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Mesdames et messieurs, tout d'abord, je vous souhaite la bienvenue à cette séance du Comité permanent des comptes publics.
Conformément au Règlement, nous allons aujourd'hui examiner le chapitre 7 du rapport de mai 2006 de la vérificatrice générale du Canada qui s'intitule L'acquisition de bureaux loués, chapitre qui nous a été automatiquement renvoyé.
Nous accueillons ce matin David Marshall, sous-ministre de Travaux publics et des Services gouvernementaux, et Tim McGrath, sous-ministre adjoint par intérim de la Direction générale des biens immobiliers du même ministère.
Soyez les bienvenus, messieurs Marshall et McGrath.
Nous accueillons des représentants du Bureau du vérificateur, soit Ronnie Campbell, vérificateur général adjoint, et Bruce Sloan, directeur principal.
Les représentants du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada sont Jim Libbey, directeur exécutif de l'Autorité de l'acceptation des systèmes financiers, et Blair James, directeur exécutif de la Direction des actifs et des services financiers.
Messieurs, je vous souhaite à tous la bienvenue. Nous allons commencer sans plus tarder.
Monsieur Campbell, vous avez une déclaration préliminaire à faire.
Monsieur le président, je vous remercie de me donner l'occasion de présenter les conclusions du chapitre 7 de notre rapport de mai 2006 intitulé L'acquisition de bureaux loués. Je suis accompagné de Bruce Sloan, directeur principal au Bureau, qui est responsable de cette vérification.
TPSGC gère des locaux totalisant 6,6 millions de mètres carrés et consacre 3 milliards de dollars par an pour la gestion des biens immobiliers. Le ministère conclut jusqu'à 500 baux par année. Il doit donc disposer d'une information complète, exacte et actuelle pour pouvoir prendre de bonnes décisions. Comme il s'est engagé à réaliser l'objectif gouvernemental de réduction des coûts, il est d'autant plus impératif que la Direction générale des biens immobiliers applique de solides pratiques de gestion.
Nous avons relevé un certain nombre de questions importantes qui touchent le coût des locaux. Permettez-moi de vous les exposer plus en détail.
À l'heure actuelle, la responsabilité des décisions touchant le coût des locaux est partagée entre TPSGC, les ministères clients et le Conseil du Trésor. En raison de ce partage de responsabilités, il est difficile pour TPSGC d'imposer et de respecter ces normes relatives à la superficie et à la qualité des bureaux pour l'ensemble du gouvernement.
Nous signalons dans notre rapport des cas où le ministère n'a pas imposé ces normes, ce qui a entraîné des coûts additionnels pour les contribuables. Le comité voudra peut-être demander au ministère ce qu'il entend faire pour que ces normes soient appliquées.
[Français]
Le deuxième facteur qui touche le coût des locaux est le fait que le mécanisme de financement actuel ne favorise pas toujours le choix de l'option la plus économique. Nous avons constaté au cours de notre vérification que le ministère avait fait des progrès satisfaisants pour ce qui est de définir les options les plus économiques pour répondre aux besoins en locaux des ministères clients. Lorsqu'il évalue les options pour les locaux, TPSGC prend en considération le coût total de chaque option sur la durée prévue des besoins, souvent entre 15 ans et 25 ans. Ils comprennent la construction, le bail-achat, l'achat et la location.
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Le comité voudra peut-être demander à TPSGC et au Secrétariat du Conseil du Trésor de fixer un échéancier pour l'établissement des mécanismes de financement qui permettront de choisir et de mettre en oeuvre les options les plus économiques.
[Traduction]
En 2002, nous avons signalé que TPSGC devait renforcer l'intégrité et la disponibilité de l'information pour mieux gérer l'acquisition de bureaux. Dans notre rapport de cette année, nous signalons que les progrès ont été insatisfaisants à cet égard.
Les gestionnaires ont besoin d'une information actuelle, exacte et complète pour prendre les bonnes décisions stratégiques. Nous avons constaté que l'information de base dont les gestionnaires d'immeuble ont besoin est inexistante, inadéquate ou difficile à obtenir.
Le comité voudra peut-être demander au ministère d'expliquer les mesures qu'il prend pour rationaliser la gestion du portefeuille des biens immobiliers et les mesures qu'il prendra pour mettre en place les systèmes d'information qui soutiendront sa stratégie.
En terminant, monsieur le président, nous aimerions faire remarquer au comité que les gestionnaires du gouvernement considèrent souvent que les locaux sont des biens ou des services gratuits. Actuellement, le coût des locaux est payé par TPSGC. Ce coût est inscrit dans les comptes publics des ministères comme un service reçu gratuitement. Le gouvernement devrait s'assurer que le système comporte des mesures incitatives pour une saine gestion du portefeuille, y compris la possibilité de choisir l'option la plus économique.
Nous serons heureux, monsieur le président, de répondre aux questions du comité.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci de nous avoir invités pour discuter du rapport Le Point de 2006 de la vérificatrice générale intitulé L'acquisition de bureaux loués.
Comme l'a indiqué le président, je suis accompagné aujourd'hui de M. Tim McGrath, sous-ministre adjoint intérimaire de la Direction générale des biens immobiliers.
Il est clair pour tous que satisfaire aux besoins en locaux des fonctionnaires fédéraux dans l'ensemble du pays est une tâche complexe. Elle nécessite quelque 3 milliards de dollars par année, des milliers de transactions et de nombreux échanges. Pour y parvenir, le gouvernement doit tenir compte des diverses priorités et contraintes budgétaires ainsi que des priorités des programmes fédéraux. De plus, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada va composer avec l'instabilité du marché immobilier dans toutes les régions du pays et les diverses contraintes relatives au coût des locaux d'une source à une autre.
Malgré ces enjeux, TPSGC a fait des progrès constants au cours des années. Par exemple, vous constaterez lorsque vous examinerez notre budget que, malgré l'augmentation de la demande de nos clients, le coût de notre programme de logement s'est stabilisé et qu'il diminue maintenant.
Nous avons réalisé des progrès importants concernant la plupart des recommandations faites dans le dernier rapport de 2002 de la vérificatrice générale, plus particulièrement d'améliorer notre planification à long terme et, comme l'a souligné la vérificatrice générale, d'évaluer le coût total des diverses options relatives aux locaux à bureaux avant de formuler une recommandation.
Par ailleurs, au cours des deux dernières années, nous avons pris plusieurs mesures pour améliorer la gestion du programme des biens immobiliers qui entraîne de résultats concrets. Je peux vous en donner quelques exemples. Comme l'a signalé M. Campbell dans ses remarques, nous réduisons l'espace alloué aux fonctionnaires et utilisons un modèle d'aménagement moins coûteux. Je dois mentionner que le Secrétariat du Conseil du Trésor et nos clients collaborent grandement dans ce dossier, ce qui permet à l'État d'économiser plusieurs millions de dollars.
Nous assurons une meilleure planification à long terme de la négociation des baux et négocions ces derniers plus activement sur le marché. Nous avons réduit nos coûts de location moyens au-dessous de la moyenne du secteur privé pour la plupart des marchés à l'échelle du Canada. Nous avons pris de l'avance sur notre échéancier quant à l'atteinte des objectifs en matière d'économie dans ce domaine.
De plus, nous réduisons nos frais généraux. Notre effectif a diminué de près de 300 personnes par année. Nous améliorons la gestion de notre répertoire alors que nous avons déjà le taux d'inoccupation le moins élevé de toutes les importantes organisations de gestion immobilière au pays.
Malgré ces réalisations, il reste encore beaucoup à accomplir. La vérificatrice générale a fait observer que nous avons besoin de meilleurs systèmes d'information et nous sommes d'accord avec elle.
Les enjeux les plus importants soulevés par la vérificatrice générale sont probablement le partage de la responsabilité des coûts des locaux à bureaux entre les ministères clients et TPSGC et les diverses anomalies relevées dans les cycles de financement annuels.
En ce qui concerne les responsabilités partagées, les décisions doivent être prises en tenant compte des besoins opérationnels d'un ministère et, par conséquent, ne peuvent être sous la seule responsabilité de TPSGC ou de l'une ou l'autre des parties. En outre, des compromis budgétaires doivent être faits, dans le cas présent, par les membres du Conseil du Trésor. Il n'y a donc pas de solutions simples à ce problème. Je crois toutefois qu'il est possible d'améliorer la situation et nous travaillons avec le Secrétariat du Conseil du Trésor afin de déterminer jusqu'où nous pouvons aller.
Monsieur le président, je serai heureux de répondre aux questions du comité.
Merci.
Avant de passer aux questions, j'aimerais donner quelques informations aux membres du comité. Tout d'abord, nous accueillons aujourd'hui un collègue, M. Peter Wilkins, du Bureau du vérificateur général de l'Australie-Occidentale. C'est un expert de renom en matière de vérification et de reddition de comptes.
Soyez le bienvenu, monsieur Wilkins. Peut-être qu'à la fin de la séance, si vous le souhaitez, vous pourrez nous adresser quelques mots. C'est un plaisir de vous accueillir ici aujourd'hui.
Des voix: Bravo, bravo!
Le président: Mesdames et messieurs, cette séance se terminera à 13 heures, car nous avons une autre réunion tout de suite après.
Nous avons six témoins et presque tous les membres du comité sont présents. Le sujet dont nous sommes saisis est important et complexe. Je demanderais donc aux députés de poser des questions succinctes et précises et aux témoins de répondre de façon tout aussi succincte. Nous n'apprécions pas les réponses interminables comme celles qu'on nous a servies cette semaine.
Cela dit, je cède la parole à monsieur -- madame Ratansi.
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En tout cas, peut-être que les députés d'en face, eux, ne s'amusent jamais de toute façon. J'espère que vous ne déduirez pas cela de mon temps de parole.
Merci, messieurs les témoins, d'être venus. Ma question s'adresse aux représentants de Travaux publics. La vérificatrice générale, après avoir constaté que TPSGC gère 6,6 millions de mètres carrés en espace loué et dépense 3 milliards de dollars, a soulevé de nombreuses préoccupations. Moi, qui suis députée à la Chambre, je suis un peu scandalisée que le ministre ne soit pas aussi à la Chambre pour nous rendre des comptes.
Ma question porte sur le complexe JDS Uniphase, complexe de 600 millions de dollars. Est-ce une somme raisonnable compte tenu du fait que Minto l'a acheté pour 30 millions de dollars et a bâti le complexe pour 200 millions de dollars? 600 millions de dollars, est-ce un bon prix pour TPSGC? Pourriez-vous nous en dire plus long? Nous n'avons pas pu exiger des comptes du ministre à la Chambre.
Monsieur le président, nous sommes encore en négociation avec le vendeur dans ce dossier et les ministres du Conseil du Trésor n'ont pas encore approuvé cette transaction, alors je ne peux vous dévoiler que certaines informations.
Néanmoins, je peux vous assurer que nous avons fait une analyse approfondie de cette offre. Les chiffres dont vous avez pris connaissance dans les médias ne disent pas tout. Ainsi, nous prenons en compte non seulement la valeur du bien immobilier, mais aussi les impôts fonciers sur 25 ans, les coûts de rénovation de l'immeuble une fois qu'il aura été libéré, les coûts de modernisation de mi-durée, etc. Beaucoup d'éléments sont analysés et, en l'occurrence, nous ont permis de conclure que ce serait une belle affaire pour la Couronne.
En outre, je peux vous assurer que nous avons sollicité et obtenu des évaluations indépendantes de notre propre travail et que nous sommes convaincus qu'une analyse exhaustive a été faite. J'aimerais bien pouvoir vous en faire part. Si la transaction est approuvée, l'analyse pourra être rendue publique et je pourrai vous la décrire en détail.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, ma question porte sur votre objectif de réduire les coûts. On en fait part dans le document de la vérificatrice générale. Je suis député de Gatineau. Nous savons que le gouvernement a des besoins et si nous considérons les deux rives de la rivière des Outaouais, nous savons que du côté du Québec, les espaces à louer sont moins chers que dans la grande ville d'Ottawa.
Comment décidez-vous de faire des appels d'offres? Je suis déçu d'apprendre que vous n'avez pas fait d'appels d'offres dans le cas de la GRC ou de la Défense nationale. Ces appels d'offres auraient pu donner une chance aux gens de Gatineau ou du moins à ceux de l'Outaouais. On aurait pu loger la GRC, un autre ministère, une agence ou encore une société de la Couronne du côté de l'Outaouais. Pourquoi ne fonctionnez-vous pas toujours par appel d'offres?
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Monsieur Nadeau et monsieur le président, dans la grande majorité des cas, nous ne faisons pas d'appel d'offres. Il y a de petits cas très exceptionnels où, pour des raisons très spéciales, il est plus logique de négocier directement lorsque nous en avons la possibilité. Cela se produit dans une situation d'immobilier, et cela se produit également pour diverses acquisitions que nous faisons tout au cours de l'année.
Je dirais que dans le cas des possibilités du côté de Gatineau, nous occupons déjà environ 80 p. 100 des locaux disponibles et seulement environ 40 p. 100 des locaux disponibles du côté d'Ottawa. Nous sommes un très gros utilisateur de biens immobiliers du côté de Gatineau. M. McGrath vous en parlera peut-être davantage.
Par ailleurs, nous sommes en train d'examiner d'excellentes possibilités de déménager des ministères du côté de Gatineau. Nous examinons quelque chose comme 100 000 mètres carrés de demandes provenant de divers ministères et nous espérons répondre à cette demande en construisant davantage du côté de Gatineau et en rééquilibrant ou en atteignant davantage l'objectif de 75 p. 100 d'usage du côté de Gatineau.
J'espère que cela répond à votre question.
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Habituellement, nous faisons un appel d'offres. Cependant, lorsqu'il s'agit d'une propriété unique et que rien d'autre n'est disponible, par exemple, nous connaissons très bien la région de la capitale nationale. Nous savons quelles sont les propriétés dans cette région, et nous les examinons constamment. Nous louons à bail et nous construisons, dans la région.
Dans une situation comme celle du campus sur Merivale, il y a un terrain et un immeuble y est déjà été construit, alors nous regardons autour. Si nous avions fait par exemple un appel d'offres, cela aurait été la seule propriété à notre connaissance qui aurait pu répondre aux exigences. Le problème, c'est qu'à ce moment-là, le vendeur sait qu'il est le seul à avoir une propriété qui répond aux besoins et il pourrait soumissionner à un prix supérieur à ce que nous pourrions négocier. Nous serions alors obligés de l'accepter, car ce serait un appel d'offres, et comme il n'y aurait qu'un seul soumissionnaire, il pourrait alors imposer son prix.
Il est beaucoup plus avantageux pour la Couronne de négocier directement. Cela se produit aussi dans d'autres situations.
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Monsieur le président, nous analysons toujours avec soin la possibilité de construire plutôt que de louer. C'est quelque chose qui est au centre de l'analyse que nous effectuons. Nous examinons la meilleure option dans chaque cas. Comme la vérificatrice générale l'a souligné dans son rapport, nous faisons une analyse très détaillée.
Dans le cas de JDS, par exemple, nous avons analysé les coûts de construction. C'était une situation unique, car un immeuble très coûteux a été construit par le propriétaire précédent pour être ensuite abandonné. Il était donc offert à un prix très peu élevé.
Lorsque l'on construit, ce n'est pas nécessairement moins cher, mais parfois c'est le cas. Nous devons examiner tous les coûts du cycle de vie, l'aménagement à mi-vie qui est nécessaire et tous les coûts sur 25 ans. On fait ensuite un calcul par rapport à la valeur actuelle et on détermine si c'est ou non avantageux.
Lorsque nous faisons l'analyse, nous recommandons parfois d'acheter, parfois de louer. Nous pouvons aussi recommander un bail-achat. Par exemple, nous pouvons louer et avoir une option d'achat à la toute fin. Nous examinons également cette option.
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Merci, monsieur le président.
À Montréal, le 800, Place Victoria semble être un problème.
La vérificatrice générale a souligné que vous aviez fait preuve de diligence raisonnable, monsieur Marshall.
Vous dites que vous avez fait une analyse très détaillée de l'achat par opposition à une location à bail, etc. Le bail est arrivé à échéance. Vous avez fait un appel d'offres. Ils sont arrivés en quatrième place; ils n'étaient pas le plus bas soumissionnaire. Vous avez décidé que vous alliez déménager ailleurs. Les politiciens sont intervenus. Le secrétaire d'État pour l'Agence du développement économique du Canada a envoyé une lettre au ministre des Travaux publics lui demandant de rester en place. Le ministre a accepté. Pourquoi? Au fait, cela a coûté 4,5 millions de dollars aux contribuables.
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Eh bien, il semble que la vérificatrice générale soit d'un avis différent.
J'aimerais aborder une question plus générale, et revenir à la dernière fois que nous avons abordé cette question, monsieur le président, alors que le comité des comptes publics avait recommandé que Travaux publics soit le propriétaire et le locateur ou le bailleur de tous les biens immobiliers et qu'il les loue à bail aux différents ministères. Nous faisons maintenant une comptabilité d'exercice, monsieur Marshall, et il nous semble tout à fait logique de faire payer les locaux aux autres ministères, même si le gouvernement est propriétaire de l'immeuble. Pourquoi est-ce qu'on ne fait pas cela?
Pourquoi des ministères sont-ils toujours logés sans frais puisque vous ne leur faites pas payer les locaux qu'ils occupent dans des immeubles appartenant au gouvernement du Canada?
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Monsieur le président, je pense que la question fait allusion au concept du financement par l'usager, où nous pourrions percevoir un loyer directement des ministères clients qui occupent l'espace.
M. John Williams: C'est exact.
M. Tim McGrath: Nous avons en fait en place un régime de financement par l'utilisateur -- que nous appelons un régime d'enveloppe budgétaire pour les locaux -- où nous allouons un certain nombre de mètres aux divers ministères, selon une croissance qui est approuvée par le Conseil du Trésor.
Si un ministère souhaite avoir plus d'espace que celui qui lui a été alloué, il doit le payer aux termes de ce que l'on appelle le cadre de contrôle de l'expansion. Ce cadre est établi chaque année avec beaucoup de diligence en collaboration avec les ministères clients, et ces derniers savent exactement combien d'espace ils devraient occuper. Nous avons mis en place des normes pour ce qui est de l'espace alloué à chaque ministère. Les ministères ont réagi extrêmement bien à ce programme; nous avons augmenté le taux d'utilisation, qui est passé de 21,4 mètres à 20,5 mètres par personne, et notre objectif est 18 mètres. À elle seule au cours des deux dernières années, cette mesure a permis aux contribuables d'épargner plus de 45 millions de dollars, et nous allons poursuivre ce programme de normes sur les locaux.
Très rapidement, si nous avions en place un régime complet de financement par l'utilisateur, les ministères se feraient concurrence, surtout à Ottawa, ce qui ferait augmenter les prix en flèche. Dans leur dernier rapport trimestriel, Colliers a souligné que les mesures prises par Travaux publics et Services gouvernementaux en ce qui concerne les baux font en fait baisser les prix dans la ville d'Ottawa, où le marché dans le quartier des affaires est le plus serré en Amérique du Nord.
Nous obtenons certainement des résultats avec le régime que nous avons en place à l'heure actuelle et avec les améliorations que nous avons proposées.
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Vous noterez qu'au tableau, on dit « pourrait coûter à la Couronne », parce que nous avons diverses options, y compris la possibilité d'acheter l'immeuble. À la fin de la deuxième année du contrat de location, nous avions la possibilité d'acheter l'immeuble. Aucun fond n'était disponible, mais le propriétaire ne le savait pas. Le propriétaire avait contracté une hypothèque de cinq ans et aurait dû une pénalité si nous avions exercé cette option.
En retour, nous avons négocié un prix inférieur pour notre option d'achat en 2008, et nous serons alors essentiellement dans la même situation financière que si nous avions acheté l'immeuble à la fin de la deuxième année. Si nous achetons l'immeuble en 2008, la Couronne n'essuiera pas une perte de 13 millions de dollars et sera en fait dans la même situation que si nous avions acheté l'immeuble à la fin de la deuxième année. Nous ne l'avons pas acheté alors parce que nous voulions laisser la période de garantie sur tous les nouveaux systèmes de l'immeuble arriver à échéance. Nous estimions qu'il était préférable que le propriétaire assume la responsabilité pour toute la période de garantie. À partir de cette date, nous pourrons exercer nos options. Nous avons l'option d'acheter à la fin de la deuxième année, de la cinquième année, de la dixième année et de la quinzième année.
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Merci beaucoup. Je vous en sais gré.
Maintenant, j'ai une question qui porte sur ce qu'a dit le sous-ministre. Je m'apprête à faire une chose que je ne fais pas habituellement, soit poser une question dont je ne connais pas la réponse. Je ne connais pas la réponse à cette question, mais vous avez dit une chose qui m'a frappé.
Monsieur Marshall, vous avez dit: « Nous réduisons l'espace alloué aux fonctionnaires et utilisons un modèle d'aménagement moins coûteux. » Pourriez-vous m'expliquer cela?
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Oui, monsieur le président.
Avant de commencer notre programme, les employés de la fonction publique disposaient en moyenne de 21,4 mètres carrés. Notre objectif est d'abaisser cette superficie à 18 mètres carrés par personne, cet objectif ayant été établi à partir des normes qui prévalent dans d'autres secteurs -- les banques, les compagnies d'assurance et d'autres grands employeurs. Nous nous dirigeons lentement vers cet objectif et, quand nous l'aurons atteint, d'ici quelques années, cela représentera une réduction de 15 p. 100 de l'espace que nous utilisons. Actuellement, nous en sommes à 20,5 mètres carrés par personne, ce qui a permis au gouvernement fédéral de réaliser des économies d'environ 40 millions de dollars par année. Chaque fois qu'il y aura un déménagement ou l'aménagement dans un nouvel immeuble, nous réduirons encore cette superficie.
Votre norme se fonde sur la norme du secteur privé, mais, soyons honnêtes, la raison d'être du secteur privé est de faire des profits. C'est peut-être une norme acceptable si vous voulez réaliser des économies, mais, moi, je dois vous avouer que je m'inquiète de l'espace dans lequel les fonctionnaires sont forcés de travailler. Quelles normes de santé et de sécurité avez-vous suivies, quelles normes d'ergonomie avez-vous suivies, peut-être qu'un comité mixte sur la santé et la sécurité...? Je veux m'assurer qu'on ne force pas unilatéralement les gens à travailler dans des cages à écureuil afin de réaliser des économies au titre des bureaux. Voilà où je veux en venir, et si vous pouviez m'aider...
Passons maintenant à une question qui est soulevée si souvent que nous avons l'impression d'écouter toujours la même rengaine; il s'agit des cas où des problèmes ont été constatés mais n'ont toujours pas été réglés. Dans son rapport de 2002, la vérificatrice générale a déclaré:
La direction générale doit mieux utiliser l'information financière et opérationnelle et améliorer la manière dont elle analyse les options, en particulier celles qui ont des incidences à plus long terme. Elle a difficilement accès à l'information sur les coûts et doit s'efforcer d'établir l'information sur les coûts par client.
On a fait une constatation semblable lors de la dernière vérification, et nos notes d'information indiquent que cela a aussi été le cas en 1994 et 1991; il semble donc y avoir un problème. Voici ma question: Vous nous donnez des garanties, vous nous dites que tout va bien, que vous allez régler les problèmes, que vous avez des tas de plans, c'est génial, mais moi, ce que je veux savoir, c'est si vous avez un échéancier précis. Pourquoi serais-je rassuré de vous entendre dire que, cette fois, vous allez apporter des correctifs, alors que, dans au moins les trois derniers rapports du BVG, ce problème n'a pas été réglé de façon satisfaisante?
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Je ne vous dirai pas que nous ferons tout à la perfection au prochain trimestre ou dans les deux prochains trimestres. Ce que je peux vous dire, cependant, c'est que des six recommandations contenues dans le dernier rapport de vérification que vous avez cité, deux portaient sur les systèmes, et nous avons fait de très bons progrès en ce qui concerne les autres, particulièrement lorsqu'il s'agit de créer un cadre de planification, de comprendre les besoins à long terme des ministères et d'analyser les options avant de prendre une décision. Nous avons donc fait d'excellents progrès sur ces recommandations, et je crois que la vérificatrice générale est disposée à le reconnaître également.
Là où la vérificatrice générale nous a pris à partie, c'est pour les nombreux systèmes complexes que nous administrons et pour lesquels nous devons avoir de l'information valable au sujet des immeubles individuels — nous savons ce que coûtent les choses — mais elle nous fait valoir que nous devions obtenir de meilleurs renseignements sur le budget original par rapport au coût final, bien que nous obtenions l'approbation chaque fois que nous devons dépenser davantage d'argent. Par ailleurs, on nous a expliqué également qu'il serait préférable que l'information à analyser soit à l'échelle de l'enveloppe budgétaire, et nous sommes d'accord avec cela également.
Les systèmes peuvent être très puissants. Ils peuvent également être très coûteux et très complexes, et nous faire gaspiller beaucoup d'argent. Nous avons pris beaucoup de temps pour comprendre exactement quels étaient nos besoins opérationnels au fur et à mesure que nous décidions de faire telle ou telle chose. Cet automne, nous ferons un appel d'offres, non pas pour construire notre système mais pour acquérir des systèmes existants — nous croyons qu'il en existe dans l'industrie — de façon à pouvoir en profiter sans que nous soyons obligés de suivre un long processus de développement très complexe.
Nous prenons donc cela très au sérieux. Je peux vous assurer que nous prendrons de telles mesures et que, naturellement, nous vous rendrons des comptes. Nous y travaillons très fort. C'est tout simplement qu'il existe des milliers de gens et de systèmes de sorte que la question ne peut pas être réglée très rapidement. Je pense que vous verrez cependant d'excellents progrès au cours des deux prochaines années.
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Très bien. Je comprends. Je voulais tout simplement ...
La deuxième question que je voulais poser concerne le processus d'examen des dépenses, et j'ai besoin d'aide pour comprendre le rôle de Travaux publics dans ce processus. Par le passé, lorsque le ministre McCallum était responsable de l'examen des dépenses, il a dit que le ministère serait en mesure de faire des économies lorsque M. Bryden était ministre, et je sais qu'un autre engagement a été pris à cet égard par le ministre actuel du Conseil du Trésor. Par ailleurs, le ministre des Travaux publics s'est engagé à faire des économies dans le cadre du processus d'examen des dépenses.
Tout d'abord, quel est le montant? Je ne m'y retrouve plus très bien en ce qui concerne les montants. Il y a divers montants. Je suis un peu perdu, j'ai besoin de votre aide à ce sujet.
Pour revenir à la question posée par mon collègue du NPD au sujet des assurances, je sais que quand vous avez lu certains des problèmes identifiés dans le rapport de la vérificatrice générale... Ma grande préoccupation, c'est la gestion de l'information, le fait qu'il faut revoir en profondeur les systèmes. Il y a la question des anciens systèmes et d'autres problèmes en matière de gestion de l'information, et cela nuit vraiment au ministère en plus d'être la cause des progrès insatisfaisants.
Ma question est la suivante : Vous avez parlé des économies liées à l'examen des dépenses et vous avez illustré les mesures qui y sont rattachées. Il semble toutefois clair qu'il faudra faire de grands investissements dans les immobilisations et un investissement important dans les systèmes de gestion de l'information également afin de faire la mise à niveau et réaliser ces gains d'efficience.
Tout d'abord, cet investissement sera-t-il effectué conformément à certaines des garanties que vous avez fournies? Deuxièmement, influera-t-il d'une façon quelconque sur les économies que vous avez calculées?
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Nous évaluons soigneusement s'il est rentable d'être propriétaire des locaux, car s'il s'agit d'occupation à long terme, l'évaluation de rentabilité montre souvent qu'il est plus avantageux de posséder les locaux.
Par contre, si vous occupez des locaux pendant 25 ans sans investir pour apporter des améliorations dans votre immeuble, vous risquez de vous retrouver avec un immeuble mûr pour la casse au bout des 25 ans. Cela signifie que dans la pratique, les avantages de l'analyse initiale ne se sont pas avérés. Notre inventaire compte de nombreux immeubles de ce genre. Cela s'explique en partie par le fait que notre financement est annuel et qu'il se produit d'autres anomalies en cours de route. Par conséquent, nous réexaminons ce qui se produit en pratique pour voir comment nous pouvons corriger les problèmes et évaluer nos options, entre autre.
Autrement dit, nous n'avons pas dit que nous modifierions la proportion pour économiser de l'argent. Les mesures que nous prenons sont indépendantes de cet élément et peuvent être réalisées que la proportion soit modifiée ou non. Mais c'est une option que nous examinons.
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L'idée était que le ministre et le ministère avaient décidé... Si je remonte un peu en arrière, le ministère avait souhaité étendre son occupation des lieux ou les locaux dont il avait besoin. Il a conclu qu'il ne lui était pas nécessaire d'augmenter ses locaux — il y avait donc déjà là une économie quant à l'utilisation des locaux, mais aussi à l'égard d'autres coûts — et qu'il n'y aurait pas de déménagement. Le ministère a également accepté le fait qu'il n'y aura pas d'améliorations dans l'aménagement, alors qu'un réaménagement était normalement prévu durant la période d'occupation de ces locaux. Cela a entraîné d'autres économies.
Tim, c'était bien 2 millions de dollars environ qui ont été économisés parce qu'on n'a pas fait ces améliorations, n'est-ce pas? Cela signifie donc qu'à l'heure actuelle, par exemple, le ministère travaille dans un aménagement et avec de l'équipement très âgés.
Nous avons fait des efforts pour atténuer dans toute la mesure du possible le coût qu'entraînait la décision de demeurer dans ces locaux.
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En fait, la question est à double volet.
Tout d'abord, on a mis au point un programme de formation, et je m'engage à vous fournir le nombre de personnes à qui cette formation a été dispensée.
Vous remarquerez également que dans son rapport, la vérificatrice générale dit cependant que nous avons atténué une grande partie de notre risque grâce aux grandes compétences de notre personnel. La vérificatrice générale en parle dans le rapport. Dans l'examen des dossiers, vous constaterez que nous avons inclus parmi les diverses options que nous analysons un certain nombre d'éléments de risque et que nous avons essayé de prévoir et d'atténuer les risques que posent divers types de transactions.
Même si ce n'était pas tout à fait définitif lorsque la vérificatrice générale a examiné ces dossiers, nous avons depuis mis en place un processus plus définitif, et notre rapport d'analyse des investissements comprend l'atténuation du risque — une liste de mesures d'atténuation du risque et un plan d'atténuation du risque qui doivent être remplis dans le cadre de l'analyse de la transaction.
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Merci beaucoup, monsieur Sweet.
Avant de commencer le second tour de table, j'aimerais que les représentants du Conseil du Trésor me fournissent une précision sur l'une des choses dont a parlé M. Sweet. À mon avis, l'un des principaux problèmes, c'est l'analyse qui est faite.
Cette analyse se fonde à la fois sur les besoins en espèces du gouvernement et sur ses besoins en fonction de l'exercice. Il en découle des anomalies du fait que cela empêche de choisir la méthode la plus économique. A-t-on envisagé de modifier la méthodologie que peut utiliser le ministère des Travaux publics afin qu'il ait plus de marge de manoeuvre pour prendre ses décisions?
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Merci, monsieur le président.
Il est important de faire la distinction entre la comptabilité d'exercice, les budgets présentés selon la méthode de la comptabilité d'exercice et les affectations budgétaires, et la question de prendre les décisions les plus économiques à long terme quant à l'acquisition de certains locaux, ce qui relève du secteur des biens immobiliers de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
Il est certain que l'application de l'information relative à la comptabilité d'exercice à tout le cycle du budget et des dépenses oriente les décisions vers le long terme, ce qui vient étayer ce que fait Travaux publics et Services gouvernementaux Canada d'une façon générale.
Cela dit, l'analyse économique faite par le ministère ne met pas vraiment en cause la comptabilité d'exercice. Les représentants du ministère peuvent vous en dire davantage sur la façon dont ils font leur analyse économique, mais il s'agit davantage d'établir les coûts en fonction de la durée de vie. Sur la durée de vie d'un immeuble, la différence entre la comptabilité d'exercice, la comptabilité de caisse et la comptabilité des quasi-espèces est minime. Les aspects économiques dépendent davantage du flux de trésorerie.
D'autres facteurs sont pris en compte, en sus de l'analyse économique, pour décider quelle méthode doit être utilisée dans une période précise — une année précise, aujourd'hui ou demain. C'est là que les difficultés apparaissent. Il faut déterminer si l'argent nécessaire à une transaction est disponible dans un crédit budgétaire particulier. D'autres facteurs influent également sur ces décisions, comme d'autres ici vous l'ont dit ce matin.
En résumé, les décisions ne se fondent pas simplement sur les aspects économiques directs.
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Nous allons consacrer une minute à cette question. Non, je n'estime pas que la réponse était satisfaisante.
D'après ma lecture du rapport, il semble que ce soit l'un des plus grands problèmes. Et ce problème touche probablement tout autant le Conseil du Trésor que le ministère des Travaux publics, puisque le gouvernement est limité dans ses décisions en raison de... des choses comme les crédits budgétaires, entre autres. On a laissé entendre qu'il y aura des changements. Certains ont proposé un entrepreneur indépendant. Je ne veux pas m'étendre sur ce sujet, car je ne suis pas là pour cela.
Monsieur Libbey, pourrais-je vous demander de déposer auprès du comité, d'ici une semaine peut-être, une réponse complète à cette question, pour expliquer ce que veut faire le Conseil du Trésor? D'après les questions soulevées dans ce chapitre, je suis d'avis qu'il y a des problèmes au Conseil du Trésor quant à la façon dont ces choses... Et c'est bien sûr au Parlement qu'il incombe de décider comment les affectations de crédits sont faites. Pourriez-vous nous fournir une réponse complète par écrit?
Il y a quelques années, quand le ministère de la Défense envisageait d'acquérir ces locaux, on avait déclaré que la décision de dépenser des millions de dollars pour l'acquisition d'un nouveau quartier général plutôt que pour les troupes serait mal accueillie. Il y a donc eu une décision politique. Si le ministère avait eu un budget illimité, il aurait pu peut-être décider de faire les deux, c'est-à-dire d'utiliser l'argent pour les troupes ainsi que pour le nouveau quartier général. Mais on a décidé à ce moment que ce serait mal vu et on a pris une décision politique. Le ministère semble s'être bien débrouillé dans les locaux qu'il a continué d'occuper.
À cette époque — et cela ne remonte pas à bien loin — vous avez dit qu'il s'agissait d'installations particulières. Aucun autre ministère ne semblait avoir besoin de ces installations très particulières. Supposons que ces locaux aient été acquis. Que ferait la GRC aujourd'hui? Ces locaux n'auraient pas été disponibles. Il s'agit donc d'un étonnant concours de circonstances, d'une intersection entre des locaux, un besoin particulier et des propositions spontanées faites par Minto au ministère. Parallèlement, on peut lire que le député de Nepean-Carleton, Pierre Poilièvre, a exercé de fortes pressions pour que cette transaction se fasse.
Comment se fait-il que ce besoin n'existait pas jusqu'à tout récemment? La GRC n'était pas intéressée lorsque la Défense avait décidé que du point de vue politique, ce ne serait pas une bonne transaction. Et pourtant, les choses ont changé et nous nous retrouvons devant une décision politique en vue de mener à bien cette transaction, dans quelques jours peut-être.
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Je peux peut-être vous fournir un peu plus d'information sur les divers besoins des ministères.
En fait, la GRC, le ministère de la Défense et d'autres ministères nous font part depuis longtemps de leurs besoins. Il faut beaucoup de temps pour trouver des locaux adéquats, aller chercher le financement nécessaire et pour adapter les besoins à ce que les ministères ont déjà. Nous travaillons constamment auprès des ministères pour ajouter à leurs locaux ou en éliminer.
Dans ce cas-ci, les besoins de la GRC ne se sont pas révélés subitement, nous en étions informés depuis très longtemps. Par exemple, si le ministère de la Défense nationale avait occupé les locaux que nous réservons maintenant à la GRC, il aurait fallu trouver d'autres locaux pour la GRC ou renouveler ceux qu'elle occupait déjà, ce qui aurait été beaucoup plus coûteux que l'option dont nous disposons maintenant.
Il s'agit encore d'une option, et les ministres du Conseil du Trésor peuvent l'examiner et nous donner leurs instructions, mais ce serait une option plus coûteuse.
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Je voudrais ajouter quelque chose. Ce dont parlait M. McGrath, c'est du fait que nous négocions les baux de façon beaucoup plus vigoureuse et du fait que la signature de baux à long terme réduit le coût moyen des baux dans ce marché, ce qui est avantageux pour les contribuables.
Dans le cas de la valeur des biens immobiliers qui ont été acquis dans le dossier de JDS, il ne faut pas oublier, tout d'abord, qu'à l'époque où nous envisagions cette transaction — et il s'agit de biens immobiliers particuliers — nous sommes arrivés à ce prix au moyen de négociations, car il y avait d'autres parties intéressées. Le prix avait été établi à 60 millions, 62 millions ou 65 millions de dollars.
Lorsque nous nous sommes retirés des négociations, la valeur de la propriété a bien sûr chuté, car qui est intéressé à faire l'acquisition de biens immobiliers aussi importants? C'est pourquoi Minto...
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Merci, monsieur le président.
Vous travaillez dans un domaine complexe, comme je puis le voir à la lecture de ce rapport, compte tenu de tous les ministères qui sont en cause. Mais on indique à quelques reprises dans le rapport des moyens qui pourraient vous aider à simplifier votre travail en ce qui a trait à l'information et aux normes. Cependant, même la meilleure information et les meilleures normes du monde ne vous seront d'aucune aide si vous ne les appliquez pas dans vos transactions.
Revenons à l'affaire du 800, Place Victoria. J'ai d'autres questions à ce sujet.
Pour commencer, qui est propriétaire du 800, Place Victoria?
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Eh bien, en bout de ligne, c'est le ministre qui se fait le porte-parole de son ministère; pour nous il s'agit d'un seul et même client. Lorsqu'un ministère nous demande quelque chose, nous ne le voyons pas comme le niveau bureaucratique; nous le voyons... Ils iraient probablement en informer leur ministre, « Nous avons décidé de ne pas aller de l'avant, et nous vous demandons votre appui », et ainsi de suite. Il ne s'agit pas donc d'une ingérence politique; c'est simplement le chef politique du ministère qui se fait le porte-parole pour formuler une demande.
Si vous dites qu'il nous incombe de rejeter ce genre de demandes si elles ne sont pas logiques du point de vue financier, vous avez raison. Ce dont nous discutons est la mesure dans laquelle... Si Travaux publics vous disait, « Peu importe ce que vous voulez, nous allons vous installer dans un endroit complètement nouveau », ce ne serait pas vraiment une façon acceptable de procéder, parce que les ministères ont des raisons tout à fait légitimes de se retrouver à certains endroits et doivent aussi pouvoir justifier leurs décisions.
Nous faisons notre possible pour satisfaire aux besoins de chaque ministère. Depuis quelques années, nous sommes devenus plus sévères en exigeant des justifications acceptables. De ce point de vue-là, la situation s'est améliorée, mais nous allons toujours devoir tenir compte de ce que nous demande un ministère.
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Merci, monsieur le président.
Les explications que nous ont données M. Marshall et M. McGrath un peu plus tôt ne me convainquent pas du tout.
En ce qui a trait à JDS Uniphase, vous avez mentionné un peu plus tôt que nous devions faire attention aux chiffres qui ont été véhiculés dans les médias. Il n'empêche que ces chiffres ont tous été vérifiés. Vous parlez de l'entretien de l'immeuble et vous dites qu'il faut tenir compte d'autres facteurs et considérer ce qui est plus avantageux à long terme: signer un bail à long terme ou acheter l'immeuble, ce qui implique des frais d'exploitation, des frais d'entretiens et ainsi de suite.
Au cours d'une vie antérieure, j'effectuais des calculs de valeurs présentes pour des investissements publics pour le compte de la municipalité de Montréal. Si les chiffres publiés sont exacts — et je pense qu'ils le sont —, cela veut dire qu'il est question de signer un bail à long terme à raison de 27 millions de dollars par année pour un immeuble qui vaut 30 millions de dollars. Vous pouvez imaginer tous les coûts d'entretien et toutes les dépréciations que vous voudrez, la valeur présente devrait être extraordinaire par rapport à la valeur réelle de cet édifice.
Je me pose des questions. Vos explications concernant l'absence d'appel d'offres ne m'ont pas convaincu du tout. Vous avez même fourni des arguments pour toujours procéder à un appel d'offres, surtout si 60 p. 100 des immeubles sont disponibles sur le territoire d'Ottawa et que 20 p. 100 des immeubles le sont du côté de Gatineau. Cela signifie que beaucoup de pieds carrés sont disponibles pour n'importe quel projet.
Pourquoi votre ministère a-t-il l'allure d'un État à l'intérieur de l'État? Il n'y a pas de ministre responsable qui pourrait répondre à nos questions à la Chambre des communes. D'autre part, vous nous dites que vous avez décidé unilatéralement que la meilleure façon de régler un problème d'immeuble pour un client est de négocier avec une seule firme, Minto Developments.
M. Doucet vous a-t-il convaincu de dire à peu près n'importe quoi au sujet de JDS Uniphase, ou y a-t-il d'autres raisons occultes? J'aimerais avoir plus d'explications sur ce dossier.
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Monsieur le président, que puis-je vous dire, si ce n'est vous promettre de vous rendre des comptes et de vous faire parvenir les chiffres aussitôt qu'ils seront disponibles? Nous sommes en négociations commerciales avec le propriétaire de l'immeuble. Je ne peux tout simplement pas vous donner plus de détails. Je serai éventuellement en mesure de comparaître devant le comité pour tout vous expliquer. Vous allez sans doute me convoquer, et nous en discuterons.
Je tiens à souligner, cependant, que même si nous occupons à peu près 40 p. 100 des locaux loués à Ottawa, cela ne signifie pas pour autant qu'il y a des immeubles vides. Si tel était le cas, nous n'aurions pas ce genre de situation. Le marché à Ottawa est très serré, et il nous manque beaucoup d'espace à grande superficie. C'est la raison pour laquelle on a ces cas de grand...
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Monsieur Marshall, écoutez bien, le marché est très limité. Vous avez admis vous-même tout à l'heure que le taux d'inoccupation était important du côté d'Ottawa et un peu moins important du côté de Gatineau.
Comment pouvez-vous connaître l'état de l'espace disponible, alors que vous ne faites même pas un appel d'offres? C'est par les appels d'offres, justement, qu'on s'aperçoit s'il y a de l'espace disponible et d'autres édifices adéquats pour répondre aux besoins.
Comment prétendez-vous tout connaître de l'espace inoccupé dans la région d'Ottawa et dans la région de Gatineau, alors que vous ne procédez à aucun appel d'offres? Cela me dépasse, surtout que des dizaines, voire des centaines, de millions de dollars sont en jeu lorsqu'il s'agit de baux de 25 ans!
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Pour répondre à votre question, nous savons ce qui est disponible parce que nous fonctionnons dans ce marché depuis déjà très longtemps. Nous sommes très conscients des locaux qui sont actuellement disponibles ou qui le seront bientôt. Nous avons fait faire de la recherche sur les locaux disponibles. Nous avons aussi demandé l'opinion de professionnels externes sur la valeur que nous avons accordée à nos recommandations. Nous avons pris énormément de précautions afin de nous assurer que notre décision sera la bonne.
Je dois aussi vous signaler qu'il y a des situations tout à fait légitimes, et nous en avons eu quatre ou cinq fois depuis les sept dernières années, où... Par exemple, nous avons acheté l'ancien hôtel de ville au 111 Sussex, une propriété tout à fait unique. Dans certains cas, il n'y a qu'un seul fournisseur pour une propriété unique ou pour un bien tout à fait particulier et si on fait un appel d'offres, le propriétaire sait fort bien que personne d'autre ne présentera une soumission et demandera un prix élevé, un prix qu'il faut accepter parce qu'on a fait une demande de soumissions en bonne et due forme et il faut accepter le résultat. À ce moment-là, il serait préférable de négocier directement avec le propriétaire. Il y a des raisons très importantes pour procéder ainsi.
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Nous faisons une analyse très complète des risques. Dans une autre partie du rapport, je pense que la vérificatrice générale l'a reconnu.
Je crois que le type de risque dont parle la vérificatrice générale — et je ne devrais peut-être pas parler pour elle — est d'ordre plus général, notamment le risque qu'encourt le propriétaire, les risques juridiques, etc., pendant toute la durée d'un bail.
Je devrais dire également que nous avons récemment nommé un agent des risques en chef qui nous aide à améliorer nos processus. Je maintiens le fait que nous faisons une analyse très détaillée des risques avant de prendre une décision.
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Très bien, c'est agréable de l'entendre.
Dans tout le rapport et lors de toutes les séances que nous avons eues, il semble que les systèmes d'information soient un important thème commun, et c'est le cas également ici.
Au paragraphe 7.11, la vérificatrice générale mentionne ce qui suit:
Dans l'une de nos principales constatations d'alors, nous avions indiqué que le Ministère devait améliorer ses systèmes d'information de gestion afin que ses gestionnaires disposent des informations financières et opérationnelles essentielles.
Ensuite, au paragraphe 7.32, elle dit, et je pense qu'on y a fait allusion un peu précédemment, « les représentants du Ministère nous ont informés » — en ce qui concerne les coûts d'aménagement et l'information concernant les coûts d'aménagement — « que ces chiffres ne pouvaient être colligés facilement et qu'il faudrait une intervention humaine massive pour le faire. »
Nous sommes en 2006, et il ne devrait pas être nécessaire d'avoir une intervention humaine massive pour cela. Il me semble qu'un manque d'information équivaut à un manque de responsabilisation dans ce cas-ci, car vous ne pouviez même pas répondre à nos questions étant donné le manque d'information.
Que faites-vous à l'heure actuelle pour corriger cette situation? Cela semble être assez important, et rien n'a été fait depuis quatre ans. Que se passe-t-il maintenant?
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Monsieur le président et monsieur Lake, une bonne partie du problème est attribuable aux coûts d'aménagement, et c'est exactement cet élément que vous avez souligné dans le chapitre.
Les coûts d'aménagement sont partagés entre nous-mêmes et les ministères. Beaucoup se trouvent dans nos systèmes tandis que ceux du ministère se trouvent dans les leurs. Le coût d'aménagement total comprend non seulement l'immeuble de base et les montants, etc., mais aussi les écrans, les équipements électriques, etc. C'est un problème puisqu'il serait certainement souhaitable de les retrouver tous en un seul endroit.
Pour le moment, de la façon que les responsabilités sont partagées, les ministères paient pour leur propre aménagement, ce qui fait que les coûts ne se retrouvent pas dans notre système. Cela n'est pas idéal. Cela ne nous affecte pas lorsque nous faisons des recommandations en vue d'un investissement, car nous prenons tous les coûts en compte lorsque nous faisons l'analyse. Pour ce qui est de gérer l'immeuble, les clients ont leurs propres coûts dans leurs propres livres, et nous avons les nôtres. Nous devrions tenter d'améliorer cela.
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C'est la façon dont les responsabilités ont été traditionnellement partagées.
En fait, les ministères nous disent : « Nous n'aimons pas faire tous ces calculs. Comme vous, Travaux publics, êtes les experts dans le domaine immobilier, donnez-nous donc un coup de main. Voici la superficie et les aménagements dont nous avons besoin, mettons-nous d'accord là-dessus. Faites le travail et gérez ces locaux à l'avenir ».
Nous pensons que c'est une bonne solution et nous avons fait au Secrétariat du Conseil du Trésor une proposition de formule englobant tous les coûts, qui nous donne le contrôle des opérations et qui nous permettrait de l'intégrer dans nos systèmes, etc.
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Merci, monsieur le président.
Sur cette dernière question, je dois dire que nous sommes passés d'une réponse extraordinaire à une simple idée qui n'est pas encore consignée sur papier. Si quelqu'un veut bien y donner suite, j'aimerais recevoir de l'information à ce sujet.
Monsieur McGrath, j'aimerais poursuivre avec vous le thème de l'immeuble fédéral du 55 Bay Street à Hamilton.
Nous en avons déjà parlé, vous savez ce qui a été dit, je ne le répéterai pas. J'aimerais cependant vous interroger sur la formule que vous appliquez pour déterminer si le contribuable canadien sera aussi bien servi financièrement que si la meilleure option avait été retenue au moment de l'analyse.
Lorsque vous faites cette affirmation, est-ce que vous prenez la valeur de l'immeuble en 2008, aujourd'hui, au moment de la rédaction du rapport ou au moment de l'achat de l'immeuble, lors de la présentation de la proposition initiale?
D'autre part, j'ai reçu ceci à mon bureau l'autre jour. C'est très joli, dans les deux langues, tout bien comme il faut, mais je suis resté intrigué, parce que ce n'était pas spécifiquement adressé à quelqu'un ou à un organisme quelconque. Cela indique simplement: « Cher Monsieur, chère Madame ». Ce n'est pas même un communiqué de presse du ministre, c'est une lettre d'accompagnement. Elle dit simplement: « Je suis heureux de vous faire parvenir un exemplaire de Réalisations 2005. »
À qui cela est-il destiné? Est-ce que ce type de rapport est réalisé chaque année? Qui vise-t-il précisément, vu qu'il n'est adressé à personne en particulier? Ça m'a l'air d'un rapport du genre « nous sommes les meilleurs ». Que pouvez-vous m'en dire?
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Merci, monsieur le président.
Quand nous avons fait le point sur la gestion du risque, comme y a fait allusion M. Marshall, nous avons constaté une diminution du nombre de personnes affectées à ces transactions, depuis notre dernier examen. Or, ces employés jouent un rôle essentiel pour saisir les renseignements sur les risques liés aux baux au niveau de chaque transaction, au moment où celle-ci est effectuée. Avec ce type de renseignements, s'ils sont systématiquement recueillis pour tous les baux et tout le ministère, il est possible de parvenir à une perspective stratégique des risques touchant les baux.
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Monsieur le président, nos clients ont toujours, à un moment ou à un autre, des exigences que nous ne sommes pas en mesure de satisfaire. Quand se présente une occasion, nous nous efforçons de déterminer à qui elle conviendrait le mieux. Nous tentons de répondre, autant que possible, aux besoins et aux priorités spécifiques du client, en tenant compte du temps depuis lequel il attend ou des autres contraintes qu'il subit alors.
À l'époque où nous travaillions avec les deux ministères, c'est au ministère de la Défense que nous paraissait le mieux correspondre l'emplacement en question. Quand la Défense a décliné l'offre, nous avons demandé à la GRC si cela correspondait à ses besoins et si elle souhaitait qu'on se penche sur la question pour elle. La Gendarmerie royale a inspecté les lieux et déclaré que cela correspondait bien à ses besoins. Nous avons donc commencé à travailler en collaboration avec elle sur les options possibles.
Tim, je pense que nous avons maintenant environ un million de mètres carrés de...
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Comme nous l'avons dit tout à l'heure, nous ne pouvons pas faire de conjectures sans avoir la garantie d'un client que quelqu'un va venir occuper les locaux. Le MDN a décidé qu'il ne pouvait pas nous offrir cette garantie, bien qu'il nous ait demandé de recourir à cette option. Par la suite, ils sont revenus à la charge pour nous dire: nous ne pouvons pas le garantir.
En même temps, la GRC examinait diverses options pour la rénovation de ses installations. Nous avons alors discuté avec les gens de la GRC qui nous ont fait parvenir une lettre d'engagement parce qu'ils avaient des fonds qu'ils devaient engager à même leur niveau de référence.
Armé de ce document, nous sommes retournés voir le propriétaire de l'immeuble, qui était à cette époque JDS. Laissez-moi vous dire que JDS hésitait énormément à faire affaire avec nous, parce que cela prenait beaucoup de temps. La compagnie subissait les pressions de la Commission des valeurs mobilières à cause de la moins-value de cette propriété qui avait des répercussions fiscales, et estimait qu'elle ne pouvait pas négocier avec nous.
Revenons maintenant au 800, Place Victoria à Montréal. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi le ministère ne voulait pas déménager, mais que vous aviez été en négociation pendant deux ans. Le bail expirait en 2003. En 2001, vous avez entamé un processus pour voir ce que vous alliez faire. Puis, deux semaines après que tout soit fermé, et que vous vous soyez engagés auprès du nouveau propriétaire, boum, quelqu'un dit qu'il veut y rester. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas posé cette question plus tôt? Qui a dit qu'ils voulaient rester à cet endroit, et pourquoi n'en ont-ils pas parlé plus tôt?
Soyez bref, s'il vous plaît. Vous allez peut-être devoir nous envoyer une réponse écrite à ce sujet.
J'ai deux questions à vous poser, monsieur Marshall. Encore une fois, elles portent sur le complexe JDS Uniphase. Vous vous trouvez dans une situation délicate, parce que votre ministre n'est pas à la Chambre et que nous ne pouvons pas lui poser des questions, même si son secrétaire parlementaire est présent.
D'après ce que j'ai compris, pour cette entente, une lettre d'intention a été signée, et ce, il y a quelque temps, je crois, monsieur McGrath.
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J'aimerais aborder un dernier point.
J'ai contacté le ministère des Travaux publics à titre de député, et la position du ministère est de ne pas traiter avec des députés à vos niveaux. On m'a renvoyé à un responsable des communications.
Vous refusez de rencontrer des députés, monsieur McGrath, mais vous n'avez aucun problème lorsqu'il s'agit de rencontrer un lobbyiste comme M. Doucet — et certaines personnes utilisent d'autres termes pour le décrire. Ne trouvez-vous pas cette politique contradictoire? Je trouve ça vraiment gênant.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite prendre quelques secondes pour revenir à une question que j'ai soulevée dans ma déclaration liminaire, à savoir la nécessité d'instaurer des mesures incitatives dans le système, des mesures incitatives pour une saine gestion.
Nous avons beaucoup parlé du 800, Place Victoria. M. Marshall a bien expliqué que les ministères sont responsables des décisions qu'ils prennent, mais dans ce cas-ci, les 4,6 millions de dollars provenaient du budget de Travaux publics. Il est plus facile de dépenser l'argent des autres. Quelles que soient les solutions auxquelles vous pensez, je pense que c'est un problème crucial en matière de responsabilité.
Votre comité a demandé que le ministère lui transmette un certain nombre de documents. Je voudrais mettre l'accent sur la recommandation 7.20. Lorsque le ministère prend des décisions qui ne sont pas les plus économiques, nous recommandons que le rapport soit inclus dans le rapport ministériel sur le rendement. Peut-être qu'avec un tel processus, vous pourriez obtenir plus d'information, et de l'information plus transparente.
Messieurs, au nom du comité, je souhaite vous remercier de votre comparution aujourd'hui. Je pense que cette rencontre fut très instructive, et j'aimerais remercier également les députés.
Comme je l'ai déjà dit, nous allons maintenant demander à M. Peter Wilkins de venir s'asseoir à la table pour dire quelques mots s'il est encore parmi nous. Je pense qu'il est là. Monsieur Wilkins, vous pouvez faire une brève observation.
Tout d'abord, monsieur Wilkins, je voudrais savoir si vous avez apprécié la réunion du Comité parlementaire canadien des comptes publics?
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Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité.
J'ai trouvé la réunion très intéressante. En fait, je devrais vous dire que je suis de retour à ce comité. J'ai passé six mois à Ottawa en 1998, même si à l'époque bien sûr d'autres membres siégeaient au comité. Le fait que le comité suive les informations provenant d'un organisme de vérification est de toute évidence un élément important du processus de reddition de comptes.
Je voudrais me présenter. Je travaille pour le bureau de vérification de l'État de Western Australia, et je suis chargé des vérifications de rendement.
J'occupe aussi un poste bénévole, pourrait-on dire, je suis professeur auxiliaire de l'une des universités de Western Australia. Je suis actuellement en train d'effectuer certaines recherches concernant les interactions entre les organismes de vérification et les comités parlementaires. Le fait de venir ici me permet de mieux comprendre, d'avoir une idée de la façon dont ce comité procède avec des rapports comme celui que vous examinez actuellement.
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Chers députés, mesdames et messieurs les témoins, membres du public, nous reprenons nos travaux.
Je souhaite la bienvenue à tout le monde. Bienvenue aux témoins.
Vous savez tous que cette réunion est la seconde réunion avec témoins traitant du chapitre du rapport de la vérificatrice générale de mai 2006 à propos du contrôle parlementaire des dépenses publiques, question qui bien entendu a été renvoyée au comité.
Cette réunion durera une heure. Nous avons parmi nous, à titre personnel, Margaret Bloodworth, ancienne sous-ministre de Sécurité publique et Protection civile Canada, ainsi que Jim Judd, ancien secrétaire-trésorier du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Nous avons également parmi nous des représentants du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, M. Scott Leslie qui est directeur principal, M. Henry Sano qui est directeur général et M. John Shearer, ancien sous-ministre adjoint de la Direction générale de l'intégration des services.
Chers témoins, je vous souhaite la bienvenue au comité. Tout d'abord, avez-vous des déclarations...
Monsieur Williams, pour un rappel au Règlement.
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Très bien. Quelqu'un a-t-il une déclaration liminaire à faire?
Si ce n'est pas le cas, nous allons entrer dans le vif du sujet. Chers membres du comité, je vous rappelle que nous n'avons qu'une heure, donc il n'y aura qu'un tour de questions. Si vous le souhaitez, cela s'applique principalement aux conservateurs et aux libéraux, vous pouvez partager votre temps de parole. Je rappelle aux députés de poser des questions succinctes qui traitent de la question que nous examinons aujourd'hui.
Je demande également aux témoins de nous fournir des réponses qui soient courtes et pertinentes. Nous ne tolérerons pas de longues réponses tortueuses; cela fait quelques semaines qu'on nous en donne trop à ce comité.
Monsieur Fitzpatrick, vous souhaitez faire un rappel au Règlement.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence.
Ma question s'adresse à Mme Bloodworth. Pourriez-vous m'aider à comprendre l'interaction qui existe entre l'article 37.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques, un crédit, un budget supplémentaire, et la directive du Conseil du Trésor? Je vous pose cette question car j'ai lu l'opinion juridique, et il me semble que vous vous êtes concentrée sur le Conseil du Trésor : « Nul ne peut présumer que le CT accordera son approbation et le CT n'est pas tenu d'approuver quoi que ce soit. »
Ma première question concerne les obligations contractuelles énoncées dans les lignes directrices du Conseil du Trésor et dans la Loi sur la gestion des finances publiques, et la façon dont l'article 37.1 interagit avec elles. Je souhaiterais ensuite vous poser d'autres questions.
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Tout d'abord, monsieur le président, je ne suis pas certaine d'être la personne la mieux placée pour vous expliquer cela. La raison pour laquelle j'ai demandé l'opinion, c'est... Je ne suis pas comptable et je ne suis pas spécialiste en droit commercial. Je suis avocate. La raison pour laquelle j'ai demandé l'opinion à M. Pigeon, c'était pour obtenir l'explication. Je peux parcourir cette opinion avec vous si vous le souhaitez, cependant je ne ferai que la lire.
Si ça peut vous être utile, je peux me prononcer en tant que sous-ministre et vous dire que nous sommes tous responsables des crédits qui relèvent de notre responsabilité. À mon avis, notre responsabilité principale c'est de fonctionner sans dépassement de crédits. Si, pour une raison ou pour une autre, nous avons le sentiment que ça ne sera pas possible, alors il nous incombe d'en alerter le ministre — mais aussi le Conseil du Trésor, et peut-être d'autres, selon la raison.
Cela est dû aussi bien à la Loi sur la gestion des finances publiques qu'à la responsabilité de gestion qui est définie par toute une série de politiques du Conseil du Trésor.
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Tout d'abord, je rejette catégoriquement l'allégation selon laquelle j'ai eu l'intention d'induire le Parlement en erreur, et cela s'applique également à toutes les personnes avec lesquelles j'ai travaillé. Si cela avait été le cas, il serait alors difficile d'expliquer pourquoi cela se trouve dans le rapport de rendement.
Je ne me suis intéressée que très tard à cette question, car M. Baker, comme il vous l'a expliqué quand il a comparu devant vous, avait fait remarquer qu'il serait possible que des crédits supplémentaires soient nécessaires pour le Centre des armes à feu. À l'époque, j'étais sous-ministre de Sécurité publique et protection civile Canada. Le sous-ministre de ce ministère et de ce portefeuille, qui est très vaste et fort complexe, est le principal conseiller du ministre.
La raison pour laquelle j'ai d'abord contacté M. Baker, puis le sous-ministre de la Justice, pour avoir une opinion, c'est que je me suis rendu compte que certaines personnes utilisaient les termes « dette » et « passif » de façon interchangeable, et je savais que ces termes n'étaient pas identiques, et que cela semblait avoir une certaine importance. Je posais donc des questions à ce moment-là afin de m'assurer que toutes les possibilités avaient été examinées.
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Donc, vous dites qu'il n'y avait aucune possibilité pour que...
Y a-t-il eu ingérence politique afin d'éviter d'avoir à rendre des comptes? Je pense que vous avez fait preuve de diligence raisonnable. Vous suiviez un processus étape par étape pour identifier un problème. Il y a quelqu'un qui ne comprend pas le concept de dette, ou la différence entre une dette et un passif, et la façon dont cela affecte le crédit.
Lorsque vous avez demandé un avis juridique, était-ce pour essayer à ne pas avoir à rendre de comptes? Le ministre était-il impliqué? Y a-t-il eu ingérence politique?
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Comme je vous l'ai dit, je nie catégoriquement qu'aucun de nous, les personnes avec qui je travaillais, ait eu l'intention d'induire le Parlement en erreur.
J'accepte le fait que la vérificatrice générale est la principale vérificatrice du gouvernement du Canada, et si elle estime que nos méthodes comptables ne conviennent pas , enfin de compte c'est comme si elle était en tribunal, si je puis me permettre de faire une comparaison avec ma profession, et donc son opinion l'emportera à l'avenir. Je ne vais certainement pas mettre en doute son opinion, étant donné qu'elle a beaucoup plus d'expérience que moi en comptabilité.
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De mon point de vue, nous nous trouvions dans une situation où certains du moins proposaient que le traitement comptable soit différent de celui utilisé l'année précédente. C'était la situation, car l'année précédente ces montants n'avaient pas été inclus dans le crédit. Certaines personnes proposaient de changer cela.
Mon rôle était d'en demander la raison, et d'essayer de comprendre pourquoi nous allions changer cela, pourquoi nous devions le faire, et voir s'il y avait d'autres solutions. En ce sens la situation était bien celle décrite, bien sûr, par la vérificatrice générale. Mais s'il s'agissait d'une autre situation, avec des questions similaires, alors la même chose se produirait aujourd'hui et peut-être qu'il faudrait solliciter les avis de comptables et de juristes et cela exigerait peut-être en fait une politique ou une autre sorte d'expertise. Mais lorsqu'on parle au conditionnel, il est difficile de donner des réponses définitives.
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Ce montant a été inscrit le 31 mars 2004, et cela semblait satisfaire tous les membres du comité précédent car ce montant a été inscrit comme un passif non comptabilisé. J'étais député alors. Mais je n'étais pas au courant de cela. Peut-être n'avez-vous pas essayé de nous induire en erreur, mais je pense qu'il n'y avait personne en tout cas dans l'opposition, qui comprenait ce qui se passait, et ça nous a pris beaucoup de temps pour y voir clair.
J'ai encore une question essentielle à vous poser. Vous êtes avocat de profession. L'article 53 de la Constitution de notre pays stipule que tout projet de loi de finance doit émaner du Parlement. La Loi sur la gestion des finances publiques énonce clairement, dans un article... cet article confirme ce que je vous dis.
À titre de sous-ministre responsable de ce ministère le 31 mars 2004, pouvez-vous me dire d'où vous est venue l'autorisation parlementaire d'engager cette dépense avant cette date?
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C'est d'accord. J'ai encore quelques autres questions à poser.
Le 3 février de cette année, le Conseil du Trésor a reçu une opinion juridique relative à l'interprétation de l'article 33. On a répondu très clairement à cette question qu'il fallait inscrire ces éléments de passif aux livres, qu'on n'avait pas le choix. C'est ce que disait le point 2 de cette opinion juridique. Puis, à la vitesse de l'éclair -- vous changez d'avocat plus souvent que Wal-Mart ne change de produit à ce moment-là, madame Bloodworth -- vous avez engagé un autre avocat le 5 février et lui avez imparti un délai. L'avocat a dit qu'il devait rendre son opinion à midi le lendemain. J'ai été avocat moi aussi, et vous avez été avocat vous de même. Pour demander une opinion juridique sur un sujet aussi complexe que celui-ci et impartir un délai de 24 heures, votre ministère devait être agité par une crise sans précédent s'il a agi avec une vitesse à la puissance Wal-Mart. En quoi consistait cette crise à ce moment-là? Était-ce la première opinion juridique que vous obteniez du Conseil du Trésor où l'on vous disait que ce n'était pas correct, et que vous deviez inscrire cela aux livres, et vous avez rejeté cette opinion juridique et deviez en obtenir une autre?
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Je ferai seulement remarquer que dans l'opinion de M. Pigeon, M. Wiersema n'était pas l'un des clients qui devait recevoir copie de cette opinion. Je veux simplement que ce fait soit noté.
Je tiens aussi à dire à ce sujet que lors des audiences du comité précédent, on nous a bien fait comprendre que ce sont les fonctionnaires de Travaux publics qui s'occupent des baux, et qu'il n'y avait rien d'inhabituel à ce que ces choses soient discutées au niveau ministériel avec les ministres responsables: M. Goodale et le ministre junior du Québec. On discutait régulièrement de ce genre de choses.
Êtes-vous en train de nous dire que pendant cette période -- vu le problème avec le groupe Centra, et il n'y avait pas de dette ni d'élément de passif, mais que cette compagnie faisait tout ce travail, et tout cela se faisait en dessous -- le ministre responsable de ce ministère n'était pas au courant de ces problèmes?
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Merci, monsieur le président.
Vous vous souvenez que si nous avons eu cette séance d'information spéciale, c'était à cause de la complexité de la question ainsi que pour économiser du temps. Je n'étais pas dans la capitale au moment où cette rencontre a eu lieu. J'y étais remplacé, et mon remplaçant ne peut être des nôtres aujourd'hui. Je ne vais pas vous faire perdre du temps en vous posant des questions élémentaires auxquelles on a déjà répondu. Mais je ne veux pas non plus qu'on perde de temps, donc, dans l'esprit non-sectaire que nous essayons d'observer, j'aimerais laisser le temps qui me reste à mon collègue, M. Williams, avec votre approbation.
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Merci, monsieur le président. Je tiens aussi à remercier mon collègue et ami, M. Christopherson, de sa générosité.
Passons maintenant aux témoins, madame Bloodworth, vous avez présidé une rencontre interministérielle, parce que c'est ce que dit M. Pigeon -- quand il vous répond -- et il parle d'une rencontre interministérielle que vous avez présidée le jeudi 5 février 2004.
Donc, monsieur Judd, vous êtes intervenu. Étiez-vous à la rencontre, monsieur Judd?
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Il n'a rien dit. D'accord.
Cela étant dit, vous êtes sous-ministre, et je cite encore la lettre que M. Pigeon vous a adressée, où il dit: « J'ai été mandaté d'examiner, d'un point de vue juridique -- et non d'un point de vue comptable -- la question de savoir quelles sommes doivent être inscrites au débit du crédit disponible pour le programme des armes à feu pour l'exercice en cours, et de vous remettre ma réponse avant midi, le lendemain... »
Cela étant dit, étant donné que vous êtes avocate et sous-ministre, je suis enclin à croire qu'on n'a donné aucune instruction par écrit au ministère de la Justice pour demander une opinion juridique.
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Ce n'est pas inhabituel?
Maintenant, vous avez demandé -- s'il a bien reçu ses instructions verbales -- « quelles sommes doivent être inscrites au débit du crédit disponible ». Il ne vous a pas donné de réponse philosophique; il est allé droit au but en parlant de ces 23 millions de dollars, puis il a produit un argument, avec un raisonnement très technique, pour dire que ce n'était « pas approprié ».
Vous avez demandé une opinion juridique sur une question de portée générale, « quelles sommes doivent être inscrites au débit du crédit disponible »? Il n'a donc pas répondu à votre question. Pourquoi? Pourquoi avez-vous accepté sa réponse?
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Vous avez donc énormément d'expérience, si j'en crois ce que vous venez de nous dire.
Dans ces conditions, lorsque la situation s'est présentée à vous, vous avez jugé, qu'il s'agissait d'une situation complexe; c'est pourquoi vous avez demandé une opinion juridique, n'est-ce pas? Votre expérience vous a permis de comprendre que la situation exigeait une opinion juridique. En fait, vous avez déclaré plus tôt qu'on songeait à modifier le statu quo, au niveau de la comptabilité, et vous vouliez donc savoir quelles options s'offraient à vous, du fait naturellement de la complexité de la question, et c'est la raison pour laquelle vous avez demandé une opinion juridique.
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Toute la question elle-même.
Puis vous dites ici que la difficulté que posait la question comptable tenait au contexte du problème, ou de cet enjeu, et c'était parce qu'on croyait avoir besoin de crédits supplémentaires. C'était vraiment cela qui vous préoccupait... à savoir si on avait besoin de crédits supplémentaires, et si c'était la conséquence de la question comptable? Il y avait donc un aspect comptable à tout cela, et si l'on devait inscrire cette dépense aux livres d'une certaine manière, des crédits supplémentaires seraient alors nécessaires. Est-ce bien cela?
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D'accord, donc cela faisait partie d'un tout.
Essentiellement, comme l'ont dit les députés d'en face, il n'y avait pas de crise, c'était simplement une question complexe qui nécessitait, à votre avis, faisant suite aux discussions qui avaient eu lieu, une opinion juridique, que vous avez demandée. Est-ce exact? Il n'y avait pas de crise comme telle.
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J'ai bien de la chance en effet aujourd'hui, monsieur le président. Je vous remercie.
Madame Bloodworth, revenons à cette rencontre qui portait sur le traitement comptable, M. Wiersema y était, cependant, vous dites qu'il n'a rien dit. Il s'agit, on le présume, d'une question importante qui concernait les comptables et non les avocats, parce que, comme vous l'avez dit, vous n'êtes pas comptable et il vous fallait l'opinion de quelqu'un d'autre. Avez-vous bien dit que M. Wiersema n'a rien dit?
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Monsieur le président, je voudrais faire une ou deux observations.
Pour commencer, M. Pigeon, dont vous avez maintenant l'opinion, parle d'une réunion interministérielle qui a eu lieu le 5 février. Je ne crois pas que j'y étais. Je crois plutôt que j'ai assisté à une réunion ultérieure qui s'est tenue, comme le signale le rapport du vérificateur général, plus tard dans le courant de février, à peu près au milieu du mois. Je n'ai donc pas participé à la réunion initiale durant laquelle cette opinion avait été demandée.
Lors de la réunion ultérieure, comme je l'ai dit dans mon témoignage la dernière fois monsieur le président, je pense que la position que j'avais soutenue en l'occurrence était précisément la raison pour laquelle cette réunion avait été convoquée — le fait que ce qui était proposé, ne pas demander de budget supplémentaire, me mettait mal à l'aise. Je pense monsieur le président que ma position était donc bien connue. Comme je vous l'ai dit la dernière fois, il était clair pour moi que la discussion, lors de cette réunion, tournait autour des considérations d'ordre politique en faveur d'une demande de budget supplémentaire.
D'ailleurs, je vous dis cela non sans un certain enthousiasme. Au début de la réunion, Mme Bloodworth a déclaré qu'elle était incapable de recommander au ministre de demander un budget supplémentaire étant donné que cela aurait des répercussions pour les élections fédérales qui étaient imminentes, c'est-à-dire les élections de 2004. À ce moment-là donc, il était clair pour moi que c'était des considérations d'ordre politique qui avaient été le facteur déterminant qui avait donné lieu à cette réunion, et je n'avais pas jugé nécessaire de répéter ma position. Mon opinion n'allait de toute façon pas être retenue.
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Il me semble, monsieur le président, qu'il y a eu en l'occurrence une certaine ingérence politique, du moins c'est le sentiment que j'ai. Tout le monde esquive la question, mais je ne parviens vraiment pas à comprendre pourquoi ils répugnent tellement... ou pourquoi cela a été tellement difficile.
Monsieur Wiersema, je vais vous posez une petite question toute simple. Je pense qu'elle est simple. Vous êtes comptable, vous faites ce genre de choses à longueur de journée, et vous étiez à l'époque le comptable du gouvernement canadien puisque vous étiez le contrôleur général. Pour vous, s'agissait-il d'une décision complexe, difficile?
Madame Bloodworth et monsieur Judd, nous parlons de 23 millions de dollars.
Monsieur Judd, c'est surtout à vous que je m'adresse, c'est vous qui étiez le principal administrateur, pour le gouvernement canadien de ces 200 milliards de dollars approximativement...
Quand je vous pose la question, monsieur Judd ou à vous, madame Bloodworth, pourquoi 23 millions de dollars devenaient-ils tout d'un coup aussi importants?
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Merci, monsieur le président. Effectivement, c'est très gentil. L'atmosphère est très collégiale aujourd'hui.
J'ai une question pour M. Wiersema. Vous aviez écrit une lettre qui a été distribuée à tous les membres du comité, mais vous n'avez pas envoyé la lettre. Si je peux résumer la lettre, qui était adressée à M. Pigeon, c.r., avocat général ministériel et chef des services juridiques, en gros vous dites, occupez-vous des questions juridiques et je m'occuperai des questions de comptabilité, et c'est comme ça que les choses doivent se faire. Ensuite, dans une note de service adressée à M. Kenneth Wheat, avec copie conforme à John Morgan et Jim Libbey, vous dites que vous avez décidé de ne pas envoyer la note de service à M. Pigeon, et vous mentionnez quelques nouveaux éléments.
Pourquoi n'avez-vous pas envoyé la lettre à M. Pigeon?
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Pour préciser, si vous me le permettez, monsieur le président, à propos de ce que j'ai dit dans cette note de service : j'ai dit, c'est votre opinion juridique, elle est intéressante; mon opinion quant au traitement comptable demeure et demeurera clair. J'ai réitéré ma position quant au bon traitement comptable pour les questions en cause.
M. Pigeon m'a envoyé cette opinion fin février. Jusque là, mon personnel m'en avait envoyé des copies, mais M. Pigeon ne m'avait pas encore envoyé de copie directement. Elle était disponible lors de la réunion que nous avons eue mi-février où nous en avons discuté. Par la suite, M. Pigeon me l'a envoyée à la fin du mois de février. Au départ, j'ai eu une réaction assez négative. J'ai ressenti le besoin de répondre, pour les fins du dossier. J'ai rédigé la réponse à laquelle M. Williams a fait référence. Je l'ai envoyée à quelques membres de mon personnel et à ce moment-là à Mme Cartright, pour quelques commentaires. J'en ai parlé à Mme Cartright. Elle m'a rappelé, à ce moment-là, que la décision avait été prise, que la fenêtre pour les crédits supplémentaires des dépenses était fermée, que j'avais perdu la bataille, et que ce n'était plus la peine d'envoyer la note de service à ce moment-là.
L'autre chose que j'aimerais signaler, monsieur le président, c'est qu'à ce moment-là, j'avais déjà démissionné de mon poste au Secrétariat. J'ai démissionné de mon poste au Secrétariat le 17 février, environ une semaine avant de recevoir officiellement l'opinion juridique de M. Pigeon.
Donc au bout du compte, j'ai décidé de ne pas l'envoyer, parce qu'on m'a conseillé de ne pas le faire, et parce que j'avais peur que ce geste soit interprété comme étant un geste de rancoeur.
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Chers collègues, le dernier point à l'ordre du jour est l'adoption du procès-verbal de la réunion du Sous-comité du programme et de la procédure qui a eu lieu mardi. Le procès-verbal a été distribué. Je vais le parcourir très brièvement. Premièrement, il y a le programme pour les deux semaines à venir. Le comité a décidé d'essayer de rédiger des rapports sur le chapitre 5, 7 et 8, avec un chapitre spécial sur la comptabilité. C'est ce que nous allons commencer à faire à la réunion de mardi prochain.
À la dernière réunion, il y a aussi eu une discussion sur le chapitre qui porte sur le ministère des Affaires indiennes et du Nord. Le sous-ministre n'était pas présent. Il m'a appelé immédiatement après la réunion et il a dit qu'il serait ici. J'ai soulevé cela à la réunion du comité directeur, et le comité a confirmé que nous allions l'inviter à comparaître. Il sera là à compter de 11 heures, mais probablement pas pendant très longtemps. Je ne veux pas que nous perdions beaucoup de temps sur cette question. Néanmoins, j'estime qu'il est important qu'il vienne.
Pour ce qui est du prochain point, nous avons discuté des séances d'information organisées les deux dernières semaines, et nous estimons quelles ne se présentaient pas sous la forme que nous voulions. Nous avons décidé de ne plus en avoir. À l'heure actuelle, nous y reviendrons peut-être mais sous un format différent. Plus tard, nous allons peut-être simplement contacter le bureau du Vérificateur général—cela dépendra des sujets dont nous traitons—mais en ce moment-ci nous avons trouvé que les séances d'information étaient beaucoup plus formelles que nous pensions. Les membres du comité n'y étaient pas vraiment pour recevoir des renseignements. Ils les utilisaient pour en tirer le contenu du rapport.
Le troisième point est sur la table ronde qui porte sur l'efficacité et l'efficience du comité. Cette table ronde doit avoir lieu le jeudi, le 22 juin. Ce sera notre dernière réunion au programme. Le programme dépendra bien sûr de ce qui se produira à la chambre. On pourrait continuer, mais nous n'allons rien mettre au programme après le jeudi 22 juin.
Monsieur Christopherson.