'autres municipalités de l'Ontario; enfin, elle créera un conseil consultatif chargé de suivre le fonctionnement de la loi et de faire rapport sur son efficacité. Nous sommes favorables également à cela.
C'est une loi importante qui contribuera à protéger et renforcer l'apprentissage précoce et la garde d'enfants à Toronto et dans toutes les provinces du Canada. Toronto n'est pas seul à être favorable à une loi fédérale relative à la garde d'enfants. D'autres municipalités, ainsi que des organisations provinciales et locales, sont pleinement en faveur de la création d'un programme national de services de garde consacré en droit, et feront parvenir des lettres de soutien à votre comité.
Pour terminer, je veux dire que la réussite de Toronto passe par la capacité de nos habitants à contribuer à la vie économique et sociale de notre ville. L'avenir de Toronto dépend aussi de notre capacité à offrir à tous les enfants la meilleure chance possible de réussir. Investir dans des programmes de haute qualité pour la petite enfance remplit ces deux objectifs.
En conclusion, j'exhorte les membres du comité à adopter le .
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Merci d'être venus nous rencontrer aujourd'hui pour parler de ce sujet très important. Je suis du Québec. La situation se présente donc différemment. Cependant, je voudrais partager avec vous les objectifs qui nous ont amenés à vouloir un service universel. Cela veut dire que, dans la mesure du possible, le plus grand nombre d'enfants peut en profiter.
Sachez que lorsque nous avons finalement obtenu notre programme, cela faisait au-delà de 30 ans que l'on travaillait à sa mise sur pied. Les parents, en particulier les femmes, demandaient ce service. Bien sûr, avant l'arrivée de ce service universel, nous avions toutes sortes de moyens de palier l'absence de ce service, pour faire en sorte qu'on puisse travailler, accéder au marché du travail, etc. Il s'agissait évidemment de mesures qui ne satisfaisaient pas la majorité de la population et que beaucoup de femmes ne pouvaient pas se payer non plus à cause des bas salaires, etc.
En adoptant ce programme, nous voulions non seulement combler ce besoin, mais aussi faire en sorte que les enfants soient dans les meilleures conditions possibles. Ces meilleures conditions, selon nous, consistent à avoir du personnel qualifiée pour rendre ce service, qu'il y ait non seulement un programme éducatif, mais également un programme qui tienne compte de l'aspect social, c'est-à-dire de la capacité des enfants d'interagir entre eux, et qui tienne compte du fait que ce sont souvent des femmes qui travaillent dans ce milieu. Quand on les paie au salaire minimum, on ne peut pas s'attendre non plus à ce qu'il y ait une certaine rétention, à ce que le service puisse s'améliorer au fur et à mesure. Trente ans, cela veut également dire que l'on n'a pas tout eu du jour au lendemain. Cependant, le programme est maintenant implanté à la satisfaction de la majorité des gens et il est très bien accepté.
J'aurais besoin de comprendre. Pour chacun et chacune d'entre vous, le fait d'avoir un programme universel est-il un objectif valable? On entend beaucoup parler d'argent. C'est curieux, mais quand c'est pour la guerre, l'argent est moins important. Quand il s'agit des enfants, brusquement, cela devient un obstacle incontournable. Cependant, ce que l'on donne maintenant aux enfants d'aujourd'hui qui ont besoin de ce programme, il me semble que l'on ne peut pas leur dire d'attendre 10 ans qu'on ait l'argent pour le faire. S'il existait un programme qui vous permettrait d'avoir accès à des fonds supplémentaires, dans une perspective où la majorité des gens y auraient accès, ne serait-ce pas un objectif valable faisant en sorte qu'on puisse se rallier autour de cette question?
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Merci, madame la présidente.
À mon tour, je vous remercie d'être ici ce matin. Pour nous, votre opinion, particulièrement celle des provinces, est très révélatrice et enrichissante.
Je comprends l'intention, mais j'aimerais comprendre la façon de faire les choses. Mme Streatch nous a dit aimer le Canada et vouloir travailler avec le Canada. Je comprends. C'est un choix que font vos provinces aussi.
Par ailleurs, M. Dent représente bien aussi votre opinion, c'est-à-dire que nous avons chacun nos particularités, et ce sont les provinces qui vont gérer ces particularités. Par exemple, concernant la gestion des garderies, la ville de Toronto, qui a un poids très important en Ontario, englobe à elle seule deux ou trois provinces. Il faut donc composer avec tout cela.
Au Québec, vous savez à quel point on est soucieux également de conserver cette particularité et d'assumer nos lois et nos choix de société, comme vous le faites aussi, d'ailleurs. On se rend compte que dans la dynamique fédérale, tel que l'argent est réparti présentement, on est beaucoup conditionné au gouvernement fédéral.
Dans le cas des paiements de transfert pour la santé, par exemple, on se rend compte que vos provinces, comme le Québec, ont été pénalisées au cours des ans. Le fait que le gouvernement fédéral a de moins en moins contribué dans la santé, notamment, a imposé un poids supplémentaire aux provinces.
Là où je veux en venir, c'est que nous sommes des politiques, et vous aussi. Je voudrais savoir, en ce qui concerne la volonté de chacun d'entre vous de mettre sur pied un système de garderie, universel ou pas — et je sens que la volonté est là —, s'il serait-il préférable, au lieu d'avoir des paiements de transfert, de transférer tout simplement des points d'impôt aux provinces pour qu'elles puissent se gouverner correctement? De cette façon, personne ne serait tributaire du gouvernement fédéral, il pourrait prendre ses propres décisions.
Qui veut répondre?
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Merci, madame la présidente.
La reddition de comptes est en fait un gros dossier. Chaque ordre de gouvernement au Canada est en vérité souverain dans sa sphère de compétence. Certains pensent à tort que les provinces, dans leur propre sphère de compétence, doivent rendre compte au gouvernement fédéral. Ce n'est pas ce que prévoit la Constitution. D'ailleurs, ce n'est pas ce que prévoit l'Entente-cadre sur l'union sociale. En effet, l'Entente-cadre sur l'union sociale, une entente multipartite ratifiée par le gouvernement du Canada et les différentes provinces, dit explicitement que chaque palier de gouvernement est responsable envers ses propres électeurs.
Je tenais simplement à ce que cela figure au procès-verbal, car j'estime qu'il s'agit d'un élément très important dans le contexte du fédéralisme fiscal.
Notre gouvernement reconnaît la nécessité qu'il y ait des services de garde d'enfants. Nous convenons également de la nécessité de programmes d'apprentissage pour les jeunes enfants. Nous reconnaissons également la nécessité de leadership fédéral dans certains domaines relevant des provinces, qu'il s'agisse de soins de santé, d'infrastructure ou d'éducation et de formation postsecondaires. Il se pourrait qu'il y ait également d'autres domaines dans lesquels le gouvernement fédéral choisira d'assumer le leadership en exerçant son pouvoir de dépenser fédéral. Cependant, les services de garde d'enfants n'en font pas partie.
Je crois qu'il nous faut des gouvernements fédéraux forts et je crois qu'il nous faut un solide leadership fédéral dans différents domaines, mais j'estime que les services de garde d'enfants peuvent être mieux assurés par les provinces, étant donné que les services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants sont véritablement un prolongement des systèmes d'éducation publique. Aucun gouvernement fédéral ni aucun Parlement n'envisagerait jamais de dire aux provinces comment gérer leur système d'éducation publique, et un argument semblable peut être avancé relativement aux programmes d'apprentissage pour jeunes enfants.
Le Québec a un certain système qui fait l'admiration de gens partout au pays. L'Ontario a les centres pour la petite enfance. L'Ontario a l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario. Nombre de ces programmes sont des initiatives provinciales, menées en collaboration avec les ministres de l'Éducation des provinces ou par le biais du Conseil des ministres de l'Éducation, qui se réunit de temps à autre.
Notre opposition au projet de loi relève vraiment du fait que l'on parle ici d'un service que les gouvernements municipaux et provinciaux sont le mieux en mesure de livrer. Mme Streatch et M. Dent pourraient peut-être nous dire quel travail ils mènent en collaboration avec leur ministre provincial de l'Éducation, pour ce qui est des stratégies d'apprentissage précoce, et nous indiquer comment ils voient les choses se dérouler dans les années à venir.