Il y a quelques points que j'aimerais régler avant que nous ne commencions. Tout d'abord, étant donné qu'il s'agit de la troisième séance sur cette question particulière, il n'y aura pas de déclarations d'ouverture. Encore une fois, je tiens à rappeler aux membres que la question dont est saisi le comité consiste à déterminer si les politiques du gouvernement en matière de passation de marchés ont été respectées et donc, par extension, si les contribuables en ont eu pour leur argent.
Nous aimerions en finir avec cette question aujourd'hui. J'invite instamment les députés à poser des questions courtes et pertinentes. J'invite également tous les témoins à répondre brièvement et sans détours. Ce comité n'a aucune patience pour des questions non pertinentes, longues et décousues.
Il y a un autre point que j'aimerais signaler à l'attention des membres du comité et du public intéressé. Il s'agit d'un moment très important pour le comité. Si l'on retourne en arrière, différents gouvernements, à commencer par la Commission Glassco et la Commission Lambert, ont été saisis d'une recommandation voulant que les sous-ministres deviennent des administrateurs de comptes devant le Parlement et, par extension, devant ce comité. Note comité a formulé cette recommandation en 2004. Elle a été suivie par les recommandations formulées par M. le juge Gomery dans le rapport qu'il a déposé en février l'an dernier. Puis, le gouvernement y a donné suite en insérant une disposition dans la Loi fédérale sur la responsabilité qui est entrée en vigueur le 1er janvier cette année.
Monsieur Marshall, vous êtes la première personne à comparaître à titre d'administrateur des comptes devant le Parlement. Je tiens à dire qu'il s'agit de quelque chose de très important et je tiens à vous féliciter. Je ne suis pas sûr que vous en soyez conscient, mais félicitations.
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de cette occasion de préciser certaines des questions figurant dans le chapitre 5 de notre rapport de novembre 2006. Notre vérification nous a permis de soulever deux questions fondamentales. Premièrement, pour que des contrats soient attribués de manière équitable, il faut que les volumes d'activités prévus dans la demande de propositions soient exacts et que tous les soumissionnaires aient accès à de l'information exacte. Le gouvernement en convient. Les membres du comité se souviennent sans doute que les organisations concernées ont reconnu être maintenant informées de l'erreur qui s'était glissée dans la demande de propositions concernant les volumes d'activités prévus.
Deuxièmement, il est question de la clarté des conditions du contrat. Notre position est tout à fait claire. Selon les termes du contrat, les services fournis par des tiers sont facturés d'après les taux plafonds convenus dans le contrat. Dans le cas des services de gestion immobilière, le contrat prévoit un taux plafond de 0 p. 100. Le gouvernement a souscrit à notre interprétation.
[Français]
Les modalités de paiement établies dans le contrat ne font pas de distinction entre les services fournis par des tiers qui sont prévus dans le financement de base et de tels services payés par l'employé à même son propre argent. Le contrat est sans équivoque puisqu'il stipule que les taux plafonds seront appliqués à tous les services. Les membres du comité se souviendront sans doute que le gouvernement a souscrit à cette interprétation lors de l'audience précédente.
Les organisations concernées doivent donc prendre des mesures pour veiller au respect des conditions des contrats, et ce, sans délai.
Ceci conclut, monsieur le président, notre déclaration d'ouverture. Évidemment, nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à tous nos témoins; il y en a parmi eux certains que nous avons déjà rencontrés. Je leur souhaite une heureuse année 2007.
Nous avons le privilège aujourd'hui de recevoir M. Marshall, qui a accepté notre invitation. Je crois comprendre que M. Bennett, pour des raisons personnelles et en raison d'engagements professionnels, ne pouvait pas assister à la réunion, et M. Marshall a été dépêché pour nous rencontrer et nous fournir certaines explications. Comme il y a aujourd'hui quatre nouveaux membres ou plus autour de la table, nous allons faire un petit exercice ensemble, monsieur Marshall, si vous me le permettez.
Nous avons reçu un exemplaire du rapport d'enquête concernant une plainte pour irrégularités. Il est très difficile à lire parce que certaines pages ont été presque toutes complètement noircies, ne laissant que le numéro de la page. Je comprends cela.
D'après ce que j'ai cru comprendre des témoins qui ont comparu lors de séances précédentes, vous êtes le responsable qui a décidé d'annuler un des contrats. Revenons un instant en arrière pour définir les différents contrats.
Le numéro 1 serait le projet pilote. Le numéro 2 serait celui qui a été annulé. Le numéro 3 serait celui qui a été accordé après que le numéro 2 a été annulé.
Est-ce exact?
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Eh bien, monsieur le président, voici les questions dont j'étais saisi à l'époque: le TCCE avait examiné un appel interjeté par l'un des soumissionnaires au sujet du contrat numéro deux sur un point de détail technique pour déterminer si certains points supplémentaires pouvaient être gagnés ou non. Le TCCE recommandait que nous procédions à une réévaluation des soumissions afin de corriger ce détail technique, si bien que nous étudiions la question.
À la même époque, M. Atyeo d'Envoy avait formulé certaines allégations de conflit d'intérêts possible entre les membres des ministères gouvernementaux, y compris le ministère des Travaux publics. À l'époque, si je me souviens bien, le TCCE n'avait pas étudié ces allégations, encore une fois, dans ce cas, relativement à un point de détail, mais j'étais certainement au courant et nous avions lancé une enquête pour déterminer si ces allégations étaient fondées.
Il a été déterminé qu'il n'y avait pas véritablement de conflit d'intérêts, mais peut-être une apparence de conflit d'intérêts. Cette perception était suffisamment forte pour que j'estime que l'intégrité du processus contractuel exigeait, vu la nécessité de procéder à une réévaluation et ces autres allégations, de procéder à un nouvel appel d'offres pour dissiper tout doute. C'est ce que j'ai fait. C'est ce que j'ai recommandé au ministre et c'est ce que nous avons fait.
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Oui, je sais que cette façon de voir les choses a été mise sur le tapis. J'aimerais fournir au comité un contexte qui changera peut-être votre avis sur cette façon de voir, et la voici: les statistiques qui étaient exigées des soumissionnaires pour le contrat trois se fondaient sur une politique et une projection de ce dont les services de gestion immobilière pourraient avoir besoin; elles n'étaient pas représentées comme ce qui avait été utilisé historiquement. Mon collègue du Secrétariat du Conseil du Trésor pourra vous l'expliquer.
Quant au deuxième point, je crois qu'il est très important de savoir, comme vous l'ont dit Royal LePage et Envoy, qu'aucune des deux entreprises n'a en fait basé sa stratégie sur les chiffres réels présentés dans la demande de propositions. Pour établir sa stratégie, Royal LePage s'est demandé si le coût total du gouvernement augmenterait; donc, comme ils ont estimé que selon la politique il n'augmenterait pas, ils ont soumissionné zéro. Envoy a déclaré qu'ils avaient interprété le besoin selon ce que le service réel coûterait, et ils ont soumissionné en conséquence, si bien que je crois que l'idée selon laquelle Royal LePage a en quelque sorte utilisé des informations privilégiées n'est pas aussi juste que ce qui a été présenté. Je crois que le comité devrait en tenir compte.
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Bonjour. Bienvenue au comité.
Ma première question s'adresse à M. Badun. Vous êtes le président de Royal LePage. Lors de la rencontre du 12 décembre, votre vice-président, M. Bélair, a dit, en réponse à une question que j'avais posée sur les activités de lobbyiste de Mme Sandra Buckler et sur le moment où elle avait commencé à être une lobbyiste, que son rôle était de vous conseiller sur les questions touchant le Comité des comptes publics.
Pourriez-vous nous donner plus de précisions, s'il vous plaît?
:
Merci de la question et de la possibilité de clarifier la situation.
Nous avons retenu les services de Fleishman-Hillard, une firme que nous avons utilisé à l'occasion au fil des ans pour nous aider à préparer des soumissions, etc., lorsque nous avons appris que votre comité faisait l'objet de démarches de la part de M. Atyeo et de ses conseillers concernant certains aspects du processus. Nous avons retenu les services de Fleishman-Hillard pour nous aider à mieux comprendre les processus. Ce n'est pas tous les jours qu'une entreprise comme la nôtre se retrouve devant un comité comme le vôtre. Bien honnêtement, c'est un processus qui nous est un peu étranger de sorte que nous avons retenu leurs services pour nous aider à mieux comprendre le processus, nous aider à déterminer quels sont les faits dont nous avons besoin, et nous aider à tenir des réunions avec des membres du comité et d'autres parties intéressées, etc.
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Cela vient confirmer ce que M. Bélair nous a dit. Je vous ferai remarquer cependant que Mme Buckler s'est enregistrée comme lobbyiste à partir du 22 juin 2005. Je pense donc qu'il y a un important problème d'éthique, puisque deux personnes de Royal LePage nous ont dit qu'elle a commencé à faire du lobbyisme au mois de mai auprès des membres du comité, puisque c'étaient les travaux de celui-ci qui vous intéressaient, alors qu'elle n'était pas enregistrée comme lobbyiste. Je veux que le comité en prenne acte, de même que vous.
J'aimerais poser une question à M. Marshall. Le 28 novembre dernier, la vérificatrice générale, Mme Fraser, a déclaré dans son rapport que ce contrat n'avait pas été attribué de façon juste et équitable. Le ministre Fortier a répondu la journée même à des journalistes qui lui demandaient ce qu'il comptait faire à ce sujet que le contrat était valide jusqu'en 2009. Je suppose que le ministre Fortier était au courant des procédures et du fait que ce rapport serait éventuellement étudié par le Comité des comptes publics. C'est comme s'il avait fait des déclarations sans attendre les vérifications du Comité des comptes publics.
Comme vous êtes le sous-ministre, est-ce vous qui lui avez recommandé de déclarer que le contrat était valide jusqu'en 2009? Si c'est le cas, avez-vous communiqué avec le Bureau du Conseil privé avant de faire une telle recommandation? Pouvez-vous nous dire s'il y a eu des communications entre le cabinet du ministre et le cabinet du premier ministre à ce sujet?
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Monsieur le président, je vais essayer de répondre. La question comporte plusieurs aspects.
La vérificatrice générale a très bien signalé ou mentionné dans son rapport qu'à son avis le processus n'était pas juste et que l'appel d'offres n'avait pas été équitable. Oui, nous avons pris la chose très au sérieux et nous avons eu des discussions, tant au sein de mon équipe de gestion qu'avec notre ministre quant à ce qui s'était passé et au sujet de notre recommandation. C'est la façon normale de procéder et c'est ce qui s'est produit.
Je dois vous avouer que ma recommandation, une fois tous les facteurs analysés, a été que bien qu'il y ait eu des erreurs administratives ou une certaine confusion quant aux données, dans l'ensemble, le processus était équilibré et le résultat n'aurait pas changé dans un cas comme dans l'autre, selon ce qui aurait pu se produire. Ma recommandation au ministre a donc été que rien ne justifiait que l'on procède à un nouvel appel d'offres pour le contrat. C'était mon avis.
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D'ailleurs, vous avez fait parvenir au comité une lettre contenant un certain nombre de réponses à ce sujet. Au troisième paragraphe de la page 2 de votre lettre, vous dites que le résultat n'aurait pas changé même si on avait accordé le bénéfice du doute au deuxième soumissionnaire.
Je trouve inadmissible qu'on dise, pour un contrat d'une telle envergure, que cela n'aurait pas fait de différence que quelqu'un soumissionne pour 48 millions de dollars et que quelqu'un d'autre soumissionne pour zéro dollar. Il me semble, à la limite, que cela aurait dû faire sonner des cloches au ministère des Travaux publics, que celui-ci aurait dû se demander pourquoi il y avait une telle différence entre deux soumissions.
En toute équité, vous auriez dû vous demander pourquoi, avant même d'attribuer le contrat, une soumission était de 48 millions de dollars, ce qui n'est pas rien. Je pense que l'administration fédérale est peut-être devenue trop grosse et que 48 millions de dollars n'est pas une somme suffisante pour la faire réagir.
Je trouve cela absolument incompréhensible qu'on dise que ce n'était pas suffisant pour changer le contrat. D'autant plus que dans le rapport de la vérificatrice, la pondération de l'évaluation des données du contrat était de 75 p. 100 pour la valeur technique et de 25 p. 100 pour la valeur financière, et qu'il n'y avait aucun document à l'appui d'une telle décision. C'est Mme Fraser qui l'a souligné. Cela ne lui a pas été fourni. On a posé la question à un de vos adjoints, lors d'une rencontre précédente. On nous a dit qu'effectivement, dans un premier temps, on obtiendrait ces documents, pour se rendre compte par la suite que ces documents n'existaient pas.
Donc, ce n'est pas documenté, et vous nous répondez que ni les 48 millions de dollars ni le nombre de cas précis n'auraient changé quelque chose à la soumission finale. Il me semble que c'est grossier comme réponse. On a attribué 75 p. 100 à la valeur technique et, en plus, le soumissionnaire qui a obtenu le contrat avait déjà un contrat et, par conséquent, du point de vue technique, était beaucoup plus habile à vérifier l'ensemble des données de ce contrat.
Finalement, j'ai beaucoup de difficulté à accepter votre réponse, car l'analyse financière a été faite par une seule personne. Je ne nie pas les compétences de M. Goodfellow, qui a effectué cette analyse. Cependant, le fait qu'on attribue un contrat d'une telle envergure, qui frôle un milliard de dollars, après avoir fait une analyse financière effectuée par une seule personne soulève des questions chez le grand public.
J'aimerais avoir des réponses à ces questions, monsieur Marshall.
:
Tout d'abord, monsieur le président, je tiens à m'assurer que tout le monde comprend bien que personne n'a remis en question l'exactitude de l'analyse financière. C'est sûrement mieux, et nous allons suivre la recommandation, d'avoir plus d'une personne qui y jette un coup d'oeil, mais commençons par comprendre que l'évaluation financière était exacte.
Pour ce qui est de dire qu'il est facile de croire que le résultat n'aurait pas été différent en fonction de l'évaluation, je sais fort bien que c'est difficile à comprendre pour quiconque ne fait qu'aborder le sujet. Il s'agit là d'un contrat très compliqué. Je pense que la personne qui pose la question a compris que l'aspect financier ne représentait que 25 p. 100 de l'évaluation totale.
Je veux m'assurer que tout le monde comprend que ce n'était pas une attribution faite en secret derrière des portes closes, sans documentation. Il était précisé noir sur blanc dans la demande de propositions comment l'évaluation serait faite de sorte que tous les soumissionnaires comprenaient qu'il s'agissait d'un rapport 75-25.
En fait, la raison pour laquelle c'était 75-25 a été discutée par les membres du comité, qui ont pris la décision en fonction de l'évaluation. Le problème est que cela n'a pas été documenté mais je peux vous assurer que les deux principales raisons étaient que la qualité du service importait plus que le prix, et que, en ce qui concerne vos questions, lorsque nous avons lancé la demande de renseignements, des soumissionnaires sont venus nous voir et nous ont dit que le titulaire assurait déjà le service, qu'il avait déjà pris ses coûts de démarrage de sorte que tous les nouveaux seraient désavantagés si on regardait uniquement l'aspect du coût. C'était donc le souhait des deux parties, ceux qui n'étaient pas le titulaire et les gestionnaires de programme, que l'incidence du prix soit réduite.
Vous vous demandez maintenant comment il se fait qu'une si grande différence n'ait rien changé au résultat final. Eh bien, en plus de ne valoir que 25 p. 100 du total, c'était seulement un des six aspects pris en compte au plan financier. Je peux donc vous assurer que lorsque vous regardez les chiffres, on peut dire sans se tromper que cela n'aurait rien changé au résultat.
:
Merci beaucoup, monsieur Marshall.
[Français]
Merci beaucoup, monsieur Laforest.
[Traduction]
Avant que je cède la parole à M. Williams, je veux clarifier un point. Deux lettres nous ont été remises. Elles ont été diffusées dans les deux langues officielles à chaque membre du comité.
La première lettre est datée du 6 décembre 2006 et elle est adressée à M. Graham Badun, le chef de la direction des Services de relogement de Royal LePage, par la vérificatrice générale du Canada. Elle a trait à certains renseignements dont le comité a été saisi pour savoir s'il en avait été question avec Royal LePage avant que la vérification ne soit déposée au Parlement.
La deuxième lettre, datée du 26 janvier, vient du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada. Elle est signée par le sous-ministre et adressée à notre greffier. Essentiellement, elle reprend plus en détails le témoignage de M. Marshall devant nous aujourd'hui au sujet de son allégation selon laquelle malgré certaines inexactitudes dans les renseignements, il considère que le processus est juste.
Chers collègues, ces lettres vous ont été remises. Nous considérons qu'elles font partie du témoignage de sorte que si quelqu'un veut poser des questions aux témoins sur ce que contiennent ces lettres, il ne faut pas hésiter à le faire.
Monsieur Williams, vous avez huit minutes.
:
Monsieur le président, j'hésiterais à entrer dans les détails.
Permettez-moi de dire, sauf votre respect monsieur Williams, qu'il s'agit d'un contrat qui a été adjugé avec un volume d'affaires passablement incorrect. Si c'est un contrat pour lequel les soumissionnaires ne comprennent pas les services qui doivent être rendus et semblent avoir des opinions très différentes à ce sujet, est-ce que cela ne soulève pas la question de savoir dans quelle mesure tout ce processus a été juste et équitable?
Au lieu de peut-être aller dans les détails et de déterminer s'il devrait s'agir de 0 p. 100, de 8 p. 100, de 9 p. 100 ou d'un pourcentage quelconque, je dirais que si le gouvernement est d'avis que c'est ce que le contrat dit, il devrait faire respecter le contrat et les personnes qui ont payé pour ces services de gestion immobilière devraient être remboursées.
À mon avis, c'est une indication de plus que tout ce processus n'a pas été juste et équitable car, de toute évidence, les deux soumissionnaires croient des choses différentes, tout comme le ministère, tout comme notre bureau, tout comme l'actuel fournisseur.
:
Maintenant, monsieur Marshall, la soumission indiquait que 60 p. 100 des 15 000 déménagements — c.-à-d., 9 000 familles — demanderaient ce service. Lorsqu'un des soumissionnaires a dit: « Mais il n'y a même pas 60 p. 100 des gens qui sont propriétaires », vous avez répondu — et je citerai la vérificatrice, au paragraphe 32 — soyez sans crainte; tenez-vous en au nombre initial.
Il y a toute une différence entre 9 000 réinstallations et 33, et pourtant dans votre lettre à notre greffier, vous dites que vous pensez que ce n'est pas grand-chose, lorsque vous dites: « Cette opinion se fonde sur le fait qu'il y avait seulement une erreur dans un élément des données... » Donc, ce n'est pas grand-chose.
Trente-trois dossiers de gestion immobilière par rapport à 9 000: n'est-ce pas une grosse différence?
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Il s'agit d'un différend contractuel et il s'agit d'un élément très mineur dans un très gros contrat. Nous reconnaissons que la somme d'argent est importante pour les personnes individuelles. Si effectivement nous avons mal interprété le contrat, alors, nous allons le faire volontiers.
Question de principe, il s'agit vraiment d'une différence d'interprétation. Je pense qu'il y a certains aspects de notre interprétation, en faisant encore une fois allusion à différentes parties des politiques. Il est très important de saisir l'aspect global de l'ensemble des services et les raisons pour lesquelles nous avons présenté la soumission que nous avons présentée pour déterminer si notre interprétation a un fondement quelconque.
Nous affirmons que les membres des Forces canadiennes ont déjà été payés pour cela et c'est pourquoi cette prime de courtage existe. L'argent du gouvernements est remis aux membres des Forces canadiennes dans le seul but de financer les services de gestion immobilière. Notre prétention, c'est que soumissionner quoi que ce soit au-dessus de zéro équivaudrait à faire payer deux fois la Couronne.
:
Une clarification, monsieur le président.
Monsieur Badun a affirmé que le fait d'exiger toute somme supérieure à zéro constitue une double imputation pour les services. Y a-t-il une notion de double imputation ici? Je ne suis pas au courant de cela et j'ai besoin qu'on m'explique cette situation, monsieur le président.
Monsieur Badun affirme que si vous facturez le gouvernement et que vous facturez le contribuable, vous êtes payés deux fois pour le même service. Je pensais que le contrat disait de nous dire combien le gouvernement doit payer pour les déménagement et nous dire combien vous allez demander aux employés pour gérer la propriété. Ai-je raison? Est-ce ce que disait le contrat?
Peut-être que M. Badun peut m'expliquer cette notion de double imputation.
:
Je vais faire de mon mieux.
Premièrement, il est important de noter que Royal LePage ne reçoit pas d'argent pour la gestion immobilière. L'argent vient d'entrepreneurs tiers. Cela revient, très simplement, au coût total pour la Couronne, qui est la façon dont on nous a montré à soumissionner. Conformément à cette politique, qui était un document d'appui de la demande de proposition, les services de gestion immobilière seront financés par l'intermédiaire de cette prime de courtage.
Pour simplifier les choses, la prime de courtage — et je comprends que vous ne vouliez pas en parler, mais il est important de la comprendre pour répondre à la question — est une fonction de la commission de courtage qui aurait autrement été payée par le membre des forces qui vend une maison. Cet argent est envoyé à la personne dans une enveloppe personnalisée, et il doit servir exclusivement à payer les services de gestion immobilière, mais les gens peuvent décider d'encaisser l'argent et d'en faire ce qu'ils veulent. Notre prétention, lorsque nous regarderons le coût total que doit payer la Couronne, c'est que si nous exigeons n'importe quelle somme supérieure à zéro dans ce cas, nous faisons de la double imputation, parce que la Couronne a déjà payé ce service par l'intermédiaire de la prime de courtage et ensuite, elle se trouverait à payer ce servir une nouvelle fois dans ce cas.
:
Je ne le ferais pas, mais je ne suis pas comptable. Très bien, merci.
Je veux maintenant parler de la question dans son ensemble. Nous semblons encore au point où le ministère prétend non pas tellement que des choses importantes sont arrivées, mais plutôt que ces choses étaient sans conséquences sur le résultat final; c'est ce que j'entends, fondamentalement. Je ne prétends pas comprendre la formule, mais ce que vous dites, c'est que même si vous aviez appliqué le scénario le plus pessimiste, cela n'aurait pas changé le résultat final et, par conséquent, vous maintenez votre position qu'il s'agissait d'un contrat juste et équitable — le processus.
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Alors la réponse à votre question, monsieur Christopherson, peut être résumée en disant que même malgré le bref survol que j'ai eu le temps de faire de cette lettre, elle est pleine d'exactitudes. L'explication de M. Badun m'est tout à fait incompréhensible. Je suis de l'avis de la vérificatrice générale, de l'amiral Pile et de M. Marshall sur ce point.
Si M. Marshall croit ce qu'il y a dans cette lettre, et je présume que la plus grande partie de ce qu'il y a là-dedans lui a été dit par quelqu'un, on lui ment. Par conséquent, le présent comité reçoit une information erronée de la part de Travaux publics.
Maintenant, je pourrais examiner la lettre en détail, mais je ne pense pas que vous vouliez que je le fasse.
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Oui, c'est le cas. Non, non, je ne vous demande pas votre avis, je vous dis que c'est une grosse affaire. Je pense que 50 millions de dollars, c'est beaucoup d'argent.
Toute cette affaire repose sur la prémisse que ces 50 millions de dollars n'ont pas été représentés de manière appropriée dans le processus, alors il y avait une injustice. Celui qui était au courant, qui avait déjà le contrat à ce moment-là, connaissait les chiffres réels, et les autres devaient soumissionner à partir de chiffres fondés sur une formule qui était inexacte et qui ne montrait pas les coûts réels, lesquels étaient beaucoup moins élevés que ce que la formule indiquait.
Nous revenons toujours sur ce point central qui est de savoir si, oui ou non, nous allons nous ranger derrière le sous-ministre pour dire qu'il s'agit d'un contrat juste et équitable qui doit être maintenu tel quel ou derrière la vérificatrice générale, qui a dit que ce n'était pas le cas. Il me semble que si nous sommes d'accord avec la vérificatrice générale, nous n'aurons pas d'autre choix que de recommander au gouvernement d'annuler ce contrat et de retourner en appel d'offres. Je n'entends rien qui me laisse croire qu'il y a suffisamment de doutes concernant le travail de la vérificatrice générale pour que nous mettions son travail de côté et que nous tranchions en faveur du ministère.
Maintenant, monsieur Marshall, je vous donne tout le loisir de trouver une façon de me convaincre. S'il vous plaît, n'utilisez pas trop de formules ni de détails; vous ne feriez que gaspiller votre salive. Mais si vous le pouvez, dites-nous succinctement comment nous servirions l'intérêt public en ne donnant pas suite au message que nous recevons de notre propre vérificatrice générale.
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C'est une commande difficile, mais laissez-moi faire une tentative honnête.
Évidemment, 49 millions de dollars, c'est un gros chiffre, mais il y a tellement de spéculation sur lesquelles on fonde des conclusions ici. Premièrement, il y a la spéculation que Royal LePage a eu recours à de l'information d'initié pour faire une soumission nulle. Nous savons que cette entreprise a été très cohérente, je dois vous le dire. À partir du projet pilote jusqu'aux contrats de 2002 et de 2004, elle a été cohérente avec l'idée qu'elle ne voulait pas que le gouvernement paye deux fois. C'est pourquoi elle a présenté une soumission nulle. Alors, ce n'est pas qu'elle connaissait un chiffre réel.
L'autre question que je veux que vous preniez en considération, c'est que oui, évidemment, 49 millions de dollars, c'est une somme très importante, mais vous devez la placer dans le contexte d'une somme d'un milliard de dollars par année pour tous les autres services réalisés. Alors, lorsque vous voulez regarder les répercussions et déterminer si cela change un résultat, vous devez examiner non pas seulement le chiffre absolu, mais également sa relation avec la somme totale qui est évaluée. Alors, vous constateriez que cela représente seulement 25 p. 100 de l'évaluation totale, et ainsi de suite. Je sais qu'il est difficile pour vous de voir cela, mais c'est effectivement ce qui est arrivé.
Nous reconnaissons qu'il y a eu de la confusion autour de ce chiffre, à savoir pourquoi il a été indiqué comme une estimation pour l'avenir plutôt qu'une indication du passé, et sur la façon dont chacun des soumissionnaires l'a interprété.
De plus, veuillez comprendre que nous affirmons — et je pense que la vérificatrice générale serait d'accord — qu'il n'y a pas eu de mauvaise foi dans cette affaire. C'était une tentative pour bien faire les choses. Nous avions déjà repris le contrat original, parce que nous voulions nous assurer qu'il était bon. Lorsque j'ai regardé le coût que cela représentait pour la Couronne — interruption de service, se dégager d'un contrat existant et ainsi de suite —, il semblait qu'il n'y avait pas d'erreurs flagrantes dans le contrat existant, qui expire en 2009, justifiant que l'on fasse de nouvelles soumissions. C'est l'avis que j'ai transmis au ministre.
:
Je suis heureux que vous ayez été en mesure de prendre tout le temps dont vous aviez besoin.
Nous avons déjà vu cette question auparavant lorsque vous avez parlé du fait que vous avez réalisé une étude pilote, que vous l'avez examinée et qu'il y a quand même eu des erreurs dans la première application qui se sont retrouvées dans l'application finale, pour ce qui est de la transposition des 60 p. 100 et des 40 p. 100. D'après ce que je crois comprendre, cette préoccupation vous a été communiquée par écrit et, pourtant, dans le rapport final, l'erreur est toujours là.
Alors, j'ai certaines inquiétudes au sujet de la diligence raisonnable dont votre ministère prétend avoir fait preuve lorsque je constate qu'une erreur aussi flagrante n'a jamais été corrigée.
:
Oui, monsieur Marshall, je pense que cela serait très utile, parce que nous avons eu trois réunions et j'ai moi-même posé la question.
Personne n'est venu dire comment ni pourquoi cette erreur a été commise, et personne n'en a assumé la responsabilité. Alors, si le Conseil du Trésor peut venir jeter un peu de lumière sur cette situation, nous serons certainement heureux d'entendre ce que ces gens ont à dire.
Ensuite, nous allons donner la parole à M. Rodriguez.
:
Il est important de préciser que la politique des services de réinstallation a changé en 1998 et que c'était une politique du conseil national mixte. Pour ceux d'entre vous qui comprenez, c'est là où les agents négociateurs et le gouvernement se rencontrent.
À ce moment-là, nous voulions réduire les dépenses du gouvernement et nous voulions également encourager les gens à s'accrocher à leur maison, parce qu'il s'agissait d'une façon plus rentable de gérer la réinstallation. La politique a changé en 1998 pour donner aux employés un incitatif pour qu'ils gardent leur maison.
Par conséquent, nous n'avions pas de données historiques avant le contrat pilote. Un groupe de travail interministériel a été mis sur pied à l'époque et les membres de ce groupe ont élaboré une modèle logique fondé sur deux faits qu'ils connaissaient.
À partir de l'expérience acquise dans les Forces canadiennes, au point de destination de la réinstallation, ils savaient que 40 p. 100 des gens achetaient des maisons et que 60 p. 100 en louaient. La logique voulait que si les gens achetaient une maison au point d'arrivée, c'est-à-dire à la destination d'une réinstallation, ils ne garderaient pas une maison au point de départ.
Le modèle logique qui a été utilisé au lieu des volumes d'affaires passés, c'était qu'un maximum de 60 p. 100 des gens adopteraient le scénario de la conservation de la maison et ce chiffre devait être équilibré avec 40 p. 100. Si le chiffre s'avérait être 30 p. 100, alors l'autre chiffre serait de 70 p. 100. L'équation s'équilibrait toujours. Par exemple, pour tous les tarifs pour tous les services dans la demande de proposition, si un chiffre diminuait, l'autre augmentait en pourcentage.
Cela revient à ce que disait le sous-ministre Marshall un peu plus tôt. Il est difficile de regarder n'importe quel de ces éléments de manière séparée. Mais c'est une partie de l'historique de la situation.
De 1998 à 2002, il y a eu un projet pilote portant sur une population plus restreinte des employés du gouvernement. Il s'agissait du personnel des forces armées et de la GRC ainsi que des personnes nommées par le gouverneur en conseil et des employés du groupe de la direction (EX). Cela ne comprenait pas l'ensemble de la fonction publique.
Encore une fois, en 2002, nous n'avions toujours pas suffisamment de données et nous avons estimé que les incitatifs n'avaient pas eu de répercussions à ce moment-là. Il a été décidé encore une fois de ne pas utiliser les données antérieures dans l'évaluation des soumissions.
Vous devez comprendre que la demande de proposition ne présente pas ces chiffres comme des volumes d'affaires. Cela n'a jamais été le cas dans aucune des demande de proposition. Ils servent à l'évaluation des soumissions. Les soumissionnaires doivent fixer des prix ou des tarifs pour les différents services et c'est avec ces chiffres que nous les évaluons. Nous n'avons jamais laissé entendre, à quelque moment que ce soit, que ces chiffres étaient des volumes d'affaires. Il s'agissait d'un modèle logique que la Couronne a élaboré à partir des connaissances et des données dont elle disposait.
Le modèle a été réutilisé encore une fois en 2004, en partie à cause du peu de temps écoulé depuis son utilisation antérieure en 2002 et en partie parce que les données ne se trouvaient pas encore au niveau de la cible.
Mais un élément clé ici — et je pense que M. Graham Badun y a fait allusion auparavant —, c'est que la plupart des employés ne se sont pas prévalu des services de Royal LePage pour la gestion immobilière. Par conséquent, la Couronne n'avait aucune façon de déterminer le nombre de personnes qui se sont prévalues des services de gestion immobilière. Il s'agissait d'une base de données dans laquelle les gens n'étaient pas tenus de nous dire ce qu'ils faisaient. Ils pouvaient confier la gestion de leur maison à un voisin durant leur absence. Ils pouvaient fermer temporairement la maison. Nous n'avions aucune façon de le savoir.
De toute évidence, suite à des sondages et à l'attention que cette question a reçue au cours des derniers mois, nous allons probablement changer l'accent d'une future demande de proposition, mais voilà où nous en étions dans le passé.
Un modèle logique a été utilisé. Nous n'avons jamais dit qu'il s'agissait de volumes d'affaires et cela est cohérent avec le fait que lorsque les gens nous ont demandé des volumes d'affaires, nous leur avons répondu qu'ils n'étaient pas disponibles. En un sens, nous avons toujours été cohérents.
J'ai essayé d'être bref. C'est un peu plus compliqué que cela, mais j'ai essayé de garder... Je suis désolé.
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Merci, monsieur le président.
Pour une première réunion, c'est assez léger et amusant. Cela se passe-t-il toujours ainsi, à votre comité? J'essaie de comprendre au fur et à mesure mais, évidemment, sans aucune introduction et sans aucune présentation, ce n'est pas facile.
Je voudrais revenir sur la question des 48 ou 50 millions de dollars, parce que ce sujet semble être au coeur des discussions. Ma question s'adresse à M. Atyeo.
Selon vous, est-ce la raison pour laquelle vous avez perdu l'appel d'offres?
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En fait, M. Badun et moi n'interprétons pas la demande de proposition et le contrat qui en découle de la même manière.
C'est une situation très simple qui comporte un énorme manoeuvre de diversion. Ce qui arrive, c'est que le gouvernement a dit que si l'employé ne vend pas sa maison, il économise 6 000 $ en commission de courtage, alors il remet à l'employé une partie de ces économies que ce dernier peut utiliser comme bon lui semble. Par exemple, l'employé peut payer une société de gestion immobilière pour s'occuper de la maison qu'il n'a pas vendue. C'est aussi simple que cela. Plutôt que de donner l'argent à une agence immobilière, le gouvernement le donne à l'employé transféré; l'argent vient tout de même du gouvernement.
Qui signe le chèque à la société de gestion immobilière n'a absolument rien à voir avec toute cette question. L'employé paie la société de gestion immobilière, et non Royal LePage, mais l'argent vient tout de même du gouvernement. C'est une manoeuvre de diversion que de dire que le gouvernement est facturé deux fois.
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C'est essentiellement pour deux raisons. D'abord, les volumes d'affaires indiqués dans la demande d'offres de services étaient différents, de façon importante, des volumes d'affaires réels. Dans la demande d'offres de services, on a indiqué qu'il y aurait un peu plus de 7 000 personnes, par année, qui auraient besoin de services de gestion. En réalité, il y en a environ une trentaine.
Nous avons souligné que ceux qui auraient pu soumissionner n'avaient pas les chiffres exacts. Des demandes ont été faites pour clarifier les chiffres. Pour le bénéfice du comité, je tiens à ajouter que c'est la première fois aujourd'hui que l'on obtient une explication — celle qui vient d'être donnée — quant à la façon dont les chiffres ont été établis. Nous avons travaillé pendant des mois avec plusieurs ministères pour essayer de comprendre d'où sont venus ces chiffres et nous n'avons jamais eu d'explication.
Nous avons une signature des ministères qui reconnaissent que les faits rapportés dans nos documents sont exacts. Alors, je trouve offusquant que l'on découvre aujourd'hui qu'il semble y avoir une explication pour le chiffre avancé de 7 000 personnes. Les volumes d'affaires ne représentaient pas la réalité. Quand les soumissionnaires ont posé des questions, on leur a indiqué que les vrais volumes n'étaient pas disponibles.
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Je ne devrais pas douter de vous, Madame la vérificatrice générale. La première fois que je vous ai questionnée au sujet de ce rapport, j'ai eu de la difficulté à voir comment une erreur aussi flagrante a pu se produire.
Mais je pense que M. Goodfellow, qui a témoigné devant nous, a été un bon témoin honnête. Il a donné sa version des événements. Il a dit qu'il y avait beaucoup de travail et qu'il y avait une certaine urgence à régler cette affaire, alors, il a tout simplement réutilisé les premiers documents. Il a reproduit l'erreur qui existait déjà dans la première série de documents. Je pense que nous pouvons comprendre cette partie de l'affaire.
Il y a deux aspects au processus d'évaluation: 75 p. 100 pour la partie technique ou la qualité et 75 p. 100 pour la partie financière. Si je comprends votre rapport, vous n'avez rien trouvé d'anormal dans la façon dont le ministère a traité la partie technique de l'évaluation. Est-ce exact?
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Compte tenu de cette information, je veux également remercier le ministère. Il a eu une certaine hésitation à fournir du matériel aux députés, mais il nous a remis sa feuille de pointage. Le ministère n'a pas semblé vouloir remettre sa feuille de pointage aux députés, mais nous l'avons obtenue.
J'accepte le point que vous avez fait valoir, c'est-à-dire que les 75 p. 100 de la partie technique — le résultat qui a été donné pour cette partie — est valide. En fait, j'ai inversé la cotation pour donner à Envoy le bénéfice du doute dans la partie financière...et j'ai fait mon calcule à partir de ces chiffres. Si je ne me trompe pas, les gens de Royal LePage auraient quand même remporté l'appel d'offres. Je ne suis pas mathématicien, mais pour moi, il s'agit là de la façon d'accorder à Envoy l'interprétation la plus généreuse dans ce processus.
Seriez-vous en désaccord avec moi sur cette question, monsieur Marshall?
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Peut-être que le ministère pourrait vouloir revoir ce genre d'arrangement, mais d'après ce que je crois comprendre, c'est là l'arrangement actuel, et je crois qu'il est très important que tout le monde au sein du présent comité sache quel est l'arrangement factuel.
Maintenant, j'appartiens à l'école de pensée qui dit — peut-être à tort — que non seulement il faut que justice soit rendue, mais qu'il doit également y avoir apparence de justice, pour utiliser l'expression si chère aux avocats. Je pense que j'ai un certain nombre de questions à poser ici, parce qu'il sera très difficile d'expliquer aux contribuables du pays que cet arrangement ou ce processus que nous venons d'examiner ici est juste et que le contribuable en obtient pour son argent dans tout ce processus. Je pense que beaucoup d'entre nous commencent à comprendre l'erreur et toutes les conséquences de l'erreur. Mais il sera difficile d'expliquer à mes électeurs comment nous en sommes arrivés là. Il faut que les gens croient que le processus est juste et équitable pour les contribuables du pays et je ne suis pas certain que nous pourrons y parvenir.
Je vais vous demander, monsieur Marshall, puisque vous êtes responsable du ministère à titre de sous-ministre — et je pense que le ministre politique du moment était M. Brison —, qui est ultimement responsable ici? Qui est responsable de cet énorme gâchis?
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Je le crois effectivement, monsieur.
Il s'agit d'un gros contrat. Il fait intervenir beaucoup de gens. Le contrat prend fin en 2009, ce qui n'est pas très éloigné.
Commencer maintenant, retourner en appel d'offres...nous avons un entrepreneur qui, sans qu'il en soit responsable, possède un contrat valide avec le gouvernement. Vous avez des questions de résiliation pour des raisons de commodité. Vous avez des questions de coûts de soumission. Il coûterait cher de retourner en appel d'offres.
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Oui. Je dois dire que nous attribuons des dizaines de milliers de contrats chaque année. Nous ne pouvons prétendre qu'il n'y aura jamais d'erreur. Nous croyons qu'il y avait ici une confusion qui aurait dû avoir été évitée, et nous avons beaucoup appris de cette histoire. Nous allons certainement améliorer nos processus. Nous pourrons exiger une plus grande validation des chiffres et améliorer les choses de cette façon.
À mon sens, lorsque vous regardez la situation dans son ensemble, lorsque vous regardez tout ce que nous faisons pour nous assurer que le processus est juste, une erreur administrative ou un malentendu administratif a persisté. Je crois vraiment que dans l'intérêt du contribuable et du service — et Royal LePage a donné un très bon service —, il n'y a pas de raison de retourner en appel d'offres pour cette question.
Nous pourrions peut-être envisager de ne pas nous prévaloir des années d'option. J'ai discuté avec que le ministre de la possibilité d'entreprendre un nouveau processus de sorte que lorsque le contrat arrivera à échéance normalement, en novembre 2009, nous aurons les résultats d'un nouvel appel d'offres. Je crois que, tout bien considéré, c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
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Merci beaucoup, monsieur Fitzpatrick.
Merci beaucoup, M. Marshall.
Avant que nous passions à Mme Sgro, j'ai quelques questions à poser si vous me le permettez.
Pour revenir à vous, monsieur Danagher, il y a deux mois que cela dure. Nous avons entendu beaucoup de témoins. Nous en sommes à notre troisième audience et c'est la première fois que l'on nous parle de ce soi-disant « modèle logique ». Je suis étonné que vous et M. Goodfellow soient venus...
Personne n'avait jamais mentionné cela auparavant. En fait, cela contredit certaines remarques du rapport du vérificateur général. Durant le processus de proposition, certains soumissionnaires ont posé des questions à Travaux Publics et Services Gouvernementaux au sujet de l'exactitude des renseignements dans la demande des propositions et on leur a dit... J'en fais la lecture :
Par la suite, TPSGC a laissé savoir à tous les soumissionnaires que les volumes réels n'étaient pas disponibles pour les cinq dernières années, mais que le nombre prévu de déménagements annuels était inscrit dans la demande de proposition
Une description plus détaillée suite et cela contredit dans une certaine mesure les propos que vous tenez ici maintenant.
Il me semble, monsieur Danagher, qu'il s'agit d'une erreur grave qui se trouvait dans la demande de propositions. Vous dites que l'erreur est due à ce prétendu « modèle logique » élaboré par le Secrétariat du Conseil du Trésor. Dans ce cas, votre secrétariat accepte-t-il la responsabilité de ce désordre?
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Je tiens à apporter quelques précisions. Le modèle logique a été élaboré par un groupe de travail interministériel dont était membre le Secrétariat du Conseil du Trésor. Dans ce contexte, nous acceptons donc notre part de responsabilité.
C'était un modèle de prévisions. L'examen des modèles de prévisions après les faits révèle qu'un grand nombre de ces modèles ne résistent pas très bien à l'épreuve. Ce modèle s'était largement trompé dans ses prévisions. Nous le reconnaissons.
Cependant, nous continuons à penser que les services de gestion immobilière achetés étaient différents de ceux qui auraient été offerts par Royal Lepage. Si nous tenons compte, par exemple, des gens qui ont opté pour les fonds affectés à la composante sur mesure que le député, M. Fitzpatrick, vient de mentionner, si nous utilisons cela à titre de procuration pour ce nombre, ce serait supérieur de 10 ou 20 fois. Je crois que les nombres que nous avons examinons maintenant s'élèvent à environ 440 ou un nombre de cet ordre de grandeur, au lieu de 32.
Nous avons fait de notre mieux. Nous disposions de certains renseignements qui étaient disponibles à ce moment-là. Je ne peux pas dire ce qui a été communiqué aux vérificateurs de l'époque. Malheureusement, je n'étais pas là. Je peux vous dire que cela a été très bien documenté. Nous acceptons la responsabilité pour cela aussi et nous prenons des mesures pour que ce genre de chose ne se reproduise plus.
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Finalement, monsieur Goodfellow, selon les témoignages, l'un des soumissionnaires éventuels s'est interrogé sur le nombre de 9 000 clients qui auraient besoin de services de la gestion immobilière. Ils ont pratiquement dit qu'en se fondant sur beaucoup de facteurs, ce chiffre leur paraissait incorrect. Ils voulaient des informations plus précises et vous leur avez répondu que les renseignements étaient exacts. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
Je pense que l'erreur a été commise, dans la vie ce qui compte parfois, c'est la façon dont les erreurs sont corrigées.Elle aurait dû vraiment être relevée à ce moment-là. Si quelqu'un avait suivi la situation, il aurait dit « écoutez, ce n'est pas sérieux; le chiffre 9 000 n'est pas bon. Donnons de bons renseignements. Communiquons les bons renseignements à tous les soumissionnaires potentiels si l'on veut que le processus d'appel d'offres se déroule de façon équitable, transparente et ouverte. » Mais non, ce ne fut pas le cas. En fait, vous avez dit que le renseignement, les 9 000 clients, était exact et qu'ils devaient se fier à ce renseignement pour préparer et présenter leurs soumissions.
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Monsieur le président, j'aimerais apporter quelques précisions. Comme M. Danagher l'a dit, c'était un effort collectif. En 2004, j'étais tout nouveau au processus d'approvisionnement. Je n'avais aucune expérience technique dans la réinstallation. J'ai dû me fier, comme les membres du comité interministériel, sur ce genre de renseignements.J'ignorais que le volume était inexact jusqu'à ce que la vérificatrice générale a soulevé cette question l'été dernier.
Je vois les problèmes que la vérificatrice générale a indiqués. Je n'avais pas considéré, à ce moment-là, que deux questions parmi les 289 concernant le volume d'activités de la gestion immobilière, auraient pu être importantes pour indiquer que le nombre pouvait être inexact.
Il y aussi le fait que nous avons eu une conférence pour les soumissionnaires. Tous les soumissionnaires potentiels étaient présents. Nous avons répondu à toutes les questions inhabituelles qui ont été posées et la question de volume d'activités des services de la gestion immobilière n'a pas été soulevée à cette conférence. Donc je n'ai eu aucune indication et je me suis à nos experts techniques pour utiliser ce volume. C'était le même pourcentage utilisé 18 mois auparavant, c'est-à-dire en 2002.
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Tout à fait, et je pense que c'est l'une des leçons que l'on peut tirer de ce cas particulier.
En toute justice, on s'est beaucoup intéressé à M. Marshall et à son groupe à cause des erreurs dans les volumes d'activités, mais ces volumes d'activités leur ont été communiqués — du moins d'après ce que nous avons compris — par les ministères. Ils s'occupent de l'approvisionnement pour les ministères, alors les ministères devraient être un peu plus attentifs quand ils établissent les volumes d'activités.
De toute façon, Travaux Publics devrait examiner les assurances que leur donnent les ministères au sujet des volumes d'activités pouvant avoir un effet très important dans les contrats.
M. Marshall, sommes-nous d'accord pour dire qu'une section du contrat exige un partage de contrats indépendants offerts aux sociétés immobilières par le biais de ce processus?
Permettez-moi d'expliquer. Avec tous ces différents déménagements, un assez grand nombre de descriptions de propriétés sont distribuées. Le contrat ne contient-il pas une section exigeant que le contractant principal, dans ce cas Royal Lepage, fasse rapport à Travaux Publics sur la façon dont cet aspect particulier du partage est effectué ou a été effectué?
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Je veux m'assurer que l'on comprend bien le sens de mes questions. Je veux savoir si le contrat contient une clause obligeant, dans ce cas Royal Lepage, à vous faire rapport mensuellement ou annuellement, qui a bénéficié des contrats — dans ce cas particulier, par le biais des descriptions de propriété, qu'il s'agisse de la vente ou de la location de maisons.
Y a-t-il quelque chose dans le contrat stipulant que Royal Lepage doit communiquer ces statistiques à Travaux Publics?
Je vais vous dire pourquoi que je pose cette question. J'ai lu le contrat. D'après ce que j'ai compris, une telle clause existe dans le contrat. Je demeure de l'autre côté de la rivière à Hull-Aylmer. Beaucoup de militaires, de personnel de la GRC, de fonctionnaires du gouvernement déménagent et emménagent. Je ne comprends pas la raison pour laquelle aucune des entreprises que je connais — et je les connais pratiquement toutes — n'a été approchée par les Forces, la GRC, le gouvernement ou Royal Lepage pour s'occuper des descriptions de propriété. Donc, je voudrais que vous me disiez s'ils sont supposés faire rapport puis je demanderais à M. Badun ce qu'il a fait des rapports, au cas où vous ne les auriez pas reçus.
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Tout d'abord pourquoi le gouvernement paie-t-il des frais de services de gestion immobilière? Je pose la question car il y a un programme d'encouragement qui couvre 80 p. cent des coûts de transaction que quelqu'un devrait payer s'il vendait sa propriété, jusqu'à un plafond de 12 000 $. Si vous consultez le service interagences et cherchez un revenu de bien, le feuillet d'information indique que la gestion constitue l'une des dépenses de base pour les revenus de bien. Si vous ne pouvez pas vous occupez personnellement de la gestion, vous devez calculer si le revenu provenant de la propriété suffit à couvrir les frais de gestion que vous pourriez devoir payer. Parfois, la facture est de 3 p. cent; parfois de 6 p cent. En tout cas, les investisseurs dans les propriétés s'attendent toujours à payer ces frais sauf s'ils peuvent gérer personnellement leur propriété.
Je crois que, dans ce cas, la responsabilité du gouvernement est clairement d'aider le cessionnaire à payer les coûts associés à la cession — c'est-à-dire, a payer les honoraires immobiliers, les frais d'avocats, etc., et le coût de transports — mais si cette personne veut avoir une propriété et en retirer un revenu alors qu'il est absent, le gouvernement n'a pas à payer des frais de gestion immobilière. La personne doit décider d'elle-même si elle croit qu'une propriété particulière sera rentable, n'est ce pas?
Pour quelle raison le gouvernement paie-t-il les frais de gestion immobilière? C'est ce que je ne comprends pas. Pourquoi le fait-il?
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C'est probablement une question qui aurait dû être posée au Secrétariat du Conseil du Trésor.
C'est une décision politique prise, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, en 1998, principalement parce que l'ancienne politique était trop vieille et n'avait pas prévu des commissions de courtage pour des maisons valant un million de dollars et plus, ce qui devenait de plus en plus courant. L'ancienne politique payait la totalité de la commission ou 80 p. cent de la commission de courtage, pour disons, une maison de un million de dollars. Ces grosses dépenses devenaient considérables. Certains employés, particulièrement dans les marchés où l'immobilier battait son plein, cherchaient une deuxième fois à se réinstaller ailleurs, parce que la vente de leur maison signifiait une perte de capital, nous recevons donc des contributions...
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Vous avez raison. Nous avons loué les services de Fleishman à un certain moment; je veux être clair et revenir sur un point que vous avez soulevé tout à l'heure à ce sujet. Lorsque nous louons les services de cabinets...
La question de l'enregistrement a récemment attiré mon attention. Je crois comprendre que c'était une erreur administrative et qu'ils ont soulevé la question avec le registraire de l'époque. Le registraire a reconnu qu'il y avait une erreur et ils l'ont corrigée.
Certes, plusieurs consultants ont travaillé à ce dossier à ce moment particulier et je crois comprendre qu'il n'y avait pas d'intention malveillante. C'était une erreur légitime et je les ai crus sur parole.
En ce qui concerne le processus et les réunions, et je ne sais quoi d'autre, vous avez dit que M. Atyeo avait approché le comité. À l'époque, M. Atyeo avait présenté un exposé au comité qui, nous l'avons appris plus tard, incluait une recherche faite par un maître de conférences. Ce document était supposé avoir été préparé pour l'Association canadienne de l'immeuble ou par elle.
Quand nous avons vu la recherche, nous avons contacté l'Association canadienne de l'immeuble pour contester l'exactitude de la recherche et donner notre point de vue, mais c'est seulement pour apprendre que l'association n'avait ni commandé ni autorisé de recherche. Nous avons été donc très surpris de découvrir que le comité avait épuisé les plaintes et les filières du TCCE pour suivre une voie politique et pour déformer...
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De toute façon, je retiens que vous nous avez dit qu'elle avait été engagée en mai 2005 — M. Bélair l'avait dit également — et que sa date d'enregistrement est le 22 juin 2005.
Lors de la dernière rencontre, le 12 décembre 2006, M. Bélair n'a pas nié, en répondant à une question que je lui posais, que le mandat de Mme Buckler était de repousser la date d'adoption d'une résolution du député Dean Allison, un membre du comité. Cette résolution demandait au comité de demander à Mme Fraser de faire une enquête. M. Bélair n'a pas nié que tel était le mandat de Mme Buckler.
Vous, pouvez-vous le nier?
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Vous aviez déjà le contrat. Depuis six mois, ce contrat vous avait été alloué, et une lettre avait été envoyée par M. Atyeo au Comité des comptes publics pour souligner que le processus lui semblait à tout le moins injuste. Il soulevait plusieurs faits. Or, entre le moment où cette lettre a été déposée et le moment on en a discuté pour la première fois au comité, en avril 2005, près de six mois et demi se sont écoulés, puisque que cette résolution a été adoptée en novembre 2005.
Entre-temps, vous avez engagé des lobbyistes pour comprendre ce qui se passait, mais ils sont intervenus auprès des députés. J'ai de la difficulté à comprendre: si le mandat n'était pas de faire en sorte de retarder les choses, à tout le moins, ce fut une réussite, puisqu'il a fallu six mois avant que cela soit adopté et référé à la vérificatrice.
Qu'en pensez-vous?
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J'aurais une dernière question à poser à M. Marshall.
Dans la réponse que vous avez fait parvenir au comité, au quatrième paragraphe de la page 3, vous dites que vous avez pris d'autres mesures pour rendre les règles du jeu plus équitables. Vous avez dit exactement ce qui suit:
En ce qui concerne le prix, nous avons pris d'autres mesures à la suite de commentaires de fournisseurs et nous avons reconnu qu'un nouveau fournisseur aurait à supporter des coûts supplémentaires [...] Les évaluations financières du fournisseur [...] ont été équilibrées pour rendre les règles du jeu équitables.
Quand vous dites cela, n'admettez-vous pas, en quelque sorte, qu'il y avait un problème au niveau de l'évaluation financière et que vous avez tenté, par différentes mesures — vous le dites vous-même — de corriger une situation qui pouvait être inéquitable? Si ce n'est pas un aveu — pour moi, ç'en est un —d'une situation que vous jugiez problématique d'avance, qu'est-ce qui nous dit que les mesures que vous avez choisies pour atténuer le problème sont véritablement efficaces pour corriger des iniquités éventuelles? D'autant plus qu'en répondant à une question de M. Fitzpatrick, tout à l'heure, vous avez dit que vous avez tiré des leçons de tout ce processus. Lorsqu'on admet tirer des leçons, on admet en même temps qu'il y a effectivement un processus boiteux et qu'on ne maîtrisait pas pleinement un processus qui aurait été complètement transparent et équitable.
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J'allais aussi en parler.
Monsieur Badun, j'aimerais dire que nous nous préparons à rédiger un rapport sur cette question. J'aimerais que vous nous communiquiez les renseignements avant la fin de semaine, si possible, bien que je ne sois sûr s'ils seront pertinents à notre rapport.
Je vous prie de les adresser au greffier du comité qui distribuera des copies dans les deux langues officielles à tous les membres du comité.
Monsieur Sweet, vous avez huit minutes.
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Merci, monsieur le président.
Pour continuer dans le même sens, contre-amiral Pile, lors de la première audience, il a été question de 36 250 dossiers de comptes insuffisamment vérifiés au niveau des dépenses, avant ou après. Je voulais savoir si, aujourd'hui, avant de venir ici vous avez fait un appel téléphonique et appris que ces vérifications sont en cours.
Monsieur Marshall, je pense que l'une des raisons pour lesquelles le modèle, dont a parlé M. Danagher, et le nouvel appel d'offres continuent de poser un problème aux députés ici présents, comme vous pouvez le constater, est due au fait que ce contrat final a eu un nouvel appel d'offres alors qu'il y avait de graves allégations.
Je lis un extrait d'une note de service que vous avez envoyée au ministre le 26 août 2003 :
...qu'un gestionnaire intérimaire de notre ministère responsable du programme de réinstallation et collaborant à l'élaboration des critères d'évaluation a apparemment eu un conflit d'intérêts en acceptant l'accueil offert par Royal Lepage. D'autres membres de l'équipe d'évaluation, notamment un employé relevant de ce gestionnaire et des employés d'autres ministères, ont accepté l'accueil de Royal Lepage contrevenant ainsi à la politique gouvernementale d'accueil.
Donc, dans le sens des propos tenus par mes collègues — non seulement, les démarches doivent être faites de manière équitables, mais elles doivent aussi sembler équitables — nous nous orientons vers un processus de nouvel appel d'offres avec des renseignements très désuets. Cela aurait pu être facilement mis à jour en incluant le projet pilote dans le contrat original déjà en cours et en demandant à Royal Lepage de déclarer clairement que les prévisions de gestion immobilière énoncés dans le contrat étaient loin d'être exactes. Pourtant, personne n'a demandé à l'entreprise titulaire d'une licence qui s'occupait de cela de fournir ses données.
Pouvez-vous nous donner une explication?
:
De toute évidence, il semble que différentes interprétations soient possibles en l'espèce. Notre interprétation est la même que celle du ministère, qui est aussi celle de M. Atyeo. Il ne fait aucun doute que dans les documents relatifs à la soumission et au contrat, on parle de commission pour services de gestion immobilière, avec un pourcentage et une note attribuée, et on parle d'un prix plafond ainsi que de la commission pour services de gestion immobilière qui correspond à une proportion maximale du loyer annuel.
Il semble bien que nous en soyons tous arrivés à la même interprétation: c'est la personne qui loue qui va payer ces sommes. Alors pourquoi donc...? Je crois que la question fondamentale, la question la plus honnête que l'on puisse se poser, consiste à se demander pour quelle raison le gouvernement aurait intégré une telle disposition s'il n'espérait rien obtenir en retour.
Même s'il peut y avoir des interprétations divergentes, nous étions certes d'avis, et le gouvernement en a convenu, qu'il s'agit d'un taux plafond devant être imposé pour ce service, sans égard à l'ensemble des services et sans égard à l'identité du payeur, que ce soit le gouvernement ou l'employé muté. Sinon, ce barème n'a aucun sens.
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Merci, monsieur le président.
J'ai seulement une question à poser à M. Danagher concernant ce modèle logique qui échappe à ma propre logique, monsieur le président.
Vous avez indiqué, monsieur Danagher, que 60 p. 100 des personnes réinstallées devenaient locataires à leur lieu de destination. Comment pouvez-vous savoir que cette proportion se chiffre à 60 p. 100?
:
Il s'agit d'un merveilleux modèle logique, monsieur Danagher, et nous nous retrouvons tous confrontés à ce grave problème. J'oserais seulement espérer que vous... Vous êtes directeur exécutif au Secrétariat du Conseil du Trésor. Je juge inexcusable que vous fassiez l'autruche de cette façon.
Nous l'avons déjà constaté avec le scandale des commandites, monsieur le président, et nous le voyons encore aujourd'hui. Des gens se contentent de remplir aveuglément de la paperasse, sans réfléchir. Lorsqu'un fournisseur indique qu'il demande 50 millions de dollars pour offrir ce service et qu'un autre réplique qu'il peut le faire sans frais, ne devrait-on pas y voir un signal d'alarme pour nous inciter à vérifier s'il n'y a pas un problème? Sur quel genre de fonction publique pouvons-nous donc compter?
Monsieur Marshall, j'espère bien que vous vous assurerez que vos fonctionnaires se serviront dorénavant de leur jugement, plutôt que de continuer à simplement remplir des formulaires. C'est tout à fait inacceptable. Nous ne pouvons absolument pas permettre que ce genre de comportement se reproduise sans cesse.
C'est le point que je voulais faire valoir, monsieur le président. Je vais maintenant laisser la parole à M. Lake en le remerciant de m'avoir donné quelques minutes de son temps.
Je partage les préoccupations exprimées par bon nombre de mes collègues de ce côté-ci de la table — et de l'autre côté également — relativement à ces chiffres, surtout que l 'on nous fournit aujourd'hui des renseignements dont nous ne disposions pas auparavant. À la dernière journée de discussion prévue à ce sujet, on nous communique soudain de nouvelles données qui contredisent en quelque sorte les informations dont nous disposions jusqu'à maintenant relativement à ces calculs.
Monsieur Danagher, j'aurais besoin de quelques éclaircissements. Cela concerne les quelque 15 000 réinstallations par année dont il est question dans le rapport de la vérificatrice générale. Est-ce que les locataires sont exclus de cette évaluation, ou bien est-ce que cela regroupe toutes les personnes qui sont réinstallées, qu'elles louent ou qu'elles soient propriétaires de leur résidence?
Merci, monsieur Danagher.
C'est ainsi, chers collègues, que se termine la série de questions dont nous avons convenu au départ en précisant que nous allions évaluer la situation après coup. Je suis maintenant prêt à laisser quelques minutes à quiconque aurait un très bref point à soulever, mais il doit s'agir d'une question pertinente, étant donné que nous avons déjà eu tous la chance de nous exprimer et qu'il y a eu certaines redondances au cours de la dernière demi-heure.
M. Proulx, M. Christopherson, puis M. Fitzpatrick.
D'accord, monsieur Proulx, nous vous écoutons en vous rappelant d'être très bref.
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Merci, monsieur le président. Je serai bref et j'irai droit au but.
Au cas où vous n'auriez pas eu l'interprétation, monsieur Badun, je vais récapituler pour m'assurer que vous comprenez bien le problème dont il est question.
En bref, M. Bélair, président de l'une de vos filiales ou de l'un de vos salons, a affirmé, lors de la dernière séance du comité, que Mme Buckler avait été embauchée en mai 2005. Plus tôt aujourd'hui, j'ai cru vous entendre dire que c'était effectivement le cas. Pourtant, le registre révèle qu'elle s'est enregistrée comme lobbyiste pour votre compte le 22 juin 2005.
Donc, à la demande du Bloc québécois, j'aimerais beaucoup que vous nous disiez non seulement qui elle a rencontré et à qui elle a parlé, mais aussi quand se sont tenues ces réunions. Ce n'est pas un problème pour vous, mais nous voulons nous assurer que le registre... Vous savez où je veux en venir. Nous voulons être certains qu'elle s'est bien enregistrée et qu'elle a agi en toute transparence. Je vais être honnête avec vous: nous avons l'impression — et nous sommes prêts à changer d'opinion si nous nous trompons — que son rôle consistait à parler directement aux députés conservateurs qui siégeaient à ce comité afin que celui-ci ne décide pas, à un stade précoce, de convoquer tous ces témoins pour nous expliquer ce qui se passait.
:
Je crains que ce ne soit pas assez pour nous aider. Vous comprenez le problème mieux que nous; c'est vous qui l'avez soulevé. J'ai de la difficulté à comprendre pourquoi vous dites que ce n'est ni juste ni équitable et que vous cherchez des faux-fuyants.
Je sais que c'est à nous que revient la décision de faire des recommandations, mais j'aimerais quand même savoir ce que vous pensez, si vous trouvez que le problème est sérieux à ce point. Oui, nous le savons tous, des erreurs ont été commises — mais elles ne sont pas si graves. Maintenant, on nous dit le contraire.
:
Monsieur le président, à la fin de mon intervention, en raison d'un... Nous ne sommes pas encore entrés dans le détail, je vous demanderais donc un peu de patience, mais je vous prie de considérer ma demande de poursuivre la séance à huis clos afin de connaître le montant. Je sais que ce chiffre comptera pour beaucoup dans notre décision, et nous avons besoin de le connaître. J'aimerais entendre plus qu'une simple description. Je vous laisse y réfléchir et je ferai ma demande à la fin.
Je m'adresse maintenant aux représentants du ministère et du Conseil du Trésor. Comme nous l'avons vu plus tôt, selon le paragraphe 5.19, à la page 7 du rapport original de la vérificatrice générale, les critères d'évaluation allouaient une pondération de 25 p. 100 pour le prix proposé et de 75 p. 100 pour les qualités techniques.
Ensuite, on peut lire au paragraphe 5.103 de la page 27, et je cite: « Bien que le programme donne la priorité à la qualité de vie de ces personnes, » — on parle ici du Programme de réinstallation intégré — « nous avons constaté que ni le Secrétariat du Conseil du Trésor ni les autres organisations concernées n'avaient établi de mécanismes de mesure du rendement visant à montrer que les objectifs du programme sont atteints ».
Si cela vaut 75 p. 100 de la note finale, admettons, et que la qualité de vie est prioritaire, et en plus si la vérificatrice générale qui dit que votre mécanisme de mesure du rendement n'est pas adéquat, comment arrivez-vous à accorder des points sur le plan technique, alors que vous ne disposez d'aucun mécanisme pour évaluer le rendement?
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Je pense que cette question s'adresse autant aux représentants de Travaux publics qu'à ceux du Secrétariat du Conseil du Trésor.
En ce qui nous concerne, nous pensions être en mesure d'évaluer le rendement du PRI. Une des choses sur lesquelles nous nous sommes penchés, comme je l'ai dit plus tôt... Étant donné qu'il s'agit d'une politique du Conseil national mixte, nous avons travaillé en collaboration avec des agents négociateurs du Conseil. Nous les avons rencontrés et nous en avons discuté. Nous avons constaté que les griefs liés à la réinstallation, comme nous l'avons déjà dit, avaient diminué considérablement suite à la mise en oeuvre de ce programme. De ce point de vue, nous pouvons dire que nous avions une certaine mesure du rendement, et c'est de concert avec le Conseil national mixte que nous avons déterminé que la qualité du service allait être essentielle au succès du programme.
Je suis certain que cela a été pour beaucoup dans la répartition 75 p. 100-25 p. 100.
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En tant que motionnaire, puis-je ajouter quelque chose, monsieur le président?
Il faut savoir que c'est un élément déterminant pour la recommandation. Le fait de poursuivre à huis clos, à mon avis, assure la confidentialité qu'exige M. Marshall, étant donné que nous allons parler de fourchettes de prix.
Même si quelqu'un divulguait l'information, ça ne prendrait pas beaucoup de temps aux autres avocats pour se faire une idée du chiffre dont nous parlons. Par contre, en ce qui me concerne, je n'ai pas cette expertise et j'aimerais savoir de combien il est question ici... De toute façon, cela pourrait être n'importe quoi, étant donné que la valeur du contrat s'élève à 1 milliard de dollars.
Monsieur le président, j'aimerais vraiment connaître ce montant et, si on refuse de me le donner, je vais considérer cela comme une atteinte à mes privilèges, étant donné que je propose le huis clos. Je m'engage à respecter la confidentialité et à ne pas répéter ce montant, encore moins en public, mais j'ai besoin de le savoir pour déterminer si je vais voter en faveur d'un nouvel appel d'offres ou pas.
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J'ai seulement deux demandes à adresser au représentant de Royal Lepage.
Vous avez fait allusion à la firme avec laquelle vous avez fait affaire pour vos consultations ainsi qu'à Mme Buckler. Afin de bien saisir ce qui s'est passé dans cette affaire, j'aimerais que vous nous remettiez une liste de toutes les personnes de cette entreprise qui auraient directement contacté des députés et les noms de ces derniers, ainsi que tous les renseignements reliés à ces communications — heure, lieu, etc.
J'aimerais aussi vous donner un conseil avant de terminer. Avoir recours aux services d'une firme avec laquelle on a fait affaire par le passé sans même y réfléchir et l'analyser de nouveau ne vous amènera que des problèmes. Je crois que c'est la morale de cette histoire: les circonstances évoluent et il faut se remuer les méninges et s'ajuster en conséquence.
Monsieur Danagher, j'aimerais des précisions à propos de ce compte personnalisé. Une personne peut y recevoir jusqu'à 12 000 $. Est-ce bien cela?
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Monsieur Marshall, il est question d'équité et de justice. Madame la vérificatrice générale nous dit que ce processus s'est avéré injuste et inéquitable. Vous niez ces faits. D'autre part, vous dites que si ce contrat est annulé, il y aura des frais importants et, sans doute aussi, des procédures judiciaires. Je crois que tous les membres du comité en sont conscients. Bien sûr, il faut gérer des fonds publics, et la décision finale sera prise par le gouvernement. Toutefois, il s'agit d'équité et de justice. Peu importe la valeur du contrat, le comité devra éventuellement se pencher là-dessus et déterminer si, dans les faits, ce contrat a été alloué, comme le disait Mme Fraser, de façon inéquitable. Si c'est notre conclusion et qu'il faut annuler le contrat, c'est regrettable, mais il y aura éventuellement des coûts. Les membres du comité ne prendraient pas une décision comme celle-là à la légère, j'en suis convaincu. Les membres du comité doivent évaluer cela à sa juste valeur.
Auriez-vous dit la même chose s'il ne s'agissait que d'un contrat d'un million de dollars? Nous auriez-vous dit de faire attention parce qu'il y aura des coûts importants? C'est une question de principe et, évidemment, d'argent. Il y aurait dû y avoir beaucoup plus de rigueur avant l'octroi d'un contrat d'une valeur de près d'un milliard de dollars, d'autant plus que nous savons que la même firme a obtenu le projet-pilote, le premier contrat et le deuxième contrat, même après l'annulation du premier contrat. Cela aussi soulève une série de questions pour les membres du comité. Il faudra, en effet, faire la lumière sur l'ensemble de ces éléments.
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Monsieur le président, puis-je souligner encore une fois que le processus n'a pas été aussi bien mené qu'il aurait dû l'être. Je le reconnais. Je veux que les membres du comité comprennent que ce chiffre n'aurait eu aucune incidence sur le résultat. Nous avons constaté qu'un de vos membres avait fait ses propres calculs. Nous avons fait de même. Il n'y pas eu de fraude ni de la mauvaise foi; tenez-en compte.
Si vous prenez en considération le fait que le résultat aurait été le même, pensez aussi au fait que, comme Mme Fraser l'a signalé à juste titre, d'autres entreprises concurrentes auraient peut-être participé si elles avaient vu un chiffre différent, par exemple. Je veux que les membres du comité sachent à quel point nous nous sommes efforcés d'inviter le plus grand nombre d'entreprises possible à soumissionner. Je vais vous le dire. Les membres des forces armées accordaient beaucoup d'importance à la qualité du service. Nous voulions une entreprise capable d'assumer un très grand nombre de déménagements, c'est-à-dire 12 000. Si l'appel d'offres s'était adressé uniquement aux entreprises qui ont déjà eu à organiser 12 000 déménagements ou plus, une seule société au Canada aurait répondu à ce critère, et c'est Royal LePage. Nous avons fait savoir que nous accepterions les soumissions de toute entreprise qui aurait pris en charge au moins 500 déménagements. Nous avons aussi précisé qu'il n'était pas nécessaire pour l'entreprise de disposer d'une armée de personnes pour effectuer tous ces déménagements au moment de la soumission. L'entreprise pouvait avoir recours à un groupement ou elle pouvait expliquer comment elle comptait s'y prendre; notre évaluation allait être fondée là-dessus.
Les membres du comité doivent savoir que nous avons pris de nombreuses mesures pour faire en sorte que le plus grand nombre d'entreprises pouvaient participer. Il n'y a eu aucune mauvaise intention ni de la mauvaise foi. Tout compte fait, le résultat aurait été le même. C'est véritablement ce que je veux vous faire remarquer. Il est réellement malvenu d'annuler des contrats qui ont été conclus en toute bonne foi, surtout quand on sait qu'il y aura un autre processus en 2009. Croyez-moi, nous avons tiré de nombreuses leçons de cette affaire. Nous allons dorénavant être beaucoup plus prudents. C'est ainsi que les choses fonctionnement au gouvernement. Nous apprenons de nos erreurs. Il faut comprendre que s'il y avait eu de la fraude ou de la mauvaise foi, l'argent ne serait alors pas un facteur. Nous devrions nous employer à rétablir la confiance et à recommencer le processus, mais il n'a pas été question de cela cette fois-ci.
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Je crois que le témoin a répondu à la question. Veuillez adresser vos commentaires à la présidence.
Chers collègues, je crois que cela met fin aux échanges.
Nous allons poursuivre la séance à huis clos. La partie publique de la séance se termine maintenant. Nous allons prendre une pause de deux minutes pour laisser tous les témoins quitter la salle, à l'exception de M. Marshall et des autres représentants de Travaux publics et Services gouvernementaux.
L'après-midi a été long; il s'agit d'une affaire complexe. Je remercie beaucoup les témoins d'avoir comparu devant nous. Vos témoignages nous sont très utiles.
Merci.