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La séance est ouverte. Il s'agit de la 31
e réunion du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Nous sommes mardi, le 26 octobre 2010.
Vous avez sous les yeux l'ordre du jour qui comprend l'étude du projet de loi , loi modifiant le Code criminel (vols d'automobile et trafic de biens criminellement obtenus).
Pour nous aider dans notre étude, nous accueillons un certain nombre de témoins. Premièrement, nous avons Mme Caroline Xavier qui représente l'Agence des services frontaliers du Canada. Nous accueillons également M. Robert Borland, avocat, du ministère de la Justice. Soyez les bienvenus.
Ensuite, nous avons des représentants de Statistique Canada. Pour ceux qui sont déjà venus témoigner devant le comité, soyez les bienvenus encore une fois. Nous accueillons Julie McAuley, directrice; Mia Dauvergne, analyste principale, et Craig Grimes, chef et conseiller. Bienvenue à tous.
Vous connaissez le processus. Vous avez 10 minutes pour faire un exposé, si vous le désirez, et ensuite, il y aura des questions.
Pourquoi ne pas commencer par Statistique Canada.
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Merci beaucoup, et merci de nous donner l'occasion de témoigner devant le comité au sujet du projet de loi .
Statistique Canada ne se prononce pas sur les modifications proposées dans le projet de loi. Nous avons réuni les données les plus récentes que nous possédons sur le vol de véhicules à moteur. Toutes les sources de ces données sont indiquées clairement sur les diapositives que nous avons assorties de notes pertinentes.
Nous avons aussi ajouté des compléments d'information à la fin pour la gouverne des membres du comité et nous avons fait distribuer copie d'un article de Juristat sur le vol de véhicules à moteur, article qui a été publié en 2008 et où figurent des données de 2007. Il s'agit de l'article de Juristat le plus récent sur cette question.
Mes collègues, Mme Mia Dauvergne et M. Craig Grimes, m'aideront à répondre à vos questions.
Nous allons maintenant passer à la première diapositive.
Cette diapositive montre que les vols de véhicules à moteur déclarés par la police au Canada accusent un recul depuis 1996. Le taux des vols de véhicules à moteur a chuté de 15 p. 100 entre 2008 et 2009, prolongeant ainsi une tendance à la baisse qui a débuté en 2003.
Le nombre des vols de véhicules à moteur déclarés par la police correspond aux infractions au cours desquelles on subtilise ou on tente de subtiliser un véhicule à moteur garé et ce sans l'autorisation du propriétaire. Cela inclut les cas où l'auteur de l'infraction a l'intention de voler un véhicule mais échoue.
En 2009, la police a déclaré qu'environ 108 000 véhicules à moteur avaient été volés, c'est-à-dire en moyenne 300 véhicules par jour. Ce chiffre inclut les vols réalisés et les tentatives de vol. Il s'agit d'une légère baisse par rapport à 2008, année où la police a déclaré environ 125 000 vols de véhicules à moteur.
Un peu plus du tiers des véhicules à moteur volés en 2009 étaient des automobiles et un tiers étaient des camions.
Le vol de véhicules à moteur est un des crimes le plus souvent déclarés à la police au Canada. En 2009, il représentait 5 p. 100 de toutes les infractions au Code criminel et 6 p. 100 de toutes les infractions commises sans violence.
La diapositive suivante indique que les plus hauts taux de vols de véhicules à moteur seraient enregistrés dans les provinces de l'Ouest et dans le Nord du Canada. En 2009, pour la première fois en 13 ans, le Manitoba n'a pas enregistré le plus haut taux de vols de véhicules à moteur au pays; c'est le Nunavut qui occupe le premier rang, le taux étant de 593 vols de véhicules à moteur pour 100 000 habitants. Les taux de vols de véhicules à moteur au Manitoba a baissé au cours de quatre des cinq dernières années, y compris une chute de 39 p. 100 en 2008 et une autre, de 28 p. 100 en 2009.
La diapositive suivante indique que, de façon générale, la même répartition géographique est observée pour les régions métropolitaines de recensement du Canada. En 2009, bien que le taux de vols de véhicules à moteur ait été le plus élevé à Brantford, en Ontario, de façon générale, les taux de vols de véhicules à moteur sont plus élevés dans les régions métropolitaines de recensement de l'Ouest du Canada.
Depuis 17 ans, Winnipeg accuse un des plus hauts taux au Canada. Toutefois, le taux de vols de véhicules à moteur a diminué de 956 par 100 000 habitants en 2008 à 629 par 100 000 habitants en 2009. C'est ce qui a été la principale cause de la diminution du taux global de vols de véhicules à moteur au Manitoba. En 2009, c'est à Winnipeg qu'ont été volés 74 p. 100 des véhicules à moteur volés au Manitoba, une légère baisse par rapport à 2008, où ce taux était de 81 p. 100.
Le vol de véhicules à moteur est l'un des crimes les moins souvent résolus par la police. En 2009, seulement 11 p. 100 des vols de véhicules à moteur se sont soldés par l'identification d'un prévenu, alors que dans le cas de toutes les autres infractions commises sans violence, ce pourcentage est de 33 p. 100.
On constate sur la diapositive 5 que tout comme dans le cas des autres infractions commises sans violence, le vol de véhicules à moteur déclarés par la police est un crime qui est l'apanage des jeunes. En 2009, le groupe des 15 à 18 ans accusait le taux le plus élevé de vols de véhicules à moteur déclarés par la police. Environ trois prévenus pour vol de véhicule à moteur sur 10 étaient des jeunes de 12 à 17 ans en 2009, ce qui est légèrement plus élevé que la proportion de jeunes accusés d'autres infractions non violentes.
Environ 82 p. 100 des prévenus pour vol de véhicules à moteur étaient de sexe masculin en 2009. Dans le cas des autres infractions commises sans violence, la proportion de prévenus de sexe masculin s'élevait à 75 p. 100.
Fondée sur une analyse réalisée en 2007, la diapositive suivante porte sur la relation entre les vols de véhicules à moteur déclarés par la police et le crime organisé. Nous n'avons pas encore trouvé de façon directe et fiable de mesurer l'implication du crime organisé, mais le taux de recouvrement de véhicules volés a été employé à titre de variable subrogative.
Comme vous pouvez le voir, environ quatre véhicules volés sur dix n'ont pas été récupérés par la police, ce qui donne à penser que ces vols pourraient être liés au crime organisé. En 2007, c'est dans la province de Québec que le taux de recouvrement de véhicules volés était le plus faible, et c'est à Winnipeg qu'il était parmi les plus élevés.
Dans la diapositive suivante, nous abordons la question des décisions rendues par les tribunaux à la suite de vols de véhicules à moteur. Il n'est pas possible de relever les vols de véhicules à moteur seulement à partir des dossiers administratifs des tribunaux, car ce type de vols est consigné en ce moment avec toutes les autres catégories de vols énoncées dans l'article 334 du Code criminel. Toutefois, nous pouvons établir un lien entre les dossiers judiciaires, qui comprennent des décisions rendues dans les affaires pénales, et les dossiers de police, qui comprennent des caractéristiques sur l'infraction, ce qui permet de faire un relevé de cette sous-catégorie de vol au Canada.
On nous demande souvent si les vols de véhicules à moteur sont traités différemment des autres types de vols par les tribunaux. Récemment, nous avons établi un lien entre ces dossiers administratifs pour répondre à cette question dans le cadre d'un autre projet. Un échantillon non représentatif des dossiers judiciaires a montré des différences dans la façon dont les vols de véhicules à moteur étaient traités par les tribunaux par rapport aux autres types de vols. On avait plus souvent recours à l'incarcération dans les cas de condamnation pour vol de véhicules à moteur, et on a dénoté des différences considérables dans la durée de l'incarcération pour ce type d'accusation par rapport à tous les autres types de vols.
L'article 335 du Code criminel stipule que le fait de prendre un véhicule à moteur sans le consentement du propriétaire constitue une infraction similaire au vol. Dans la diapositive 8, on constate que plusieurs milliers de causes impliquant des accusations assimilables au vol ont été entendues par les tribunaux pénaux canadiens chaque année. Le nombre d'accusations portées contre les jeunes a chuté depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, alors que le nombre d'accusations portées contre des adultes n'a que très peu changé depuis 2000-2001. La proportion de condamnations d'adultes et de jeunes a tendance à être plus élevée pour ce type d'accusation par rapport aux autres, mais elle est presque identique à celle des accusés déclarés coupables de vol en général.
Passons maintenant aux données fournies par les tribunaux pénaux au sujet de la possession de biens criminellement obtenus. Le trafic de ce type de biens constitue une nouvelle infraction proposée par le projet de loi . Or, il est impossible d'obtenir des données sur la mesure selon laquelle ces dossiers judiciaires comprennent également des accusations de trafic de biens criminellement obtenus. Toutefois, il est possible d'obtenir des données sur le nombre de causes qui comprennent une infraction sous-jacente de possession de biens criminellement obtenus. Depuis 2000-2001, environ 10 p. 100 des cas, soit plus ou moins 40 000 dossiers par année, comprenaient au moins une accusation de possession de biens criminellement obtenus. En 2008-2009, la proportion de ces causes entendues par les tribunaux de juridiction criminelle pour les jeunes était plus élevé que la proportion entendue par les tribunaux de juridiction criminelle pour les adultes.
Bref, le vol de véhicules à moteur continue d'être très présent au Canada, mais le taux de vols de véhicules à moteur déclarés par la police continue d'être à la baisse depuis 1996. Les taux de vols de véhicules à moteur sont particulièrement élevés dans l'Ouest du pays. Les taux de recouvrement des véhicules servent de variable subrogative pour évaluer l'implication du crime organisé, ce qui nous a amené à constater que les taux de recouvrement varient d'un bout à l'autre du pays. Les véhicules volés sont moins souvent récupérés au Québec par rapport au reste du Canada, contrairement à Winnipeg où l'on enregistre l'un des taux les plus élevés de recouvrement au pays.
Merci. C'est ici que se termine mon exposé.
J'aimerais remercier le comité de l'occasion qui m'est donnée de comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter du rôle de l'ASFC en lien avec le projet de loi .
[Français]
Avant de parler du projet de loi, j'aimerais prendre une minute pour parler du rôle que joue l'ASFC sur le plan de la gestion de la frontière ainsi que des services que nous fournissons.
L'ASFC a pour mandat de fournir des services frontaliers intégrés à l'appui des priorités liées à la sécurité nationale et à la sécurité publique, et de faciliter la libre circulation des personnes ainsi que des marchandises légitimes qui respectent les exigences de la législation frontalière.
Cette responsabilité s'étend à l'exécution de la politique en matière d'immigration et de réfugiés, à l'inspection à la frontière des aliments, des végétaux et des animaux, et vise à fournir un appui sur le plan du renseignement et des mesures d'application de la loi qui nous permettent de nous acquitter de nos obligations législatives en matière de sûreté et de sécurité.
Dans l'ensemble, l'ASFC est chargée de l'application de quelque 90 lois et règlements qui régissent l'admissibilité des personnes et des marchandises qui entrent au Canada ou qui en sortent.
[Traduction]
L'ASFC utilise une approche de la gestion de la frontière fondée sur les risques et axée sur le renseignement qui lui permet de se concentrer sur les personnes et les marchandises jugées à risque élevé, tout en facilitant le traitement à la frontière des voyageurs et des marchandises à faible risque.
L'approche fondée sur les risques permet à l'Agence de veiller à ce que les coûts et les retards occasionnés par les processus de traitement des personnes et des expéditions légitimes à la frontière soient réduits au minimum, tout en repérant et en interceptant les diverses menaces à la sécurité dès que possible dans le continuum des voyages et de la chaîne d'approvisionnement. En fin de compte, cette approche permet à l'agence d'affecter ses ressources de la manière la plus efficace possible pour évaluer les risques aussi loin que possible de la frontière.
En juin 2009, des modifications ont été apportées à la Loi sur les douanes pour renforcer le pouvoir nécessaire à l'ASFC pour intercepter les marchandises de contrebandes et autres marchandises illégales dans les zones de contrôle des douanes, tels que les aires de trafic des aéroports et les quais des ports maritimes. Les changements visaient principalement à offrir à l'ASFC une plus grande portée et une meilleure souplesse dans la gestion des risques.
Les principales modifications permettaient à l'ASFC de mettre en œuvre de façon intégrale le programme Information préalable sur les expéditions commerciales, aussi appelé Manifeste électronique, et d'apporter des changements aux zones de contrôle des douanes. En fin de compte, cela permet à l'agence de garantir une plus grande sécurité au sein de la chaîne d'approvisionnement commercial par le biais de la réception de l'information préalable sur les expéditions commerciales au moyen de l'initiative Manifeste électronique.
[Français]
Ainsi que mentionné, l'ASFC applique la Loi sur les douanes ainsi que d'autres lois et règlements fédéraux en vue de contrôler la circulation de marchandises. Cependant, aucun de ces instruments ne comporte de disposition visant expressément l'exportation de biens volés, plus particulièrement les véhicules que l'on soupçonne d'avoir été volés.
[Traduction]
En vertu de la loi actuelle, l'ASFC peut obtenir de l'information concernant les renseignements criminels et agir en conséquence, mais l'information doit toutefois être reliée à l'administration ou à l'application de la Loi sur les douanes. L'ASFC peut uniquement procéder à une vérification administrative des marchandises en partance pour l'étranger afin de s'assurer de l'observation de la Loi sur les douanes, du Règlement sur les déclarations des marchandises exportées ou de toute autre loi fédérale administrée ou appliquée par l'ASFC.
Actuellement, lorsqu'un agent découvre ce qu'il soupçonne être un véhicule volé dans le cadre d'un contrôle des exportations, l'agent n'a pas l'autorisation légale de faire enquête pour déterminer si le véhicule a été signalé comme volé. Il doit plutôt en informer le service de police local de façon à ce que la police puisse procéder à des vérifications du véhicule dans diverses bases de données afin de déterminer s'il s'agit effectivement d'un véhicule volé.
Parmi les modifications au Code criminel qui sont étudiées par le présent comité figure une disposition qui interdit l'importation et l'exportation de biens obtenus de façon criminelle, comme des véhicules volés. Cette interdiction renforcera la capacité de l'ASFC de gérer la frontière en autorisant l'exercice des pouvoirs prévus par la Loi sur les douanes, ce qui permettra à l'agence de procéder à des examens pour déterminer si les véhicules ont été signalés comme étant volés.
En vertu du projet de loi proposée, un agent qui soupçonne que le véhicule a été volé sera également autorisé à faire des vérifications dans les bases de données pour déterminer si le véhicule a été volé. De cette façon, l'ASFC signalera à la police des véhicules qu'elle sait avoir été volés, plutôt que simplement des véhicules qu'elle soupçonne d'avoir été volés.
Par conséquent, les modifications proposées au Code criminel conféreront aux agents de l'ASFC le pouvoir légal d'aider la police en examinant et en utilisant diverses bases de données policières pour retenir les véhicules volés. Ces véhicules retenus seront ensuite remis à la police pour qu'elle fasse enquête, ce qui accroîtra nos capacités d'échanges d'informations avec nos partenaires du domaine de l'application de la loi.
Le projet de loi S-9 conférera à l'ASFC le pouvoir d'examiner les véhicules, de déterminer s'ils ont été volés par des vérifications dans les bases de données, et de retenir les véhicules volés jusqu'à ce que la police puisse faire enquête et prendre possession des véhicules dans le cadre de leurs activités d'application de la loi courante. Essentiellement, ce projet de loi fera en sorte que l'ASFC sera en meilleure position pour travailler de manière plus efficace avec ses partenaires dans le domaine de l'application de la loi à l'échelle nationale et internationale pour décourager le trafic transfrontalier de biens volés.
Le projet de loi S-9 créera également des infractions précises: vol d'automobile, modification du numéro d'identification du véhicule automobile, trafic de biens obtenus criminellement et possession de biens obtenus criminellement aux fins de trafic.
[Français]
Le projet de loi aura une incidence directe et positive sur l'ASFC, car il lui permettra de jouer un rôle plus important et direct en prévenant l'exportation de biens volés.
[Traduction]
L'ASFC dispose actuellement d'un programme de contrôle des exportations stratégiques découlant des pouvoirs conférés par la Loi sur les douanes. Le projet de loi conférera également à l'ASFC le pouvoir d'aider la police à cibler activement les expéditions destinées à l'exportation avant même qu'elles n'atteignent les ports afin d'intercepter les marchandises volées, et en particulier, les véhicules.
Ces pouvoirs nous permettront d'examiner l'information sur l'exportation que nous recevons à l'avance de manière que nous puissions travailler avec nos partenaires dans le domaine de l'application de la loi pour déterminer s'il peut y avoir une infraction ou des biens interdits, comme des véhicules volés.
Dans son cadre législatif actuel, l'ASFC travaille diligemment sur ses propres priorités d'application de la loi qui appuient les mesures prises par la police pour retrouver les véhicules présumés volés destinés à l'exportation et procéder à des enquêtes à cet effet. L'ASFC continuera d'utiliser l'approche fondée sur les risques pour faire de l'analyse préalable, en utilisant les renseignements provenant de nos partenaires dans le domaine de l'application de la loi et nos outils pour concentrer notre attention sur les conteneurs suspects.
En 2008, l'ASFC a participé à une enquête de six mois dirigée par la GRC portant sur la vérification des véhicules exportés. Au cours de cette enquête, l'ASFC a utilisé les techniques, les outils et les ressources de vérification des exportations pour découvrir des éléments révélateurs de contraventions à la Loi sur les douanes, au Règlement sur la déclaration des marchandises exportées et aux autres lois administrées ou appliquées par l'ASFC.
Durant ce projet, les agents de l'ASFC ont assisté la GRC et procédé au contrôle de 281 conteneurs dans les ports de Montréal et de Halifax, ce qui a mené à l'interception de 258 véhicules volés. Ces résultats ont permis aux organismes d'exécution de la loi de prendre conscience de la situation actuelle liée aux véhicules volés.
[Français]
L'adoption du projet de loi procurera à l'ASFC les outils législatifs dont elle a besoin pour jouer un rôle plus effectif dans le cadre des efforts qui sont faits en matière d'application de la loi en vue d'intercepter les véhicules volés.
[Traduction]
Dans le cadre de ses activités d'application de la loi courantes, l'ASFC sera en mesure d'utiliser les pouvoirs conférés par ce projet de loi pour faire son travail de manière plus efficace tout en respectant les paramètres de ses ressources disponibles.
Je vous remercie de m'avoir invitée à présenter notre point de vue pour votre étude de ce projet de loi.
[Français]
Je suis maintenant prête à répondre aux questions. Merci.
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En fait, les deux amendements visent à enlever la peine minimale de six mois pour vol d'automobile. Cela s'applique à partir de la ligne 8 jusqu'à la ligne 12. C'est le but. Si on enlève cette peine minimale, on n'aura plus besoin du deuxième paragraphe, et c'est d'ailleurs l'objet du deuxième amendement.
Pour une fois, je le trouvais relativement doux. Il visait un objet précis avec modération.
Il est vrai que je ne pense pas que, de façon générale, les peines minimales ont vraiment des effets suffisants sur la criminalité, pour qu'on en fasse une habitude. Ces derniers temps, le gouvernement conservateur nous donne toujours l'impression d'en faire en effet une habitude.
Pour ma part, je crains énormément cette tendance, une tendance américaine, qui a fait en sorte que les États-Unis ont un taux d'incarcération parmi les plus élevés au monde: au-delà de 760 prisonniers par 100 000 habitants. Au Canada, cela se situe entre 103 et 116, selon les statistiques des dernières années. À ce sujet, le Canada est comparable à l'Europe de l'Ouest, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, etc.
C'est la raison pour laquelle j'ai horreur que l'on utilise systématiquement les peines minimales. Par contre, je reconnais être favorable à certaines peines minimales.
Ma position n'est pas carrément idéologique. Je suis d'accord pour garder ça dans les cas de meurtre, parce que c'est l'une des infractions les plus graves. Le meurtre est un homicide volontaire et c'est donc l'état d'esprit le plus condamnable.
Dans les cas d'infractions mineures, je suis d'accord pour appliquer les sentences minimales dans les cas de récidive. Par exemple, la conduite avec les facultés affaiblies est un crime commis par des gens qui, généralement, ne sont pas des criminels. En criminologie, on sait que dans ces cas, les peines minimales peuvent avoir un effet positif, surtout si elles sont réservées à la récidive. Dans ce cas-ci, je reconnais que c'est réservé à la récidive. C'est pourquoi il me semble, comme principe général, que ceux qui veulent imposer des peines minimales ont le fardeau de la preuve, doivent démontrer qu'effectivement on a besoin de la peine minimale pour obtenir un effet positif et qu'il n'y a pas moyen de l'obtenir autrement.
Or je vois bien dans les statistiques qu'il y a en effet eu une augmentation du taux de vols d'automobiles. Si la peine minimale est disparue en 1985 — et là-dessus je me fie à la parole de mon collègue Petit, mais je n'ai pas vérifié cela —, cette augmentation n'est pas si considérable, d'autant plus qu'elle est suivie d'une baisse. Bien qu'encore là les statistiques aient pu nous le démontrer, selon moi, la baisse qui a suivi est encore une fois la démonstration qu'en adoptant des méthodes de prévention, on obtient de bien meilleurs résultats sur la criminalité. S'il y a une baisse par la suite, elle correspond dans le temps aux difficultés de voler des automobiles.
On voit très bien, par le fait que ce sont des jeunes qui commettent les vols d'automobiles en grande quantité... C'est ce qu'on appelle des joy rides. C'est fascinant, l'automobile, pour eux. Je suis passé par là. Remarquez que je n'ai jamais volé d'automobiles, mais je me souviens comment on est fasciné par les automobiles quand on est jeune. C'est donc un crime de jeunes. Il faut quand même une certaine habileté pour réussir à faire démarrer une automobile sans les clés.
Avec le temps, on a développé..., puis on a obtenu des résultats. On obtient souvent de meilleurs résultats par des méthodes préventives. Il y a aussi eu des campagnes pour sensibiliser les gens au fait de verrouiller les portes de leur automobile. Vous avez vu que la criminalité a continué à baisser.
Malgré ces variations, je ne trouve pas que le gouvernement nous a prouvé qu'une peine minimale est nécessaire. C'est pourquoi je m'en tiendrais à ma politique générale d'être a priori contre la peine minimale, à moins qu'on ne me fasse une démonstration convaincante que cette peine minimale aura un effet sensible et important sur le type de criminalité qu'on veut cibler.
C'est pourquoi j'abonde dans le même sens que mon parti, qui a mis cela en avant dans les années précédentes, en ce qui a trait aux projets de loi qui ont été présentés à ce sujet. Je ne cache pas que ces amendements que nous proposons sont exactement les mêmes que ceux que M. Réal Ménard avait posés à des dispositions semblables dans les projets de loi qui ont précédé et qui portaient sur le même sujet. J'ai les numéros de ces projets de loi quelque part.
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Merci, monsieur le président.
Tout d’abord, monsieur le président, je suis un peu dérouté de voir M. Ménard soulever cette objection à l’heure actuelle et présenter cette modification. J’étais à la Chambre le 6 octobre lorsque le projet de loi a été débattu. J’ai écouté très attentivement ce qu’il avait à dire. À propos de la peine minimale obligatoire, il a déclaré ce qui suit
On a observé cette façon de faire aux États-Unis, où il y en a beaucoup. D'ailleurs, c'est l'un des vices des peines minimales. Ici, on ne retrouve pas ce vice. Je trouve raisonnable une peine de six mois pour une troisième infraction. Cela peut certainement avoir un effet dissuasif. Comme on le voit, les objections du Bloc ne sont pas idéologiques, mais plutôt basées sur des connaissances rationnelles, sur l'expérience et sur la criminologie
Tout ce que je peux dire, c’est que j’étais d’accord avec M. Ménard ce jour-là; j’estimais qu’il avait avancé un bon argument. Je pense que bon nombre de gens qui ont entendu ses propos à la Chambre des communes pensaient la même chose.
Deuxièmement, lorsque, dans le cadre de notre étude sur le crime organisé, nous avons visité Winnipeg et d’autres villes, nous avons entendu un certain nombre de témoins indiquer qu’un grand nombre de vols d’automobile étaient commis par un petit nombre de récidivistes. Au cours du débat à la Chambre, nous avons entendu parler de certaines des histoires tragiques qui ont découlé de ces vols d’automobile et des personnes innocentes ont été tuées par les voitures volées que conduisaient ces récidivistes
Par exemple, il y a le cas tristement célèbre de la jeune femme qui faisait du jogging. Nous l’avons entendu à Winnipeg, comme M. Ménard s’en souviendra. Elle a été percutée et tuée par une voiture volée que conduisait un récidiviste qui cherchait, en fait, à déterminer combien de coureurs il pourrait frapper. C’est un cas très notoire là-bas. Si je me souviens bien — et M. Murphy peut peut-être me corriger si j’ai tort —, le cas qui, je crois, a motivé en partie la création de la commission Nunn concernait un jeune récidiviste qui avait ôté la vie à une personne en conduisant une voiture volée
Beaucoup d’éléments portent à croire que bon nombre des pires crimes perpétrés avec des voitures volées sont le fait de récidivistes. Une peine minimale obligatoire ne fera pas qu’indiquer que ce comportement est intolérable; pendant qu’ils purgeront leur peine de six mois d’emprisonnement, les récidivistes auront beaucoup de temps pour réfléchir à ce qu’ils ont fait et au danger qu’ils ont fait courir au public.
De plus, pendant qu’ils sont incarcérés, ils ne pourront pas commettre d’autres vols d’automobile et mettre le public en danger, comme le délinquant l’a fait dans le cas qui a entraîné la commission Nunn.
Troisièmement, je signalerais qu’en vertu de cette mesure législative, le procureur a la latitude de mener les poursuites par procédure sommaire ou par mise en accusation. S’il intente des poursuites par procédure sommaire, il n’y a pas de peine obligatoire; la peine minimale obligatoire ne s’applique que s’il décide de procéder par mise en accusation. Il va de soi que le procureur examinera chaque cas et, s’il est aux prises avec un grave récidiviste qui, à son avis, fait peser une menace sur le public, il procédera par mise en accusation, ce qui entraînera une peine minimale obligatoire
Pour toutes ces raisons, monsieur le président, j’estime que purger une peine minimale obligatoire de six mois après avoir commis une troisième infraction de ce genre est très raisonnable et, en fait, très limité. C’est pourquoi je demanderais à tous les membres du comité de voter contre cette modification et d’appuyer le projet de loi sous sa forme actuelle.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai du mal à comprendre comment il se fait que même si on entend dire tout le temps que les statistiques sur la criminalité sont en baisse, quand on voit des preuves du contraire, on réagit en disant: « Eh bien, les chiffres fluctuent; cela importe peu. » Je ne vois pas comment on peut faire fi des témoignages que nous avons entendus aujourd'hui et qui montrent qu'à peu près au moment où les peines minimales obligatoires ont été enlevées, il y a eu une hausse de vols de véhicules signalés à la police; d'ailleurs, j'ai remarqué que le nombre a presque doublé dans les dix ans suivant l'abolition. Bien que nous ayons réussi à le réduire de nouveau, probablement grâce au grand dévouement des ressources policières, nous n'avons jamais pu le ramener au même niveau que celui du milieu des années 1980. Nous ne pouvons tout simplement pas faire abstraction de ces preuves.
Par ailleurs, une troisième condamnation est une infraction commerciale. Nous ne parlons pas de jeunes contrevenants, mais d'adultes, et d'après les témoignages que nous avons entendus, le nombre d'accusations contre des adultes pour la prise d'un véhicule à moteur sans consentement a augmenté depuis 2001. Avant, il y avait moins de 2 000 cas; maintenant, c'est plus de 2 000. Toujours d'après les témoignages que nous avons entendus, chez les adultes, le nombre total d'accusations pour des biens criminellement obtenus est à la hausse depuis 2001. En 2009, le total était de 28 444 et maintenant, c'est de 30 183. Alors, nous ne parlons pas de jeunes contrevenants ici, mais d'adultes.
Et nous ne parlons pas non plus de balades dans une voiture volée, comme M. Ménard a mentionné. Rien dans le projet de loi n'enlève cette infraction. Si quelqu'un est accusé de se balader dans une voiture volée, il ne fera pas l'objet d'une peine minimale. Par contre, s'il est condamné à trois reprises pour vol de véhicule à moteur — ce qui est tout à fait différent d'une balade dans une voiture volée, il fera alors l'objet d'une peine minimale obligatoire, à la discrétion du procureur.
Voilà pourquoi j'espère que nous n'adopterons pas une approche idéologique et que, dans ce cas-ci, à la lumière des preuves qui nous ont été présentées et que M. Ménard a eu l'amabilité de porter à notre attention, celui-ci en viendra à accepter les peines minimales obligatoires.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'apprécie beaucoup les commentaires de notre collègue Me Ménard pour justifier les amendements qu'il présente, mais je ne pourrai pas appuyer ces amendements.
J'aimerais brièvement expliquer mes raisons. Premièrement, ces peines minimales ne s'appliqueraient pas aux jeunes contrevenants. Deuxièmement, je trouve que — j'espère utiliser fidèlement ses paroles —, pour une fois, le gouvernement conservateur a bien ciblé un problème, et c'est ciblé avec la précision d'un chirurgien. Troisièmement, la peine minimale qui est proposée par la loi est assez modérée.
Et par le fait que le gouvernement a pris la peine une fois encore de déterminer qu'il devrait s'agir d'une troisième condamnation pour la même infraction criminelle, je trouve que je peux appuyer l'article tel que présenté dans le projet de loi sans aucune hésitation ni aucune difficulté ou inconfort.
Je me trouverais très à l'aise de justifier mon vote en faveur de l'article tel qu'il est libellé et contre les amendements que vous, Me Ménard, proposez.
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J'aimerais être d'accord sur tout ce qui vient de se dire, mais vous savez que les peines minimales d'emprisonnement me posent des difficultés. Ce qui m'inquiète au sujet de la peine minimale, dans ce projet de loi, et c'est ce qui me fascine... Il y a eu une diminution des vols de véhicules automobiles, c'est clair. Cependant, ce qui m'inquiète, c'est qu'il a eu augmentation des vols de véhicules automobiles dans les Territoires du Nord-Ouest et dans les autres territoires du Nord.
On sait que je siège aussi au Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord. C'est clair qu'on peut faire dire ce qu'on veut aux statistiques. C'est sûr que le Manitoba a perdu son championnat; malheureusement pour la province, elle est troisième au classement. Selon moi, ça va encore diminuer, entre autres parce que des mesures ont été prises par les corps policiers. Toutefois, le problème est en train de s'amplifier dans le Nord. Par conséquent, des Inuits vont voler des ski-doos, parce que ça fait partie de leur réalité. Ils ne volent pas d'automobiles; ils volent des motoneiges, parce que ce sont des véhicules automobiles.
Quand j'étais avocat, j'ai fait le tour du Nord, j'y ai eu des clients, et on sentait venir ce phénomène. Ils vont voler des véhicules 4x4, ils vont voler des ski-doos, et ce sont eux qui vont se retrouver en prison pour un minimum de six mois.
Moi aussi, j'ai des hésitations. Je partagerais l'avis de Mme Jennings, probablement. Je voterais contre les peines minimales. J'ai d'ailleurs toujours voté contre cela parce que je ne considère pas que ce soit la solution.
Toutefois, on est maintenant en train de faire quelque chose de dangereux. Si vous consultez la statistique à la page 3, dans la colonne intitulée Northwest Territories, vous constaterez qu'il ne s'agit que de ski-doos. Mme MacAulay est venu nous présenter ce graphique. C'est dangereux, ce qu'on est en train de faire. C'est pour ça que j'hésiterais beaucoup à imposer des peines minimales. Du moins, j'attendrais un peu, quitte à y revenir. Les vols de véhicules sont en baisse partout, sauf dans le Nord.
Je peux vous assurer qu'au Québec, où il y a eu 351 vols, il y a en effet beaucoup de vols dans la région de Montréal. C'est clair, on le sait.
Une voix: Il y en a à Trois-Rivières.
M. Marc Lemay: Il y en a aussi à Trois-Rivières, mais il y en a beaucoup dans le Nord, au Nunavik.
Les jeunes volent... Je dis « les jeunes », mais monsieur a raison, ce sont des adultes de 18, 19, 20 ou 21 ans qui volent des motoneiges et des quatre-roues, beaucoup de quatre-roues. C'est ce qui m'inquiète le plus: les prisons, on va les remplir, mais avec des Inuits et avec des Autochtones. Ça m'inquiète beaucoup, beaucoup plus que les peines minimales d'emprisonnement.
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J'ai une question au sujet de l'amendement.
J'abonde dans le sens de Marlene et, par conséquent, j'appuierais cette peine minimale obligatoire, mais je veux m'assurer que nous comprenons bien la hiérarchie des infractions.
Dans la partie IX du Code criminel, qui porte sur les infractions contre les droits de propriété, on trouve des dispositions concernant le vol qualifié, le vol à main armée, le taux d'intérêt criminel, l'introduction par infraction et la présence illégale dans une maison d'habitation. Il y a également une disposition sur les huîtrières, chose que je trouve fascinante. En tout cas... Cela en dit long sur la modernité du Code criminel.
Si je comprends bien, la plus grave infraction dans cet article est le vol à main armée. En 1995, des peines minimales obligatoires étaient prévues pour certaines des infractions graves. Nous plaçons maintenant le vol de véhicule au niveau suivant pour ce qui est des peines minimales obligatoires. Je pense que c'est le seul cas — mais il se peut que d'autres mesures législatives soient présentées —, et nous laissons l'introduction par infraction dans le but de commettre un crime, la présence illégale dans une maison d'habitation, certaines des autres infractions, puis le vol qualifié. Le message est peut-être bon: nous considérons le vol à main armée comme une infraction très grave punissable par de lourdes peines minimales obligatoires. Nous jugeons qu'une troisième infraction de vol de véhicule est un problème qu'il faut enrayer dans la société; toutefois, nous estimons que certaines des autres infractions doivent être traitées à la discrétion d'un juge, jusqu'à concurrence de la sentence maximale, peu importe ce qu'elle est — six mois, dix ans.
Ai-je raison de dire que c'est le seul article de la partie IX qui prévoit une peine minimale obligatoire?
Je suis heureux d'appuyer cette mesure, mais il faut transmettre le message au gouvernement actuel, ou au gouvernement suivant, qu'on se doit d'examiner le Code criminel et d'établir des priorités. Ainsi, si on examine les collectivités et qu'on s'aperçoit qu'une personne fait l'objet d'une troisième invasion de domicile, c'est quelque chose qui mérite également d'être pris en considération, pour autant que ce soit équilibré et proportionnel. Comme c'est le cas en l'occurrence, je donne mon appui.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
À la lecture du projet de loi et des amendements, j'ai constaté, dans le libellé proposé du paragraphe 353.1(2), la définition de « numéro d'identification », qui se lit comme suit:
Pour l'application du présent article, « numéro d'identification » s'entend de tout numéro ou de toute autre marque apposé sur un véhicule à moteur et ayant pour but de le distinguer des véhicules semblables.
Maintenant, une marque apposée sur un véhicule pourrait inclure votre nom si vous décidez de peindre votre nom sur votre véhicule. Mais surtout, cette définition semble inclure les plaques d'immatriculation provinciales, et je ne suis pas sûr si c'est intentionnel. La plupart d'entre nous associent les numéros d'identification aux marques estampées qui figurent sur le bloc-moteur ou sur les diverses autres pièces d'un véhicule à moteur et qui sont apposées par les fabricants d'automobiles.
Nous avons donc une disposition qui, si l'on se fie au texte de la définition, comprend les plaques d'immatriculation — et j'aimerais entendre les observations des fonctionnaires à ce sujet.
Vient ensuite la disposition qui crée l'infraction:
Commet une infraction quiconque, sans excuse légitime, modifie, enlève ou oblitère, en tout ou en partie, le numéro d'identification d'un véhicule à moteur.
Alors, en théorie, le fait de retirer la plaque d'immatriculation d'un véhicule à moteur constituerait une infraction criminelle. En théorie, une personne qui ne fait qu'enlever la plaque d'immatriculation du véhicule commettrait une infraction. Je ne m'en tiens qu'au sens ordinaire des mots contenus dans la définition. Manifestement, quelqu'un qui retire les plaques personnalisées d'un véhicule serait en train de commettre une infraction, sauf s'il a une « excuse légitime », ainsi qu'il est stipulé. Autrement dit, le fardeau incombe à la personne. Il s'agit d'une infraction, à moins que la personne ait une excuse légitime.
Je ne crois pas que notre droit pénal doive criminaliser des gestes tout à fait ordinaires et habituels ou faire porter le fardeau au citoyen pour avoir une excuse légitime de faire quelque chose qu'il avait le droit de faire jusqu'à maintenant, c'est-à-dire enlever les plaques personnalisées.
Si quelqu'un recueille des renseignements — par exemple, un policier ou un agent du SCRS — pour une raison quelconque dans le cadre d'une opération et qu'il décide d'enlever ou de modifier une plaque d'immatriculation, on pourrait dire qu'il a une excuse légitime. Peut-être que oui, peut-être que non.
J'ai cherché un moyen de régler ce problème et je me suis dit que nous devrions peut-être exclure clairement la plaque d'immatriculation de la définition, mais il se peut que les rédacteurs avaient réellement l'intention de l'y inclure. Ensuite, j'ai pensé que ce que je voulais réellement, c'est déplacer le fardeau, de sorte que la personne n'a pas besoin d'avoir une excuse légitime; quiconque enlève une plaque d'immatriculation ou modifie un numéro d'identification doit le faire dans l'intention d'entraver ou d'obstruer l'identification d'un véhicule à moteur. Ainsi, le citoyen se retrouve en terrain neutre. Tel est l'objet de mon amendement.
Dans mon amendement, j'ai ajouté quelques mots après « quiconque », comme suit:
dans l'intention d'entraver l'identification d'un véhicule à moteur et sans excuse légitime, modifie, enlève ou oblitère, en tout ou en partie, le numéro d'identification de ce véhicule.
Tel est le but de l'amendement. J'aimerais que les fonctionnaires m'expliquent, par n'importe quel moyen — et mon collègue pourrait essayer de le faire aussi — pourquoi une plaque d'immatriculation d'un véhicule à moteur n'est pas incluse dans la définition actuelle de « numéro d'identification » prévue dans cet article.
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Eh bien, il est possible que je me trompe. Mais n'ai-je pas raison de dire que nous ne définissons pas...? Je ne crois pas que cela soit intentionnel, mais Dereck nous a mis sur une piste.
On ne fournit pas de définition du NIV dans l'article même qui crée une infraction pour son oblitération. Est-ce dans le paragraphe 2 qui est proposé?
C'est la même chose pour le paragraphe 2 qui traite de possession, lequel est actuellement... Est-ce pareil? Pourquoi n'y a-t-il pas de lettres?
Si j'essaie de résumer, l'article 354 demeure, change de titre et comporte un paragraphe qui définit le numéro d'identification du véhicule. Dans le nouvel article que nous proposons, l'article 353.1, on indique « pour l'application du présent article » au paragraphe 2. Pourquoi ne précise-t-on pas qu'il peut s'agir d'un numéro, de lettres ou peu importe...? Nous savons tous ce qu'est un NIV, mais je ne suis pas certain que ce soit le meilleur libellé possible pour le définir.
En fait, si on prend Derek au pied de la lettre, on pourrait dire qu'un NIV correspond à tout numéro ou toute autre marque apposé sur un véhicule. C'est une définition possible, mais j'essaie simplement de m'imaginer les tactiques que pourrait employer un avocat de la défense. Pourquoi n'essayons-nous pas d'établir une meilleure définition du NIV? Ou alors croyez-vous que celle qui est utilisée est la meilleure possible?
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Je me souviens du rappel que vous avez fait à l'intention de tous les membres du comité lors de notre dernière étude article par article — je pense que c'était le projet de loi — à l'occasion de laquelle le comité a rejeté à la majorité le titre abrégé parce que l'amendement visant à modifier ce titre a été jugé irrecevable.
J'ai certaines réserves concernant le titre abrégé de ce projet de loi. Je ne crois pas que la version anglaise de ce titre corresponde avec exactitude et fidélité au titre français.
[Français]
En français, le titre abrégé est « ». Par contre,
[Traduction]
En anglais, le titre abrégé est Tackling Auto Theft and Property Crime Act. Je ne crois pas que cela reflète bien, de quelque manière que ce soit, le contenu de ce projet de loi, alors que c'est le cas pour le titre abrégé en français.
Je me demande donc si le gouvernement pourrait être disposé à modifier cet article dans sa version anglaise de telle sorte qu'il corresponde mieux au titre abrégé en français, lequel est un reflet fidèle du contenu du projet de loi, contrairement au titre anglais.
Serait-on prêt à essayer de trouver un titre abrégé en anglais qui représenterait mieux le corps du projet de loi, son objectif, comme le titre français parvient à très bien le faire?