:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Monsieur le président, je suis heureuse d'avoir l'occasion de témoigner devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement social et de la condition des personnes handicapées pour parler du rapport sur les plans et priorités de mon ministère.
Je suis accompagnée aujourd'hui de fonctionnaires du ministère que je dirige. Je vous présente, à partir de ma gauche, Sherry Harrison, la contrôleure de RHDSC. Juste à ma gauche se trouve Janice Charette, la nouvelle sous-ministre. Il y a à ma droite Hélène Gosselin, l'administratrice générale de Service Canada, et à sa droite, Karen Kinsley, la présidente de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Il s'agit de la deuxième occasion qui nous est offerte de discuter des nouvelles initiatives du gouvernement depuis la création du ministère, en février dernier. Comme vous le savez, nous avons fusionné l'ancien Ressources humaines et Développement des compétences et l'ancien Développement social. Mon portefeuille compte aussi la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Il s'agit d'un important ministère au très large mandat. Notre organisation compte plus de 24 000 employés, les dépenses prévues sont de l'ordre de 80 milliards de dollars, et nous travaillons avec ardeur dans le but de changer la vie d'innombrables Canadiens. Nos programmes viennent en aide à nos concitoyens à toutes les étapes de leur vie, monsieur le président, qu’il s’agisse des initiatives sur la garde d’enfants et du soutien aux étudiants; de formation au travail et d’appui aux sans-abri; de programmes pour les travailleurs âgés et pour les aînés. Toutes ces initiatives ont en commun l’amélioration de la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes.
Sur le marché du travail, par exemple, nous veillons à ce que le Canada ait suffisamment de travailleurs pour répondre aux besoins de notre économie changeante et en croissance. Comme les membres du comité l'ont sans aucun doute constaté au cours de votre étude continue sur l'employabilité, le marché du travail canadien est dynamique. Cependant, malgré ce dynamisme, trop de personnes handicapées, d'immigrants de fraîche date, de travailleurs âgés, d'Autochtones et de personnes peu qualifiées demeurent sans emploi au Canada. Nous avons aujourd'hui l'occasion, en raison du ralentissement inévitable de la croissance de la main-d'oeuvre canadienne du fait de vieillissement de la population, de puiser dans ce bassin de travailleurs de plus en plus important, mais encore sous-utilisé.
De plus en plus de secteurs font face à des pénuries de main-d'oeuvre un peu partout au Canada, des sables bitumineux de Fort McMurray, en Alberta, aux usines de transformation du poisson de St. George et Blacks Harbour, au Nouveau-Brunswick. En même temps, cependant, nous devons nous assurer que le Canada dispose d'une main-d'oeuvre de qualité, ayant les compétences et les connaissances nécessaires pour être compétitives sur le marché mondial. Nous savons que la mondialisation fait naître de nouveaux concurrents ou de nouveaux types de concurrence. Pour être compétitifs, nous devons hausser les compétences des travailleurs, de façon qu'ils s'adaptent mieux. Pour que nous puissions tirer pleinement avantage des occasions qu'offre la prospérité actuelle, il faut que le marché du travail du Canada soit efficient. Nous devons donc supprimer les obstacles à l'apprentissage et à la mobilité des travailleurs. Le Canada a besoin de suffisamment de travailleurs dont les compétences répondent aux besoins d’une économie en pleine croissance dans un monde très compétitif.
En même temps, le ministère gère les programmes du gouvernement pour aider les personnes les plus vulnérables de notre société. Notre vision est celle d’un Canada fort et compétitif où les citoyens peuvent faire des choix en vue d’acquérir les compétences nécessaires pour vivre une vie productive et stimulante, et participer à la vie économique et sociale du pays. Dans le budget de 2006, le gouvernement a annoncé plusieurs initiatives qui ont pour but de concrétiser cette vision, monsieur le président, tout en respectant les priorités des Canadiens et Canadiennes.
Depuis juillet, les parents d’enfants de moins de 6 ans reçoivent un chèque de 100 $ par enfant chaque mois dans le cadre de la prestation universelle pour la garde d’enfants. Environ deux millions d’enfants canadiens et leurs familles bénéficient de cette nouvelle initiative. Nous avons augmenté le crédit pour revenu de pension à 2 000 $. Au cours des deux prochaines années, cette mesure permettra de remettre près de 900 millions de dollars aux aînés. Nous avons alloué un milliard de dollars à la fiducie d’infrastructure pour l’enseignement postsecondaire, afin d’aider les provinces et les territoires à moderniser les bibliothèques, les laboratoires, les salles de cours et à réaliser d’autres projets liés aux infrastructures.
Nous avons fait un investissement stratégique ponctuel de 1,4 milliard de dollars pour l’établissement, avec les provinces et les territoires, de trois fiducies de logement vouées au logement abordable, au logement dans le Nord et aux Autochtones qui vivent hors des réserves.
D’ici janvier, nous aurons mis en oeuvre la subvention incitative à l’apprentissage qui profitera à 100 000 apprentis de première et de deuxième année.
Nous travaillons avec des partenaires pour résoudre le problème de l’itinérance. Nous avons également prolongé l’initiative nationale pour les sans-abri jusqu’à la fin de mars 2007 et investi 37 millions de dollars de plus, puisés à même les fonds non alloués l’année précédente.
Nous avons par ailleurs récemment annoncé l’initiative ciblée pour les travailleurs âgés. Quelque 70 millions de dollars seront dégagés sur deux ans pour un nouveau programme fédéral-provincial-territorial qui aidera les travailleurs âgés sans travail des collectivités vulnérables à se trouver un nouvel emploi.
Pour le bénéfice de l'ensemble des Canadiens, le réseau de Service Canada rejoint plus de collectivités que jamais. Le nombre de points de service a augmenté de 157, et il est passé à 477. Au cours de sa première année d'activité, Service Canada a versé environ 70 milliards de dollars en prestations à près de huit millions de Canadiens.
Monsieur le président, nous faisons une priorité des mesures qui auront des répercussions positives sur la vie des Canadiens et sur l'économie du Canada. C'est pourquoi j'ai la responsabilité d'établir des priorités, de m'assurer qu'on dépense l'argent des contribuables de façon prudente et que les programmes et les initiatives qui relèvent de mon portefeuille donnent des résultats pour les groupes visés.
C'est une façon responsable d'agir, et c'est ce que la majorité des Canadiens attendent de leur gouvernement et ce qu'ils lui demandent de faire.
Monsieur le président, le gouvernement est responsable et il rend des comptes, et nous avons révisé nos programmes et recentré nos activités pour nous assurer que l'argent des contribuables est investi pour des programmes qui donnent des résultats concrets, qui témoignent de l'optimisation des ressources et qui reflètent les défis auxquels notre pays fait face à l'heure actuelle et auxquels il fera face dans l'avenir.
Je veux mettre l'accent sur le fait que, à mesure que nous nous occupons des nouvelles priorités du nouveau gouvernement, nous allons écouter les Canadiens, pour nous assurer que les nouveaux investissements que nous réalisons répondent à leurs besoins et à leurs intérêts. Dans cet esprit, nous avons déjà lancé plusieurs processus de consultation. Nous parlons notamment à bon nombre de nos collègues des provinces et des territoires, et nous écoutons les Canadiens. Par exemple, nous collaborons avec les provinces, les entreprises, les universitaires et les organismes concernés au sujet de la reconnaissance des titres de compétence étrangers.
Nous recueillons les idées et les conseils des entreprises, des collectivités, des experts et des parents sur la façon d’aller de l’avant avec l’Initiative sur les places en garderie.
Nous consultons les provinces sur les objectifs, les rôles, les responsabilités, la reddition de comptes et les résultats à l’échelle nationale en ce qui a trait à l’éducation postsecondaire et à la formation.
Nous continuerons également de travailler avec les conseils sectoriels afin de constituer une main-d’oeuvre solide et souple au Canada. En fait, il y a quelques semaines, j’ai rencontré les membres du Conseil sectoriel de la construction, qui ont fait un travail remarquable.
J’ai également consulté mes collègues d’autres pays. À Toronto, j'ai reçu mes homologues des pays membres de l'OCDE, et nous avons mis à jour la stratégie d'emploi qui a guidé nos efforts au cours des douze dernières années. Je reviens de Moscou où j’ai consulté mes collègues du G-8 oeuvrant dans les domaines de l’emploi et de la formation.
Nous consultons parce que nous voulons être certains de poser les bons gestes, monsieur le président. Dans un an, lorsque nous nous rencontrerons de nouveau pour discuter du Rapport sur les plans et les priorités, j’aurai le plaisir de vous expliquer de quelle façon le gouvernement aura traduit ces consultations en gestes concrets.
Enfin, avant de répondre aux questions des membres du comité, monsieur le président, je tiens à vous remercier tous de votre travail dans le dossier de l’employabilité. Le travail que vous faites dans ce dossier important offrira un aperçu utile de cette question très élaborée et très complexe et il servira à informer le gouvernement. J'ai hâte de prendre connaissance de vos idées sur la question, lorsque votre étude sera terminée.
Pour conclure, le XXIe siècle exige que nous adoptions une nouvelle vision du marché du travail, que nous reconnaissions le besoin de relever les importants défis auxquels nous faisons face et la nouvelle réalité d'une économie mondiale fondée sur le savoir, ainsi que celle du vieillissement de la main-d'oeuvre. Le nouveau gouvernement du Canada s'engage à découvrir et à appliquer des solutions novatrices pour relever l'important défi qui nous attend concernant le marché du travail. Je serai heureuse d'entendre vos suggestions et vos idées sur la meilleure manière d'y arriver.
Merci, monsieur le président, de l'occasion offerte de témoigner. Je serai heureuse de répondre aux questions des membres du comité.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Merci de l'occasion qui m'est donnée de m'adresser au comité. Je vais maintenant accueillir vos questions
:
Merci beaucoup, monsieur le président,
Je vais m'en tenir à l'alphabétisation, car pour l'instant, c'est peut-être ce qui ressort le plus des consultations. Il y a plusieurs autres sujets sur lesquels on pourrait revenir, mais continuons dans la foulée de ce que vous venez de dire.
Vous dites souvent à la Chambre des communes ou au comité qu'il faut faire des enquêtes, des consultations, des évaluations, etc. Vous le dites encore ce matin. Je vais m'en tenir également aux réponses qu'on vient de vous poser sur l'alphabétisation.
Concernant le Québec, j'ai en main une lettre de la Coalition québécoise contre les compressions fédérales en alphabétisation signée par toutes les centrales syndicales, les grands groupes communautaires, les groupes qui font de l'alphabétisation, le regroupement des familles, etc. Je dirais qu'ils représentent la quasi-totalité de la population québécoise. La lettre dit que c'est une insulte qui leur est faite, puisqu'il n'y a aucune consultation et que cela ne correspond pas aux engagements qu'a pris le gouvernement canadien dans le passé. De plus, cela vient compromettre grandement le travail qu'ils font sur le terrain.
Lorsque les compressions de 1 milliard de dollars ont été annoncées le 25 septembre dernier, le ministre des Finances et le président du Conseil du Trésor ont dit qu'ils éliminaient les programmes inefficaces et coupaient dans le gras.
Madame la ministre, quels sont les programmes d'alphabétisation qui sont inefficaces? Où est le gras? Les gens ne savent pas où vous coupez. Pouvez-vous préciser les programmes qui feront l'objet de compressions? Savez-vous vous-même où vous coupez?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame la ministre, merci beaucoup d'être venue ici aujourd'hui pour témoigner. J'aimerais aussi vous féliciter de l'excellent travail que vous faites au sein d'un portefeuille incroyablement vaste et très diversifié.
J'aimerais aussi m'assurer, madame la ministre, que le compte rendu indique que c'est la deuxième fois que vous témoignez devant le comité, malgré la relative jeunesse de la législature.
J'aimerais vous poser aujourd'hui quelques questions au sujet de ce que je juge, tout comme, à mon avis, tous les membres du comité, surtout si l'on se rappelle que nous avons accepté d'entreprendre une étude complète des questions d'employabilité, comme étant le plus grand défi auquel notre pays fait face à l'heure actuelle, et particulièrement dans ma circonscription de Westlock St. Paul -- c'est-à-dire la pénurie de main-d'oeuvre qui nous touche. La pénurie sévit dans tous les coins de ma circonscription. L'économie de l'Alberta est en pleine croissance, et bon nombre de gens pensent à tout ce qui se passe de beau à cause de cette explosion économique, mais la pénurie de main-d'oeuvre menace réellement de mettre fin à cette période de croissance. Les fermiers n'arrivent plus à trouver d'ouvriers. Les propriétaires de restaurant n'arrivent plus à trouver de chefs possédant le sceau rouge et de serveuses. Je crois que beaucoup de gens sont un peu surpris d'apprendre que, pour certains des emplois les plus payants qui sont offerts dans ma circonscription, dans le domaine des champs de pétrole, on n'arrive même pas à trouver de candidats.
Les gens de ma circonscription sont très, très préoccupés par cela. La pénurie de travailleurs qualifiés est un problème important, évidemment, pour tout le pays, et il pourrait avoir des conséquences graves pour l'économie canadienne.
J'aimerais lire, aux fins du compte rendu, certains des chiffres que j'ai trouvés en effectuant des recherches.
Selon le Conference Board of Canada, nous allons faire face à une pénurie de plus de un million de travailleurs qualifiés d'ici 2020. C'est incroyable. En outre, les chercheurs de cette organisation estiment que, dans ma province, l'Alberta, nous allons faire face à une pénurie de plus de 300 000 travailleurs d'ici 2025. C'est très grave.
Dans ma circonscription de Westlock St. Paul, nous nous attendons à ce qu'il y ait de 8 000 à 10 000 nouveaux emplois au cours des cinq prochaines années. Je pense vraiment que le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership dans ce domaine. Le gouvernement précédent ne s'est pas suffisamment occupé de cette question; il n'a pas vu les choses venir et il a vraiment écarté la question. Je crois que nous devons prendre le temps de former la prochaine génération de gens de métier qualifiés au Canada, surtout dans des régions comme Westlock St. Paul, régions qui font face à des pénuries énormes.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de poser cette question. Le marché du travail du Canada, ou la situation d'emploi, est aujourd'hui complètement différent de ce qu'il était il y a 10 ou 15 ans. À l'époque, si vous vous rappelez bien, nous étions en récession, et il y avait bien trop de gens pour trop peu d'emplois. Tous nos systèmes de soutien étaient tournés vers cette réalité. Nous faisons maintenant face à la situation diamétralement opposée: nous avons trop d'emplois pour trop peu de gens. Nous avons donc beaucoup de choses à faire. Nous devons faire davantage le lien entre les emplois et les gens qualifiés, et nous devons permettre à ces derniers d'être mobiles. À l'heure actuelle, les gens qui souhaitent travailler dans une autre province font face à beaucoup d'obstacles, parce qu'on ne reconnaît pas leurs titres de compétence.
Notre gouvernement a déjà fait plusieurs choses à cet égard. Premièrement, nous avons créé la subvention incitative à l'apprentissage, qui aidera les étudiants à faire l'acquisition des compétences nécessaires pour exercer un métier. Il y a aussi le crédit d'impôt incitatif à l'apprentissage à l'intention des employeurs, qui encouragera les employeurs à embaucher des apprentis. Il y aussi la déduction d'impôt pour le coût des outils. Au chapitre de l'amélioration des compétences, nous avons fait beaucoup de travail concernant l'enseignement postsecondaire. Nous mettons sur pied un organisme de reconnaissance des titres de compétence étrangers et d'aiguillage, qui permettra aux immigrants de trouver plus rapidement du travail dans leurs domaines de spécialisation et qui aidera les gens qui possèdent les qualifications désirées à découvrir qu'il pourrait leur être profitable de s'installer au Canada et que le pays leur offre diverses possibilités, et que nous sommes prêts à les accueillir.
En outre, nous avons créé le programme pour les travailleurs âgés, parce que nous croyons que ceux-ci ont été déplacés en raison des fermetures d'usines et que les collectivités vulnérables ont besoin de notre aide et méritent notre aide. Nous ne voulons pas qu'ils prennent leur retraite si tôt; cela reviendrait à sortir trop de talent du bassin de la main-d'oeuvre, ce que le pays ne peut se permettre de faire. Nous devons essayer d'offrir à ces gens les compétences et les outils dont ils ont besoin pour recommencer à travailler, et redevenir des membres actifs de la société. De plus, je travaille en étroite collaboration avec mon collègue, M. Solberg, le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, à donner de l'ampleur au programme pour les travailleurs étrangers temporaires et à rendre ce programme plus efficient, pour nous permettre de faire venir des étrangers qui occuperont les postes à combler, de façon que tous les projets et les programmes pour lesquels on a besoin de ces gens qualifiés puissent avancer. S'il y a des gens qui veulent investir dans l'infrastructure et dans des projets au Canada, nous devons nous assurer qu'ils possèdent les compétences nécessaires pour le faire.
:
Très bien, alors vous pensez que vous faites de l'excellent travail.
Je suis évidemment très inquiète au sujet du programme que vous avez appelé le programme universel de garde d'enfants. La conception de ce programme me préoccupe, en ce sens que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui reçoivent l'argent et que cela n'a rien à voir avec la garde d'enfants.
La semaine dernière, les fonctionnaires de votre ministère ont dit que vous n'aviez pas créé une seule place de plus, ce qui signifie aussi, mis à part l'argent que reçoivent les familles canadiennes, que vous n'avez pas créé de choix pour les gens qui peuvent vouloir inscrire leur enfant à des services de garde de qualité.
En réalité, on a déjà dit dans certaines des provinces que, parce que vous supprimez le programme national de garderies, les provinces renouvellent leurs budgets pour être en mesure de créer de nouvelles places à long terme, et c'est donc notre argent qui permet la création de ces nouvelles places. Je veux donc savoir quel engagement vous prenez au sujet des 125 000 nouvelles places que vous vous étiez engagés à créer au départ. Quand verrons-nous les premières places, et quand serez-vous responsables des places créées?
Deuxièmement, pouvez-vous me dire pourquoi vous allez reculer en ce qui concerne votre programme prétendument universel de garde d'enfants, qui, je crois, est une allocation familiale, et pourquoi le montant d'argent n'a pas plutôt été ajouté à la prestation nationale pour enfants? En outre, j'aimerais savoir ce que vous répondez aux gens de votre circonscription qui posent des questions au sujet des 163 places qui manquent actuellement parce que vous avez supprimé le programme de garderies.
:
Il n'y a donc pas de véritable tableau, et, à votre avis, les programmes d'emploi d'été sont superflus.
Dans ma collectivité, je sais que lorsque nous avons donné de l'argent au secteur privé pour la création d'emplois d'été, certains étudiants ont profité d'emplois plus intéressants. Le secteur privé payait le taux horaire en vigueur, puis il y avait un supplément, ce qui fait que ces gens ont pu gagner quelques dollars de plus et acquérir de l'expérience dans leurs domaines de formation -- par exemple, la pharmacie.
Par ailleurs, je souhaite m'attarder un instant aux compressions que vous avez effectuées concernant le secteur du bénévolat. Ne reconnaissez-vous pas la valeur des organisations sans but lucratif et de bénévoles, ainsi que leur capacité d'offrir des programmes à l'échelle du pays?
Samedi soir dernier, j'étais à un dîner organisé pour l'Ambulance Saint-Jean dans ma collectivité. Autour de la table, il y avait le gestionnaire du district et beaucoup de militaires -- c'est probablement un endroit où vous auriez été plus à l'aise que moi. En tout cas, j'étais heureux d'être là, mais ils m'ont demandé: « Est-ce que la ministre est au courant des répercussions que les compressions ont précisément sur les organisations de bénévoles de nos collectivités, qui participent à tous les événements sportifs pour s'assurer que nous sommes en sécurité, et que si nous tombons ou sommes malades, qu'on s'occupe de nous? »
J'aimerais vous demander, madame la ministre, parce que cela comporte plusieurs facteurs, si vous croyez que le processus suivi par le gouvernement pour arriver à déterminer les économies annoncées le 25 septembre respectent l'accord passé entre le gouvernement du Canada et le secteur bénévole en décembre 2001, et si le processus respecte l'article 5.2.3 du Code de bonnes pratiques relatif au financement, qui exige du gouvernement qu'il demande le point de vue du secteur bénévole sur les meilleures façons de répondre aux besoins financiers et de faciliter la planification à long terme dans le secteur bénévole, ainsi qu'à tenir compte de ce point de vue?
:
Merci, monsieur Allison.
Madame la ministre Finley, merci d'être venue témoigner devant notre comité aujourd'hui et du travail fantastique que vous faites au sein d'un portefeuille très diversifié et très vaste. Le député qui vous parle apprécie grandement ce travail.
J'aimerais vous poser une question au sujet de vos récentes initiatives visant les travailleurs âgés. Je suis sûr que vous avez tout à fait conscience des nombreuses possibilités et des nombreux défis qui découlent du vieillissement de la population canadienne. À l'heure actuelle, selon les chiffres que j'ai vus, un Canadien sur huit a plus de 65 ans, et, dans moins de 25 ans, ce sera un Canadien sur cinq. Dans 37 ans à peine, lorsque M. Storseth et moi allons figurer parmi les membres de cette catégorie, je suis certain qu'elle sera encore plus populeuse.
Cependant, comme M. Storseth l'a fait remarquer au comité plus tôt aujourd'hui, le Canada fait face à une pénurie de plus en plus grande de travailleurs qualifiés. Il est clair que nous ne pouvons nous permettre, compte tenu du fait que le Canada commence à faire face à des pénuries de main-d'oeuvre, de perdre l'expérience du capital humain des travailleurs âgés, surtout des travailleurs âgés qui perdent leur emploi à cause des difficultés que connaît l'industrie ou qui vivent dans des collectivités où les emplois sont rares, en raison du haut taux de chômage ou du fait que ces collectivités dépendent d'un seul employeur ou d'une seule industrie.
Néanmoins, nous devons nous assurer que ces travailleurs demeurent sur le marché du travail et peuvent continuer d'apporter une contribution importante à leurs collectivités.
Madame la ministre, pouvez-vous expliquer en quoi consiste l'initiative visant les travailleurs âgés que vous avez récemment annoncée et en quoi elle contribuera à la réalisation de ces objectifs?
:
Merci beaucoup d'avoir posé la question. Vous avez tout à fait raison: nous faisons face aux pénuries dont vous avez parlé.
Il y a aussi, au Canada, trop de gens qui ont entre 55 et 64 ans, qui vivent dans des collectivités qui dépendent éventuellement d'une seule industrie ou d'un seul employeur, et qui, à cause de la mondialisation de l'économie ou d'autres facteurs, se trouvent sans emploi soudainement et de façon imprévue.
C'est malheureux, et nous croyons que nous avons le devoir d'aider ces gens, parce que nous croyons sincèrement qu'ils peuvent contribuer encore beaucoup. Du point de vue de l'économie, nous savons que, s'ils peuvent encore travailler, c'est une bonne chose. C'est bon pour le pays et c'est bon pour eux. Les gens sont mêmes plus en santé s'ils ont une bonne estime d'eux-mêmes, s'ils travaillent.
C'est pourquoi nous avons créé le programme pour les travailleurs âgés, d'une durée de deux ans, qui doit être offert en collaboration avec les provinces qui décident d'y participer, et qui visent à aider les travailleurs âgés soudainement déplacés non seulement à acquérir les compétences qui leur permettront de trouver un emploi -- et je pense sincèrement que bon nombre d'entre eux n'ont jamais eu à chercher un emploi, parce qu'ils ont travaillé pour la même entreprise pendant 30 ans -- mais aussi à acquérir les nouvelles compétences et l'expérience de travail qui leur permettront de trouver un emploi dans un autre domaine. Nous souhaitons que ce programme soit offert parallèlement à des projets de croissance économique dans les régions.
À l'heure actuelle, nous prenons connaissance d'exemples frappants de cela à Terre-Neuve, où l'on crée de nouvelles possibilités à mesure que des usines de transformation du poisson ferment leurs portes. Beaucoup des gens qui sont ainsi déplacés ne possèdent pas beaucoup de compétences, mais il est possible de leur donner une nouvelle formation qui leur permettra de profiter des nouvelles possibilités d'emploi qui existent.
Nous avons hâte de travailler avec chacune des provinces à cette nouvelle initiative très intéressante.
:
À vrai dire, la situation est pire encore. De fait, le gouvernement précédent a réduit de quatre milliards de dollars le budget destiné à l'éducation postsecondaire. Franchement, je crois que c'est absolument inacceptable.
Nous avons adopté une stratégie visant à créer une main-d'oeuvre qui est compétente et qui s'adapte à l'évolution du marché du travail, et c'est pour cette raison que nous investissons dans les gens. De fait, dans le budget pour 2006, nous avons affecté un milliard de dollars aux infrastructures de collèges et d'universités de partout au pays. Nous avons exempté les bourses d'études de l'impôt fédéral. Les étudiants gagnent de l'argent, alors laissons-les l'utiliser pour s'instruire. Nous avons rendu le prêt canadien d'études plus accessible à un plus grand nombre de Canadiens. En outre, nous offrons à tous les étudiants de niveau postsecondaire un crédit d'impôt pour manuels.
Il y a un côté de l'éducation postsecondaire qui est trop souvent passé sous silence, en particulier lorsque l'opposition me pose des questions. Il s'agit de la question des métiers spécialisés et des apprentissages. Comme je l'ai déjà souligné, nous avons mis sur pied un certain nombre de programmes: la Subvention incitative à l'apprentissage, le crédit d'impôt ayant pour but d'inciter les employeurs à embaucher des apprentis, et les outils de déduction fiscale. Toutes ces mesures ont pour but d'aider les Canadiens, en particulier les jeunes Canadiens, à partir du bon pied et à jouir d'un accès accru à l'éducation postsecondaire. Dans l'avenir, les gens devront acquérir un niveau de scolarité beaucoup plus élevé pour démarrer. Ensuite, au cours de leur vie, ils devront participer à de la formation et perfectionner leurs compétences. Avec le temps, ils vivront plus longtemps, travailleront plus longtemps, et la technologie va changer; ils devront changer de carrière, peut-être plus d'une fois, et certains le feront peut-être même par choix.
C'est ça, notre engagement; nous sommes déterminés à aider les gens à acquérir les nouvelles compétences dont ils ont besoin pour continuer d'avoir accès au marché du travail, pour obtenir de l'avancement et même pour changer de carrière, si c'est ce qu'ils veulent.
:
C'est une question très générale, et je vous remercie de l'avoir posée.
Comme je viens tout juste de le mentionner, l'un des aspects clés consiste à faire en sorte que nos citoyens itinérants aient accès à des logements sécuritaires et fiables. Nous devons donc prendre soin des sans-abri. Nous devons veiller à ce qu'il y ait suffisamment de logements abordables, et on nous a gavé de belles paroles sur le sujet pendant des années. Mais nous livrons vraiment la marchandise à l'égard de ces programmes, grâce au 1,4 milliard de dollars pour le logement abordable, car il y a une pénurie. Nous avons reconnu cela rapidement, et nous changeons les choses.
Nous devrons également collaborer avec le secteur du bénévolat, dont la contribution est si importante. Comme je l'ai déjà mentionné, ce secteur exécute nombre de nos programmes, en particulier par l'entremise de Service Canada, avec cet organisme et pour lui. Nous avons un conseil pour le secteur bénévole et communautaire, dont les membres se réunissent régulièrement dans le but de nous prodiguer des conseils quant à la façon de réaliser ces objectifs. Nous devrons également faire en sorte que les plus vulnérables de nos collectivités soient pris en charge. C'est une responsabilité que nous avons.
C'est donc grâce à des initiatives comme les prestations de compassion de l'Assurance-emploi, dont nous avons étendu la portée, que nous pouvons changer les choses. Ainsi, on ne limite plus le versement de prestations de compassion de l'AE aux membres de la famille immédiate de malades en phase terminale, comme c'était le cas sous le règne du gouvernement libéral. Vu le grand nombre de personnes qui n'ont pas de famille immédiate ou dont la famille immédiate ne réside pas tout près, toute personne désignée par le patient peut toucher des prestations d'AE afin qu'elle puisse dispenser des soins à un malade en phase terminale.
Cela fait partie de notre engagement social envers les Canadiens. Nous aidons les groupes vulnérables en veillant à ce qu'ils jouissent d'un niveau de vie de base et d'un accès aux programmes et services du gouvernement. C'est pour cette raison que nous avons accru nos efforts au chapitre de la promotion du Supplément de revenu garanti, car un nombre insuffisant de personnes en tiraient avantage.
Il y a toute une gamme de choses qui aident à renforcer une collectivité, mais nous devons tout d'abord prendre soin des gens les plus vulnérables. C'est à cela que s'attache mon ministère.