Il s'agit de la 19e séance du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Je vous précise que nous sommes aujourd'hui le jeudi 27 mai 2010.
Comme je l'ai indiqué à chacun d'entre vous, notre comité de direction s'est réuni hier. J'ai demandé à la greffière de distribuer le procès-verbal de cette séance. La durée normale de la séance d'aujourd'hui ayant été raccourcie pour entendre l'allocution du président du Mexique, nous consacrerons un certain temps, lors de notre prochaine séance, à l'examen du procès-verbal du comité de direction. Il me paraît important d'examiner les différents points mis à l'ordre du jour lors de cette séance de notre comité de direction, même si nous n'aurons évidemment pas la possibilité de le faire aujourd'hui.
Vous avez devant vous notre ordre du jour. Nous allons entendre notre ministre de la Justice et procureur général du Canada, l'honorable Rob Nicholson. Le ministre Nicholson est venu nous aider à examiner le Budget principal des dépenses, qui je crois doit être renvoyé devant la Chambre le 31 mai. Le ministre est accompagné par son sous-ministre, M. Myles Kirvan. Je vous souhaite à tous deux la bienvenue.
Je répète à tout le monde dans cette salle que vous devez débrancher vos téléphones cellulaires et vos BlackBerry ou les mettre sur le mode vibratoire pour ne pas déranger les autres participants. Si vous recevez des appels téléphoniques, veuillez sortir de la salle pour y répondre.
Monsieur le ministre, vous disposez de 10 minutes pour nous présenter votre exposé préliminaire. Nous passerons ensuite aux questions.
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Merci, monsieur le président.
C'est toujours un plaisir pour moi de me présenter devant le Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Je suis heureux d'être ici en compagnie de Myles Kirvan. C'est la première fois que mon nouveau sous-ministre m'accompagne en ces lieux. Je suis très heureux et très honoré d'être ici avec lui.
Monsieur le président, le ministère de la Justice est chargé d'administrer le meilleur système de justice au monde en le rendant aussi équitable, aussi accessible et aussi efficace que possible. Grâce à leurs précieux conseils et à leur travail sans relâche, les employés de mon ministère ont contribué à faire en sorte que notre gouvernement puisse mettre en oeuvre l'engagement qu'il a pris de lutter contre la criminalité et de protéger la population canadienne. J'apprécie grandement leurs efforts et leur sérieux et, au nom du gouvernement, je tiens à tous les remercier de leur dévouement.
Le ministère de la Justice joue le rôle bien particulier de conseiller juridique du gouvernement en élaborant les politiques et en rédigeant et réformant les lois. Ses employés interviennent aussi dans l'administration de la justice en association avec ses nombreux intervenants, notamment au niveau des différents paliers de gouvernement, des associations professionnelles et de tout un éventail d'organisations non gouvernementales, depuis le palier communautaire jusqu'au niveau national.
Monsieur le président, notre gouvernement continue à appliquer son programme de lutte sans concession contre la criminalité pour s'assurer que nos collectivités permettent aux gens de vivre, d'élever leur famille et d'exercer leurs activités en toute sécurité. Comme nous l'avons dit dans le dernier discours du Trône:
Le droit doit assurer la protection de tous les citoyens, tandis que ceux qui commettent des crimes doivent rendre des comptes. Les Canadiens recherchent un système juridique qui rend justice.
[Français]
Depuis notre accession au pouvoir, notre gouvernement s'est résolument engagé à protéger les familles et les collectivités partout au Canada. Notre approche est équilibrée. Elle repose sur la prévention, l'application de la loi et la réhabilitation. Cependant, il faut faire plus.
[Traduction]
En plus de protéger tous les Canadiens, notre gouvernement s'engage aussi à répondre aux besoins des victimes de la criminalité, de s'assurer que leur voix est entendue et que l'on tient compte véritablement de leurs préoccupations au sein du système d'administration de la justice.
Comme je l'ai mentionné lors de ma dernière comparution devant votre comité, notre gouvernement a déposé un projet de loi important, appelé loi Sébastien, pour faire de la protection de la société l'un des principaux objectifs de notre système d'administration de la justice pour les jeunes délinquants. Cela permettra par ailleurs de rassurer la population canadienne en exigeant que les jeunes délinquants violents et récidivistes soient tenus de rendre des comptes. Ce projet de loi simplifiera les règles s'appliquant à la privation de liberté de ces délinquants et il demandera aux tribunaux d'envisager la publication du nom des jeunes délinquants violents lorsque les circonstances l'exigent pour la protection de la société.
Monsieur le président, notre gouvernement a déposé à nouveau plusieurs projets de loi ces deux derniers mois. Il s’agit en particulier de mesures visant à réprimer la criminalité et les fraudes des cols blancs ainsi qu'à renforcer la justice pour les victimes. Le projet de loi va modifier le code criminel pour alourdir les peines infligées aux responsables de cette criminalité, notamment en prévoyant des peines d'emprisonnement obligatoires de deux ans pour les fraudes de plus d’un million de dollars, avec un maximum de 14 ans de prison.
Étant donné que les drogues servent de moyen de paiement au crime organisé et aux gangs, nous avons par ailleurs redéposé un projet de loi visant à modifier la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Ce projet de loi imposera des peines d'application obligatoire aux producteurs et aux trafiquants de drogue, en visant plus particulièrement les entreprises coupables des gangs et d'autres organisations criminelles violentes.
L'adoption de cette loi protégera mieux nos collectivités et enverra un message très clair: ceux qui produisent de la drogue ou en font le trafic, ceux qui font pousser de la drogue ou qui exploitent un laboratoire de méthamphétamine dans un quartier résidentiel, feront de la prison. Il n'est pas question de demander à la population canadienne de tolérer des activités criminelles qui se font au détriment des citoyens respectueux des lois et de ceux qui ne savent pas résister à l'attrait des drogues.
Nous prenons aussi extrêmement au sérieux les nombreux cas d'exploitation sexuelle des enfants que favorise Internet. La création et la distribution de pornographie infantile constituent des crimes effroyables permettant que des enfants soient systématiquement brutalisés. La toile informatique, qui s'étend à l'échelle mondiale, offre aux criminels des moyens nouveaux et plus de facilités pour produire, consulter et diffuser de la pornographie infantile. Cette situation a entraîné une forte augmentation de la disponibilité et du volume de la pornographie infantile tout en renforçant par ailleurs le niveau de violence perpétrée contre les enfants.
Notre gouvernement a récemment proposé un régime obligeant les fournisseurs de services Internet dans tout le Canada à transmettre l'information concernant la pornographie infantile sur Internet. Cela nous permettra de mieux protéger nos enfants contre les prédateurs sexuels et d'aider la police à sauver ces jeunes victimes et à poursuivre les criminels responsables.
Monsieur le président, notre gouvernement s'est préoccupé par ailleurs des familles des victimes de meurtres. Nous prenons des dispositions pour supprimer les clauses de la dernière chance pour bien souligner que les personnes coupables de meurtres particulièrement graves doivent véritablement purger leur peine. Il ne faut pas que les victimes de ces crimes horribles aient l'impression que la vie des êtres qui leur sont chers ne compte pas. Nous devons épargner aux familles des victimes de meurtres l'angoisse de devoir assister à de multiples audiences d'admissibilité à une libération conditionnelle anticipée et d'avoir à revivre constamment leur deuil.
Sachant ce que les victimes de crimes ont dû supporter, notre gouvernement a pris de longue date l'engagement de répondre à leurs besoins. En 2007, nous avons affecté sur quatre ans 52 millions de dollars aux ministères de la Justice et de la Sécurité publique. Ces crédits visent à financer un certain nombre de programmes et de services devant aider le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires à faire face à différents besoins des victimes de crimes. Ils offrent par ailleurs aux victimes des ressources leur permettant d'assister aux audiences de libération conditionnelle et de se faire aider si le crime se produit à l'étranger.
De plus, nous avons engagé plus de 6,6 millions de dollars sur deux ans, en englobant les programmes relevant de la Stratégie fédérale d'aide aux victimes, sur lesquels nous vous fournirons plus tard des détails.
J'attire particulièrement l'attention, monsieur le président, sur l'Initiatice sur les victimes d'actes criminels. Ce projet facilite entre autres l'intervention de coordonnateurs des témoins du ministère public dans le Nord, où le nombre de victimes est élevé. Les 5 millions de dollars versés au titre de cette initiative projet sont venus à échéance à la fin du dernier exercice, de sorte que, même si ces crédits n'apparaissent pas dans le Budget principal des dépenses, ils ont effectivement été englobés dans le budget supplémentaire déposé cette semaine.
Notre gouvernement s'est engagé à aider les victimes, et nous continuerons à le faire. Je suis fier du rôle qu'a joué mon ministère pour faire en sorte que les victimes de crimes puissent faire entendre leur voix au sein du système d'administration de la justice du Canada. Le point de vue et le vécu des victimes de crimes nous aident énormément à mieux comprendre la situation et nous inspirent dans notre tâche alors que nous nous efforçons en commun d'assurer la bonne marche de notre système judiciaire.
Monsieur le président, tout au long de l'année écoulée, notre gouvernement a continué à mieux protéger notre population avec toutes les ressources mises à sa disposition. L'année qui vient, le ministère de la Justice continuera à appuyer l'action de notre gouvernement de manière aussi efficace et utile que possible, tant par ses propres moyens qu'en collaboration avec les autres ministères et organismes fédéraux, ses homologues provinciaux et territoriaux ainsi que les organisations non gouvernementales.
En conclusion, monsieur le président, je tiens à nouveau à vous remercier, vous et les membres de votre comité, de m'avoir donné la chance de m'exprimer.
[Français]
Comme vous le savez, le ministère de la Justice joue un rôle de premier plan pour répondre aux besoins des Canadiennes et des Canadiens.
[Traduction]
Le ministère s'efforce avant tout de répondre aux besoins de la population canadienne et continuera à le faire à l'avenir. Je ferai tout mon possible pour m'assurer que les crédits autorisés dans le cadre du budget continueront à être affectés judicieusement afin de bien répondre aux besoins de notre population.
Je vous remercie. Je suis tout disposé à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux de l'apprendre. N'étant pas un membre en titre du comité, je ne le savais pas. Cela explique que la séance dure une heure; je me demandais bien pourquoi on n’avait prévu qu'une heure pour toute la séance.
Monsieur le ministre, merci d'être venu aujourd'hui.
Dans la lettre que vous avez envoyée le 25 mai à M. Fast, le président du comité, en réponse aux questions posées par les membres du comité lors d'une comparution antérieure, je vois que M. Ménard vous a demandé de nommer la dernière étude en criminologie que vous avez lue.
Je me demande pourquoi vous ne lui avez pas répondu franchement. Vous vous contentez de lui dire: « je peux affirmer que... nous considérons l'ensemble du travail de recherche... nous entendons les témoignages de victimes et de groupes de victimes ». Il est évident que vous pouvez compter sur le personnel de votre propre ministère, vous avez un gros ministère qui a du personnel qui lit. Les responsables vont évidemment lire toutes sortes de rapports. Il me semble toutefois que la question était légitime et je pense que vous auriez pu répondre que vous ne vous souveniez pas de la dernière étude que vous avez lue, ou encore que vous n'en aviez lu aucune.
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Très bien, nous aurons recours à un vote avec dissidence.
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement……….. 258 688 000 $
Crédit 5 — Subventions et contributions…………. 386 880 000 $
Commission canadienne des droits de la personne
Crédit 10 — Dépenses du Programme……………. 20 110 000 $
Tribunal canadien des droits de la personne
Crédit 15 — Dépenses du Programme……………..4 116 000 $
Commissariat à la magistrature fédérale Canada
Crédit 20 — Dépenses de fonctionnement………… 8 055 000 $
Crédit 25 — Conseil canadien de la magistrature — Dépenses de fonctionnement...... 1 608 000 $
Service administratif des tribunaux judiciaires
Crédit 30 — Dépenses du Programme……………….. 53 333 000 $
Service des poursuites pénales du Canada
Crédit 35 — Bureau du directeur des poursuites pénales — Dépenses de fonctionnement…………………. 142 862 000 $
ç
Crédit 50 — Dépenses du Programme………….. 21 632 000 $
(Les crédits 1, 5, 10, 15, 20, 25, 30, 35 et 50 sont adoptés avec dissidence)
Le président: Il en reste un.
Le président doit-il faire rapport à la Chambre des crédits 1, 5, 10,15, 20, 25, 30, 35 et 50, moins les montants attribués à titre de crédit provisoire, inscrits sous la rubrique justice?
(La motion est adoptée avec dissidence.)
Le président: La séance est levée.