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Mesdames et messieurs, nous allons entamer notre séance.
Je tiens à rappeler aux membres du comité que nous aurons aujourd'hui une vidéoconférence de Vancouver, en Colombie-Britannique. Pour cette raison, on m'a demandé d'informer les membres qu'il leur fallait parler un tout petit peu plus lentement et peut-être un tout petit peu plus clairement que ce n'est le cas habituellement dans le cadre de nos autres réunions. Je vous en remercie.
Je rappelle également aux membres que notre séance d'aujourd'hui est publique. Nous allons commencer par un bref exposé de la part de notre invitée de ce matin, suivi de périodes de questions de cinq minutes chacune. Nous procéderons de la façon habituelle, c'est-à-dire en commençant par l'opposition officielle, les libéraux, avec ensuite le Parti conservateur, le Bloc québécois et le NPD, après quoi nous entreprendrons le deuxième tour, et ainsi de suite.
L'objectif de la réunion est de poursuivre notre examen du projet de loi , Loi modifiant la Loi électorale du Canada, en vue de la tenue d'élections à date fixe.
Notre témoin ce matin est Mme Linda Johnson, directrice générale adjointe des élections en Colombie-Britannique. Comme le savent les membres, Mme Johnson a été invitée à témoigner devant le comité car la Colombie-Britannique est la seule province à avoir franchi toutes les étapes de la tenue d'élections à date fixe.
Madame Johnson, nous vous remercions sincèrement d'être là. Nous sommes tous conscients que vous avez dû vous lever beaucoup plus tôt que nous ce matin, et nous l'apprécions énormément.
Je vous cède maintenant la parole pour vous permettre de faire votre déclaration, c'est-à-dire tout ce que vous souhaitez donner comme information aux membres du comité, après quoi nous entreprendrons la période des questions.
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Merci, monsieur le président — ainsi qu'au comité pour l'occasion qui m'est donnée de comparaître devant vous par vidéoconférence. Cela me rend grand service et je l'apprécie énormément.
Permettez-moi d'abord de situer un peu le contexte électoral de la Colombie-Britannique.
Pour les élections que nous tenons dans notre province, nous utilisons un calendrier électoral de 28 jours. Nous comptons 39 partis politiques enregistrés actuellement, de sorte que notre milieu politique est un peu différent. Nos élections générales visent à combler 79 sièges à l'Assemblée législative de la province.
Lorsqu'il a été décidé de tenir les élections à date fixe en Colombie-Britannique, les attentes et les préoccupations étaient de toutes sortes, et j'aimerais vous en parler. Certains prétendaient que la tenue d'élections à date fixe faciliterait de beaucoup l'administration des élections — et c'est vrai. Certains soutenaient également que les élections à date fixe permettraient de réaliser des économies au chapitre de l'administration électorale. C'est vrai, mais pas beaucoup. D'autres ont également fait part de certaines inquiétudes, à savoir qu'en modifiant simplement la B.-C. Constitution Act sans apporter de modifications aux dispositions de la Election Act concernant le financement des campagnes électorales, certains transgresseraient les règles régissant les dépenses pouvant être effectuées lors d'une campagne électorale. Ces inquiétudes ne se sont pas concrétisées.
Voilà pour mon bref résumé.
La tenue d'élections à date fixe en Colombie-Britannique nous a permis de faire une meilleure planification. Nous avons été en mesure de louer plus tôt nos bureaux de circonscription. Nous avons pu négocier de meilleures ententes financières avec les fournisseurs pour l'achat d'équipement, parce que nous étions en mesure de leur dire quand nous aurions besoin du matériel. Nous avons également été capables d'obtenir de meilleurs locaux pour les bureaux de scrutin parce qu'il était possible d'informer les locateurs du moment exact où nous en aurions besoin. Nous avons été en mesure de recruter du meilleur personnel parce que nous savions exactement quand nous aurions besoin d'agents électoraux, ce qui nous a permis de faire une sélection plus rigoureuse des candidats et d'appliquer le principe du mérite à notre recrutement. Je pense que nous avons ainsi mieux servi l'intérêt du public tant par la qualité des bureaux de scrutin que par la compétence des responsables des élections au service des électeurs.
Nous avons réussi à régler une grande partie de notre infrastructure administrative dès le départ, et nous savions bien à l'avance de l'élection des choses aussi simples que les dates de cessation de l'inscription à la feuille de paie. Quand vous payez 30 000 employés temporaires durant une élection générale provinciale, en soi, cela est très avantageux. Nous avons été capables de remplir et de préparer notre entrepôt dans un délai raisonnable et d'expédier les documents par des moyens moins coûteux, car nous savions quand les documents allaient être requis. Par conséquent, nous n'avons pas eu à faire d'envois d'urgence ni effectué de livraisons en retard.
C'est dans le domaine de la publicité que nous avons réalisé les plus grandes économies. En étant certains d'une date fixe, cela nous permettait de réserver les espaces publicitaires à la télévision bien avant le scrutin, et nous avons ainsi économisé considérablement sur la publicité télévisuelle. Nous avons également réalisé certaines économies en réservant bien à l'avance également nos annonces publicitaires à la radio. Donc, nous avons réalisé des économies au chapitre de la publicité, laquelle constitue un coût important lors d'une élection générale.
Cependant, ce que les élections à date fixe ne changent pas, c'est le comportement humain. Lors des élections générales de 2005, nous avions 412 candidats et candidates. Près de 10 p. 100 de ces personnes ont attendu jusqu'à la dernière journée des mises en candidature pour déposer leurs documents, même si elles savaient, littéralement depuis quelques années, à quel moment les élections seraient déclenchées. Donc, la nature humaine n'a pas changé avec les dates fixes pour les élections.
Nous étions heureux de pouvoir dire à nos directeurs de scrutin à quel moment nous aurions besoin de leurs services. Ainsi, il y a eu moins de départs... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... pour former les agents électoraux de district de façon plus réfléchie sur une certaine période.
Nous avons également reçu à l'avance beaucoup de manifestations d'intérêt de la part de personnes qui disaient vouloir travailler dans un bureau de circonscription. Les administrateurs d'élections, à nouveau, savaient quand ils auraient besoin de ces personnes, et nous avons été en mesure d'aborder de façon plus réfléchie la dotation de ces bureaux.
Et comme nous avons été en mesure de retenir à l'avance nos bureaux de scrutin, nous avons... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... les adresses de ces bureaux sur les cartes indiquant où se trouvent les bureaux de scrutin. [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... lors de l'élection générale.
Je crois que c'est en partie attribuable à cet ajout sur les cartes indiquant les bureaux de scrutin que le taux de participation lors du vote par anticipation a augmenté de 82 p. 100 lors de notre dernière élection. La participation des électeurs aux élections de 2005 a également augmenté dans l'ensemble, bien que de façon marginale. C'est la première fois que nous sommes en mesure de constater une augmentation du taux de participation depuis longtemps... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... et nous en étions ravis.
Le public... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... savait quand l'élection aurait lieu, et nous étions plutôt impatients de tout mettre en branle. Un certain nombre d'électeurs nous ont demandé des trousses d'inscription postale avant l'émission du bref. Cependant, nous avons dû indiquer clairement au public que nous n'émettions pas de bulletins tant que le bref n'était pas lui-même émis, que nous connaissions à l'avance ou non la date de l'élection.
J'ai dit tout à l'heure qu'il y avait eu certaines préoccupations, à savoir quel pourrait être l'effet des élections à date fixe sur le cadre de financement politique. Nous n'avons constaté aucune violation des règles au cours de l'élection de 2005. Les partis ont dépensé un peu plus, et ils ont reçu aussi un peu plus de contributions. Il y avait plus de publicité électorale de tiers lors de notre dernière élection; cependant, le nombre de ces publicitaires semble fluctuer en Colombie-Britannique, d'une élection à l'autre, selon les questions d'actualité au moment de l'élection.
Dans l'ensemble, je dirais au comité que, à mon avis, les élections à date fixe sont très importantes pour les électeurs et certainement pour les organismes d'administration électorale. Elles permettent de faire des économies, de gagner en efficacité et d'offrir un meilleur service.
Elles amènent de petites économies, tant mieux. On n'économise certainement pas beaucoup d'argent, comme je l'ai dit, parce que la plupart de l'argent dépensé lors d'une élection générale va aux salaires et ces salaires demeurent inchangés, que les élections soient à date fixe ou non.
Cela ne change pas le comportement humain; cela n'a pas incité tous les candidats et candidates à déposer leur candidature plus tôt. Mais dans l'ensemble... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... les élections à date fixe ont offert un grand avantage, et je suis certainement parmi ceux qui y croient.
Voilà qui termine mes observations.
Merci, madame Johnson, de vous joindre à nous en provenance de cette merveilleuse et surnaturelle Colombie-Britannique. Votre expérience est pertinente et importante pour nous, bien sûr, puisque la Colombie-Britannique est la seule province du Canada à non seulement avoir établi une date fixe pour les élections dans une loi, mais à avoir tenu une élection dans de telles conditions.
J'ai été un peu déçu de vous entendre dire que les élections à date fixe n'ont pas changé la nature humaine. Nous en espérions davantage ici, quoi qu'il en soit.
Le projet de loi que nous examinons actuellement contient une référence aux pouvoirs du gouverneur général. On y précise que rien dans la loi ne modifiera les pouvoirs du gouverneur général, y compris son pouvoir discrétionnaire de dissoudre le Parlement dans le but de tenir une élection. Certains d'entre nous se demandent quel sera l'impact d'une telle disposition.
Est-ce que la loi de la Colombie-Britannique renferme une disposition semblable concernant les pouvoirs du lieutenant-gouverneur?
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Madame Johnson, merci infiniment de vos commentaires que j'apprécie beaucoup.
J'aimerais faire une remarque, après quoi je poserai une question.
Ma remarque concerne le taux de participation des électeurs. Nous allons recevoir de vous un rapport dans les années à venir, je suppose, mais au cours des prochaines élections, je m'attends à ce que la participation des électeurs augmente au fur et à mesure que les gens s'habituent à des élections à date fixe. Je sais qu'aux États-Unis et dans d'autres pays qui ont des élections à date fixe, tout le monde sait que tel jour, par exemple tous les quatre ans, il y aura une élection présidentielle. Je pense que cela aidera.
Cependant, ma question est la suivante: vous avez mentionné tous les grands avantages de la tenue d'élections à date fixe, mais est-ce qu'il y a des changements que vous souhaiteriez proposer ou recommander à votre loi et au projet de loi que nous étudions actuellement pour améliorer ce que votre loi contient déjà?
Est-ce qu'il y a des améliorations évidentes qui pourraient être apportées à votre loi et qui pourraient nous aider?
Nous avons parlé un peu ici du fait que ce que nous avons en réalité, ce sont des élections flexibles à date fixe, parce qu'en situation minoritaire, on peut toujours avoir un vote de confiance, le Parlement tombe et on se trouve en élection.
Ce que j'aimerais un peu connaître, ce sont les résultats. J'étais en Colombie-Britannique lors d'une élection durant les années 1980, et il y avait, ce que je pense on appelait, l'article 87 qui donnait aux citoyens la possibilité de s'inscrire eux-mêmes sur la liste électorale le jour de l'élection. Cela voulait dire que si votre nom ne figurait pas sur la liste avant l'élection, le seul moment que vous aviez pour vous inscrire, c'était la journée même du scrutin. Cela a causé beaucoup de perturbations. Est-ce que les choses ont changé maintenant dans votre recensement?
Pouvez-vous nous dire quels genres de résultats... Je sais que vous parlez des élections provinciales, mais pour les élections municipales, j'aimerais beaucoup savoir quel a été le taux de participation, en sachant qu'elles ont eu lieu le samedi.
Au Québec, nous tenons nos élections provinciales un dimanche, ce qui facilite beaucoup la tâche au directeur général des élections pour obtenir des écoles, des gymnases et ainsi de suite, lorsque nous organisons une élection. Ce serait la même chose, je suppose, le samedi en Colombie-Britannique pour la tenue d'élections municipales.
Est-ce que vous avez des chiffres pour comparer la participation des électeurs aux élections municipales et aux élections provinciales, qui se tiendraient un samedi par opposition à un mardi?
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Johnson, de prendre le temps de comparaître devant notre comité ce matin.
J'aimerais vous poser une question au sujet d'un poste discrétionnaire pour le directeur général des élections du Canada qui est inscrit dans l'avant-projet de loi tel qu'il est formulé, et après ça vous dire ce que notre directeur général des élections a fait comme commentaire, et ensuite obtenir votre réaction à ce sujet.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi, et je vais vous en lire des petits bouts, dit ceci:
S'il est d'avis que le lundi qui serait normalement le jour du scrutin
— pour l'élection —
ne convient pas à cette fin, notamment parce qu'il coïncide avec un jour revêtant une importance culturelle ou religieuse ou avec la tenue d'une élection provinciale ou municipale, le directeur général des élections peut choisir un autre jour, conformément au paragraphe (4)
Et ensuite le paragraphe 56.2(4) propose ceci:
Le jour de rechange est soit le mardi qui suit le jour qui serait normalement le jour du scrutin, soit le lundi suivant.
Essentiellement, c'est le directeur général des élections qui décide, en vertu de la loi, si le troisième mardi d'octobre est la journée approuvée, et s'il appert qu'il y a de bonnes raisons pour qu'il n'en soit pas ainsi, alors il peut le reporter soit d'une journée, soit de sept jours.
Le directeur général des élections a fait ce commentaire devant notre comité au début de la semaine — et je vais le citer de son exposé — en disant:
... si la date de l'élection doit être changée pour être tenue après un mardi, il serait préférable de la déplacer au lendemain, plutôt que le lundi suivant tel qu'il est proposé actuellement.
Autrement dit, ce serait un changement de soit une journée, 24 heures, ou de 48 heures, plutôt que de 24 heures ou de toute une semaine.
Quand je lui ai demandé la raison pour laquelle il disait cela, parce qu'il ne l'avait pas précisée dans son mémoire, il a dit que cela avait trait à la difficulté de garder le personnel disponible, notamment.
J'aimerais savoir ce que vous estimez être préférable si vous vous trouviez à devoir assumer la responsabilité d'effectuer ce genre d'ajustement.
Bonjour, madame Johnson. C'est gentil à vous de vous joindre à nous, même malgré ces interruptions intermittentes.
J'aimerais aborder deux questions. Premièrement, lorsque vous parlez du principe du mérite appliqué pour les gens que vous engagez, je sais que dans ma circonscription, deux scrutateurs se sont effectivement rendus dans d'autres pays pour y former des gens. Je crois savoir d'où proviennent vos commentaires, mais je ne voudrais pas que l'on insinue que nous avons actuellement du personnel qui ne satisfait pas aux normes, parce que je sais que ces gens ont très bien travaillé dans ma circonscription. Dans un cas, il s'agissait d'un ancien député. Ces gens-là sont allés dans des pays pour montrer comment on devrait tenir des élections, si bien que malgré le fait qu'il se peut que notre système de nomination est peut-être un peu plus partisan, il y a des gens qui ont beaucoup de mérite et qui jouent ces rôles au niveau fédéral actuellement.
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Mesdames et messieurs les membres, nous sommes maintenant débranchés. Nous ne sommes plus en conférence téléphonique. La séance est toujours publique.
J'aimerais préciser que les problèmes de vidéo que nous avons éprouvés, apparemment, provenaient de Victoria. Les problèmes n'étaient pas ici. Cependant, pour notre prochaine téléconférence, nous n'allons pas utiliser de nouveau cette salle, de sorte que cela devrait éliminer ces problèmes. Nous allons également changer de salle. Les problèmes éprouvés concernaient les caméras. Nous allons aller à l'édifice du Centre, de sorte qu'il n'y aura pas de problèmes de caméra et que nous n'ayons pas de problèmes de son. Espérons que cela réglera le problème, même si, honnêtement, j'ai été assez impressionné par la technologie que nous avons utilisée aujourd'hui, et les économies que nous avons réalisées en faveur des contribuables.
Cela étant dit, nous avons terminé nos travaux pour aujourd'hui et nous aimerions simplement discuter des travaux futurs et rappeler quelques éléments aux membres du comité.
Le mardi 3 octobre, nous recevrons des représentants des partis suivants qui comparaîtront devant le comité: le Parti conservateur, le Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique, le Parti vert. Malheureusement les représentants du Parti libéral ne peuvent être là. En notre nom, je me demande si les libéraux membres du comité pourraient voir si quelqu'un de leurs rangs pourrait assister à la réunion, même si on nous a avisés que le Parti libéral ne serait pas là. Toute aide que les membres pourraient nous accorder serait utile.
Le jeudi 5 octobre...
À l 'ordre, s'il vous plaît.
Le 5 octobre, nous recevrons un groupe d'universitaires, comme vous le savez, mais nous n'avons pas encore finalisé la liste. Permettez-moi de vous dire où nous en sommes.
Pour ce qui est de M. Henry Milner, nous essayons d'organiser une vidéoconférence en provenance de la Suède. Il peut être là. Nous tentons de procéder par vidéoconférence.
M. Louis Massicotte comparaîtra en personne.
Pour Andrew Heard, nous tentons d'établir une vidéoconférence en provenance de Victoria, mais pas dans cette salle-ci.
M. Peter Hogg n'est pas libre.
Nous attendons toujours la réponse de la professeure Sullivan.
Nous croyons que si nous pouvons réussir à avoir ces trois témoins — MM. Milner, Massicotte et Heard — ce qui semble être le cas, ils seront en mesure de discuter en détail les enjeux qui préoccupent le comité: les conventions et les lois. Il est peut-être trop tard pour convoquer qui que ce soit d'autre, donc je demande que le comité accepte que si nous réussissons à réunir ces trois témoins, cela serait acceptable, et que nous devrions aller de l'avant avec les trois le jeudi.
Oui, monsieur Reid?