:
La séance est ouverte. Je souhaite une très cordiale bienvenue à tous. Il s'agit de la deuxième réunion portant sur le chapitre 5, « La réinstallation des membres des Forces canadiennes, de la GRC et de la fonction publique fédérale du Rapport de novembre 2006 de la vérificatrice générale du Canada ».
Aujourd'hui, nous accueillons non pas la vérificatrice générale mais le vérificateur général adjoint, M. Ronnie Campbell. Il est accompagné de M. Bruce Sloan, directeur principal.
Nous accueillons aussi des représentants de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada : M. Ian Bennett, sous-ministre adjoint intérimaire des Approvisionnements, M. Richard Goodfellow, gestionnaire de la Division des services de livraison de projet, et Mme Ellen Stensholt, avocate générale principale des Services juridiques.
Nous entendrons aussi le témoignage d'un représentant d'Envoy Relocation Services Inc., M. Bruce Atyeo. Soyez le bienvenu parmi nous, monsieur Atyeo. Et enfin, nous souhaitons la bienvenue à M. Raymond Bélair, qui représente les services de réinstallation de Royal Lepage. Bienvenue à chacun d'entre vous.
M. Williams invoque le Règlement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Il me fait plaisir d'accueillir nos invités cet après-midi. Comme je le disais la semaine dernière, nous sommes un comité du Parlement, et le Parlement est une institution qui rend des comptes à la population, qui ne s'occupe pas de gestion. Je suis donc quelque peu préoccupé par le fait que nous allons interroger des témoins provenant d'Envoy Relocation ou de Royal Lepage. Nous ne savons absolument rien au sujet de leur participation à ce contrat. Tout ce que nous avons pour nous guider, c'est le rapport de la vérificatrice générale qui porte sur les activités gouvernementales.
Par ailleurs, j'ai appris qu'une poursuite a été lancée, et cela me préoccupe aussi. Si tel est le cas, j'aimerais bien savoir pourquoi nous nous mêlons de tout cela.
Vous savez que nous devons demeurer indépendants à l'égard du gouvernement et des tribunaux. Une longue tradition veut que nous nous abstenions de nous occuper de questions qui sont liées à des poursuites en cours, mais il y a plus. En effet, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que monsieur le juge Gomery a demandé les procès-verbaux des audiences du comité des comptes publics et que cela lui a été refusé. Cette fois-ci, nous ne tenons certainement pas à ce que les réponses données par les représentants d'Envoy et de Royal Lepage soient mêlées à une action en justice, notamment.
Je propose donc que nous n'entendions pas les témoignages des représentants d'Envoy et de Royal Lepage aujourd'hui parce que cela me paraît tout à fait déplacé.
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Comme je vous l'ai dit la semaine dernière, je ne recommanderais pas cette solution et je crois l'avoir dit de manière on ne peut plus claire au comité. Cela étant dit, le comité a présenté une motion demandant de convoquer MM. Bélair et Atyeo et elle a été adoptée. C'est la raison pour laquelle ces deux personnes sont devant nous aujourd'hui.
Cela étant dit, lors de notre dernière réunion, j'ai mis en garde les membres de notre comité au sujet de l'orientation de leurs questions. Je suis tout à fait d'accord avec vos arguments. Notre comité n'a pas le mandat de faire enquête sur ce qui se passe chez les contractuels du secteur privé. Nous sommes chargés d'étudier le fonctionnement du gouvernement et de demander des comptes à ce dernier. Nous essayons de voir s'il s'est conformé aux principes de prudence, d'intégrité, d'économie et d'efficacité au sein de son administration, et non à l'extérieur. En règle générale, nous ne faisons pas enquête au sujet des entrepreneurs privés.
Toutefois, au risque de me répéter, une motion a été déposée, a fait l'objet d'un débat et a été adopté. Les témoins sont parmi nous. À mon avis, il serait déplacé d'adopter une autre motion demandant qu'ils soient renvoyés.
Monsieur Christopherson.
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C'est strictement au comité de décider de cela.
Je vais maintenant faire quelques remarques. Je répéterai d'abord la mise en garde de la semaine dernière. Nous accueillons aujourd'hui deux concurrents du secteur privé, l'un qui a remporté le contrat, l'autre non. Je rappelle donc à mes collègues que nous ne sommes pas ici pour surveiller les activités du secteur privé. Nous sommes chargés d'obtenir la reddition de comptes de la part du gouvernement et, partant, de savoir si l'argent des contribuables a été dépensé à bon escient, prudemment, efficacement et avec économie. Par conséquent, la présidence surveillera les questions de très près.
Allez-y, monsieur Williams, la parole est à vous.
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J'allais le faire, monsieur Williams, mais merci de me le rappeler.
Je le répète, la présidence surveillera de très près les questions posées. Bien entendu, les témoins sont réputés être sous serment.
Aussi, tout ce qui est dit au Parlement ou dans un comité parlementaire ne peut être utilisé devant un tribunal judiciaire. Je le rappelle à l'intention de tous nos membres.
Par ailleurs, chers collègues, plus tôt aujourd'hui le comité de direction s'est réuni et nous vous en avons remis le procès-verbal. Nous devons aussi nous pencher sur deux motions portant sur les fuites et sur l'enquête interne chargée de faire la lumière sur la question. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada nous a remis ses conclusions là-dessus.
Conformément aux dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels, le ministère a demandé d'être entendu à huis clos. La dernière demi-heure de notre réunion, qui traitera de toutes ces questions, se déroulera donc à huis clos.
Cela étant dit, je ne crois pas que les témoins veuillent faire d'autres commentaires, et j'ai moi-même terminé mon préambule. Nous allons donc passer sans plus tarder aux témoins.
On me corrige à l'instant. M. Bélair et M. Atyeo tiennent effectivement à faire chacun une déclaration.
Je n'ai pas lus leur déclaration, mais encore une fois, monsieur Atyeo et monsieur Bélair, tout ce qui nous intéresse ici, c'est le fonctionnement, la gestion du gouvernement. Notre comité n'a pour mandat ni de punir, ni d'arbitrer les intérêts privés. Nous sommes chargés de demander au gouvernement de rendre compte de sa gestion, et c'est pourquoi je vous demanderais de limiter vos remarques aux strictes opérations du gouvernement.
Monsieur Bélair.
:
Je tiens d'abord à remercier le président et le comité de m'avoir invité à témoigner cet après-midi.
[Français]
Je m'appelle Raymond Bélair et je suis vice-président et directeur général des Services de relogement Royal LePage. Notre entreprise compte plus de 40 ans d'expérience dans le domaine de la réinstallation. Elle est la plus importante au Canada. Notre président et chef de la direction, Graham Badun, est également présent aujourd'hui.
Nous employons actuellement tout près de 450 Canadiens et Canadiennes qui administrent approximativement de 10 000 à 15 000 réinstallations gouvernementales ainsi que 5 000 réinstallations corporatives chaque année. Je suis personnellement dans le domaine de la réinstallation depuis plus de 25 ans. Les sociétés de Royal LePage sont responsables de la prestation de services dans le cadre du PRI, le Programme de réinstallation intégrée, soit le contrat que nous avons obtenu avec succès, par soumission, en 1999, 2002 et 2004.
[Traduction]
Ce travail comporte deux contrats distincts en ce qui a trait aux services de réinstallation : l'un pour le gouvernement du Canada et la GRC, évalué à 29 millions de dollar, l'autre pour la Défense nationale, évalué à 125 millions de dollars. Les deux ont été octroyés pour une durée de cinq ans. Il importe de noter que ces montants n'incluent pas les coûts encourus tels que les commissions des agents d'immeubles, les frais de conseillers juridiques et les frais de gestion immobilière. Ils représentent seulement la commission d'administration par dossier — le seul revenu que reçoivent les Service de relogement Royal LePage (SRRL) dans le cadre du Programme de réinstallation intégrée (PRI).
J'aimerais profiter de ma déclaration préliminaire afin de tirer au clair certaines inquiétudes qui ont été soulevées la semaine dernière. En ce qui a trait à la gestion immobilière, je veux être bien clair, les SRRL n'offrent pas de services de gestion immobilière. Ces services sont offerts dans le cadre du PRI par des entreprises de gestion immobilière que l'on retrouve sur le marché et aucune d'entre elles n'est affiliée avec les SRRL ou sa société mère. Les frais de gestion immobilière sont facturés directement aux personnes transférées puis ensuite remboursés à partir de leur enveloppe de financement personnelle, que je vous expliquerai en détail dans un moment.
Par ailleurs, les SRRL ne reçoivent pas d'argent pour l'administration de ces services de gestion immobilière. Nous ne facturons pas les personnes transférées en échange de ces services. En fait, le PRI indique clairement qu'il est interdit de recevoir de l'argent ou un revenu à part nos frais d'administration. Notre rôle est d'offrir aux personnes mutées des renseignements concernant la planification d'une réinstallation, d'aider avec la mise en marché, de conseiller et de rembourser les dépenses admissibles, conformément aux politiques de réinstallation de nos ministères clients. Toutefois, nous avons écouté les délibérations du comité et avons lu le Rapport de la vérificatrice générale; par conséquent nous aimerions répondre aux questions qui ont été soulevées à ce sujet.
Afin de bien comprendre la gestion immobilière, il importe de bien comprendre comment fonctionne le PRI. Le PRI comporte ce qu'on nomme un financement de base. Il s'agit du fonds qui couvre les frais d'administration et la majorité des coûts encourus. Il y a également l'enveloppe de financement de l'employé, qui est en fait une formule mathématique fixe correspondant à chaque personne mutée selon son salaire. La personne mutée peut disposer de cette enveloppe de financement comme elle l'entend — soit pour des services reliés au déménagement, soit pour des dépenses personnelles. Il est important de noter ici que peu importe la manière dont le montant est dépensé par la personne mutée, la dépense demeure la même pour la Couronne.
Les frais de gestion immobilière sont payés à même l'enveloppe de financement de l'employé. Par conséquent, quel que soit les frais de gestion immobilière que les soumissionnaires inscrivent dans leur proposition, cela n'a aucun impact sur les dépenses totales de la Couronne. Il ne s'agit pas de renseignements privilégiés ni d'avantages concurrentiels pour le titulaire. La gestion immobilière est décrite dans l'appel d'offres, dans la politique du PRI ainsi que dans le contrat — et dans tous les cas, c'est clair.
Ici, je cite l'article 12.6 de la demande de proposition, à la page 90 : « Les frais de gestion immobilière constituent un avantage personnalisé et peuvent être réclamés strictement à même l'enveloppe de financement de l'employé ». Chaque soumissionnaire a reçu ce renseignement. Par conséquent, lorsque les SRRL ont préparé leur soumission en vue du contrat du PRI, nous avons soumissionné un montant de zéro dollar dans le cas de ce service puisque cela n'a pas d'incidences sur les dépenses totales de la Couronne. Tout soumissionnaire aurait pu — en fait chaque soumissionnaire devrait — avoir proposé un montant de zéro dollar en échange de ce service. La vérificatrice générale affirme dans son rapport que les SRRL ont réclamé un trop-perçu en échange de ces services. À ce sujet, nous sommes respectueusement en désaccord.
Depuis que nous administrons ce contrat, nous avons facturé zéro dollar à la Couronne en échange de ces services et avons administré les services en question tel qu'indiqué dans l'appel d'offres, dans la politique et dans le contrat, en tant qu'indemnité accordée aux personnes mutées, cela à partir de leur enveloppe de financement.
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Monsieur le président, je vais m'efforcer de ne pas dépasser cinq minutes.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je m'appelle Bruce Atyeo et je suis président d'Envoy Relation Services.
Comme vous pouvez aisément l'imaginer, j'ai suivi vos travaux avec beaucoup d'intérêt. Mardi dernier, je l'ai fait grâce à la diffusion sur le Web et jeudi, j'étais dans la salle. Je ne saurais vous dire à quel point je suis reconnaissant de pouvoir enfin discuter de cette question avec des agents du gouvernement qui comprennent manifestement de quoi il est question et se soucient vraiment d'aller au fond de ce scandale — car il y a bel et bien scandale.
Me reportant toujours à vos délibérations de jeudi dernier, je suis encore plus reconnaissant aujourd'hui d'être ici, car je me rends bien compte qu'un tel privilège est rarement accordé à quelqu'un du secteur privé. Je vous assure que je limiterai mes propos au sujet à l'ordre du jour.
Le processus en question a démarré le 11 avril 2005, lorsque j'ai écris au président du comité, à l'époque, il s'agissait de M. Williams, pour lui demander que la question soit envoyée à la vérificatrice générale pour examen.
Aujourd'hui, nous avons en main les résultats de son étude, qui confirme ce qu'Envoy a toujours affirmé, à savoir que les contrats contestés n'ont pas été attribués de manière juste.
Au risque de minimiser les excellents efforts fournis par la vérificatrice générale et son équipe, je crois qu'ils conviendront sûrement, ainsi que le comité, qu'un examen objectif de la question nous mènera à la même conclusion.
Malheureusement, je dois vous dire que tout ce que vous avez vu et entendu jusqu'à maintenant n'est que la partie émergée de l'iceberg. D'une grande compétence, la vérificatrice générale et son équipe ont mis au jour les sérieuses lacunes du processus d'appel d'offres et de la gestion des contrats. Cela fait déjà deux séances que vous réservez à l'étude des conclusions de leurs travaux. Vous avez néanmoins encore beaucoup d'autres choses à apprendre.
Jeudi dernier, vous avez eu droit aux mêmes regards absents et aux mêmes esquives que nous, Envoy, avons eus de la part de presque tout le monde ces quatre dernières années, tant les fonctionnaires que les hommes politiques. Toutefois, aujourd'hui, je vais vous révéler davantage de choses sur la mauvaise gestion et l'obstructionnisme dont nous avons fait les frais, à la fois par rapport au processus d'appel d'offres et à la gestion des contrats, et cela pendant plus de quatre ans. Je donnerai donc de vraies réponses à vos questions, et elles seront étayées par de vraies données, par des renseignements et par des perceptions justes.
Si l'on mettait sur un pied d'égalité Royal Lepage et Envoy, grâce à 48,7 millions de dollars, ainsi que le proposait la vérificatrice générale, et si on tenait compte des 24 points accordés à Envoy par décision du Tribunal canadien du commerce extérieur, c'est Envoy qui remporterait le contrat des Forces canadiennes, cela en dépit de la formule de sélection tendancieuse. Elle était d'ailleurs tellement partiale qu'en dépit du fait que nous nous conformions à plus de 94 p. 100 des critères imposés et que notre soumission étaient moins élevée de 60 millions de dollars, nous avons à peine eu assez de points pour l'emporter, toujours à cause de cette formule tendancieuse. Toutefois, nous avons gagné et nous nous attendons à recevoir le contrat.
En tant que soumissionnaire ayant assumé des coûts très lourds et perdu beaucoup de temps, à la fois pendant le processus d'appel d'offres et par la suite lorsqu'il a fallu aller devant les tribunaux pour que justice soit faite envers notre entreprise, j'aimerais vous fournir de véritables réponses. Certains fonctionnaires des ministères clients et des Travaux publics méritent des sanctions pour leurs pratiques de mauvaise gestion.
Les contrats accordés à Royal Lepage doivent être résiliés parce que, selon les faits disponibles, ils ont subi trop d'entorse. Le contrat devrait être attribué à celui qui l'a remporté dans les règles.
Vous pouvez compter sur ma collaboration attentive aussi longtemps que vous en aurez besoin.
Je vous remercie beaucoup.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Atyeo.
Je vous remercie beaucoup, monsieur Blair.
Avant de donner la parole à M. Proulx, je demande instamment à nos membres de poser des questions brèves et pertinentes. Je demanderai la même chose aux témoins.
Monsieur Proulx, vous avez huit minutes.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aurai beaucoup de difficulté à être bref. La plupart d'entre nous avons consacré une bonne partie de la fin de semaine ou peut-être toute la fin de semaine à l'étude de cela. En plus, ce matin, nous avons reçu encore d'autres documents sur la même question. Enfin, on n'y peut rien, c'est ainsi.
[Français]
Monsieur Bélair, on sait que votre compagnie avait obtenu le projet-pilote, le premier contrat que nous allons appeler « contrat no 1 » en 1999. En 2002, le contrat que nous allons appeler « contrat no 2 » vous a été accordé. Par la suite, il a été question de croisières, de parties de golf, de toutes sortes de circonstances qui ont fait que le gouvernement a décidé d'annuler le contrat no 2 et de reprendre l'appel d'offres.
Votre compagnie avait-elle quelque chose à voir, directement ou indirectement, avec ces croisières, parties de golf ou autres avantages?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour et bienvenue à tous.
Monsieur Atyeo, vous nous avez dit avoir envoyé à l'époque une lettre au président du Comité permanent des comptes publics. Le processus s'est mis en marche au mois d'avril 2005 et par la suite, le comité a déposé un avis de motion pour faire part à Mme Fraser, la vérificatrice générale, de la question que vous souleviez. Cette motion a été adoptée six mois et demi plus tard, soit le 17 novembre.
Vous deviez vous poser des questions. Un avis de motion avait été déposé et rien ne se passait. Avez-vous fait d'autres interventions?
:
Monsieur le président, on nous a rappelé plus tôt qu'on devait évaluer le processus sous l'angle des comptes publics. C'est le comité qui a fait en sorte que cette question se rende jusqu'à la vérificatrice générale, à la suite de la lettre. Il y a eu un intervalle au sujet duquel on peut se poser des questions.
Je veux poser une question à M. Bélair.
M. Atyeo vient de nous faire part du fait que des lobbyistes du côté de Royal LePage seraient intervenus. On sait qu'entre le 11 avril, date de la lettre, et le moment de l'adoption par le comité d'une motion demandant l'intervention de la vérificatrice générale, Mme Sandra Buckler s'est inscrite comme lobbyiste auprès de votre entreprise. Nous avons ici le document qui indique que vous étiez le responsable du côté de Royal LePage.
Elle faisait du lobbying alors que vous déteniez le contrat. Elle en faisait auprès d'Affaires étrangères et Commerce international, des Forces canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada, de la Chambre des communes et du Sénat. Est-ce qu'elle en faisait aussi auprès des députés en vue de leur vendre des maisons? Aviez-vous un mandat à cet effet? Pouvez-vous nous dire quel était le sien? Vous faisait-elle rapport de ses activités de lobbying?
J'aimerais poser des questions aux fonctionnaires et à M. Goodfellow.
Monsieur Goodfellow, je peux comprendre pourquoi vous ne tenez pas à élaborer une autre proposition. Si ce que j'ai en main correspond à la proposition, je comprends qu'il soit assez ardu d'en élaborer une autre. Je vous comprends.
Je suis curieux de savoir qui a préparé la proposition de 2002. Est-ce vous ou quelqu'un d'autre?
:
J'ai de la difficulté à vous suivre.
Les documents m'amènent aussi à poser une autre question. J'ignore duquel il s'agit cependant. Le jargon des fonctionnaires qu'on voit inscrit sur la feuille de couverture de chacun d'entre eux rend tous les documents semblables, mais, quoi qu'il en soit, une question me vient à l'esprit lorsque je lis ce qui suit : « Gestion immobilière, chiffres annuels réels relativement au volume des services de gestion immobilière fournis aux membres au cours des cinq dernières années ».
Puis en réponse à cette question, on peut lire « Le volume d'activités réels correspondant aux services de gestion immobilière des cinq dernières années n'est pas disponible, mais on trouvera le chiffre estimatif correspondant aux réinstallations annuelles selon la région au tableau 2 de l'appendice 1 de l'annexe D ».
Ce qui me pose problème ici, c'est que les services de la vérificatrice générale ont dit avoir consulté les données des terminaux et y avoir trouvé les chiffres relatifs au volume d'activités. Cette réponse s'écarte donc de celle du Bureau de la vérificatrice, et très franchement, l'explication que vous venez à peine de donner, et que j'ai d'ailleurs de la difficulté à comprendre, ne correspond pas non plus à ce que le Bureau a dit là-dessus.
Êtes-vous en désaccord avec la vérificatrice générale au sujet de la disponibilité des chiffres sur le volume d'activités?
Je vais maintenant passer à autre chose. J'ai en main le résumé des points attribués aux soumissionnaires, mais je ne crois pas que nous ayons la feuille de pointage en tant que telle, celle qui donne la méthode d'attribution des points. Je me reporterai donc aux feuilles de pointage.
Si j'ai bien compris, la note relativement aux exigences techniques représentait 75 p. 100 de la note totale et elle correspondait à la qualité de service exigée. Ça, je le comprends. Il n'y a pas que le prix qui détermine un achat, la qualité a aussi son importance. Nous avons sans doute tous acheté une fois quelque chose de bon marché pour nous rendre compte par après qu'il aurait été mieux de payer un peu plus obtenir la qualité souhaitée, alors je peux comprendre cela.
Là où j'ai de la difficulté par rapport à la note technique — Au baseball, à mon avis, le meilleur frappeur de tous a été Ted Williams, qui a obtenu plus de .400 quatre ou cinq fois. Toutefois, .400 n'est pas la perfection, au baseball, ce serait 1 000 p. 100. N'empêche, il a quand même réussi à décrocher .400 et, à ma connaissance, personne d'autre ne l'a fait depuis.
Pour ce qui est des notes techniques relatives à la qualité, Royal LePage a obtenu une note parfaite selon tous les systèmes de points. Vraiment, à moins que j'ai mal compris cela, la feuille montre 75 sur un total possible de 75. Or, je ne connais aucun système ni aucune autre chose au monde qui soient parfaits. Il y a toujours moyen d'obtenir mieux.
Ai-je mal compris?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Vous pouvez observer que le prix le plus bas et la note technique la plus élevée sont pris comme base de référence, auxquelles on comparera les résultats de tous les autres concurrents. En l'occurrence, Royal LePage a obtenu 984.2 sur un total possible de 1 000 points. Puisque cette note devient la base de référence, la compagnie obtient le maximum de la note technique, soit 75 sur 75.
Pour ce qui est du prix, Envoy, étant le soumissionnaire le plus bas, est devenue la base de référence. Cela signifie qu'Envoy a obtenu 25 sur 25 par rapport au prix et 70 sur 75 par rapport aux exigences techniques.
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Bien. J'ai appris assez tôt qu'il est toujours bon de donner aux gens des titres supérieurs à ceux qu'ils détiennent. Surtout lorsqu'ils sont en uniforme, il faut les appeler tous des généraux, car s'il s'agit de colonels, cela jouera en votre faveur.
J'aimerais maintenant lire un extrait de la déclaration liminaire de la vérificatrice générale, déclaration qu'elle a faite lors de la dernière réunion, plus précisément le paragraphe 4 :
Les contrats du gouvernement devraient être attribués dans le cadre d'un processus juste, équitable et transparent. Or, nous avons constaté qu'on ne peut pas donner de tels qualificatifs au processus d'attribution des contrats dont il est question aujourd'hui. Pourtant, divers indices auraient dû constituer des signaux d'alarme. Ainsi, la demande de proposition comportait des inexactitudes importantes quant aux volumes d'activités, ce qui donnait un avantage indu au soumissionnaire qui avait obtenu le contrat précédent.
En second lieu, vous poursuivez par ce qui suit : « Nous avons conclu que le contrat relatif aux Forces canadiennes et celui destiné à la GRC et au gouvernement du Canada n'avait pas été attribué de façon juste et équitable, et ce, pour deux raisons ».
Enfin, dans le rapport principal, au bas de la page 15, on peut lire ce qui suit :
Le gouvernement devra peut-être assumer des coûts supplémentaires du fait qu'il a mis fin au contrat de 2002 relatif au Programme de réinstallation intégrée, TPSGC s'est conduit de façon appropriée afin de protéger l'intégrité du processus d'approvisionnement du gouvernement.
Afin de protéger l'intégrité du processus d'approvisionnement du gouvernement, estimez-vous qu'il faudrait lancer un nouveau processus d'appel d'offres par rapport à ce contrat?
:
C'est bien l'essentiel de cela, monsieur le président, et si le comité arrive à la conclusion qu'à notre avis, la vérificatrice générale — Nous avons pris connaissance de deux avis très clairs et très différents : la vérificatrice générale a affirmé que le processus n'avait été ni équitable ni juste, point à la ligne. Le ministère, quant à lui, a affirmé de manière on ne peut plus ferme qu'à son avis le processus a été juste et équitable, c'est tout. C'est la première fois que j'observe cela. On me dit que ça c'est déjà produit dans le passé, mais c'est la première fois que je vois quelqu'un regarder la vérificatrice générale et répondre non, vous vous trompez, c'est nous qui avons raison. C'est pourtant là où nous en sommes. Il me semble qu'un jour, il faudra que nous nous penchions sur ce contrat litigieux si nous voulons vraiment faire la lumière sur cette dérive incroyable.
Monsieur Atyeo, j'aimerais vous poser une question. Je ne veux pas sembler belliqueux, mais M. Bélair nous a dit que les questions qui ont été soulevées n'avaient pas vraiment d'incidence sur l'équité du processus d'appel d'offres. Or, dans votre déclaration liminaire, vous affirmez avoir beaucoup de renseignements à fournir et que tout cela est étayé. Malheureusement, vous n'avez rien déposé de tout cela. J'aimerais donc vous donner l'occasion de nous fournir les renseignements qui, à vos yeux, révèlent pourquoi le processus suivi n'a été ni équitable ni juste.
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C'est une vaste question. Je vais m'efforcer d'être le plus précis possible. Du point de vue du gouvernement... La raison pour laquelle Travaux publics ne vous a pas dit pourquoi il y avait 7 200 dossiers par année plutôt que 30 000, ou un autre nombre, c'est que le ministère n'avait pas les chiffres. On se demande donc inévitablement pourquoi. Les chiffres étaient pourtant disponibles, ainsi que la vérificatrice générale l'a découvert.
À ma connaissance, aucune compagnie de services de réinstallation au pays, ni même en Amérique du Nord, ne pourrait fournir ces chiffres en appuyant simplement sur un bouton, y compris Royal LePage, dont on dit qu'elle dispose d'un système informatisé valant 24 millions de dollars, conçu expressément pour gérer les dossiers de réinstallation.
La raison pour laquelle on ne vous répond que par ces regards vides, c'est qu'il n'y a pas de réponse. Pourtant, on aurait dû avoir certaines données en main. Pour ma part, dans mon entreprise, je n'accepterais pas que de tels renseignements ne soient pas disponibles. Le ministère de la Défense avait les renseignements en question, tout comme le Conseil du Trésor et la GRC. Le fait que l'on vous a dit ne pas avoir les chiffres vous montre bien que vos processus et que la gestion du programme connaissent de graves ratées.
Je crois que c'est là que le gouvernement doit commencer à faire des recherches. Absolument rien au monde ne saurait expliquer pourquoi ces renseignements manquent à l'appel.
Lorsqu'on tient compte de tout le reste, du poids total des coïncidences et de choses apparemment innocentes, comme par exemple les liens entre M. Bélair et les gens qui préparaient la soumission de 2002 —
Et vous pouvez affirmer tout ce que vous voulez, mais lorsqu'on fait une croisière dans les Caraïbes, ça n'a rien à voir qui l'a payée ou avec qui en faisait partie. La question fondamentale, c'est que M. Bélair et que Mme Douglas avaient des liens étroits en dehors du travail, qu'ils se fréquentaient, au point où leurs familles respectives prenaient des vacances ensemble. Eh bien, dans mon milieu — et j'ai moi aussi fait des croisières avec des groupes de gens — cela indique des rapports assez étroits.
Que se passait-il à Ottawa le reste de l'année? Est-ce que Mme Douglas allait chez M. Bélair pour partager ses barbecues du samedi? Je l'ignore.
:
C'est bien. Ma question à cet égard — et je vous ai déjà dit que la réponse était vaste, tout en vous citant quelques exemples — c'est pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas réagi à la conclusion selon laquelle il y avait conflit d'intérêts?
Travaux publics se contente de vous répondre par ses regards vides et de vous dire : « Eh bien, les gens ont payé leur part ». La question n'est pas là. La question est de savoir si une influence quelconque a joué dans l'élaboration des demandes de proposition en 2002, et encore en 2004, car, ainsi qu'on a pu le constater, les demandes de proposition sont restées les mêmes, de 2002 à 2004.
Quelle incidence les liens entre M. Bélair, Mme Douglas et M. Pyett ont-ils eue? Je ne sais pas, mais je pose la question.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Il existe donc un processus d'appel d'offres donnant un avantage indu à un candidat, du fait qu'il avait déjà offert les services, et pourtant, on s'attend de Travaux publics qu'il cherche à créer l'égalité des chances.
Je reviens sur certaines choses ici, mais la vérificatrice générale affirme que par la suite, le ministère a laissé savoir à tous les soumissionnaires que les chiffres sur le volume d'activités des dernières années n'étaient pas disponibles. Elle affirme également que la réponse de Travaux publics, fondée sur les avis des Forces canadiennes, de la GRC et du Secrétariat du Conseil du Trésor, était que ces données n'étaient tout simplement pas disponibles. C'est dans son rapport. Elle précise aussi que lorsque les chargés de projet ont élaboré les demandes de proposition relativement au contrat, ils auraient pu demander au titulaire du contrat, à la compagnie fournissant déjà les services, de communiquer des chiffres sur le volume réel d'activités. On n'a trouvé aucune preuve établissant que cela avait été fait.
Eh bien, ça laisse vraiment pantois. La semaine dernière, monsieur Goodfellow, lorsque je vous ai demandé s'il existait des liens entre les gens s'occupant des demandes de proposition et Royal LePage, vous avez répondu oui, pour ce qui est de l'élaboration des demandes de proposition.
Si je me reporte maintenant à ce tableau, je le trouve fascinant, car dans la première case, on voit le Conseil du Trésor, le ministère de la Défense et la GRC sous Communication d'un énoncé de travail détaillé puis on les retrouve à la case 9 sous Demande de paiement. En dépit de cela, la semaine dernière, nous avons entendu dire que, lorsqu'une demande est faite, par exemple à la Défense nationale, les paiements sont effectués en 24 heures. Le compteur est remis à zéro après 24 heures, et il y avait pourtant un arriéré de 35 000 ou de 36 000. Nous ne savons absolument pas en échange de quels services les montants ont été payés.
Il existe donc certains liens. Les gens qui émettent des chèques, qui s'occupent de remettre les sommes à Royal LePage, participent aussi à l'élaboration des appels d'offres et ne sont pas disposés à fournir à Travaux publics les renseignements dont le ministère aurait cependant besoin pour que des règles équitables régissent le processus. Monsieur Bennett, je serais extrêmement préoccupé.
J'ai maintenant une question à poser à M. Bélair. Quels sont vos rapports avec le Lieutenant-colonel Jacques Taillefer? Le connaissez-vous? Est-ce que je prononce mal son nom?
:
Nous devions fournir un prix plafond correspond à la prestation des services de gestion immobilière aux fonctionnaires et aux membres des forces armées qui ne voulaient pas vendre leurs maisons — ce qui se rapproche des cas où il faudrait donner un prix plafond correspondant à la commission ou aux honoraires juridiques que recevrait soit un agent d'immeuble soit quelqu'un d'autre qui se serait occupé de vendre les maisons de fonctionnaires mutés.
Par conséquent, si j'ai bien compris — et croyez-moi, la question est loin d'être claire à mes yeux — M. Bélair a dit qu'ils pouvaient faire ce travail pour rien. Pour ma part, j'en suis incapable. Je dois faire appel aux services d'une entreprise de gestion immobilière qui s'occupera de trouver un locataire, de faire les inspections, de percevoir les loyers, de payer les comptes, etc. Je n'ai trouvé personne à ce jour qui accepterait de faire cela gratuitement. Je sais que M. Bélair a accès à de nombreux agents immobiliers de Royal LePage qui seraient disposés à faire le travail en échange de mandats de vente, mais pas nous. Je ne comprends donc pas comment cette compagnie aurait pu obtenir des services pour rien alors qu'elle doit acheter ces mêmes services auprès d'un autre fournisseur. Et d'un.
En second lieu, lors de la conférence des soumissionnaires, M. Goodfellow a dit on ne peut plus clairement — et cela a d'ailleurs été confirmé dans les demandes de proposition — que si l'on ne répondait pas à toutes les parties de la demande de proposition, la proposition entière serait jugée non conforme. Or, on se trouve ici à dire qu'il faut fournir un prix plafond correspondant aux services de gestion immobilière, et Royal LePage ne l'a pas fait. À mon avis, c'est non conforme. Dans ce cas, pourquoi Travaux publics n'a-t-il pas avisé Royal LePage du fait que sa proposition était non conforme?
Je pourrais poursuivre encore longtemps là-dessus, mais le temps me manque. Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je pensais qu'on faisait l'inverse et que je devais céder mon temps de parole à M. Poilievre; mais en tout cas, merci.
Monsieur Campbell, au paragraphe 5.26 de votre rapport, vous écrivez ceci :
— à la suite du processus d'évaluation des soumissions, un contrat a été accordé à cette entreprise, avec un taux plafond de zéro pour cent pour les services de gestion immobilière, ce qui voulait dire que ces services seraient fournis gratuitement aux membres des Forces canadiennes.
Dans sa déclaration liminaire, M. Bélair a indiqué, me semble-t-il, que l'entreprise avait reçu de l'argent pour superviser la gestion immobilière, alors que dans sa soumission, la supervision des services de gestion immobilière devait être gratuite. Il dit également dans sa déclaration liminaire que les frais de gestion immobilière doivent provenir de cette enveloppe personnalisée et être remboursés par le personnel.
À propos du paragraphe 5.26, est-ce que vous affirmez formellement que les membres des Forces canadiennes devaient obtenir ce service gratuitement?
L'appel d'offres comportait deux éléments: il y avait l'administration, et une composante concernant une tierce partie. Je ne suis ni vérificatrice, ni comptable, mais si je ne vois pas certaines choses et que j'en entends d'autres — on nous présente des témoignages depuis deux jours et nous n'obtenons aucune réponse. J'aimerais savoir ce qu'on a répondu.
S'il y a une contestation concernant l'interprétation par M. Bélair des dispositions du contrat — J'ai regardé la page 240 de l'appel d'offres, à la rubrique « Taux plafonds pour les services assurés par des fournisseurs tiers ». Il y est dit explicitement que le soumissionnaire doit annoncer un prix pour les services du fournisseur tiers. Si vous dites que cela ne faisait pas partie de l'appel d'offres et qu'il y a eu confusion, j'aimerais le savoir. Et si Royal LePage a annoncé des services gratuits, nous devons savoir pourquoi.
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Excusez-moi, c'est la réponse que vous avez déjà donnée, mais je ne l'accepte pas. La difficulté vient du fait que c'est prévu dans le contrat.
Pourquoi votre devis est-il de zéro? C'est ce que je veux savoir. Si vous avez présenté un devis de zéro, alors, vous n'aviez pas à facturer quoi que ce soit. C'est de la fraude. Au cas où vous ne vous en souviendriez pas, c'est à la page 240 de la demande de proposition.
Puisque mon temps est écoulé, je ne peux plus poser de questions, mais je n'accepte assurément pas la réponse que vous donnez dans ce document.
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Monsieur Campbell, il dit que cela n'allait rien coûter à la Couronne et, dans telle ou telle page, vous affirmez que ces services proposés étaient de 0 $. M. Bélair affirme que ces frais de gestion immobilière doivent être réglés à même l'enveloppe des employés.
Je voudrais que vous me donniez votre garantie absolue que dans le contrat, de façon claire et tout à fait sans ambiguïté, on demandait de citer la somme correspondant aux services de gestion immobilière que le gouvernement allait acquitter. Par conséquent, du point de vue de l'employé, du point de vue du personnel militaire, si leur maison était louée, le gouvernement allait acquitter la facture de gestion de location et la demande de proposition demandait aux soumissionnaires de fournir la somme du coût de ce service, n'est-ce pas?
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Vous nous fournirez cela, c'est parfait. Mais on va vérifier dans le contrat parce que ce n'est pas ce qu'on me dit. Il me semble que vous aviez une part de marché à respecter.
Je reviens au rapport de la vérificatrice, qui nous dit en conclusion — et elle nous l'a mentionné à plusieurs reprises — que ce contrat n'a pas été alloué avec équité et justice. Ce sont pour moi des éléments clés. C'est vraiment fondamental, et il y a plusieurs éléments qui nous ramènent à ça. Il y a vraiment apparence de problèmes graves au sein de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Quand elle nous dit qu'il y a un seul évaluateur pour le volet financier, je m'interroge sérieusement. On parle d'un budget total de quasiment 1 280 milliard de dollars par année. Il y a là matière à réflexion et j'y reviendrai. Les membres du comité en reparleront plus tard, mais je pense que c'est un élément fondamental.
Nous avons des proportions de 75 - 25 de la pondération qu'aucun document n'est venu expliquer. Pourquoi a-t-on accordé une pondération de 75 p. 100 au volet technique et de 25 p. 100 au volet financier dans l'évaluation des soumissions? C'est vraiment inadmissible pour des contrats de cette valeur. La vérificatrice n'a pas été capable de découvrir ce qui justifie cela. On y arrive pour des contrats de moins de 100 000 $, et pour un contrat comme celui-ci, on ne le peut pas. Ça n'a pas de bon sens.
Monsieur Atyeo, dans le contrat pour lequel vous avez présenté une soumission, on vous disait qu'il y aurait 60 p. 100 des cas qui demanderaient une gestion immobilière. On en a beaucoup parlé. On a dit que votre soumission était d'un montant de 48,7 millions de dollars et celle de Royal LePage, d'un montant de zéro dollar. Avez-vous l'impression d'avoir soumissionné au même appel d'offres que Royal LePage?
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Nous proposons des offres sur le même contrat, mais de toute évidence, nous interprétons le processus de demande de proposition de manière différentes.
Force est de constater que si leur offre est de zéro, leur offre demeure zéro; les membres ne devront pas payer. Je ne comprends pas comment ils peuvent faire cela. C'est clairement indiqué qu'ils étaient censés établir un prix plafond, et ils ne l'ont pas fait. L'offre aurait dû être irrecevable. Ce n'est pas la même chose que de faire une offre de zéro. Ce n'est pas la même chose que dire, « Notre prix est de zéro ». On leur a dit qu'il fallait établir un prix.
S'ils étaient en mesure de dire qu'ils étaient à même de faire le travail à aucun frais, c'est parce qu'ils savaient qu'il n'y a que 30 dossiers par an et qu'ils étaient prêts à absorber tous les coûts.
En revanche, on nous a dit très clairement le montant exact pour lequel nous faisions une proposition. Disons que la maison d'un membre se loue à 1 000 $ par mois. Les sociétés de gestion immobilière font payer un pourcentage du loyer mensuel. C'est ainsi qu'on fait des affaires. Pour les fins de la discussion, disons qu'il s'agit de 10 p. 100. Le membre serait obligé de payer 100 $ par mois, à même une enveloppe de financement personnelle.
En passant, l'argent dans l'enveloppe de l'employé provient du gouvernement. Le membre lui-même n'est pas entièrement responsable d'assumer tous les coûts.
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Au moins, nous touchons maintenant le fond de la question, même si on ne sait toujours pas qui aurait dû identifier ce problème bien plus tôt.
L'autre jour, la vérificatrice générale a fait un quatrième constat: « L'information sur certains volumes d'activités prévues dans la demande de proposition comportait des inexactitudes importantes » cela renvoie au 60 p. 100, et le 0,22 p. 100 au « cela n'a pas suffit à compenser un avantage indu que le fournisseur titulaire a acquis grâce aux travaux qu'il avait réalisé dans le cadre d'un précédent contrat. »
Monsieur Bennett, pourquoi êtes-vous en désaccord avec ce constat?
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À combien aviez-vous fixé ce poste dans votre soumission, monsieur?
Une voix: C'était évalué à 48,7 millions de dollars.
M. David Christopherson: Ainsi, 48,7 millions de dollars.
Monsieur le président, c'est là toute la question. Étant donné que le contrat précédent devait être écarté en raison d'un conflit d'intérêt potentiel, et étant donné que le gouvernement n'a pas encore annoncé qu'il va faire quelque chose, le dossier est loin d'être clos. Je ne vais pas en démordre : Nous n'allons pas aller au fond des choses dans le temps imparti.
Je voudrais comprendre : Vous deviez soumissionner à partir de 60 p. 100. Vous avez examiné la situation et vous vous êtes dit: « Il me faut couvrir cela », alors que le coût est en fait de 0,22 p. 100. Ce détail devait être connu de l'actuel détenteur du contrat. Vous n'aviez pas accès à cette information.
Nous nous demandons si oui ou non cette information aurait dû être divulguée et qui aurait dû le faire. Nous n'avons pas encore de réponse là-dessus. Nous n'avons même pas encore commencé à explorer de ce côté-la.
En outre, n'oublions pas l'équité, avec 48 millions de dollars pour un poste. Je voudrais savoir pourquoi cela n'a pas été révélé lors du projet pilote. Quelle était l'interprétation du fournisseur de services lors du projet pilote? Quel était le coût alors?
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Avant de procéder, nous pouvons donner congé à nos témoins. Vous n'avez pas besoin de rester. Nous vous remercions d'être venus cet après-midi.
Quand nous aurons discuté des motions, nous nous réunirons à huis clos. Vous pouvez rester si vous le souhaitez. Je le répète, nous abordons un sujet différent, et vous êtes libres de partir.
Encore une fois, je vous remercie d'être venus aujourd'hui. Merci. Joyeux Noël à tous.
Je demande votre attention.
Chers collègues, nous sommes saisis de deux motions. Elles sont semblables. Je voudrais que nous nous prononcions rapidement. Elles portent toutes les deux sur une fuite dont le rapport de la vérificatrice générale a fait l'objet.
La première motion est celle de M. Wrzesnewskyj. Je vais en lire la dernière phrase :
Je propose que le Comité des comptes publics demande à la GRC d'enquêter sur les fuites dont ont fait l'objet les deux plus récents rapports de la vérificatrice générale soit ceux de mai et de novembre 2006.
Essentiellement, il demande à la GRC de faire enquête.
La motion de M. Christopherson est beaucoup plus simple. Il demande au gouvernement, à l'exécutif, d'envoyer au comité un représentant pour qu'il explique le processus d'enquête: les faits, les échéanciers, les résultats, le cas échéant. Également, les circonstances entourant les deux fuites, celle du 14 mai 2006 et celle du 8 novembre 2006.
Commençons par la motion de M. Wrzesnewskyj.
Voulez-vous ajouter quelque chose, monsieur Wrzesnewskyj, sur ce que je viens de dire?
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Chers collègues, il n'est pas nécessaire de discuter davantage de cette question. Comme je l'ai dit tout à l'heure, si quelqu'un se sent lésé, si un caucus politique se sent lésé, et s'il estime que cela est opportun, la GRC peut être contactée. Je rendrai une décision en temps utile.
Nous sommes maintenant saisis de la motion de M. Christopherson. Je vais lire la motion :
Je propose que le gouvernement envoie un représentant devant le Comité permanent des comptes publics pour expliquer la procédure d'enquête, les échéanciers et les résultats concernant les rapports du 14 mai 2006 et du 8 novembre 2006 de la vérificatrice générale qui ont fait l'objet d'une fuite.
Cette motion est assez simple. M. Christopherson voudrait qu'un témoin vienne expliquer quelles enquêtes ont été faites, quels renseignements elles ont produites, les mesures que l'on prend et qu'il explique au comité ce que le gouvernement sait du dossier.
Est-ce que je me trompe, monsieur Christopherson? Voulez-vous ajouter quelque chose?