:
Merci, monsieur le président. Merci à tous.
Je vais faire ma présentation en anglais, mais je serai tout à fait prêt à répondre aux questions en français.
[Traduction]
Je tiens à vous remercier de votre invitation. Je suis très heureux d'avoir la possibilité de m'adresser à votre comité, et je suis ravi de voir que le gouvernement a décidé d'aller de l'avant au sujet de la question à l'étude.
Je crois que certains d'entre vous ont déjà pris connaissance du document que j'ai rédigé. Certains y ont fait référence. J'ai consulté la transcription de certaines de vos délibérations antérieures, et je suis très heureux de voir que dans une certaine mesure, j'ai réussi à faire progresser les choses.
De toute évidence, je ne peux aborder tous les aspects de la question en cinq minutes. J'espère que nous aurons assez de temps durant la période d'échanges pour aborder des aspects plus spécifiques de la question.
D'après ce que j'ai entendu de la discussion et de ce que j'ai lu des documents de fond, j'ai l'impression qu'un aspect, peut-être le plus important, n'a pas reçu toute l'attention qu'il mérite. Trop d'attention a été accordée à l'aspect technique de la Constitution. La véritable raison pour laquelle des élections à date fixe sont une bonne idée s'est perdue dans la discussion, et je vais essayer d'y revenir.
Je ne suis pas constitutionnaliste. Ma spécialité est la politique comparative, j'examine les institutions et je vois comment elles fonctionnent dans divers pays, y compris ici, où j'enseigne chaque année. C'est sous cet angle que j'aborde les choses.
Dans l'ensemble, j'ai l'impression que la Constitution a été utilisée pour circonscrire inutilement la proposition tant en ce qui concerne son contenu que la façon dont elle est présentée ou discutée. Dans une certaine mesure, à tout le moins, la raison pour laquelle on devrait adopter des élections à date fixe n'a pas reçu toute l'attention qu'elle mérite.
Je suis conscient qu'il y a un aspect constitutionnel en cause. Certains soutiennent que pour aller plus loin que ce que propose actuellement le projet de loi, il faudrait adopter un amendement constitutionnel. Moi je pense que ce n'est pas nécessaire. Des changements ont déjà été apportés aux systèmes semblables à celui de Westminster — dans des provinces canadiennes, dans quatre États de l'Australie, et dans les assemblées de l'Écosse et du pays de Galles.
Bien honnêtement, je ne vois pas la nécessité d'inclure la clause échappatoire qui a été placée au début du projet de loi, indiquant que rien n'a pour effet de porter atteinte aux pouvoirs du gouverneur général, disposition qui a été interprétée comme permettant au premier ministre, même en situation majoritaire, de déclencher une élection s'il le décide. Les seules contraintes ne sont donc pas des contraintes écrites. Mais le fait est que, puisque la loi prévoirait une date officielle pour la tenue d'une élection normale, cela empêcherait encore davantage le premier ministre dirigeant un gouvernement majoritaire d'intervenir.
À mon avis, la loi devrait être très explicite au sujet de ces contraintes de sorte que le premier ministre s'y sentira lié et aussi parce que cela enverrait un message très important à la population. Bien sûr, un gouvernement minoritaire présente normalement des circonstances inhabituelles. Dans un gouvernement majoritaire, normalement, l'élection aurait lieu à la date établie par la loi, et il pourrait en être autrement seulement dans des circonstances inhabituelles ou exceptionnelles. La loi doit être extrêmement claire à ce sujet.
Ce que je veux dire — et ma précision est très générale — c'est que la discussion, au Parlement, a trop été centrée sur les préoccupations des parlementaires. Les élections ne devraient pas être centrées sur de telles préoccupations. Elles devraient être centrées sur les préoccupations des électeurs.
L'idée première dans la tenue d'élections à date fixe — et c'est pourquoi elles existent dans la plupart des pays comme le Canada — c'est que l'électeur normal ou quiconque s'intéresse à l'élection — journalistes, candidats éventuels, professeurs d'éducation civique, quiconque veut que les gens s'intéressent aux élections et participent au processus électoral — puisse le faire dans des conditions très simples et très claires que ne peuvent manipuler les politiques. Voilà tout le principe. L'élection appartient au peuple. Premièrement, les choses doivent être claires et deuxièmement, les gens ne devraient pas penser le contraire. Nous savons à quel point le cynisme est féroce en politique, nous savons à quel point la partisanerie vient fausser la politique, et nous ne devrions pas faire inutilement place à de telles choses.
À mon avis, le gouvernement est en train de franchir un pas dans la bonne direction. Et il le fait en annonçant qu'il y aura des élections à date fixe. Mais la loi devrait être beaucoup plus explicite, elle devrait envoyer un message aux Canadiens, à savoir que c'est la façon normale de procéder: dans des circonstances normales, on sait que les élections auront lieu à telle date et que personne ne changera quoi que ce soit à cette réalité.
Merci, monsieur le président.
Je vais lire mes observations initiales pour en faciliter l'interprétation. Je vais essayer de m'en tenir à des commentaires brefs et précis et d'aborder les trois questions dont le comité, m'a-t-on dit, veut notamment entendre parler. J'ai bien hâte d'entreprendre des discussions plus détaillées à la suite de vos questions.
À mon avis, le projet de loi maintient en grande partie le statu quo, la seule exception majeure étant qu'il raccourcit la durée maximale d'une législature pour la ramener à quatre ans. Comme c'est le cas pour les trois mesures provinciales portant sur la même question, le projet de loi fixe la durée maximale d'une législature à quatre ans, tout en préservant de façon explicite le pouvoir de dissolution conféré au gouverneur général.
Légalement parlant, le pouvoir de dissolution du gouverneur général doit être exercé en collaboration avec le premier ministre. Tant la proclamation publiée en vertu de la prérogative royale de dissoudre le Parlement que l'émission du bref électoral en vertu de la Loi électorale du Canada doivent être se faire par le premier ministre et avec l'avis du premier ministre. Comme je l'expliquerai en détail tout à l'heure, la loi donne pleins pouvoirs au gouverneur général dans ce processus, alors que la convention permet de s'assurer que le premier ministre, habituellement, mais pas toujours, est celui qui prend la décision en réalité.
La décision de dissoudre le Parlement est normalement prise par le premier ministre, et le gouverneur général doit agir sur son conseil pour signer les proclamations et le bref électoral. Cependant, les conventions constitutionnelles accordent également au gouverneur général le pouvoir, dans certains cas, de refuser l'avis de dissolution du premier ministre. Ce refus est surtout signifié dans le cas d'un gouvernement minoritaire où un autre gouvernement pourrait être formé par un autre premier ministre.
En théorie également, le gouverneur général peut personnellement décider que le Parlement doit être dissous et exiger que le premier ministre se conforme à sa décision. Cependant, il s'agirait là effectivement d'une mesure très controversée, qui ne pourrait être envisagée que dans les circonstances les plus draconiennes comme lorsque le Parlement est paralysé et apparemment contrôlé par un cabinet déterminé à s'accrocher au pouvoir.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi ne modifie ni ne touche directement la convention relative à la confiance. Je peux vous résumer brièvement une question difficile et préciser que les autorités constitutionnelles modernes acceptent en général trois types de vote impliquant un critère de confiance. Ces divers votes de confiance peuvent être groupés en trois grandes catégories. Les deux premières sont relativement claires.
La première concerne toute motion ordinaire que le gouvernement a désignée à l'avance comme faisant l'objet d'un vote de confiance.
Le deuxième groupe de votes de confiance concerne les motions portant approbation de la politique globale du gouvernement, et si ces motions sont rejetées, cela indique clairement une perte de confiance. Ces votes incluent l'adresse en réponse au discours du Trône et des motions concernant le Budget principal des dépenses. La plupart des commentateurs incluent également dans cette catégorie qui implique la confiance la mise en oeuvre du Budget principal et les projets de loi de subsides, mais il faut préciser que d'autres projets de loi de subsides n'entrent pas dans cette catégorie.
La troisième série de votes de confiance constitue le groupe problématique, et ces votes sont tenus pour examiner des motions dont le libellé vise à conférer un manque de confiance ou encore une censure à l'égard du gouvernement ou de membres du Cabinet. La clé visant à préciser les motions autonomes ou les amendements faisant l'objet d'un vote de confiance, c'est son libellé. Le problème est de savoir quel libellé laisse entendre au juste que la motion fera l'objet d'un vote de confiance.
Certains exemples sont on ne peut plus clairs, comme la motion qui a précipité la dernière élection: « Que la Chambre n'a plus confiance dans le gouvernement ». Cependant, un examen des motions présentées au cours du siècle dernier révèle que les motions comprenant une formulation beaucoup plus variée et compliquée ont été considérées comme faisant l'objet de votes de confiance. Ainsi, les motions deviennent des votes de confiance parce que leur libellé véhicule l'idée d'une perte de confiance, d'une condamnation du gouvernement, d'une demande de démission ou d'une déclaration que le gouvernement n'est pas apte à diriger le pays ni qu'il n'en a le droit.
Les conventions constitutionnelles ont un statut juridique limité, mais les tribunaux les ont utilisées dans divers contextes. Il est possible dans certains cas qu'une convention puisse être prise en compte dans l'examen judiciaire des dispositions actuelles du projet de loi , mais je ne crois pas que de telles considérations vont les changer considérablement.
Cependant, les tribunaux seraient appelés à se prononcer sur la convention de confiance si le projet de loi était amendé ou si un amendement constitutionnel était proposé pour empêcher la dissolution prématurée du Parlement, sauf lorsque le gouvernement a perdu la confiance. À mon avis, cela est très peu souhaitable pour deux raisons: premièrement, la convention sur la confiance a présentement assez de souplesse et de place pour évoluer; deuxièmement, un vote de confiance est d'abord et avant tout un acte politique qui ne devrait faire l'objet ni d'une interprétation judiciaire ni d'une mesure d'exécution de la loi.
Actuellement, le gouverneur général est le dernier à décider de l'application de la convention de confiance. Même si la personne est nommée, la convention exige que soit le premier ministre actuel accepte la responsabilité politique de ses actions, soit qu'un nouveau premier ministre soit nommé pour ce faire.
En ce qui concerne l'aspect constitutionnel, la question n'est pas de savoir si cela est possible dans notre système parlementaire, mais de savoir quel processus devrait être utilisé. Et à mon avis, les dispositions actuelles du projet de loi peuvent être appliquées dans le cadre d'une loi ordinaire, mais un amendement constitutionnel pourrait être nécessaire pour atteindre l'objectif visé, qui est d'empêcher le déclenchement précipité d'une élection qui ne se ferait pas à la suite d'un vote de confiance. Un amendement pourrait très bien être requis dans le dernier cas, parce que les changements qui touchent les fonctions du gouverneur général exigent une formule d'amendement unanime.
Sur une note plus optimiste, la prolifération de mesures législatives semblables au niveau provincial peut faire en sorte que les citoyens s'attendent à ce que les gouvernements majoritaires réalisent leur mandat jusqu'au bout. En Colombie-Britannique, par exemple, les discussions au sujet des élections partent du principe que le gouvernement doit exécuter son mandat de quatre ans. Ironiquement, ce projet de loi est peut-être le meilleur moyen pour le gouvernement d'atteindre son objectif en produisant une nouvelle convention constitutionnelle qui viendrait limiter les choix du premier ministre en ce qui concerne les élections.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de m'avoir invité.
J'ai pris connaissance du projet de loi ainsi que des débats qui ont eu lieu à la Chambre à l'étape de la deuxième lecture les 18 et 19 septembre derniers.
Je ferai ma présentation en français.
[Traduction]
Je peux balbutier en anglais, suffisamment pour enseigner dans une université américaine; je suis donc disposé à répondre à vos questions dans l'une ou l'autre des deux langues officielles.
[Français]
Dans le débat dont j'ai pris connaissance, j'ai pu, il me semble, discerner parmi les intervenants un consensus raisonnable quant à la nature et la portée du projet de loi. On en parle populairement comme du projet de loi des élections à date fixe, mais chacun paraît bien comprendre qu'en réalité, le calendrier électoral ne deviendra pas aussi fixe qu'il l'est, par exemple, chez nos voisins du Sud.
Pour paraphraser M. Mackenzie King, ce que le projet de loi nous offre, ce sont plutôt des élections à date fixe autant que possible, mais probablement à des dates qui ne sont pas fixes. Il sera toujours possible au premier ministre de demander au Gouverneur général la tenue d'élections anticipées, et pas seulement si le gouvernement perd la confiance de la Chambre. Il s'agit d'un compromis intéressant.
Un calendrier électoral totalement rigide est rarissime dans les régimes parlementaires. En ce domaine, la Norvège, parmi les pays souverains, est l'exception qui confirme la règle. Cependant, il est courant de restreindre le droit de dissolution. En pratique, les échéances électorales sont plus prévisibles dans les autres régimes parlementaires que chez nous.
Dans ces conditions, la tentation est grande de prédire que le projet de loi ne changera rien, mais on ne devrait pas succomber à cette tentation. Avec de projet de loi, un premier ministre ne pourra pas demander et obtenir la dissolution du Parlement aussi facilement qu'auparavant. Dans le contexte actuel, il deviendra beaucoup plus difficile de déclencher des élections simplement pour faciliter la réélection du gouvernement. Il ne faut pas sous-estimer le contexte, la réaction négative potentielle du public face à de tels gestes. Ce serait un très mauvais départ pour un premier ministre que de passer la première semaine de la campagne électorale à répondre à des accusations d'opportunisme électoral, ou même d'avoir violé la loi.
J'approuve donc cette mesure. Disons que certains des arguments avancés en sa faveur me paraissent moins forts que d'autres, mais le plus solide à mes yeux est celui de l'équité. Donner au chef d'un parti le privilège de choisir la date du scrutin sans aucune balise confère à ce parti un avantage exclusif, qui est peut-être moins décisif qu'on le dit ou qu'on le pense. À mon avis, l'économie générale du droit électoral est clairement de mettre les différents acteurs sur le même pied. C'est un argument qui revient continuellement dans le débat et il y a une bonne raison: c'est un bon argument.
Là où il m'a semblé discerner une différence d'opinion parmi les députés, c'est que certains voudraient profiter de cette mesure pour formuler, de façon explicite dans un texte de loi voire dans la Constitution elle-même, les conventions qui régissent le gouvernement responsable. Concernant cette question, je vous dirais que c'est sympathique comme idée, mais cela ne me paraît pas particulièrement urgent.
On a eu tendance à faire cela en Europe continentale. En France, on appelait cela le « parlementarisme rationalisé ». C'est plus clair, plus pédagogique. Vous avez un petit texte qui vous dit exactement quand un gouvernement est défait et quand il ne l'est pas. Je vous dirais que notre pratique en ce domaine, qui consiste à nous en remettre depuis un siècle et demi à des conventions que je connais personnellement assez bien parce que j'ai beaucoup étudié la tradition parlementaire, nous a selon moi plutôt bien servis. Il y a eu des cas ambigus. On a mentionné le vote de mai 2005, mais, comme vous le savez, le débat n'a pas duré très longtemps. Ultimement, la Chambre a réaffirmé clairement ce qu'elle pensait. La leçon que je conserve de cet épisode de mai 2005 est que les technicalités ne permettent pas à un gouvernement de prolonger son existence indéfiniment.
L'autre idée qui est avancée est que certains voudraient modifier l'une des conventions existantes en abolissant le pouvoir du premier ministre de poser la question de confiance sur un enjeu quelconque. Nous allons nous entendre sur les termes. Poser la question de confiance, c'est lorsqu'un premier ministre dit aux députés, je cite: « Vous n'aimez pas la mesure que je mets de l'avant dans tous ses détails, mais à mes yeux, subjectivement, elle est fondamentale. Je vous mets le marché en main, je mets ma tête sur le billot. Si vous rejetez cette mesure, je considère que j'ai perdu votre confiance et j'aviserai en conséquence ». C'est ce qu'on appelle poser la question de confiance. Certains voudraient que ce soit aboli.
Je ne suis pas d'accord. C'est une pratique qui existe dans à peu près tous les régimes parlementaires et il y a une raison très importante à cela, c'est que cela tient à la nature même du régime parlementaire. Un régime parlementaire est autre chose qu'un régime d'assemblée où le gouvernement est strictement un exécutant des désirs de la Chambre des communes. Dans un régime parlementaire, ce qu'on appelle l'exécutif n'est pas un pur exécutant. Ce qui fait la force du régime parlementaire, c'est de permettre au gouvernement d'exercer un leadership sous réserve du pouvoir de la Chambre des communes de le renverser et du pouvoir ultime de l'électorat d'arbitrer un désaccord fondamental qui peut s'être élevé entre le gouvernement et le Parlement.
Bref, pour conclure, monsieur le président, j'approuve le projet de loi à la fois parce qu'il réduit la possibilité qu'un premier ministre abuse du pouvoir de dissolution, mais aussi parce qu'il maintient ce pouvoir en augmentant la possibilité qu'il soit utilisé à meilleur escient.
En terminant, je dirais qu'il est assez rare qu'un gouvernement propose une mesure institutionnelle qui ne lui profite pas d'une façon ou d'une autre. Pour une fois que la chose se produit, je crois que vous devriez sauter sur l'occasion.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue aux témoins. Merci beaucoup de vous être mis à notre disposition, un en personne, et deux dans des fuseaux horaires différents.
Monsieur Milner, au nom de tous, je tiens à vous remercier du document très informatif que vous avez publié pour l'Institut de recherche en politiques publiques. Cela nous a donné une bonne base et un cadre solide à partir desquels nous pouvons discuter de cet important projet. Je crois que vous avez bien saisi le sens du compte rendu de nos discussions au comité et à la Chambre, à savoir que tous sont d'accord pour dire qu'il serait bon d'adopter un système plus stable.
J'aimerais simplement soulever quelques questions à l'intention de chacun de vous, en me reportant aux points que vous avez vous-mêmes abordés.
J'espère ne pas vous avoir mal compris, monsieur Milner, mais vous avez dit qu'il nous faut être explicites quant aux contraintes qui restreignent le droit du premier ministre de demander la dissolution du Parlement, et seulement dans des circonstances exceptionnelles — je crois que vous avez utilisé le terme « exceptionnelles » — si cela devait être permis dans un gouvernement majoritaire. Permettez-moi de laisser de côté ces « circonstances exceptionnelles » pour l'instant, et j'aimerais aborder le commentaire de M. Heard, à savoir que le projet de loi dont nous sommes saisis, eu égard aux conventions, ne fait rien d'autre que de raccourcir la durée maximale d'une législature.
Je passe ensuite à la réflexion de M. Massicotte selon qui, pour des questions d'équité, c'est une bonne chose — c'est la raison principale du projet de loi — mais aussi, si le gouvernement est majoritaire, cela serait perçu comme un acte d'opportunisme électoral. Par conséquent, le premier ministre qui dirige un gouvernement majoritaire et qui voudrait demander la dissolution n'aurait pas les coudées franches.
Ma question générale est la suivante: si cela ne peut se faire que dans des « circonstances exceptionnelles », comment définit-on alors ces circonstances? Si nous les définissons ou si nous les définissons plus explicitement dans le projet de loi, est-ce que l'on doit tenir les tribunaux à l'écart dans la troisième situation qu'a décrite M. Heard? Et je suis d'accord avec lui qu'il est sage d'essayer de garder les tribunaux à l'écart de questions parlementaires de ce genre.
La dernière question porte sur l'aspect équité qui a été mentionné par M. Massicotte. Il y a l'équité entre les partis, oui, mais il y a aussi une question d'équité au sein même d'un parti, sur laquelle j'aimerais bien avoir votre opinion. Le premier ministre, en tant que chef d'un parti, peut en fait menacer de dissoudre le Parlement et de convoquer une élection, menacer son propre caucus d'une telle action, afin d'empêcher toute mesure visant à lui faire perdre la direction de son parti. J'aimerais connaître l'expérience de chacun de vous à cet égard.
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J'aimerais aborder deux points concernant les circonstances exceptionnelles.
Devrait-on tenter de préciser dans une disposition constitutionnelle ou dans une loi quand exactement et dans quelles circonstances des élections prématurées pourraient être déclenchées? M. Milner a fait état de l'expérience de l'Allemagne. Je suis content qu'il l'ait fait, parce que je sais très bien de quoi il en retourne.
En 1949, les Allemands avaient un préjugé défavorable à l'égard de la dissolution — c'est-à-dire les signataires de la Constitution. En 1949, les auteurs de la Constitution avaient une opinion négative de la dissolution à cause de la façon dont elle avait été utilisée durant la république précédente, et ainsi de suite. Ils ont établi, non seulement à l'échelle fédérale, mais dans les différents Länders, un régime prévoyant que les élections se tiendraient à des dates prévisibles à moins qu'il soit absolument nécessaire de déclencher des élections prématurées. Et ils ont imposé des conditions très strictes.
Trois élections hâtives ont eu lieu depuis 1949. Dans les trois cas, les circonstances étaient tout à fait différentes. En 1972, c'était parce que la majorité du chancelier Brandt s'étiolait et qu'il avait décidé d'éclaircir la situation et de déclencher les élections plus tôt en orchestrant sa propre défaite, ce qui n'était pas une façon très élégante d'obtenir ce qu'il voulait.
Le deuxième cas s'est produit 11 ans plus tard après qu'une motion eut renversé le chancelier Schmidt qui était remplacé par M. Kohl. M. Kohl, pour avoir accédé au pouvoir sans l'approbation de la population, avait jugé bon que celle-ci ait l'occasion de se prononcer sur la question, alors à nouveau, il a organisé sa propre défaite, ce qui, soit dit en passant, a provoqué une contestation constitutionnelle soumise à la Cour constitutionnelle de l'Allemagne.
Le troisième cas s'est produit très récemment. Je suis sûr que c'est frais à votre mémoire si vous vous intéressez aux nouvelles de l'Allemagne. À nouveau, le chancelier a orchestré sa propre défaite dans des circonstances très intéressantes. Il ne lui manquait qu'un an et trois mois avant de terminer son mandat, et pourtant, il en est venu à la conclusion, qui était justifiée, je crois, qu'il avait totalement perdu la confiance du pays. Les élections provinciales, qui, en Allemagne, sont un test pour les gouvernements fédéraux, avaient été extrêmement négatives, si bien qu'il a décidé à nouveau d'orchestrer sa propre défaite et de déclencher des élections hâtives. Ce qui m'a frappé, soit dit en passant, c'est que tout le monde était d'accord. Il existait un large consensus au sein de la Bundestag au sujet des élections.
Donc, je dis que dans des circonstances exceptionnelles, il faut essayer de les définir. Il faut essayer, si vous voulez, mais je ne crois pas qu'il serait très facile de le faire et je ne pense pas non plus qu'il serait sage de le faire.
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Eh bien, comme je l'ai dit, et je ne vais pas tenter de me répéter — j'ai supposé que cela serait dans le projet de loi, mais quand je me suis rendu compte que c'était le contraire, je me suis trouvé devant un dilemme, parce que ce n'est pas le genre de choses... Je n'ai pas d'expérience dans la rédaction de lois. Il faudrait une disposition quelconque indiquant que les élections au Canada auront lieu dans les conditions suivantes à moins que le gouvernement perde la confiance de la Chambre, et à ce moment-là, le gouverneur général, sur avis du premier ministre, déclenchera des élections à une autre date; cela m'a frappé comme étant le moyen naturel de rédiger la loi.
S'il y a des préoccupations constitutionnelles majeures, j'aimerais qu'on les aborde de façon différente de la façon dont elles ont été abordées ici. Je trouve que de la manière dont la loi est libellée, avec un premier article qui est négatif, quiconque lit cette loi dirait certainement qu'il n'y a rien de changé. Avant que ne soit effectivement annoncée la nouvelle donne concernant la date des élections, le premier article de la loi dit littéralement, textuellement, que rien ne modifie la capacité du gouverneur général, sur avis, de convoquer une élection à n'importe quel moment.
Alors d'un point de vue pédagogique, à tout le moins, s'il y a obstacle majeur — et bien honnêtement, je n'en suis pas convaincu, mais j'aimerais bien l'être — à faire ce que j'ai proposé, la loi pourrait certes être écrite d'une manière bien explicite à savoir que l'idée est que le pouvoir du gouverneur général de convoquer une élection soit utilisé aussi rarement que possible. Si l'on ne peut préciser les circonstances particulières, il faudrait au moins préciser l'intention.
Voilà, c'est là ma véritable déception.
Tout compte fait, s'il est vrai que l'on ne peut pas faire ceci selon notre interprétation de la Constitution — et à mon avis, ce n'est pas le cas — et s'il s'avère que les contraintes que nous pouvons imposer se révèlent inefficaces ou seraient inefficaces, à ce moment-là, on pourrait effectivement changer les mesures incitatives, comme je l'ai dit, en déplaçant la date, en ne permettant pas que les élections normales se tiennent à une date fixe. Cela serait tout à fait constitutionnel, et cela inciterait certainement moins les gens, même sous un gouvernement minoritaire, à déclencher des élections prématurées.
Je pense que c'est ce que voudraient les Canadiens, mais c'est là une mesure extrême, que je ne préconise pas nécessairement pour l'instant. Je pense qu'il appartient aux politiques, aux gens qui ont conçu ce projet de loi, de me persuader, si je représente les Canadiens ici, que ce projet de loi va changer la façon normale de déclencher et de tenir des élections. C'est ce dont je veux qu'on me persuade. Et d'après moi, c'est aussi le droit des Canadiens d'en être persuadés. La façon dont le projet de loi est rédigé, les discussions et les raisons que j'ai entendues, bien honnêtement, ne m'ont pas convaincu.
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Merci, madame Jennings.
Je suis politologue, mais je ne suis pas constitutionnaliste ou avocat. Cependant, j'ai quand même bien étudié la question. J'ai travaillé sur la Colline du Parlement pendant sept ans. J'y étais lorsque la Loi constitutionnelle de 1982 a été adoptée. Pour ce qui est du mécanisme de modification constitutionnelle, je l'ai pas mal bien étudié, et voici ce que j'en ai retenu.
Quand vous vous demandez qu'est-ce que le Parlement fédéral peut changer par simple loi dans la Constitution actuelle, vous vous référez, je crois, à l'article 44, qui stipule que le Parlement du Canada peut modifier toutes les dispositions de la Constitution du Canada qui ont trait à l'exécutif et au législatif. C'est un pouvoir très large.
L'article 42, qui stipule qu'il faut l'approbation de sept provinces pour faire telle et telle choses, est une disposition qui soustrait à un pouvoir général. Cette soustraction doit elle-même être interprétée en termes restrictifs.
Dans la liste spécifique des sujets énumérés à l'article 42 qui requièrent le consentement de sept provinces comptant pour 50 p. 100 de la population totale des provinces, je ne vois pas la durée du mandat du Parlement.
Je m'excuse, mais elle n'y est pas. Par conséquent, je pense que la durée du mandat de la Chambre relève très clairement du pouvoir législatif du Parlement fédéral.
Certains diront qu'on touche au pouvoir du Gouverneur général, mais attention: ce qui requiert le consentement unanime des provinces, ce n'est pas tout ce qui touche de près ou de loin à Son Excellence, car, comme vous le savez, tout le gouvernement du Canada est mené au nom de Son Excellence. Or, c'est de la fonction elle-même qu'il est question, et non pas de chacun des pouvoirs royaux. Effectivement, si vous touchiez à la fonction, vous auriez besoin de tout le monde, mais à mon humble avis, on aurait pu inclure cela dans la Loi constitutionnelle de 1867.
J'aimerais revenir à la question que nous avons examinée tout à l'heure, en commençant par un énoncé et ensuite, en posant une question.
Pour ce qui est du déficit démocratique, l'une des préoccupations qu'ont les gens depuis plusieurs années concerne la concentration des pouvoirs au sein de l'exécutif. Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas une panacée, mais j'espère, à tout le moins, qu'on pourra un peu mieux répartir les pouvoirs. Et l'une des façons d'y parvenir serait, si vous voulez, de ne pas remettre toutes les cartes entre les mains d'une personne, mais de les partager.
Et la question de la confiance fait partie de cela. Je ne veux pas m'acharner là-dessus, je vais le faire de façon subtile, mais lorsqu'on parle de questions de confiance — et je suis content d'avoir entendu les commentaires de tout à l'heure — on a l'impression que oui, il appartient au Parlement de décider. Mais j'ai fait référence à quelque chose au comité déjà, lorsque le premier ministre a dit que le vote sur l'Afghanistan allait être un vote au Parlement et que c'est devenu un vote de confiance. L'avis à cet égard était problématique et je dis simplement qu'en bout de ligne, cette question de confiance devrait être mieux délimitée, en sachant que nous sommes dans un système organique, si vous voulez, et si je peux utiliser ce terme, qui repose sur des conventions.
Je reconnais que c'est un système complexe, mais dans un système organique, on peut exercer des influences et avoir une certaine convergence. C'est tout simplement ce que je voulais dire. Ne pourrait-on pas établir certains critères, si ce n'est dans ce projet de loi, alors d'une autre façon, pour délimiter les questions de la confiance? Bien honnêtement, comme M. Milner l'a dit, il s'agit bien de la participation des citoyens, et non des jeux de coulisses du Parlement. Si l'on dit que l'exécutif a cette capacité, en soi, et que le Parlement n'a pas la même, alors les forces ne sont plus en équilibre.
J'étais simplement curieux. N'est-il pas important de reconnaître au moins la question de confiance lorsque l'on discute d'un projet de loi comme celui-ci, grâce auquel, espère-t-on, on établira les paramètres permettant de déterminer si le Parlement doit tomber ou non et s'il y a manque de confiance, et que l'on devrait avoir une très bonne raison pour le faire, et pas seulement pour essayer de fouetter nos propres députés d'arrière-ban? Bien honnêtement, c'est ce qui s'est produit avec d'autres premiers ministres, n'est-ce pas? C'était une menace pour garder les gens dans le rang. Manifestement, ce n'est pas au bénéfice des Canadiens, ni au bénéfice du parti au pouvoir.
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L'idée, c'est de savoir si nous pouvons établir une liste d'éléments qui seraient des questions de confiance. Nous avons actuellement une telle liste, mais informelle. Il est assez clair que nous ne sommes pas dans l'ambiguïté totale. Un gouvernement est défait si une motion de défiance est adoptée. La motion doit préciser que le gouvernement est blâmé ou que le gouvernement n'a plus la confiance. C'est clair. Si la Chambre veut se débarrasser du gouvernement, elle peut le faire.
Deuxièmement, elle peut le faire en rejetant une mesure de subsides — non pas en votant contre une mesure financière quelconque, comme certains le disent, parce que ce n'est pas exact. On peut rejeter tout le projet de loi sur la fiscalité et le pays peut bien fonctionner quand même, parce qu'il y a déjà une loi sur la fiscalité qui est en vigueur. L'État peut fonctionner. Si vous rejetez un projet de loi de crédits, c'est une autre question, parce que vous privez le gouvernement de l'argent dont il a besoin pour payer ses fonctionnaires.
Il y a aussi une troisième situation. Si un premier ministre dit d'une chose qu'elle constitue une question de confiance, qu'il partira s'il perd, alors s'il perd, il doit partir.
Donc, ces éléments sont clairs, mais si l'on essaie de préciser ceux qui sont des questions de confiance, il y a une chose qui me frappe. Est-ce la sagesse des nations? Je ne sais pas, mais je connais passablement bien la pratique dans d'autres systèmes parlementaires, et je n'ai encore vu aucun pays préciser expressément que telle ou telle chose fait l'objet d'un vote de confiance. Tous les pays précisent que si la Chambre adopte un motion de censure contre le gouvernement, il doit alors partir, mais ils ne vont pas plus loin.
Essayez d'imaginer toutes les circonstances que cela pourrait provoquer. Dans certains contextes, une question est absolument essentielle dans l'esprit de certains, dans d'autres cas, non. Pour certains députés ici, je suppose que la définition du mariage est quelque chose qui va absolument droit au coeur de la condition humaine. D'autres disent que c'est une question sur laquelle on peut être en désaccord, que ce n'est pas aussi fondamental qu'on le prétend.
J'aimerais revenir à ce thème. Bien des avocats constitutionnalistes ont déjà essayé de réglementer la dynamique politique en détail, le plus possible. Le résultat n'a jamais été très satisfaisant. Il est probablement préférable de rester souple.
Nous avons parlé d'une chose théorique que certains d'entre nous qui ont été élus à la 38e législature ont eu la chance de vivre, c'est-à-dire la question de savoir ce qui constitue un vote de confiance et ce qui se produit s'il y a différence d'opinions à ce sujet.
Je me souviens très bien qu'au printemps de 2005, le gouvernement a été défait sur ce que nous, de l'opposition, considérions comme une question de confiance. Le gouvernement a décidé que c'était le contraire et, en bout de ligne, après un long délai de la part du leader du gouvernement à la Chambre de l'époque, il y a eu vote de confiance sur une question très claire, vote que le gouvernement a remporté. Par la suite, il y a environ 11 mois, il y a eu un autre vote de confiance, et un vote très clair, que le gouvernement a perdu. Et ça s'est arrêté là.
Pour moi, ces choses ne sont pas nécessairement toutes difficiles à régler, compte tenu que nous avons tous éprouvé des choses au cours des 18 derniers mois — et que nous avons revécues, à maintes reprises, depuis quelque temps.
Je veux revenir à une question qui concerne l'exposé de M. Heard, au tout début de son témoignage.
J'ai été frappé de vous entendre dire, monsieur Heard — et corrigez-moi si j'ai mal compris — que, selon vous, même si ceci est une loi, en pratique, on se dirige vers l'établissement d'une nouvelle convention et que, comme c'est le cas dans toutes les conventions, celle-ci sera réglementée ultimement par l'opinion publique. Si le public est disposé à accepter que le gouvernement adopte une mesure qui fait en sorte que l'élection est déclenchée avant l'expiration de son mandat de quatre ans, et que l'opinion publique juge que c'est légitime, alors, effectivement, la convention est établie, à savoir qu'elle respecte les règles raisonnables d'une élection prématurée. Si essentiellement, le public la rejette, en punissant le gouvernement et en le remplaçant par un autre, effectivement, c'est la preuve que la convention est venue tracer une limite.
Je ne suis pas certain d'avoir saisi ce que vous avez dit exactement, mais j'aimerais savoir si vous êtes d'accord avec ce que je viens de décrire.
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Permettez-moi de tenter de répondre à la question en donnant un exemple concret que l'on connaît mieux maintenant. D'abord, l'essai a été tenté aux États-Unis, puis repris au Canada, et j'ai entendu dire qu'on faisait la même chose en Suède. On tient des élections factices dans les écoles au moment des élections régulières et on s'en sert pour informer les jeunes au sujet des élections. On publie le décompte des votes dans les médias et on les utilise comme forme d'éducation politique ou civique.
Nous possédons maintenant d'assez bonnes données sur les Américains, qui utilisent ce système depuis longtemps, et l'on sait que cela a effectivement un effet sur l'élargissement des connaissances politiques et offre une plus grande probabilité de participation au scrutin réel lorsque les jeunes ont le droit de vote.
Au Canada, nous avons fait la même chose — ce que l'on a appelé le vote des étudiants — lors des élections fédérales de 2004. Je crois qu'on l'a fait aussi en 2006, mais je n'ai pas eu la chance d'en examiner le résultat. Le système a été également repris lors de plusieurs élections provinciales.
Qu'est-il arrivé en 2004? Lors des élections de 2004, les choses se sont très mal passées. Le système a mal fonctionné contrairement à ce qui s'est produit en Colombie-Britannique lors des dernières élections provinciales. Pourquoi les choses ont-elles été de travers aux élections fédérales de 2004 et pourquoi ont-elles aussi bien fonctionné en Colombie-Britannique quand le système a été utilisé au cours de la dernière élection de cette province?
C'est très simple. Vous vous souviendrez — vous étiez tous là — que lors des élections de 2004 au Canada, le gouvernement a attendu jusqu'au 28 juin. On prévoyait avoir des élections et nous avons attendu et attendu. Finalement, elles ont eu lieu le 28 juin. Les responsables avaient préparé le vote des étudiants, mais le 28 juin, plusieurs écoles étaient déjà fermées ou encore les élèves étaient partis en vacances, etc. Donc, dans bien des écoles, il ne s'est rien passé. Et même dans les écoles où il y a eu quelque chose, les résultats n'ont pas été très utiles.
Cela veut dire que l'expérience d'apprentissage... et elle est importante, parce qu'il faut se préparer, on invite les politiques à participer à des cours d'éducation civile et les professeurs d'histoire s'impliquent également — c'est une grosse affaire. Et pourtant, le processus a été avorté parce que M. Martin avait décidé que ce serait une bonne idée que d'attendre au 28 juin pour tenir des élections.
En Colombie-Britannique, par contre, tout le monde savait que les élections auraient lieu le 17 mai. Tout le travail de planification s'est bien fait. Il n'y a pas eu de problèmes.
Si l'on sait que les prochaines élections au Canada — à tout le moins lorsqu'il y a un gouvernement majoritaire — auront lieu le troisième lundi d'octobre d'une année donnée, la prochaine fois qu'il y aura un vote d'étudiants, cela sera certainement plus efficace. Voilà un exemple très précis de ce que l'on peut faire pour mobiliser un groupe particulier. On possède beaucoup de données sur les jeunes qui ne votent pas et ainsi de suite, voilà donc ici un exemple très concret de la différence que feraient des élections à date fixe. Nous avons vécu l'expérience au Canada et à tout le moins, il me semble que si l'on doit ne pas faire quelque chose du genre ou ne pas le faire de façon très claire, il faut expliquer aux gens qui ont travaillé fort pour organiser ces votes étudiants pourquoi cela n'a pas fonctionné.
Je dois dire que dans tout ce que j'ai entendu et dans tout ce que j'ai lu concernant les personnes qui sont sceptiques et qui hésitent à aller dans cette direction, je n'ai jamais vu de bons arguments.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vis aujourd'hui l'un des moments de ma carrière parlementaire que je trouve les plus gênants. Pour quiconque écoute les délibérations de notre comité et pour le bénéfice de tous mes collègues, je vais expliquer la situation en détail, monsieur le président.
J'ai eu le distinct honneur et le plaisir de jouer divers rôles, comme la plupart de mes collègues, au cours de ces 13 ans passés comme député. Bien des rôles se limitaient à des postes d'agent au caucus. Je pense avoir une certaine connaissance de la façon dont cet endroit, le Parlement du Canada, la Chambre du peuple, fonctionne.
Je crois comprendre, que nous devions traiter avec un gouvernement majoritaire ou minoritaire, que les Canadiens ont élu des gens pour les représenter à la Chambre, que cet endroit ne peut fonctionner que dans le respect mutuel, la confiance et l'honneur. Même si seuls les députés qui ont été admis au Conseil privé portent le titre d'« honorables » — et je suis très privilégié qu'on m'ait confié ce titre en février — j'ai toujours cru que chaque député de chaque parti, même les indépendants, joue son rôle dans l'honneur.
Je crois que même si cette motion, en soi, pourrait être perçue par le grand public et probablement par les membres de tous les partis politiques comme un peu inoffensive, en ce qui concerne les changements apportés au Règlement qui ont été négociés durant la dernière législature, les quatre partis ont participé aux négociations et aux discussions. Le Règlement est entré en vigueur le 18 février 2005, lors du dernier gouvernement minoritaire. Au moment où ces dispositions ont été mises en place, on avait déjà prévu une date à laquelle elles ne seraient plus valides.
Je vais lire la disposition: « Que les présents articles du Règlement prennent effet à 11 heures le lundi 7 mars 2005 et restent en vigueur pour la durée de la présente législature et pendant les 60 premiers jours de séance de la législature suivante. » Il s'agissait de la 38e législature, c'est-à-dire la législature d'alors.
Comme je l'ai dit, depuis que je suis député, j'ai eu le plaisir, et certains diront l'avantage, d'occuper divers postes au caucus. J'étais leader de l'opposition à la Chambre au moment où ces dispositions sont entrées en vigueur. Je suis très au courant des discussions qui ont eu lieu à ce moment-là. Il doit bien y avoir six personnes de notre comité qui étaient dans le secret des discussions et des conversations qui ont eu lieu à la réunion des whips et des leaders de la Chambre, c'est-à-dire la réunion hebdomadaire des whips et des leaders de la Chambre qui a eu lieu le mardi 19 septembre, lorsque cette question a été discutée.
Monsieur le président, comme j'avance en âge, ma mémoire n'est pas toujours parfaite, mais je pense avoir bien compris ce sur quoi on s'était entendu à la réunion des leaders de la Chambre.
Comme je l'ai dit, et je vais revenir à mes premiers commentaires au cours de mon intervention, je crois fermement que la Chambre doit fonctionner dans l'honneur, la confiance et le respect.
D'après mon souvenir, la conversation entourant la prolongation de ces dispositions du Règlement s'est ainsi passée. Le leader du gouvernement à la Chambre, M. Nicholson, a soulevé la question. Elle l'avait déjà été, je pense, par le Bloc québécois, si je ne m'abuse, lors d'une réunion antérieure. Les représentants du Bloc disaient être préoccupés, comme c'était le cas de tous les partis je crois, que, compte tenu de ce que j'ai lu tout à l'heure, il y ait une date d'expiration de validité d'une ordonnance de la Chambre ou de la motion au moment où les dispositions du Règlement prendraient effet. Il y avait toujours cette date d'expiration qui pesait sur nous, et nous en avons discuté à quelques-unes des réunions.
Le mardi 19 septembre, le leader à la Chambre a soulevé la question, et nous avons eu une assez bonne discussion, après quoi nous en sommes venus à une entente. L'entente stipulait que nous prolongerions temporairement la validité du Règlement de sorte que l'on ne se heurte pas à la date butoir des 60 jours et que cela tombe un peu dans l'oubli par inadvertance, pourrait-on dire. Donc nous avons accepté de prolonger l'application des articles du Règlement.
En outre, certaines dispositions du Règlement nous préoccupaient. À notre avis, la plupart d'entre elles pouvaient être acceptées, probablement à l'unanimité. Mais ce qui a été par la suite adopté par tous les partis à cette réunion est que nous devions demander à nos adjoints parlementaires principaux de se réunir, le plus tôt serait le mieux, pour voir s'il y avait entente sur ces dispositions du Règlement et sur lesquelles, pensait-on, nous pourrions obtenir l'unanimité assez rapidement.
Le leader à la Chambre, était disposé, par la suite, à déposer la motion nécessaire à la Chambre et à la faire adopter rapidement. Il avait été décidé après réunion du personnel, que si quelqu'un estimait qu'une question nécessitait une discussion plus poussée, chacun des partis pourrait donner son opinion et faire certaines recherches sur la motion et sur des ramifications possibles, soit intentionnelles soit involontaires, qui se présenteraient à cause de l'adoption permanente de ces changements au Règlement. Et nous devions ensuite en discuter.
Je me souviens très bien que certaines de mes premières discussions, monsieur le président, au niveau du leader à la Chambre et du whip, ont été tenues sous la présidence de Don Boudria, qui n'est plus député mais qui a servi le gouvernement libéral — en fait, je pense plusieurs gouvernements libéraux successifs — à titre de leader du gouvernement à la Chambre. Je ne me souviens d'aucune fois, durant toutes ces années, même si le gouvernement était majoritaire, que M. Boudria ait rompu une entente qui avait été conclue à la réunion des leaders à la Chambre. Il croyait si fermement au fait que la gestion de la Chambre, et que les discussions et les négociations qui se tiennent tous les jours à cet endroit dans le but de protéger les intérêts des Canadiens dans leur ensemble sont tellement tributaires de la confiance et du respect et de l'honneur des députés, qu'il n'a jamais manqué à sa parole. Et je ne l'ai jamais vu renier sa parole.
J'ai essayé de me comporter, dans les divers rôles que j'ai joués au cours des dernières années, de la même façon, malgré le fait que M. Boudria était un libéral et que je sois un conservateur, monsieur le président. Cela n'a pas d'importance. La Chambre des communes ne peut fonctionner que si nous nous faisons confiance et nous nous respectons mutuellement et que si nous sommes liés par notre parole. On ne peut pas tout mettre par écrit. Lorsque nous nous entendons sur quelque chose, il doit y avoir une entente, sinon la Chambre des communes va cesser de fonctionner et devenir complètement dysfonctionnelle.
De nombreux Canadiens, j'en suis sûr, en regardant nos délibérations quelquefois — peut-être souvent, malheureusement — allégueraient probablement que le Parlement est dysfonctionnel. Mais il serait beaucoup plus dysfonctionnel s'il n'y avait pas cette confiance et ce respect entre les députés. Malgré nos différences politiques partisanes et nos différents points de vue, lorsque nous en venons à une entente, particulièrement au niveau des leaders parlementaires et des whips ou des leaders parlementaires adjoints ou des whips adjoints... Tous ces postes sont essentiels à la gestion permanente de la Chambre et de ses comités et de l'enceinte parlementaire que nous occupons lorsque nous travaillons ici.
Je dois dire, monsieur le président, que je vis aujourd'hui une journée sombre. Comme je l'ai dit, les gens peuvent examiner la situation et se dire, quelle importance cela peut-il avoir? Il y aura probablement entente générale sur les changements au Règlement. Donc, si la motion de Mme Redman devait être mise aux voix au sein de notre comité, et adoptée par la Chambre « immédiatement », telle qu'elle se lit, qu'est-ce que ça fait?
Le problème, ce n'est pas la motion, monsieur le président. En fait, nous ne savons pas actuellement si tous les partis, y compris le nôtre, adopteront tous les changements. Nous ne le savons pas parce que les adjoints ne se sont pas encore réunis. Nos adjoints parlementaires principaux avaient pleinement l'intention d'honorer l'esprit de notre entente lors de la réunion des leaders à la Chambre.
Je mets quiconque au défi de penser que le moment logique, le meilleur moment, pour permettre au personnel de se rencontrer afin de discuter quelque chose comme cela — qui n'est pas une question urgente parce que le délai a été reporté au 21 novembre — ne serait pas la semaine prochaine parce que la Chambre suspendra ses travaux pour une semaine, lorsqu'ils auront du temps supplémentaire pour se rencontrer et discuter de la question, comme leur ont demandé unanimement les leaders à la Chambre et les whips à la réunion hebdomadaire des leaders à la Chambre.
La motion remet véritablement en question le fait de savoir si nous devrions continuer d'avoir des réunions de leaders de la Chambre si les ententes que nous y prenons ne veulent rien dire, et si n'importe qui d'entre nous ou n'importe quel parti peut déposer une motion indiquant que ce sur quoi on s'est entendu n'est pas satisfaisant ou que la question est un peu plus urgente. Je demande pourquoi, tout à coup, cette question est urgente — pourquoi devons-nous faire adopter rapidement ces changements au Règlement, ce qui est contraire à la discussion que nous avons eue et à l'entente que nous avons conclue entre les quatre partis.
Voilà pourquoi je dis que c'est honteux, et depuis 13 ans que je suis ici, et je le dis en toute sincérité, ce n'est pas une déclaration politique, madame Redman, par votre entremise, monsieur le président, parce que je tiens à ce que tout cela demeure respectueux — c'est véritablement une honte.
Et je demande, par votre entremise, monsieur le président, si le leader de l'opposition officielle à la Chambre, M. Goodale, est au courant de cette motion. Approuve-t-il un tel comportement? C'est la parole du leader de l'opposition officielle à la Chambre et celle du leader du gouvernement à la Chambre qui sont en cause ici. Si ces deux messieurs doivent assurer le fonctionnement et gérer les affaires de la Chambre de concert avec les 308 députés du Parlement, ils devront se baser sur la confiance et le respect mutuels. Donc, cela m'amène à croire que non seulement M. Goodale, à titre de leader de l'opposition officielle à la Chambre, approuve cette situation, mais qu'il appuie la motion, puisque ce sont son nom et sa réputation qui sont en jeu.
Maintenant, si je voulais tenter d'étirer le temps, je pourrais faire de l'obstruction systématique à cette motion, parce que je suis tellement révolté. Je pourrais faire cette obstruction jusqu'à ce que mort s'ensuive, comme nous aimons le dire dans l'Ouest. Mais il y a d'autres députés, comme vous l'avez fait remarquer au début de cette discussion. Tout le monde a la chance de discuter ce genre de choses selon les règles de notre comité, et j'aimerais bien entendre ce que les autres ont à dire à ce sujet.
Comme je l'ai précisé, ce n'est pas le fond qui m'inquiète. Nous avons conclu une entente claire, et qu'on me corrige si ce n'est pas le cas. Si ce n'est pas le cas, en fait, je demanderais, monsieur le président, que nous ayons un meilleur système de consignation de tout ce qui se dit et de mettre par écrit tout ce qui s'est dit aux réunions des leaders à la Chambre.
C'est tout ce que j'ai à dire.
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Merci à nouveau, monsieur le président.
Là encore, si on se retrouve dans un milieu où l'on ne peut faire confiance à quelqu'un ou croire ce qu'il dit... La plupart de ces ententes ne sont pas des ententes écrites. Nous savons tous ce dont nous parlons ici; nous parlons d'aborder un autre député, en lui disant que vous cherchez à avoir un appui pour une question particulière au sein d'un comité, et vous vous demandez s'il vous appuiera ou non. Si le parlementaire ou l'un de mes collègues dit non, je ne peux pas pour telle et telle raison, c'est correct. Je ne le prends pas comme une insulte personnelle, mais je prends la parole de cette personne. Par contre, si quelqu'un dit oui, je vais vous appuyer, ou je vais appuyer telle initiative lorsqu'elle sera mise aux voix, pour moi c'est suffisant; je n'ai pas besoin d'une entente écrite. Pour moi, c'est l'hypothèse fondamentale qui sous-tend la façon dont nous fonctionnons ici.
Madame Jennings, avec tout le respect que je vous dois, j'étais à cette réunion et je me souviens absolument qu'il y a eu entente. Il y a eu entente. Je ne crois pas que les propos de M. Hill soient fâcheux ou déplacés. Je crois simplement que si cette motion est adoptée, nous nous engageons alors sur une pente dangereuse en ce qui concerne les relations entre les parlementaires et les partis politiques. Je sais que ce sera certainement le cas entre moi et M. Hill ainsi que d'autres députés de notre parti au niveau des leaders à la Chambre et au caucus.
Je suis disposé à entendre ce que Mme Redmond a à dire à ce sujet. Je ne vois pas pourquoi la question devrait être réglée aujourd'hui. Si, en fait, vous souhaitez rendre ces articles permanents, quelle importance si nous attendons au moins encore deux semaines jusqu'à ce que notre personnel supérieur puisse se réunir et discuter de ces questions en détail? Ensuite, nous pourrions revenir et déclarer qu'il y a mésentente quant à savoir s'il y a eu entente pour reporter la question jusqu'au mois de novembre, mais au moins notre personnel aura eu la chance de se réunir et de se consulter, et de nous dire voici notre rapport — voici les éléments sur lesquels tout le monde s'entend et ceux sur lesquels les gens ne s'entendent pas. Cela nous permettra d'en discuter point par point.
Mais pour revenir à ceci, honnêtement... je m'en souviens clairement parce que nous avons eu une séance de compte rendu. La raison pour laquelle je vais mettre ma mémoire à l'épreuve ici, madame Jennings, c'est que nous avons toujours un compte rendu après chaque réunion des leaders à la Chambre. Peut-être faites-vous de même. Cette question a été discutée.
Encore une fois, pour moi, comme M. Hill l'a dit, la question n'est pas de savoir si la motion devrait être adoptée, la question est de ne pas respecter sa parole, bien honnêtement, et c'est avec ça que j'ai un gros problème.
Merci, monsieur le président.
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Très bien. Je vais peut-être prendre quelques minutes.
Permettez-moi de commencer comme, à mon avis, il est approprié de le faire lorsqu'on traite de circonstances acrimonieuses, en disant que lorsque je regarde mes collègues libéraux de l'autre côté, en fait, je respecte tous les collègues que je vois là, mais je tiens à préciser le respect que j'ai pour chacun des membres de l'opposition libérale qui sont de l'autre côté.
J'apprécie toujours l'intervention de M. Owen et particulièrement sa grande modération, dont il a fait preuve à nouveau aujourd'hui. Je sais, bien sûr, que M. Owen n'était pas dans la salle à ce moment-là et par conséquent, je crois, qu'il nous fait une observation générale très sage.
Karen, j'ai déjà traité avec vous dans le passé et j'ai toujours eu une très haute estime pour vous. Je me souviens, de façon bien précise, d'une occasion où vous êtes venue m'aider à régler une chose qui n'était pas à l'ordre du jour — la présentation d'une pétition. Je suis certain que vous ne vous en souvenez pas, mais moi oui, il s'agissait d'une pétition qui n'avait pas été rédigée dans les règles mais par des gens qui étaient très bien intentionnés.
Ces gens avaient présenté un ruban blanc, rempli de signatures, sur la question de la pornographie infantile. Le fait qu'ils ne connaissaient pas les règles formelles ne changeait rien au fait qu'ils avaient une opinion bien précise au sujet de la pornographie infantile. Reconnaissant que cette pétition ne pouvait pas être acceptée, vous avez très bien su dire que vous étiez disposée à obtenir un consentement unanime pour permettre que quelque chose qui n'est pas normalement autorisé à être déposé puisse l'être. Je l'apprécie. Je crois que c'était très chic de votre part.
Je serais passé à vous, Marlene, mais puisque Marcel est assis, et qu'il parle à Karen — j'y vais selon le plan de la salle — je veux simplement dire que j'ai toujours eu une très haute opinion de Marcel également. Je crois que c'est un homme très intelligent, réfléchi, et très poli, envers moi en tout cas, comme j'ai pu le constater.
Alors, pour revenir au tout début de ma carrière parlementaire au début de 2001, je ne suis pas certain si Marlene s'en souvient, mais moi je me souviens qu'elle m'avait pressenti pour me demander si je serais disposé à appuyer un projet de loi qui allait être déposé sur une question environnementale non partisane — d'accord, Marlene, vous vous en souvenez effectivement — sur des mesures non économiques concernant le bien-être, et particulièrement le bien-être environnemental, des mesures de rechange concernant le bien-être. C'est donc dire que dans la toute première mesure législative à laquelle je me suis intéressé, à la Chambre des communes, j'ai en fait travaillé en collaboration avec Marlene. J'en ai de très bons souvenirs, et par conséquent de Marlene elle-même.
Je dis tout cela parce que j'essaie de trouver une façon de faire baisser le niveau de tension au sujet de cette question.
Oui, je m'oppose à ce que la question soit présentée de cette façon — en fait, j'ai deux objections. J'ai la même objection que mon collègue, le whip du gouvernement, au sujet du fait que la motion a été présentée de façon contraire, d'après mon souvenir, à une entente — et je veux revenir à cela dans une seconde. Au départ, je n'ai pas d'autres préoccupations, et je vais revenir à ceci plus en détail tout à l'heure.
Ma préoccupation est simplement la suivante: c'est la façon dont la motion est présentée. Bien sûr, elle a été présentée sans préavis. Notre Règlement le permet. Mais on aurait quand même pu donner un préavis, et le fait de ne pas l'avoir fait indique — et corrigez-moi si j'ai tort — que l'intention est de faire adopter la motion, non pas sans débat, de toute évidence, mais sans amendement. Il est difficile de voir comment on pourrait modifier cette motion et, par conséquent, comment on pourrait modifier l'une ou l'autre des dispositions du Règlement si cet amendement était approprié.
La façon dont la motion est libellée maintenant est la suivante:
Que le Comité recommande que le Règlement en vigueur le 5 octobre 2006, ainsi que les articles provisoires, soient permanents, et
que l'adoption de cette motion soit immédiatement rapportée à la Chambre.
Donc, il est un peu difficile de voir comment vous pourriez dire, eh bien, que la motion sera adoptée avec les amendements suivants au Règlement tel ou tel, surtout lorsque cela impliquerait probablement une certaine discussion et probablement la convocation de témoins devant le comité, ce genre de choses. Je ne vois tout simplement pas comment on pourrait faire cela. C'est véritablement une motion conçue de façon à faire en sorte qu'il soit pratiquement impossible d'y apporter quelque amendement que ce soit.
Je vois qu'il est possible de rejeter la motion, mais il n'est pas possible de l'amender. Par conséquent, nous nous retrouvons, effectivement, avec le choix suivant: ou bien rejeter la motion et dire que ce que nous voulons, c'est que le Règlement revienne à ce qu'il était à sa version antérieure au 18 février 2005 lorsque les articles provisoires sont entrés en vigueur, ou encore les adopter comme tels alors qu'ils mériteraient peut-être d'être modifiés.
Bien honnêtement, je ne sais pas où l'on devrait apporter des changements. C'était là une question, m'étais-je dit, que je voulais examiner comme on le fait avec n'importe quelle question technique de ce genre, ultérieurement — durant la pause, essentiellement — mais certainement selon les modalités établies à la réunion des leaders à la Chambre.
Maintenant en ce qui concerne la réunion des leaders à la Chambre, et ce faisant, je...
Pour l'information du comité, parce que tous les membres du comité n'étaient pas à cette réunion des leaders à la Chambre — et je pose cette question à Mme Redman, une personne pour qui, en tant qu'homologue à la fois lorsqu'elle était au gouvernement et que j'étais dans l'opposition et maintenant que je suis au gouvernement et qu'elle est dans l'opposition, pour qui j'ai beaucoup de respect — d'après ce dont je me souviens, il y a eu discussion, comme je l'ai dit tout à l'heure, à la réunion des whips et des leaders à la Chambre au cours de laquelle nous avons discuté de la possibilité de renvoyer cette question au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre ou à un de ses sous-comités, pour qu'il l'étudie davantage, et pour voir s'il y a unanimité à l'égard de certains des changements à apporter au Règlement, à tous ou à certains d'entre eux.
Si ma mémoire est bonne — et c'est pourquoi je demande par votre entremise, monsieur le président, à Mme Redman, de sorte qu'elle puisse y penser et y réfléchir — je me rappelle qu'elle a elle-même dit que, parce que parfois aux comités... comment dire? Je ne me souviens pas de ses mots exacts, mais elle faisait allusion au fait que parfois, lors des réunions des comités, certaines choses peuvent devenir litigieuses et partisanes, alors que de façon générale, à une réunion des leaders à la Chambre et des whips, lorsque nous discutons de choses entre nous à ce niveau, il est habituellement plus facile d'en arriver à un consensus et à une entente.
Par votre entremise, monsieur le président, à elle et à d'autres personnes présentes ici, des gens comme moi, et comme Tom l'a dit, des gens qui ont été élevés avec la conviction que l'on a qu'une parole, il est très difficile pour nous de ne pas en faire une affaire personnelle.