Chers collègues, je vous rappelle que la réunion d'aujourd'hui est publique. Elle a pour but de nous permettre de poursuivre notre examen de la Loi électorale du Canada.
Je vais résumer aux témoins présents les travaux que le comité a réalisés jusqu'à maintenant. Plusieurs rapports ont recommandé des façons d'améliorer la Loi électorale du Canada. De plus, M. Kingsley a comparu comme témoin devant le comité. Nous avons consacré beaucoup de temps à l'examen de presque toutes les recommandations que nous avons lues, et nous avons demandé à tous les partis du Canada de nous présenter des rapports. En fait, nous avons demandé aux quatre principaux partis de comparaître à titre de témoins devant le comité.
J'apprécierais vraiment que les représentants de ces quatre partis s'assoient à leur place à l'arrière. Aujourd'hui, nous tenterons de nous centrer sur les façons de réduire la fraude et les erreurs dans le processus électoral au Canada et sur les façons d'améliorer l'exactitude des listes électorales.
Tout d'abord, je veux remercier chacun et chacune de leur présence ici aujourd'hui. Je sais que, parfois, nous ne pouvons pas envoyer toute une série d'avis de convocation, mais, par contre, nous savons que vous vous êtes toujours empressés de rassembler vos idées. En fait, certaines de ces idées, selon moi, circulent depuis des années.
Avant toute chose, prenons une minute ou deux pour vous permettre de vous présenter. Dès que vous vous serez tous présentés au comité, nous entamerons notre examen.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les membres du comité de permettre aux partis politiques représentés à la Chambre des communes de s'adresser à votre comité ce matin.
Vous avez accordé cinq minutes à chaque parti, monsieur le président. Je vais présenter quelques remarques seulement, après quoi je voudrais que M. Lepsoe, conseiller juridique de mon parti, en présente quelques-unes aussi. Étant aussi avocat de formation, je crois qu'il vaut la peine de mentionner dans The Hill Times que vous aurez réussi, monsieur le président, à réduire deux avocats à cinq minutes d'intervention.
Essentiellement, je vais passer en revue le rapport de M. Kingsley, Parachever le cycle des réformes électorales, qui a été déposé à la législature précédente le 29 septembre. Évidemment, ce rapport renferme beaucoup de recommandations, mais je n'en mentionnerai que quelques unes, celles que je conseille au comité et à la présente législature.
Tout d'abord, du point de vue administratif — la Colombie-Britannique a adopté cette idée —, j'aime vraiment l'idée qu'on puisse confirmer les candidatures avant la délivrance d'un bref. Une fois le bref émis, tout le monde se rue pour trouver des centaines de noms. Je suis certain que M. MacKinnon et tous les partis se demandent bien comment parvenir à faire confirmer 308 candidats avant l'échéance. Ainsi, je recommande vraiment l'idée que, dès qu'un candidat est confirmé par son parti, ce dernier puisse l'inscrire auprès d'Élections Canada et régler toute la paperasserie avant même la délivrance du bref. Je la recommande fortement, et je sais que M. Kingsley l'a recommandée aussi.
Deux autres mesures sont très utiles, selon moi. L'une des mesures en nette progression est le vote par bulletin spécial. Je crois qu'une partie de la Loi électorale du Canada vise à nous assurer — et il y a les questions de fraude que vous avez abordées — que nous offrions aux électeurs légitimes, dans cette société occupée qui est la nôtre, le plus d'occasions possibles de voter autrement que par anticipation ou le jour du scrutin. Donc, le vote par bulletin spécial est une mesure qui fonctionne très, très bien, à mon avis.
Je suggère donc — et nous pourrons en fixer les détails plus tard — qu'on étende le vote par bulletin spécial afin que tous les Canadiens et Canadiennes admissibles puissent se rendre dans n'importe quel bureau d'élection du Canada pour y présenter une demande de vote par bulletin spécial et y voter sur-le-champ au lieu d'être forcés d'expédier leur vote à Ottawa par la poste. J'ai déjà présenté cette suggestion à M. Kingsley.
Je crois que l'idée d'abolir la limite de cinq ans pour les électeurs hors du pays est très fondamentale. Les citoyens canadiens qui vivent à l'étranger depuis plus de cinq ans devraient pouvoir voter. M. Kingsley a fait cette recommandation, que je conseille aussi au comité.
L'autre mesure, bien entendu, sur laquelle vous avec longuement débattu d'après ce que j'ai pu comprendre, est toute cette question entourant l'identification aux bureaux de vote. Là encore, je n'entrerai pas dans tous les détails de cette question, mais je crois que nous sommes tous d'accord sur la nécessité absolue de resserrer les contrôles. Si l'on ajoute ce problème à ceux de la liste électorale permanente... Par exemple, j'ai remarqué que, dans son dernier rapport de la 39e élection générale, M. Kingsley a déclaré qu'on avait apporté 3,5 millions de modifications à la liste électorale entre la publication de la liste préliminaire et celle de la liste définitive. Cette déclaration en soi soulève le doute quant à l'exactitude de cette liste.
Voici les questions essentielles sur lesquelles le comité devrait se pencher : l'identification, la qualité de la liste électorale et le processus de confirmation préélectorale des candidatures.
Je demanderais à M. Lepsoe de prendre la parole quelques instants, si vous le voulez, monsieur le président.
Merci.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais ajouter une petite chose qui n'a pas beaucoup à voir avec le rapport du directeur général des élections. M. Kingsley a fait allusion aux subventions pour les vérificateurs.
[Traduction]
J'ai distribué quelques feuilles sur une disposition de la Loi électorale du Manitoba que je veux soumettre à votre réflexion. Lorsque j'ai comparu au sujet du projet de loi C-24, il y a trois ans je crois, comme j'avais agi de nombreuses années à titre de conseiller juridique d'un parti, j'étais très préoccupé par les nouvelles exigences de conformité que ce projet de loi devait imposer aux associations de circonscription, aux candidats à l'investiture et aux candidats à la direction des partis, de même que par les nouvelles exigences visant les partis et ainsi de suite. À ce moment-là, j'avais fait référence à cette disposition sur laquelle je veux revenir brièvement ici.
Le processus d'adoption du projet de loi C-24 a été très condensé. Avec un peu plus de temps, le comité pourrait jeter un coup d'oeil à cette disposition du Manitoba. Essentiellement, cette disposition exclut, comme contribution, les services des personnes qui travaillent gratuitement, comme il est écrit à la page 2 : « À titre de vérificateur, d'agent financier, d'agent officiel ou de conseiller juridique ». À la page 3 se trouve un amendement qui pourrait être apporté à la Loi électorale du Canada et qui va dans le sens de celle du Manitoba. Je veux simplement vous en informer. La conformité est un enjeu que nous constatons de plus en plus dans la loi, je crois. La comptabilité financière est si cruciale depuis la loi C-24.
C'est peut-être une disposition que le comité voudra examiner. Devrait-on vraiment considérer comme illégales les contributions de plus de 1 000 $ à une association de circonscription sous cette forme? Je veux juste vous soumettre cette question.
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Je crois que c'est peut-être là un rare moment où moi et mes homologues du Parti conservateur sommes d'accord. Je pourrais sauter tout mon exposé en disant que je suis d'accord essentiellement avec tout ce qu'on vient de dire, si je pouvais examiner l'amendement dont nous a parlé notre homologue.
J'ai quand même des remarques écrites. Avec votre indulgence et celle du comité, je vais faire de mon mieux pour toutes les exposer et, si vous jugez que je prends trop de temps, alors vous me rappellerez à l'ordre, monsieur le président. Mais je peux tenter d'exposer toutes ces remarques au comité.
[Français]
Merci beaucoup. Monsieur le président, membres du comité,
[Traduction]
Je vous remercie de me permettre d'exprimer les observations de notre parti sur l'état de la Loi électorale du Canada et de son application.
En qualité de directeur national du Parti libéral du Canada, j'ai eu la chance d'entendre les commentaires de tous les coins du Canada, tant favorables que défavorables, qui témoignent de ce qu'ont appris les libéraux durant la campagne électorale et de leurs relations avec Élections Canada avant, pendant et après la période électorale.
[Français]
Malgré le fait que ces remarques mettront nécessairement l'accent sur les points sur lesquels nous avons noté des lacunes au niveau du processus électoral, je dois prendre quelques instants pour mentionner qu'en réalité, de manière générale, cette façon de faire fonctionne.
Les milliers de Canadiens et Canadiennes qui travaillent pour Élections Canada, que ce soit durant quelques mois ou même pendant une seule journée, et également tous ceux et celles qui travaillent pour cet organisme à temps plein sont des gens qui rendent un précieux service à toute la population canadienne en ce qui a trait à la préservation et au maintien de notre démocratie. Pour la plupart, ils accomplissent un travail remarquable. Le pays leur doit à tous et à toutes un très gros merci.
[Traduction]
Malgré tout le respect que méritent de nombreuses personnes pour leurs efforts considérables, on observe des lacunes dans le système, certaines profondes, d'autres seulement agaçantes. Je veux, dans le court laps de temps qui m'est imparti, souligner quelques-unes d'entre elles seulement et vous inviter à vous pencher sur la nécessité d'apporter des modifications à la Loi électorale du Canada.
Le premier sujet que je veux aborder est celui du processus d'inscription. Ce processus est peut-être notre plus grande préoccupation, sinon carrément une raison de nous alarmer. Comme plusieurs membres du comité le savent par expérience, Élections Canada accorde peu d'importance à l'obtention d'une adresse résidentielle valide. Nous savons que des électeurs ont déclaré comme lieu de résidence un supermarché, un entrepôt libre-service, une tour à bureaux, une adresse inexistante et une librairie d'université.
Ce problème a deux faces. Selon nous, Élections Canada accorde peu ou pas d'importance à la vérification ou à la validation des adresses résidentielles indiquées dans le Registre des électeurs. Le Directeur général des élections nie souvent que son bureau manque de ressources. Les ressources sont bien là, mais, je regrette, la volonté, elle, n'y est pas.
Dans la circonscription de Trinity—Spadina, nous avons cerné des problèmes de cette nature en très grand nombre au cours de l'élection de 2004, et rien n'a été fait pour les régler à l'élection de 2006.
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Je reprends où nous avons laissé, là où il est écrit : « librairie d'université ».
Ce problème a deux faces. Selon nous, Élections Canada accorde peu ou pas d'importance à la vérification ou à la validation des adresses résidentielles indiquées dans le Registre des électeurs. Le Directeur général des élections nie souvent que son bureau manque de ressources. Les ressources sont bien là, mais, je regrette, la volonté, elle, n'y est pas. Dans la circonscription de Trinity—Spadina, nous avons cerné des problèmes de cette nature en très grand nombre au cours de l'élection de 2004, et rien n'a été fait pour les régler à l'élection de 2006.
L'envers du problème, c'est la capacité des parties intéressées à soulever des objections particulières. En vertu des articles 103 et 104 de la Loi, on ne peut s'objecter à un nom figurant sur la liste qu'en période d'élection, car seuls les noms figurant sur la liste électorale peuvent faire l'objet d'une objection, et non ceux figurant sur la liste permanente.
[Français]
Nous avons besoin d'une façon de procéder qui soit efficace afin de pouvoir retirer du registre permanent les noms qui ne sont pas valides et d'être en mesure de le faire de manière continue, et également de pouvoir retirer ces noms de la liste des électeurs et des électrices lors d'une élection. Nous devons insister de façon positive auprès d'Élections Canada pour qu'en plus de mettre en place une procédure fiable pour soulever des objections, on fasse en sorte que ces noms soient enlevés par la suite.
Nous recommandons qu'un processus efficace soit établi par Élections Canada et que les partis politiques soient consultés quant à ce processus.
[Traduction]
Le point suivant touche les cartes d'identité, monsieur le président. L'emploi abusif des cartes d'information de l'électeur est tout simplement démesuré. On aurait systématiquement retiré de la poste les cartes de quartiers de maisons individuelles, pas d'appartements, et, malgré tout le respect que je lui dois, le Directeur général des élections a tout déformé le problème dans sa comparution devant le comité en avril. Le problème, ce n'est pas d'utiliser une carte pour s'identifier aux fins de l'inscription, ce qui est absurde, car l'existence même d'une carte prouve que la personne dont le nom et l'adresse y figurent est déjà inscrite. Le problème, c'est d'utiliser une carte pour voter. C'est d'entrer dans un bureau de scrutin en présentant, sans mot dire ou presque, une carte à un représentant et d'obtenir un bulletin de vote.
Ce genre d'abus se produit constamment. Conformément au paragraphe 143(1) de la Loi, il faut que l'électeur « décline ses nom et adresse », et je suis absolument certain qu'il doit, pour ce faire, prononcer son nom à haute voix, mais, pour des raisons d'efficacité, il semble qu'on s'attarde de moins en moins à ce détail insignifiant.
Le comité pourrait se poser la question hypothétique suivante: Quiconque vote sous le nom d'une autre personne dont le nom apparaît sur la carte sans l'avoir dit commet-il vraiment une infraction?
Nous recommandons au comité qu'il continue d'examiner plus à fond les problèmes entourant cette carte. Nous vous invitons à continuer d'examiner plus à fond ces questions auprès de Postes Canada et d'Élections Canada.
Je vais tenter d'être bref. J'allais commenter la remarque de M. Hawn sur l'autocar de 40 personnes. Inutile de dire que nous sommes inquiets, comme il le semble aussi, de ce qu'on appelle l'inscription multiple par répondant, et nous sommes profondément troublés par le nombre d'inscriptions sur place : 55 000 au scrutin anticipé et 795 000 aux bureaux de scrutin le jour de l'élection, pour un total de 840 000 inscriptions ou une moyenne de plus de 2 700 personnes par circonscription. Si l'on présume que ce nombre est plus ou moins constant d'une circonscription à une autre, cela voudrait dire que chaque circonscription a été incapable d'identifier à temps 2 700 personnes de sa liste électorale, que le plafond des dépenses par circonscription s'est élevé à environ 1 400 $ de moins qu'il aurait pu si ces personnes avaient figuré plus tôt sur la liste et qu'on aurait pu ajouter environ 600 000 $ aux dépenses électorales des partis pour l'ensemble du Canada .
Toutefois, ce nombre n'est pas réparti également. Le Parti libéral du Canada a demandé à Élections Canada de fournir le pourcentage d'inscriptions sur place dans chaque circonscription. Nous voulons savoir où ce pourcentage est excessif. Le comité pourrait également demander cette information.
Dans la seule circonscription de Trinity—Spadina, il y aurait eu 12 000 inscriptions le jour de l'élection, selon nous. Certaines personnes figurant sur la liste ne sont pas entrées dans un bureau de scrutin parce que la file d'attente était trop longue.
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Nous sommes d'accord avec M. Kingsley sur deux autres points, sur lesquels on revient d'élection en élection. Il s'agit de la date de naissance et du numéro d'électeur unique. J'ai eu des discussions avec Élections Canada à ce sujet, et ils doivent étudier cette question pour voir ce qu'il serait possible de faire.
Le problème, c'est que, selon la version de la liste qu'on reçoit — en période électorale, on reçoit trois listes et une liste définitive nous est envoyée par la suite —, les numéros de séquence d'électeur, qui constituent une façon de reconnaître les électeurs dans les sections de vote, sont constamment modifiés. Par conséquent, les militants qui travaillent dans les différentes circonscriptions après la campagne électorale ont de la difficulté à composer avec l'information qu'ils ont pu recueillir la journée du vote.
L'autre problème que cela pourrait régler, c'est celui des cartes d'information d'électeur. Tous les partis sont d'accord sur cela. Leur distribution par Postes Canada dans les immeubles à logements pose problème. Le postier prend simplement les cartes et les laisse à l'entrée, de sorte que n'importe qui peut se présenter dans un bureau de vote avec les cartes d'électeur de tous les résidants de son immeuble et voter.
Si on avait la date de naissance, quand une personne dont la date de naissance est 1928 et qui semble avoir 20 ans se présenterait, le greffier et le scrutateur pourraient lui poser des questions pour vérifier si elle est vraiment la personne inscrite.
Ce sont les trois principales recommandations dont nous voulions vous parler. Cependant, plusieurs autres recommandations de M. Kingsley pourront faire l'objet de discussions au moment de la période des questions.
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Je vous remercie beaucoup.
Le NPD est d'accord sur plusieurs des points de vue déjà exprimés. Selon nous, si on pouvait appliquer les recommandations de M. Kingsley relativement à l'inscription à l'avance des candidats, on réglerait une demi-douzaine de problèmes. Je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas, si nous sommes tous d'accord. Je vous demande donc de corriger ce problème assez grave.
J'aimerais aussi parler rapidement des charges de vérification. Comment les vérificateurs peuvent-ils contribuer aux campagnes? Ce pourrait être une façon de voir le problème. Il y a une autre façon d'envisager le problème. Actuellement, les vérificateurs sont payés différemment selon qu'ils vérifient les états financiers des associations de district électoral ou qu'ils vérifient les rapports des candidats. C'est un problème et un dilemme. Il faudrait au moins unifier les choses pour les vérificateurs.
En ce qui a trait aux comptes bancaires des candidats à une investiture, il y a aussi un problème assez grave. Au NPD, les candidats à une investiture ne dépensent pas toujours beaucoup d'argent. Souvent un candidat imprimera une cinquantaine de copies d'un dépliant sur son imprimante à la maison. Toutefois, il est obligé d'ouvrir un compte de banque, car il a dépensé de l'argent pour des biens et des services. C'est ridicule, cela n'a pas de sens. Il faut absolument revoir l'obligation qu'ont les candidats à l'investiture d'ouvrir des comptes bancaires, dans lesquels il n'y aura pas de transactions officielles. Cet effet de la loi était un peu inattendu, et cela doit être corrigé.
Il y a aussi la question des droits d'adhésion. Le projet de loi C-24 a imposé une limite aux contributions et cette limite n'incluait pas les droits d'adhésion à un parti politique, ce qui était en soi très bien. Cela veut dire que, si on dépense 25 $ pour une carte de membre, on n'a pas droit à un crédit d'impôt pour ces 25 $. Par conséquent, quelqu'un qui donne plus que ce montant de 25 $ est avantagé sur le plan des reçus d'impôt par rapport à une autre personne qui n'a payé que les frais d'adhésion. Je crois que c'est un autre problème inhérent à la Loi électorale que l'on ne pouvait pas prévoir au départ. Nous proposons donc ce changement. Nous ne voyons pas d'objection à ce que ce soit exclu du maximum, mais cela doit être considéré comme une contribution et doit donner droit à un reçu d'impôt.
On peut transférer les surplus des campagnes et des candidats, et ce devrait être la même chose pour les dettes, me semble-t-il. Si un candidat a une dette, il devrait être capable de transférer ce déficit à son association de comté, si celle-ci est d'accord. Il faudrait faire en sorte que ce soit possible.
Parlons de l'admissibilité au financement public. Souvenez-vous qu'il y a un seuil d'admissibilité pour les partis politiques relativement au fameux montant de 1,75 $ — qui est maintenant de 1,83 $, je crois — par vote obtenu par un parti politique. Nous, du NPD, croyons que la proportionnelle serait plus équitable et aiderait à donner une valeur égale à tous les votes. Dans la même veine, c'est la même chose en ce qui a trait au financement des partis politiques.
[Traduction]
Je vous assure que je ne crois pas que notre parti profiterait d'une quelconque façon de ce changement. En fait, ce changement profiterait probablement à bon nombre de nos adversaires, mais en toute légitimité, il me semble que si quelqu'un votait pour le Parti Libertarien du Canada, son vote aurait la même valeur que celui donné par quelqu'un d'autre à notre parti ou à l'un des grands partis. Cela sous-estime gravement les votes et, je crois, ne rend pas justice à notre système.
Enfin, je veux également recommander qu'on envisage sérieusement la possibilité de plafonner les dépenses des candidats à la direction d'un parti. Dans notre système, toutes les autres activités électorales sont soumises à des plafonds, à l'exception des candidats à la direction d'un parti. Les candidats à l'investiture sont tenus de respecter des plafonds stricts, mais pas nos candidats à la direction. Je crois que cette exigence constituerait un autre pas vers l'accroissement de l'imputabilité.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux témoins de s'être déplacés pour venir nous rencontrer ce matin.
J'aimerais aborder deux sujets, et j'apprécierais que les représentants des quatre partis nous fassent brièvement part de leurs commentaires sur ces deux sujets.
Le premier sujet concerne le processus suivi le jour de l'élection. Les partis doivent organiser un système de transmission de l'information des bureaux de votation à leurs bureaux d'organisation pour savoir quels électeurs ont voté à tel moment de la journée On appelle cela communément le système de cartes de bingo parce qu'on transmet cette information. Actuellement, au niveau municipal, il existe un système semblable. Je vous donne l'exemple de ma municipalité, Gatineau. Au fur et à mesure que la journée avance, le directeur du scrutin fournit lui-même, à intervalles réguliers, des copies multiples de la liste des gens qui ont déjà voté. À chaque heure ou à toutes les 90 minutes, les partis ou les candidats vont chercher leur copie. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
Deuxièmement, dans les changements à la Loi électorale, il a été question du droit d'accès aux édifices résidentiels pour tous les candidats, mais il semble y avoir une lacune pour ce qu'on appelle les gated communities. Je me sers du terme anglais parce que c'est sous ce nom qu'on les connaît. Ensuite, je voudrais vous demander si on doit aussi permettre aux candidats d'avoir accès aux endroits dits publics, c'est-à-dire des centres commerciaux, des magasins ou des endroits de ce genre.
Donc, j'attends vos réponses et je vous en remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Ma première question est plutôt une demande à tous les participants. Nous avons l'exposé écrit de M. Lepsoe et des représentants du Nouveau Parti Démocratique, mais pas celui des deux autres partis. Si vous avez leur exposé, j'espère que vous voudrez le remettre à notre greffière, qui pourrait se charger de le faire traduire et de le distribuer. Cela nous serait très utile.
L'un des problèmes que nous pose ce comité, et tous les comités, c'est qu'il faut beaucoup de temps au hansard pour réaliser les traductions et nous les retourner. Ce hansard est moins important que celui de la Chambre des communes. Cela peut prendre quelques semaines, parfois tout l'été, et, pour rendre des décisions, il nous serait très utile, au lieu de nous fier à nos notes et à notre mémoire, d'avoir vos exposés. Si vous pouviez nous les fournir, je vous en serais très reconnaissant. Je suis certain que les autres membres du comité le seraient également.
Trêve de boniments, je veux utiliser le reste du temps pour demander à M. MacKinnon s'il pourrait poursuivre son exposé très intéressant dont il a mal estimé la durée.
Je vous en suis très reconnaissant. Je m'excuse d'avoir mal estimé le temps qu'il me restait ou la durée de mon exposé.
Je vais le reprendre où j'étais rendu, si vous me permettez, pour le compte rendu, mais j'ai effectivement donné les versions anglaise et française à la greffière. Je n'ai pas apporté assez de copies. Ce n'est pas sa faute. Elle a donné mon exposé aux traducteurs. Nous vous en fournirons d'autres ou elle les récupérera pour vous les donner.
[Français]
On a parlé de la circonscription de Trinity—Spadina à Toronto, au centre-ville. Dans cette circonscription, les scrutateurs qui tentaient de voir ce qui se passait sur le plan de la procédure d'inscription se sont rendu compte que c'était inutile puisqu'ils n'avaient aucun droit.
Les articles 143 et 144 de la loi stipulent qu'un scrutateur à un bureau de vote a le droit de demander à un électeur son nom et d'exiger une preuve d'identité et de résidence qu'il jugera satisfaisante. Cependant, le service juridique d'Élections Canada s'est permis d'affirmer fermement, une fois de plus, que ces droits étaient inexistants à un autre comptoir d'inscription, puisqu'au paragraphe 161(3), on indique que les scrutateurs peuvent être présents sur les lieux; ils n'ont pas le droit de dire ou d'exiger quoi que ce soit.
En réalité, on ne leur donnait même pas la possibilité de voir les pièces d'identité d'un électeur potentiel qui voulait s'inscrire ni de poser des questions concernant des documents qui, de toute évidence, étaient inadéquats et qu'il leur arrivait quand même d'apercevoir. Ce fut pourtant le cas, même quand il allaient clairement à l'encontre des directives publiées par Élections Canada.
[Traduction]
Essentiellement, ceux qui s'inscrivent pour voter à l'aide d'une photocopie de facture de câblodistribution ou de l'étiquette postale d'un magazine n'ont pas pu exprimer leur inquiétude aux représentants. Ceux qui l'on pu ont été menacés d'être expulsés du bureau de scrutin.
À l'Université de Toronto, avant l'élection, l'administration fournit à Élections Canada la liste des étudiants qui habitent le campus. Les étudiants dont le nom figure sur cette liste n'ont qu'à fournir une preuve d'identité, et non de résidence, pour s'inscrire, bien que nos représentants n'aient jamais été autorisés, ni avant ni pendant le jour de l'élection, à examiner pareilles listes, à communiquer avec les électeurs éventuels, à vérifier si ces étudiants habitaient encore le campus, s'ils étaient citoyens canadiens et, encore moins, s'ils avaient voté par anticipation à la résidence de leurs parents.
Nous recommandons vivement que la Loi soit amendée afin de permettre une représentation efficace des candidats à toutes les étapes du processus, et en particulier dans tous les aspects du jour de l'élection.
Passons à la question des révisions ciblées. Comme Statistiques Canada aime présenter le degré de dépassement des objectifs d'exactitude et d'intégralité de l'inscription, nous sommes toujours surpris de constater le nombre de poches dans l'ensemble du Canada où l'inscription est une piètre réflexion de la réalité. Que cela soit attribuable à des taux de mobilité élevés ou à un faible intérêt est sans importance. On prévoit le système en présumant qu'on dispose partout de listes adéquates d'électeurs. Cette présomption non seulement se répercute sur le plafond des dépenses, mais encore fait en sorte qu'il ne sert à rien, pour les partis politiques, de tenter de localiser leurs électeurs pour communiquer avec eux ou mesurer leurs intentions de vote s'ils ignorent qui sont leurs électeurs.
[Français]
Une liste détaillée est chose du passé. Dans beaucoup trop d'endroits, pas assez de gens ouvrent leur porte, mais une révision sérieuse et précise est indispensable, sinon il existe un très grand risque que le système d'inscription au pays ne soit déterminé par une motivation à caractère politique en ce qui concerne l'inscription des électeurs et des électrices, avec des partis qui tentent d'inscrire des électeurs de la bonne façon pourvu qu'ils ou elles votent pour leur parti. Dans le système canadien, on a besoin d'une approche qui soit à la fois neutre, orientée vers le gouvernement et dynamique pour en arriver à apporter des changements précis à la façon de faire pour l'inscription des électeurs et des électrices. Un amendement à la loi actuelle pourrait s'avérer nécessaire afin de renforcer l'idée que ce besoin fait partie du mandat d'Élections Canada.
[Traduction]
Nous recommandons donc l'accroissement des révisions ciblées.
Dans le peu de temps qu'il me reste, je veux aborder brièvement quelques problèmes financiers relatifs aux élections. Comme il vaudrait vraiment la peine d'examiner plus à fond bon nombre de ces problèmes, nous sommes disposés à vous rencontrer une autre fois, mais voici les trois principaux problèmes.
Dès qu'une élection est déclenchée, nos partisans veulent évidemment commencer à verser des contributions, mais s'ils le font dès le début de la campagne, ils ne peuvent obtenir de reçu aux fins de l'impôt. Nous ne pouvons émettre de reçu pour des dons tant qu'Élections Canada n'a pas accepté notre candidature. À chaque élection, des candidats et des donateurs se font attraper sur ce point.
La solution est fort simple, comme l'ont souligné mes collègues. En Ontario, en vertu de la Loi sur le financement des élections, un candidat peut s'inscrire au préalable à des fins de campagne électorale. En l'absence d'un bref électoral, cette inscription préalable n'a aucun sens légal, mais dès le jour où une élection est déclenchée, le candidat est inscrit aux fins financières et peut commencer à accepter des contributions admissibles. Pour rationaliser le statu quo fédéral plutôt irrationnel, il faudrait apporter des modifications tant à la Loi électorale du Canada qu'à la Loi de l'impôt sur le revenu.
Deuxièmement, comme vous le savez tous, vous deviez présenter vos rapports financiers pour la dernière élection au plus tard le 23 mai. Ce que vous ignorez peut-être, c'est ce qui se produit si vous êtes en retard ou qu'un seul document essentiel, dont le rapport du vérificateur, fait défaut. Avant le 23 mai, si un problème vous empêchait de respecter le délai, vous pouviez obtenir systématiquement une prorogation en en faisant la demande auprès du Directeur général des élections, mais, après le 23 mai, ce dernier a perdu ce pouvoir.
On vous a accordé un délai de 14 jours après le 23 mai pour présenter à un juge une demande d'autorisation de produire vos rapports en retard. Les frais juridiques de cette demande s'élèvent à quelques milliers de dollars. Les incidences politiques, malheureusement, sont plus graves. Les députés qui manquent à cet engagement sont privés du droit de siéger et de voter à la Chambre des communes. Reportez-vous au paragraphe 463(2) de la Loi.
Après l'élection de 2004, le rapport financier d'un candidat a été présenté en retard parce que son agent officiel a appris qu'il avait le cancer le jour avant l'échéance. Concernant un autre candidat, on a oublié par mégarde de mettre dans l'enveloppe le rapport du vérificateur qu'ont avait reçu.
Nous avons besoin de délais fermes, mais, manifestement, nous devrions pouvoir obtenir des prorogations raisonnables.
Le dernier problème que je veux souligner, et je concluerai là-dessus, touche celui que mon homologue du Parti conservateur a soulevé au sujet du fardeau que la conformité fait peser sur les bénévoles des circonscriptions. Nous croyons que c'est ridicule. Nous croyons qu'on n'a pas songé, au moment de l'adoption du projet de loi C-24, à tout le travail de respect de la conformité que cette loi exigerait à l'échelle des comtés. Comme nous le savons tous, le respect de la conformité à l'échelle nationale est déjà assez ardu.
Nous recommandons qu'Élections Canada réalise un examen approfondi du processus en vue de réduire la paperasserie et d'alléger le fardeau de tous les bénévoles, qui pourront alors consacrer leurs énergies à meilleur escient dans le soutien des candidats de nos partis.
Merci beaucoup. J'apprécie le temps que m'a donné le membre du comité.
:
Merci, monsieur le président.
Je veux revenir sur la procédure d'identification des électeurs. Les députés autour de la table ont tous fait campagne et ont eu, comme moi, l'occasion de constater que lors des campagnes électorales, lorsque nous arrivons dans des immeubles résidentiels, dans des maisons à habitations multiples, à l'entrée, où sont les boîtes aux lettres, nous voyons une série de cartes d'électeur dans le bac à récupération bleu ou encore dehors, un peu partout sur le gazon. À l'élection de 2004, j'en ai rapporté environ 150 au bureau du directeur du scrutin. Vous savez que c'est le moyen privilégié d'identification des électeurs.
J'aimerais entendre d'abord le représentant du Bloc québécois, puis les représentants des autres partis. J'ai commencé à sensibiliser mes collègues autour de la table à la nécessité d'améliorer la Loi électorale à cet égard, et je sens qu'il y a eu du progrès. Je vous réfère à ce qui est en vigueur au Québec. Le système québécois n'a pas la réputation d'aller trop mal. Personne n'a remis en question le principe démocratique des élections et des référendums au Québec. Je vous réfère à l'article 337 de la Loi électorale du Québec, qui se lit ainsi :
L'électeur décline au scrutateur et au secrétaire du bureau de vote ses nom, adresse et, s'il en est requis, sa date de naissance.
Je peux dire que je suis Bill Clinton, et donner une date de naissance et une adresse. Peut-être que, souffrant d'un dédoublement de personnalité, je suis persuadé dans mon for intérieur que je suis Bill Clinton. C'est pour cette raison que la loi précise que l'électeur doit décliner certains renseignements et qu'on dit aussi dans la loi :
L'électeur doit en outre établir son identité en présentant [...]
On énumère alors différents documents permettant d'établir son identité au Québec : la carte d'assurance maladie délivrée par la Régie de l'assurance maladie du Québec, le permis de conduire délivré par la Société de l'assurance automobile du Québec, le passeport canadien délivré par le ministère des Affaires étrangères du Canada ou tout autre document qui a été délivré par le gouvernement et qui est déterminé par règlement de la part du gouvernement, s'il y a un autre document d'identité qui peut être pertinent.
J'aimerais donc que les représentants de chaque parti nous donnent leur opinion. Serait-il bon d'avoir l'équivalent de cela ou quelque chose de semblable dans la loi fédérale? Bien sûr, les choses progressent. Il y a entre autres le fait qu'on ait la date de naissance sur les listes électorales. Je ne sais pas si c'est attribuable au changement de gouvernement — je ne veux pas encenser les conservateurs —, mais un tel renseignement est bien utile. Par exemple, au Lac-Saint-Jean, il peut y avoir 112 personnes du nom de Marcel Tremblay. S'il y en a un qui est né en 1922 et que la personne devant nous semble avoir 24 ans, à moins qu'elle ait eu accès à la fontaine de Jouvence et se soit gardée jeune...
J'aimerais avoir vos commentaires sur l'identification des électeurs.
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Merci, monsieur le président.
J'imagine qu'en fin de compte notre comité va essayer de trouver un consensus raisonnable sur certaines de ces questions. Je suis désolée de ne pas avoir été là au tout début, mais j'aimerais demander à chacun des témoins de nous parler des trois recommandations qui ont été présentées par le représentant du Nouveau Parti démocratique et qui ont des répercussions financières, la première étant la recommandation qui vise à autoriser l'émission de reçus d'impôt pour les droits d'adhésion au même titre que pour les contributions, de façon à ne pas pénaliser les personnes qui ne peuvent pas faire des contributions importantes.
Deuxièmement, en ce qui concerne le transfert des dettes, je me demande si nous sommes aussi d'accord pour dire que, de même qu'un candidat peut transférer son excédent à son association de circonscription électorale, il devrait aussi pouvoir le faire pour ses dettes, ce qui supprimerait la nécessité de maintenir ouvert un compte de campagne pendant une période prolongée.
Troisièmement, j'aimerais parler des limites de dépenses des candidats à la direction. Je sais que la question ne se pose pas directement dans le cas de la toute dernière élection, mais bien des gens s'inquiètent beaucoup de l'idée que, dans les faits ou simplement en apparence, compte tenu de l'absence de limites véritables aux dépenses des candidats à la direction, un candidat puisse acheter son billet d'entrée en l'absence de toute reddition de comptes à cet égard.
Les témoins peuvent-ils nous dire s'ils sont d'accord ou non avec ces trois recommandations?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais, à titre d'information, revenir à l'intervention de M. Proulx. Au Manitoba, dans deux circonscriptions en particulier — dont la mienne, celle de Saint-Boniface —, le directeur du scrutin a effectivement affiché les noms des gens qui avaient voté à chaque heure, ou à toutes les deux heures. Par conséquent, cela se fait déjà. Personnellement, j'ai présumé, et je présume, que c'est légal. Cela s'est fait au Manitoba: c'est ce que je voulais vous dire.
[Traduction]
Monsieur le président, j'aimerais poser trois questions aux membres du panel.
J'aimerais savoir si M. Kingsley vous a consultés avant de déposer son rapport. J'imagine qu'il a consulté les partis, puisque vous vous occupez de cela quotidiennement. Il a dû le faire.
Ma deuxième question porte sur ce qui est probablement le plus délicat des problèmes que nous examinons, celui de la fraude et de l'inscription. J'imagine que vous avez déjà des solutions en tête. Pouvez-vous nous en parler? Vous n'aurez probablement pas le temps de tout nous dire, et par conséquent je pense que mes collègues vous seraient reconnaissants de nous faire parvenir vos suggestions, parce que nous allons devoir nous battre avec ce problème. Nous serions donc très heureux si les quatre partis pouvaient nous donner de la documentation à ce sujet.
Troisièmement, nous nous débattons avec toutes sortes d'idées actuellement, et puisque vous êtes là, j'aimerais bien essayer de savoir ce que vous pensez par exemple des 100 signatures. Certains disent que c'est un problème. Est-ce le cas? Que pensez-vous de l'idée d'exiger une pièce d'identité avec photo, par exemple, au bureau de vote, et d'avoir des affiches pour mettre les gens en garde contre des actes illégaux? Est-ce que ce sont des questions que nous devrions examiner? Il y a aussi l'idée d'organiser les votes le dimanche pour accroître la participation. Ce sont des questions qu'il faut examiner, car nous ne sommes pas là que pour analyser le rapport de M. Kingsley, mais aussi pour recommander des améliorations au système.
Donc, si vous voulez bien essayer de répondre à ces questions...
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Je tenais à faire cette mise au point, monsieur le président.
Pour ce qui est du rapport, disons que M. Kingsley consulte les partis deux ou trois fois par an, mais ne nous demande pas précisément d'examiner ses rapports avant de les déposer. Nous ne les épluchons pas avant qu'il les dépose au Parlement, et je suis parfois aussi surpris que les députés par leur contenu, mais pas toujours.
Je crois que c'est la question du document d'identité avec photo au bureau de vote qui est la plus fondamentale pour vous. Je pense que vous devriez vraiment envisager d'en faire une exigence fondamentale. J'en suis convaincu.
Concernant les signatures, j'aime de toute façon l'idée des désignations préalables et je ne vois donc pas la nécessité d'avoir des signatures. Les candidats devraient simplement pouvoir s'inscrire à Élections Canada une fois que le parti a confirmé leur candidature.
Quant aux affiches publicitaires, absolument, il faudrait afficher toutes sortes d'avertissements dans les bureaux de vote pour signaler toutes les infractions possibles et prévenir les gens que les gendarmes vont les mettre en prison s'ils commettent un délit. Je suis tout à fait pour.
Pour ce qui est du vote le dimanche, il faudrait que j'y réfléchisse. Je ne suis pas trop sûr.
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Parlons de la consultation à la suite de la dernière élection. Le directeur général des élections n'a même pas consulté le comité consultatif pour lui parler du rapport qu'il allait déposer. Nous n'avons pas été consultés sur ses recommandations ni sur ce qu'il a rédigé dans son rapport.
La question de l'inscription en est une qui touche beaucoup de choses. Je me pose des questions même pour le Québec. On en a aussi parlé avec les gens d'Élections Canada. Au Québec, on utilise une liste permanente qui est compilée à partir de données de la Régie de l'assurance maladie du Québec et de la Société de l'assurance automobile du Québec. Par conséquent, dès qu'on atteint l'âge de 18 ans, on est automatiquement inscrit sur la liste électorale. Ce n'est pas le cas du Registre national des électeurs, au fédéral.
Il y a aussi toute la question de la recherche. Comment faire pour inscrire les jeunes et comment faire pour qu'ils participent plus au scrutin? Élections Canada doit aussi se poser des questions à ce sujet. Si on entreprend une réflexion, on doit en faire une, nous aussi. Il faut qu'un mécanisme permette cela au niveau canadien, comme cela se fait au Québec.
Au Québec, on utilise deux bases de données pour constituer le registre permanent des électeurs, qui est mis à jour tous les mois. Il y a sûrement une façon de faire la même chose au Canada. Malheureusement, il y a trop de croisements de données. C'est pourquoi les listes sont erronées. Si le Québec n'utilisait que la liste permanente, ce serait déjà un grand pas. Malheureusement, il y a des croisements avec Revenu Canada et avec Citoyenneté et Immigration Canada. C'est ce qui cause tous les problèmes et tous les dédoublements que l'on trouve dans la liste.
Je suis heureux d'entendre certains les réactions concernant l'utilisation d'une pièce d'identité, éventuellement avec photo, et je suis d'accord avec vous: il n'est pas question d'empêcher qui que ce soit de voter. Je pense que, comme les gens qui n'ont pas de pièce d'identité sont très rares, la meilleure formule serait de demander aux électeurs de présenter un document d'identité au bureau de vote. Je suis heureux de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde.
Quelqu'un a parlé d'exiger une preuve de citoyenneté, et c'est un autre problème qui nous préoccupe, car on ne sait pas. Il y a des gens qui se retrouvent sur la liste électorale parce qu'ils ont coché par inadvertance une case dans leur déclaration d'impôt alors qu'ils n'ont pas la citoyenneté canadienne. À quel stade peut-on les intercepter? Comme vous le dites, il est très difficile pour un agent électoral de remettre en question l'identité de quelqu'un au bureau de vote.
Le troisième point, et c'est là que je voudrais avoir une réponse, c'est qu'en fin de compte il s'agit de vérifier ces informations par rapport à la liste électorale. On peut certainement exiger tous ces justificatifs pour les vérifier par rapport à la liste, qu'il s'agisse d'une pièce d'identité avec photo, d'une preuve de citoyenneté ou d'autre chose, mais il faudrait commencer par avoir une liste plus fiable. Car le problème, c'est que le taux d'erreur de cette liste est parfaitement inacceptable.
Vous avez parlé de 840 000 inscriptions le jour des élections. Il s'agit de gens qui auraient voulu être sur la liste mais n'y figuraient pas, mais combien de personnes au total n'y figurent pas? M. Kingsley admet d'après ses propres enquêtes que le taux d'erreur est, je crois, de 15 p. 100, et je serais prêt à parier que c'est plus près du double. J'aimerais avoir votre opinion à ce sujet.
Voici encore une ou deux petites questions. Puisqu'on parle de voter le dimanche, que penseriez-vous d'autres façons de voter, en ligne et par correspondance?
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J'aimerais poursuivre dans la même veine que M. Plamondon. Je ne sais pas si Élections Canada a suivi ce phénomène, mais des témoins de certains partis politiques se font payer 75 $ pour être présents. On dirait qu'il n'y a même pas de contrôle: on se bat pour savoir qui peut payer qui afin d'être là.
Je me souviens qu'une fois, une personne était venue faire une vérification dans un des bureaux de scrutin. Or, elle représentait un parti politique et avait été payée 75 $. J'ai vérifié ce jour-là si quelqu'un avait voté pour ce parti politique; or, personne ne l'avait fait.
Je constate que la loi a une faille. Sans accuser qui que ce soit, je peux quand même dire que quelqu'un se promène avec un gros ballot d'argent comptant et paie des personnes pour être là. Cela n'est même pas signalé à Élections Canada. Il faudrait peut-être qu'il y ait une limite, ou je ne sais pas. Vous en avez certainement entendu parler, et j'aimerais bien entendre vos commentaires là-dessus.
D'autre part, en ce qui a trait aux dons pour les courses à la chefferie, selon vous, devrait-on préciser l'âge des donateurs? Est-ce normal qu'un enfant de 11 ans puisse donner 5 000 $ à un candidat? Je pense que cela devient de plus en plus ridicule. Dans de telles situations, on voit que les Canadiens ou les Canadiennes ou d'autres individus ne respectent plus certaines choses. On a présenté le projet de loi C-24, et j'en suis très fier. Malheureusement, des gens trouvent des failles. Si je faisais un chèque de 5 000 $ à mon enfant de 11 ans, je serais surpris qu'à l'âge de 21 ans il soit très fier d'apprendre que j'ai retiré 5 000 $ de son compte de banque. Imaginez-vous! Voir un montant 5 400 $ retiré du compte! J'aimerais vraiment savoir, à titre de représentant d'un parti politique, ce que vous en pensez, et entendre vos recommandations pour que cessent ces pratiques. Ne me dites pas qu'on n'a pas enfreint la loi! Je ne veux pas entendre cela. J'aimerais recevoir des recommandations afin d'arrêter ces stupidités, car nous sommes la risée de bien des gens. On adopte des projets de loi en garantissant que nous avons la meilleure solution. Un parti politique a présenté le projet de loi C-24, mais on est pris dans des situations ridicules, on fait rire de nous.
J'aimerais vous entendre tous. Quelles solutions, quelles propositions ou quels commentaires pouvez-vous nous faire pour que cessent de telles situations?
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Je veux revenir à la question des jeunes. Cela me dérange un peu.
Vous n'avez pas dit cela, mais je crois que ce serait quasiment de la discrimination envers un jeune que de lui enlever la possibilité de participer à la vie d'un parti politique. Cependant, la loi permet à un parent d'utiliser le nom d'un enfant d'un an, ce qui est contraire à l'esprit de la loi. Il n'y a effectivement pas d'âge limite. On a dit que pour devenir membre d'un parti politique, il fallait avoir 14 ans et que, par conséquent, un jeune pouvait donner de l'argent dès l'âge de 14 ans. On ne va pas commencer à s'amuser avec des enfants de 3 ou 4 ans.
Présentement, le gouvernement prend très au sérieux le fait qu'un enfant ne devrait pas avoir de relations sexuelles avant 16 ans. Je crois qu'il y a de la discrimination à cet égard. En effet, on veut que l'âge de consentement soit établi à 16 ans, mais il n'y a pas de problème quand il s'agit d'un jeune de 14 ans qui veut donner de l'argent à un parti politique. C'était seulement un commentaire.
L'autre problème concerne les signatures pour devenir candidat. Il faut faire attention. On peut abaisser le nombre à 50, mais si on l'abaisse à zéro, n'importe qui dans la rue pourra devenir candidat. Il n'y aurait aucun contrôle. Il faut que quelqu'un soit en mesure d'appuyer une personne qui veut se porter candidate. Si la personne qui veut se porter candidate n'arrive pas à recueillir 50 signatures, aux yeux du public, elle ne devrait pas être candidate parce qu'elle n'a pas assez d'appuis. Il n'y aurait pas tous ces gens qui donnent 1 000 $. D'un autre côté, si une personne qui veut être candidate n'a pas besoin de 50 signatures, n'importe qui peut lui donner 5 000 $ parce qu'il veut que cette personne se présente.
Donc, les signatures constituent une protection et je pense qu'il faut faire attention à cela.
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Nous allons prendre cela en délibéré.
Nous avons maintenant terminé notre troisième tour de table et je voudrais remercier tout le monde, les membres du comité comme les témoins. Nous avons abattu pas mal de travail aujourd'hui.
J'aimerais prendre quelques instants pour remercier tous les témoins du Parti conservateur, du Parti libéral, du Bloc et du NPD. Je dois dire que vous étiez tous bien préparés. Vous avez répondu directement à nos questions. Je pense que notre greffier veillera à faire parvenir des exemplaires de nos rapports dans les deux langues officielles à tous les députés.
Par ailleurs, si certains membres du comité ont d'autres questions à vous poser, j'aimerais qu'ils puissent vous contacter dans les jours qui viennent, et si de votre côté vous pensez à certaines choses qui pourraient être utiles au comité et que vous n'avez pas eu l'occasion de mentionner aujourd'hui, n'hésitez pas à m'en faire part. Je veillerai à faire suivre ces informations à tous les membres du comité.
Enfin, pour terminer, je tiens à vous adresser nos remerciements les plus sincères. Je sais que c'est une journée chargée et que le délai était très court. Merci donc d'être venus nous rencontrer.
Avant de partir, je voudrais simplement rappeler aux membres du comité que mardi prochain nous examinerons les affaires émanant des députés. À la réunion suivante, nous n'accueillerons pas le directeur général des Élections ni le commissaire. Nous poursuivrons notre conversation sur ce sujet lors de la réunion suivante à laquelle ils pourront venir. Leur emploi du temps ne leur permettait pas de se libérer pour cette séance-là.
Y a-t-il autre chose?
Merci beaucoup. La séance est levée.