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Monsieur le président, permettez-moi de vous remercier de nous avoir invités, mes collègues et moi, pour traiter de questions assez importantes concernant les travailleurs de remplacement. Nous, les fonctionnaires, sommes ici pour vous fournir des faits. Bien entendu, il incombe au gouvernement et au Parlement de prendre des décisions de nature politique.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagné de mes collègues du Service fédéral de médiation et de conciliation qui s'occupent de questions reliées aux travailleurs de remplacement et aussi d'un avocat-conseil du ministère de la Justice qui travaille avec nous dans le cadre du Programme du travail. Avec votre permission, monsieur le président, nous avons déposé deux documents. Vous devriez déjà en avoir un exemplaire.
Le premier document, monsieur le président, est une mise à jour de la « Liste des plaintes déposées auprès du Conseil canadien des relations industrielles relativement au recours illégal à des travailleurs de remplacement ». Vous vous rappellerez peut-être qu'une première version de ce document a été déposée plus tôt; celle-ci est une mise à jour qui tient compte des plus récents renseignements dont nous disposons.
Le deuxième document, qui se trouve devant vous, et que j'aimerais vous présenter aujourd'hui, s'intitule « Observations concernant l'impact des dispositions anti-briseur de grève sur les travailleurs ». Ce deuxième document utilise les données du Programme du travail qui sont recueillies depuis fort longtemps.
Permettez-moi d'abord de faire trois observations sur les données que nous utilisons. Premièrement, ces données sont recueillies selon les mêmes base de qualité que celles qui recueillies par Statistiques Canada. Deuxièmement, ces données sont utilisées très largement. Permettez-moi de mentionner que dès le 1er avril 2007, les salaires des députés seront ajustés en fonction des données que nous avons produites sur les règlements salariaux. Troisièmement, les données que nous avons produites sur les variables clés dont je vous entretiendrai sont assez similaires aux données que les provinces fournissent pour leurs propres secteurs de compétence. Je comparerai certains renseignements fédéraux qui se trouvent dans ces tableaux à des renseignements provinciaux. Nos données sont très similaires aux données qu'utilise le Québec, par exemple. Je puis vous expliquer les différences techniques entre les deux, mais à toutes fins utiles, ces ensembles de données sont similaires.
Quel est donc le message principal qui se dégage des documents que je vous ai remis? Le message principal est que nous, les analystes, n'avons pas été capables de déceler quelque répercussion positive d'une législation anti-briseurs de grève pour les travailleurs, du moins sur la base des données que nous avons. J'aimerais passer en revue ces tableaux et vous expliquer pourquoi nous en sommes arrivés à cette conclusion. Les données sont devant vous tous et vous pouvez tirer vos propres conclusions.
À la page 2 du document intitulé « Observations », il y a le tableau 1. Vous y verrez quelques cases ombrées en jaune. Par exemple, vous vis-à-vis Colombie-Britannique la valeur 0,04 qui correspond au nombre d'arrêts de travail par 10 000 travailleurs pour une année donnée. En 2005, il y a donc eu 0,04 arrêt de travail en Colombie-Britannique. Bien entendu, il s'agit d'une province qui n'autorise pas le recours aux travailleurs de remplacement. Par conséquent, le nombre est assez faible, ce qui est une bonne chose.
Si vous comparez cette valeur toutefois à celle du Québec, vous constaterez qu'il y a eu au Québec six fois plus d'arrêts de travail qu'en Colombie-Britannique. Si vous comparez les valeurs de la Colombie-Britannique à celles de l'Ontario, vous constaterez qu'elles sont trois fois plus importantes en Ontario.
J'en conclue donc de ces données que je ne puis établir de liens entre les dispositions anti-briseur de grève et le nombre d'arrêts de travail. Il n'y a tout simplement aucune relation entre ces deux variables.
Le tableau 2, à la page 3, porte sur la durée moyenne des arrêts de travail, c'est-à-dire la durée en jours d'un arrêt de travail. Permettez-moi de faire le même exercice. Dans ce tableau, monsieur le président, pour éviter les cycles qui sont normaux dans toute donnée économique, nous avons conservé les moyennes de manière à dégager la tendance dominante.
Prenons la moyenne pour la période de 1975 à 1977 à titre d'exemple et attardons-nous aux données de la Colombie-Britannique. La durée moyenne des arrêts de travail au cours de la période de trois ans en Colombie-Britannique a été de 27 jours. Au Québec, elle a été de 37 jours, un chiffre plus élevé qu'en Colombie-Britannique. Comme vous le savez, les deux provinces ont une loi anti-briseur de grève. En Ontario, la moyenne a été de 28 jours, avant l'adoption de la législation dans les deux provinces, un chiffre qui correspond à peu près à celui de la Colombie-Britannique, mais qui est plus faible que celui du Québec.
Reportons-nous maintenant au bas du tableau. Pour la période de 2003 à 2005, qui a suivi l'adoption d'une législation en Colombie-Britannique et au Québec, les valeurs sont de 28,9 jours pour la Colombie-Britannique, de 38,1 jours pour l'Ontario, ce qui plus élevé bien entendu puisque l'Ontario n'a pas de législation anti-briseur de grève, mais de 46,6 pour le Québec. En ce qui a trait à la moyenne pour ces trois années, je n'arriverais à aucune conclusion si vous me demandiez d'établir un rapport entre ces deux variables.
Deuxièmement, ce tableau qui couvre la période qui s'étend d'avant l'adoption de la législation à aujourd'hui permet de voir ce que la législation a comme conséquence. En ce qui a trait aux valeurs pour le Québec, la durée moyenne des arrêts de travail est passée de 37 jours au cours de la période de trois ans avant 1977 à 46,6, une augmentation de 10 jours. L'adoption d'une loi n'a pas semblé avoir d'effet pour réduire la durée moyenne des arrêts de travail. Au contraire, cette durée a augmenté.
La même chose est vraie en l'Ontario, puisque la durée moyenne est passée de 28 jours avant 1977 à 38 jours, soit sensiblement la même augmentation qu'au Québec. En Colombie-Britannique, l'augmentation n'a pas été très importante — de 27 à 29 jours — mais si vous prenez la moyenne pour la Colombie-Britannique, au milieu de la page, et si que vous comparez la période précédent les changements et la période suivant d'adoption d'une législation en 1993, vous constaterez qu'il y a une baisse de 44 à 29 jours.
À la lecture de ces chiffres, j'en viens à la conclusion que je ne puis déceler de lien entre la durée moyenne des arrêts de travail et la législation anti-briseur de grève.
Je vous prie maintenant de passer à la page 5, où vous verrez une troisième variable qui nous intéresse. Il s'agit du nombre de jours-personne non travaillés. Si vous portez votre regard au bas de la page, vous verrez que la valeur pour la Colombie-Britannique est de 59, la plus faible du tableau. Dans le cas de l'Ontario, qui n'a pas de telle loi, le nombre est de 81, ce qui est plus élevé qu'en Colombie-Britannique. Dans le cas du Québec, le nombre est de 132.
Je le répète, je suis incapable d'établir un lien entre ce type de législation et le nombre de jours-personne non travaillés.
La plus importante variable, présentée à la page 7, concerne les ajustements salariaux des travailleurs, selon que cette loi existe ou non.
Les ajustements salariaux au fédéral ont été de 2,7 p. 100 en 2005. Nous n'avons pas ce type de loi. En Colombie-Britannique, ces ajustements ont été de 2,3 p. 100, ce qui place la province à un niveau inférieur à celui du fédéral. Au Québec, les ajustements salariaux ont été de 2,4 p. 100, encore une fois plus faible que ceux du fédéral. Mais je n'en arriverai pas à la conclusion que si vous n'avez pas ce type de loi, les travailleurs obtiendront de meilleurs ajustements, parce que cela n'est certainement pas vrai. En Ontario, les ajustements salariaux moyens ont été de 2,3 p. 100, ce qui est la valeur la plus faible du tableau pour cette catégorie de données.
Je ne puis donc tirer de conclusion sur le fait que ce type de législation peut aider les travailleurs à obtenir des ajustements salariaux plus importants.
J'ai mentionné quatre variables que sont les ajustements salariaux, le nombre de jours de travail perdus, la durée moyenne des grèves et le nombre d'arrêts de travail. Mes données sont assez crédibles, elles ont été utilisées par plusieurs analystes et elles ont la même qualité que celles de Statistique Canada. Si nous utilisons les moyennes pour ces périodes, il est impossible d'établir un lien entre la législation et les variables que nous examinons présentement.
C'est donc la conclusion que nous tirons de ces données. Bien entendu, je puis utiliser ces données pour en arriver à d'autres conclusions, mais je vous dirais que ces conclusions ne sont pas raisonnables compte tenu des données dont nous disposons. Je puis vous donner plusieurs exemples uniquement à partir de ces tableaux de la façon dont cela peut se produire. Certains ont cherché à le faire, mais je vous dirais qu'il ne s'agit pas d'une démarche très scientifique.
Voilà, c'est ce que j'avais à dire. Nous sommes ici pour répondre à vos questions concernant ces tableaux ou d'autres questions sur les faits et sur l'analyse que nous pouvons faire comme je l'ai dit pour que le ministre et le gouvernement du Canada puissent prendre une décision de politique.
Merci, monsieur le président
Monsieur le président, comme je l'ai dit, je me contenterai de discuter des faits. Cette question contient des questions de politique que je ne voudrais pas aborder.
Permettez-moi de vous expliquer que les services essentiels mentionnés dans le Code canadien du travail sont littéralement des services essentiels au sens restreint du terme. Les services définis dans le code ne s'appliquent qu'à la santé et à la sécurité.
La raison pour laquelle le Code insiste sur des services essentiels est que la prestation de services essentiels en vertu du Code va main dans la main avec la disposition concernant les travailleurs de remplacement. Les deux vont de pair. Parce que les entreprises sont autorisées à recourir à des travailleurs de remplacement, le Code n'avait pas à être très normatif concernant les services essentiels et il propose des mécanismes sur la façon d'aborder cette question. Le Code précise de manière assez explicite que l'employeur et les syndicats doivent se réunir et définir les services essentiels pour leurs secteurs particuliers.
Je vous donne un exemple. Dans le cas de la grève au CN déclenchée le 10 février, les deux parties ont déterminé conjointement que le service de train de banlieue ne sera pas interrompu à Toronto et à Montréal. Le service fonctionne toujours. Seul le service de transport de marchandises est touché par la grève.
Si les deux parties, monsieur le président, ne peuvent s'entendre sur les services qui doivent être maintenus, elles doivent s'adresser au Conseil canadien des relations industrielles qui devra rendre une décision sur ce qu'il considérerait comme essentiel. Voilà ce que les deux parties devraient normalement faire.
Je résume. Puisque les deux dispositions du Code vont de pair, les dispositions qui concernent les services essentiels sont très limitées. Si, pour les fins de la discussion, une des dispositions du Code devait être modifiée, cela entraînerait un déséquilibre important entre les deux dispositions.
Par exemple, si le était adopté, la disposition concernant les services essentiels dans le Code canadien du travail ne suffirait pas. Si on ne s'en occupait pas, j'estime que le Conseil canadien des relations industrielles verrait sa charge de travail s'accroître de manière importante, plus qu'elle ne l'est actuellement. Et le Conseil pourrait ne pas être en mesure de s'en accommoder.
J'estime que les deux aspects doivent être examinés ensemble.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup, messieurs et mesdames, de venir nous éclairer davantage sur le projet de loi dont nous sommes saisis.
Je suis heureuse de vous rencontrer, mais je ne croyais pas que vous alliez nous parler du document qui avait été produit le 24 octobre dernier, à la veille du vote, et que le ministre Blackburn avait fait distribuer à tous les députés seulement quelques heures avant le vote en deuxième lecture.
Lorsque j'ai reçu ce document, j'ai été assez étonnée, parce que j'avais l'impression que les statistiques qu'on y trouvait n'étaient pas les bonnes. Je l'ai dit à plusieurs reprises à ce comité: on s'étonne quand on compare les arrêts de travail au Québec et en Ontario. C'est comme comparer des tomates et des carottes: elles sont toutes les deux bonnes, mais la comparaison n'est pas juste et ne donne pas une bonne idée de la situation.
Il faut comparer le nombre de jours-personnes perdus par les travailleurs régis par le Code du travail du Québec et ceux perdus par les travailleurs régis par le Code canadien du travail. S'il y a des chiffres à comparer, ce sont ceux-là. Quand on compare l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec, plusieurs autres considérants dont on ne tient pas compte influencent les chiffres.
Je pense entre autres au nombre de travailleurs syndiqués. Il est de notoriété publique qu'au Québec, le pourcentage de travailleurs syndiqués est beaucoup plus élevé qu'au Canada et que dans n'importe quelle autre province. Il faut donc comparer les travailleurs qui sont régis par le Code du travail du Québec et ceux qui sont régis par le Code canadien du travail.
Sur son site Internet, le gouvernement du Québec a affiché de beaux tableaux à ce sujet, qui sont disponibles et que je pourrai vous remettre, si M. le président m'en donne la permission. On a les chiffres sur les conflits de travail au Québec des travailleurs relevant de la compétence provinciale et de ceux relevant de la compétence fédérale entre 1989 et 2004. On s'aperçoit que les travailleurs relevant de la compétence fédérale sont beaucoup moins nombreux — ils représentent 8 p. 100 ou moins de la main-d'oeuvre totale —, mais que le nombre de jours-personnes perdus est de façon générale et en moyenne beaucoup plus élevé que 8 p. 100 dans leur cas. Par exemple, entre 1989 et 2004, dans le cas de ces travailleurs, la moyenne de jours-personnes perdus est de 18,8 p. 100, alors qu'ils représentent moins de 8 p. 100 de la main-d'oeuvre totale. Ce sont des chiffres qui parlent, qui sont exacts et qui sont étalés sur une longue période.
Il est vrai qu'il y a des années où le nombre de jours-personnes perdus est inférieur à 8 p. 100, mais il est également vrai que certaines années, ce nombre est beaucoup plus élevé. Je pense entre autres à 2002, où le pourcentage était de 47,8 p. 100, et à la dernière moyenne dont on fait état, qui est de 18 p. 100. Cela me fera un immense plaisir de vous remettre ces chiffres.
Vous n'avez peut-être pas constaté d'incidence directe de l'adoption de la loi antibriseurs de grève en 1977 au Québec sur le nombre d'arrêts de travail , mais lorsqu'on regarde les chiffres au Québec, on voit qu'en 1976 et 1977, il y a eu respectivement 293 et 276 grèves. Le dernier chiffre que j'ai est de 96 pour l'année 1995, et je vois que vous arrivez au chiffre de 76 pour 2005.
Ce n'est peut-être pas la statistique la plus intéressante, mais cela permet d'affirmer que la loi antibriseurs de grève a amené la paix sociale au Québec. Tout le monde le dit: les syndicats et les même les employeurs le disent depuis des années. On n'a d'ailleurs retrouvé dans aucun des mémoires du Conseil du patronat du Québec une charge en règle contre la loi antibriseurs de grève.
Cela dit, je vous laisse du temps pour commenter les chiffres que je vous ai donnés, monsieur Sheikh.
Je remercie les fonctionnaires qui sont venus aujourd'hui. J'aimerais revenir à quelques-uns des points que vous avez soulevés.
Vous avez beaucoup parlé de chiffres et vous semblez en venir à une conclusion, ou vous voulez que nous croyions qu'il y a une conclusion, c'est-à-dire que les chiffres démontrent que ce projet de loi qui interdit le recours à des travailleurs de remplacement n'a pas eu de répercussion. Je crois qu'il est important de préciser que les chiffres seuls ne disent pas tout. Vous devez aussi tenir compte du climat des relations de travail pour savoir ce qui se produit à un moment donné. J'attirerais votre attention et l'attention des membres de notre comité sur les tableaux que vous avez présentés aujourd'hui. Je crois qu'il est clair, au tableau 3 de la page 5, que le nombre de jours-personne non travaillés au Québec est très élevé — plus de quatre millions — en 1977, soit avant l'entrée en vigueur de la législation au Québec. Par la suite, vous pouvez observer une baisse dramatique jusqu'à un million de jours-personne non travaillés. Puis, il y a d'autres chiffres en dessous.
Il me semble que si vous voulez parler de chiffres uniquement, vous pourriez aussi utiliser ce tableau d'une autre façon. Malheureusement, vous n'indiquez pas la situation qui prévaut en Colombie-Britannique, parce que la loi y est entrée en vigueur en 1993. Il n'y a donc pas de comparaison possible.
J'ajouterais également qu'il me semble très clair qu'il y a eu au Québec une vague d'arrêts de travail, particulièrement en 2005, en raison du grand nombre de conflits de travail et d'une restructuration majeure effectuée par le gouvernement de la province. Le climat de travail a donc été fort différent et j'estime qu'il faut en tenir compte.
Je ne partage donc pas votre conclusion qui repose uniquement sur des chiffres. Selon moi, il y a moyen d'envisager ces chiffres différemment, particulièrement dans le tableau que je viens de mentionner. J'aimerais que vous commentiez cette situation.
Le deuxième point que j'aimerais soulever et que j'aimerais que vous commentiez est que vous semblez dire que l'article 87.4 du Code canadien du travail, qui vise le maintien des services, des services qui selon toute vraisemblance sont des services essentiels, est d'application très restreinte. Je pense que c'est ce que vous avez dit. Est-il exact que l'article 87.4 précise « prévenir des risques imminents et graves pour la sécurité ou la santé du public »?
Soyons très clairs. Cela est très similaire à ce qu'il y a au Québec. En Colombie-Britannique, la législation précise « santé ou sécurité » et je crois que l'on utilise également le mot « bien-être ». Malgré cela, nous traitons de dispositions très similaires. Je ne crois donc pas que la portée très limitée de ces deux lois nuise d'une quelconque manière aux parties ou les aient empêchées d'établir ce que sont les services essentiels.
J'ajouterais qu'une décision rendue par le CCRI concernant l'aéroport de Montréal soulève la question de ce que l'on entend par santé et sécurité du public. Le Conseil lui-même a dit que le Code donne une grande marge de manoeuvre en évitant d'imposer quelque définition que ce soit, et il va au-delà de cela. Par conséquent, le Conseil semble avoir été assez convaincu que le Code contient les dispositions nécessaires concernant les services essentiels.
Finalement, j'aimerais que vos fonctionnaires passent en revue pour nous l'article 87.4 du Code canadien du travail. Nous avons entendu tant de témoignages conflictuels — qu'il y a des dispositions, que nous ne pouvons traiter des services essentiels, que ce n'est pas clair, que ce n'est pas équitable. Pourtant, j'ai lu l'article 87.4 et il me paraît très clair que l'employeur, le syndicat ou le ministre peut exiger que le Conseil intervienne et définisse ce que sont les services essentiels.
Plutôt que de le dire moi-même, j'aimerais que vos fonctionnaires passent en revue la façon dont fonctionne l'article 87.4 du Code canadien du travail et nous disent qui peut faire quoi pour définir ce que sont les services essentiels.
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La réponse n'est pas si simple que cela. Je suis sûr que vous comprendrez que la collecte de données internationales provenant de pays ayant des systèmes juridiques assez différents du nôtre n'est pas une mince affaire.
Nous avons cherché à progresser en la matière. Nous avons trouvé des renseignements colligés par l'Organisation de coopération et de développement économiques et par l'Organisation internationale du Travail. Nous avons pu obtenir une partie de ces données. Bien entendu, nous n'avons pas de renseignements pour la totalité des quelque 162 pays.
Selon les renseignements que nous avons pu obtenir, nous classons les pays en trois catégories: ceux qui interdisent le recours aux travailleurs de remplacement, ceux qui autorisent le recours aux travailleurs de remplacement sous une forme ou sous une autre, puisqu'il y a divers degrés, et les pays pour lesquels nous n'avons pas de renseignements.
Je vous dirais que les renseignements dont nous disposons sont incomplets.
Dans le cas du premier groupe de pays, ceux qui interdisent le recours à des travailleurs de remplacement, je vous dirais qu'il y la Corée, le Mexique, le Chili, le Cambodge, le Botswana, la Tanzanie et la République du Monténégro. Ce sont les sept pays qui, d'après nos recherches, interdisent le recours aux travailleurs de remplacement. Vous le comprendrez, ils ont interdit complètement cette pratique.
Les pays qui autorisent le recours aux travailleurs de remplacement sous une forme ou sous une autre seraient la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les États-Unis, l'Australie, l'Allemagne, la Slovénie, la Grèce, le Madagascar et la Namibie. La liste n'est pas très longue, mais c'est tout ce que nous avons pu trouver.
En ce qui a trait aux quelques 140 autres pays, nous n'avons pas vraiment pu établir s'ils autorisent ou non le recours à des travailleurs de remplacement. Dans la plupart des pays de l'Occident, la réponse est que le recours aux travailleurs de remplacement est autorisé sous une forme ou sous une autre.
Le paragraphe 87.4(1) énonce le principe selon lequel les employeurs, les employés et les agents négociateurs ont pour responsabilité essentielle de continuer d'assurer les services et la production de biens pour « prévenir des risques imminents et graves pour la sécurité ou la santé du public ». Les mots « risques imminents et graves » s'y trouvent et ont été interprétés par le Conseil.
Lorsqu'un avis de négociation est déposé, l'employeur et le syndicat doivent se réunir et s'entendre sur le niveau des services à offrir, sur ce qu'ils sont et sur le nombre d'employés qui les assureront. S'il y a entente, le processus se poursuit.
Quand il n'y a aucune entente, une des deux parties peut s'adresser au CCRI pour demander qu'une détermination soit faite. Le ministre lui-même, même en cas d'entente, peut examiner l'entente et demander au Conseil de réexaminer la question. Ensuite, le CCRI peut examiner la situation dans son ensemble. Il dispose d'un certain nombre de pouvoirs et peut déterminer ce que sont ces services et la façon dont ils seront assurés et imposés, toujours dans les limites de la définition de risques imminents et graves pour la sécurité du public. Il faut s'en tenir à ces paramètres. Une fois ces éléments déterminés, le Conseil peut revoir le décret, s'il y a une raison de le faire.
Finalement, il y a une disposition particulière concernant le maintien des services. S'il faut un nombre d'employés tel que la grève ou le lockout perde presque sa raison d'être, il y a une disposition pour forcer les partie à sous soumettre à la médiation.
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Je poserai une question, puis Mme Dhalla ajoutera quelque chose.
La partie frustrante est de ne pas obtenir une définition de services essentiels. Depuis que je fais partie de ce comité, c'est-à-dire depuis quelques semaines, on nous a demandé d'attendre la venue des témoins techniques pour mieux comprendre. Nous n'avons toujours pas de définition et cela me préoccupe.
Je veux adopter un projet de loi interdisant le recours à des travailleurs de remplacement, mais j'ai des réserves. Je crains que ce projet de loi ne comporte des échappatoires qui pourraient avoir des répercussions graves. Je ne crois pas qu'aucun syndicat au pays souhaite interrompre des services essentiels.
La notion de service essentiel dépend de qui vous êtes. Nous avons entendu des représentants de l'industrie du camionnage nous dire que la nourriture qui est acheminée dans certaines collectivités nordiques l'est par camion, et que par conséquent, il s'agit d'un service essentiel. Le 911 est un service essentiel.
Puisque personne n'est capable de définir pour nous ce qu'est un service essentiel et que nous ne sommes pas capables d'en arriver à cette définition, permettez-moi de revenir au CCRI. En supposant que ce soit exact, l'article 87.4 du Code canadien du travail n'autorise pas ni le CCRI, ni le ministre du Travail, ni le gouvernement à ordonner la suspension d'une grève ou d'un lockout en attendant qu'une décision soit rendue concernant le maintien d'activités pendant la grève ou le lockout. De fait, le Code canadien du travail précise au paragraphe 87.5(3) que la grève ne peut être suspendue. Si la grève n'est pas suspendue, la question se pose de savoir ce qu'est un service essentiel.
Pouvez-vous me dire de nouveau, à la lumière de l'expérience passée, combien de temps il faut pour obtenir une détermination du CCRI?
J'appuierais la motion de M. Lake. Je crois que nous l'avons suffisamment étudiée. Les nombreux commentaires que nous avons entendus, plus particulièrement ces dernières semaines mettent en lumière les vives inquiétudes des leaders de l'économie canadienne face aux conséquences que la mise en oeuvre de ce projet de loi pourrait avoir.
Nous en avons vu les résultats négatifs que cela a eu Ontario lorsque ces dispositions ont été utilisées. Il y a aussi eu la décision des deux derniers gouvernements provinciaux de ne pas revenir en arrière et d'adopter un processus qui entraînerait des difficultés pour les cols bleus. Chose certaine, je ne crois pas que nous devrions choisir cette approche au plan fédéral.
Selon moi, l'approche responsable pour faire la promotion de la paix sociale et d'une solide économie serait d'adopter la motion de M. Lake. Nous ne fermons certes pas la porte à une étude plus approfondie. Le simple fait que M. Lake ait parlé d'une autre motion concernant une consultation montre bien l'intérêt de poursuivre l'étude, parce que la paix sociale est importante et que nous devons toujours faire preuve de prudence face aux nouvelles tendances et aux nouvelles techniques. Il faut que la paix sociale demeure un objectif du gouvernement du Canada.
L'adoption de ces deux motions aujourd'hui, si tel est le bon vouloir du comité, enverrait un signal à l'effet que nous ne cherchons pas à nuire à l'économie mais, qu'en même temps, nous voulons toujours faire preuve de diligence pour nous assurer de continuer de faire des recherches sur les idées qui ont été apportées.
Je donnerais mon appui à cette approche et j'espère que notre comité examinera attentivement la motion de M. Lake. S'il y a des aspects mineurs qui doivent être modifiés, j'espère que nous ne pécherons pas par excès de zèle, parce que, selon moi, nous avons choisi une voie appropriée pour donner suite à la proposition de M. Lake.
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Monsieur le président, j'ai l'impression d'être dans la Ligue nationale d'improvisation ici. La situation est totalement loufoque. On nous a renvoyé un projet de loi à des fins d'étude. Nous avons entendu une multitude de témoins, et au moment où on s'apprête à étudier le projet de loi article par article, on nous soumet un amendement, une motion surprise qu'on essaie de négocier comme cela.
Je vous dis que le fait d'essayer de négocier avec nos collègues est insultant et méprisant. Monsieur le président, on ne peut pas traiter à la légère de sujets aussi importants que celui-là. Avec tout le respect que j'ai pour mes collègues ici présents, je dois dire que c'est inadmissible.
On aurait très bien pu présenter aujourd'hui une motion et dire que les témoignages entendus en première partie nous indiquent qu'il y aura un meilleur équilibre avec ce projet de loi, et j'aurais trouvé cela insultant pour nos collègues. L'inverse est aussi vrai. On ne peut pas dire aujourd'hui qu'un déséquilibre va résulter du projet de loi étant donné les témoignages qu'on a entendus, parce qu'il faut mettre ces témoignages en perspective à la lumière des premiers témoignages.
On sait qu'il y a eu déséquilibre dans les témoignages. Cela a été reconnu ici. Par la force des choses, on a accepté une motion présentée par les conservateurs en vue d'ajouter des témoins à la liste.
On sait que nous aurions aussi pu émettre une liste pour rétablir l'équilibre. Nous aurions pu faire venir les syndicats, puisque nous avons entendu la Chambre de commerce du Canada, puis toute la kyrielle des chambres de commerce des provinces. On aurait pu faire de même avec le Congrès du travail du Canada. On l'a entendu et on aurait pu faire venir tous ses organismes affiliés. Il y en aurait eu, du monde!
Je soutiens qu'on doit prendre le projet de loi C-257 dans sa forme actuelle, tel qu'il nous a été confié par la Chambre, l'examiner article par article, et faire de façon responsable l'évaluation et l'analyse auxquelles nous sommes obligés de procéder. Cela signifie qu'on va examiner aussi la question des services essentiels.
Allons-nous nous départir d'une responsabilité qui est la nôtre en la confiant à quelqu'un d'autre? Ce serait irresponsable. À la limite, on pourrait tirer certaines conclusions, mais une fois l'examen article par article effectué. À la fin, on pourrait se retrouver avec un article qui fait vraiment l'objet de préoccupations particulières. Tout le monde pourrait alors se dire qu'on ne s'en sort pas et qu'il faut en confier l'étude à quelqu'un d'autre, mais on doit savoir de quoi il est question. On ne peut pas confier tout le morceau à quelqu'un d'autre.
Je vais m'opposer à cette motion. Je vous dirai aussi que je vais m'opposer à toute pratique de cet ordre, qui consiste à improviser une motion en prenant tout le monde par surprise et à essayer de la négocier avec une partie de l'opposition. Monsieur le président, c'est inadmissible.
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Monsieur le président, j'aimerais vous entretenir de ce qui, selon moi, a manqué tout au long du débat.
Dans les faits, nous avons entendu parler seulement du fonctionnement de la législation du travail dans deux provinces. Nous n'avons pas entendu parler des autres provinces qui n'ont jamais adopté une telle législation. J'ai fait partie d'une table de discussion dans ma province, qui est dirigée par un gouvernement du NPD et qui a absolument refusé ce type de législation. Le fait que deux provinces aient des données statistiques nous porte à croire que nous devrions adopter la législation au niveau fédéral. Je trouve cela est très difficile à accepter.
Je crois qu'il importe de comprendre ce qui a été dit aujourd'hui. La réglementation fédérale existe parce que la question est essentielle, qu'elle est de première importance. Ici, le mot « essentiel » est très important mais quelqu'un a également parlé de « de première importance » pour notre pays.
Dans les provinces des Prairies, nous serions dévastés qu'une législation comme celle-là crée un déséquilibre.
Je n'aime pas l'orientation qu'a pris le débat. Nous allons presque jusqu'à dire que nous sommes contre les travailleurs. Nous ne le sommes pas. De fait, j'estime qu'il devrait y avoir une relation paisible et bonne avec les pairs et avec les chefs d'entreprise.
Nous avons pour travail d'adopter la législation fédérale. Les gens se tournent vers nous pour s'assurer que l'économie ne s'arrête pas. Je sais que nos provinces des Prairies auraient beaucoup de difficulté si cela se produisait. Dans ces provinces qui sont représentées par des syndicats il y a des ports. Nous comptons sur ces ports et sur les travailleurs qui permettent d'expédier une grande quantité de marchandises vers d'autres pays. Nous comptons sur de bonnes relations de travail, et nous nous attendons à cela entre les syndicats et les patrons.
Personne n'a demandé l'avis des consommateurs. Personne n'a demandé l'avis des ceux qui comptent sur ces services, que nous appelons essentiels. Je ne serais pas très à l'aise si nous n'avions aucun apport sur ce qui doit être jugé essentiel. Notre mode de subsistance dans les Prairies est essentiel, très essentiel.
Nous avons entendu le point de vue de l'industrie minière, mais je ne crois pas que nous en ayons suffisamment entendu le point de vue des employés. Que pensent les employés de tout cela? Nous avons surtout entendu les chefs syndicaux. Peut-être que certaines des personnes qui étaient représentées ici lors de la dernière journée des témoignages nous ont dit avoir la certitude de représenter les employés et que le projet de loi ne représente pas ces gens.
Je ne crois pas que nous examinions le projet de loi dans le bon contexte. Si nous voulons bien examiner ce projet de loi, nous devrions également demander aux autres provinces pourquoi elles n'ont pas adopté une telle législation.
À l'heure actuelle, il y a des grèves dans notre province. Les entreprises ont recours à des travailleurs de remplacement. Elles se sont servies d'un autre secteur de compétence pour obtenir des travailleurs de remplacement.
J'estime que cette motion précise ce qui doit l'être. Tous les témoins nous ont présenté divers scénarios pour expliquer que notre pays aurait certaines difficultés si la législation était adoptée. Elle modifierait l'équilibre du pouvoir. Je crois que nous devrions en discuter davantage.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je voterai contre la motion — surprise, surprise — et voici le premier point que je veux apporter. Je crois que la Chambre, à la suite d'un vote, nous a confié de bonne foi le mandat d'étudier ce projet de loi. Il a fait l'objet de débats à la Chambre des communes, d'un débat de deux heures dans le cadre d'une mesure d'initiative parlementaire. Il y a eu un vote à la suite de la deuxième lecture, un vote de principe. La Chambre a référé l'étude de ce projet de loi au comité en estimant que, comme dans le cas de tous les autres projets de loi et des initiatives parlementaires, nous continuerions de bonne foi à l'examiner, à entendre des témoins, à faire une étude article par article, puis à prendre une décision concernant le renvoi du projet de loi.
Donc, il serait malheureux que nous cherchions à court-circuiter le processus avant de finir notre travail, et cela décrit bien la position dans laquelle nous nous retrouvons ici à cause des Conservateurs — qui veulent tout simplement le rejet du projet de loi.
Je ne crois pas le moins du monde qu'il s'agisse d'une justification pour poursuivre la consultation. Il ne fait aucun doute dans mon esprit que si cette motion est adoptée, la seconde motion sera déposée puis approuvée en partant du principe qu'il nous faut consulter davantage. Éventuellement, cela risque d'être la plus longue consultation de l'histoire. Je puis vous dire que rien n'indique que le gouvernement conservateur souhaite l'adoption de ce projet de loi. C'est tout simplement une façon de le retirer du programme politique, de l'éliminer, d'amener le comité à le rejeter, afin de ne pas le ravoir à la Chambre des communes. Soyons tout de même réalistes.
Nous avons aussi entendu dire que parce qu'il s'agit d'une mesure d'initiative parlementaire — le projet de loi a été proposé par un député, par M. Nadeau — il s'agit d'une mesure qui n'est pas tout à fait légitime. Elle n'a pas suivi le processus approprié et elle n'a pas la crédibilité que d'autres projets de loi peuvent avoir. Je m'élève contre cette attitude parce qu'elle touche le coeur même de ce que nous faisons au Parlement. Les projets de loi et les motions que nous adoptons dans le cadre des mesures d'initiative parlementaire ont rang égal et ont tout à fait le droit de suivre le processus, le même processus qu'un projet de loi du gouvernement ou un projet de loi du Sénat ou de toute autre démarche. J'aimerais donc traiter de ce problème, probablement parce qu'il continue de refaire surface.
Le fait qu'il s'agisse d'un projet de loi d'initiative parlementaire ne signifie pas que nous lui accordons moins d'attention. De fait, je pourrais même soutenir le contraire parce que, comme il s'agit d'un projet de loi d'initiative parlementaire, nous consacrons beaucoup de temps à l'examiner et à l'étudier de divers points de vue.
Le secrétaire parlementaire vient tout juste de nous dire que nous avons entendu davantage de chefs syndicaux. De quoi parle-t-il? Retournons en arrière et vérifions ce qui est inscrit dans les registres.
Je crois que la proportion est d'environ 80 p. 100 de représentants des employeurs et de 20 p. 100 de représentants des syndicats.
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Le fait est que nous avons déterminé quels témoins nous voulions entendre. Nous nous sommes convenus, de ce côté-ci de la table, pour dire que...
Oui, nous avons entendu parler de déséquilibre et d'un manque de représentation égale, mais nous avons reçu un grand nombre d'employeurs. Personne ne pourrait dire que nous n'avons pas entendu toutes sortes d'employeurs. Des propriétaires d'entreprises nationales, régionales, locales, provinciales, de grandes entreprises, de petites entreprises. Nous les avons tous entendu comme il se devait. Et nous avons convenu de ne pas entendre d'autres témoins représentants le milieu syndical parce que nous estimions que leur argumentation avait déjà été faite. Ainsi, la suggestion selon laquelle nous avons entendu trop de représentants du côté syndical me paraît plutôt surprenante.
Pour ce qui est d'une consultation ultérieure, j'aimerais que M. Savage sache qu'il s'agit très clairement d'une tactique des Conservateurs pour tuer ce projet de loi. Je crois qu'il serait très malheureux que des députés empruntent cette voie.
S'il y a des problèmes concernant certains points — par exemple, je sais que certains députés ont des questions concernant les services essentiels — j'espère que nous les aborderons demain et jeudi. Nous examinerons ce projet de loi article par article. Les députés auront la possibilité de présenter des amendements. Je crois comprendre demain à midi nous pourrons soumettre des amendements au projet de loi. S'il faut des éclaircissements, je suis sûre que les députés auront la possibilité d'en demander.
Je crois donc que nous devons poursuivre notre étude en toute bonne foi. Ce sera là mon dernier point. Si des députés estiment qu'il s'agit d'un projet de loi politiquement ou idéologiquement mauvais, ou quelque chose du genre, ils auront la possibilité de voter contre. Nous reviendrons à l'étape du rapport en troisième lecture à la Chambre. À ce moment, si les députés estiment qu'il n'est pas équilibré et qu'ils n'ont pu obtenir ce qu'ils voulaient en comité, ils auront la possibilité de voter en Chambre.
J'estime donc qu'il est très important pour nous de faire le travail, de faire tout ce que nous pouvons pour examiner ce projet de loi, puis de prendre une décision. Il reviendra ensuite à la Chambre de prendre une décision finale. C'est la raison pour laquelle le projet de loi est envoyé en comité. C'est la raison pour laquelle nous devons l'étudier, examiner tous les détails et retourner le projet de loi à la Chambre avec des amendements ou sans amendements. Ensuite, il y aura deux autres heures de débat à la Chambre. À ce moment, tous les députés de la Chambre pourront décider s'ils jugent que ce projet de loi — au delà du principe, du point de vue de la substance — est valable et s'ils estiment qu'il est équilibré. S'ils ne pensent pas ainsi, ils pourront toujours voter contre.
Je ne crois pas que ce soit du tout le moment de le faire. Nous devrions continuer de faire notre travail. Nous sommes à la veille de conclure notre processus d'examen en comité. Continuons le processus et faisons notre travail. Continuons de suivre les étapes. D'autres décisions seront prises plus tard et les gens pourront se faire une opinion sur ce qu'ils veulent à ce moment-là.