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Je déclare la séance ouverte. Je souhaite la bienvenue à tout le monde. Bienvenue à tous.
Mais je tiens à souhaiter une bienvenue toute particulière aux quatre représentants du Secrétariat du Conseil du Trésor. Chers collègues, nous accueillons aujourd'hui M. Wayne G. Wouters, le secrétaire. Il est accompagné de M. Alister Smith, secrétaire adjoint, Priorités et planification ministérielles, de M. David Moloney, secrétaire adjoint principal ainsi que de Mme Linda Lizotte-MacPherson, secrétaire déléguée.
Mesdames et messieurs les membres du comité, comme vous le remarquerez d'après notre ordre du jour, nous avons divisé la séance d'aujourd'hui en deux parties. Au cours de la première, qui durera environ une heure, nous entendrons les représentants du Secrétariat du Conseil du Trésor. Ensuite, dans une heure ou à peu près, nous entendrons deux représentants du Bureau du Conseil privé, puis à nouveau un représentant du Secrétariat du Conseil du Trésor.
Nous poursuivons notre étude des liens qui existent entre le Comité des comptes publics et le Secrétariat du Conseil du Trésor. Nul doute que nous sommes dotés d'outils semblables. Le Secrétariat représente l'exécutif alors que nous sommes le volet parlementaire du gouvernement, mais nos mandats ne sont pas si différents l'un de l'autre. Là encore, nous abordons notre travail en supposant que la sera adoptée — en réponse à la nécessité d'élaborer un protocole pour les sous-ministres qui comparaissent devant le Comité des comptes publics, à la nécessité de concevoir un mécanisme de règlement des différends et à la nécessité de préciser les rôles des ministères et de renforcer la capacité de ces derniers, particulièrement en ce qui concerne l'administration financière et, bien sûr, le rôle de surveillance que joue le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Encore une fois, je vous souhaite la bienvenue. Je vous remercie sincèrement d'être là. Je vous cède donc la parole, monsieur Wouters.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord faire une brève déclaration d'ouverture.
[Français]
Monsieur le président, j'aimerais commencer par vous féliciter d'avoir lancé une étude sur les rôles et les responsabilités du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Je n'ai pas pu me présenter devant vous la semaine dernière, mais je suis très heureux de le faire aujourd'hui afin de vous présenter un aperçu de nos rôles et de nos responsabilités.
Vos commentaires nous seront très précieux dans le cadre de notre préparation en vue de la sanction royale de la Loi fédérale sur la responsabilité.
[Traduction]
Le Portefeuille du Conseil du Trésor comprend le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada et l'École de la fonction publique du Canada. Le Bureau du contrôleur général est une entité distincte au sein du Secrétariat.
Le rôle du Conseil du Trésor consiste à veiller à ce que le gouvernement soit bien administré et responsable, et qu'il ait les ressources nécessaires pour obtenir des résultats mesurables.
En tant que secrétaire du Conseil du Trésor, je supervise les travaux du Secrétariat qui consistent à soutenir le Conseil du Trésor dans son rôle et dans ses deux principales séries de responsabilités. La première est l'élaboration et la supervision d'une politique de gestion. La seconde, la gestion des dépenses et la surveillance financière.
Le Conseil du Trésor est aussi le principal employeur de la fonction publique, surtout à l'égard des relations syndicales-patronales, de la rémunération et de la gestion des ressources humaines.
Le secrétaire adjoint principal du Conseil du Trésor, M. Robert Fonberg, vous a donné un bon aperçu du système de gestion des dépenses la semaine dernière, de sorte qu'aujourd'hui, je vais me concentrer sur les mesures que nous prenons pour renforcer la responsabilité de gestion et la surveillance, ainsi que les moyens que nous mettons en oeuvre pour nous préparer en vue de l'adoption de la .
Le Conseil du Trésor a le pouvoir d'établir des politiques de gestion qui précisent clairement les responsabilités des sous-ministres à l'égard de la gamme complète des fonctions de gestion. Cela comprend des responsabilités touchant les RH, la technologie de l'information, les ressources financières, et autres ressources du même genre. Le Conseil doit également s'occuper des cas de non-conformité, plus particulièrement lorsqu'un ministère est incapable de régler un problème précis, ou lorsque la non-conformité fait courir un risque plus grand au gouvernement dans son ensemble.
En pareils cas, le Conseil du Trésor peut imposer des conditions ou des contraintes à l'exercice du pouvoir relatif à la gestion et à l'administration d'un ministère ou prendre d'autres mesures, en fonction des circonstances. Le Conseil du Trésor jouit de pouvoirs particulièrement efficaces en ce qui concerne les dépenses.
L'un des éléments clés de la est la désignation des administrateurs généraux à titre d'administrateurs des comptes pour leurs organisations respectives. En clair, le projet de loi, que le Parlement examine toujours, propose de codifier les pratiques, les responsabilités et les principes existants.
Plus particulièrement, le modèle proposé d'administrateurs des comptes viendra préciser, en les codifiant, les responsabilités suivantes des sous-ministres. Premièrement, s'assurer que les ressources sont structurées de façon à atteindre les objectifs du Ministère et ce, en conformité avec la politique et les procédures du gouvernement. Deuxièmement, veiller à ce qu'il y ait des systèmes efficaces de contrôle interne. Troisièmement, approuver les comptes des ministères. Enfin, exécuter d'autres fonctions prévues par la loi ou le règlement en ce qui a trait à l'administration de leur organisation.
En outre, lorsque le projet de loi aura force de loi, nous serons tenus de mettre en place un mécanisme permettant de régler les différends en suspens entre un sous-ministre et son ministre en ce qui a trait à l'interprétation ou à l'application d'une politique, d'une directive ou d'une norme du Conseil du Trésor. Advenant un tel différend, le sous-ministre me demandera d'abord conseil. Si la question demeure toujours sans solution, le ministre s'adressera au Conseil du Trésor qui devra trancher. La décision qui sera prise sera transmise à la vérificatrice générale à titre de document confidentiel du Cabinet.
Le texte législatif propose également de codifier la pratique de longue date qui consiste, pour les administrateurs généraux, à se présenter devant des comités parlementaires afin de répondre à des questions relatives à la gestion ministérielle. Il établit clairement que les responsabilités des administrateurs des comptes se situent à l'intérieur du cadre de la responsabilité ministérielle et de l'obligation de rendre compte au Parlement. Autrement dit, même si les sous-ministres doivent se présenter devant des comités et répondre à des questions sur la gestion ministérielle, le ministre est le seul à devoir rendre des comptes au Parlement.
En tant que secrétaire, je dois appuyer les sous-ministres dans leur rôle d'administrateurs des comptes. En particulier, il me revient de doter les sous-ministres des bons outils pour leur permettre de s'acquitter de leurs responsabilités, notamment d'établir les attentes et les normes relatives à toutes les fonctions de gestion, des ressources financières à la TI, en passant par les RH et les marchés.
Les politiques de gestion du Conseil du Trésor constituent le fondement de la responsabilité de gestion dans l'administration fédérale. Elles assurent l'uniformité de la gestion à l'échelle du gouvernement en fonction des normes communes qui favorisent l'excellence dans ce domaine. Elles définissent clairement les responsabilités et les obligations liées à la responsabilisation des sous-ministres en matière de gestion des résultats, des ressources et des risques. Elles définissent les mesures incitatives en faveur de l'excellence de la gestion et les conséquences négatives d'un rendement insuffisant.
Les dures leçons apprises dans les dernières années ont fait ressortir la nécessité d'établir clairement les rôles et les responsabilités, surtout dans le domaine de la gestion. Nous nous lançons donc dans un renouvellement exhaustif des politiques du Conseil du Trésor afin de veiller à ce que les politiques de gestion permettent d'atteindre ces objectifs. En renouvelant les politiques, nous assurons la clarté des obligations liées à la responsabilisation et veillons à ce que des règles et des contrôles soient en place face aux principaux secteurs de risque et afin d'appuyer le modèle proposé d'administrateur des comptes dans le .
Nous concilions également la nécessité d'établir des contrôles avec la nécessité de respecter les obligations des sous-ministres en tant qu'administrateurs des comptes, de favoriser l'innovation et la productivité dans la fonction publique, et d'assurer l'efficience et l'efficacité de l'exécution des programmes et de la prestation des services pour les Canadiens et les Canadiennes. À titre d'exemple des efforts déployés à cet égard, nous sommes en train d'examiner l'ensemble des politiques de gestion financière pour nous assurer que les rôles et les responsabilités des sous-ministres, à titre d'administrateurs des comptes, de leurs directeurs financiers et, bien sûr, du contrôleur général, qui exerce le leadership fonctionnel dans ce domaine, sont clairement établis.
La politique de vérification interne est l'une des politiques qui ont déjà été approuvées par le Conseil du Trésor. Cette nouvelle politique propose une méthode exhaustive, appliquée à l'échelle du gouvernement, régissant la planification et la réalisation des activités de vérification interne dans les ministères. Elle précise également les responsabilités intégrées relatives aux vérifications internes entre les administrateurs généraux et le contrôleur général. En outre, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, le Conseil du Trésor a un rôle à jouer pour régler les problèmes de non-conformité, en particulier lorsque la non-conformité est systémique ou qu'elle crée des risques à l'échelle du gouvernement.
Comme nous nous y sommes engagés dans le plan d'action relatif à la responsabilité fédérale, nous travaillons actuellement à l'établissement d'un cadre de conformité qui répondra à trois objectifs: premièrement, grâce à une bonne formation, on voudra s'assurer que les fonctionnaires sont informés des règles et des conséquences qu'entraînerait leur transgression; deuxièmement, grâce à des mécanismes comme le Comité des sous-ministres sur la discipline, s'assurer que les bonnes mesures disciplinaires sont utilisées au bon moment; et troisièmement, veiller à ce que les deux volets de la conformité soient pris en compte à l'aide de mesures préventives préalables et de mesures réparatrices appropriées après coup.
Enfin, en tant que secrétaire, j'ai la responsabilité de contribuer de façon officielle à l'évaluation globale des sous-ministres attribuée par le greffier en procédant à une évaluation du rendement de gestion. Pour ce faire, j'utilise plusieurs sources comme l'évaluation que nous effectuons en conformité avec le cadre de responsabilité de gestion. J'examine également les mémoires qui ont été présentés au Conseil du Trésor, les résultats des vérifications internes et, bien sûr, je tiens compte du dialogue constant et des discussions que j'ai avec les administrateurs généraux dans les ministères.
Les travaux que je viens de vous décrire visent à préciser les responsabilités des sous-ministres, y compris les conséquences que comporte la non-conformité, à fournir aux sous-ministres les compétences et les outils nécessaires pour les aider à s'acquitter de leurs responsabilités, à renforcer la surveillance de gestion de la part des sous-ministres et du Conseil du Trésor et à établir des attentes claires pour la direction ainsi que pour l'évaluation du rendement de gestion.
Les travaux de renouvellement de notre système de gestion des dépenses que M. Fonberg a décrits la semaine dernière feront en sorte que les programmes gouvernementaux mettent l'accent sur les résultats, qu'ils optimisent les ressources et qu'ils soient conformes aux responsabilités fédérales. Ces initiatives se renforcent mutuellement. Les améliorations de la surveillance et de la responsabilisation de gestion se traduiront par une meilleure gestion des dépenses, et vice versa. Elles permettront aussi de mieux se concentrer sur l'adoption d'une approche plus stratégique et davantage axée sur le risque en matière de gestion des opérations.
Monsieur le président, ainsi prennent fin mes observations. Nous nous ferons maintenant un plaisir de répondre aux questions.
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Monsieur, je crois comprendre le sens de votre intervention, et nous attendons la réponse officielle en temps et lieu.
Une autre préoccupation concernant le registre des armes à feu, c'est qu'au départ, le budget était établi, j'oublie, à 80 millions ou à 50 millions de dollars par Allan Rock, je pense, et nous savons tous jusqu'où c'est allé. Un milliard de dollars. Nous avons entendu ici les témoignages, et nous nous grattons encore la tête, des années plus tard, pour savoir où on en est rendu avec ce programme?
Dans son rapport, la vérificatrice générale a aussi fait part de ses préoccupations, à savoir qu'il n'y avait peut-être pas de cycle de gestion dans ce programme. Pour moi, cela reflète l'absence d'un système de gestion, l'absence de ce que les gestionnaires appellent des « processus d'amélioration continue », et ainsi de suite. Il me semblerait logique que si nos vérificateurs, que ce soit des vérificateurs internes, le contrôleur général, ou peu importe, en vérifiant un programme gouvernemental, remarquent qu'il n'y a pas de bon système en place ou que quelque chose peut en fait être impossible à contrôler, qu' ils s'assurent que des mesures sont prises de sorte que les coûts ne passent pas de 80 millions de dollars à 1 milliard de dollars. Sinon, nous nous gratterons encore la tête pour trouver comment arriver à comptabiliser un passif non comptabilisé et à faire avaler toutes ces absurdités.
Estimeriez-vous qu'il serait légitime pour le Conseil du Trésor de s'assurer que les programmes gouvernementaux sont dotés d'un bon système de gestion des biens, qu'ils ne déraillent pas, et qu'ils ne passent pas d'un programme informatique à un autre?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Et merci à vous d'être là aujourd'hui.
La vérificatrice générale nous a dit que, à son avis, il nous faudrait obtenir de meilleures précisions de votre part quant à la façon dont vous voyez vos rôles et vos responsabilités en relation avec ceux des sous-ministres. Et dans vos commentaires, vous avez fait référence, dans une phrase, au lien qui existe entre les administrateurs généraux et le contrôleur général.
Or, je dois vous dire que je ne comprends toujours pas, et je crains que ce que M. Fitzpatrick nous a décrit se produise. Il faut que vous étoffiez un peu les choses pour que nous puissions savoir quel est le rôle du contrôleur général et à quel moment cette personne intervient dans le processus décisionnel.
On fait toujours référence au registre des armes à feu. Tout n'est pas que politique. On veut, entre autres, comprendre ce qui s'est passé. Mais si cela n'était pas arrivé, l'exemple serait hypothétique. À mon avis, vous n'oseriez pas utiliser une hypothèse aussi renversante, parce qu'on vous demanderait de rester dans la réalité. Or, nous avons effectivement l'exemple d'une véritable situation renversante.
Donc, en bout de piste — et permettez-moi de vous mettre en garde — notre comité doit être convaincu qu'il y a un processus qui permettra de régler ce genre de problème, parce que c'est un exemple réel d'une chose qui ne peut jamais se reproduire, jamais, quel que soit le parti.
Je ne comprends toujours pas — je parle pour moi ici — comment vous envisagez cette relation entre le contrôleur général, la vérificatrice générale, l'administrateur général qui est maintenant administrateur des comptes, quel est votre rôle là-dedans et quel est notre rôle. C'est ce que nous voulons savoir. Vous nous avez fait part de certains commentaires intéressants, mais nous sommes loin de maîtriser le sujet et de comprendre où les choses s'en vont et loin aussi de savoir si nous sommes d'accord ou pas.
La question que je vous pose est la suivante. Je n'arrive pas à trouver d'organigramme. Ce qui s'en rapproche le plus se trouve à la page 45 de notre document, mais on y parle de votre organigramme et non pas des relations organisationnelles que vous recherchez. Donc s'il vous plaît, commencez par les éléments de base et dites-nous comment, à votre avis, les choses vont fonctionner.
Et nous voulons vraiment savoir qui a le dernier mot. Par exemple, lorsque vous dites que l'administrateur général et le contrôleur général vont travailler ensemble, qui a le dernier mot? Lorsque l'opposition est entre vous et le ministre, jusqu'où cela va-t-il? C'est ce que nous voulons comprendre.
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Merci, monsieur le président.
Je partage les sentiments de M. Christopherson au sujet des faux-fuyants que l'on nous sert cet après-midi. Nous ne faisons pas une enquête sur un problème grave au Conseil du Trésor. Il est temps pour nous de comprendre les rôles et les responsabilités du Secrétariat du Conseil du Trésor et de les examiner. Pourtant, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de véritable dialogue, dialogue que nous espérions utile en pareille situation.
En ce qui concerne les administrateurs des comptes, c'est-à-dire la chose nouvelle que l'on a intégrée au modèle canadien, le neuvième rapport du Comité des comptes publics déposé à la dernière législature indiquait que les administrateurs des comptes seraient responsables de l'administration permanente du ministère. Nous avons importé ce modèle du Royaume-Uni, qui, d'après ce que je sais, l'a adopté il y a environ 125 ans. Pourtant, vous ne nous avez pas dit que les administrateurs des comptes vont avoir une responsabilité permanente quant aux problèmes qui se posent dans le ministère longtemps après leur départ. Ai-je raison de dire qu'il n'y a pas de responsabilité permanente?
Je pense à notre enquête sur le scandale des commandites où le sous-ministre a dit : « Je n'étais pas dans le cercle des initiés, ne me demandez pas la réponse. » Ensuite le ministre a dit : « Je ne m'occupe que de politiques, ne me regardez pas, ce n'était pas mon problème. » Nous nous sommes retrouvés dans un énorme trou noir, et nous ne pouvions pointer personne. Maintenant, il me semble qu'il y a un trou énorme dans ce modèle où, si le ministre part et qu'il en va de même du sous-ministre, ça y est, il n'y a plus rien. On ne peut pointer personne du doigt ni tenir personne responsable.
Est-ce que j'ai raison? Si oui, pourquoi en est-il ainsi?
:
La Loi fédérale sur la responsabilité n'aura aucun effet direct sur ces rôles respectifs. Ce qui aura un effet, ce sont les changements que nous apporterons aux politiques de gestion financière.
Mais nous pouvons vous les fournir, en fonction de la nature des politiques actuelles. Je veux simplement m'assurer que le comité est au courant que ces politiques font actuellement l'objet d'un examen.
En ce qui concerne le CRG, bien sûr, nous avons entrepris les évaluations depuis quelques années. Le CRG, en tant qu'outil, existe maintenant depuis au moins trois ans et il est en général bien accepté par les ministères. Notre rôle est d'entreprendre ces évaluations — et je crois que c'est ce dont vous parlez — du rendement global en matière de gestion.
Pour nous, il s'agit en grande partie d'un travail évolutif. C'est un processus d'apprentissage pour nous, question de savoir comment procéder. Nous avons dû établir des indicateurs d'évaluation. Nous devions nous assurer d'en être satisfaits. Nous avons dû aussi nous assurer d'obtenir des preuves, de sorte que le cadre soit axé sur des données probantes. C'est le travail que nous avons accompli, donc nous sommes un peu hésitants à en publier les résultats parce que nous sommes en train de faire des évaluations dans le ministère.
Il y a maintenant assez de demandes d'accès à l'information que nous sommes portés à croire que, d'après la dernière ronde d'évaluations, c'est-à-dire la troisième année, nous avons fait suffisamment de travail pour pouvoir commencer à les rendre publiques en prévenant toutefois les gens que la dernière ronde d'évaluations a été faite il y a environ un an et demi. Ce n'est qu'un aperçu, mais nous avons encore beaucoup à faire pour avoir les compétences au Secrétariat pour entreprendre certaines évaluations. Dans certains secteurs où nous avons effectué une évaluation, nous nous sommes dits que si nous devions refaire le travail, nous procéderions probablement de façon différente.
Je tenais seulement à faire ces observations puisque nous sommes sur le point de les rendre publiques. C'est un travail évolutif.
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En conclusion, si vous permettez, monsieur Wouters, ce que j'avais compris au moment où le cadre a été adopté, en 2003, c'est qu'il s'agirait d'un outil mis à la disposition des parlementaires. Je ne croyais pas alors qu'en 2007 — dans deux mois — que nous n'aurions pas ce cadre. Maintenant, s'il semble y avoir un changement dans la politique, veuillez le faire connaître. Je pense qu'il vous appartient de le faire.
Une dernière question sur laquelle j'aimerais votre opinion, monsieur Wouters. Je fais mon commentaire en supposant que 99,99 p. 100 des fonctionnaires sont honnêtes et travaillants, qu'ils en donnent pour leur argent aux contribuables canadiens. Cependant, comme vous le savez, il arrive parfois que nous ayons des problèmes. Quand on a 450 000 employés, il va toujours y avoir des problèmes. Mais je siège au sein de notre comité depuis six ans, et je n'ai jamais vu personne sanctionné par le gouvernement. Cela ne s'est jamais produit de ma vie.
En pareils cas, j'ai toujours posé deux questions. La première, est-ce que des sanctions ont été imposées? À cette question, la réponse a toujours été non. Et la deuxième, est-ce que l'on songe à sanctionner telle ou telle personne? Là encore, la réponse a toujours été non. Cela inclut Guité et toute une litanie de personnes.
Là encore, je n'essaie pas de définir un groupe quelconque de personnes, et j'espère que ce n'est pas ce que je fais, mais ce n'est pas le système qui est en place dans le secteur privé. Je sais que le gouvernement n'est pas le secteur privé, mais j'aurais pensé qu'il y aurait eu plus de politiques émanant du Conseil du Trésor pour imposer des sanctions dans certains cas. Si cette politique existe, elle ne semble pas être mise en vigueur.
J'aimerais entendre votre réponse.
:
Oui, j'ai une très brève déclaration d'ouverture. Je suis certain qu'il y a plus d'intérêt à débattre des questions des membres du comité.
Bonjour, je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler de gestion de rendement des sous-ministres, de même que de leur mandat. Avant de répondre à vos questions, j'aimerais prendre quelques minutes pour vous donner un bref aperçu de ces deux sujets.
Le programme de gestion du rendement est conçu pour encourager le rendement supérieur directement à l'aide de récompenses financières liées à des objectifs annuels. À l'aide du PGR, les sous-ministres peuvent être évalués et recevoir de la rétroaction sur leur rendement afin de les aider à poursuivre leur perfectionnement.
Chaque année, des ententes de rendement sont conclues entre les sous-ministres et le greffier du Conseil privé. Ces ententes comportent trois volets: les engagements à l'égard des politiques et des programmes, les engagements à l'égard de la gestion et les engagements personnels en matière de leadership.
[Français]
Les résultats liés aux programmes et aux politiques représentent les principaux secteurs de responsabilité de chaque organisation selon son plan d'affaires. Ils s'accordent avec le programme du gouvernement et sont reflétés dans le RPP du ministère.
Les résultats de gestion sont les responsabilités clés d'un sous-ministre en matière d'organisation et de gestion, comme le prévoit le Cadre de responsabilisation de gestion du Secrétariat du Conseil du Trésor. Il s'agit là d'engagements génériques qui s'appliquent à tous les sous-ministres.
Finalement, les résultats personnels ou résultats en matière de leadership reflètent les compétences clés en leadership que les sous-ministres doivent posséder. Ce sont également des engagements génériques.
L'évaluation des sous-ministres est fondée sur: l'auto-évaluation du sous-ministre; les commentaires du ministre responsable; le point de vue du Bureau du Conseil privé; les commentaires du Secrétariat du Conseil du Trésor et de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada; le point de vue de la Commission de la fonction publique et de quelques autres agences; ainsi que les commentaires du greffier du Conseil privé et du Comité des hauts fonctionnaires.
Le greffier étudie tous les commentaires avant de proposer une cote de rendement. Le premier ministre reçoit les conseils du greffier pour établir la cote de rendement finale de chaque sous-ministre et fixer sa rémunération au rendement.
[Traduction]
J'aimerais maintenant préciser quelques éléments concernant le mandat des sous-ministres qui, je pense, est une question qui intéresse le comité.
Comme il a été indiqué dans la réponse du gouvernement au 10e rapport du Comité des comptes publics lors de la dernière législature, le mandat moyen des sous-ministres au cours des 10 dernières années a été de près de trois ans et demi par affectation, ou presque.
Diverses raisons expliquent pourquoi les sous-ministres sont affectés à de nouveaux postes, mais essentiellement, on veut s'assurer que les besoins opérationnels et stratégiques du gouvernement sont respectés. L'exemple le plus évident est que si un des sous-ministres prend sa retraite ou qu'il meurt, cela nécessitera la nomination d'un nouveau sous-ministre, il y a alors un effet domino qui a des répercussions sur d'autres portefeuilles. En outre, des changements peuvent être rendus nécessaires par de nouveaux contextes plus vastes, comme la réorganisation du gouvernement ou une restructuration majeure dans les priorités et politiques du gouvernement qui, en retour, nécessite des changements qui touchent les sous-ministres.
Les sous-ministres sont gérés comme un groupe, et ils se voient très souvent confier de nouvelles affectations dans le but de perfectionner l'ensemble du groupe. Plus ils prennent de l'expérience, plus ils se voient confier des postes importants où leurs compétences peuvent être mieux utilisées. Cela permet en outre aux nouveaux venus de se faire la main dans des postes moins exigeants.
En conclusion, le gouvernement doit trouver un juste équilibre entre, d'une part, le désir — et tout le monde en reconnaît la nécessité — de garder les sous-ministres en poste pour assurer la stabilité et la continuité de l'organisation, et d'autre part, le besoin de faire preuve de souplesse pour réagir rapidement dans un environnement qui est en évolution, tel qu'il a été décrit ci-dessus.
Pour l'instant, monsieur le président, je me ferai un plaisir de répondre aux questions.
Merci.
:
Je vais faire quelques observations, après quoi je poserai des questions.
Parfois, je me pose des questions au sujet de tout ce processus. La vérificatrice générale examine des choses qu'elle vient nous présenter, nous les examinons à notre tour dans tous les détails, et nous produisons des rapports, nous publions des directives, et ainsi de suite. Au fil des ans, il me semble que l'effet cumulatif de tout ça comporte des vices. Les règlements, les lois, les directives, les règles s'accumulent, et pour moi, la Loi de l'impôt sur le revenu est probablement le produit de 100 ans d'efforts en ce sens. Ce ne sont que les très riches qui arrivent à se frayer un chemin à travers cette masse de règlements et ce, à leur avantage, le reste des gens étant à la merci du monstre que nous créons. Il y a tellement de règles au gouvernement que les arbres nous cachent la forêt. Et je n'arrive pas à croire qu'un gestionnaire tenterait de gérer à partir de cette masse de règlements au lieu de simplement essayer d'être un bon gestionnaire.
Mais ça, c'est une observation personnelle. Peut-être que tous les politiques pourraient prendre une grande respiration et voir comment ils pourraient simplifier les choses au lieu de les compliquer. Je vais m'arrêter là.
Je suis un partisan invétéré d'un gars qui s'appelle Edwards Deming, qui, dans toutes les écoles de gestion de l'Amérique du Nord, est perçu comme le gourou de la gestion moderne et de la façon de diriger. Les dirigeants de Toyota vous diront probablement que c'est ce qu'il leur est arrivé de mieux au siècle dernier.
Je me souviens de l'avoir entendu dire qu'essayer d'ordonner, de commander pour obtenir des résultats ne va jamais fonctionner; or, il me semble que c'est ce que nous faisons. Nous essayons de commander ou d'ordonner des résultats, mais je ne suis pas sûr que nous ayons un si grand succès. C'est ce que font les politiques et les fonctionnaires. Essayer de produire des résultats à l'aide de lois, de règlements ou de diktats.
J'aimerais soulever la question au sujet des sous-ministres. Je suis certain que M. Baker, lorsqu'il a quitté le registre des armes à feu, était très heureux de se sortir de ce bourbier. J'admire cet homme pour avoir essayé de mettre de l'ordre dans quelque chose qui était humainement impossible de rectifier, mais il a fait de son mieux dans la situation, et il est probablement un assez bon gestionnaire.
Le vrai contexte, c'est aux Affaires indiennes et du Nord. Bien honnêtement, je n'arrive pas à suivre tous les sous-ministres que nous avons eus à ce ministère. Ils vont et viennent, aller-retour, et les problèmes ne se règlent pas.
Je me souviens que Deming disait qu'un de ses sept principes inaltérables d'une saine gestion était la constance des objectifs. Bon sang, Affaires indiennes et du Nord est rempli de problèmes majeurs qui doivent être réglés, et il n'y a absolument aucune constance des objectifs dans ce ministère. Les sous-ministres sont constamment changés de place, et je suis sûr que tous, lorsqu'ils partent, doivent être contents de sortir de ce ministère. Y être nommé, c'est pratiquement comme être envoyé au purgatoire de la bureaucratie. Tous les autres sous-ministres doivent se demander ce que cette personne a fait pour obtenir ce poste.
Mais malgré tout, la constance des objectifs est un principe très important. Je comprends la prérogative des premiers ministres et les raisons pour lesquelles ils peuvent recourir à un principe comme celui-là, mais sans aucun doute le Bureau du Conseil privé comprend que nous ne devrions pas tenter d'adopter un règlement disant que le mandat doit être de trois ans.
Dans les ministères qui ont beaucoup de problèmes, bien sûr, le Bureau du Conseil privé doit voir pourquoi on doit nommer une personne solide et dire à cette personne qu'elle sera en poste pour une assez longue période, qu'on veut régler les problèmes, et que l'on va cesser de jouer à la chaise musicale.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez, parce que c'est notre objectif.