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Je déclare la séance ouverte. Conformément à l'article 108 du Règlement, le Comité permanent des ressources humaines, du développement social et de la condition des personnes handicapées se réunit pour effectuer un suivi du rapport Le point, de septembre 2002 du vérificateur général du Canada, chapitre 1 : L'intégrité du numéro d'assurance sociale.
Avant que nous commencions, je voudrais prendre le temps de signaler la présence d'une délégation de la commission de vérification d'Indonésie, dirigée par son vice-président, M. Abdullah Zaini. Bienvenue.
Des voix: Bravo!
Le président: Le Bureau du vérificateur général accueille cette délégation pour une visite de trois jours, qui lui permettra de connaître le rôle du Bureau, le travail qu'il effectue et les relations qu'il entretient avec les principales parties intéressées.
Nous souhaitons la bienvenue à chacun d'entre vous, et nous sommes certains que votre visite comblera toutes vos attentes, car vous êtes assurément entre bonnes mains.
Aujourd'hui, nous recevons la vérificatrice générale pour faire suite à la lettre qu'elle nous a fait parvenir le 12 mai 2006 concernant l'étude de 2002 sur l'intégrité du numéro d'assurance sociale. Elle fera un bref exposé et elle répondra ensuite aux questions des membres. Elle sera avec nous pendant environ 30 minutes seulement, car elle a d'autres obligations. Les représentants du ministère feront le point sur le travail accompli depuis la publication de l'étude menée par le Bureau du vérificateur général et ils nous parleront également des projets connexes qui s'en viennent.
Sans plus tarder, je vais laisser Mme Fraser faire son exposé.
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de rencontrer les membres du comité pour discuter de notre dernière vérification sur l'intégrité du numéro d'assurance sociale.
Je suis accompagnée de Mme Nancy Cheng, la vérificatrice générale adjointe responsable de ce portefeuille, et de M. Sylvain Ricard, le directeur principal chargé d'en vérifier les activités.
Nous surveillons la gestion du numéro d'assurance sociale depuis plusieurs années. Toutefois, notre dernier rapport à ce sujet date de 2002. Nos remarques d'aujourd'hui renvoient donc à des observations formulées il y a quatre ans. Depuis lors, Ressource humaines et Développement social Canada, le premier ministère responsable de la gestion du numéro d'assurance sociale a connu d'importantes restructurations.
[Français]
Nous avons vérifié la gestion du numéro d'assurance sociale pour la première fois en 1998. Nous avions alors constaté de graves lacunes dans l'attribution des numéros d'assurance sociale et la tenue du registre d'assurance sociale. Lors de notre suivi de 2000, nous avons constaté que le ministère avait pris plusieurs mesures pour améliorer la gestion du numéro d'assurance sociale et qu'il prévoyait en prendre encore. En 2002, lorsque nous avons examiné de nouveau les progrès réalisés par le ministère, nous avons conclu qu'il n'en avait pas fait suffisamment pour protéger et renforcer l'intégrité du numéro d'assurance sociale.
Le présent comité et le Comité des comptes publics ont effectué des études sur la gestion du numéro après le dépôt de notre rapport et ont fait d'autres recommandations.
En 2002, nous avons formulé des observations et des recommandations à l'égard de quatre questions: le rôle et l'utilisation du numéro d'assurance sociale; le processus d'attribution des numéros; l'intégrité du registre d'assurance sociale; et la conduite des enquêtes sur les fraudes relatives au numéro d'assurance sociale.
Nous avons remarqué que le ministère ne limitait pas son utilisation du numéro d'assurance sociale aux fins prescrites par la politique du gouvernement. Conformément à celle-ci, les gestionnaires de programmes peuvent utiliser le numéro seulement s'ils y sont autorisés par des mesures législatives ou avec l'approbation du Conseil du Trésor. Nous avons signalé que dans le cas de trois programmes à Ressources humaines et Développement social Canada, les numéros d'assurance sociale étaient utilisés sans autorisation.
[Traduction]
Bien que ces cas précis n'étaient pas, de toute évidence, conformes à la politique, nous avons aussi remarqué que la politique du gouvernement régissant l'utilisation du numéro d'assurance sociale n'avait pas été mise à jour depuis 1989. De plus, elle n'était pas tout à fait claire en ce qui concerne comment le numéro d'assurance sociale devrait être utilisé. Nous avons relevé ceci : il n'était pas évident que le ministère utilisait le numéro d'assurance sociale simplement comme numéro de gestion du dossier ou qu'il s'en servait aussi comme un moyen d'établir l'identité. L'identification en bonne et due forme des bénéficiaires est un élément de contrôle fondamental de tout programme gouvernemental. Nous avons signalé que le Secrétariat du Conseil du Trésor était en train d'effectuer un examen des politiques gouvernementales liées au numéro d'assurance sociale.
Quant à l'attribution des numéros d'assurance sociale, les politiques et les pratiques du ministère ne respectaient pas l'esprit de la Loi sur l'assurance-emploi et de son règlement d'application. Nous avons constaté que les documents que le ministère exigeait avant d'attribuer les numéros d'assurance sociale ne suffisaient pas à prouver l'identité et la citoyenneté, que le personnel n'avait pas la formation ni les outils adéquats pour confirmer l'authenticité des documents présentés et que des numéros d'assurance sociale de la série 900, destinés à un usage temporaire, n'expiraient pas.
Nous avons également signalé qu'il y avait toujours un écart de 5 millions entre les chiffres du recensement de la population canadienne, compilés par Statistique Canada, et le nombre de numéros d'assurance sociale utilisables dans le registre d'assurance sociale. Même s'il pouvait exister des raisons valables pour un tel écart, nous avons fait remarquer que Ressources humaines et Développement social Canada devait les expliquer à fond. De même, il y avait encore dans le registre plus de 8 millions de numéros d'assurance sociale utilisables qui n'avaient jamais été appuyés par des preuves quelconques d'identité, car ils avaient été attribués avant 1976. Nous avons alors recommandé que le ministère se fixe des objectifs d'intégralité et de fiabilité pour le registre et prenne les mesures voulues pour les atteindre.
Enfin, nous avons relevé que le ministère n'avait pas effectué d'évaluation exhaustive des risques afin de gérer les enquêtes sur les fraudes possibles reliées à l'utilisation du numéro d'assurance sociale.
Chaque année, nous demandons à tous les ministères de nous fournir de l'information à jour sur les mesures qu'ils ont prises par suite de nos recommandations. Cette information sert à évaluer notre rendement et elle est communiquée sous forme de résumé dans notre rapport sur le rendement. Grâce à ce mécanisme, nous avons reçu des mises à jour sur les progrès réalisés depuis 2002 par le ministère pour donner suite à nos recommandations sur l'utilisation du numéro d'assurance sociale. Nous ne vérifions pas cette information, mais nous en évaluons la plausibilité, en nous appuyant sur d'autres renseignements de nature publique et sur notre connaissance acquise du ministère.
[Français]
L'information ainsi obtenue indique que les mesures demeurent incomplètes à l'égard de certaines recommandations que nous avions formulées lors de la vérification de 2002, entre autres: obtenir l'autorisation d'utiliser le numéro d'assurance sociale pour tous les programmes ministériels qui s'en servent à l'heure actuelle; fixer des objectifs d'intégralité et de fiabilité pour le registre d'assurance sociale; et mettre en oeuvre un mécanisme de vérification de l'authenticité des documents d'identité et de citoyenneté auprès des autorités qui les émettent.
Je précise que ces mises à jour ne sont pas de l'information vérifiée. Lors des audiences des comités parlementaires qui ont suivi le dépôt de notre rapport de 2002, nous nous sommes engagés à effectuer un autre suivi de la gestion du numéro d'assurance sociale. Nous planifions actuellement cette vérification et comptons en communiquer les résultats l'an prochain. Nous pourrons alors fournir une évaluation plus complète des progrès réalisés à l'égard de nos recommandations de 2002. Nous invitons les membres du comité à nous faire part de leurs vues sur toutes les questions qui pourraient les intéresser et dont nous pourrions tenir compte dans le cadre de nos travaux.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions des membres du comité sur nos précédents travaux ou sur toute autre question liée à notre rôle, à notre mandat et à notre rapport de vérification.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je veux d'abord remercier Mme Fraser, de même que toute son équipe, d'être là aujourd'hui. Je veux lui dire aussi que nous lui sommes très reconnaissants du travail qu'elle fait et du haut niveau de professionnalisme avec lequel elle et son équipe font ce travail. C'est toujours d'une pertinence et d'un éclairage très utiles pour les travaux que nous avons à faire.
Madame Fraser, je voudrais m'adresser à vous d'abord au sujet de la vocation du numéro d'assurance sociale, qui, à l'origine, devait servir à trois usages: identifier les personnes, contrôler le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec, contrôler l'assurance-emploi. Au cours des années, il n'y avait pas de verrou pour empêcher qu'on l'utilise à d'autres fins. Alors, au fil des ans, on l'a utilisé à d'autres fins.
Dans votre analyse, est-il permis de voir maintenant à quelles fins ce numéro pourrait, de nos jours, être utile par rapport à la vocation première qu'il avait et par rapport à la réalité d'aujourd'hui, qui a changé au fil des années?
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Je crois que vous avez soulevé un très bon point. Dans le cadre de cette vérification, nous avons cerné un certain nombre de problèmes concernant le processus, en particulier des préoccupations touchant la sécurité, car le bureau des passeports n'accordait pas suffisamment d'attention à la sécurité, étant donné les événements des dernières années. Je me souviens que nous avons posé des questions au sujet du processus auquel les députés pouvaient avoir recours, mais nous n'avons certainement pas recommandé que le ministère y mette fin.
Ce qui nous inquiétait principalement, c'est la façon dont les passeports étaient envoyés. Si je me souviens bien, ils étaient expédiés par autobus. Nous nous sommes demandé si c'était la meilleure façon de procéder; s'il n'y avait pas une autre manière plus sécuritaire.
Si cette procédure dont vous parlez a été entièrement éliminée, il s'agit là d'une décision qui a été entièrement prise par le Bureau des passeports; nous n'avons jamais fait de commentaires à cet égard. Je conviens avec vous que les mesures de sécurité ne doivent pas entraver la prestation des services aux Canadiens.
Nous sommes actuellement en train d'effectuer un suivi de cette vérification. Le ministère nous a présenté un très bon plan d'action détaillé en vue de remédier aux lacunes que nous avions signalées. Le Comité des comptes publics nous avait demandé de faire un suivi à son intention assez rapidement. C'est ce que nous sommes donc en train de faire, je crois, et nous pouvons certes nous pencher sur le problème de la prestation des services et sur les solutions possibles.
Quant au numéro d'assurance sociale, je le répète, ce qui nous préoccupe, ce sont les documents utilisés pour l'obtention d'un numéro et l'intégrité du registre. Nous avons recommandé que le gouvernement fédéral envisage des façons de collaborer avec les provinces à l'établissement de données essentielles, de sorte que lorsqu'une personne décède, par exemple, le gouvernement fédéral en serait informé et le numéro d'assurance sociale pourrait être annulé. Il y aurait donc une meilleure utilisation des autres renseignements qui existent.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord présenter mes collègues. Hy Braiter est sous-ministre adjoint principal, Prestation des services, responsable de l'intégrité depuis un an. Onno Kremers est directeur général - Intégrité.
Nous vous remercions de votre invitation aujourd'hui à parler de l'intégrité du numéro d'assurance sociale. Nous estimons que l'invitation du comité tombe à point nommé compte tenu des progrès que nous avons réalisés à l'égard des recommandations de la vérificatrice générale dans son rapport de 2002, et à propos du rapport réalisé en 2003 par le présent comité sur la gestion du programme du numéro d'assurance sociale.
Dans l'ensemble, notre objectif est d'établir un système de classe mondiale pour gérer le numéro d'assurance sociale. Un tel système doit être assorti d'un bout à l'autre de mesures de responsabilisation, être rigoureux, contenir de l'information précise et permettre à tous les Canadiens d'accéder avec facilité et sécurité à leurs prestations.
[Français]
La responsabilité de la gestion du NAS est maintenant l'affaire de Service Canada, qui s'engage à améliorer la prestation des programmes et services aux Canadiens et Canadiennes. Service Canada travaille avec un nombre croissant de ministères fédéraux, provinces et territoires pour faire progresser l'approche des services à partir d'un même point, d'un guichet unique. Les progrès que nous avons réalisés en ce qui concerne le NAS se situent au premier plan de cette approche. Parallèlement, nous promettons de maintenir l'intégrité et la confidentialité des renseignements des Canadiens.
[Traduction]
Nous sommes responsables de nos résultats devant nos clients et tous les contribuables canadiens. En fait, la Charte de Service Canada consacre ce devoir annuel de reddition des comptes sur notre rendement aux Canadiens. Nous estimons que nos progrès réalisés depuis 2003 ont su améliorer l'intégrité du processus NAS et le registre lui-même.
Pour assurer la responsabilisation et la transparence, nous avons retenu des services d'une firme de vérification indépendante pour qu'elle vérifie l'intégrité du NAS et du registre d'assurance sociale. En outre, cet examen permettra de valider que le NAS et le RAS sont en bonne position pour remplir le rôle comme assise de l'intégrité des programmes et services de Service Canada. Nous attendons les résultats durant cet été et saluerions la possibilité d'en faire part à ce comité. Nous travaillons étroitement avec la vérificatrice générale pour ce dossier.
Dans le même ordre d'idées, nous reconnaissons qu'il nous faut produire des rapports réguliers sur nos progrès. C'est ce que nous avons fait dans le cadre de la présentation régulière au Parlement des rapports sur les plans et priorités. En outre, nous avons présenté un rapport d'étape à ce comité en 2003 ainsi que des bilans annuels à la vérificatrice générale en 2003, 2004 et 2005.
Nous prenons au sérieux la gestion du NAS et avons réalisé des progrès considérables en assurant la rigueur de tout le processus du NAS : rigueur dans la délivrance du NAS à la bonne personne, rigueur dans le contrôle de l'utilisation de ce numéro et rigueur en assurant le niveau d'intégrité le plus élevé dans le registre d'assurance sociale.
Nous délivrons plus d'un million de numéros d'assurance sociale par année. Conformément aux engagements de Service Canada, nous avons remanié de bout en bout le processus de délivrance d'un numéro d'assurance sociale, en adoptant de rigoureuses mesures de contrôle tout en améliorant le service à la clientèle. Nous appelons le nouveau service « Processus d'accès rapide au NAS ».
Notre service amélioré de demande du NAS nécessite de tous nos employés de première ligne une formation et une attestation en gestion d'identité. Le processus exige un examen rigoureux en personne de l'identité et de la documentation du candidat avant que le personnel n'accepte une candidature. Notre nouveau processus d'accès rapide au NAS fournit également aux employés les outils dont ils ont besoin pour prendre des décisions et aiguiller vers nos enquêteurs les clients à risque élevé. En outre, l'automatisation du processus réduit les erreurs dans la saisie des données.
Les clients peuvent maintenant demander et recevoir un NAS en personne en une seule visite versus une attente de trois à six semaines. Cela fait une différence énorme pour les gens qui entrent dans la population active ou touchent d'autres prestations. Le service est actuellement en opération dans 193 centres Service Canada de chaque région du pays, et il sera entièrement opérationnel dans tous les centres Service Canada cet automne.
Nous avons également resserré nos processus de preuve d'identité qui donnent l'assurance que nous avons affaire au bon client. Nous acceptons maintenant que les certificats de naissance originaux et les documents d'immigration originaux. Finis les documents multiples que nous acceptions auparavant, comme les extraits de baptême.
[Français]
Pour étayer le nouveau processus de délivrance du NAS, on trouve un solide système d'assurance de la qualité du NAS/RAS qui consiste en de rigoureux contrôles qui guident chaque étape de la délivrance d'un nouveau NAS. Il s'agit là d'une autre mesure pour s'assurer de la solidité de nos processus, de sorte que nous savons que les données dans le RAS sont précises.
[Traduction]
Plus important encore, nous promouvons une utilisation plus rigoureuse et cohérente du NAS par le biais d'un code de pratique du NAS. Ce code offrira des directives à tous les utilisateurs du NAS pour préserver la sécurité et la confidentialité du NAS ainsi que des conseils et outils pratiques pour y parvenir. Le code est destiné à tous les utilisateurs du NAS : les particuliers, les employeurs, le secteur privé, les partenaires du NAS et les employés de Service Canada. Nous amorçons actuellement une vaste stratégie de mobilisation envers le code avec divers groupes de consommateurs, d'employeurs, du secteur privé et d'intervenants gouvernementaux. Dans la foulée, nous espérons lancer officiellement le code cet automne.
Dans le cadre de ce processus, nous aimerions connaître les opinions du comité. Si vous le désirez, nous pouvons déposer une copie de l'ébauche du code.
Monsieur le président, la détention de données précises dans le registre d'assurance sociale est une exigence cruciale pour l'objectif de Service Canada d'élever cet outil à un niveau de classe mondiale. À cette fin, nous avons réduit à environ 700 000 l'écart entre le nombre de détenteurs vivants d'un NAS et la taille de la population. Nous avons certifié la précision de millions de dossiers du RAS en les classant dans des catégories comme décédés, inactifs ou inutilisables, par exemple en éliminant la série 900 de NAS qui ont expiré. Cette série appartient à des gens qui ne sont ni des citoyens canadiens ni des résidents permanents, comme les travailleurs temporaires ou les étudiants étrangers.
Il existe des raisons légitimes pour lesquelles le nombre de NAS délivrés dépasse la population canadienne totale. À titre d'exemples, des Canadiens vivent, étudient ou travaillent à l'étranger, ou des travailleurs étrangers détenteurs légitimes d'un NAS légitime ne vivent plus au Canada et ont encore droit à des prestations du RPC. De plus, des pensionnés canadiens ont décidé de vivre à l'étranger.
Afin d'améliorer la précision du RAS, nous poursuivrons nos liens automatisés avec d'autres ministères tel que Citoyenneté et Immigration Canada et l'Agence du revenu du Canada, ainsi qu'avec les provinces et les territoires afin d'obtenir des données chronologiques et opportunes sur les naissances et les décès.
Tel que recommandé par ce comité et la vérificatrice générale, nous avons négocié avec succès des ententes avec le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et la Colombie-Britannique, de façon à pouvoir valider les documents à leur source de manière automatique et électronique. Cela signifie que, lorsque nous recevons une demande de NAS, nous pouvons automatiquement vérifier auprès de la province qui délivre le document qu'il s'agit d'un certificat de naissance, ce qui accroît la précision du RAS.
Ces ententes touchent actuellement environ 54 p. 100 de la population canadienne. Nous poursuivons activement des ententes avec les provinces et territoires restants, et nous espérons que la plupart seront en place au cours de la prochaine année. Comme vous le savez, nous jouissons déjà de liens protégés avec Citoyenneté et Immigration Canada de manière à pouvoir identifier avec précision 100 p. 100 des résidents permanents et temporaires.
[Français]
Enfin, nous entreprenons actuellement un exercice de points de repère pour définir les niveaux de précision et d'intégralité, ainsi que pour fixer des indicateurs de rendement clés pour le RAS en s'inspirant des pratiques exemplaires de partout dans le monde, y compris celles de l'administration de sécurité sociale des États-Unis. Les résultats de cet exercice nous aideront à améliorer encore plus la précision du RAS.
[Traduction]
En conclusion, les progrès que nous avons réalisés dans l'amélioration de l'intégrité du programme NAS permettent la transformation du service qui est au coeur de Service Canada, dont le mandat est d'intensifier l'accessibilité des services aux Canadiens. Nous songeons à délivrer des NAS aux Canadiens au moment où ils en ont besoin de manière à ce qu'ils puissent accéder facilement aux services auxquels ils ont droit — quand arrive un nouveau-né dans la famille, quand débarque un nouveau venu dans le pays, lorsqu'une jeune personne a besoin d'un NAS pour travailler. Parallèlement, lorsqu'une personne meurt, nous allons automatiquement désactiver le NAS et proactivement verser des prestations de survivant.
Juste pour donner un exemple de la façon dont le tout se déroule, nous pilotons par le biais de nos liens avec les organismes des données de l'état civil une initiative dans huit hôpitaux de l'Ontario qui offrent un NAS en même temps qu'une naissance est enregistrée. À l'heure actuelle, un parent ne peut obtenir un NAS, ou un passeport, sans certificat de naissance. Sans NAS, un parent ne peut faire une demande de bons d'études canadiens ou de subventions canadiennes pour l'épargne-études. Le NAS à la naissance donne aux parents l'occasion de combiner trois processus distincts — enregistrement de naissance, demande de certificat de naissance et demande de NAS — dans un seul processus électronique. Nous nous attendons à mettre en place ce service dans tous les hôpitaux de l'Ontario au début de cet automne, et en Colombie-Britannique également. En résumé il s'agit d'un virage fondamental dans la manière dont les services sont offerts aux Canadiens tout en améliorant l'intégrité du processus.
Merci. Nous serons enchantés de répondre à vos questions ou observations sur nos efforts pour protéger l'intégrité du NAS et fournir un service amélioré aux Canadiens.
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Merci, monsieur le président.
Je soumets à votre attention que nous pourrions profiter du dernier tour pour reprendre le tour de sept minutes que nous n'avons pas eu au début. Pendant que vous réfléchissez à cela, je profite des cinq minutes qui me sont allouées. Vous nous ferez part de votre décision ensuite.
Si on s'en tenait à l'affirmation que vous faites à la page 7, je dirais qu'il n'y a plus de problèmes, qu'on ne doit plus s'inquiéter. En effet, vous dites :
Et comme vous le savez, nous jouissons déjà de liens protégés avec Citoyenneté et Immigration Canada de manière à pouvoir identifier avec précision 100 p. 100 des résidents permanents et temporaires.
Donc, si on part de là, on pourrait dire qu'on ne doit plus beaucoup s'inquiéter. Cependant, la vérificatrice nous a révélé ce matin que, bien qu'il y ait eu des progrès, il y a encore 700 000 personnes qui détiennent un numéro d'assurance sociale mais au sujet desquelles on n'a pas la certitude qu'elles le devraient.
Je reviens à l'utilisation. Vous affirmez, à juste titre, je crois, que le ministère des Ressources humaines et du Développement social en fait maintenant la gestion. Par contre, les lignes directrices relatives à l'utilisation relèvent toujours du Conseil du Trésor, si je ne m'abuse. Donc, le ministère en fait la gestion comme telle, et le Conseil du Trésor émet les directives quant à l'utilisation.
L'usage qui doit en être fait est toujours en lien avec le revenu. C'est donc dire que le ministère du Revenu est visé. Par exemple, chaque fois qu'on fait un emprunt et qu'on veut déduire un montant d'argent de nos impôts parce que c'est rentable, ou encore si on a des dividendes, c'est toujours en fonction du revenu. Or, on constate qu'on s'écarte souvent de cette utilisation. Même les clubs vidéo, par exemple, nous demandent parfois notre numéro d'assurance sociale. C'est donc dire qu'il n'y a pas de verrou.
Vous, qui en faites maintenant la gestion, est-ce que vous avez parlé avec le Conseil du Trésor afin qu'il y ait des verrous et que le numéro d'assurance sociale ne soit plus utilisé à de telles fins? C'est ma première question.
Deuxièmement, toujours dans la perspective de sécuriser le système, en 2002, sur la base d'une opinion de la vérificatrice générale, le présent comité avait émis 14 recommandations. Le gouvernement, au début de 2003, avait dit qu'il allait mettre ces recommandations en vigueur, prendre des mesures appropriées et faire un rapport à la vérificatrice générale et au comité sur l'évolution de la mise en place de ses mesures.
Est-ce que ces rapports ont été faits? À quelle fréquence? Est-ce qu'on a fait rapport au comité de l'évolution de la mise en oeuvre des mesures dont vous nous avez parlé?
Veuillez d'abord répondre à ces deux questions. S'il me reste du temps, deux minutes supplémentaires, je reviendrai.
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Nous avons bien sûr commencé par mettre de l'ordre dans nos données. Nous avons établi des liens avec les provinces et nous obtenons des renseignements chronologiques ainsi que des informations relatives aux décès. Par exemple, l'Ontario nous a fourni au moins l'équivalent de cinq ans de données.
À mesure que nous concluons des accords avec chacune des provinces, nous effectuons des recoupements dans nos bases de données informatisées afin de relever les décès que nous ignorions. Nous avons passé en revue les données de notre système et les avons comparées à celles de tous les autres systèmes utilisant le NAS. Si nous voyons qu'aucune activité n'a été enregistrée en cinq ans pour une personne, par exemple, qu'aucun impôt n'a été prélevé ni aucune cotisation versée, qu'aucune prestation n'a été demandée, bref, que cette personne n'a donné aucun signe de vie, nous classons le NAS comme inactif. Si la personne en question se manifestait un jour pour réclamer des prestations, nous lui demanderions de se présenter et nous l'interrogerions afin qu'elle prouve son identité.
Comme vous l'avez entendu, nous sommes en contact avec Citoyenneté pour nous assurer que nos dossiers sont en règle. Nous comparons nos données sur les dates de naissance, notamment, avec celles de l'ARC, de sorte que lorsque vous produirez votre déclaration de revenus, nous pourrons voir si les renseignements qu'elle contient correspondent à ceux de notre registre.
Nous avons réduit le nombre de cas de 5 millions à 700 000.
Nous venons d'engager une compagnie indépendante pour qu'elle passe au crible les données, en vérifie encore la fiabilité et établisse des normes de qualité pour éviter différents types d'erreurs. Il y a des erreurs plus importantes que d'autres. Certaines sont dues à des problèmes d'identité, et d'autres, à une inversion dans la date de naissance — jour, mois, année; mois, jour, année.
Je vous rappelle que jusqu'en 1976, aucune preuve n'était nécessaire pour obtenir un numéro d'assurance sociale. Celui-ci était simplement un numéro de compte. À l'époque, on a pris la décision — toujours en vigueur aujourd'hui — de ne pas embêter les personnes âgées en leur demandant de se présenter pour prouver leur identité encore une fois. Mais lorsqu'elles se présentent pour réclamer des prestations, notamment du RPC, nous faisons des vérifications. Nous validons de nouveau leur identité en leur demandant de fournir des documents.
Donc, nous avons amélioré nos méthodes.
La mesure très importante que nous avons prise a été d'implanter un nouveau système à la fine pointe de la technologie qui permet aux gens d'obtenir un NAS en 15 minutes. Les demandeurs se présentent devant un agent bien formé en matière de documents et d'identité. Nous établissons un lien entre nos dossiers et ceux de toutes les provinces, de sorte que lorsque quelqu'un arrive avec un certificat de naissance de l'Ontario, non seulement nous savons à quoi ce document doit ressembler — nous le soumettons à un équipement spécialisé pour vérifier sa validité —, mais en plus, nous communiquons avec les provinces par des moyens électroniques pour vérifier si les informations qu'elles détiennent correspondent aux nôtres. Si ce n'est pas le cas, nous ne nous contentons pas de dire à la personne qu'elle ne peut obtenir un NAS; nous signalons le cas à la province et nous ouvrons une enquête. Donc, nous aidons également les provinces à mettre de l'ordre dans leurs données.
Je pense que nous faisons de l'excellent travail. Dans tous nos bureaux, nos agents aux comptoirs pourront accéder en ligne au fichier central afin de contre-vérifier les renseignements. Lorsque vous vous présentez devant eux, ces agents peuvent vérifier les renseignements que vous avez pu nous fournir il y a 30, 40 ou 50 ans et voir s'ils correspondent à ceux des documents que vous nous présentez.
Alors nous y travaillons, et nous progressons. Nous espérons que la vérificatrice générale le reconnaîtra.
Je profite de l'occasion pour remercier M. Nixon et son équipe d'être venus témoigner et entendre la mise à jour. Nous nous pencherons encore sur le sujet l'année prochaine, lorsque la vérificatrice générale reviendra pour nous informer des progrès accomplis.
Merci encore d'avoir pris le temps de venir nous rencontrer aujourd'hui.
Avant de conclure, j'aimerais dire qu'au début de la séance, M. Martin a parlé d'adopter l'itinéraire de nos déplacements. Mais avant, j'aimerais avoir quelques précisions. Peut-être voulez-vous jeter un coup d'oeil sur les dates pour savoir ce qu'il en est, avant que nous ne levions la séance.
Vous les avez devant vous. Je vous prie de consulter la page où figurent les villes et les heures.
Comme vous pouvez le voir, nous serons à Ottawa du 18 septembre au 6 octobre, à notre retour. Donc, ce n'est pas sorcier; nous tiendrons nos audiences à Ottawa.
Pour ce qui est de l'Est du Canada, j'ai communiqué avec le bureau de notre whip. Celui-ci travaille évidemment avec les whips de l'opposition. Il ne voit pas d'objection à ce que nous nous déplacions du 9 au 12; ce n'est pas durant la semaine de relâche. Je crois que c'est pendant celle qui la précède. Cela ne pose pas de problème, à condition qu'on parvienne à s'entendre avec les whips de l'opposition. Probablement six d'entre nous — trois du gouvernement, trois de l'opposition, je crois — iront faire des consultations, pourvu que cela convienne à tout le monde. Mais pour le moment, le bureau de notre whip est favorable à ce que nous partions du 9 au 12.
J'ai cru comprendre que les dates 13 au 15 novembre, qui tombent en pleine semaine de relâche, étaient problématiques. Si vous le souhaitez, nous parlerons de nouveau à nos whips respectifs afin de changer ces dates pour qu'elles tombent sur une semaine où nous ne sommes pas en congé. Il est certain que les gens sont assez occupés pendant ces semaines. Peut-être devrions-nous tenter de déterminer un moment qui serait acceptable pour tous les partis en ce qui a trait à leur capacité de se déplacer dans l'Ouest.
Là-dessus, je m'en remets à la volonté du comité.
Monsieur Brown.