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Je déclare la séance ouverte.
Je souhaite la bienvenue à tous.
La présente séance porte sur le chapitre 5, intitulé Les services de passeport-Passeport Canada, du rapport de février 2007 de la vérificatrice générale du Canada.
Le comité est ravi, bien entendu, de recevoir du Bureau du vérificateur général du Canada, la vérificatrice générale, Sheila Fraser, ainsi que Richard Flageole, vérificateur-adjoint, et Paul Morse, directeur principal.
Nous accueillons aussi, du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, l'administrateur des comptes et sous-ministre, M. Len Edwards.
Enfin, nous recevons également, de Passeport Canada, Gérald Cossette, président-directeur général; Jody Thomas, chef de l'exploitation, et Gary McDonald, directeur général, Politiques et planification.
Au nom de tous les membres du comité, je tiens à vous souhaiter très chaleureusement la bienvenue.
Ce que je vous propose, chers collègues, c'est de mettre fin aux échanges avec les témoins à 17 h 15. Ensuite, nous discuterons des travaux du comité, en particulier de la séance de demain.
Avant que nous passions aux exposés, j'ai trois commentaires à faire. Premièrement, j'ai passé les neuf derniers jours au Ghana dans le cadre d'un séminaire portant sur les comptes publics et sur le comité des affaires publiques ghanéen, et je tiens à remercier le co-président, Brian Fitzpatrick, qui a assumé la présidence en mon absence. J'ose espérer que les membres se sont bien comportés.
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Oui, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de présenter les résultats de notre vérification de suivi de Passeport Canada. Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée aujourd'hui par M. Richard Flageole, vérificateur général adjoint, et par M. Paul Morse, le directeur principal qui était responsable de cette vérification.
Dans le cadre de la vérification, nous nous sommes penchés sur les progrès réalisés par Passeport Canada en vue de répondre aux recommandations formulées dans notre rapport d'avril 2005. Nous avions alors souligné que Passeport Canada avait du mal à répondre aux attentes plus élevées en matière de sécurité ainsi qu'à la demande de services adaptés aux besoins. Nous avions relevé aussi qu'il fallait apporter d'importantes améliorations au processus visant à déterminer l'admissibilité au passeport. Nous avons effectué une vérification de suivi à la demande du comité.
Dans notre rapport de février 2007, nous avons constaté que, dans le laps de temps relativement court qui s'est écoulé entre la vérification originale et le suivi, Passeport Canada avait réalisé des progrès satisfaisants à l'égard de bon nombre de nos recommandations. Le rapport présente les secteurs pour lesquels de tels progrès ont été réalisés. Toutefois, nous avons aussi constaté qu'un certain nombre de faiblesses subsistent dans les secteurs essentiels que sont la sécurité et la vérification de l'identité. Il est essentiel de confirmer que les requérants sont des citoyens canadiens, qu'ils sont bien les personnes qu'ils affirment être et qu'ils ont droit au passeport canadien. Cette démarche est indispensable pour préserver l'intégrité de ce document de voyage.
Passeport Canada doit se fier aux registres provinciaux et territoriaux ainsi qu'à Citoyenneté et Immigration Canada pour obtenir les données lui permettant de vérifier les renseignements concernant la naissance et la citoyenneté. Passeport Canada accède instantanément à certaines de ces données par voie électronique dans le cadre d'un projet pilote mené en collaboration avec deux provinces, l'Alberta et la Colombie-Britannique. Mais Passeport Canada n'a pas encore établi les liens électroniques nécessaires avec les autres provinces et avec Citoyenneté et Immigration Canada pour assurer l'intégrité de l'information de base sur l'identité. C'est là une entreprise complexe qui nécessite la collaboration d'autres organismes gouvernementaux, des administrations fédérale, provinciales et territoriales. Entre-temps, les examinateurs continueront d'avoir de la difficulté à confirmer les données de l'état civil.
Afin de renforcer sa capacité de déterminer l'admissibilité, Passeport Canada a intégré l'information que possède Service correctionnel Canada sur les délinquants qui sont en libération conditionnelle ou en prison. Cependant, il éprouve des difficultés à bien utiliser l'information fournie par le Centre d'information de la police canadienne pour effectuer des vérifications visant les personnes accusées de crimes graves.
[Français]
La sécurité est un autre aspect essentiel de l'intégrité du passeport canadien. Notre suivi nous a permis de constater que Passeport Canada n'a pas procédé à une évaluation détaillée des risques liés à la sécurité comme nous l'avions recommandé en 2005. L'une des préoccupations que nous avions alors exprimées était que le contrôle de l'accès consenti aux employés qui exploitent le système automatisé de délivrance des passeports était peu rigoureux. Nous nous attendions à ce que Passeport Canada ait réglé ce problème au moment de notre suivi, mais tel n'était pas le cas. Certaines personnes, qui ne sont pas des examinateurs, disposent encore d'un profil ou de droits d'accès tels qu'elles peuvent enclencher le processus de production d'un passeport sans autorisation et sans vérification indépendante.
Pour ce qui est du service à la clientèle, j'aimerais signaler que notre vérification s'est terminée en août 2006, soit bien avant la mise en oeuvre des nouvelles exigences imposées par les États-Unis dans le cadre de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental. Toutefois, nous avons examiné les dispositions prises par Passeport Canada pour se préparer à cet égard. Nous avons exprimé des inquiétudes. Passeport Canada serait-il prêt à répondre à la hausse potentielle des demandes?
Enfin, fait important à noter, notre bureau n'a effectué aucune vérification de cette entité depuis la publication de notre rapport de suivi. Dans sa réponse à notre rapport, Passeport Canada s'est engagé à mettre à jour régulièrement son plan d'action en vue de régler les questions toujours en suspens qui avaient été abordées dans nos recommandations originales. Il s'est également engagé à publier cette mise à jour dans son rapport annuel. Le comité voudra peut-être suivre de près les progrès que réalise Passeport Canada et voir à ce que ces questions soient réglées de façon satisfaisante, en particulier les questions concernant la sécurité.
Monsieur le président, ceci conclut ma déclaration d'ouverture. Il nous fera plaisir de répondre aux questions des membres du comité.
Monsieur le président, en tant qu'administrateur des comptes pour le ministère des Affaires étrangères, je tiens à vous remercier, ainsi que les membres du comité, de m'avoir invité à faire un tour d'horizon des mesures prises par Passeport Canada pour donner suite au rapport Le point 2007 de la vérificatrice générale.
Je suis accompagné par des représentants de Passeport Canada. Vous connaissez probablement Gérald Cossette, qui est président-directeur général de Passeport Canada. Il m'aidera principalement à répondre aux questions. Je suis également accompagné par Mme Jody Thomas, chef de l'exploitation, et par M. Gary McDonald, directeur général des politiques et de la planification.
Plus que jamais auparavant, monsieur le président, la délivrance rapide des passeports doit se concilier avec les besoins amplifiés en matière de sécurité qui caractérisent notre siècle. Dans ce contexte, il est particulièrement révélateur que la vérificatrice générale ait signalé en 2005 que Passeport Canada avait du mal à répondre aux attentes plus élevées en matière de sécurité ainsi qu'à la demande accrue de services. En effet, les pressions viennent de toutes parts.
[Français]
À la suite du rapport de 2005 du Bureau du vérificateur général, Passeport Canada a adopté sans tarder un plan d'action pour s'attaquer à toutes les lacunes relevées. Ce plan prévoyait des initiatives, des résultats et des échéanciers de mise en oeuvre bien définis. À la demande du comité, le rapport annuel de 2006-2007 de Passeport Canada comprendra un plan d'action actualisé où les résultats et les dates cibles seront révisés, le cas échéant.
Le plan d'action de Passeport Canada a guidé les efforts de l'agence et lui a permis d'effectuer des progrès constants et rapides. En février dernier, la vérificatrice générale a félicité Passeport Canada pour avoir donné suite, dans un court laps de temps, à 16 des 20 recommandations issues de la vérification originale.
[Traduction]
La vérificatrice générale a estimé que les quatre domaines suivants demeuraient problématiques au moment de la vérification de suivi — je ne vais que répéter ce qu'elle vient tout juste de dire : l'absence d'une évaluation approfondie des risques relatifs à la sécurité; l'absence d'un programme d'assurance de la qualité pour étayer les décisions relatives à l'admissibilité; le contrôle peu rigoureux de l'accès au système automatisé de délivrance des passeports; le manque d'une stratégie intégrée en matière de ressources humaines à Passeport Canada. Je suis heureux d'informer aujourd'hui les membres du comité des progrès effectués à ces égards.
En premier lieu, Passeport Canada a accompli des progrès notables en vue d'évaluer les risques relatifs à la sécurité de l'ensemble de ses activités. Une entreprise d'une telle ampleur a dû être fractionnée en plusieurs parties afin d'être menée à bonne fin. Une série de rapports préliminaires ont été achevés ou le seront sous peu, et l'ensemble des documents finals sera communiqué au Bureau du vérificateur général après un examen interne complet. Passeport Canada élaborera aussi une stratégie pour remédier à toute lacune relevée dans cette évaluation globale de la sécurité.
En second lieu, à la suite d'un examen détaillé du processus de prise de décisions relatives à l'admissibilité dans tous ses modes de services, à la fois au Canada et à l'étranger, Passeport Canada met la dernière main à un programme d'assurance de la qualité en la matière. Ce programme sera mis en oeuvre dans son intégralité d'ici la fin du présent exercice.
[Français]
Troisièmement, Passeport Canada a renforcé les mesures de contrôle et les pratiques en matière d'accès afin d'assurer la sécurité du système automatisé de délivrance de passeports. Par exemple, le nouveau processus de création des comptes Web assurera un contrôle plus serré des droits et fonctions attribuables à chaque employé qui doit en faire usage dans le système. Entre autres, un contrôle plus strict s'appliquera aux fonctions accessibles aux employés remplissant des affectations temporaires, que ce soit ou non dans d'autres bureaux. De plus, la Direction générale de la sécurité de Passeport Canada doit désormais approuver toute demande d'accès au système. À cela s'ajoute la vérification aléatoire des comptes et des profils qui sera réalisée tous les trois mois par la Direction générale des opérations pour s'assurer de la sécurité et de l'efficacité du système.
Il convient aussi de noter que Passeport Canada est en train de concevoir une nouvelle génération d'applications qui vont renforcer la surveillance des comptes d'utilisateurs en repérant les dates d'expiration des comptes, les cas d'accès interdit à la suite de tentatives de connection infructueuses, et ainsi de suite. Le développement de ces applications va bon train et sera achevé au cours du présent exercice.
[Traduction]
Quatrième et dernier point, Passeport Canada élabore également un processus intégré de planification des ressources humaines. Ce processus, qui s'inscrit dans le cadre stratégique de Passeport Canada, sera intimement lié au processus de planification générale. Il sera mis en oeuvre à l'automne.
Bien que notre principal objectif aujourd'hui consiste à discuter du rapport de suivi de 2007 du Bureau du vérificateur général, je souhaite informer le comité de trois autres initiatives rattachées à la sécurité lancées par Passeport Canada qui pourraient être utiles à nos discussions.
Premièrement, Passeport Canada a rapatrié avec succès, des missions canadiennes à l'étranger, les fonctions d'impression des passeports bleus réguliers, faisant ainsi en sorte que les mêmes normes de sécurité élevées s'appliquent à tous les passeports réguliers, où que la demande ait été soumise.
Deuxièmement, Passeport Canada travaille en étroite collaboration avec le Service correctionnel du Canada et la Gendarmerie royale du Canada concernant l'échange d'information et la sécurité. À l'heure actuelle, Passeport Canada a accès aux renseignements sur les contrevenants du Service correctionnel du Canada et est en train d'évaluer les effets que pourrait avoir sur ses activités l'ajout, dans le processus de détermination de l'admissibilité, d'une vérification auprès du Centre d'information de la police canadienne.
Enfin, Passeport Canada a doté six des huit postes de conseillers régionaux en sécurité, lançant ainsi une nouvelle initiative visant à renforcer la sécurité de l'organisation et l'intégrité du processus de délivrance des passeports. Les six conseillers en sécurité, déployés dans les directions régionales de tout le pays, fournissent des avis d'experts aux opérations régionales sur toutes les questions relatives à la sécurité et assurent la liaison avec l'Administration centrale.
Monsieur le président, les Canadiens s'attendent à recevoir un service de qualité à un prix raisonnable. Pour répondre à cette attente, Passeport Canada est en train d'élaborer un plan comportant quatre volets qui devrait donner de bons résultats dans l'avenir.
La mise en oeuvre, le 15 août 2007, d'un nouveau processus de renouvellement des passeports est la première mesure visant à simplifier les politiques et les procédures de Passeport Canada. Combinée à l'usage future de certaines technologies, qui permettront notamment à la population d'utiliser un formulaire de demande électronique, une telle amélioration permettra aux Canadiens de renouveler leur passeport ou de présenter une demande plus facilement, ce qui réduira ainsi la nécessité pour eux de se rendre à un bureau des passeports. Lorsqu'il a annoncé ce changement en mai dernier, le ministre McKay a aussi fait savoir qu'une politique simplifiée concernant les répondants entrera en vigueur le 1eroctobre.
Deuxièmement, Passeport Canada vise à mieux desservir sa clientèle, mais sans toutefois investir dans de nouvelles infrastructures. Cela fait partie de notre vision pour l'avenir et se fera grâce à des partenariats avec d'autres organismes, comme Service Canada ou Postes Canada.
Troisièmement, Passeport Canada devra automatiser la plupart de ses fonctions administratives et affecter les ressources ainsi libérées à l'exécution de ses principales tâches, conformément à son mandat, à savoir vérifier l'identité, protéger les documents fournis avec les demandes et assurer l'intégrité du processus de délivrance. Ce sont tous là des éléments essentiels mentionnés dans le rapport de la vérificatrice générale.
Quatrièmement, étant donné que Passeport Canada réalisera des économies grâce aux trois premiers volets de son plan, il pourra investir considérablement dans de nouveaux systèmes informatiques et éléments de sécurité afin de rehausser la qualité des passeports.
Monsieur le président, mes collègues et moi-même serons maintenant heureux de répondre à vos questions.
Merci.
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Ma prochaine question s'adresse à M. Edwards.
Pour vous situer un peu, je tiens à vous dire que j'habite dans le nord de l'Ontario, où il faut faire un long trajet pour se rendre à un bureau des passeports.
Je tiens à féliciter vos employés. Ils sont très coopératifs et très aimables. Ils sont aussi débordés et surchargés de travail. Sans que ce soit leur faute, le service a été déficient ces neuf derniers mois environ, soit depuis que les demandes ont commencé à affluer. C'était comme regarder un déraillement de train au ralenti. On savait que cette situation allait se produire, mais on ne pouvait rien y faire. Comme je n'y pouvais rien personnellement, j'espérais que quelqu'un à Passeport Canada fasse quelque chose.
Durant votre exposé, vous avez dit que les Canadiens s'attendent à recevoir un service de qualité à un prix raisonnable. Vous avez aussi parlé de mieux desservir la clientèle dans les différentes régions. Je vous le répète, je viens du nord de l'Ontario, où il n'y a aucun bureau des passeports. Le plus près se trouve à Toronto, c'est-à-dire à trois heures et demie ou quatre heures de chez moi. Il faut à peu près le même temps pour se rendre au bureau d'Ottawa, et pour aller à celui de Thunder Bay, il faut à peu près 19 heures.
Parlons maintenant du prix raisonnable. Quand une personne doit obtenir un passeport très rapidement ou qu'elle doit se rendre à un bureau des passeports, cela implique des coûts en raison du déplacement ainsi que du temps et du salaire perdus. Pouvez-vous me dire quelle mesure vous prenez à ce chapitre ou quelle nouveauté puis-je m'attendre à observer bientôt dans ma circonscription? Il s'agit de Nipissing—Timiskaming. Elle comprend la région de North Bay et de Haileybury, en Ontario.
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À l'heure actuelle, nous sommes en train de négocier avec Service Canada en vue d'élargir le réseau. Nous envisageons l'établissement de 17 nouveaux bureaux où cet organisme pourrait fournir des services de passeport. Toutefois, il ne s'agit pas seulement d'établir de nouveaux bureaux, il faut aussi accroître les services.
Pour l'instant, Service Canada ne procède pas à une évaluation préliminaire des demandes. Les employés ne font que vérifier si la demande est bien remplie et si tous les documents sont annexés puis ils envoient le tout à Passeport Canada.
Dans l'avenir, nous aimerions qu'ils fassent un peu plus. Ils n'iraient pas jusqu'à faire le travail qu'effectuent nos agents chargés de l'admissibilité, qui, par exemple, approuvent les demandes, mais à tout le moins ils examineraient les cas plus complexes et ils seraient en mesure de gérer les demandes urgentes, etc.
Quand nous disons que nous voulons mieux desservir la clientèle, nous pensons à la création de partenariats avec des organismes qui ont déjà des bureaux locaux. Nous allons procéder par étapes. Dans un premier temps, nous voulions avoir 30 bureaux des passeports, et nous en avons maintenant 33. Deuxièmement, nous voulions collaborer avec les points de réception des demandes. Il s'agissait d'abord des bureaux de poste, mais maintenant, il existe aussi 100 bureaux de Service Canada, et nous sommes en train d'en ajouter.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Encore une fois, je vous remercie tous beaucoup.
Je souhaite la bienvenue aux représentants des Affaires étrangères.
Premièrement, je félicite Passeport Canada d'avoir obtenu un bilan satisfaisant dans l'ensemble. C'est très bien; je vous en félicite.
Il y a bien entendu quelques domaines qui nécessiteront des améliorations. Avant de m'attarder au rapport, je voudrais revenir sur la question de M. Fitzpatrick et sur les réponses qui ont été données. Si j'ai bien compris, il vous a demandé si vous communiquez avec certains organismes du milieu de la sécurité pour vérifier si une personne pose un risque pour la sécurité, car si tel est le cas, on pourrait refuser de lui délivrer un passeport.
Cela signifie-t-il qu'une personne dont le nom figure sur la liste d'interdiction de vol risque de ne pas pouvoir obtenir un passeport? Y a-t-il certaines raisons liées à la sécurité qui empêcheraient la délivrance d'un passeport; comment fonctionne ce processus? Y a-t-il un lien avec la liste d'interdiction de vol? Si une personne dont le nom figure sur cette liste peut obtenir un passeport, et que, pour certaines raisons, une autre personne ne pourrait pas en détenir un, pourquoi son nom ne figurerait-il pas sur la liste? Voyez-vous où je veux en venir? Donnez-moi l'heure juste.
J'ai fait quelques calculs avant de venir à la réunion d'aujourd'hui. Entre janvier et avril de cette année, dans mon bureau de circonscription, qui représente une circonscription urbaine type où cohabitent des gens originaires de 110 pays, parlant 82 différentes langues, nous avons reçu environ 10 à 12 fois plus de demandes d'aide concernant les passeports que nous en recevons normalement durant la même période.
Il s'agit d'un fait que j'aimerais porter à votre attention, madame Fraser, pour votre prochaine vérification du rendement du bureau des passeports. Je sais que la période visée par votre rapport s'arrêtait au mois d'août 2006.
Les retards dans le traitement des demandes de nouveaux passeports et des renouvellements ont provoqué un sentiment de frustration incroyable chez les électeurs. Je suis même allé jusqu'à négocier pour le compte d'électeurs afin de voir si leur assurance annulation de voyage couvrira les retards liés à la délivrance des passeports, ce qu'elle ne fera pas.
Des milliers de dollars sont en jeu pour des familles moyennes de travailleurs qui planifient leurs vacances, qui cherchent un endroit où voyager en été ou qui avaient envisagé de voyager durant la relâche de mars.
Cela ne signifie pas, comme d'autres l'ont déjà dit, que votre personnel n'a pas fait un excellent travail, compte tenu des circonstances difficiles. Mais l'arriéré lui-même crée encore plus de travail, car nous avons maintenant les mesures temporaires — c'est-à-dire des passeports à durée de validité limitée — qui ajoutent à la confusion des électeurs qui ont besoin de documents de voyage. Par exemple, ils présentent leur certificat de naissance pour obtenir, si je comprends bien, des passeports à durée de validité limitée. Dans certains cas, lorsqu'ils ont perdu leur certificat de naissance, ils doivent s'adresser aux gouvernements provinciaux afin d'en obtenir un nouveau pour pouvoir ensuite faire leur demande de passeport à long terme.
Ces retards provoquent donc des effets en cascade vraiment graves sur le terrain, au détriment des gens qui essaient de voyager.
Mais je veux m'attarder particulièrement sur les nouvelles règles. Je sais que, le 8 juin dernier, a annoncé de nouvelles règles. À cette occasion, il a dit que le volume des demandes avait considérablement augmenté et qu'il fallait y réagir. J'interprète cela comme une justification de la nécessité d'établir ces nouvelles règles.
En ce qui concerne la question de permettre à tout détenteur de passeport canadien d'agir à titre de répondant et la question d'éliminer l'exigence de présenter une preuve de citoyenneté originale pour une demande de passeport, ces règles ont-elles été négociées ou discutées avec le gouvernement des États-Unis avant d'être instituées?
Avant de passer au deuxième tour, j'ai une question à poser à M. Cossette.
Tout d'abord, j'aimerais féliciter le bureau pour les progrès qu'il a réalisés. Je sais que vous avez connu un hiver très difficile. Vous avez travaillé dans des conditions très difficiles.
Mais je ne peux sous-estimer le stress que cette situation a causé pour tous les députés et leur personnel. Ce fut une question épineuse dans leurs régions. Je viens d'une province où il n'y a aucun bureau de passeport. Les gens doivent se rendre dans une autre province, à grands frais, comme c'est le cas dans la région de M. Roy.
L'exemple type que nous rencontrons, c'est un couple ou une famille. Ces gens vont sur le site Web et lisent la mention de « 20 jours ». Ils réservent leur vol et font une demande de passeport deux mois et demi à l'avance. Puis ils attendent à n'en plus finir. Puis, environ une semaine ou dix jours avant leur voyage, la tension monte. Il n'y a aucun moyen de joindre quelqu'un au bout du fil en composant le numéro sans frais. Il n'y a aucun moyen de communiquer avec votre ministère.
Alors, à qui expriment-ils leur rage? Ils vont au seul endroit qui leur est accessible : le bureau de leur député local. Ils font la queue dans le bureau. Ils s'y rendent dès 8 heures le matin. Ils sont là tout le temps. Ils font des appels téléphoniques pour savoir ce qui se passe avec leur passeport. Ils ont dépensé leur argent. Ils ont réservé leurs vacances. Ils ont versé leurs dépôts. C'est une situation extrêmement stressante. Cela a duré tout l'hiver.
Il me semble que si votre site Web indique un délai de 20 jours et si les personnes y font confiance, il existe une responsabilité légale si ces personnes ratent leur voyage.
Mais tout cela, c'est le passé. C'était une situation extrêmement stressante.
Le problème plus général dont il est question ici, et M. Sweet en a parlé, concerne l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental. L'hiver dernier, nous nous sommes attardés sur les voyages terrestres et maritimes. Selon les renseignements dont nous disposons, nous allons passer à une initiative sur les voyages terrestres à un moment donné en 2008.
Dans chaque ville frontalière d'un bout à l'autre du Canada, par exemple, à Windsor, à St. Catherines et à St. Stephens, les gens traversent la frontière tous les jours pour aller acheter des cigarettes, pour assister à des spectacles ou pour aller voir un match de baseball. Votre modèle du Conference Board avait prévu une hausse de 6,3 p. 100... Je prévois un scénario terrible pour la prochaine série.
J'aimerais que vous donniez une assurance à la population canadienne. Passeport Canada a-t-il une idée de ce qui va se passer lorsque les dispositions de l'IVHO relatives aux voyages terrestres entreront en vigueur? Êtes-vous préparés à répondre à la demande? Nous allons encaisser un coup très dur.
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En ce qui concerne nos préparatifs pour la prochaine saison, la première chose que nous faisons, c'est perfectionner le modèle pour avoir un outil de travail. Nous sommes très prudents, en ce sens que notre modèle est fondé sur le risque élevé au chapitre du volume possible.
À l'heure actuelle, nous sommes en pleine grande campagne de recrutement de manière à doubler notre capacité pour traiter les demandes faites par la poste. Au cours de l'hiver, nous avons eu de longues files d'attente dans les bureaux de passeport, mais la norme de service était bien meilleure pour les gens qui avaient envoyé leur demande par la poste. Nous déployons des efforts très considérables pour accroître notre capacité de traitement des demandes envoyées par la poste. En fait, nous avons loué deux installations afin de doubler notre capacité de traitement du courrier.
Par ailleurs, nous nous employons à augmenter la capacité à l'échelle locale en embauchant des gens et en ajoutant un deuxième quart de travail pour que les employés puissent essentiellement recevoir les requérants durant le jour et traiter les demandes le soir. Nous essayons d'accroître sensiblement la capacité de l'organisation.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, si nous pouvions délivrer des passeports dans un délai raisonnable aux gens qui envoient leur demande par la poste, nous avons bon espoir que cette approche atténuera une grande partie de la pression exercée sur les bureaux des députés.
À long terme, nous croyons vraiment que le fait d'accroître notre capacité de traitement du courrier et d'assouplir l'exigence pour les Canadiens de rencontrer en personne les préposés aux passeports devrait mener à une situation bien meilleure que ce qu'on a connu l'année dernière.
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Pour le moment, l’envergure du projet n’a pas changé, mais le nombre des intervenants a augmenté. Le projet est administré par le dirigeant principal de l’information au Secrétariat du Conseil du Trésor. Le projet vise essentiellement à définir les exigences de la plupart des ministères fédéraux en vue de la mise en place d'un point d’accès unique pour toutes les institutions fédérales pour accéder aux statistiques de l’état civil des provinces. Nous avons pu avoir, dans le passé, un processus visant à développer un système dans lequel les différents ministères demanderaient les mêmes renseignements et paieraient pratiquement deux fois pour la même information. Donc, nous étudions la façon dont nous pourrions gérer cette situation au niveau fédéral pour former ensuite des partenariats avec les provinces.
L’une des difficultés que nous avons rencontrées était la conception de ce système d'un point de vue technologique. Ferons-nous des appels de fichiers de leurs bases de données? Est-ce que ça se limitera à un réseau d’échange d’information? Il y avait un problème technologique qui devait être résolu, en outre l'investissement est bien sûr un aspect important du problème.
Deuxièmement, il y avait la gestion. Une fois que les provinces peuvent échanger des renseignements entre elles et avec le gouvernement fédéral, qui sera chargé de la gestion du processus?
L’autorisation légale que les provinces peuvent avoir pour nous envoyer directement les renseignements, etc., constitue le troisième élément dont il faut tenir compte. Sur ce plan, certaines provinces sont peut-être mieux placées, grâce à leur cadre légal, que d’autres.
Ce projet est en cours. Il est maintenant sous la responsabilité du Secrétariat du Conseil du Trésor pour être appliqué dans plusieurs ministères fédéraux et pas seulement à Passeport Canada ou Service Canada, par exemple.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais revenir à la question de M. Lake, car c'est une question que je me posais également. Je veux parler du rapport de la vérificatrice générale sur votre performance ou de son futur rapport.
L'augmentation des demandes de passeport a-t-elle retardé vos autres projets? C'est ma première question. Vous voulez redéployer les bureaux de Passeport Canada en passant par Service Canada. J'ai des petites nouvelles pour vous, car Service Canada a fermé beaucoup de bureaux dans ma région. On aura un autre problème. Service Canada a centralisé des bureaux à Rimouski, par exemple. Mais ailleurs sur le territoire, New Richmond est à 400 kilomètres et Gaspé est encore à un autre 300 kilomètres. Il faut comprendre que la fermeture de certains bureaux et la centralisation de Service Canada dans divers lieux nous posera un autre problème.
Vous parlez de la Société canadienne des postes. Il est certain qu'il y a des bureaux de poste dans chacune des villes. Je comprends cela. Cependant, le service sera-t-il égal à celui de Service Canada et à celui du bureau de poste? C'est une autre chose. Je ne pense pas, car il n'y aura certainement pas un bureau des passeports et un agent dans chacun des bureaux de poste. Cela m'apparaît impossible.
Cela a-t-il retardé votre redéploiement? À l'heure actuelle, quelle est votre planification? Entendez-vous faire cela sur une période d'un an, deux ans? Combien de temps pensez-vous que cela prendra pour redéployer les bureaux de Passeport Canada en passant par Service Canada et Postes Canada? En même temps, considérez-vous sérieusement le territoire pour savoir où cela sera situé?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais revenir à l'observation faite par M. Roy concernant Service Canada. Je veux appuyer son point de vue. Je n’ai pas été impressionné du tout d’entendre qu’ils ne viennent pas en aide aux bureaux des passeports. Service Canada me pose énormément de problèmes dans ma circonscription. Ils ont centralisé, ils ont généralisé et la plupart du temps, à moins de présenter un dossier parfait, ils ne pourront pas vous communiquer les renseignements détaillés dont vous avez besoin. Je suis sûr que c’est aussi le cas pour les passeports.
Je dois vous dire qu'en me fondant sur mon expérience à Hamilton, me dire que Service Canada va être là... Bien que nous ayons un Bureau des passeports, je dois malgré tout dire cela à propos de Service Canada. Le gouvernement doit cesser de penser qu'il peut nous indiquer Service Canada et dire que c'est là qu'on trouvera tous les services, parce que ça ne fonctionne pas et ce sera un problème si vous n'y remédiez pas.
Il y a aussi la question posée par M. McGuinty sur, si j'ai bien compris, le recouvrement des coûts. Il a demandé s'il y avait un recouvrement total des coûts, et je crois que M. Cossette ou M. Edwards a répondu oui. On peut lire à la page 4, article 5.8 du rapport de la vérificatrice générale :
Ni Passeport Canada ni Affaires étrangères et Commerce international Canada n'avaient appliqué la réglementation concernant les consultations régulières au sujet des normes de service et de leurs liens avec les droits de passeport et les droits consulaires. Passeport Canada n'était pas prêt à mettre en œuvre la nouvelle Loi sur les frais d'utilisation puisqu'il ne disposait pas de suffisamment d'information fiable sur les véritables coûts des services
Je suppose, en me fondant sur la réponse positive que cette question a été résolue, que vous avez fait cette répartition et c'est la raison pour laquelle, vous avez répondu par l'affirmative. N'est-ce pas?