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Monsieur le président, merci infiniment.
Lors de notre précédente discussion, il y a quelques semaines, vous m'aviez invité à comparaître devant votre comité. Fidèle à mon habitude, j'ai accepté d'emblée votre invitation. Vous êtes le principal comité devant lequel je comparais et auquel je livre toutes les réponses. Je suis impatient de vous faire part de toutes les réponses que je suis en mesure de vous donner.
Soit dit en passant, nous avons abordé ce matin les questions que, d'après vous, les députés pourraient souhaiter me poser. Ceux-ci devront cependant faire preuve de patience si je leur donne des réponses incomplètes, car je ferai davantage appel à ma mémoire qu'à une documentation exhaustive.
J'occupe le poste de directeur général des élections depuis 16 ans. J'estime que c'est un très long mandat. Je suis administrateur d'hôpital de profession. J'ai passé la presque totalité de ma carrière dans un secteur ou l'autre de la fonction publique. Je considère que le travail dans un hôpital équivaut à un emploi dans la fonction publique. Selon moi, il n'y a aucune différence.
Je suis accompagné aujourd'hui de Diane Davidson, sous-directrice générale des élections et première conseillère juridique. Les habitués de la Colline du Parlement la connaissent puisque c'est là qu'elle a entamé sa carrière. Elle y a consacré 20 ans, travaillant de concert avec des collègues qui se trouvent derrière vous et à vos côtés. Je crois qu'elle est arrivée à Élections Canada en octobre 2000, à la veille des élections qui ont eu lieu ce mois-là.
Je n'ai pas l'intention de prendre beaucoup de temps, mais je veux formuler quelques observations. Je vous signalerai d'abord que j'ai apporté un exemplaire du rapport de la vérificatrice générale portant sur mon bureau. Naturellement, il doit y avoir une raison pour laquelle je suis en poste depuis 16 ans. La raison est en fait fort simple: le vérificateur responsable du dossier m'a révélé que c'était le meilleur rapport depuis qu'il travaille pour le compte du Bureau du vérificateur général, c'est-à-dire depuis 18 ans.
C'est une indication du dévouement dont je pense avoir fait preuve dans tous mes emplois dans la fonction publique et de l'attention que je porte aux moyens que j'utilise pour atteindre les objectifs fixés et à l'argent que nous dépensons. Cet argent ne nous appartient pas, et nous en sommes très conscients. J'ai pensé à apporter le rapport parce qu'il témoigne de ce que je viens de dire. Franchement, je m'estime honoré, compte tenu particulièrement que certains rapports ont été moins flatteurs pour d'autres.
Je serais très ravi d'aborder tous les points que les membres du comité souhaitent examiner à propos des responsabilités de mon bureau. Il y a parmi vous certains nouveaux. Ce sera pour eux la première occasion de le faire. J'ai déjà rencontré bon nombre d'entre vous, et nous avons eu des discussions franches et honnêtes au cours des séances du comité, n'est-ce pas?
Nous n'avons pas encore terminé le rapport sur la 39e élection générale. Cela demande du temps. Je profite de l'occasion pour souligner un point qui suscite toujours l'intérêt des députés. Nous escomptons avoir remboursé les députés et les autres candidats d'ici la mi-novembre, s'ils ont fait leurs déclarations correctement et dans le délai imparti. Naturellement, plus le tout est conforme à la réalité et à la loi, plus le remboursement est obtenu rapidement.
Habituellement, j'aime à le préciser. Au cours d'une séance, des membres du comité se sont inquiétés du fait qu'ils n'avaient pas encore reçu leur remboursement avant le déclenchement des dernières élections. Je vous signalerai que, en vertu de la loi, qui a été adoptée par vos prédécesseurs, je dois approuver toutes les déclarations et non pas un échantillon de celles-ci. Par conséquent, j'exige que mes employés vérifient tout ce qui est déclaré.
Je vous présenterai mon rapport sur la 39e élection générale le 11 mai, date à laquelle je dois le faire conformément à la loi. Je publierai les résultats officiels par section de vote, le même jour.
[Français]
Le même jour, j'enverrai également la carte électorale intitulée « Le 39e Parlement du Canada ». Celle-ci reflétera les résultats de l'élection. Il s'agit d'une belle carte dont les couleurs varient selon les partis.
Pour ce qui est de mes remarques, je vais m'arrêter ici. Je sais pertinemment que les membres du comité sont davantage intéressés à poser des questions. Je m'en remets donc à vous pour la suite. Merci beaucoup.
:
Je vais relier ma prochaine question à la recommandation que vous désirez voir appliquer. À la page 49 de votre rapport, on peut lire ce qui suit:
[Traduction]
Parachever le cycle des réformes électorales — Recommandations du directeur général des élections du Canada sur la 38e élection générale.
Au tout dernier paragraphe, vous évoquez les vérifications que vous avez effectuées auprès des contribuables canadiens qui cochent la case de la déclaration fiscale où il est indiqué « À titre de citoyen canadien, j'autorise l'Agence du revenu du Canada à fournir mes nom, adresse et date de naissance à Élections Canada aux fins du Registre national des électeurs. » Vous avez en fait vérifié ultérieurement la proportion de répondants qui ne sont pas des citoyens canadiens mais qui s'identifient comme tel.
Au dernier paragraphe, vous dites que « [...] la modification apportée en 2001 au formulaire T1 [...] On a alors constaté que 173 000 déclarants n’avaient pas la citoyenneté canadienne, alors qu’ils avaient coché sur leur déclaration de revenus la case réservée aux citoyens.» Par la suite, vous recommandez que, pour corriger le tout, il faudrait entre autres un libellé explicite plutôt qu'implicite.
Étant donné que tant de contribuables cochent la case débutant par « À titre de citoyen canadien », alors qu'ils n'ont pas cette citoyenneté, croyez-vous que n'exiger qu'un affidavit ou une déclaration solennelle confirmant l'admissibilité à voter garantirait qu'une personne est bel et bien admissible, lorsqu'on doute qu'elle possède la citoyenneté canadienne ou qu'elle a l'âge légal... que cela serait suffisant pour ramener à des proportions très faibles le nombre de non-citoyens qui réussissent à voter?
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Merci, monsieur le président, monsieur Kingsley et madame Davidson.
D'entrée de jeu, je veux vous dire que nous sommes en train de colliger, encore une fois, les horreurs de la dernière campagne électorale. C'est volontairement que je n'ai pas parlé des erreurs, mais plutôt des horreurs. Je sais que vous n'interpréterez pas ma remarque comme une remarque personnelle, puisque ni vous ni les membres de votre équipe ne peuvent être tenus responsables des irrégularités qui surviennent. Cependant, il est quand même bon de vous en informer. C'est dans la tradition du Bloc québécois de le faire depuis 1993. Nous sommes [Note de la rédaction: difficultés techniques] toute autre tonalité.
Je pourrais simplement vous demander, pour les fins de la discussion, s'il est normal qu'un directeur du scrutin remette jusqu'à cinq trousses électorales à un seul individu qui n'a pas eu à s'identifier. Autrement dit, une personne peut partir avec cinq trousses ou même avec une caisse remplie de trousses. Il faut se demander si cela est bon dans un processus démocratique.
Sur la liste électorale, il y avait des gens qui étaient inscrits sous l'adresse de leur comptable et non sous leur véritable adresse de résidence. Lors du vote par anticipation dans ma circonscription, à Baie-Saint-Paul, au beau milieu du processus, un greffier qui avait été nommé par les libéraux est allé photocopier les listes des électeurs à la pharmacie Jean Coutu locale. On sait qu'il y a des personnes nommées par la directrice du scrutin. Est-ce que cela veut dire que la personne qui agissait à titre de scrutateur devait commencer une bataille avec le greffier qui avait été nommé par les libéraux? Est-ce qu'elle devait lui dire qu'il ne devait pas faire cela? Devrait-il y avoir des membres du personnel chargés d'indiquer aux autres que cela est tout à fait interdit? Bref, cela soulève des questions, et nous en aurons beaucoup d'autres à vous poser. Nous sommes en train de colliger les informations.
Nous avons devant nous un plat de résistance, soit le projet de loi C-2 sur la responsabilité, nommé incorrectement Loi fédérale sur l'imputabilité, qui interpelle le directeur général des élections et nous-mêmes. J'aurais besoin de vos commentaires.
Ma première question porte sur le projet de loi C-2. Pour nous guider, si le président et les autres membres du comité sont d'accord, pourriez-vous nous faire une analyse exhaustive des dispositions du projet de loi et nous donner votre opinion sur celles qui vous concernent?
On a formé un comité législatif pour faire l'étude de ce projet de loi. Vous savez qu'il est volumineux: il comporte 317 articles, vise à amender 40 lois et à en créer deux nouvelles. Vous ne pourrez pas venir témoigner devant notre comité. Cependant, pour guider nos travaux et me guider également, dans l'éventualité où je serais appelé à siéger à ce comité législatif, j'aimerais savoir ce que en pensez, à titre de directeur général des élections du Canada.
Pouvez-vous me donner une courte réponse à ce sujet?
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J'ai pris note des trois ou quatre commentaires que vous avez formulés concernant la dernière campagne électorale et j'anticipe déjà le plaisir de recevoir votre cahier des doléances. Toutefois, comme c'était le cas lors de la dernière élection, nous prenons la chose très au sérieux. Je ne répondrai pas à chacune de vos questions, puisque vous m'avez demandé de ne pas le faire.
Par ailleurs, trois éléments principaux du projet de loi C-2 touchent la Loi électorale: la nomination du directeur du scrutin, l'assujettissement de mon bureau à la Loi sur l'accès à l'information et les répercussions de l'établissement du procureur sur le rôle du commissaire. Je serai honnête avec vous: nous sommes en train d'analyser tout cela dans le détail. Comme vous le dites, il s'agit d'un projet de loi majeur dont l'incidence sur la Loi électorale sera elle aussi très importante. On n'a qu'à penser aux trois éléments mentionnés pour s'en rendre compte.
Voici ce que je serais prêt à faire. Je serai appelé à témoigner, c'est évident, devant le comité qui sera établi dans le cadre du projet de loi C-2. J'aimerais y témoigner d'abord, puisqu'il s'agit du comité mandaté à cette fin, et revenir ensuite vous livrer tout témoignage additionnel que vous voudrez bien entendre. En outre, je ferais tout cela sans tarder. Je n'ai jamais exigé plusieurs mois d'avis, et il en irait de même dans ces circonstances. Lorsque j'aurai témoigné au comité législatif, je serai prêt à témoigner ici sur l'ensemble de la question. Votre comité n'aura qu'à me convoquer. Il me fera plaisir de comparaître.
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On parle présentement de huit postes de directeur du scrutin. Il y en a peut-être plus, mais il s'agit ici de ceux que j'ai répertoriés dans l'ensemble du Canada. Vous savez sans doute que le dernier poste sur la liste est celui du directeur du scrutin de Louis-Hébert, dont le titulaire est décédé le 18 avril dernier. Il y a en d'autres aussi: Hamilton, Yukon, et ainsi de suite. On en compte huit au total.
Or, la Loi électorale, au paragraphe 28(4), prévoit que le gouverneur en conseil, donc le gouvernement, a 60 jours pour procéder à la nomination.
Le gouvernement, pour sa part, fait preuve d'une certaine volonté. Vous aviez certaines réserves au sujet du projet de loi C-312. Ici, tout le monde sait que je me vante, mais les nouveaux députés, eux, ne connaissent pas mon humilité proverbiale. Quoi qu'il en soit, le Bloc québécois se réjouit de voir que dans le projet de loi C-2 — et cela correspond à une revendication de longue date du Bloc québécois —, il s'agit de nominations « départisanées ». Voici un mot qui, j'en suis certain, n'existe pas. Dans les circonstances, il fera office de néologisme. Je parle ici d'éliminer la partisanerie politique du processus de nomination des directeurs du scrutin.
Que fait-on entre-temps en ce qui a trait aux huit postes vacants? Avez-vous déjà demandé au gouverneur en conseil de mettre la pédale douce? Dans trois circonscriptions, la loi n'est pas respectée. Pour ce qui est de la circonscription de Battlefords—Lloydminster, la date d'échéance est le 1er mai prochain. Il serait insensé que le gouvernement procède tout de suite à ces nominations.
Je voudrais donc connaître votre opinion concernant la transition à faire entre le mode de nomination actuel et ce qui est proposé dans le projet de loi C-2.
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Monsieur Godin, vous avez mis le doigt sur un problème qui existe depuis que la loi a été modifiée en 1993. La loi stipule que les listes doivent être révisées — et je n'ai aucun choix à cet égard — six jours avant l'élection. À partir de ce moment jusqu'au jour du scrutin, on ne peut rien faire. Donc, on ne peut pas demander des bulletins de vote spéciaux à compter de ce jour. On ne peut rien faire pour les gens qui sont victimes d'une crise cardiaque entre ce moment-là et le jour du scrutin. Et c'est vous qui avez voté la loi qui m'interdit d'agir autrement.
Vous aviez des raisons pour ce faire, des raisons qui étaient justifiées sur le plan de l'administration, parce que vous voulez des listes électorales à jour la journée du scrutin. Vous m'avez donné, à moi et à l'appareil électoral, six jours pour finaliser les listes, avec une annotation pour tous ceux qui ont demandé un bulletin de vote spécial, parce que vous ne voulez pas que ces gens votent deux fois. C'est la raison pour laquelle vous, les parlementaires, avez inclus ces dispositions dans la loi.
Il sera impossible d'éliminer cette période de six jours et il sera difficile de la raccourcir, mais il y a peut-être moyen de le faire. Mais quand on la fera passer de six jours à quatre jours, il y aura, dans l'intervalle, des victimes d'une crise cardiaque qui ne pourront pas voter, et vous aurez des plaintes à ce propos. C'est une réalité à laquelle on ne pourra rien changer.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venus, M. Kingsley et Mme Davidson. Je suis heureux de faire votre connaissance.
J'aimerais faire quelques observations sur une expérience électorale que nous avons vécue à Edmonton-Centre en 2006. C'est arrivé en partie en 2004 aussi. Ensuite, j'aurais quelques questions à poser.
Pendant la dernière campagne, nous avons reçu un courriel d'un avocat connu d'Edmonton au sujet du fait que bien des personnes étaient recensées à leurs bureaux du centre-ville plutôt que chez eux. Un électeur s'est vanté du nombre fois qu'il avait eu la chance de voter pour mon adversaire en raison du nombre de baux qu'il avait dans la circonscription et, par conséquent, du nombre de cartes d'électeur qu'il avait reçues. Il en avait eu quatorze.
Nous avons pensé que ce n'était qu'une rumeur, mais nous avons quand même voulu en avoir le coeur net. Nous avons vérifié certaines adresses du principal gratte-ciel d'Edmonton et nous avons découvert que 29 électeurs recensés avaient donné l'adresse de divers bureaux — ou du hall — de cet immeuble.
Cela nous a poussés à faire une recherche plus approfondie. Nous avons pris une très grande carte d'Edmonton et avons fait une comparaison des listes électorales comportant 91 300 noms. Une équipe de nos gens y a passé toute une nuit. Nous avons découvert 300 inscriptions apparemment fausses et plusieurs centaines qui étaient assez suspectes et qui méritaient un examen plus poussé. Nous avons trouvé une centaine d'adresses non existantes dans le centre-ville d'Edmonton. Dans certains cas, les adresses données étaient des numéros fictifs entre deux édifices réels. Nous avons trouvé des centaines de familles recensées avec l'adresse de leur cabinet d'avocat, d'un cabinet médical, de bureaux comptables ou de bureaux de la fonction publique.
Il peut arriver que ce soient des erreurs honnêtes, mais d'autres fois, des couples mariés et leurs enfants, étaient inscrits sur la liste électorale avec l'adresse de bureaux situés dans des gratte-ciel. Des douzaines de personnes avaient des adresses de tours à bureaux, mais les numéros de bureau n'étaient pas inscrits, ce qui donnait l'impression que les adresses étaient des domiciles ordinaires. Certaines personnes étaient inscrites dans d'autres circonscriptions en plus de la nôtre. Il arrivait aussi que des gens soient inscrits seulement à Edmonton-Centre alors qu'il était clair qu'ils vivaient dans une autre circonscription. L'un d'eux était d'ailleurs un candidat.
Des douzaines de gens étaient inscrits avec, pour adresse, un faisceau de garages, alors qu'il n'y a même pas de moyen légitime permettant qu'un faisceau de garage soit une adresse légitime aux fins de la liste électorale. Dix-huit personnes avaient l'adresse d'un relais routier. D'autres avaient celles adresse de bars de karaoke, de boutiques de lingerie fine, de halls de danse, de galeries d'art; vous voyez le tableau.
Nous avons reçu d'autres commentaires au sujet des cartes d'électeur. Les gens de certaines origines reçoivent couramment plusieurs cartes d'électeur. Certains en reçoivent trois, d'autres deux. La plupart ne les utilisent pas, probablement, mais ils le pourraient certainement.
Les cartes d'électeur ne sont pas forcément mises dans les boîtes aux lettres. Bien des gens dans des immeubles à appartements n'y vivent que brièvement, et les cartes d'électeur sont laissées en tas dans les halls de ces immeubles. N'importe qui peut les prendre et les utiliser. Puisqu'on n'a pas besoin de carte d'identité au poste de scrutin, n'importe qui peut être n'importe qui. Lors de ces dernières élections et de celles qui ont précédé, de fait, nous avons reçu des appels téléphoniques — anonymes, bien entendu — offrant des cartes supplémentaires, à titre onéreux, bien sûr. Évidemment, nous avons refusé.
Nous avons constaté des pratiques, pour être répondant de quelqu'un d'autre, qui n'étaient pas conformes à la Loi électorale. Un autobus rempli d'une quarantaine de personnes est arrivé à un poste de scrutin, et un seul de ses occupants s'est déclaré répondant pour les 40 passagers. Nos agents du scrutin sont très bien formés et ils ont dit non, c'est impossible; une personne ne peut être le répondant que d'une autre personne, point. Nous avons fait remonter les 39 personnes dans l'autobus. Il y a eu pas mal de résistance, bien sûr, des gens que nous refusions ainsi, mais nous étions sûrs de notre droit.
La question des personnes qui votent sans être citoyens a été amenée sur le tapis auparavant. Nous partageons le même souci, c'est évident. Les électeurs s'attendent à ce qu'on leur demande des pièces d'identité. Quand je vote à des élections provinciale, municipales ou fédérales, je m'attends à ce que quelqu'un me demande une pièce d'identité. Quand je vais voter ce jour-là, j'apporte avec moi des pièces d'identité, que ce soit un passeport, un permis de conduire, un certificat de naissance ou autre chose.
Il a été question de la possibilité de poursuivre les gens qui apposent fausse signature, etc. J'aimerais bien savoir combien ont vraiment été poursuivis.
Les bulletins de vote spéciaux étaient un autre sujet de préoccupation. Nous avons trouvé plusieurs personnes qui avaient voté avec l'un de ces bulletins, alors qu'elles avaient de fausses adresses. En dépit des objections qu'a soulevées Élections Canada, ces bulletins ont été acceptés et comptés.
C'est le même problème que posent les personnes qui votent plusieurs fois avec plusieurs adresses d'entreprise, dont j'ai déjà parlé. Nous savons que cela arrive parce que nous l'avons constaté, de visu. Nous avons soulevé des objections, et nous avons porté tout cela à l'attention d'Élections Canada. Ils ont été réceptifs, parce qu'il est clair que c'est un problème de la liste électorale.
Je suis sûr que ce n'est pas unique à Edmonton Centre. Je ne doute pas qu'il en soit de même dans d'autres circonscriptions. Le commissaire aux élections nous a assurés qu'il continuerait de faire enquête sur cela après les élections. Je serais très curieux de connaître ses conclusions.
Ce que j'aimerais faire, c'est poser plusieurs questions précises, si vous permettez. Quelles mesures particulières sont prises pour améliorer la qualité de la liste électorale permanente? Certains craignent un dérapage. Quelles mesures précises ont été prises pour prévenir l'envoi postal de plusieurs cartes d'information de l'électeur à la même personne? Est-ce qu'Élections Canada prend des mesures pour s'assurer que les facteurs mettent réellement chaque carte de l'électeur dans une boîte postale? Quelles mesures, exactement, sont prises pour distinguer entre les adresses de domicile et les adresses postales sur les formulaires de déclaration de revenu de l'Agence du revenu du Canada? Quelle est la politique d'Élections Canada en matière de rejet des bulletins spéciaux?
C'est probablement assez de questions pour un premier tour.
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Pour commencer, je tiens à préciser que j'étais au courant, et je me rappelle des problèmes d'Edmonton Centre. Je voudrais aussi rassurer tout le monde que les problèmes étaient à Edmonton Centre, et qu'ils ne sont absolument pas manifestés dans cette mesure, tel que cela a été présenté.
Nous avons pu épurer les listes au moyen des mesures particulières que nous avons adoptées. Nous l'avons fait avec l'agent du scrutin, et à ce que j'ai compris, les divers candidats en ont été satisfaits. Si ce n'est pas le cas, j'approfondirai la question. N'oubliez pas, je vous prie, que si les députés sont au courants de cas de votes multiples, une plainte formelle doit être déposée auprès du commissaire d'Élections Canada pour qu'il puisse faire enquête. Nous ne lançons pas enquête juste sur des ouï-dire, très franchement. Nous ne le pouvons pas. La loi exige qu'il y ait une plainte écrite, et il en va de même pour d'autres infractions au règlement. S'il y a des gens qui tentent quelque chose qui est contraire à la loi, il nous faut les renseignements, et alors, le commissaire aura des motifs pour lancer une enquête, et peut-être même intenter une poursuite.
En ce qui concerne les noms inscrits sur la liste avec des adresses inexistantes, ou les familles multiples inscrites à une seule adresse, ce que nous avons découvert — et c'était un problème particulier à Edmonton Centre — c'est qu'aux fins de l'impôt sur le revenu, certaines personnes donnent leur adresse comme étant celle de leur comptable, alors c'est l'adresse du comptable qui figurait comme adresse véritable. Nous avons pu éliminer ces adresses des listes avant les élections. Nous avons aussi institué certaines mesures spéciales dans nos programmes informatiques pour détecter ce genre de problème désormais, mais c'est un problème qui s'est particulièrement manifesté pendant cette campagne-ci.
Pour ce qui est de la Société canadienne des postes, nous payons le tarif de première classe pour les cartes d'information de l'électeur. Il n'y a pas de carte de l'électeur au Canada. C'est une carte d'information de l'électeur. Ce sont des renseignements qui sont fournis. La carte ne donne pas le droit de voter. Elle ne donne certainement pas le droit de voter plusieurs fois. Nous vérifions les listes pour déceler les doubles, mais je tiens aussi à dire — je ne prendrai qu'une minute de plus, puis je reviendrai à d'autres réponses — que nous avons déployé un effort particulier, juste avant les dernières élections, pour passer en revue le fonctionnement de la liste, de façon intégrale. Je pense que nous avons franchi un jalon. De façon générale, la liste a été plus efficace lors de ces élections que pour toute autre. Nous avons entrepris une démarche particulière à laquelle participent les députés parce qu'il nous faut déterminer comment l'améliorer encore. Je tiens à rappeler aux membres du comité que nous envoyons les listes chaque année à tous les députés. Je sais que M. Godin vérifie méticuleusement les adresses. Il vérifie les listes pour voir ce qui va, et s'il y a des erreurs. Comme il porte celles-ci à notre attention chaque année, nous pourrons améliorer les listes pour cette circonscription particulière. Mais seulement quelques députés...
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Monsieur Kingsley, maître Davidson, merci d'avoir accepté de rencontrer notre comité. J'ai quelques commentaires à formuler et des questions à poser.
Premièrement, le Parti libéral du Canada est également en train de préparer son catalogue d'horreurs et d'erreurs. Nous allons le déposer quand nous l'aurons terminé, car il sera assez exhaustif. Nous avons aussi des exemples: des employés de la directrice qui demandent aux travailleurs qu'elle est leur allégeance politique, afin d'établir des horaires de façon à donner plus de travail à certains qu'à d'autres. C'est assez difficile.
À la suite des commentaires de Me Davidson, M. Owen a posé une question. Avez-vous des statistiques sur le nombre de personnes qui sont ou qui ont été poursuivies pour avoir fait une fausse déclaration au moment de s'enregistrer pour voter? Il serait intéressant que vous nous fournissiez ces statistiques aujourd'hui ou par l'entremise de la greffière du comité.
J'aimerais faire un commentaire sur la liste permanente. Lors de l'élection du mois de janvier, nous avons trouvé particulièrement difficile le fait que des ajouts aient été faits présumément au moyen des listes de l'impôt sur le revenu, de l'assurance-maladie, etc. Les soustractions, dans ces cas-là, n'ont pas été faites. Nous avons donc eu des situations où on avait identifié six résidants habitant dans une même garçonnière. Bien sûr, c'est impossible. On finit par en trouver un, et quand on vérifie auprès du propriétaire de l'édifice ou des locataires, on nous répond qu'un tel a quitté il y a quatre ans, un autre il y a six ans, etc. Il y a peut-être un mécanisme quelconque qui ne fonctionne pas ou qui n'existe pas. Quoi qu'il en soit, on devrait s'efforcer de corriger cette faille.
Je ne pense pas que vous pourrez nécessairement répondre aujourd'hui à ma question suivante au sujet des électeurs qui s'enregistrent le jour du scrutin. Tout à l'heure, on a parlé des pièces d'identité. Selon les rumeurs, que nous sommes en train de confirmer dans notre catalogue, dans certains comtés, les gens pouvaient s'inscrire comme électeurs simplement en présentant une revue sur laquelle il y avait un autocollant portant leur nom et une adresse. Ils maintenaient que cette revue leur avait adressée par l'entremise de Postes Canada et que cela leur permettait de s'enregistrer comme électeurs. Il semble que l'on se soit aperçu, après le jour de l'élection ou après la fermeture des bureaux de scrutin, qu'il s'agissait toujours de la même revue et que les autocollants étaient systématiquement fournis par un organisateur à la porte d'entrée. Quelque chose ne va pas dans ce processus, et je crois que nous devons, nous à titre de parlementaires et vous à titre d'administrateur de la loi, nous pencher sur l'opportunité d'apporter des changements.
J'avais peur que ce soit votre catalogue qui arrive, monsieur Guimond.
Des voix: Ah, ah!
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Monsieur le président, je vais tenter de répondre très brièvement. En ce qui a trait à la soustraction des noms sur les listes électorales parce que des gens ont déménagé, parfois depuis six ans, je sais que nous avons des mesures en place qui font en sorte que lorsqu'une personne s'inscrit sur la liste électorale en période d'élection, on lui demande s'il y a des gens qui demeuraient chez elle qui ont déménagé. On inscrit une annotation sur la liste selon laquelle une telle personne n'habite plus là. On ne supprime pas le nom automatiquement. Si cette personne se présente au bureau de vote, on peut lui poser la question.
S'il y a eu un abus, j'aimerais le savoir. Encore une fois, c'est le genre de préoccupation que j'aimerais entendre lorsque nous ferons notre tournée avec les députés, pour voir de quelle façon nous pourrions régler ce problème.
En ce qui a trait à l'inscription le jour de l'élection, vous avez dit qu'il y a des gens qui ont présenté une revue. J'aimerais savoir combien de temps il a fallu avant que l'on s'aperçoive qu'il s'agissait de la même revue et qu'on ne faisait que changer l'autocollant. Une telle chose constitue une allusion directe à une fraude. Dans ce cas, je dois savoir ce qui s'est passé. Je ne tolérerai pas cette situation un seul instant. J'aimerais donc avoir plus de détails à cet effet.
Enfin, au sujet des communautés protégées et de l'accès à des lieux publics, ce que vous appelez des lieux publics n'en sont en quelque sorte pas. On parle d'un centre commercial. La question nous a été posée lors du scrutin. Les candidats et les candidates aimeraient avoir accès aux centres commerciaux.
En ce qui concerne l'accès aux lieux de travail, j'hésite franchement parce que c'est très difficile. Si j'étais encore directeur d'un hôpital et que des candidats voulaient faire campagne chez moi durant l'heure du repas à la cafétéria, cela me dérangerait énormément. Toutefois, dans un lieu accessible au public, la question peut se poser un peu mieux, même s'il s'agit d'un lieu privé, selon la loi.
Je parle des centres commerciaux, etc. Il y aurait peut-être moyen d'élargir l'accès à ces endroits. Toutefois, il faut rapidement régler la question des communautés protégées, en amendant la loi.
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Monsieur Kingsley, cela me fait toujours plaisir de vous revoir.
Je voudrais revenir sur le processus de nomination des directeurs du scrutin, mais j'aimerais auparavant vous faire part d'un problème que nous avons eu dans ma circonscription lors des dernières élections.
L'organisateur en chef libéral avait fait une recommandation au sujet de la nomination d'une directrice du scrutin. Cette dame a subi beaucoup de pression de la part de cet organisateur et elle nous a recommandé de faire appel à vous, parce que cet organisateur faisait beaucoup d'intimidation. Il s'agit d'une conséquence de la nomination des directeurs du scrutin par le parti au pouvoir, par le gouvernement. Cela a été vraiment très malheureux pour cette directrice du scrutin, et vous avez dû intervenir pour que cet homme cesse de faire de l'intimidation auprès des électeurs au bureau de vote par anticipation. Des électeurs et électrices ont formulé des plaintes. Quelqu'un est même venu me voir pour me dire que ces gens étaient à la porte et lui faisaient peur. La directrice du scrutin ne pouvait pas en venir à bout. Comme sa nomination avait été recommandée par l'organisateur, celui-ci s'est permis de commettre toutes sortes d'infractions.
J'espère que ce problème de nomination sera réglé par le projet de loi C-2. Dans ce projet de loi, on ne fait pas allusion à un concours public et à un processus de nomination externe, selon le jargon de la fonction publique fédérale. Comment va-t-on recruter les candidats?
C'est toujours un plaisir que de vous accueillir ici, devant notre comité.
Je tenais à expliquer au départ — parce que vous en avez en réalité abordé la question, ce dont parlait M. Hawn — comment une personne peut voter à plusieurs endroits si elle a reçu une carte d'information de l'électeur. Je sais que vous supposez au départ que les gens n'obtiennent une carte d'information de l'électeur qu'à une seule adresse. Voici la réponse.
Durant la dernière élection, j'ai reçu trois cartes d'information de l'électeur : une au nom de Scott Reid, une autre au nom de Jeffrey Reid et enfin une troisième au nom de Scott Jeffrey Reid. Manifestement, je n'ai voté qu'une fois, mais si j'avais voulu, voici ce que j'aurais pu faire. J'aurais pu me rendre au bureau du directeur de scrutin et voter une fois en tant que Scott Reid. J'aurais pu présenter une pièce établissant cette identité. J'aurais ensuite pu voter une deuxième fois au bureau de scrutin par anticipation en tant que Jeffrey Reid — bien sûr, ce nom figure également sur mes pièces d'identité — , puis j'aurais pu aller voter à mon bureau de scrutin habituel. Les gens en place à chaque bureau de scrutin auraient été différents, de sorte que je n'aurais pas eu de problème. Chaque fois, je pouvais présenter des pièces d'identité portant le même nom que la carte.
Je ne suis pas en train de dire que cela se produit tout le temps, mais vous avez compris le message. La protection offerte habituellement par la présence des agents électoraux serait absente en réalité dans une pareille situation. Je le fais tout simplement remarquer parce que vous avez soulevé la question.
J'aimerais en réalité revenir sur une question qu'a soulevée M. Proulx. Il a demandé à connaître le nombre de poursuites entamées au cours des dernières années pour fausse déclaration. Je ne suis pas sûr que vous lui ayez répondu — il avait tant de questions —, mais si vous ne l'avez pas fait, j'aimerais connaître la réponse. Plus particulièrement, j'aimerais connaître votre réaction à quelque chose que j'ai lu dans le Toronto Star il y a quelques mois. Le journal a publié tout un débat sur la fraude électorale et, naturellement, vous avez participé à une série de lettres envoyées au rédacteur en chef et à des entrevues.
Voici un article dans lequel on prétend... Je vais tout simplement vous lire le passage :
Aux termes de la Loi électorale du Canada, il est illégal de voter plus d'une fois lors d'une élection. Les pénalités varient, allant d'une amende de 5 000 $ à cinq ans d'emprisonnement, ou encore les deux à la fois. Cependant, aucun électeur au Canada n'a été jugé coupable de fraude, et notre régime électoral repose sur le principe d'intégrité.
J'ignore si cette affirmation est vraie, mais j'aimerais bien le savoir maintenant, si possible.
:
Non, ce n'est pas une infraction, parce que la
Loi électorale du Canada ne prévoit rien à cet égard. Cependant, la livraison fait partie du contrat passé avec Postes Canada.
Je précise que Postes Canada nous a jusqu'ici offert un excellent service et que nous bénéficions du tarif préférentiel. Cependant, si cela se produit, je tiens à le savoir, parce que la société pourra établir l'identité du facteur. Par contre, nous savons que certains électeurs laissent tout simplement la carte là, près des boîtes de courrier, de sorte qu'on pourrait penser que c'est le facteur qui l'y a laissée. Mais, si un facteur l'a effectivement laissée là, nous aimerions aussi le savoir. Nous allons enquêter sur chacun de ces cas avec Postes Canada, qui sait qui livre le courrier à chaque adresse.
Cependant, je répète que nous en avons pris note, et j'aimerais y revenir dans le cadre de cet examen de l'utilisation du registre. Je sais pertinemment qu'il y a un problème de perception et il existe peut-être même un problème réel. Il faut régler ces questions, parce qu'elles ont de l'importance. Nous allons dire en partie qu'il nous faut plus de participation de la part des députés. Cela fait partie de la solution.
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Je vous remercie beaucoup.
Monsieur Kingsley et madame Davidson, je vous souhaite la bienvenue.
Je suis sûr que la question que j'aimerais poser relève de la compétence du commissaire aux élections. J'aimerais savoir ce que vous pensez d'une fraude électorale qui aurait été commise dans une circonscription du nord de la Saskatchewan, celle de Desnethe-Missinipi-Churchill River, si je ne m'abuse. Un collègue à moi y est mêlé. Vous savez, j'en suis sûr, que tout au long de la période électorale, ce fut une course plutôt serrée entre le député sortant, candidat conservateur, et son adversaire libéral. Le candidat conservateur a toutefois mené tout au long de la soirée -- et bien sûr, des mises à jour étaient faites tout au long de la soirée dans tous les grands médias d'information électroniques -- par quelques centaines de voix. Cependant, les résultats du dernier bureau de scrutin étaient en retard de 3 heures et demie -- le directeur de scrutin présent sur place peut l'attester -- et lorsque les voix ont été comptées, elles étaient toutes favorables au candidat libéral. Je crois que les résultats ont aussi révélé que plus de 100 p. 100 des électeurs étaient allés voter.
Manifestement, on pourrait alléguer qu'il y a matière à enquête. Je reconnaissais que cela ne relève pas de votre compétence. Cependant, j'aimerais savoir si, dans de pareilles circonstances, le commissaire aux élections fédérales a toujours besoin qu'une plainte formelle soit déposée ou s'il peut examiner la situation et décider de son propre chef de procéder à une enquête.
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D'accord. Je vous remercie de votre réponse, et j'ai une autre question. Je suis désolé, monsieur, et je sais que cela ne relève pas de votre compétence. Nous pourrions peut-être envisager de convoquer le commissaire aux élections à une séance du comité, parce qu'un certain nombre de questions ne sont pas de votre ressort, et je ne veux pas vous mettre sur la sellette.
Toutefois, j'ai une question sur un aspect qui relève de votre compétence et qui est lié à une suggestion faite par notre collègue, monsieur... Il n'est pas ici, malheureusement. Il a dit qu'il ne voulait pas se vanter, mais je crois qu'il devrait le faire. Sa question portait sur la nomination des directeurs de scrutin. Au lieu d'être de nature partisane, les nominations devraient être fondées sur le mérite, et nous appuyons certainement ce principe. Comme vous le savez, la loi fédérale sur la responsabilité traitera de cette question. Nos félicitations au Bloc pour en avoir fait un enjeu. Selon moi, il s'agit d'un enjeu très valable, et je me réjouis de voir que des changements seront faits.
Vous avez dit que vous aviez déjà commencé à rédiger des descriptions de travail énonçant les compétences que devront posséder les candidats retenus, alors je crois que ma question comporte deux aspects. En présumant que la loi fédérale sur la responsabilité sera adoptée, peu importe à quel moment, quand serez-vous en mesure d'aller de l'avant? Lorsque toutes les descriptions d'emploi auront été rédigées, que votre travail sera terminé et que la loi aura été adoptée, combien de temps faudra-t-il avant que vous puissiez entreprendre de mettre sur pied un processus de nomination fondé sur le mérite pour les directeurs de scrutin?
Deuxièmement, quelle forme d'affichage aurez-vous? Autrement dit, comment prévoyez-vous informer le grand public que ces postes seront ouverts aux candidatures?
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Bonjour, monsieur Kingsley.
En ce qui concerne le directeur du scrutin, je peux dire que dans ma circonscription, ça s'est bien passé. Il a respecté la loi, il a été très clair, et nous avions une communication instantanée lorsque quelque chose ne fonctionnait pas. De plus, les problèmes étaient réglés rapidement. Par contre, je sais que cela n'a pas été le cas dans tous les comtés. Chez nous, ça s'est bien déroulé.
Tout à l'heure, vous disiez que certains directeurs du scrutin avaient été nommés pendant une période pouvant aller jusqu'à 20 ans. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'il y a une révision de la carte électorale tous les 10 ans. Il y a donc des changements au chapitre des directeurs du scrutin. C'est ce que nous avons vécu dans mon comté. Lorsque celui a été divisé en deux, nous avons eu un nouveau directeur du scrutin. Ils ne sont donc pas nécessairement en poste pendant 20 ans.
J'ai une question assez spéciale à poser. Dans mon comté, pour la journée du vote ou pour le vote par anticipation, même si on avait notre carte d'électeur, on exigeait des cartes d'identité partout. On l'a même exigée de moi, bien que tout le monde savait qui j'étais lorsque je suis allée voter.
Je n'ai rien contre cette façon de faire, mais je me demande si elle ne devrait pas être appliquée également partout. On ne peut pas appliquer une certaine règle dans un comté mais pas dans un autre. Le directeur du scrutin d'un comté ne peut pas décider d'agir de telle façon dans un endroit, alors qu'un autre directeur du scrutin, dans un autre comté, applique une autre règle. Cela a posé un problème, notamment pour les jeunes.
Par exemple, j'ai amené mon fils de 18 ans voter pour la première fois. Il n'avait pas sa carte d'identité sur lui, mais il avait sa carte d'électeur. Or, on n'a pas voulu le laisser voter. J'ai dû entrer dans le bureau pour l'identifier, dire que c'était mon fils et qu'il avait son droit d'électeur. Finalement, il a pu voter. C'est peut-être une question sur laquelle on devrait se pencher.
Il y a une autre situation qui m'apparaît très problématique et que j'ai vécue lors de la dernière campagne électorale. Je dirais même que c'est un manque de respect envers tous les électeurs. Je parle des candidats qui se présentent et que l'on n'a jamais vus durant toute la campagne électorale. Ils ont mis des pancartes partout, les journalistes ont couru après eux sans jamais réussir à les rejoindre. Ce sont des candidats qui n'ont jamais été présents dans la circonscription, mais pas du tout.
Je ne sais pas, lorsqu'on révisera la Loi électorale, s'il sera possible d'établir des exigences à cet effet. Je trouve que c'est un manque de respect total envers la population, parce que les gens veulent savoir pour qui ils votent. Il y a des pancartes partout, mais ces candidats, généralement, ne sont même pas des résidants du comté. Leurs photos sont simplement affichées sur des poteaux et on se fait reprocher de ne pas savoir où ils sont et qui ils sont. Je trouve que c'est un sérieux problème et un manque de respect total envers les électeurs.
Je vous demande de réfléchir à cette question.
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M. Hawn a donné comme exemple un autobus qui contenait une quarantaine de passagers, dont l'un, résident de la circonscription, s'est déclaré répondant pour tous les autres. Les agents de scrutin s'y sont opposés vigoureusement et ont réussi à couper court à de telles intentions, surtout grâce à leur fermeté.
Dans le cas mentionné par M. Lukiwski, celui d'un certaine boîte de scrutin pour laquelle on a enregistré un taux participation de plus de 100 %, entre autres anomalies très intéressantes, aucun agent électoral n'était présent. Dans bon nombre de circonscriptions, il est franchement ardu d'avoir des agents accrédités de chaque parti dans tous les bureaux de vote, en particulier lorsque ceux-ci sont disséminés sur une vaste étendue géographique, quoique le problème peut également se présenter dans les zones urbaines. Cela laisse la porte ouverte à des fraudes électorales.
Comme je l'ai indiqué, on a parlé dans les médias canadiens de fraudes qui se sont produites, au moins en théorie, de façon assez répandue dans certaines régions et circonscriptions, ce qui soulève une question évidente à mes yeux. Il me semble que la loi pourrait être modifiée de façon à prévoir que lorsqu'une personne qui n'a pas les preuves d'identité requises se présente et prête serment, son bulletin pourrait être mis de côté et gardé secret. Nous avons les moyens de le faire. Les bulletins de vote postaux sont tenus confidentiels — ils sont placés dans une enveloppe double, celle de l'intérieur ne présentant aucune inscription. On peut garder les bulletins secrets pour procéder à une vérification a posteriori. Ce serait un bonne façon de s'assurer que la personne est bien inscrite sur la liste électorale — car je sais, d'après ce qui se passe dans ma propre circonscription, que de nombreuses personnes qui n'y figurent pas ont le droit de voter — sans rendre possible le genre de fraudes qu'on a alléguées.
J'aimerais savoir ce que vous pensez des observations que je viens de faire.
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Premièrement, je suis content que vous ayez parlé des représentants accrédités des candidats. En fait, vos remarques m'amènent à penser que le directeur général des élections devrait prendre des mesures spéciales, en plus de la dotation en scrutateurs et en secrétaires, lorsqu'aucun représentant accrédité n'est proposé par les partis. Il faut se rappeler que la solidité du système repose en partie sur le fait que les candidats sont censés proposer des représentants accrédités susceptibles de veiller au bon déroulement du scrutin.
Pour ce qui est du taux de participation supérieur à 100 %, j'aimerais rappeler qu'en raison des inscriptions le jour du scrutin, qui sont permises par la loi, c'est seulement en apparence que plus de 100 % des personnes inscrites sur la liste se sont prévalues de leur droit, car un grand nombre d'entre elles n'ont pas voté. Dans les faits, si l'on se fiait à vos observations, on pourrait relever bien d'autres anomalies. En vertu du système en vigueur, il est possible que le taux de participation surpasse le nombre de personnes qui figure sur la liste dans un bureau de scrutin donné, en raison des inscriptions faites le jour du scrutin. Je rappelle au comité que nous avons fourni les listes, par bureau de scrutin, des gens qui se sont inscrits le jour des élections, listes qui sont sujettes à des révisions.
Quant à votre proposition de retenir les bulletins de vote des personnes qui se sont inscrites le jour de l'élection — je crois que c'est ce que vous avez recommandé —, à mon avis, elle est envisageable. J'ignore comment procéder, mais nous pourrions prendre des mesures en ce sens. Par le passé, j'ai tenté d'obtenir la liste des citoyens canadiens auprès du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, mais en tant que directeur général des élections, je n'y ai pas accès. J'ai aussi essayé, sans y parvenir, d'obtenir du ministère la liste des non-Canadiens.
Nous pourrions peut-être considérer cela comme un moyen additionnel, et revoir la question des inscriptions le jour du scrutin, si cela préoccupe grandement le comité.
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Je suis très fier de pouvoir dire que dans ma circonscription d'Acadie—Bathurst, 76,1 p. 100 des citoyens ont voté. Il s'agit d'une circonscription très active lorsqu'il y a des élections. Je crois même qu'elle détient un record à cet égard.
Revenons sur la question des directeurs du scrutin qui seront nommés en vertu de la nouvelle loi, si elle est adoptée. Qui nommera l'adjoint du directeur du scrutin? Quelle est votre volonté à cet égard?
Notre collègue parlait de certaines choses. Oui, il est temps que la loi change. Les gens sont frustrés quand ils voient ces nominations politiques. Il est impossible qu'il en soit autrement. Nous sommes dans une société démocratique où il y a des élections pour que tout le monde puisse s'exprimer, mais il y a par ailleurs ces gens qui sont nommés politiquement pour une période de 15 ou 20 ans. Habituellement, on engage des professeurs à la retraite qui sont tous de bons libéraux. Vous n'avez pas besoin de faire de commentaires, puisque je l'ai fait à votre place.
La loi mentionne que le jour de l'élection, au bureau de scrutin, il ne doit pas y avoir de cartables orange, bleus ou rouges, ni de chandails bleus, rouges, etc. On admet cependant qu'il y ait là des personnes arborant sur leurs vêtements l'emblème ou le nom du Parti libéral, du Parti conservateur ou du NPD pour surveiller l'élection et les boîtes de scrutin pendant toute la journée.
À mon avis, il faut changer la loi. J'ai vu une dame qui affichait l'emblème du Parti libéral et qui n'était même pas assise à sa place. Elle était derrière la boîte de scrutin, en train de manger son poulet Kentucky. Cela ne devrait pas exister. Quant à moi, c'est encore plus évident que la couleur rouge, bleue ou orange. Je pense que si on s'attarde sur la couleur, on doit aussi s'attarder sur le nom du parti. Les gens ne sont pas fous. Ils ont eu 53 jours pour apprendre qui étaient leurs candidats. Lorsqu'ils entrent dans le bureau de scrutin, qu'on les laisse donc voter librement sans chercher à les influencer.
Je termine là-dessus. Je vous remercie d'être venu ici aujourd'hui. Nous allons nous reparler.
Avant de poser ma question, je vais vous donner un autre exemple d'histoire d'horreur, que l'on pourra désormais éviter parce que vous allez nommer des directeurs de scrutin.
C'est arrivé en Saskatchewan, dans une circonscription voisine de la mienne. Lors des dernières élections, les directeurs du scrutin ont dit aux candidats qu'ils avaient le droit de proposer des noms de fonctionnaires qui pourraient être secrétaires, scrutateurs et ainsi de suite, en leur indiquant qu'ils avaient jusqu'au 3 janvier, je crois, pour présenter leurs listes de noms. Mon collègue conservateur dans cette circonscription a remis sa liste un peu avant la fin de l'année, soit quatre ou cinq jours avant la date limite. C'est alors que le directeur du scrutin lui a dit qu'il était désolé, mais que tous les postes étaient déjà comblés, à la grande consternation de mon collègue. Le député sortant, le néo-démocrate Lorne Nystrom, avait remis une liste de noms au directeur, qui avait accepté l'ensemble des personnes qui y figuraient parce qu'elles avaient 15 ans d'expérience en la matière.
Il s'agit d'un autre abus qui, espérons-le, pourra désormais être évité parce que les directeurs de scrutin seront nommés. Cela ajoute foi aux arguments en faveur des nominations basées sur le mérite. Donc, je vous félicite, ainsi que le Bloc et quiconque approuve une telle initiative.
Ma question porte essentiellement sur un événement qui s'est produit en 2004 dans ma circonscription. J'ai gagné par une mince majorité de 122 voix, et après les élections, les résultats ont été contestés par le candidat arrivé deuxième. Cette contestation était légitime, mais cela montre qu'il est nécessaire de faire le ménage dans le système d'envoi des cartes d'électeurs.
Comme c'est le cas dans bon nombre de comtés ruraux, on peut habiter dans une circonscription et recevoir son courrier dans une autre, et c'est exactement ce qui est arrivé dans mon cas. En effet, des électeurs vivant dans mon comté allaient chercher leur courrier dans une boîte postale à Moose Jaw, la circonscription voisine. À ce qu'il paraît, sur leur carte d'électeur, on disait qu'ils devaient voter dans la circonscription où ils recevaient leur courrier. Les résultats du scrutin ont donc été contestés au motif que beaucoup de gens avaient pu voter dans le mauvais comté.
Il s'est avéré que les gens de mon comté étaient assez avisés pour savoir où voter, mais le fait est que, selon l'information envoyée aux électeurs de ma circonscription, ceux-ci étaient censés voter dans la circonscription d'à côté. Les directeurs de scrutin ont réglé ce problème aux élections de 2006. Ils ont carrément noté les noms de tous les gens qui habitaient à la limite du comté voisin et qui ramassaient leur courrier à Moose Jaw, et ont envoyé à chacun d'eux des avis les enjoignant de voter dans leur circonscription de résidence. Donc, tout s'est bien passé.
Est-ce que cette situation pourrait également se produire dans d'autres circonscriptions du pays? Avez-vous prévu des mesures pour corriger la situation?
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Nous allons nous préparer dès maintenant; vous serez servi.
Merci encore.
Diane, nous vous remercions aussi de votre participation.
Avant que vous ne partiez, chers collègues, je tiens à vous rappeler que la prochaine séance, le 4 mai, aura lieu à huis clos parce que nous recevrons le sergent d'armes et discuterons de sécurité. Toutefois, j'aimerais que nous tenions juste avant une audience publique de cinq minutes pour parler de la liste des membres pour le projet de loi C-2. Il manque toujours un parti.
Par ailleurs, après les discussions d'aujourd'hui, il me semble que nous devrions réinviter le directeur général des élections et le commissaire aux élections. Nous déciderons si nous souhaitons qu'ils comparaissent ensemble, ou séparément. Donc, si vous le voulez bien, nous resterons quelques minutes de plus pour prendre une décision à cet égard. Je voulais simplement vous y préparer.
C'est tout; la séance est levée.