:
Merci, monsieur le président et merci aux membres du comité. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui
[Français]
Je m'appelle Andrew Cardozo et je suis le directeur général de l'Alliance des conseils sectoriels. C'est un grand plaisir pour moi d'être ici devant vous pour vous parler de la question de l'employabilité. À mon avis, cette question est primordiale pour le succès de notre économie. Comme vous le savez, le manque de compétences est très élevé dans certaines régions du Canada et dans certains secteurs de l'économie. Aujourd'hui, je vais vous parler des solutions et du rôle des conseils sectoriels nationaux.
[Traduction]
En bref, les conseils sectoriels sont un groupe d'organismes qui rassemblent les principaux intéressés des secteurs clés de l'économie afin d'élaborer et appliquer des solutions liés au marché du travail et axées sur l'industrie -- je dis bien « axées sur l'industrie » -- et ce dans des secteurs donnés. Ces solutions sont donc adaptées à chaque secteur. Les conseils sectoriels se composent habituellement d'employeurs, d'employés, d'éducateurs, de gouvernements et d'autres intervenants pertinents. Ils sont financés par le secteur public et le secteur privé.
Les pénuries de main-d'oeuvre sont, à mon avis, le principal problème qui se pose aux employeurs canadiens et comme je l'ai écrit dans un article paru récemment dans The Hill Times, monsieur le président, je crois que le comité le sait très bien. Vous comprenez que c'est le principal problème de notre économie. Je suis heureux de dire que le gouvernement fédéral soutient le travail des conseils sectoriels depuis près de deux décennies. Le programme qui a été à l'origine élaboré par le gouvernement conservateur dans les années 1980 a continué à se développer sous le régime du gouvernement libéral et aujourd'hui sous celui du gouvernement conservateur.
Puisque nous parlons du soutien des partis, permettez-moi de dire que les gouvernements du Québec et du Manitoba, qu'ils soient péquistes, libéraux ou néo-démocrates ont aussi accordé leur soutien et collaboré avec les conseils sectoriels provinciaux similaires et les conseils sectoriels du Québec et du Manitoba respectivement.
Comment en sommes-nous arrivés à ces pénuries de main-d'oeuvre? En bref, l'économie est en expansion depuis un bon bout de temps. Cette croissance, combinée à une diminution des naissances et au vieillissement de la main-d'oeuvre et au fait que beaucoup de travailleurs prennent une retraite anticipée, aggrave les problèmes de pénurie et menace à terme la santé de l'économie canadienne. Même mises à part les questions démographiques, la formation et le perfectionnement des jeunes Canadiens demeure une entreprise difficile. Le milieu de l'éducation n'a pas informé les jeunes des futures exigences de main-d'oeuvre, et ne les a pas non plus formés en fonction des besoins précis des employeurs.
L'immigration n'est qu'une solution partielle, et même là, nous n'avons pas les travailleurs et les compétences dont nous avons besoin. Par exemple, bien que la demande de travailleurs spécialisés à augmenter, le nombre d'immigrants qualifiés, qui n'est de 4 ou 5 p. 100, a diminué au cours des dernières années. En ce qui concerne les nouveaux arrivants, comme vous le savez, les problèmes sont aussi l'intégration des immigrants dans la main-d'oeuvre et la reconnaissance des diplômes étrangers qui sont si essentiels.
Il y a deux problèmes majeurs, je crois que je prêche des convertis puisque je pense que vous êtes au fait de ces questions, mais je veux en parler.
Avoir une main-d'oeuvre qualifiée est une question nationale au Canada. Pour que le Canada puisse prospérer et demeure concurrentiel, il faudra recruter davantage de travailleurs qualifiés. Au cours des années à venir, les autorités fédérales devront de plus en plus exercer un leadership à l'échelle nationale. Il est essentiel que les employeurs de toutes les régions du pays, dans chaque secteur, puissent recruter les travailleurs très bien formés et compétents dont ils ont besoin.
Le deuxième problème est l'augmentation de la prospérité, de la productivité et de la compétitivité du Canada. De toute évidence, une main-d'oeuvre plus qualifiée favorise la prospérité de l'industrie et une plus grande productivité de la main-d'oeuvre, grâce a une efficacité accrue et une diminution du gaspillage. Le Canada souhaite être plus compétitif vis-à-vis des États-Unis, de l'Europe et de pays comme la Chine et l'Inde, d'où la nécessité d'avoir une main-d'oeuvre qualifiée qui lui permette d'être concurrentiel.
Permettez-moi de présenter quelques solutions, que j'ai décrites en détail dans notre résumé. Il faut améliorer les relations entre le gouvernement et les conseils sectoriels dans le but de réunir les intervenants pour s'attaquer aux problèmes de main-d'oeuvre et appliquer des solutions, préparer de meilleurs documents d'information sur le marché du travail par rapport à des secteurs donnés de l'économie pour évaluer les pénuries de personnel et déterminer les domaines où elles sont le plus menaçantes.
Les documents d'information sur le marché de travail sont un amalgame complexe de statistiques et de sondages différents effectués. L'objectif est d'améliorer ces documents pour qu'ils soient plus précis par rapport à des secteurs donnés de l'économie dans des régions spécifiques et même dans des villes canadiennes particulières.
De nouvelles ouvertures pour l'apprentissage des métiers sont très importantes. Je rappelle le projet du gouvernement concernant des programmes d'apprentissage améliorés, annoncés dans le récent Budget. Cette mesure est très importante et opportune.
Je vais conclure en mentionnant quelques autres problèmes concernant l'intégration des groupes sous-représentés dans la société. Il ne s'agit pas seulement de parler des intérêts des personnes appartenant à de soi-disant groupes sous- représentés, il s'agit aujourd'hui d'une question qui touche toute l'économie, car toute l'économie a besoin que tous ces gens aient accès au travail. Cela veut dire chercher à accroître la présence des Autochtones sur le marché du travail; trouver des méthodes efficaces pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers -- je fais remarquer encore une fois, le projet du gouvernement visant à créer un organisme d'évaluation et de reconnaissance des titres de compétences étrangers, une autre mesure très importante -- aider les employeurs à embaucher et à conserver dans leur rang des nouveaux immigrants; offrir plus de possibilités aux Canadiens et Canadiennes handicapés, je sais que certains membres du comité s'intéressent particulièrement à cette question; et finalement, créer de nouvelles ouvertures pour les femmes dans des métiers non traditionnels.
Je suis très heureux, monsieur le président, que mes collègues des conseils sectoriels particuliers vont parler de l'effet de ces questions sur deux secteurs clé de l'économie, soit le secteur minier et celui de la haute technologie. Ils pourront vous donner des exemples concrets sur la façon dont ils ont établi une main-d'oeuvre plus qualifiée dans ces deux secteurs.
Merci, monsieur le président.
:
Monsieur le président, membres du comité, je m'appelle Paul Hébert. Je suis le directeur général du Conseil sectoriel des ressources humaines de l'industrie ministère. Cela me fait plaisir de comparaître devant vous aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis heureux d'être ici pour vous donner un très bref aperçu de l'industrie des minéraux et des métaux au Canada et de son importance pour l'économie.
Ce secteur emploie environ 388 000 Canadiens. L'industrie minière compte parmi les plus grands employeurs au Canada, des entreprises comme Alcan, Barrick et Teck Cominco. L'industrie minière représente environ 4 p. 100 du PIB.
Le segment de l'industrie représenté par notre organisation, c'est-à-dire la prospection minière, la fonderie et l'affinage emploie environ 130 000 Canadiens.
En 2004, l'industrie minière a payé environ 702 millions de dollars en impôts sur les sociétés, soit une augmentation de 94 p. 100 rapport à 2000, pétrole et gaz exclus. L'industrie du pétrole et du gaz a payé 3,2 milliards de dollars en impôts, soit une augmentation de 234 p. 100 par rapport à 2000.
C'est un secteur extrêmement important pour l'économie canadienne. C'est vraiment un moteur de l'économie du Canada. C'est l'un des secteurs industriels les plus productifs au Canada. Cependant, à cause de certains facteurs que vient de mentionner Andrew, nous faisons face à de graves problèmes. Oui, la majeure partie de nos travailleurs prévoient de prendre leur retraite. Nous sortons aussi d'une période où il y a eu peu d'inscriptions dans les programmes liés au secteur minier et nous allons avoir des problèmes de recrutement aussi.
Il y a, bien sûr, la situation démographique qui touche tous les secteurs. Notre situation est même un peu plus grave, car nous sortons d'une période où il y a eu peu de recrutement et la moyenne d'âge a continué à augmenter alors qu'il n'y a pas eu de nouveaux entrants.
Par exemple, les personnes âgées entre 40 et 54 ans représentent environ 50 p. 100 de notre main-d'oeuvre. Ce groupe d'âge représente seulement 39 p. 100 de la main-d'oeuvre canadienne. Les travailleurs âgés de 50 ans et plus représentent une forte proportion dans toutes les professions du secteur minier. Si nous comparons ce taux à celui des travailleurs âgés de 30 ans et moins, la différence est flagrante. Par exemple,dans les métiers spécialisés et semi-spécialisés, environ seulement 7 p. 100 des employés ont moins de 30 ans
Nous savons que jusqu'à 40 p. 100 de nos travailleurs prendront leur retraite d'ici 10 ans. ces employés partiront en moyenne avec vingt et un ans et demi d'expérience dans le secteur minier, une perte dramatique au niveau du capital intellectuel pour notre secteur. Les ramifications pourraient comprendre un accroissement des coûts de production et des conséquences négatives potentielles sur la sécurité.
Nous avons des données démographiques associées aux tendances d'inscriptions. Très vite, la période de 2000 à 2004 à connu une augmentation de 19 p. 100 des inscriptions totales en ingénierie. Durant la même période, 40 p. 100 moins d'étudiants se sont inscrits en génie minier. il y a une convergence de facteurs qui crée cette situation désastreuse de pénuries de main-d'oeuvre dans le secteur des minéraux et des métaux.
La demande cumulative totale pour les 10 prochaines années ira de 57 000 personnes s'il n'y a aucune croissance à 82 000 personnes s'il y a une forte croissance.
Pour répondre aux exigences de compétences, il faut tenir compte de l'éducation et de la formation. les employeurs et les éducateurs nous annoncent qu'il y a des lacunes des compétence. Les établissements et les employeurs doivent collaborer plus étroitement et les compétences et les programmes d'études doivent être normalisés à l'échelle nationale.
En particulier, en ce qui concerne les exigences et compétences de la main-d'oeuvre du Nord et des régions rurales et isolées, les compétences essentielles doivent être critiques. Au cours de la prochaine décennie, nous prévoyons la formation d'environ 60 000 à 80 000 personnes.
Les changements technologiques ont aussi une incidence, car l'évolution rapide de cette technologie exige des établissements qu'ils maintiennent un matériel qui suit les changements technologiques.
Pour résoudre ce problème, l'industrie s'est fixé un certain nombre d'objectifs. Le premier, mentionné par Andrew, vise une augmentation et une meilleure utilisation de toutes les ressources humaines: les femmes, qui représentent aujourd'hui seulement 13 p. 100 de notre industrie; les Autochtones; les néo-canadiens et les travailleurs âgés. Les Autochtones représentent à la fois un espoir et une possibilité. L'industrie minière fait partie des plus grands employeurs canadiens du secteur privé employant des Autochtones qui représentent environ 5 p. 100 de notre main-d'oeuvre.
Le deuxième objectif vise la résolution de ces lacunes des compétences au moyen de programmes de développement pour attirer les travailleurs à la retraite et retenir les travailleurs âgés; à promouvoir et à augmenter le nombre de programmes de mentorat non seulement pour les nouveaux employés, mais aussi pour les étudiants lorsqu'ils sont en train de terminer leurs études; et développer une éducation au sein de industrie et une stratégie de formation qui assureront une uniformité et une mobilité dans le secteur.
Cette normalisation des compétences et des programmes de formation assurera à l'industrie une main d'oeuvre mobile qui aura les compétences dont elle a besoin aujourd'hui et aura besoin à l'avenir.
En conclusion, le secteur des minéraux et des métaux connaîtra une crise au cours des dix prochaines années. Les employeurs et les syndicats, ainsi que les associations de l'industrie, ont relevé le défi, chacun jouant son rôle, mais nous devons renforcer cette collaboration et nos efforts, cela inclut le rôle que peut jouer le gouvernement pour résoudre ces problèmes.
Merci.
:
Bonjour et merci mesdames et messieurs du comité.
Je m'appelle Paul Swinwood et je suis le président du Conseil des ressources humaines du logiciel. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de participer à votre examen portant sur les enjeux en matière d'employabilité au Canada.
Le Conseil des ressources humaines du logiciel est une organisation sans but lucratif, l'une des 33. En collaboration avec des partenaires de l'industrie, du secteur de l'éducation, des associations et des gouvernements -- gouvernements au pluriel, fédéral et provinciaux -- pour aborder des enjeux qui touchent les travailleurs des TI. Notre objectif consiste à nous assurer que le Canada dispose d'une main-d'oeuvre qualifiée suffisante dans le secteur des TI afin d'être concurrentiel au sein de l'économie mondiale actuelle.
Les travaux accomplis par le Conseil au cours des 12 dernières années nous portent à croire que la réussite de notre pays repose sur son économie actuelle où les salaires sont plus élevés -- je citerais quelques chiffres -- notamment dans le secteur des TI. Actuellement, le secteur canadien des TI génère 600 000 emplois, des recettes de 137 milliards de dollars sans compter les milliards de dollars additionnels en exportations et en dépenses en capital.
Le secteur des TI évolue très rapidement. Notre technologie de pointe change tous les deux ans. C'est un secteur où nous trouvons depuis les 40 dernières années.
De plus, les TI occupent une place prépondérante dans toutes les industries et tous les secteurs au Canada. Nous favorisons la réussite de chacune de ces industries. Le secteur des TI a sans contredit une incidence considérable sur l'économie canadienne et quel est le moteur de notre économie?
En ce qui concerne les travailleurs, la main-d'oeuvre des TI, les professionnels. Jusqu'à maintenant, en 2006, le taux de chômage dans le secteur canadien des TI oscille entre 2 et 2,5 p. 100, tandis qu'il avoisine 6 p. 100 pour tous les secteurs à l'échelle nationale. Il s'agit donc d'un marché du travail où l'offre s'est raréfiée. Par ailleurs, neufs des provinces et territoires ont déjà cerné le secteur des TI et celui de l'informatique comme deux des secteurs où l'on dénote une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.
En outre, une baisse de 70 p. 100 des inscriptions dans les programmes informatiques au cours des cinq dernières années vient aggraver la situation. L'une des préoccupations soulevées par cette situation est le fait que la main-d'oeuvre des TI est composée à 50 p. 100 de diplômés universitaires et à 27 p. 100 de diplômés du CEGEP. De plus, la combinaison de nouvelles technologies, du recrutement à l'étranger et de l'impartition a transformé le secteur des TI et est appelée à le transformer encore davantage dans un avenir rapproché. Ce facteur, combiné à l'exode imminent des baby-boomers, pourrait entraîner prochainement des difficultés majeures dans notre secteur.
Quels sont les enjeux clés relatifs au marché du travail dans le secteur des TI? Le premier enjeu concerne les compétences des travailleurs. Les employeurs cherchent des professionnels qui peuvent non seulement accomplir les tâches techniques, mais aussi contribuer à la solution et ajouter de la valeur à leur entreprise. Ils cherchent des candidats qui peuvent rencontrer des clients, présentés et vendre des idées, communiquer avec des collègues et travailler en équipe. Cela paraît simple.
Dans le bassin de candidats, peu possèdent le « profil recherché ». Ce profil comprend notamment des compétences en TI, des compétences en gestion des affaires et des compétences interpersonnelles. Les employés qui possèdent ces trois types de compétences sont rares et bénéficient généralement de généreuses rétributions. J'ai rencontré hier des représentants d'une entreprise qui pour attirer des personnes possédant ces compétences offrait une rémunération de 10 p. 100 .
Dans le cadre de notre démarche actuelle, l'un de nos objectifs consiste à trouver une façon de veiller à ce qu'un flux constant d'employés possédant le « profil recherché » accède au marché du travail, à la fois par l'intermédiaire du système éducatif, la formation des employés qui veulent changer de carrière et l'utilisation des professionnels formés à l'étranger.
Le CRHL a conçu son modèle du profil des compétences professionnelles en relation avec la Classification nationale des professions afin de définir les professions du secteur des TI. Nous suivons actuellement 27 professions différentes, neuf autres sont en cours d'élaboration.
Nous croyons que pour répondre aux besoins des employés ayant le « profil recherché », notre modèle de profil des compétences est en train d'être élargi pour inclure les compétences interpersonnelles, en gestion des affaires ainsi que des nouvelles technologies émergentes. Des efforts doivent être faits pour offrir une formation d'appoint aux gestionnaires.
Le deuxième enjeu que nous avons ciblé concerne l'éducation, l'information et l'apprentissage. Les travailleurs en TI sont très éduqués. Plus de la moitié ont des diplômes universitaires et un bon nombre sont titulaires de doctorats. La main-d'oeuvre en TI est très éduquée et hautement qualifiée. La formation technique que reçoivent ces professionnels est de classe internationale. Notre système d'enseignement universitaire et collégial offre de la formation technique de qualité supérieure. En plus, l'industrie des TI offre en moyenne 10 jours de formation officielle par année à chacun de ses 600 000 travailleurs. Voilà la preuve que tant l'industrie que les travailleurs investissent dans l'avenir du secteur de la TI. Mais il y encore de la place pour l'amélioration.
En effet, les établissements de formation continue et d'enseignement postsecondaire se heurtent à des problèmes. Les employeurs, le marché et le secteur ont besoin d'une main-d'oeuvre qui possède non seulement des compétences techniques, mais également des compétences interpersonnelles et en gestion des affaires. Un nombre trop important d'établissements d'enseignement postsecondaire dispensent une formation adéquate ou supérieure sur le plan technique, mais insuffisante dans les domaines des stratégies d'affaires, de la commercialisation et des arts libéraux. Cependant, on constate une demande pour des travailleurs qui détiennent toutes ces compétences.
La recherche a permis au CRHL de reconnaître l'importance d'accroître le nombre de travailleurs possédant le « profil recherché ». En réponse à ces problèmes, les établissements d'enseignement doivent revoir leurs programmes d'études afin de permettre aux apprenants d'acquérir des compétences générales ainsi que des compétences en affaires, et afin de mieux refléter les besoins généraux de l'industrie. Le CRHL approuve aussi la nécessité de procéder à l'intégration verticale des compétences afin d'assurer une continuité dans l'enseignement.
Le troisième enjeu auquel nous faisons face porte sur les inscriptions aux programmes d'études secondaire et postsecondaire, je serai très bref à ce sujet puisque je ne dispose que d'une minute pour en parler. Pour que le Canada demeure concurrentiel à l'échelle internationale, il faut qu'il y ait un plus grand nombre d'inscriptions aux programmes d'études secondaire et postsecondaire.
Le dernier enjeu concerne la mobilité professionnelle, la diversité et l'égalité. Les femmes représentent 27 p. 100 de notre main-d'oeuvre; les minorités visibles et les Autochtones comptent respectivement pour 10 p. 100 et 1 p. 100 des travailleurs dans ce domaine. Ce 1 p. 100 se traduit par environ 6000 Autochtones, dont 5500 sont titulaires d'un diplôme postsecondaire. Il y a d'intéressants défis au fur et à mesure que nous progressons.
Pour conclure. Les renseignements que nous avons présentés traitent de quelques problèmes que le secteur des TI doit affronter. Nous sommes dans une économie mondiale et dans une course internationale pour demeurer concurrentiel. Nous avons besoin de gens très éduqués, bien formés et très qualifiés.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à vous tous d'avoir comparu devant nous aujourd'hui et d'avoir partagé des points de vue très utiles et très importants pour notre étude.
Je pense que certains des documents que vous nous avez donnés indiquent les pénuries de main-d'oeuvre que vous constatez dans vos industries. Mais si vous n'avez pas constaté cela, je sais que... Par exemple, dans le résumé du Conseil des ressources humaines de l'industrie minière, il est indiqué que l'écart cumulatif pour les dix prochaines années est de 70 810 postes manquants dans ce domaine. Je pense que je demanderai aux deux autres aussi -- c'est peut-être dans vos documents, je n'ai pas encore remarqué -- si vous pourriez me préciser les nombres que vous constatez dans vos secteurs.
Deuxièmement, qu'elles sont les trois premières mesures que le gouvernement du Canada devrait prendre pour résoudre la pénurie de main-d'oeuvre?
Troisièmement -- veuillez m'excuser pour la liste de questions, je commencerai par cela et je verrai ce qui se passera durant ces sept minutes -- quel rôle peut jouer, selon vous, l'alphabétisation de base, par exemple, dans votre secteur? Par exemple, nous constatons qu'il y a un besoin croissant de main-d'oeuvre hautement spécialisée. Vous avez besoin de travailleurs qui ont des compétences fondamentales, des connaissances de base, car la simple lecture des manuels peut être beaucoup plus compliquée aujourd'hui pour les mécaniciens et toutes sortes de métiers. L'un des problèmes que nous devons affronter pour résoudre la pénurie de main-d'oeuvre, me semble-t-il, est de trouver ce qu'il faut faire pour que les marginaux de la société, ceux qui ne sont pas éduqués, deviennent des ouvriers qualifiés ou acquièrent des compétences qui peuvent leur être utiles dans toutes les industries que vous avez mentionnées aujourd'hui.
Monsieur Swinwood a dit qu'il fallait plus d'inscriptions aux programmes d'études postsecondaires, je me demande si vous avez en tête une ou deux mesures importantes qu'à votre avis le gouvernement du Canada pourrait prendre pour vous aider.
Si ces questions ne suffisent pas, j'en poserais d'autres tout à l'heure.
Des voix: Oh, oh!
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Monsieur Regan, je vais répondre à quelques-unes de ces questions et laisser du temps à mes collègues.
Je dois insister sur le fait qu'en termes d'organisation, je suis ici pour représenter l'Alliance des conseils sectoriels, qui est une coalition d'une trentaine de ces conseils sectoriels.
J'attire votre attention sur l'annexe 1 de notre mémoire. Nous avons décrit les pénuries de main-d'oeuvre dans divers secteurs clefs. Je n'ai pas de chiffre global à vous donner, mais juste pour citer quelques-uns de ces chiffres, dans l'industrie de la construction, il faudra remplacer environ 150 000 travailleurs au cours des 10 prochaines années. Dans l'industrie du camionnage, il y aura une pénurie d'environ 37 000 travailleurs par année au cours des cinq prochaines années. Si vous y réfléchissez, cela signifie que si les camions ne roulent pas, vous n'aurez pas vos vêtements Prada et votre pain ne sera pas livré dans votre épicerie. Le camionnage ne constitue que l'un de ces secteurs très importants.
Pour ce qui est des trois recommandations principales, je n'en mentionnerai qu'une seule, celle que nous sommes venus décrire ici, à savoir les partenariats formés par le biais des conseils sectoriels. Il est important de dire qu'il ne s'agit pas simplement de partenariats de têtes parlantes; il s'agit véritablement de partenariats d'action et de résultats. Au sein de ces conseils sectoriels, on trouve des solutions et on les met en application. Tous les intervenants dans chacun des secteurs sont réunis autour de la table et proposent des solutions et les mettent en oeuvre, qu'il s'agisse d'offrir de la formation en milieu de travail ou d'offrir des cours aux élèves du secondaire ou des cours qui seront dispensés par les écoles secondaires, les universités et les collèges, ou d'autres types de formation.
Ce ne sont pas tous les conseils qui font tout cela. Certains conseils plus anciens en font davantage que certains conseils plus récents en voie d'élaboration. Mais ce genre de partenariat visant à mettre les choses en branle et à les mettre vraiment en application est, je pense, un objectif très réussi faisant partie du programme du gouvernement fédéral depuis un certain temps.
:
Concernant les chiffres présentés dans le document et les trois priorités principales, je dirais que de l'information sur le marché du travail constamment à jour et exacte est essentielle à l'industrie minière et aux systèmes qui fournissent la main d'oeuvre compétente à cette industrie. C'est à dire que les universités et collèges communautaires doivent savoir combien de personnes ayant certains types de compétences seront nécessaires à quel moment, de sorte qu'ils puissent prévoir les places qui permettront de former ces personnes.
Dans la même veine, la deuxième chose à faire serait de continuer d'appuyer l'élaboration, la mise à jour et l'administration des normes professionnelles. Dans le secteur minier, c'est quelque chose de très important parce que de nombreux emplois dans la production ne sont pas réglementés; il ne s'agit pas de métiers reconnus. Nous travaillons avec l'industrie pour élaborer ces normes, et cela continuera d'être très important dans l'avenir, surtout avec l'arrivée de néo-Canadiens dans le secteur. Pour avoir un moyen de reconnaître les compétences étrangères, nous devons savoir quels sont les besoins de l'industrie aujourd'hui. Nous avons besoin d'une liste des compétences et des degrés de compétence nécessaires pour pouvoir comparer cela avec ce que les néo-Canadiens ont à offrir.
Troisièmement, tout en essayant de faire le meilleur usage possible de toutes les sources d'approvisionnement, nous concentrons également notre attention sur le maintien de l'effectif. Nous devons garder les gens qui sont actuellement dans notre secteur ainsi que ceux qui viendront à l'avenir. Et pour cela, il faut s'assurer que les jeunes Canadiens reçoivent une information appropriée leur permettant de faire un choix de carrière éclairé, c'est-à-dire, une information exacte, de sorte que plus tard, ils ne soient pas étonnés par ce qu'ils ignoraient du secteur, et qu'ils finissent par choisir quelque chose d'autre. Grâce à cette information exacte, ils peuvent faire un choix éclairé, ce qui accroît le maintien des effectifs et réduit le plus possible tous les coûts liés au roulement et à la formation de nouveaux candidats.
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Permettez-moi simplement d'ajouter quelques petites choses.
Premièrement, le taux de natalité au Canada est d'environ 337 000 personnes par année, chiffre qui croît d'environ 3 à 4 p. 100. Ainsi, on peut prévoir que 330 000 à 350 000 jeunes gens fréquenteront le système d'éducation. Nous devons capter l'attention de ces jeunes et s'assurer qu'ils comprennent quels sont les choix qui s'offrent à eux au cours de leur éducation, parce que des décisions se prennent en 7e et en 8e année qui les empêchent d'accéder à l'éducation postsecondaire dans un grand nombre de cas. Avoir la bonne information accessible au bon moment, au niveau des écoles primaires, des écoles secondaires... et c'est le plus tard que vous pouvez intervenir pour ce qui est d'orienter les décisions de carrière. C'est à ce stade-là qu'ils seront regroupés et orientés.
De plus, nous avons besoin d'une approche nationale en matière d'amélioration des compétences. Je suis conscient que nous sommes au Canada; je suis conscient que nous devons avoir des négociations fédérales-provinciales, mais nous avons besoin d'une approche nationale. Nous ne sommes pas 13 pays qui font concurrence à l'Inde; nous sommes le Canada. Nous devons adopter une approche nationale qui permettra au Canada de réussir à cet égard.
Ai-je utilisé mes 45 secondes.
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Bonjour. Vous parlez beaucoup de pénurie de main-d'oeuvre. J'ai fait le tour de mon comté. Je suis certaine qu'il y a des écoles secondaires dans tous les comtés. Avez-vous l'intention de faire le tour des écoles secondaires afin de leur donner l'occasion de voir le développement des compétences dans votre secteur?
Vu le taux de décrochage observé au niveau secondaire, ces jeunes ne seront pas tous des génies ni des chirurgiens. Mais vos industries n'ont pas toutes besoin de génies et de chirurgiens. Elles ont davantage besoin des compétences dites de col bleu que de col blanc.
Monsieur Swinwood, avez-vous l'intention, comme vous le dites, de donner à ces jeunes une formation scolaire et professionnelle, et ce, dès la troisième année du secondaire? Cette formation pourrait avoir lieu à raison de 15 heures par semaine chez vous et, le reste du temps, à l'école. Cela ne pourrait-il pas favoriser le développement de ce genre de compétences et aider ces jeunes à se bâtir un avenir?
Je vais poser une deuxième question. Êtes-vous prêts à engager des gens de 50 ans et plus qui, après avoir perdu leur emploi, se sont recyclés dans la foresterie, les meubles ou le textile? Êtes-vous prêts à les réengager pour leur donner une seconde vie ou une seconde chance?
:
Nous participons déjà à trois choses différentes. Premièrement, nous avons créé un ensemble de résultats d'apprentissage pour la 11
e et la 12
e année. Nous travaillons avec six provinces à l'heure actuelle pour leur donner les connaissances et l'expérience de ce qu'est le secteur des TI en modifiant le programme de cours offert par le ministère provincial de l'éducation. Alors, c'est quelque chose que nous faisons déjà.
Nous avons eu beaucoup de succès en Colombie-Britannique. Notre première tentative a porté sur 100 élèves qui étaient tous à risque. Il s'agissait d'étudiants dont on craignait qu'ils ne terminent pas la 11e année, encore moins la 12e. Cette initiative a été financée par le groupe d'apprentissage qui s'attendait à ce que ces jeunes gens partent pour aller travailler. Seulement deux de ces élèves sont allés sur le marché du travail après le secondaire; les 98 autres ont entrepris une éducation postsecondaire. Nous pensons qu'il s'agit d'un programme très réussi.
Nous travaillons actuellement avec l'Alberta. Le conseil scolaire du district de Toronto a mis en oeuvre ce programme à Toronto pour tenter de réduire son taux de décrochage scolaire qui est, je pense, de 42 p. 100. Alors, nous mettons en oeuvre ce système dans quelques écoles de la grande ville pour que des jeunes puissent profiter de cette occasion.
Nous travaillons en partenariat avec Industrie Canada dans le cadre du programme des ordinateurs pour les écoles; il s'agit d'offrir des ordinateurs usagés du gouvernement à certaines des écoles de la grande ville qui ne peuvent s'en offrir. Alors, nous avons fait cela par le biais de partenariats avec l'industrie et le monde de l'éducation.
En ce qui concerne le recyclage professionnel, nous avons essayé de travailler au sein du système de recyclage. À l'heure actuelle, le financement disponible ne dépasse pas six semaines.
Un des problèmes liés au recyclage professionnel, c'est que vous devez refaire l'éducation de ces personnes et leur fournir le contexte et les connaissances. Alors, nous devons apporter un léger changement au modèle de financement du recyclage professionnel, pour permettre aux gens d'avoir l'appui nécessaire pour retourner chercher une éducation qui les rendra employables dans notre secteur.
:
Je veux ajouter un commentaire.
L'établissement d'une stratégie nationale est compliqué, car plusieurs intervenants sont engagés dans ce projet.
[Traduction]
Je vous dirais qu'il y a plusieurs éléments majeurs. Une bonne information sur le marché du travail est importante pour que nous puissions avoir une idée des besoins, à l'échelle nationale et locale. La reconnaissance des compétences étrangères est une question importante, et le rôle que prend le gouvernement fédéral en ce qui concerne une nouvelle agence est important. L'apprentissage est un domaine important.
Je dirais que l'obstacle le plus important à une stratégie nationale est la question des compétences fédérales-provinciales. Tous les moyens dont dispose le gouvernement pour travailler avec les provinces et les conseils scolaires sont utiles. Les conseils sectoriels font partie de ces possibilités.
Comme l'a dit Paul Swinwood, nous travaillons avec les conseils scolaires et les ministères provinciaux de l'éducation, quelque chose que le gouvernement fédéral ne fait pas directement, mais que nous pouvons faire indirectement. Nous avons mis sur pied un comité pour travailler avec les conseils scolaires partout au pays. Toutes les provinces participent et sont très heureuse de pouvoir le faire et cela ne les engage à rien. Elles participent plutôt à une discussion. Elles apprennent les unes des autres et peuvent aller chercher tout ce que les autres peuvent leur offrir, en ce qui concerne une main-d'oeuvre plus compétente dans tous les secteurs et cela permet aux provinces et aux conseils scolaires de savoir ce qui se passe. Nous parlons de coopération et de partenariat. Mais les programmes fortement axés sur l'action sont probablement les plus utiles.
:
Si vous le permettez, je vais utiliser un exemple ici.
Tant nos collèges communautaires que nos partenaires qui financent la formation, partout au pays, concentrent leur attention sur la communauté, ce qu'ils devraient faire. Il n'y a aucun doute là-dessus. Mais nous essayons d'inciter certains étudiants à entreprendre une éducation postsecondaire, à s'inscrire à l'éducation permanente et à des cours de recyclage professionnel et on nous a dit que l'on n'avait pas besoin de cela dans nos communautés et que, par conséquent, il n'y avait pas de financement disponible.
On ne montre pas et on ne voit pas la situation dans son ensemble -- et c'est de l'argent du gouvernement fédéral qui a dépensé. L'accent porte trop sur la communauté. De même, les collèges communautaires et les universités regardent ce qu'elles peuvent attirer pour les gens de leur communauté, pour leur communauté. Il faut accorder plus d'attention à... Par exemple, supposons que nous avons besoin de gens dans le secteur des mines. Comment les gens qui vivent dans une région où il n'y a pas de mines peuvent-ils obtenir une formation dans ce domaine? Comment leur disons-nous que c'est à tel ou tel endroit? Et comment leur permettons-nous d'aller là-bas pour obtenir la formation et l'éducation? Alors, il y a une question de mobilité; il y a une question de connaissance. En ce moment, je ne pense pas qu'il se donne de la formation dans le domaine minier à Sarnia, même s'il peut y avoir des gens qui ont besoin de le savoir et qui pourrait y aller.
La possibilité de regarder l'éducation à l'échelle nationale, la capacité d'avoir une mobilité de sorte que les étudiants puissent aller là où l'éducation se donne et avoir un certain appui...
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Bonjour. Merci d'être venus. C'est une réunion très riche en informations.
Venant de l'Alberta, je suis très conscient du problème des pénuries de main-d'oeuvre dans toutes les industries, et non pas seulement en ce qui concerne les travailleurs qualifiés. Essayez de vous acheter un café dans un Tim Hortons et souvent vous allez constater que le service à l'auto est fermé ou que les heures d'ouverture sont limitées parce qu'on ne peut trouver les employés nécessaires.
Ma première question porte sur la situation dans son ensemble. Monsieur Cardozo, dans tous les secteurs, lorsque nous parlons aux gens qui sont dans n'importe quel secteur, il y a des pénuries de main-d'oeuvre et, dans tous les cas, il semble que la situation soit désespérée. À votre avis, quelles sont les défis les plus importants, tant au niveau des secteurs qu'au niveau des régions, auxquels doit faire face le pays?
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La situation concernant les régions est plus facile à répondre. Vous avez donné une partie de la réponse, à savoir, évidemment, l'Alberta. L'Alberta et la Colombie-Britannique ont probablement les économies les plus actives du pays, alors, c'est là que les pénuries de main-d'oeuvre sont les plus sérieuses. Ces deux provinces attirent un certain nombre de jeunes gens et ensuite, vous avez des pénuries de main-d'oeuvre dans les autres provinces parce que beaucoup de gens déménagent en Alberta et en Colombie-Britannique. Beaucoup de jeunes travailleurs qualifiés déménagent dans ces provinces. Dans les autres provinces, surtout sur la côte Est, vous pouvez avoir une main-d'oeuvre plus âgée, moins qualifiée à cause de cela.
C'est plus difficile à dire en ce qui concerne les secteurs de l'économie. Je suppose qu'il y a de des stades et que certains sont plus critiques d'autres. Les projets gravitant autour des Olympiques et des sables bitumineux, comme la construction et le pétrole, sont probablement les secteurs les plus durement touchés.
Ceci dit, je voudrais m'empresser de retirer mes paroles, parce que je pense à un certain nombre d'autres secteurs. Comme vous l'avez dit, dans l'industrie du tourisme, le Tim Hortons de Fort McMurray doit fermer ses portes à 16 heures faute de personnel. Imaginez les pauvres gens de Fort McMurray qui ne peuvent se rendre chez Tim Hortons après 16 heures. C'était une situation de crise dans la ville.
On badine avec de petites choses comme celles-là, mais cela devient très différent lorsque vous ne pouvez pas vous procurer votre pain parce que le camion ne peut le livrer.
Il est difficile de quantifier certains secteurs qui sont dans une situation plus sérieuse ou plus critique. Je dirais qu'il y a certains emplois qui sont probablement dans une situation plus difficile, comme le génie informatique et ce genre de choses.
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Je vous remercie, monsieur le président, et je vous remercie de votre exposé.
J'ai été encouragé d'entendre M. Cardozo dire que depuis plus d'une vingtaine d'années, le gouvernement fédéral, quelle qu'en soit l'allégeance politique, travaille à cette question. Je suppose que nous sommes tous ici pour comprendre comment nous pouvons améliorer la situation.
Mes questions vont porter sur l'exploitation minière ou s'inscrire dans cette veine. Nous avons analysé les tendances futures, de même que l'évolution des demandes énormes ou rapides sur notre cycle à court terme. Je vais prendre l'exemple de ma propre circonscription.
Dans le Nord-Ouest de l'Ontario, nous avons énormément de potentiel grâce à certaines activités minières actuelles et aux actions accréditives. Tout le monde travaille. C'est un bon programme dans une région où le chômage est très présent. Ma circonscription est la huitième plus grande au Canada. Elle s'étend sur environ 250 000 kilomètres carrés. Il n'y a pas de routes. Il y a plus de collectivités éloignées que partout ailleurs au Canada. Je parle de collectivités des Premières nations.
Il va y avoir des débouchés d'emploi là-bas. Prenons l'exemple du site du lac Victor et des mesures que nous prenons pour préparer ces populations à participer à l'emploi. Le taux de chômage y est de 85 à 90 p. 100 actuellement. Nous avons une culture différente. Il y a des endroits au Canada où les gens commencent à peine à voir des véhicules depuis quelques dizaines d'années, où la télévision n'est présente que depuis 25 ans, où l'on vient tout juste de construire des aéroports pour que les avions puissent atterrir toute l'année. La plupart des gens ne s'en rendent pas compte. C'est un immense choc culturel.
M. Swinwood a parlé des diplômes de 11e et de 12e années, mais il n'y a pas d'école secondaire dans ces régions. Il y a des écoles primaires. Quelques-unes des plus grandes collectivités commencent à pouvoir se doter d'écoles secondaires. La plupart recourent à des écoles secondaires éloignées.
Comment pouvons-nous voir l'avenir pour comprendre qu'il va y avoir beaucoup d'emplois? Ce seront peut-être des emplois à court terme, pour 5, 10 ou 15 ans, mais comment pouvons-nous faire participer les gens qui vivent là-bas?
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Il ne fait aucun doute que l'industrie est cyclique et que nous sommes en plein milieu du boom de ce cycle. Tout le monde semble d'accord pour dire que ce boom va se prolonger, mais il va inévitablement cesser un moment donné.
En ce moment, les débouchés sont énormes compte tenu du succès que connaît le secteur minier et de sa proximité des collectivités autochtones dans le Nord de l'Ontario et en fait, dans tout le Nord canadien, où il y a quelque 1 200 collectivités autochtones dans un rayon de 200 kilomètres d'un site minier.
Il y a des mesures particulières qui sont prises. À titre d'exemple, De Beers, en partenariat avec JBET, James Bay Employment and Training, offre de la formation directement dans la collectivité en vue de son projet au lac Victor. Malgré la nature cyclique de l'industrie, grâce au développement des normes professionnelles, les travailleurs acquerront des compétences transférables qui pourront être reconnues par des employeurs d'autres secteurs au moment du déclin. Encore une fois, ces normes professionnelles donneront de la mobilité aux travailleurs et leur permettront de continuer d'occuper un emploi significatif.
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Quelqu'un a mentionné la mobilité de la main-d'oeuvre. Je ne peux penser à rien de mieux qu'à une main-d'oeuvre mobile et formée prête à se déplacer au pays lorsque le déclin viendra, mais je suis particulièrement inquiet.
Je pense que vous avez pris l'exemple de De Beers, qui déploie des efforts en ce sens. L'entreprise a un site, elle participe à la formation, mais pour pouvoir accepter un plus grand nombre d'employés, elle a déclassé beaucoup de postes. J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Je ne sais pas si j'utilise le bon terme, mais ce qu'elle a dit, c'est que s'il y a 600 personnes qui travaillent dans cette mine (je lance un nombre en l'air, je ne connais pas le nombre exact), 50 n'ont pas besoin de détenir un diplôme d'études secondaires. Compte tenu de la main-d'oeuvre qu'il y a là-bas et de la quantité de travail qu'elle peut abattre, l'entreprise a déterminé que 125 employés n'auraient pas besoin d'un diplôme d'études secondaires.
Que pouvons-nous faire dans ce domaine? Comment pouvons-nous offrir une éducation secondaire dans ces régions aux 475 autres personnes qui seront employées? Nous savons bien que nous n'en ferons pas tous des ingénieurs et des professionnels hautement qualifiés, mais par où pouvons-nous commencer?
De Beers a commencé tôt. Il y a eu quelques décrochages, surtout à cause des formalités administratives. Mais par où pouvons-nous commencer, compte tenu qu'il pourrait y avoir des milliers d'emplois dans le Nord de l'Ontario pour lesquels personne n'a encore la formation requise? Comment pouvons-nous procéder?
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Merci, monsieur le président.
Je veux aussi remercier nos témoins de leur présence ce matin. C'est très instructif pour nous et ce sera fort utile aussi pour la conclusion de nos travaux.
Je commencerai d'abord par la question des mines. J'ai grandi dans une région minière, l'Abitibi, dans des familles de mineurs. Or, un volet n'est pas abordé ici, et je me demande pourquoi. C'est celui de l'exigence physique inhérente au métier de mineur.
On traite beaucoup de la question des qualifications. Il faut former les gens pour qu'ils puissent assumer la fonction de mineur. Fait assez percutant, la moitié des travailleurs miniers sont âgés entre 40 et 54 ans. C'est donc une main-d'oeuvre assez vieille, et il pourrait s'avérer difficile de la renouveler.
Une de mes perceptions a trait aux exigences physiques. De plus, un grand nombre de mines disposent de moyens archaïques pour les exploiter. Par exemple, certaines minent utilisent encore des perforatrices percutantes. Il s'agit d'un outil très exigeant pour le dos. Ainsi, un mineur sous terre qui franchit le cap de la cinquantaine réalise quasiment un exploit. On observe d'ailleurs un des plus hauts taux d'accidents et de mortalité dans les mines. Je pense qu'il faut aussi le reconnaître.
Selon vous, les exigences physiques sont-elles un facteur aggravant de la situation des mines, ou non? Si c'est le cas, que prévoit-on faire pour diminuer ces exigences afin d'intéresser les jeunes au travail minier? Une mine ne fonctionne que si on peut en extraire du minerai. La tâche minière la plus importante est, à mon avis, l'extraction du minerai.
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Le problème est carrément la perception voulant qu'il s'agisse d'un travail très exigeant sur le plan physique et un travail
low tech. C'était vraiment le cas dans le passé. II y aura toujours des métiers exigeants. Pour ma part, j'aurais bien du mal à travailler avec un marteau perforateur sur béquille foreuse qui pèse 100 ou 125 livres.
Par contre, les avancées technologiques des 20 à 30 dernières années sont majeures et ont un impact réel sur le travail et le niveau d'effort physique.
Vous avez aussi parlé du taux de mortalité. On a assisté à un déclin très important de ce taux. Le secteur minier n'est plus un secteur où le taux de mortalité compte parmi les plus élevés. Cependant, vous soulevez un point très important. C'est l'un des obstacles au recrutement. On observe cette perception chez les jeunes, mais elle est surtout ancrée chez les parents, ceux qui influencent le plus les choix des jeunes.
Notre défi est de donner les faits réels aux enseignants, aux parents et aux jeunes pour qu'ils puissent faire des choix éclairés.
Je ne dis pas de faire de la propagande pour notre secteur ou un autre, mais je suggère de dire simplement les faits afin que les jeunes sachent exactement de quoi il s'agit. On ne cache pas le fait qu'il y a du travail physique, mais on dit également qu'il y a du travail de très haute technologie, et que du travail qui se faisait avant sous terre se fait désormais en surface.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier ces messieurs d'avoir pris la peine de venir et de présenter des arguments aussi succincts et intelligents.
Le Canada a, selon moi, les meilleurs établissements d'enseignement du monde. Ainsi, certaines de nos universités — Acadia, St. Francis Xavier, University of Alberta —, voire certaines de nos écoles de formation technique — NAIT, par exemple, et SAIT — comptent parmi les plus avancées du monde. Par contre, un des reproches que j'ai entendus à l'égard de ces établissements, c'est qu'ils sont incapables de modifier rapidement leurs programmes d'enseignement de manière à les adapter aux besoins de l'industrie, aux besoins avec lesquels l'industrie est actuellement aux prises, dans un certain sens.
Je demande à chacun d'entre vous de vraiment prendre le temps de répondre à cette question. Quel rôle voyez-vous certains collèges privés, par exemple ceux qui sont représentés par l'Association Nationale des Collèges Carrières, assumer pour répondre aux pénuries de main-d'oeuvre dans vos secteurs?
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Je pourrais peut-être répondre le premier.
Monsieur Storseth, vous avez mentionné que nous avions fait des observations--et je cite--« succinctes et intelligentes ». Je vais vous demander de répéter cela à mes deux adolescents, au téléphone.
Des voix: Oh, oh!
M. Andrew Cardozo: Quand je discute avec eux de choix de carrière, ils me disent que mes propos sont tout à fait insensés.
En ce qui concerne les collèges, une des réalisations intéressantes que les conseils sectoriels ont développées de concert avec l'Association des collèges communautaires du Canada a été une série de ce que nous appelons des groupes d'affinités. Ils ont conçu un groupe d'affinités en collaboration avec chacun de nos secteurs. Le groupe incluait entre autres des doyens, des enseignants et des professeurs d'un peu partout au pays. Ainsi, un de ces groupes porte sur le secteur minier, un autre, sur les questions de haute technologie et ainsi de suite.
Il s'agit d'un processus dans le cadre duquel les enseignants, les doyens et toutes ces personnes qui oeuvrent dans des collèges un peu partout au pays collaborent avec le conseil sectoriel de manière à avoir une corrélation étroite entre ce qu'ils enseignent et ce que recherchent les employeurs. Ces groupes ont vu le jour au cours des dernières années et fonctionnent plutôt bien.
La formule convient particulièrement bien aux collèges parce qu'ils sont plus axés sur l'emploi. Comme nous l'avons mentionné, des initiatives du genre sont en cours auprès d'établissements de niveau secondaire. Le problème actuel concerne les universités. Elles ne se conçoivent pas tout à fait comme étant autant axées sur l'emploi. Elles continuent de se percevoir comme des hauts lieux du savoir. Certaines facultés, comme celles du commerce, sont plus axées sur l'emploi, mais nous n'avons pas réussi à établir ce genre de relation avec les universités.
J'espère que NAIT et SAIT sont en train d'emprunter la bonne voie. Certes, ils collaborent avec plusieurs de nos conseils.
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Le modèle des groupes d'affinités fonctionne bien. Dans le secteur minier, nous avons la chance de compter un nombre d'établissements relativement plus petit que, par exemple, le secteur des technologies de l'information. En effet, on dénombre neuf universités et quelque 16 collèges communautaires et instituts de technologie. C'est un groupe gérable avec lequel l'industrie peut communiquer et échanger des idées, pour faire en sorte qu'il s'adapte le plus possible.
Toutefois, il n'y a pas que le fait qu'il coûte cher de changer un programme d'enseignement rapidement. Il faut aussi tenir compte du changement technologique et de la nécessité d'avoir sur place du matériel que peuvent utiliser les étudiants. Parfois, ce matériel peut coûter jusqu'à $ 1 million pièce environ, si ce n'est plus. Donc, il faut non seulement favoriser la création de liens entre les employeurs et chaque établissement, mais également faire en sorte que ces partenariats s'établissent en fonction de la réalité pancanadienne de l'industrie, pour que les compétences demeurent transférables.
Cela peut se faire avant même le niveau postsecondaire. J'en prends pour exemple un projet pilote en cours en Ontario actuellement, dans le cadre duquel l'étudiant se spécialise dans l'acquisition d'un niveau élevé de compétences. Un des projets pilotes se déroule à Sudbury, pour le secteur minier, et grâce à celui-ci, l'étudiant obtient son diplôme d'études secondaires, puis suit une formation sur le tas assurée par l'employeur, après quoi il obtient des crédits pour cette formation. Selon les résultats du projet pilote, notre conseil examinera la possibilité de multiplier ce genre d'initiative. Le choix logique suivant serait probablement le Québec, en raison de l'importance du secteur minier là-bas. C'est une chose que nous envisageons, de concert avec le conseil sectoriel du Québec. C'est une porte d'entrée naturelle vers un lien plus efficace entre le régime d'études postsecondaires et les besoins de l'industrie.
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Pour ce qui est du secteur de la haute technologie, notre groupe d'affinités avec l'ACCC regroupe 110 collèges répartis un peu partout au Canada.
Notre dernière réunion, tenue en mai, incluait également des représentants des collèges privés membres de l'Association Nationale des Collèges Carrières qui font eux aussi de la formation en technologie de l'information. La réunion a porté sur cinq points différents. Elle a été très constructive, très intéressante. Au niveau du collège, voire du collège privé, nous sommes très heureux de l'évolution des choses.
Au niveau de l'université, nous devons travailler individuellement avec chacune d'entre elles. Nous avons eu beaucoup de succès dans nos efforts en vue de faire changer le programme d'études en informatique à l'université Dalhousie. Elle vient en effet d'inclure un baccalauréat en informatique — plutôt que simplement en traitement de l'information — en partenariat avec le ministère du Commerce, celui de la Santé et, je crois, celui de l'Environnement. Le projet a été approuvé en juillet par le Sénat, les cours ont débuté en septembre, et 48 p. 100 des étudiants inscrits sont des femmes. Donc, il est possible d'avoir un impact, mais les changements systémiques ne se font pas du jour au lendemain.
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Monsieur le président, je vous remercie beaucoup.
Je tiens à remercier les témoins d'avoir répondu à notre invitation.
Il y a un point au sujet duquel j'aimerais avoir leurs observations, et il s'agit du travailleur âgé. À la lecture de toute la documentation, il me semble y trouver un dénominateur commun : le Canada fait face à une bombe démographique à retardement, non seulement dans vos secteurs, mais dans tous les secteurs. Je crois que le taux de natalité est actuellement de 1,41, c'est-à-dire que seulement les deux tiers de la population sont renouvelés.
Une grande partie de ce qui se dit au sujet de l'immigration, des titres de compétence acquis à l'étranger et des taux de participation des personnes handicapées et des Autochtones ne fait en réalité que s'attaquer à la surface du problème. À mon avis, nous allons avoir un problème de taille sur les bras.
Un des problèmes que je constate et au sujet duquel j'aimerais avoir votre avis, sur le plan de la politique gouvernementale et des travailleurs âgés, est l'âge de la retraite imposé par les programmes gouvernementaux. L'âge d'admissibilité au Régime de pension du Canada a été abaissé à 60 ans et les avantages liés au travail ont été réduits à l'âge de la retraite. L'âge de la retraite baisse constamment depuis quatre ans ou quatre ans et demi. L'âge moyen était de 65 ans alors qu'il est maintenant de 60, si je ne m'abuse.
C'est là un problème — mais non pas le seul — que doit examiner le gouvernement, et j'aimerais avoir votre avis à ce sujet. Par exemple, en ce qui concerne la politique fiscale, vous nous avez décrit, vous et ceux qui ont posé des questions — des restaurants en Alberta et ailleurs—, une pénurie. Il existe probablement des personnes retraitées qui seraient ravies de travailler à temps partiel et de faire quelques centaines de dollars par semaine. Toutefois, si elles travaillent, leurs prestations du gouvernement baisseront d'autant, ce qui crée des problèmes. Nous sommes une société plus en santé.
Vos conseils ont-ils des recommandations particulières à faire au gouvernement pour traiter de toute la question du taux de participation de la cohorte des 60 à 70 ans? Je sais que pour certains d'entre vous dans le secteur des technologies de l'information, la question n'est pas pertinente, mais elle l'est dans d'autres secteurs, par exemple dans celui du tourisme, qui fait face à une crise. Le problème est probablement moins pertinent dans l'industrie minière, mais il l'est dans d'autres secteurs, et M. Cardozo les connaîtrait.
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La question des travailleurs âgés est très importante dans le secteur minier, en raison des faits que je vous ai énumérés dans mon exposé. L'expression « travailleurs âgés » dans le secteur minier a tendance à inclure des personnes qui autrement ne seraient pas considérées comme tels, parce que dans notre secteur, des personnes ayant entre 50 et 55 ans prennent leur retraite après 30 années de service, mais ne sont pas prêtes à cesser complètement de travailler.
Les entreprises font preuve de plus en plus de souplesse dans la façon dont elles répondent aux besoins de ces personnes. Ce que je dis, quand je rencontre des groupes de mineurs, c'est qu'il y a toujours une prépondérance d'hommes blancs de 55 ans dans la salle. Tout cela sans vouloir manquer de respect à ces personnes, parce que j'espère être de leur nombre un jour.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: Dans bien des années.
M. Paul Hébert: Pas tant que cela.
Le besoin existe certainement, et les employeurs commencent à se montrer plus souples face à ces travailleurs âgés. Il se peut qu'il existe d'autres aménagements possibles qui rendraient plus rentables le retour au travail et l'utilisation des connaissances acquises sur une période d'une vingtaine d'années, en moyenne.
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Si ce que vous me demandez, c'est de savoir si, selon moi, il faudrait relever à 65 ans l'âge d'admissibilité aux prestations du Régime de pension du Canada, je refuse de me mouiller.
Je suppose que la plupart des provinces ont laissé tombé l'âge de la retraite obligatoire, de sorte que certaines personnes, si elles le désirent, peuvent travailler au-delà de 65 ans. Je crois que les incitatifs sont la meilleure façon de permettre à ces personnes de travailler au moins à temps partiel si elles le souhaitent et bien des gens qui prennent leur retraite plus jeunes souhaitent effectivement travailler à temps partiel. Donc, l'offre d'incitatifs, par la voie du régime fiscal notamment, facilite les choses.
Nous faisons face non seulement à une diminution du nombre de personnes membres de la population active quand elles prennent leur retraite, mais également à une énorme perte de compétences et de savoir. Toutefois, tout bien compté, monsieur Murphy, je dois dire que tout ce que nous faisons, c'est de reporter de cinq à dix ans à peu près le problème. Le problème démographique plus général est loin d'être réglé. Il est intéressant de constater qu'il y a 10 ou 20 ans, la problématique était de savoir comment persuader les travailleurs de prendre leur retraite pour faire de la place aux jeunes. Voilà que nous effectuons un virage de 180 degrés et que nous voulons que les travailleurs demeurent au travail; toutefois, nous avons tous décidé que nous voulions prendre notre retraite tôt.
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Je pourrais peut-être essayer, le premier, de vous répondre.
Le secteur manufacturier ontarien, qu'il s'agisse de la branche des matières plastiques ou de la fabrication du bois, connaît certainement des difficultés. Plus de 60 p. 100, je crois, des entreprises du secteur canadien des matières plastiques se trouvent à une heure de route de la grande région de Toronto, de sorte que les personnes de votre circonscription et des villes environnantes qui feraient partie de ce secteur feraient certes face à des pénuries.
Les services de police repésentent un autre secteur qui a des problèmes à l'échelle du pays. Le premier ministre a mentionné qu'il souhaite voir les effectifs de la GRC augmenter de beaucoup. Ce ne sera pas facile. La police a annoncé récemment qu'elle souhaite recruter 130 nouveaux policiers à peu près d'ici à la fin de l'année civile. Il va être réellement difficile de trouver ces personnes au Canada, peu importe à quel point nous en avons besoin et souhaitons les affecter à des endroits comme Toronto et Ottawa.
La plupart des secteurs, sauf peut-être celui des pêches, sont membres de notre conseil et comptent beaucoup de membres en Ontario. Je n'en connais pas beaucoup qui ne sont pas aux prises avec des pénuries.
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Oui, j'aimerais proposer ma motion.
Compte tenu des compressions extraordinaires faites au ministère des Ressources humaines et du Développement social et de l'incidence qu'elles auront sur toutes les collectivités du pays, en particulier sur les personnes les plus à risque et les plus vulnérables — si on pense aux réductions à l'égard du secteur bénévole, par exemple — et de l'incidence qu'elles auront sur nos audiences sur l'employabilité, quand on regarde les programmes d'alphabétisation et d'emploi pour les jeunes, je crois qu'il est nécessaire que le comité suspende ses activités pour quelque temps et qu'il convoque la ministre. J'ai remarqué ce matin qu'un avis avait été publié pour annoncer la venue de la ministre le mardi suivant notre retour, ce qui tombe à point.
Je crois qu'il est essentiel aussi de convoquer des dirigeants du ministère, pour que nous puissions nous entretenir directement avec eux sur l'incidence de ces compressions sur leurs budgets, les services qu'ils pourront offrir et ce qu'ils en pensent; il faut entendre aussi les organisations dans nos collectivités qui vont devoir composer avec cette baisse de financement tout en essayant de fournir les services qu'elles se sont engagées à fournir.
Cela dit, j'aimerais proposer la motion.
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Monsieur le président, dans la vie, il y a parfois des urgences. À mon avis, il s'agit ici d'une urgence. Il faut savoir créer un ordre de priorité, et je crois qu'on a ici une priorité. Nous avons décidé, au comité, de faire un voyage. Il s'agit d'examiner toute la question de l'employabilité.
Quand un pont s'apprête à tomber, on s'arrête pour voir de quelle façon on peut éviter qu'il tombe. Pour les groupes de femmes, les groupes d'alphabétisation, les gens du soutien aux centres d'action bénévole et les Autochtones, le pont est en train de tomber. Allons-nous nous arrêter et nous demander comment consolider le pont ou accepter qu'il tombe et continuer notre voyage, comme si de rien n'était?
Je suis étonné d'entendre les arguments de nos collègues d'en face. Je les ai souvent entendus tenir des propos sensibles à l'égard de ces groupes, en vue de leur venir en aide. Je sais que le gouvernement s'apprête à appliquer des compressions et que ces collègues font partie de ce gouvernement, mais dans la vie, il faut aussi savoir distinguer ce qui est une solidarité conforme à l'intérêt public et ce qui ne l'est pas. Dans le cas présent, il s'agit bien de solidarité conforme à l'intérêt public. Cela implique que nous nous arrêtions et que nous voyions comment faire en sorte que pour ces groupes, le pont ne tombe pas.
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Monsieur le président, je rappellerai d'abord que le présent comité n'a pas été consulté, alors qu'il s'agit de compressions très importantes qui touchent directement l'objet de nos travaux.
Je propose un amendement pour modifier quelques aspects de la motion de M. Martin. Cela va dans le sens de ce que M. Lake a soulevé, à savoir qu'il faudrait entendre les gens concernés par ces compressions et qu'il serait essentiel de ne pas attendre que les compression soient appliquées pour le faire.
Je ne sais pas si la version anglaise donne une autre impression, mais en français, on dit :
Que, considérant les compressions du gouvernement à DRHDC annoncées le 25 septembre 2006, que le Comité convoque immédiatement devant le Comité : - la Ministre, pour expliquer les motifs derrière ces compressions [...]
Je suggère qu'on dise plutôt « - la Ministre, pour qu'elle explique les motifs derrière ces compressions [...] »
C'est une question de sens. En fait, ça ne change rien à l'essence du texte.
Au deuxième point, on dit :
- le personnel du ministère, pour expliquer l'impact de ces compressions [...]
Ici, je suggère qu'on dise « - le personnel du ministère, pour qu'il explique l'impact de ces compressions [...] »
Enfin, on dit :
- et des individus et des organisations touchés par ces compressions.
Je propose qu'on dise plutôt « - et des individus et des organismes touchés par ces compressions, pour qu'ils expriment leur opinion face à ces compressions. »
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Oui, nous aimerions tous étudier ce qui a été convenu. Certains d'entre nous n'étaient pas ici quand on a choisi le sujet censé être la principale priorité de RHDS. Mais encore là, comme Mme Yelich, j'aimerais qu'on étudie ce qui a été convenu sans que des motions viennent nous interrompre.
Évidemment, comme l'économie était florissante et qu'on annonçait un surplus de 13 milliards de dollars pour le dernier exercice, personne n'aurait prédit que les programmes dont notre comité est responsable subiraient des réductions. Maintenant que l'économie s'essouffle, je dirais que c'est de la petite bière par rapport à ce que le prochain budget va nous réserver. Il faut rester aux aguets et je pense que c'est ce qu'ont essayé de faire ceux qui ont présenté ces motions.
Cependant, si on ne veut pas changer l'horaire ou déplacer certains témoins, monsieur le président, vous pouvez toujours convoquer une réunion de plus le mercredi après midi, comme le font d'autres présidents pour régler des problèmes du genre. On pourrait se concentrer sur une étude pendant les séances normales du mardi et du jeudi et tenir trois ou quatre autres séances le mercredi après-midi pour examiner l'autre question.
Je ne fais que soumettre cette proposition.
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Il y avait en effet deux motions à l'ordre du jour ce matin: celle de M. Martin et celle de M. Regan.
Monsieur le président, je pense que le comité devrait se pencher sur sa propre raison d'être. Il a présenté à la ministre un rapport concernant 28 recommandations sur l'assurance-emploi qui ont toutes été balayées du revers de la main. Si le gouvernement oppose systématiquement un refus aux résultat de nos travaux, on peut en effet se demander en quoi ce comité est utile à la Chambre de communes.
Mon autre question concerne la décision que l'on vient de prendre, soit de demander à la ministre et aux gens concernés de venir témoigner relativement à la pertinence de ces compressions. Je pense que la motion de M. Regan doit être retenue, de façon à éviter que les coupures s'amorcent avant même que nous tenions ce débat.
À cet égard, j'aimerais faire l'amendement suivant. Au début, je conserverais telle quelle la formulation de M. Regan. Je propose ce qui suit : « Que, compte tenu des réductions du budget de RHDCC annoncées Ie 25 septembre 2006, le Comité HUMA recommande que le gouvernement continue de financer les programmes relevant de Ressources humaines et Développement social, et que le président fasse immédiatement rapport à la Chambre de l'adoption de cette motion. »
Autrement, on risque de malmener plusieurs de ces dossiers. À mon avis, il n'y a pas que le celui de l'alphabétisation qui mérite d'être étudié.