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Non, c'est la question de privilège que je soulève, monsieur le président.
Au cours des dernières semaines, pendant notre congé, les médias ont parlé de moi. Cela ne relève pas de mon initiative, monsieur le président, mais bien de celle d'un autre membre du comité, M. Wrzesnewskyj. Par exemple, dans le cadre du bulletin de nouvelles matinal de CBC du 29 mars, il a déclaré, et je cite:
C'est incompréhensible. Lorsque vous regardez les allégations, mois après mois, et motion après motion, devant le Comité des comptes publics, ils ont bloqué les choses, y compris M. Williams. C'est incompréhensible. Qu'est-ce qu'ils cachaient?
M. Wrzesnewskyj a tenu de grands discours devant les journalistes, monsieur le président, prétendant que je bloque l'enquête sur la GRC.
J'aimerais, monsieur le président, vous citer des propos que j'ai tenus devant le Comité des comptes publics lors de sa séance du 26 février, et je lis:
Lorsque le commissaire de la GRC et le chef du Service de police d'Ottawa ont comparu devant nous, ils nous ont dit que personne n'avait tiré profit de la mauvaise gestion du régime de retraite. Selon eux, aucune preuve ne leur permettait d'intenter une action en justice. Si je ne m'abuse, environ 16 personnes ont travaillé sur ce dossier pendant plusieurs mois. Par conséquent, je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus qu'eux.
J'ai poursuivi en disant ceci, monsieur le président:
Avant de terminer, si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais dire que la seule chose qui me ferait changer d'idée, c'est que la GRC nous renvoie une lettre disant qu'il y a eu une mauvaise administration concernant le retrait de l'enquête du sergent d'état-major, Mike Frizzell. Mais pour l'instant, je pense que nous pouvons dire que le sujet est clos.
Monsieur le président, cela ne me pose aucun problème que M. Wrzesnewskyj ait sa propre opinion. Qu'il ait tort ou raison, c'est à lui de défendre son point de vue. Mais lorsqu'il utilise mon nom, monsieur le président, pour faire en sorte que les projecteurs se braquent sur lui, pour essayer de prétendre que c'était lui l'architecte de cette enquête, alors qu'il savait que personne d'autre ne semblait contrôler les faits qu'il avait... Il ne nous les a pas livrés. Il n'a pas profité de l'occasion pour nous éclairer. Et voici que maintenant il prend mon nom et l'utilise pour faire croire aux gens que j'essayais de bloquer cette enquête. Cela est parfaitement faux, monsieur le président.
Je demanderais que vous invitiez M. Wrzesnewskyj à retirer ses remarques et à s'excuser des déclarations qu'il fait aux médias à mon sujet.
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Bon après-midi.
Good afternoon. Avant que de passer aux questions, et avec votre permission, j'aimerais faire la brève déclaration que voici.
J'ai, comme vous l'aurez constaté, fourni au comité une déclaration écrite renfermant davantage de détails. Cependant, sensible que je suis au temps dont nous disposons, j'aimerais vous donner un bref aperçu des faits entourant mes interventions relativement au fonds de pension de la GRC. J'espère que je pourrai, ce faisant, établir le contexte pour de nouvelles questions et assurer l'équilibre qu'il faut dans les présentations et interprétations de faits qui ont été livrées au comité il y a de cela trois semaines.
Je sais que le comité a pris l'engagement et a été chargé d'examiner tous les renseignements fournis, dans le respect de la procédure établie et de l'équilibre requis. Je suis certain que beaucoup d'autres partagent ma crainte que des contributions non corroborées et très individualisées mettent ces principes à risque, tout comme c'est le cas de commentaires prématurés, avant que ne soient exposées au comité, aux fins d'un examen attentif et approfondi, toutes les données pertinentes.
Au printemps 2003, le sergent d'état-major Ron Lewis a porté à mon attention des préoccupations qu'il avait concernant l'administration du fonds de pension de la GRC. J'y ai réagi en écrivant une note de service au chef de la vérification interne, demandant que ces questions soient examinées et que la plus haute priorité soit accordée au dossier. Ma décision avait été que la meilleure façon de procéder était de lancer une vérification interne.
En octobre 2003, on m'a remis copie du rapport de vérification interne. J'avais alors résumé comme suit les problèmes qui avaient été relevés, ceux-ci étant pour moi une grosse source de préoccupation: preuves de népotisme dans le recrutement au sein de la direction, pratiques de facturation irrégulières pour des contrats et fractionnement de marchés, non-respect des politiques du Conseil du Trésor et de la GRC en matière de marchés et d'embauche, et imputation abusive de frais d'administration au fonds de pension.
Le rapport de vérification ne faisait cependant état d'aucune activité criminelle. Le rapport identifiait clairement les personnes responsables comme étant le dirigeant principal des ressources humaines et le directeur du Centre national de décision en matière de rémunération. Ce jour-là, monsieur le président, j'ai pris les mesures qui suivent immédiatement après avoir lu le rapport.
J'ai rencontré le dirigeant principal des ressources humaines et ai demandé et reçu sa démission. J'ai ensuite nommé Barbara George au poste de dirigeant principal des ressources humaines. J'ai chargé Mme George de relever de ses fonctions le directeur du Centre national de décision en matière de rémunération. J'ai également donné pour instructions à Mme George de faire un examen attentif de tous les éléments esquissés dans le rapport de vérification et d'y donner suite. J'ai mis au courant de la situation le sous-commissaire de la Gestion générale et l'ai chargé de procéder immédiatement à un examen pour veiller à ce que tous les systèmes de contrôle financier appropriés soient bien en place et de renverser toute ponction erronée dans le fonds de pension.
Je tiens à indiquer très clairement ici que la protection du fonds était et est demeurée ma toute première priorité et qu'il n'y a eu aucune répercussion sur les pensions des employés et anciens membres de la GRC par suite de cette situation. J'étais convaincu que la mise en oeuvre de ce plan d'action résulterait en un règlement approprié des problèmes relevés.
Au cours des mois qui ont suivi, il a été porté à mon attention que des inquiétudes continuaient d'être exprimées relativement au processus de règlement qui avait été instauré par le sergent d'état-major Lewis, par le surintendant en chef Macaulay et par d'autres. Après avoir longuement consulté le sous-commissaire Loeppky, nous avons décidé de demander au Service de police d'Ottawa de lancer une enquête criminelle indépendante.
Cette enquête a débuté en mars 2004. Quinze mois plus tard, au cours de l'été 2005, le Service de police d'Ottawa terminait son enquête. Le Service de police d'Ottawa a consulté le procureur de la Couronne, au ministère du Procureur général de la province de l'Ontario, au sujet des résultats de son enquête approfondie. Le procureur de la Couronne a examiné les faits exposés par l'enquête et a indiqué au Service de police d'Ottawa qu'il n'y avait aucun espoir raisonnable d'obtenir des inculpations au criminel. Le rapport du Service de police d'Ottawa a fait état des mêmes problèmes que ceux qui étaient ressortis lors de la vérification interne et a par ailleurs nommé plusieurs employés pouvant avoir violé le code de conduite de la GRC.
J'ai immédiatement ordonné à la dirigeante principale des ressources humaines, Mme George, d'entreprendre un examen en vertu de la Loi sur la GRC relativement à cet élément du rapport du Service de police d'Ottawa. Pendant le déroulement de cet examen, la Cour d'appel fédérale a rendu dans une autre affaire une décision qui tirait pour la première fois au clair la question du moment auquel considérer que le compteur avait commencé de tourner pour ce qui est de la prescription annale. Par suite de la décision de la Cour fédérale, le sous-commissaire responsable du processus m'a informé qu'il n'était pas en mesure de poursuivre plus avant avec des mesures disciplinaires. Néanmoins, comme je l'ai déjà indiqué, les deux personnes identifiées comme ayant été responsables de la situation d'ensemble avaient été démises de leurs fonctions.
Avant que nous ne passions aux questions, j'aimerais faire encore deux commentaires.
Le premier concerne les allégations très sérieuses et, à mon sens, très offensantes, qui ont été faites devant le comité et qui ont par la suite été reprises par certains membres du comité à l'extérieur de cette salle. Je veux parler des allégations voulant que j'aie personnellement cherché à faire du camouflage relativement au fonds de pension. Rien n'est plus loin de la vérité. Dès le départ, toutes les mesures prises par moi et par la direction ont été déclarées ouvertement et documentées.
Permettez-moi de vous les détailler brièvement. Je rencontrais régulièrement les représentants de division de la GRC et leur comité exécutif pour faire rapport de nos interventions relativement au fonds de pension. Comme je l'ai déjà indiqué, une équipe de vérification interne avait été constituée et son rapport avait été déposé et examiné par l'équipe de direction supérieure. Ce rapport avait alors tout de suite été transmis au Conseil du Trésor et au vérificateur général du Canada. Comme je viens également tout juste de vous l'expliquer, le Service de police d'Ottawa avait créé une équipe d'enquête indépendante et son travail a été examiné par le procureur de la Couronne du ministère du Procureur général de la province de l'Ontario.
En 2006, la vérificatrice générale a examiné l'administration du régime de pension de la GRC. Son rapport était approfondi et exhaustif. Elle y constate que: « La GRC a réagi de manière adéquate à sa vérification interne et à l'enquête du Service de police d'Ottawa ». Elle poursuit en détaillant un certain nombre de questions non encore réglées et dit: « Réaction de la Gendarmerie royale du Canada. Dans ses réponses, la Gendarmerie royale du Canada se dit d'accord quant à chacune de nos recommandations et est à prendre les mesures correctives nécessaires ».
La presse a publié plusieurs articles au sujet de cette situation, la versant clairement dans le domaine public. Il y a eu plusieurs communications à tous les employés au sujet des progrès réalisés en la matière, par le biais du Communiqué du Commissaire, qui est un service de communiqué interne par courriel auquel sont reliés la totalité des 25 000 employés de la GRC. J'ai rencontré au moins deux fois l'Association des anciens de la Gendarmerie royale du Canada pour passer en revue les questions relatives au fonds de pension.
Je tiens aujourd'hui à ce qu'une chose soit bien claire: je n'ai jamais eu l'impression erronée que toutes les parties étaient nécessairement heureuses des mesures prises et de l'approche de gestion que j'avais choisi de poursuivre en ma qualité de commissaire. Comme vous pouvez vous l'imaginer, il n'y a eu que très peu de décisions, parmi les milliers qu'il m'a fallu prendre dans le cadre de mes fonctions en tant que commissaire, qui ont joui d'un appui unanime. Il s'agit là, bien sûr, de l'un des fardeaux et des défis du leadership. Il est cependant une différence importante entre ne pas être en faveur des mesures prises par la direction et faire des allégations selon lesquelles la direction s'adonne à du camouflage ou à de la dissimulation ou à des actes de corruption, comme l'ont fait Lewis, Macaulay et d'autres qui n'approuvaient pas les mesures prises.
Monsieur le président, je ne compte pas aujourd'hui, ni à l'avenir, honorer d'une réponse les remarques faites devant le comité ou ailleurs pour entacher de corruption la GRC ou moi-même. De telles allégations étant sans fondement aucun, je ne peux que supposer que frustration et colère sont venues brouiller l'esprit de ceux qui ont fait de telles déclarations dénuées de tout fondement et parfaitement injustifiées. En ce qui me concerne, l'objet de ma comparution ici aujourd'hui est d'aider le comité à s'acquitter de son mandat, qui est de faire un examen attentif, approfondi et judicieux des problèmes et des solutions entourant le régime de pension de la GRC.
J'aimerais conclure mes remarques avec un dernier commentaire, de nature plus personnelle. Comme vous l'aurez compris à entendre nombre de mes observations, je suis profondément troublé par les allégations et accusations qui ont été portées contre moi au comité et, par la suite, ailleurs. Avant aujourd'hui, je n'ai pas eu l'occasion de fournir de renseignements, ni de répondre à des questions. Or, monsieur le président, il semble que de nombreuses conclusions en la matière aient déjà été tirées malgré tout. Je suis convaincu que là ne pouvait pas être l'intention du comité, et j'attends avec impatience de voir tirées au clair les idées fausses qu'on a laissé perdurer.
Quoi qu'il en soit, que cela ait été intentionnel ou non, mon intégrité a été mise en doute. C'est peut-être là la rançon inévitable, selon certains, du leadership. Mais je ne peux pas laisser passer cette occasion sans déclarer de nouveau de la façon la plus catégorique possible que rien n'est plus important pour moi que d'honorer et de protéger les femmes et les hommes avec qui j'ai travaillé. Tout examen de mon travail et de mon dossier en tant que gestionnaire établirait clairement que c'est là ma première priorité, s'étendant même jusqu'à la dernière série de décisions compliquée que j'ai été amené à défendre et pour laquelle j'ai décidé de démissionner.
Mon engagement a toujours été envers mes collègues. Pendant les 36 années qu'a duré ma carrière, j'ai toujours obéi à un engagement primordial, qui demeure aussi vrai aujourd'hui qu'il l'était le jour où j'ai pour la première fois endossé mon uniforme: vivre dans le respect de mes valeurs, faire preuve d'équité et de jugement, et m'acquitter de mon mieux de mes responsabilités en tant que membre de la Gendarmerie royale du Canada, pour les Canadiens et pour le Canada.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
De nombreuses choses terribles et blessantes ont été dites à mon sujet dans cette salle protégée, puis publiées dans les journaux et répandues partout dans la presse. Je remercie le comité de l'occasion qui m'est ici donné de raconter ma version des faits. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de le faire.
Au cours des 22 premières années de ma carrière, j'ai occupé, comme fonctionnaire au sein de la GRC, des postes de niveau de responsabilité croissant dans le domaine des ressources humaines. J'ai passé 12 années à la direction des politiques en matière de ressources humaines au Secrétariat du Conseil du Trésor, où j'étais responsable de la planification des ressources humaines, de la planification opérationnelle, de différents services, et ai encadré d'importantes initiatives, notamment les comités interministériels pour le renouvellement de la communauté du personnel, de la communauté scientifique et de la main-d'oeuvre en TI.
Si je passe en revue les 34 années qui ont précédé mon entrée à la GRC, d'après mon souvenir, je n'ai jamais reçu la moindre plainte, le moindre grief de la part d'un employé, et je n'ai certainement jamais fait l'objet de mesures disciplinaires de la part de mes supérieurs. J'ai cependant reçu des prix, des lettres de recommandation et même le Prix du Chef de la fonction publique. En effet, ma réputation était celle d'une personne qui réussissait, surtout sur le plan de l'établissement de relations avec les cadres supérieurs, les ministères, les agents de négociation et les associations.
J'ai été nommé dirigeant principal des ressources humaines en octobre 2000, suite à un concours. Il semble qu'il y ait un malentendu quant à mon rôle à la GRC. Le directeur du Centre national de décision en matière de rémunération, ou , Dominic Crupi, ne relevait pas directement de moi; il relevait du directeur général des programmes de ressources humaines, un surintendant en chef, qui relevait à son tour de moi. En fait, relevaient de moi cinq directeurs généraux, avec environ 300 employés sous ma direction et encore 1 000 à l'échelle de la GRC dans son ensemble.
Lorsque je suis arrivé à la GRC en 2000, les défis sur le plan des ressources humaines pour une organisation de 24 000 membres et employés répartis partout au Canada étaient énormes. Très franchement, mon travail était décrit comme étant le plus difficile à la GRC. J'avais été recruté suite à la recommandation de l'ancien commissaire qu'un plus grand nombre de civils soient nommés à des postes de cadres supérieurs au sein de la GRC. Il m'apparaît cependant très clairement que, pour quelque raison, il demeure au sein de la GRC une certaine faction qui continue de croire que des fonctionnaires ne devraient pas occuper de postes supérieurs.
Nous ne disposons pas ici de suffisamment de temps pour que je traite de tous les aspects du travail qui fonctionnaient bien, mais je vais vous en entretenir de certains.
Nous avons établi des programmes de premier ordre en matière de planification de la relève, de recrutement de cadres supérieurs, de mentorat et de perfectionnement des cadres et gestionnaires. Un système de griefs surchargé, qui comptait des centaines de griefs qui attendaient depuis plus de deux ans, a été remanié et simplifié. Le Dépôt de la GRC a été mis à niveau et le nombre de candidats porté à 1 200. Nous sommes également fiers d'avoir produit la première troupe inuite pour le Nunavut.
La Partie II du Code canadien du travail a été mise en oeuvre. La diversité au sein de la gestion a dépassé les normes gouvernementales. Nous avons modernisé un système de classification désuet. Une nouvelle stratégie d'apprentissage exhaustive a été élaborée. Des questions de rémunération ont été négociées avec le Conseil du Trésor. Nous avons, avec les représentants des divisions, révisé le régime de relations patronales-syndicales, avec une nouvelle constitution et des règlements, et avons cédé le protocole au commissaire.
Nous avons amélioré les systèmes d'information sur les ressources humaines et organisé d'importants ateliers sur les enquêtes internes. Nous avons amélioré le système de promotion. Nous avons réglé de nombreux dossiers pour nos membres dans le Nord. Un vaste projet visant à combiner deux catégories d'employés civils en vue d'économiser entre 4 et 5 millions de dollars a été entrepris. Nous avons réglé des questions de ressources humaines relativement aux sommets, aux rencontres du G8 et à d'autres événements importants, et avons fait des recherches en vue de l'établissement d'une force de réserve pour faire face aux demandes inhabituelles.
Si je vous ai dressé cette liste, c'est, premièrement, que je suis fier des résultats que nous avons obtenus grâce aux longues et difficiles heures de travail et à la collaboration des employés en ressources humaines, des représentants de division et des gestionnaires.
Deuxièmement, je vous en fais part car, que je sache, aucun des autres programmes, politiques ou projets relevant de ma responsabilité n'a connu les difficultés financières ou en matière d'emploi qui ont marqué le volet des pensions. Que je sache, il n'y a jamais eu de corruption dans les secteurs dont j'avais la responsabilité et je réfute toute allégation voulant que j'aie moi-même été corrompu.
L'initiative en matière de pensions n'est qu'un dossier parmi des centaines que j'avais dans mon assiette. Je suis devenu président du comité consultatif des pensions en mars 2001, alors qu'était déjà en place l'initiative d'impartition pour les pensions. Le comité était composé de sous-commissaires, de deux représentants de division, de représentants externes, d'un membre à la retraite, de représentants du Solliciteur général du Canada, de membres du service de contentieux et de membres du bureau des institutions financières. Ce comité était appuyé par le directeur du et par un personnel de soutien.
Pour ce qui est de l'externalisation, je n'ai pas participé à la sélection ou à l'encadrement des sous-traitants. J'aimerais cependant expliquer les mesures que j'ai prises lorsque des signaux d'alerte sont apparus.
Lorsque j'ai été abordé au début de l'année 2002, je pense, par des représentants supérieurs des finances et le directeur général, ils m'ont avisé d'irrégularités et d'infractions aux règles en matière de passation de contrats commises par le directeur du , Dominic Crépi. C'est ainsi que je leur ai demandé d'annuler son pouvoir de passation de contrats.
En juin 2002, l'approvisionnement et le personnel m'ont soumis verbalement des questions relatives aux dépenses contractuelles, aux coûts et aux frais entourant le projet des pensions. C'est ainsi que j'ai lancé un examen des services votés et des dépenses en matière de ressources humaines. Il s'agit là de l'examen qu'a effectué Mme Denise Revint et dont elle a fait rapport en 2003.
Une unité de comptabilité concernant le régime de retraite, approuvée par le comité consultatif des pensions, a été créée en juillet 2002 et chargée de préparer des états financiers en vue de suivre, d'encadrer et de surveiller les activités financières et d'en faire rapport. Le comité a par ailleurs approuvé la création d'un sous-comité des finances du comité consultatif des pensions, celui-ci chargé d'examiner les états financiers et de surveiller le rendement des investissements et les coûts administratifs.
En avril 2003, le comité consultatif a reçu des représentants du Bureau du vérificateur général, qui ont passé en revue les états financiers du régime et déclaré que les transactions correspondant au régime et ayant été portées à leur attention dans le cadre de leur vérification avaient été jugées conformes à la Loi et au Règlement sur la pension de retraite de la Gendarmerie royale du Canada.
C'est en juin 2003 qu'a été lancée la vérification interne de la GRC, et dont les résultats ne m'ont été livrés que fin novembre.
J'aimerais discuter des pratiques de recrutement et du népotisme. J'ai été contacté en avril 2002, je pense, par le directeur de la politique en matière de dotation au sujet du fait que le directeur du Centre national de décision en matière de rémunération ne suivait pas les règles en matière de dotation. Il aurait apparemment déclaré que je lui avais dit qu'il pouvait embaucher des employés occasionnels. Oui, il était autorisé à embaucher des employés occasionnels, mais non pas à contourner les règles et règlements de la GRC en matière de dotation. Je me suis entretenu personnellement avec le directeur du et lui ai dit qu'il lui fallait passer par la dotation et le processus de dotation. Environ six mois plus tard, je lui ai demandé s'il était passé par la dotation, et il a répondu que, oui, il avait suivi les règles en matière de dotation.
Début 2003 —, en avril, je pense —, je me suis entretenu avec son superviseur, le directeur général, car il m'avait de nouveau été rapporté verbalement qu'il y avait des problèmes en matière de dotation au . Je lui ai demandé de faire enquête. Il m'a dit qu'il y avait des problèmes du fait du recrutement d'amis et de parents. Je lui ai demandé de me dire quels employés n'avaient pas été recrutés conformément aux règles et lui ai dit qu'aucun d'entre eux ne devait voir son mandat prolongé ou renouvelé. Je me suis de nouveau adressé au directeur du et lui ai demandé des comptes, vu qu'il disait avoir suivi les règles de la GRC. Je n'ai pas pris d'autres mesures étant donné qu'on m'avait annoncé qu'une vérification interne allait être lancée.
Il a été dit que ma fille a compté parmi les personnes embauchées pour travailler dans le secteur des pensions. Je pense qu'il est important que j'établisse clairement que ma fille n'a pas travaillé dans le secteur des pensions, ni dans un quelconque autre secteur relevant de moi. Je souligne avec insistance que je n'ai pas demandé ni ordonné le recrutement de ma fille, pas plus que je n'ai exercé d'influence en ce sens ni participé à son embauche. Quiconque prétend le contraire ne dit tout simplement pas la vérité.
Il y a eu et il y a de nombreuses générations de policiers et de civils qui ont maintenu une tradition de travail à la GRC. Il y a par ailleurs de nombreux conjoints et enfants de fonctionnaires qui travaillent au gouvernement, tous embauchés en suivant la procédure établie.
J'ai jusqu'ici vécu quatre examens par le vérificateur général, une vérification interne de la GRC, une enquête interne, une enquête d'une année par le Service de police d'Ottawa, enquête qui a été menée par des enquêteurs professionnels et méticuleux, ainsi qu'une enquête par un vérificateur judiciaire indépendant. Il en est ressorti que toutes les sommes d'argent avaient été comptabilisées et que les problèmes, bien que sérieux, étaient de nature administrative plutôt que criminelle. Je n'ai lu dans aucun de ces rapports que j'étais corrompu ou responsable de pratiques frauduleuses.
Le comité ici réuni est un comité qui s'intéresse à la reddition de comptes. Lorsque j'ai lu l'ébauche de rapport de vérification de la GRC en octobre 2003, j'avais été choqué par le sérieux des faits révélés. Bien que n'en étant pas directement responsable, j'en ai discuté avec le commissaire et, en dépit de toutes les autres réussites, ces choses sont arrivées alors que j'étais aux commandes, et c'est pourquoi j'en ai assumé la responsabilité et ai démissionné. Non satisfaits de mon départ, voici que trois ans et demi après mon départ à la retraite, certains témoins ont ici devant le comité choisi de s'adonner à de la diffamation vindicative pour s'en prendre à moi.
Je me ferai un plaisir de répondre aux questions que vous voudrez me poser.
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J'aimerais tout d'abord remercier le comité de m'avoir donné l'occasion de prendre ici la parole devant lui aujourd'hui.
Lorsque j'ai été recruté par la GRC, on m'a donné comme mandat d'élaborer pour les membres et les membres retraités de la force un régime imparti d'administration des pensions, avec application Web. Travaux publics avait avisé la GRC que le système existant était obsolète et de plus en plus difficile à maintenir et qu'il fallait donc en changer. Conformément à ce mandat, nous avons livré un régime et une administration ultramodernes pour la GRC, et le taux de satisfaction des retraités est de plus de 90 p. 100.
Cela a été fait de façon transparente et conformément aux conseils et sous la direction du Secrétariat du Conseil du Trésor, des cadres supérieurs de la GRC et des comités consultatifs et des opérations. Tous les breffages, présentations, rapports d'étape et exposés de faits ont été livrés aux cadres supérieurs de la GRC, au Conseil du Trésor, aux représentants de division, aux comités consultatifs, au personnel du Solliciteur général et aux représentants du ministère de la Justice, et ce de façon régulière.
Les présentations au Conseil du Trésor étaient examinées en profondeur, ligne par ligne, par les experts de la GRC et du Secrétariat du Conseil du Trésor, les besoins de crédits budgétaires étant détaillés quant aux dépenses qui devaient être consenties, et qui l'étaient bel et bien. Les modifications et ajouts se faisaient à la demande du Conseil du Trésor et des cadres supérieurs de la GRC.
Il importe de souligner que lorsque j'ai été nommé directeur, la responsabilité quant aux budgets, au codage financier, aux autorisations de dépenser et à l'administration pour le groupe était du ressort du surintendant en chef Macaulay. Il n'y avait plus sous mes ordres de personnel pouvant faire cela. Pendant cette période, on ne nous autorisait aucun accès direct aux dossiers ou rapports financiers. Cette situation n'a changé qu'en 2003, avec la création d'une unité de comptabilité concernant le régime de pension, à laquelle a été accordé le plein accès au système financier. Ni M. Macaulay ni aucun membre de son personnel ne m'a jamais demandé ni ordonné d'expliquer une mesure ou un processus, et on ne m'a jamais non plus indiqué que nous faisions mal les choses. On ne m'a fourni en la matière aucune information ni formation.
J'ai pleinement collaboré aux enquêtes policières, aux enquêtes sur lesquelles allaient déboucher les allégations. Mon intention ici aujourd'hui est de faire de mon mieux pour vous aider dans le cadre de votre enquête. Je suis heureux de l'occasion qui m'est ici donnée d'expliquer le rôle que j'ai joué dans l'exécution et la mise en oeuvre du système.
Merci.
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Monsieur le président, j'ai devant moi deux documents que j'ai déjà déposés la dernière fois que j'ai comparu, c'est-à-dire, me semble-t-il, plus tôt ce mois-ci.
L'un d'entre eux est un document daté du 5 juin 2003, signé par moi, et adressé à la commandante de la Division A. C'était donc sept jours après mon deuxième entretien avec M. Zaccardelli, et c'est une question très complexe. Je peux comprendre qu'il n'ait pas tout saisi la première fois, mais les choses ont été clairement expliquées la deuxième fois.
Le cinquième paragraphe de cette note de service, que j'ai remise à la commandante, dit ceci:
Le commissaire m'a demandé de vous contacter pour faire enquête en la matière.
Dans le premier paragraphe, je donne l'explication suivante:
J'ai rencontré le commissaire le 28 mai 2003. Nous avons discuté des plaintes que j'ai reçues concernant de nombreux cadres supérieurs de la Direction des RH. Beaucoup de ces plaintes ont trait à des incidents de harcèlement, de népotisme, d'abus de pouvoir et de détournement de fonds.
Il a par ailleurs séparé la chose en deux. Il m'a dit d'aller voir Gessie — c'est-à-dire Gessie Clément, qui était commandante de la Division A — et de faire lancer une enquête criminelle. C'est ce que j'ai fait par le biais de cette note de service.
Un mois moins trois jours plus tard, après avoir discuté avec les agents qui menaient l'enquête, cela m'a frappé qu'il ne m'ait pas encore rappelé, car le même jour, le 28 mai, il avait dit: « Pour ce qui est des autres questions, je vous reviendrai d'ici une semaine », car il s'agissait de questions internes, notamment népotisme, abus de pouvoir, ainsi que les allégations de harcèlement visant M. Ewanovich.
Le 25 juin 2003, à 22 h 20, après avoir discuté plusieurs heures auparavant avec l'enquêteur, j'ai écrit un autre courriel à M. Zaccardelli, disant ceci:
Le 28 mai 2003, vous m'avez également dit que vous me contacteriez au sujet de votre décision concernant les autres allégations (abus de pouvoir et harcèlement). J'ai été en déplacement professionnel durant une grande partie de la période qui a suivi notre rencontre, et je crois savoir que cela a également été votre cas. Je prendrai mon congé annuel sous peu, et j'aimerais savoir ce que vous avez l'intention de faire. Cela me permettra de fournir d'autres détails aux parties intéressées.
Plus haut dans le courriel, je mentionne qu'à la suite de notre réunion du 28 mai, il m'avait donné pour instructions de porter la question de l'impartition relativement au régime de pension à l'attention de la commandante de la Division A, et je poursuis en disant que je lui ai adressé une note de service à cet effet le 5 juin 2003 et que j'ai eu des entretiens subséquents avec l'agent de la Police criminelle et l'inspecteur Burnside, qui menait l'enquête.
Il m'a téléphoné le lendemain matin, le 26 juin, et m'a dit: « Oh, oui, ces autres allégations, je vais les communiquer à notre agent chargé de l'éthique et au commissaire adjoint, John Spice ». J'ai alors dit: « C'est formidable, car il ira au fond des choses ». Il ne m'a à aucun moment dit que je n'aurais pas dû m'adresser au commandant de la Division A. En fait, j'ai déposé un document officiel, j'ai déposé un autre document officiel directement auprès de lui; je lui ai parlé au téléphone. Il n'a jamais dit: « Je ne vous ai jamais dit de faire cela ».
J'ai un autre rapport qui a lui aussi été déposé le 5 janvier 2004, une fois l'enquête interrompue. Il couvre cela également. Il peut être examiné. C'était le 5 janvier 2004.
Et s'il a les notes qu'il dit avoir, j'aimerais bien les voir, car j'ai les miennes avec moi et elles ont déjà été déposées. Je peux les déposer de nouveau, si vous voulez.
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Merci beaucoup, monsieur le président et merci à vous tous d'être venus aujourd'hui. Nous apprécions votre présence.
J'aimerais commencer, monsieur le président, par signaler qu'à la fin de notre réunion nous allons délibérer de ma motion demandant que le comité recommande au ministre la tenue d'une enquête publique en règle car la version abrégée, le coup d'oeil rapide, ne va pas suffire.
Je commence par cette remarque pour indiquer que l'une des raisons — et vous entendrez toute mon argumentation plus tard — est de donner à chacun une possibilité équitable de s'expliquer. Nous ne sommes pas un tribunal et nous commençons maintenant à entrer dans un tel niveau de détails, lors de cette réunion et des réunions ultérieures que nous tiendrons jusqu'à ce que ce qu'une enquête publique en règle soit ouverte... mais ici n'est pas le lieu pour cela. Je pense que nous avons tous les éléments de preuve, d'après ce que nous avons entendu jusqu'à présent, pour justifier une enquête publique. J'espère donc que les membres garderont cela à l'esprit lorsque nous traiterons de la motion à la fin de cette séance.
Ma première question visera à faire ressortir que nous sommes aux prises avec deux grandes interrogations, et nous ne cessons de passer de l'une à l'autre. Il doit être difficile pour ceux qui nous regardent de s'y retrouver, car la première interrogation est de savoir ce qui s'est produit, s'il y a eu des méfaits, sous quelle forme exacte, qui s'est comporté de manière peut-être inappropriée et inacceptable. La deuxième interrogation est l'existence d'une tentative de camouflage, d'étouffer l'affaire. Ce sont deux questions très différentes. J'ai donc des questions relativement à la première interrogation, puis des questions concernant la deuxième.
Au cours de ce tour, j'aimerais traiter de l'existence d'un éventuel camouflage et l'une des questions qui me vient à l'esprit s'adresse à M. Zaccardelli.
Je dénombre au moins quatre personnes — et il y en a peut-être plus, monsieur — qui considèrent comme une coïncidence étrange et louche qu'elles aient été réaffectées et déchargées de l'enquête.
Les quatre personnes que je peux nommer sont Denise Revine, dont le poste a été structurellement supprimé, le surintendant principal Fraser Macaulay, qui a été muté au ministère de la Défense nationale, le commissaire adjoint David Gork, qui a été détaché à INTERPOL en France, et le sergent-chef Mike Frizzell, qui a été retiré de l'enquête — et d'ailleurs son retrait fait partie de nos discussions ici...
Monsieur Zaccardelli, s'agit-il là de coïncidences? Est-ce une simple coïncidence? L'apparence n'est pas bonne. J'aimerais connaître votre pensée à ce sujet.
L'autre chose est que votre ex-sous-commissaire, Barbara George, a déclaré ici même, au sujet de la mutation du surintendant principal Macaulay : « Le commissaire a estimé à ce moment-là » — il s'agit donc de vous, monsieur — « que le surintendant principal Macaulay tirerait profit d'un détachement. On lui a en fait donné un court détachement chez les militaires ».
Vous savez que je vais poser la question à M. Macaulay. Je vais donc vous demander de nous en parler de façon générale. Est-ce une coïncidence? Est-ce là ce qui s'est passé et est-ce là ce que vous aimeriez nous faire croire? Deuxièmement, j'aimerais des précisions concernant le cas du surintendant principal Macaulay.
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Monsieur le président, je vais tenter de répondre aussi rapidement que je peux, mais ce ne sont pas là des sujets faciles.
Vous m'avez cité quatre noms. Je peux vous dire d'emblée que je connais Mme Denise Revine, mais je n'avais rien à voir avec elle. Je n'ai jamais eu d'interaction avec elle. Je n'ai jamais été mêlé à aucune discussion sur ce qui s'est passé avec la restructuration. Je n'ai donné aucune instruction d'aucune sorte. J'ai appris seulement récemment, dans ce comité, qu'elle travaille à domicile.
Pour ce qui est de M. Frizzell, je ne le reconnaîtrais pas s'il entrait dans cette salle. Ce n'est pas lui manquer de respect, je ne le connais tout simplement pas. Mais vous avez entendu le témoignage donné ici même par le commissaire adjoint Dave Gork, à savoir que l'inspecteur Roy, du Service de police d'Ottawa, l'a retiré de cette enquête pour une raison tout à fait légitime. Encore une fois je n'ai jamais été consulté à ce sujet. Je n'avais rien à voir avec cela.
Parlons maintenant du cas du surintendant principal Fraser Macaulay. Après avoir discuté de la question avec M. Lewis, j'ai décidé de ma ligne de conduite, sur la base des renseignements que je possédais, et commandé un audit. Peu après l'ouverture de la vérification, Barbara George est venue me voir et m'a dit « Le surintendant principal Fraser Macaulay semble avoir des problèmes par rapport à ce qui se passe concernant le fonds de pension. Vous devriez lui parler ». J'ai dit « Très bien, faites-le entrer ».
Elle a fait entrer Fraser Macaulay dans mon bureau. Nous étions tous les trois. Voici, monsieur Murphy, quelles ont été mes paroles exactes.
J'ai dit « Fraser, j'apprends que vous avez quelques préoccupations au sujet de ce qui s'est passé avec le fonds de pension ». Il a dit « Oui, monsieur le commissaire, j'ai beaucoup de réserves concernant la façon dont il a été géré et ce qui se passe ». J'ai dit « Fraser, depuis combien de temps êtes-vous au courant de cela? » Il m'a dit: « J'ai connaissance de ces problèmes depuis presque un an et demi ». J'ai dit « Fraser, à qui avez-vous parlé de cette affaire? » Il a répondu: « Monsieur le commissaire, je n'en ai parlé à personne ». J'ai dit « Fraser, pourquoi n'avez-vous rien dit à personne? » Il a répondu: « Parce que Jim Ewanovich est mon patron et je crains que si j'en parle à qui que ce soit, ma carrière en souffrira ». J'ai été clairement très déçu et peiné par ses propos. J'ai dit: « Fraser, j'aimerais que vous reveniez me voir dans un petit moment et me fassiez parvenir une note expliquant vos préoccupations ». Il est sorti du bureau.
J'avais Barb George dans mon bureau. J'ai dit à Barb George: « Barb, Fraser a commis une grave erreur de jugement dans cette affaire. C'est un bon jeune sujet. Je le connais depuis son arrivée chez nous. Je crois en lui. Je veux qu'il surmonte cela et puisse avancer. Je vous demande de le sortir de l'environnement dans lequel il se trouve et que vous lui trouviez un bon poste. Trouvez-lui un bon poste. C'est un homme que je veux sauver, car je crois en lui ».
Elle est partie et est revenue me voir quelques jours plus tard. Quelques jours plus tard elle est venue me voir et m'a dit « Commissaire, j'ai une recommandation sur ce que nous pourrions faire de Fraser Macaulay ». J'ai dit « Quoi donc? » Elle a répondu « Le MDN nous a demandé de lui détacher quelqu'un. C'est un très bon poste. C'est un travail important. Le MDN y tient. Fraser a les connaissances voulues pour faire ce travail ». J'ai dit « Excellent, je veux qu'il y aille car je veux qu'il tire des leçons de cette expérience ».
Avant son détachement, j'ai eu Fraser dans mon bureau et lui ai dit: « Fraser, je sais que vous n'êtes pas ravi de la situation, mais je crois en vous. Vous êtes un bon officier. Je tiens à ce que vous surmontiez cette erreur. Allez au MDN, montrez-leur de quel bois vous êtes fait et revenez-nous et vous aurez un très bon poste ».
Je sais que d'aucuns ont parlé de mutation punitive. Il n'y a pas de mutation punitive à la GRC.
Lorsqu'il est revenu...
Une voix: Oh, oh!
M. Giuliano Zaccardelli: Je suis heureux de voir que nous avons un auditoire animé, mais...
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Eh bien, je peux vous dire que je ne savais rien de toute cette affaire jusqu'au 28 mai, date à laquelle j'ai reçu un appel de Jim Ewanovich, après que Ron Lewis soit allé le voir dans son bureau avec le commissaire adjoint Spice. J'étais dans l'Île-du-Prince-Édouard et j'ai donc reçu ce coup de fil de M. Ewanovich. Il était tout fâché que je l'aie « dénoncé » à Ron Lewis au sujet de l'engagement de sa fille. Après cette conversation téléphonique de cinq minutes, où je lui ai dit que je n'avais pas parlé à Ron et que je ne savais même pas de quoi il était question, j'ai rencontré Ron à une réunion à Niagara Falls concernant le programme de réserve, dont il a été question précédemment.
Ensuite, entre le 3 et le 6 juin, j'ai rencontre Denise Revine, qui a commencé à me raconter ce qui se passait, sur la base de l'examen des dépenses courantes. À ce stade, j'ai parlé avec le commissaire adjoint Spice, qui est notre conseiller en éthique. M. Spice avait reçu une plainte de Suzanne Perron, qui a été mentionnée ici plus tôt, au sujet d'une menace proférée contre elle par M. Crupi. J'ai pris langue avec elle. Elle était très fâchée. Elle est fonctionnaire à la Gendarmerie royale du Canada depuis 28 ans et elle a estimé avoir été menacée de renvoi. Je lui ai parlé pendant quelques minutes, puis je suis allé voir M. Spice. Je lui ai indiqué que Denise avait commencé à mettre à jour quantité de choses dans le secteur du CNDR, N2020, et lui ai demandé de me donner un peu de temps et que nous allions continuer à creuser pour mettre à jour ce que nous pourrions.
Suite à cette rencontre, il y a eu une réunion de la haute direction, soit les cadres supérieurs de la Gendarmerie. À cette occasion, John a répété ce que je lui avais dit à la sous-commissaire Barb George et au commissaire adjoint Vern White. La raison pour laquelle cela est venu sur le tapis est qu'elle... Elle est donc venue me voir et m'a dit qu'un petit bavard de la Division A lui a dit qu'une plainte ou quelque chose du genre avait été déposé à la Division A. À mon insu, M. Lewis avait déposé une plainte à la Division A.
Le 17 juin, j'ai rencontré le commissaire Zaccardelli — à la demande de Barb George, non à la mienne. Je continuais toujours à creuser. Je lui ai remis trois ou quatre pages de documents, ce que je vous ai remis lors de la précédente séance. À cette réunion, et par la suite... C'est la raison pour laquelle j'ai été muté. Il n'y avait absolument aucune autre raison. La sous-commissaire George m'a bien précisé que c'était une décision du commissaire Zaccardelli. Elle m'a dit d'abord que c'était pour une question de rendement relativement au SIGRH, et j'ai des notes successives au cours des trois ou quatre mois suivants dans lesquelles la raison donnée ne cesse de changer.
En fin de compte, c'est là un message très clair signifiant aux employés de ne pas se faire remarquer. Avons-nous parlé de la raison pour laquelle d'autres ne se manifestent pas? Oui, nous l'avons fait. Et nous lui avons dit très clairement que nul n'était satisfait et que personne ne pensait que quelque chose allait être fait.
Je suis de retour dans l'organisation. Si je craignais tellement pour ma carrière, pourquoi serais-je là aujourd'hui? Pourquoi aurais-je fait ce que j'ai fait au cours des trois dernières années et demie? Pourquoi aurais-je persisté, main dans la main avec Denise Revine, en tenant l'engagement que je lui ai donné lorsqu'elle a découvert ce qui se passait dans mon organisation?
J'ai entendu cela bien des fois. J'ai entendu cela de nombreuses fois de la bouche de M. Zaccardelli. Il nous a laissé tomber. Il est arrivé ici... Et il parle de valeurs et il y croit — la plupart du temps. C'est un leader qui a grimpé jusqu'au sommet de cette organisation. Il a commis une erreur, et nous retombons maintenant dans les mêmes faux-semblants. Nous avons les notes. Nous avons les papiers. Nous savons ce qui se passe ici.
On m'a muté parce que je me suis rebiffé. Un point c'est tout.
La déclaration liminaire que M. Zaccardelli a faite tout à l'heure n'est pas tout à fait exacte, à mon avis. J'ai été personnellement impliqué dans le renvoi de M. Ewanovich et de M. Crupi, et voici comment les choses se sont passées.
Après avoir annulé la première enquête, l'enquête criminelle dont il a été question, M. Zaccardelli m'a dit le 26 novembre que si le rapport de vérification faisait état d'infractions pénales ou administratives, il mettrait en place le forum approprié, soit l'ouverture d'une enquête interne ou d'une enquête criminelle. Lorsque la vérification a été terminée en octobre 2003, la direction n'a pris aucune mesure documentée. De ce fait, il a prétendu avoir ouvert immédiatement une enquête interne. Je peux vous dire qu'il n'y a aucun document à cet égard. J'allais présenter une autre plainte officielle parce que j'avais connaissance des allégations, mais mon problème était qu'en vertu de la Loi sur la GRC, la seule personne à laquelle je pouvais m'adresser était la commissaire adjointe Gessie Clément, chef de la Division A. Or, elle était maintenant impliquée par la vérification. Elle a été ultérieurement démise de ses fonctions, et je n'avais donc aucune avenue officielle. J'ai rencontré celle qui est aujourd'hui la sous-commissaire George et lui ai demandé ce qui allait se passer. Elle m'a dit que rien n'allait se passer. J'ai demandé pourquoi, et elle m'a dit avoir été en contact avec le sous-commissaire Gauvin, son contrôleur civil, et qui lui a dit que quelques centaines de milliers de dollars avaient été dépensés à mauvais escient, qu'on allait donner une réprimande au responsable et que ce serait tout.
Je représente des agents supérieurs. Je suis leur porte-parole. J'ai dit « Transmettez ce message au commissaire ». J'ai vu aussi au même moment un autre sous-commissaire et ai transmis par son intermédiaire le message que s'il n'y avait pas de sanction disciplinaire, s'il n'y avait pas d'enquête, je ferais une dénonciation publique au nom des membres que je représentais.
Elle m'a convoqué de nouveau à son bureau début novembre et dit que Crupi et Ewanovich étaient partis. Elle a décrit comment cela s'était passé.
Je suis retourné voir Barb George le 23 novembre et lui ai demandé où en était l'enquête. Elle m'a dit « Il n'y aura pas d'enquête ». J'ai dit « Transmettez ceci au commissaire: S'il n'y a pas d'enquête, je saisis les journaux ». Elle m'a rappelé dans son bureau le 24 novembre. Elle m'a dit: « J'ai discuté toute la soirée avec mon mari, Tom », qui était aussi un membre et venait de prendre sa retraite du SCRS. Elle m'a dit « S'il n'autorise pas l'ouverture d'une enquête, parce que c'est la seule façon d'agir aux termes de la loi, je vais démissionner ». Elle m'a dit « C'est bon, je l'ai rencontré hier soir, présentez vos rapports ».
J'ai présenté mon rapport le 5 janvier 2004. Rien ne s'est passé. Le 16 février 2004, mon rapport, que j'avais confié au niveau le plus élevé de la GRC, a fait l'objet d'une fuite. Il a été photocopié et circulait un peu partout. Je me suis alors adressé au ministre — Anne McLellan à l'époque — je me suis adressé au BVG, je me suis adressé au président du Conseil du Trésor. Le samedi, finalement, j'ai obtenu une réaction, l'affaire est remontée jusqu'à notre sous-commissaire et, cinq jours plus tard, en mars, la police d'Ottawa a été appelée.
À aucun moment une enquête interne n'a-t-elle été ordonnée. À aucun moment une enquête criminelle n'a-t-elle été ordonnée, contrairement à ce que M. Zaccardelli a prétendu ici. Et lorsque l'enquête interne a finalement eu lieu, l'année dont nous disposions pour inculper des membres de la GRC était expirée, et cela était 41 mois après ma première plainte demandant une enquête criminelle.
Si cela est une action immédiate, le mot « immédiat » prend un sens entièrement nouveau — 41 mois plus tard. Voilà les événements tels qu'ils sont établis par les documents.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'apprécie que vous mettiez cela à l'ordre du jour.
J'ai déjà formulé certaines remarques concernant nos délibérations ici. Je pense que ce qui s'est passé depuis confirme encore — et d'ici la fin de cette réunion cela devrait être d'une clarté cristalline pour tous ceux qui nous regardent — que nous n'avons pas les moyens, la structure, la capacité de mener le genre d'enquête qui s'impose. Mais je veux dire aussi que, de l'avis du NPD, la personne chargée à contrat par le gouvernement pour entreprendre un semblant d'enquête ne suffira pas non plus à la tâche. Je pense qu'il nous faut une enquête publique en bonne et due forme sous le régime de la Loi sur les enquêtes, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, cette personne n'a pas de pouvoir légal, pas de pouvoir légal, pas de pouvoir d'enquête qui soit fondé sur l'autorité du Parlement donnant pouvoir à quelqu'un de faire quelque chose. C'est pour cela que nous avons la Loi sur les enquêtes. Cela signifie, monsieur le président, que si l'investigation n'a pas lieu sous le régime de cette loi, les témoins ne sont pas nécessairement assermentés et qu'il n'existera pas le pouvoir de citer des personnes à comparaître. Toute personne qui n'est pas fonctionnaire pourra passer outre. La Loi sur les enquêtes autorise des assignations ayant préséance sur la Loi sur la protection des renseignements personnels et d'autres moyens de cacher des renseignements qu'il faut mettre en évidence. Une enquête publique permet de percer ce voile.
Elle est beaucoup plus indépendante. En tout cas, un juge à la retraite aurait une plus grande légitimité à nos yeux, aux yeux de l'opposition. Bien que je ne connaisse pas la personne concernée, elle a été nommée par le gouvernement et dispose d'une expérience limitée. Je ne vais pas m'attarder sur cet aspect, en dépit du caractère contestable de ce choix. Ce n'est pas le meilleur choix du monde mais c'est le mécanisme retenu qui est déficient.
Je veux souligner de nouveau qu'il faut une meilleure protection des témoins. Nous voyons nos témoins aujourd'hui se battre pour pouvoir s'exprimer lorsque quelqu'un les incrimine et ils tiennent absolument à pouvoir réfuter. Nous n'avons pas de mécanisme pour cela. Nous ne sommes pas un tribunal. Il faut le pouvoir judiciaire pour cela.
La dernière chose que je mentionnerai, c'est que nous n'avons aucune garantie que tous les documents présentés au cours de notre examen seront conservés comme faisant partie du dossier permanent de l'enquête. Cela n'est garanti que par la Loi sur les enquêtes.
Donc, pour des raisons de bon sens et de bonnes raisons juridiques, monsieur le président, j'espère que la majorité de ce comité à tout le moins... encore que j'aimerais que le gouvernement se range de notre côté et reconnaisse qu'il nous faut faire savoir au ministre — et c'est de cela qu'il s'agit — que l'enquête qu'il a mise sur pied est loin de suffire et qu'il faut une enquête publique en règle. C'est ce que le comité demande au ministre d'entreprendre.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Zaccardelli, j’aimerais revenir à la question de l’ouverture d’une enquête criminelle pour déterminer si, oui ou non, une telle enquête a été ordonnée. Permettez-moi d’exposer quelques faits, après quoi j’aurai quelques observations à formuler.
À l’examen, il s’avère que la vérificatrice générale a dit ceci dans son rapport:
La GRC a ouvert une enquête criminelle le 23 juin 2003, que le commissaire a annulée deux jours plus tard pour confier aux vérificateurs internes la mission de clarifier les questions et de l’aider à déterminer s’il y avait lieu de demander une enquête externe.
Ensuite, l’actuelle commissaire intérimaire a déclaré ici sous serment:
D’après ce que je sais de la première enquête criminelle, c’est quelqu’un d’autre que le commissaire qui l’a ordonnée. Après avoir examiné le dossier, il a décidé de la transformer en vérification interne pour les raisons qu’il a jugé opportunes.
Enfin, j’ai ici une citation de M. Lewis parlant de vous, monsieur:
À l’époque, il m’a dit d’aller voir le commandant de la Division A pour entamer une enquête; j’ai les documents voulus, que je vais déposer. À ce moment-là, c’était la commissaire adjointe Ghyslaine Clément, car elle était responsable des opérations criminelles dans la région d’Ottawa.
Si j’ai bien compris – je vous prie de me corriger si ce n’est pas le cas –, vous affirmez, monsieur Lewis, que vous êtes allé voir M. Zaccardelli. Au cours de votre conversation, il vous a dit d’aller de l’avant et d’agir, sous son autorité, pour faire ouvrir cette enquête en prenant contact avec quelqu’un d’autre. Quelques jours plus tard, vous l’avez confirmé dans un courriel qui est parvenu à M. Zaccardelli.
Monsieur Zaccardelli, vous dites que vous n’avez pas donné de telles instructions et qu’aussitôt que vous avez vu ce courriel, vous avez immédiatement...
Non? Alors veuillez rétablir les faits tout de suite.
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Merci, monsieur le président.
Je suis encore troublé par la question de savoir si, oui ou non, une enquête criminelle a été ouverte. Cette question met en cause la crédibilité de deux intervenants clés, mais elle m’amène aussi à me demander si quelqu’un a essayé d’étouffer cette affaire.
Si des ordres ont été donnés puis retirés, ce que l’ancien commissaire nie, l’affaire est encore plus grave. Si ce n’est pas le cas, il faut remettre en cause le témoignage de M. Lewis. Le témoignage de l’un ou l’autre est contestable. Il est impossible qu’après une réunion, un simple sergent d’état-major ait ordonné l’ouverture d’une enquête criminelle.
Je voudrais donc poser une question à M. Zaccardelli. Vous avez dit que quelqu’un – vous ne savez pas qui – vous a informé que le sergent d’état-major Lewis avait annoncé aux autorités de la GRC que vous aviez autorisé une enquête criminelle. Étant donné l’expérience que j’ai de la police...
Vous dites non. Eh bien, laissez-moi finir ma question. Vous pourrez répondre ensuite, monsieur.
Étant donné l’expérience que j’ai de la police, je sais que l’insubordination est très mal vue. Si un sergent d’état-major a un entretien au bureau du commissaire et qu’il sorte de là en disant: « Le commissaire veut que telle ou telle chose soit faite » alors que ce n’est pas vrai, il me semble que le commissaire – vous – prendrait des mesures.
Je suis curieux de savoir pourquoi vous ne l’avez pas fait, monsieur Zaccardelli.
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Pour bien comprendre la situation, vous devez vous rendre compte que j’étais allé le voir deux fois auparavant et qu’il n’avait pas donné suite à mes plaintes contre M. Ewanovich.
Une autre enquête – qu’on a appelée ici l’enquête de la Police provinciale de l’Ontario – était en cours dans le même mois. Un commissaire adjoint avait essayé d’informer les employés qui relevaient de lui qu’ils se rendaient coupables d’actes criminels et de conflits d’intérêts, en violation du code de conduite. Le sous-commissaire dont il relevait lui-même...
D’accord. Vous devez comprendre le contexte et les raisons pour lesquelles j’interviens et je mets des choses par écrit.
Lorsqu’il a été relevé de ses fonctions de commissaire adjoint, son patron, M. Gauvin, a envoyé un courriel – que j’ai ici et que je déposerai – le réprimandant pour avoir parlé de cette façon aux membres de son personnel. Il leur avait dit de ne pas commettre d’actes criminels.
En septembre 2001, j’ai transmis des renseignements à M. Zaccardelli, par l’entremise de notre exécutif national. M. Ewanovich était présent à la réunion. Il a décidé de ne rien faire.
J’ai suivi le processus officiel, en passant par la Division A et le commissaire adjoint Dawson Hovey. Je lui ai présenté un rapport officiel, conformément à mes obligations en vertu de la Loi sur la GRC et à mon devoir, à titre de membre de la GRC et d’agent de la paix au terme du Code criminel.
Lorsque j’ai remis le rapport au commissaire adjoint, qui était responsable de la discipline à la direction nationale, il l’a laissé tomber en disant: « Je suis impliqué, moi aussi. » Il a démissionné. La Police provinciale de l’Ontario a mené une enquête après laquelle 19 personnes ont été condamnées au criminel ou ont fait l’objet de sanctions internes. Deux ou trois ont démissionné. Des mesures disciplinaires officieuses ont été imposées aux autres, comme M. Ewanovich et M. Gauvin.
Je suis donc allé le voir une troisième fois. Que pouvais-je faire? J’ai mis cela par écrit. J’ai ici la note de service. Me croyez-vous assez fou pour aller voir le commandant de la Division A et lui dire « M. Zaccardelli m’a envoyé » alors que ce n’était pas vrai?
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Ce qu’il m’a dit à son bureau, c’est: « Allez voir Gessie. Faites ouvrir une enquête criminelle. » Gessie, c’est Gessie Clément, qui commandait la Division A. C’est la seule personne que je suis autorisé à aller voir en vertu de la Loi.
Au sujet des autres questions, il m’a dit: « Je reprendrai contact avec vous dans une semaine. » C’est la raison pour laquelle je l’ai appelé le 25 juin de la même année... Non, je lui ai plutôt envoyé un courriel que j’ai déjà déposé. Dans le premier paragraphe, je lui ai rappelé notre conversation. Nous avons eu une réunion le 28, vous m’avez dit de faire ceci et vous avez ajouté que vous reprendriez contact avec moi d’ici une semaine. Vous ne l’avez pas fait. Veuillez me dire ce qu’il en est. Cela s’est passé 25 jours plus tard.
Il m’a appelé le lendemain matin et m’a dit: « Je vais demander à John Spice de s’occuper de l’enquête sur les questions internes. » Il a ajouté: « Incidemment, j’ai arrêté l’enquête. »
Je ne pouvais pas y croire. Je ne pouvais pas croire qu’il avait arrêté l’enquête. Je lui ai donc dit: « Qu’avez-vous l’intention de faire? ». Il a répondu: « Je vais faire faire une vérification. » Connaissant le processus de vérification, je lui ai dit: « Si vous découvrez des malversations, vous allez devoir soit prendre des mesures internes soit porter des accusations au criminel. » Il a dit: « Justice sera faite. »
Au sujet de la vérification, M. Sweet a posé une question à laquelle il n’a jamais répondu: Quelle était la portée de la vérification? La vérification avait une portée de trois ans. Cela figure dans le rapport de la GRC. Les vérificateurs ont arrêté après un an parce qu’ils disposaient de renseignements suffisants pour produire un rapport qui aurait entraîné une enquête criminelle ou interne. Il n’a jamais agi. J’ai dû revenir à la charge et user, je suppose, de coercition ou de menaces en disant que si rien n’était fait, je parlerai de l’affaire en public parce que je représente ces membres.
Rien n’a été fait. Il ne peut produire aucun document indiquant qu’il a ordonné quoi que ce soit. Pour ma part, j’ai tous les documents, par écrit. Il les a lus. Il m’a parlé. Il ne m’a jamais demandé pourquoi j’avais agi ainsi. Il a eu l’occasion, le 26 juin, de me dire: « Pourquoi avez-vous fait cela? Je ne vous avais pas dit de le faire. » Tout cela figure dans la note. Tout cela figure dans le courriel. Un point, c’est tout.