:
Mesdames et messieurs, je souhaite la bienvenue à tous à cette réunion du Comité permanent des comptes publics.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
Du Bureau du vérificateur général, nous accueillons, bien sûr, la vérificatrice générale, Sheila Fraser, qui est accompagnée par le vérificateur général adjoint, Douglas Timmins, et le directeur principal, Frank Vandenhoven.
Du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous recevons le contrôleur général, Charles-Antoine St-Jean, et le directeur principal, Bill Matthews.
M. Chris Forbes, directeur de la Division de la politique fiscale, représente le ministère des Finances.
Je crois que c'est tout.
Je souhaite sincèrement la bienvenue à tous.
Monsieur Williams, vous avez la parole pour un rappel au Règlement.
J'étais à la Chambre aujourd'hui pendant les affaires courantes, qui débutent après la période des questions. J'avais à présenter des pétitions très importantes pour mes électeurs. Les réunions du comité débutent maintenant à 15 h 15, et je ne peux pas être à la fois à la Chambre pour présenter des pétitions et siéger au comité. Pourquoi commençons-nous maintenant à 15 h 15 au lieu de l'heure normale, 15 h 30?
Après la période des questions, il y a des rappels au Règlement et des questions de privilège à la Chambre. Il y avait donc conflit pour moi, mais je suis ici, et je n'ai toujours pas présenté mes pétitions.
Faut-il que les séances commencent à 15 h 15, monsieur le président?
:
C'est une question que le comité peut renvoyer au comité directeur, monsieur Williams, mais je peux vous expliquer pourquoi il en est ainsi.
L'expérience nous a montré que bien des députés essaient de prévoir d'autres activités à 15 h 30, comme des interviews et des rencontres, ou de retourner à leur bureau. Souvent, et vous le savez, puisque vous êtes l'ancien président, il est très difficile de commencer à 15 h 30. En réalité, il arrive souvent que nous commencions à 15 h 45. Nous avons pensé à essayer de commencer à 15 h 30.
Si cela occasionne de graves difficultés aux membres du comité, nous pouvons certainement revoir cette décision. Comme vous le constatez, nous ne commençons que maintenant, et il est presque 15 h 30.
Je le répète, je vais inscrire la question à l'ordre du jour, monsieur Williams, à la prochaine réunion du comité directeur, et nous verrons ce que les députés en pensent.
Autre chose?
Avant de céder la parole à la vérificatrice générale pour ses observations liminaires, je voudrais communiquer une information.
Nous avons approuvé par voie de motion le rapport sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux qui porte sur la location de locaux pour l'administration fédérale. Bien entendu, nous l'avons fait tenir à tous les membres. Conformément aux pratiques du comité, nous avons donné à chacun de 24 à 48 heures pour faire des observations. Nous n'en avons reçu aucune. Le texte du rapport sera établi définitivement et traduit. Il sera présenté à la Chambre dès que possible.
Si le temps le permet, nous pourrions siéger à huis clos pendant les 20 dernières minutes pour étudier la version la plus récente du rapport sur le contrôle des armes. Comme les députés le savent, nous avons consacré beaucoup de temps à ce rapport, mais des modifications ont été apportées. Elles ont été rédigées dans les deux langues officielles et communiquées aux membres. Nous voulons que le comité jette un dernier coup d'oeil sur le rapport. Nous le ferons tout à l'heure, à la fin de la séance.
Cela dit, j'invite la vérificatrice générale à faire sa déclaration liminaire.
:
Merci, monsieur le président. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour renseigner les membres du comité sur mon rapport sur les états vérifiés du gouvernement du Canada pour l'exercice 2005-2006.
Je suis accompagnée par le vérificateur général adjoint, Doug Timmins, et le directeur général, Frank Vandenhoven, tous deux responsables de la vérification des états financiers du gouvernement du Canada.
Je constate avec plaisir que le comité a pu tenir cette audience le jour du dépôt des Comptes publics. Ce document est un rapport clé par lequel le gouvernement rend ses comptes.
Le contrôleur général expliquera au comité les principaux éléments des états financiers du gouvernement, tandis que je parlerai des points saillants de mon opinion de vérification et de mes observations.
[Français]
Mon rapport sur les états financiers de 2005-2006 est inclus à la page 2.4 du Volume I des Comptes publics.
Mon opinion fournit aux parlementaires l'assurance que les états financiers du gouvernement donnent une image fidèle, conformément aux conventions comptables énoncées par le gouvernement, lesquelles sont conformes aux principes comptables généralement reconnus du Canada.
Mon opinion peut être qualifiée d'opinion sans réserve, et notre bureau a pu exprimer une telle opinion sur les états financiers du gouvernement de chacune des huit dernières années.
Monsieur le président, j'aimerais souligner que notre opinion de vérification indique pour la première fois que les états financiers du gouvernement sont conformes aux principes comptables généralement reconnus du Canada. Ce changement est dû au fait que les normes publiées par le conseil sur la comptabilité dans le secteur public sont maintenant généralement reconnues et que les vérificateurs sont donc tenus d'exprimer une opinion selon ces normes.
Comme notre mandat législatif exige que nous fassions rapport conformément aux conventions comptables énoncées par le gouvernement, mon opinion procure aussi une assurance à cet égard.
Je félicite le gouvernement d'avoir produit des états financiers qui donnent une image fidèle, conformément aux principes comptables généralement reconnus au Canada. Les parlementaires et tous les Canadiens peuvent avoir l'assurance que les états financiers fournissent une information financière fiable et que le Canada continue, à notre avis, de montrer la voie en matière d'information financière produite à un niveau national.
J'aimerais vous parler des deux principales questions de comptabilité que nous avons traitées au cours de notre vérification.
[Traduction]
D'abord, cette année, le gouvernement a appliqué la norme révisée du Conseil sur la comptabilité dans le secteur public concernant le périmètre comptable du gouvernement. Selon cette nouvelle norme, les organismes sont considérés comme faisant partie du gouvernement s'ils sont contrôlés par lui. Essentiellement, ces organismes sont considérés comme faisant partie du périmètre comptable du gouvernement, et c'est pourquoi leurs actifs, leurs passifs, leurs charges et leurs revenus sont inclus dans les états financiers du gouvernement.
Les paiements de transfert à ces organismes ne sont pas traités comme des charges avant leur utilisation au fins prévues. Cette norme était difficile à appliquer et, comme suite à son application, les entités suivantes ont été incluses pour la première fois dans les états financiers du gouvernement: la Fondation canadienne pour l'innovation, la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire, la Fondation du Canada pour l'appui technologique au développement durable, la Fondation autochtone de guérison et la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent.
Cette question faisait depuis longtemps l'objet de discussions avec le gouvernement. En fait, le Comité des comptes publics avait recommandé que le gouvernement règle cette question. L'application de cette nouvelle norme a permis de réduire le solde d'ouverture du déficit accumulé du gouvernement de 5,1 milliards de dollars. On trouvera des détails sur l'incidence de cette norme sur les états financiers à la note 2 afférente aux états financiers, à la page 2.11.
Je suis heureuse de dire que le gouvernement a adopté selon moi une approche raisonnable de l'application de cette norme et qu'il s'est attaqué à cette difficile question. Cela lui a permis de présenter un tableau plus complet et plus fidèle de sa situation financière et de ses résultats.
Deuxièmement, les résultats financiers du gouvernement englobent des charges de 3,6 milliards de dollars conformément au pouvoir conféré au gouvernement dans le . Parmi ces charges, mentionnons des paiements de transfert aux provinces et aux territoires. Le gouvernement a cré cette obligation avant le 31 mars 2006 en faisant connaître son intention de transférer ces fonds aux provinces. Le montant réel du transfert dépendait de la taille de l'excédent.
[Français]
Le traitement comptable du gouvernement était acceptable, car ce dernier s'était contraint à faire des paiements. De plus, il n'avait pas inclus de conditions de transfert et il avait reçu du Parlement l'autorisation de faire les paiements.
Ces questions sont traitées plus en détail dans nos observations, qui se trouvent à la page 2.31 du Volume I des Comptes publics. Dans le cadre de ces observations, j'ai aussi présenté une mise à jour des questions soulevées au cours des années précédentes. Je suis heureuse de signaler que la question de la « présentation pour un montant net » a été réglée. Le gouvernement continue d'examiner les autres questions qui, bien qu'importantes, n'étaient pas assez significatives pour avoir une incidence sur notre opinion de vérification. Nous allons suivre de près les développements relatifs à ces questions.
Pour conclure, j'aimerais remercier le personnel du Bureau du contrôleur général, de même que celui de tous les ministères impliqués dans ce travail. Le dépôt de ces comptes représente de nombreuses heures de dur labeur pour plusieurs personnes.
Monsieur le président, nous serons heureux de répondre à toutes les questions des membres du comité.
:
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant le comité pour discuter des comptes publics.
[Français]
La préparation des états financiers du gouvernement du Canada est un exercice exigeant, qui demande de faire preuve d'un bon jugement dans l'application des normes comptables professionnelles. Ce processus nécessite, en outre, de tenir des échanges fréquents et en profondeur avec la vérificatrice générale et le personnel de son bureau au sujet des diverses questions qui se posent. Nous sommes très heureux du fait que pour une huitième année consécutive, la vérificatrice générale ait exprimé une opinion sans réserve au sujet des états financiers du gouvernement.
Le Canada fait partie des trois seuls pays au monde, les autres étant l'Australie et la Nouvelle-Zélande, à présenter un tel dossier d'opinions de vérification sans réserve sur ses états financiers consolidés. C'est une réalisation dont nous devrions tous être très fiers.
[Traduction]
Le gouvernement a déclaré un excédent de 13,2 milliards de dollars pour le dernier exercice, ce qui a ramené le déficit accumulé de 494 à 481 milliards de dollars. C'est la neuvième année consécutive au cours de laquelle un excédent a été réalisé.
L'excédent de 13,2 milliards de dollars a dépassé les prévisions de 8 milliards annoncées par le ministre des Finances dans son budget de mai 2006. Les revenus budgétaires ont été de 1,3 milliard de dollars supérieurs aux prévisions, surtout à cause d'un rajustement de 1 milliard de dollars des opérations de change touchant l'investissement du Canada dans le Fonds monétaire international. Ce rajustement est attribuable au renforcement du dollar canadien. De leur côté, les dépenses de programme ont été de 4 milliards de dollars de moins que prévu, en grande partie en raison de dépenses de programme moins élevées que les estimations et de rajustements comptables en fin d'exercice.
[Français]
Pour la première fois, les états financiers du gouvernement intègrent les résultats de quatre fondations qui satisfont à la définition de contrôle aux fins de la communication de l'information financière. Il est résulté de cette mesure une réduction de 5,1 milliards de dollars du déficit accumulé au début de l'exercice.
[Traduction]
Je souligne que les normes comptables évoluent sur les plans national et international. Le rythme et la complexité des changements apportés ne sont pas sans présenter des défis pour ceux qui préparent les états financiers du gouvernement. À l'heure actuelle, parmi les éléments qui auront une incidence marquée sur les états financiers figurent les nouvelles normes sur les rapports sectoriels, les transferts gouvernementaux et les instruments financiers.
On assiste aussi à une évolution sur la scène internationale en raison de l'harmonisation des normes du secteur privé. On peut supposer que les normes du secteur public finiront pas suivre cette tendance. Il a été annoncé plus tôt au cours du mois que l'International Public Sector Accounting Standards Board pourrait s'installer au Canada. C'est un événement important qui renforce encore la réputation du Canada comme chef de file mondial dans la préparation des rapports financiers dans le secteur public.
[Français]
Monsieur le président, nous avons déposé une présentation qui expose certains des principaux résultats financiers relatifs à l'exercice. Cette présentation est donc disponible.
[Traduction]
Avant de passer à la présentation, je tiens à remercier la vérificatrice générale et ses collaborateurs de la relation de travail constante et professionnelle que nous entretenons.
Je remercie aussi publiquement les nombreux fonctionnaires de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, de l'Agence du revenu du Canada, de tous les ministères et de mon bureau pour les très longues heures consacrées à la préparation des comptes et du bon travail qu'ils ont accompli.
Je vous remercie beaucoup. J'ai hâte à nos échanges.
:
Bonjour, madame Fraser et monsieur St-Jean.
Dans le rapport déposé aujourd'hui, précisément dans la partie qui concerne le compte de l'assurance-emploi, on voit que le solde de la fin d'exercice se chiffre maintenant à 50 816 000 000 $, ce qui, par rapport à l'année dernière, représente une augmentation de 2 269 000 000 $. En effet, le montant était alors de 48 500 000 000 $. En outre, il y avait l'an passé une augmentation de 2 000 000 000 $ par rapport à l'année précédente. En fin de compte, on observe que depuis plusieurs années, le surplus d'exercice consolidé augmente d'environ 5 p. 100 par année.
Dans la section du rapport réservée à l'information supplémentaire, vous aviez dit en 2004 que l'actuaire en chef de Développement des ressources humaines Canada avait déclaré qu'une réserve de 15 milliards de dollars était suffisante. Compte tenu des chiffres qu'il y avait à ce moment-là, vous aviez conclu que le gouvernement n'avait pas respecté l'esprit de la Loi sur l'assurance-emploi. Or, la hausse a continué, et il y a toujours une accumulation supplémentaire. Pourtant, vous n'exprimez pas la même opinion ici.
Feriez-vous le même commentaire aujourd'hui?
:
En effet, nous ne faisons pas le même commentaire. Auparavant, en vertu de la loi, les taux devaient être établis en fonction d'un cycle économique pour assurer leur stabilité, ce qui supposait la prise en compte des surplus accumulés. Nous avons signalé pendant au moins cinq ou six ans une préoccupation liée au fait que le surplus dépassait le montant recommandé par l'actuaire en chef, et le gouvernement n'a pu justifier ce surplus additionnel.
En 2005, la loi a été modifiée. La modification fait en sorte qu'on ne tient plus compte des surplus dans l'établissement des taux. On considère qu'à chaque année, le compte doit s'autofinancer, que les primes payées par les employeurs et les employés doivent être à peu près équivalentes au montant des prestations.
La page 4.17 de la version anglaise fait état du détail des revenus et des dépenses du Compte d'assurance-emploi. Un montant de 1,3 milliard de dollars est un intérêt qui est crédité au compte. Il ne s'agit pas d'argent, mais plutôt d'entrées comptables. On ne tient pas compte de ce montant quand on parle d'autofinancement. Il y aura alors toujours un surplus qui est au moins égal à l'intérêt, en supposant un autofinancement. Cette année, le surplus est un peu plus élevé.
Normalement, on s'attendrait à ce qu'il y ait encore des surplus, mais pas aussi importants que ceux qu'on a connus dans le passé. Évidemment, s'il y avait un surplus de 10 ou 15 milliards de dollars, on dirait que la loi n'est pas respectée, parce que les revenus du fonds étaient supérieurs aux prestations devant être versées au cours de l'année.
:
Cela ne nous a pas semblé complexe.
À propos de surprises, monsieur le président, regardez à la page 2.19 du volume III. On y lit : « Contrats portant sur les commandites » — cela vous dit-il quelque chose? — « 1 200 000 $ sous la rubrique Pertes de fonds publics attribuables à une infraction, un acte illégal ou un accident — Survenues ou découvertes en 2005-2006 ».
Monsieur le président, madame la vérificatrice générale et monsieur le contrôleur général, je croyais que nous avions examiné cette question sur toutes ses coutures. M. Guité s'en va en prison et il y a eu quelques autres choses le long du parcours, et voilà que cette monstruosité se pointe encore. Toujours à la page 2.19, la note de bas de page dit : « Le montant rapporté en tant que perte » — 1,2 million de dollars — « est le montant connu à ce jour. Il est encore trop tôt pour estimer le montant total de la perte de l’État. »
Voilà une surprise, monsieur St-Jean. Ce scandale des commandites, est-ce fini ou bien va-t-il traîner pendant des années et va-t-on découvrir d'autres choses dans les années à venir?
:
Non, vous venez de dire que c'est le montant qu'on espère recouvrer; vous ne dites pas que vous l'avez recouvré. M. Guité a-t-il possède-t-il autant d'argent?
Très bien. Je voudrais passer à autre chose, monsieur le président, à des réflexions que je fais un peu au hasard.
Au volume I, page 2.32, on trouve les observations de la vérificatrice générale. Mais auparavant, il y a un autre point que je voudrais soulever, de nouveau dans le volume III, page 2.14. Nous avons rencontré les représentants de l'ARC, monsieur le président. Je signale simplement que, à la page 2.15 du volume III, sous la rubrique « Cas avant sentence légale (montant de fraude fiscale ou de remboursements frauduleux estimé par l’ARC) » : Impôt sur le revenu, près de 82 millions de dollars; taxe sur produits et services/taxe de vente harmonisée, 102 millions. Tout compris, ces pertes représentent 200 millions de dollars en impôt, monsieur le président. Il s'agit de l'estimation faite par l'ARC du montant des fraudes ou des montants frauduleusement obtenus.
Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet, monsieur St-Jean?
:
D'accord. Ce serait bien, car 71,38 p. 100, monsieur le président, cela m'a semblé plutôt scandaleux. Je suis heureux que quelqu'un l'ait remarqué avant nous et qu'on examine la question.
Je retourne à la page 6.11, et il s'agit de l'échéance de la dette du gouvernement. Ici, c'est plutôt une question de gestion. Pendant quelques années, les taux d'intérêt ont été très faibles. Je sais que nous avons beaucoup de bons du Trésor, simplement pour assurer la liquidité sur le marché, mais dans la dette à long terme, de 2022 à 2026, je constate que nous devons 21 milliards de dollars à un taux moyen de 7,18 p. 100, ce qui est très coûteux.
Y a-t-il quelque chose que nous pouvons faire ou aurions dû faire pour réduire cette dépense, monsieur St-Jean?
:
Merci beaucoup de votre question.
Selon les plans, d'ici 2009, les ministères les plus importants feront l'objet d'une vérification annuelle, et nous amènerons certains de ces ministères à s'engager dans cette voie. Un grand nombre d'entre eux seront soumis à un examen de l'état d'avancement en matière de vérification. L'un de ces entités, le Conseil national de recherches du Canada, a obtenu cette année une opinion de vérification sans réserve, et il y a là un enseignement à tirer sur la façon de s'y prendre. Le travail est en cours pour arriver à cette fin.
Ainsi, environ 94 p. 100 de toutes les dépenses du gouvernement seront soumises à une vérification directe chaque année, mais ce sera difficile. C'est beaucoup de travail. D'ici 2009, un nombre beaucoup plus grand de ces ministères seront vérifiés. Cette année, pour la première fois, ils présentent tous leurs états financiers dans leurs rapports ministériels, mais ces états ne sont pas vérifiés; en 2009, nous espérons que ces 22 ou 23 entités feront toutes l'objet d'une vérification.
:
Cela se fait, mais pour l'ensemble de l'appareil gouvernemental.
Cela dépend au fond de la stratégie adoptée dans les années antérieures. Différents pays commencent au niveau du ministère pour passer ensuite à l'ensemble. La stratégie des gouvernements consistait à tout regrouper et à obtenir l'opinion de vérification à ce stade.
Si je me souviens bien, au niveau de l'ensemble, le seuil d'importance relative est de 1 milliard de dollars. Au niveau ministériel, il sera beaucoup plus bas. Il faut beaucoup plus de travail pour faire une comptabilité correcte des immobilisations, du passif, et c'est beaucoup plus difficile pour les routines de démarcation. Nous n'en sommes pas encore là. Le niveau de maturité n'est pas encore suffisant, mais nous progressons.
En 1990, les États-Unis ont adopté le CFO Act qui rendait obligatoire la vérification des 25 plus grands ministères. Quelque 15 ou 16 ans plus tard, ils ont toujours 16 ministères qui ont une opinion de vérification sans réserve; huit ont une opinion avec réserve, et certains ont aussi fait l'objet d'un refus d'opinion.
Il faut de longues années. Nous espérons pouvoir faire vite, mais notre système n'a pas encore la capacité voulue. Nous travaillons d'arrache-pied pour nous donner cette capacité.
:
Monsieur le président, je voudrais ajouter que, il y a sept ou huit ans, les systèmes comptables du gouvernement du Canada était largement centralisés et tous les ministères communiquaient l'information à saisir dans un système comptable central. Il a été décidé de rendre la comptabilité aux ministères pour que chacun ait son système comptable, mais il reste certains montants dont la gestion est centralisée. Jusqu'assez récemment, des éléments comme le passif environnemental, les revendications territoriales, les poursuites importantes, par exemple étaient sous gestion centralisée. Cette responsabilité doit être rendue aux ministères, si on veut qu'ils produisent des états corrects.
Cela fait partie d'une décision de gestion sur l'endroit où on doit s'occuper de ces soldes. Cela a aussi une incidence sur les états financiers ministériels. Lorsque nous vérifions les états financiers sommaires — et cela fait une grande différence dans la vérification — nous avons un seuil d'importance relative de 1 milliard de dollars.
Pour parler franchement, il y a des ministères que nous n'allons voir qu'à un intervalle de quelques années, car il serait presque impossible qu'ils aient une erreur de 1 milliard de dollars dans leurs comptes. Lorsque la vérification se fera au niveau ministériel, le seuil ne sera plus de 1 milliard. Il sera beaucoup plus faible. Le degré de précision dans leurs comptes sera plus élevé.
Il s'agit de modifier des systèmes, de remplacer du personnel, de changer le degré d'attention et de discipline à l'égard des soldes des comptes. Dans les entités que nous avons vérifiées, cela a été très difficile. Au fil des ans, trois organismes, soit l'Agence du revenu du Canada, les Parcs et l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ont dû faire vérifier leurs états financiers. Dans les premières années et encore maintenant, il y a des problèmes concernant la qualité des données et la capacité du personnel de produire des états financiers vraiment bons.
Faire la même chose pour 22 ministères n'est pas une sinécure.
:
C'est la page 8.33 du volume III. J'ai choisi un peu au hasard. Il y a un montant de 1 737 000 $ pour des frais et déboursés. Il y en a toute une série, des pages entières de frais et déboursés.
S'agit-il de cas où des sociétés d'avocats représentent des gens qui ont des revendications à faire valoir contre le gouvernement? Et je suis persuadé que, si je vérifiais d'autres sections des états financiers, je constaterais que ces mêmes sociétés travaillent pour le gouvernement du Canada. Il me semble que, lorsque j'exerçais le droit, nous disions que c'était un conflit d'intérêts. Si une société représentait un client, elle ne pouvait commencer à représenter l'autre partie, l'auteur des poursuites. Il y avait conflit d'intérêts.
Y a-t-il quelque chose qui m'échappe? Comment se fait-il que, à Ottawa, de grandes sociétés représentent des gens qui poursuivent le gouvernement et, en même temps, font du travail juridique pour ce même gouvernement?
:
D'accord. Cela m'intéresse.
Je remarque aussi dans le volume III la section qui porte sur l'argent perdu par le gouvernement à cause d'activités illégales, par exemple l'utilisation illégale de cartes de crédit, à l'Agence de revenu Canada, et ce que j'appellerais des détournement de fonds, de l'argent retiré des comptes, etc. On dirait que cela se produit dans tous les ministères. Le problème des cartes de crédit m'a sauté aux yeux.
Je présume que des gens qui font un usage irrégulier des cartes de crédit, lèvent le pied avec l'argent des autres en utilisant ces cartes... D'abord, je présume qu'ils sont inculpés en vertu du Code criminel, car, à mon sens, c'est une infraction au Code criminel. Deuxièmement, je suppose que, par suite de mesures disciplinaires, ils ne sont plus au service du gouvernement du Canada. Mes suppositions sont-elles fondées?
J'ai trois questions à vous poser.
Dans votre exposé, vous avez dit que, neuf ans de suite, nous avons enregistré un excédent et que nous sommes l'un des trois pays qui ont obtenu une opinion sans réserve de leur vérificateur général.
Comme membre du Comité des comptes publics... si j'étais dans le privé, je saurais ce que cela veut dire: tout aurait été vérifié, et le seuil d'importance relative serait beaucoup plus bas. Comment la vérificatrice générale peut-elle présenter une opinion sans réserve et me donner l'assurance que les erreurs accumulées ne seront pas un problème? Tous les députés ici présents veulent que nous veillions sur les finances de l'État.
Ma deuxième question... Je fais aussi bien de la poser pour que vous sachiez où je veux en venir. Nous avons étudié les ministères, et le degré de responsabilisation semble moins élevé. Par conséquent, lorsque vous regroupez l'information, les états financiers ministériels ne sont peut-être pas aussi orthodoxes que vous le souhaitez. Comment la vérificatrice générale, qui vient de l'extérieur, peut-elle avoir une certaine assurance? Je sais que vous avez un seuil d'importance relative de 1 milliard de dollars, mais qui a-t-il d'autre qui vous donne assez d'assurance pour présenter une opinion sans réserve?
:
Nous faisons nos vérifications conformément aux normes généralement acceptées par les vérificateurs au Canada. Nous appliquons les mêmes normes professionnelles que les vérificateurs du privé. S'il y avait dans le privé une société dont les revenus s'élèvent à 200 milliards de dollars, je suis persuadée que le seuil d'importance relative serait de l'ordre de 1 milliard de dollars. Nous établissons ce seuil d'après les normes professionnelles reconnues dans toute la profession.
Nous ne faisons pas notre vérification uniquement au bureau du contrôleur général. Nous consacrons des milliers d'heures à faire des vérifications dans les ministères. Il est probable que notre vérification des comptes publics, si nous tenons compte du Revenu et des organismes, a demandé 50 000 heures ou plus. Seulement les Comptes publics du Canada, sans l'Agence du revenu, ont exigé environ 50 000 heures...
Une voix: C'est 30 000 heures.
Mme Sheila Fraser: ... ou 30 000 heures, et il doit y avoir 15 000 heures de plus environ au Revenu. Nous en sommes donc rendus entre 50 000 et 60 000 heures de travail. Notre personnel va dans tous les ministères les plus importants. Quant aux moins importants, ils sont vérifiés à tour de rôle. Tous les soldes importants sont vérifiés tous les ans.
Nous prenons nos responsabilités personnelles très au sérieux, et nous nous assurons que, lorsque nous donnons une opinion, nous avons accompli un travail suffisant pour nous prononcer sur les états financiers sommaires. Mais il ne faut pas dire que cela est l'équivalent d'une opinion sur les états financiers d'un ministère, ce qui suppose un travail d'un autre ordre de grandeur.
:
Il y a en ce moment de nombreux défis à relever pour produire les états financiers sommaires en fin d'année. Je dirais que l'un des plus lourds serait le mode de calcul des revenus. À la fin de l'exercice, le gouvernement fait de très importants calculs des débiteurs et estime tous les revenus selon la comptabilité d'exercice, alors que, autrefois, il appliquait la comptabilité de caisse. Il n'y a actuellement en place aucune méthodologie qui permettrait au gouvernement de faire ce travail à tous les trimestres.
Il y a des éléments qui ne font l'objet que d'un simple examen, je crois, en fin d'exercice. Tant que cela ne changera pas au gouvernement et qu'il n'y aura pas plus de rigueur — et je crois que c'est l'une des raisons qui incitent le contrôleur général à demander des états financiers ministériels —, je crois pour ma part que le gouvernement aura beaucoup de mal à produire des états financiers trimestriels de la même qualité que les états financiers en fin d'exercice.
Il faut aussi s'interroger sur les efforts que cela exigera et se demander si les parlementaires et le gouvernement veulent consacrer d'aussi grands efforts et des ressources aussi importantes à ce travail plutôt qu'aux programmes, par exemple. C'est une question de compromis.
Actuellement, nous n'aurions pas la capacité voulue. En ce moment, nous ne pouvons même pas vérifier tous les états financiers des ministères, et nous attendons de voir, lorsque le plan sera présenté, ce que cela suppose. Il faudra certainement plus de ressources chez nous pour vérifier les 22 plus grands ministères.
:
Merci, monsieur Poilievre et monsieur le président.
Je vais revenir aux contrats de commandite, à la page 2.19.
Monsieur Matthews, vous avez dit ou vous m'avez donné à penser qu'il s'agissait d'une perte d'une année antérieure et que, maintenant, l'argent sera recouvré ou du moins qu'on s'y attend. Cela se trouve sous la rubrique « Pertes de revenus suite à une fraude ou à une fausse déclaration intentionnelle — Découvertes ou détectées en 2005-2006 ». Il s'agit de cet exercice-ci, celui dont nous discutons et non de celui d'il y a deux ans, au moment où nous avons discuté du scandale des commandites au Comité des comptes publics parce que la vérificatrice générale avait attiré notre attention sur ce problème. Il semble que vous soyez toujours en train de déceler de nouvelles pertes, que l'argent ait été perdu, illégalement approprié ou volé, peu importe le terme que vous voulez employer.
Ai-je raison?
:
Madame Fraser, dans votre rapport
Le Point du mois de mai, vous faisiez référence à des examens et à des vérifications que vous avez menés auprès des ministères et des organismes.
Dans votre rapport 2004-2005 du printemps dernier, vous avez constaté que certaines faiblesses relevées antérieurement n'avaient pas été corrigées, ce qui peut donner lieu à de l'information financière inexacte et incomplète. Au fond, cela vient en même temps alimenter le processus de vérification en vue de votre rapport annuel.
D'une part, vous relatez ces faits dans votre rapport et, d'autre part, vous dites que ce n'est probablement pas un problème majeur, même si vous ne le dites pas exactement de cette façon. Vous avez vérifié ou examiné 11 ministères et organismes.
Qu'est-ce qu'une faiblesse par rapport à une erreur?
:
Non. Il y a une planification. Si le comité le désire, on pourrait présenter à un moment donné la planification et notre approche de vérification. Il me ferait plaisir d'en discuter avec vous.
Nous vérifions les 25 ou 26 plus importants ministères tous les ans, sans exception, notamment Travaux publics et Services gouvernementaux, Défense nationale, Affaires indiennes et du Nord, Agroalimentaire et Agriculture.
Dans le cas des ministères plus petits — Immigration Canada, par exemple —, les dépenses y sont jugées moins risquées. De plus, il s'agit surtout de salaires, et il n'y a pas de poursuites importantes comme il peut y en avoir au ministère des Affaires indiennes et du Nord. On évalue alors que le risque est moindre et on fait une vérification en détail peut-être une fois tous les trois ans. Si on est sûr que les systèmes sont adéquats et que les chiffres sont bons, on ne juge pas nécessaire d'y retourner chaque année.
Dans le cas des ministères encore plus petits — Justice Canada, par exemple —, il est question surtout de salaires. On vérifie le système de salaires de l'ensemble du gouvernement et on n'a pas besoin de...
:
Oui. Prenons par exemple le ministère de la Défense nationale. Comme on a vérifié les immobilisations jusqu'au solde d'ouverture, on peut vérifier tous les achats importants faits dans l'année. On vérifie chaque année le système d'inventaire, parce que le chiffre d'inventaire est important.
Dans le cas du ministère des Affaires indiennes et du Nord, nous vérifions toutes les poursuites dont il fait l'objet. Ce ministère procède chaque année à une analyse de toutes les poursuites, des provisions et des montants à payer prévus. Pour notre part, nous revérifions ces éléments chaque année.
On se concentre sur les postes les plus importants et les plus à risque, mais en même temps, on fait un sondage général sur les dépenses du ministère, pour nous assurer qu'il respecte les autorisations nécessaires, que ses dépenses sont justifiées, etc.
:
Je crois qu'il a été établi que le Comité des comptes publics devrait recommander au gouvernement de s'engager dans cette voie parce qu'il lui est trop difficile de travailler sur des crédits selon la comptabilité de caisse alors qu'il utilise la comptabilité d'exercice. Nous devrions discuter cela en comité et en faire rapport à la Chambre.
Ma deuxième question, monsieur le président — je sais que nous voulons peut-être passer à autre chose — se rapporte à la page 2.11 du volume III. Il s'agit des créances, radiations ou renonciations. Cela totalise à peine moins de 3 milliards de dollars, ce qui est un montant appréciable, même pour le gouvernement.
Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet, monsieur St-Jean? Je constate, monsieur le président, que beaucoup de radiations concernent des vols d'ordinateurs et des détournements de fonds par des employés, de l'argent volé à la GRC — on aurait pu croire que la GRC est en sécurité — et la vente de véhicules saisis vendus par du personnel de la sécurité des frontières, qui empoche le produit de la vente...
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Pour la dernière question que je voudrais aborder, c'est à vous que je dois m'adresser, madame Fraser. C'est une question qui prête à controverse et sur laquelle le Comité revient depuis six ou sept ans. Il s'agit de la façon de rendre compte du compte de l'assurance-emploi. Nous avons formulé des recommandations, et il y a eu des changements.
Vous voulez toujours que, à l'avenir, les états financiers reflètent la vraie teneur économique des opérations du gouvernement, mais je constate que nous faisons toujours état de ce fonds de 50 milliards de dollars. On parle de fonds, mais j'estime que c'est induire la population en erreur. Vous essayez de simplifier les choses, mais nous savons, et vous aussi, et tous ceux qui sont ici présents, qu'il n'y a pas d'argent, concrètement.
Demain, à la période des questions, on demandera à la ministre des Ressources humaines ce qu'elle fera de cette réserve de 50 milliards de dollars qu'elle conserve.
Je crois honnêtement que les cotisations d'assurance-chômage devraient refléter les prestations versées. Je sais qu'il faut tenir compte des cycles économiques, mais n'est-ce pas un peu trompeur de faire état chaque année de ce fonds de 50 milliards de dollars? Qu'en pensez-vous?
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Mesdames et messieurs, voilà qui met fin aux deux tournées de questions.
Je vais maintenant demander aux témoins s'ils ont des observations à faire pour conclure. Je mettrai ensuite fin à cette partie de la séance pour que nous siégions à huis clos afin discuter du rapport sur le registre des armes à feu dont les députés ont reçu le texte.
Je remercie de nouveau les témoins d'avoir comparu aujourd'hui.
Il nous arrive nous livrer à des attaques partisanes les uns contre les autres, mais il ne manque pas de choses dont nous pouvons nous féliciter. C'est un excellent rapport; c'est un rapport sans réserve. D'après les observations que j'ai recueillies, le Canada semble un chef de file mondial en matière de rapports financiers, de comptabilité et de vérification.
Une grande partie du mérite en revient à votre bureau, madame Fraser, et au vôtre, monsieur St-Jean, ainsi qu'à l'extraordinaire personnel qui travaille avec vous, le ministre et le ministère des Finances.
Je vous invite maintenant à conclure.
Madame Fraser, avez-vous quelque chose à dire?
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Merci, monsieur le président. Je remercie le Comité de l'intérêt qu'il accorde à la question.
Comme je l'ai dit au début, il me semble encourageant que le Comité consacre une séance aux comptes publics le jour même où ils sont déposés. Il y a eu beaucoup de questions excellentes alors que, je le sais, les députés ont eu peu de temps pour se préparer.
Comme vous l'avez dit, le gouvernement mérite des félicitations sur bien des points. Il a obtenu une opinion sans réserve.
Je remercie aussi le contrôleur général et ses collaborateurs, ainsi que tout le personnel des ministères. Tous doivent travailler d'arrache-pied pour que nous puissions produire pareil document. Merci.