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Madame la présidente, merci. Merci au comité de m'inviter à la séance.
Je m'appelle Jim Wright et je suis président et seul et unique actionnaire de Wright Tech Systems Inc. et associé de Green Rite Solutions Inc., partenaire de Wright Tech Systems Inc. pour le marketing et le financement. Les deux entreprises ont leur siège à Richmond Hill, en Ontario, dans le Grand Toronto. Pendant le temps que je passerai avec vous, je vais essayer de décrire mes liens avec Nazim Gillani, Rahim Jaffer et Helena Guergis.
Quelques renseignements sur moi, sur Wright Tech Systems et sur Green Rite Solutions. Je suis canadien et fier de l'être, je suis originaire de l'Irlande du Nord — mon accent me trahit — et je suis heureux de dire que je me trouve ici depuis 53 ans. Je me qualifierais d'inventeur et d'entrepreneur. Je me suis toujours intéressé à la gestion des déchets et, en particulier à ses effets sur l'environnement. À cette fin-là, depuis le milieu des années 1970, je m'affaire à traduire mes idées en solutions organisationnelles viables pour la gestion des déchets municipaux. Au cours des cinq dernières années, Wright Tech Systems s'est attaché à concevoir des solutions de gestion des déchets pour plusieurs établissements, entreprises et municipalités. Nous possédons une technologie brevetée qui permet de convertir les déchets organiques en énergie verte. Notre technologie est baptisée Biodryer. C'est un séchoir biologique. Nous pouvons offrir aux municipalités une solution clé en main pour la gestion de déchets allant de 50 à plus de 1 000 tonnes par jour. Nous nous occupons de la conception, de l'ingénierie, de l'approvisionnement, de la fabrication; et nous fournissons le matériel. De même, nous prenons en charge l'aménagement matériel, le fonctionnement et le financement de ces projets. Chaque projet est unique. Nous employons des spécialistes des déchets, de l'énergie et de l'environnement; des ingénieurs d'études, des gestionnaires de projet, des responsables du fonctionnement des installations et des conseillers financiers. Wright est en mesure de séparer comme il se doit les déchets municipaux des substances dangereuses générées en milieu résidentiel et commercial, dans les établissements et le milieu de l'industrie légère. Les procédés incluent le tri, la séparation, la biofiltration et le convoyage. Nous sommes en mesure de proposer une solution qui prend en charge la gestion des déchets sous tous ses rapports, et c'est une solution qui fonctionne.
Wright compte des systèmes à divers endroits, dont Disney World, en Floride, Whistler, qui a accueilli les Olympiques de Vancouver, et l'Irlande. Les gens qui s'intéressent à des projets verts sont nombreux à venir se renseigner sur nos systèmes. Grâce à des réunions sur le financement des immobilisations et à des efforts de marketing auprès des établissements, nous nous sommes trouvés en lien avec divers intérêts financiers au fil des ans. Je présente cette description pour faire voir en quoi, dans le cadre normal des affaires, Green Rite Solutions et Wright Tech Systems peuvent finir par être connues de financiers et d'investisseurs en capital risque de toutes sortes.
À propos de Nazim Gillani, de Rahim Jaffer et de Helena Guergis: j'ai eu à répondre à de nombreuses questions de la part des médias et j'ai présenté une déclaration officielle le 23 avril 2010. C'est du fait de la promotion de notre technologie Biodryer, comme je l'ai dit tout à l'heure, que Green Rite Solutions Inc. en est d'abord venue à connaître M. Gillani. On a organisé des réunions avec l'homme en question, dont deux, qui ont eu lieu dans la salle de conférence de Richmond Hill, visaient particulièrement à jauger les possibilités financières qui se présentaient. Comme il ne semblait pas y avoir de perspectives communes aux deux parties, nous avons mis fin aux réunions tenues avec M. Gillani.
M. Jaffer a été présenté à Green Rite Solutions par le cousin de M. Gillani à l'occasion d'un dîner-conférence présidé par M. Gillani à la grilladerie La Castile. M. Jaffer était considéré comme quelqu'un qui pouvait trouver des fonds gouvernementaux. C'est la seule fois où j'ai vu M. Gillani et M. Jaffer ensemble. M. Jaffer a bien signalé qu'il y avait des fonds pour les projets verts auxquels nous allions peut-être pouvoir accéder une fois obtenus les contrats des municipalités que lui et M. Glémaud, son associé, aideraient peut-être à obtenir. Il est devenu évident que tous les efforts ainsi faits pour obtenir quelque financement gouvernemental que ce soit relèveraient de la responsabilité de notre société à nous et que nous n'avions donc pas avantage à continuer à travailler avec M. Jaffer ou avec son associé, M. Glémaud. À mon avis, même si M. Jaffer semble avoir agi de bonne foi, il est quand même devenu évident qu'il apportait peu de substance aux discussions. Il n'a jamais été question de lobbyisme. M. Jaffer n'a jamais affirmé qu'il disposait de fonds gouvernementaux pour nous. Nous avons mis fin aux réunions tenues avec M. Jaffer et M. Glémaud. Un certain nombre de mois plus tard, M. Jaffer et M. Glémaud, qui devaient s'en aller en Chine, ont demandé s'ils pouvaient représenter notre technologie là-bas, mais il n'en est rien advenu.
Je ne sais rien de la promotion que M. Jaffer aurait faite par la suite des possibilités de Green Rite Solutions au Canada. J'ai bien fini par recevoir une copie du document de GPG, mais tout ce que j'ai appris, je l'ai appris en lisant les journaux.
Le résumé qui a été envoyé par Green Power Generation et dont il a été question dans une audience parlementaire antérieure était probablement une communication interne de GPG. À mon avis, on entendait probablement s'en servir pour jauger l'intérêt des investisseurs pour Green Rite Solutions. Ni Wright Tech Systems ni Green Rite Solutions n'ont participé à la création dudit document, sauf pour avoir fourni des données sur le potentiel de leurs systèmes sur le marché canadien.
Quoi qu'il en soit, toutes ces réunions visaient à mettre au jour certains faits qui permettraient de jauger les possibilités financières de l'affaire. Nous avons constamment des discussions du genre avec d'autres parties et, comme c'est le cas ici, il n'en est rien advenu. Aucun accord ou contrat n'a été établi. Ni M. Jaffer ni M. Glémaud n'a ou n'a eu d'intérêt financier dans l'une ou l'autre des entreprises en question. Il n'y a eu aucun paiement sous quelque forme que ce soit entre les entreprises, M. Gillani, M. Jaffer, M. Glémaud ou leurs entreprises. Nous n'avons jamais discuté de lobbyisme sous quelque forme que ce soit.
La première fois où j'ai rencontré M. Jaffer, il a signalé que sa femme, Helena Guergis, était députée fédérale de Simcoe-Grey, en Ontario. Il se trouve que j'ai une propriété dans cette circonscription. J'ai demandé à M. Jaffer si sa femme pouvait parler de ma technologie à des politiciens locaux, comme on peut le demander à tout député. Pour moi, il est toujours difficile de se faire connaître de l'administration locale. J'ai aussi demandé à M. Jaffer s'il était au courant du projet de site d'enfouissement, le site 41. Il a dit qu'il ne l'était pas, mais que sa femme serait au courant. M. Jaffer et moi n'avons plus jamais discuté de la question du site 41.
M. Jaffer m'a donné le numéro de téléphone de Mme Guergis au bureau. J'ai communiqué avec elle par l'intermédiaire de son adjointe. Mme Guergis m'a remis une lettre de présentation à l'intention du responsable local du projet de décharge du site 41 et de la question de la gestion des déchets. À ma connaissance, sa lettre n'a jamais débouché sur quoi que ce soit. Pour le compte rendu, je peux affirmer que, comme les autres, Mme Guergis n'avait pas d'intérêt financier dans Green Rite Solutions ou Wright Tech Systems, qu'elle n'en a pas eu dans le passé et qu'elle n'en a pas aujourd'hui.
Merci de l'occasion que vous m'offrez de rétablir les faits.
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À cette rencontre, la rencontre avec Gillani et Jaffer, nous n'étions pas... Nous voilà, et voilà qu'il arrive et que son cousin nous le présente. Gillani ne le connaissait pas, ça, je le crois. Ce jour-là, les deux hommes se sont rencontrés pour la toute première fois. C'est donc eux qui discutaient, et nous, nous sommes partis. Ils sont partis eux aussi, puisqu'il se sont retrouvés dans cette boîte où ils avaient l'habitude d'aller. Ils sont partis. Par contre, un autre groupe est arrivé et s'est installé avec eux; il faisait de la promotion de son côté aussi. Et nous, nous nous sommes évanouis dans le décor. Nous n'avons donc pas... C'est moi qui ai parlé, pour dire à toutes les personnes présentes ce qu'est notre travail. J'ai décrit notre travail, notre façon de procéder, d'un point de vue technique, comment ça fonctionne et pourquoi. C'est essentiellement microbien. Nous ne recourons pas à une autre source de chaleur; nous faisons appel aux microbes. Ce sont tous les aspects techniques de l'affaire que j'ai expliqués, étant donné que je m'occupe du côté technique des choses, et c'est surtout de cela que nous avons parlé.
N'oubliez pas que nous avions affaire à ce type, Gillani. Nous travaillions avec lui depuis un moment donné en juillet. Le 23 septembre, nous avons mis fin à la relation. Voilà donc la période en question. Alors, ce qu'il faisait avec l'autre, je n'en ai aucune idée, et personne ne me l'a dit. C'est Gillani qui nous a demandé de leur donner les renseignements sur nos projets dans tout le Canada, de ville en ville, ce qu'il faudrait pour réaliser la tâche.
Plus tard, pendant une conversation, M. Jaffer m'a donné des renseignements sur la Fédération canadienne des municipalités, mais les renseignements qu'il m'a donnés n'étaient pas tout à fait justes. Il m'a dit qu'il existait du financement pour les municipalités. Je m'étais occupé de Whistler pour les Olympiques, et Whistler n'avait pas d'argent. Après les Olympiques, le compte de banque de la ville était à sec. Par contre, elle voulait un autre tunnel. J'étais allé voir les représentants, mais ils n'avaient pas l'argent voulu. Il croyait donc que la fédération avait de l'argent à leur donner. Il m'a donc donné le numéro de téléphone d'un type de la Fédération. J'ai téléphoné à sa secrétaire, qui a fixé une conférence téléphonique avec lui et un autre type, un Canadien-français. Nous avons parlé, et il m'a dit ce qu'il en était. C'est qu'il y avait de l'argent, mais de l'argent offert à un taux d'intérêt relativement plus faible, mais ce n'était pas donné; on ne vous en faisait pas cadeau. Il avait tort. Je ne suis pas allé plus loin, étant donné que je discutais toujours avec Whistler.
Voilà les renseignements qu'il m'a donnés sur Ottawa, et ce n'était pas tout à fait juste.
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M. Gillani aurait aimé prendre un chemin que je ne prendrais pas moi-même.
D'abord, c'est un de ses associés qui me l'a présenté par l'intermédiaire de l'un de mes associés à moi. Je ne voulais pas vraiment le rencontrer, étant donné qu'on disait qu'il souhaitait aller en bourse. J'ai dit: « Je ne vais pas en bourse. » Je suis en affaires pour moi-même. J'ai dit: « Pourquoi aller en bourse avec une bonne entreprise? Si c'est une bonne entreprise, gardez-là. » Je ne voulais donc pas aller en bourse, mais il avait des idées, et je l'ai écouté. C'est ce jour-là qu'il a commencé à parler de ses trucs de musulman ismaélien.
Quoi qu'il en soit, son idée n'a simplement pas abouti. Je suis en affaires depuis de nombreuses années; j'ai du bon matériel installé partout dans le monde. Les gens veulent s'en emparer, le voler. Ils croient tous que je suis irlandais et vert ou je ne sais quoi encore, mais ce n'est pas le cas. Je ne suis pas si niais. Je suis là depuis un bon moment; ils ne vont pas voler quoi que ce soit. Je leur montre donc la porte. Ses idées, ce qu'il disait, c'était ses idées à lui. Ça n'allait jamais arriver dans mon cas à moi. Jamais. Ce que les journalistes ont écrit, et ce qu'il a dit, n'allait pas se produire.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Et merci à vous, monsieur, d'être venu.
Certains parmi nous ici au comité, moi-même y compris, aimons dire que nous avons été en affaires avant de nous lancer en politique, présumément parce que cela laisserait voir quelque sagesse ou perspicacité. Je suis la preuve vivante du fait que ce n'est pas forcément le cas, mais je dois vous poser quelques questions.
Vous avez décrit avec une certaine précision les qualités dont M. Jaffer et M. Gillani ont fait preuve, ce qui me porte à croire, certainement d'après ce que vous avez dit, en ce qui touche M. Jaffer, qu'il ne savait même pas comment les affaires fonctionnent. Tout de même, si M. Jaffer était si mauvais, pourquoi lui donneriez-vous des renseignements confidentiels de votre entreprise de façon à ce qu'il puisse présenter un dossier?
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Merci, madame la présidente.
Merci d'être là, monsieur Wright.
Comme M. Warkentin, je dirais que vous semblez être un homme honnête et bien, dont l'entreprise est intéressante, et je suis désolé que vous vous soyez fait entraîner dans tout cela, mais nous apprécions votre présence.
Il semble que M. Glémaud ait agi en votre nom au-delà de ce que vous pouviez savoir. J'ai des courriels ici, de fait, où il négocie votre proposition avec le cabinet du ministre; on lui posait des questions très précises auxquelles il donnait des réponses très détaillées.
Entre autres, le ministre voulait savoir ce qui suit: « Les onze établissements municipaux ont-ils déjà accepté l'affaire et, le cas échéant, de qui s'agit-il? ». C'est que M. Glémaud affirmait que onze autres villes s'étaient reliées au projet. M. Glémaud a répondu que la municipalité régionale de Whistler avait accepté d'agrandir son installation — vous l'avez mentionné — et il y avait aussi le GVRD, le Greater Vancouver Regional District, qui était prêt à aller de l'avant une fois le financement obtenu, de même que la Ville de Victoria, Powell River, en Colombie-Britannique, Calgary en Alberta, la Ville de Guelph, la région de Waterloo, Northumberland, en Ontario, Quinte West et la Ville de Welland.
Ces villes-là ont-elles toutes accepté de...
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Ils peuvent revenir et demander une commission d'intermédiaire ou je ne sais plus comment ça se dit. Ils n'ont jamais mentionné la chose au départ. Savez-vous, dans le domaine, il y a une commission d'intermédiaire qui va de 2 à 10 p. 100. C'est normal dans le domaine, mais ils n'ont jamais mentionné la chose. Ils n'ont jamais donné de pourcentage ni rien de cette nature. Extraordinaire. Je dois vous dire, je les ai congédiés. Je n'avais pas vraiment...
Savez-vous, j'ai une entreprise à diriger. J'ai plusieurs entreprises... une dizaine environ... je vais travailler tous les matins à 6 h. Ma femme me dit: « Quand vas-tu arrêter? » Je dis: « Ils vont me sortir les pieds devant. » Je ne peux faire autrement; c'est mon truc à moi.
Enfin, vous savez, ce n'est pas une si grande tâche pour moi, vraiment pas. Il y a une chose que je devais faire aujourd'hui. Il y a une chose que je dois faire demain, mais j'aurais dû le faire aujourd'hui, mais je suis ici aujourd'hui, et voilà ma journée. C'est comme cela que je fonctionne.
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Il leur a envoyé un message texte. Il les a textés en utilisant mon téléphone à moi, étant donné qu'il devait être à mon bureau à 17 heures, après avoir raté beaucoup de réunions. Il devait être là à 17 heures. J'ai attendu et attendu, jusqu'à 17 h 30.
Voici ce qu'il me faisait. Je sais quel était son jeu. Je peux être mauvais certains jours. Je n'aime pas qu'on me bouscule. Alors, je lui téléphonais, mais sa boîte vocale s'activait et disait qu'il était très occupé à boucler une affaire et ainsi de suite et de lui laisser un message. Je laissais un message, mais il ne rappelait jamais. Enfin, j'ai composé le numéro de son téléphone cellulaire. C'est un de ses laquais qui a répondu à l'appel. Il savait que c'était moi et ne voulait pas me parler. J'en avais soupé de cette affaire et je lui ai dit: soyons clairs, cela ne m'intéresse pas. Il a dit: « Nous arrivons à 17 heures demain » et ainsi de suite. Alors, j'ai dit: « D'accord » étant donné qu'il n'y a rien de mieux pour moi que de pouvoir regarder quelqu'un dans les yeux et lui dire: « T'es fini ». Je n'aime pas vraiment faire cela au téléphone. J'aimerais mieux lui en flanquer un sur la gueule, pour être franc. Désolé.
Il ne s'est pas présenté à 17 h 30. La fumée me sortait des oreilles. Vraiment. J'étais dans une telle colère. J'ai dit à Stephen, étant donné que je ne sais pas texter: « Utilise mon téléphone, envoie-lui un message texte, dis-lui qu'il n'est pas professionnel; c'est fini. »
En moins de trois minutes, le type qui s'appelait Frank, dont vous avez entendu parler ici, c'est un de ses associés, a rappelé et dit: « Jim, nous vous avons envoyé un message texte à 15 h 30 » — ce qui n'est pas vrai — « pour dire que nous ne pouvions être au rendez-vous. » J'ai dit: « Ça n'a pas d'importance, Frank. C'est fini: qu'est-ce qui est difficile à comprendre là-dedans? C'est fini. Dis au gars que c'est fini; je ne traite plus avec lui. » C'était bien fini. Frank m'a téléphoné deux ou trois fois, et j'ai dit: « Frank, c'est fini. » Et c'était fini. Nous ne nous sommes plus jamais parlé.
Encore une fois, merci de la candeur dont vous faites preuve aujourd'hui. J'adorerais pouvoir vous remettre l'analyse ministérielle de la demande de 100 millions de dollars, mais nous ne l'avons pas. Nous avons cela pour d'autres demandes, mais pas celle-là en particulier. Je voulais simplement dire cela.
Nous avons quand même le résumé, selon lequel le concepteur du projet est Green Rite Solutions, société de l'Ontario, et le promoteur du projet doit construire et exploiter onze installations différentes dans des municipalités au pays. Ils sont allés jusqu'à citer le nom de votre entreprise pour affirmer qu'ils allaient faire tous ces aménagements, construire ces onze installations.
Je suis étonnée d'apprendre — et j'aimerais savoir ce que vous en pensez — que le gouvernement du Canada, par l'accès qu'il a donné à l'entreprise de Jaffer, qui lui a permis de présenter cette proposition, n'ait pas respecté son devoir de diligence et communiqué avec quelqu'un au sein de votre entreprise.
Nous avons bel et bien les courriels qui ont été transmis à un certain Jerry McLeod au sein de votre entreprise, mais c'est le seul lien.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, monsieur Wright.
Monsieur Wright, un des exercices qu'on veut faire, c'est le lien entre M. Gillani, le duo Glémaud-Jaffer et la ministre Guergis. Il s'agit de voir si tous ces gens sont impliqués dans une forme ou une autre de démarchage en vue de permettre à votre société, Wright Tech Systems, d'obtenir des fonds fédéraux.
Vous nous avez dit que vous n'aviez jamais obtenu de fonds fédéraux et que vous aviez trouvé boiteuse l'approche des Glémaud et Jaffer de ce monde.
Cela dit, Mme Guergis a écrit une lettre, sans lien avec son rôle ministériel, afin de présenter votre société à des municipalités ou à des intervenants politiques.
Pourriez-vous nous en dire davantage au sujet de Mme Guergis, la députée fédérale de votre circonscription, et de sa démarche afin de faire connaître votre société?
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Si je lui ai demandé, c'est parce qu'elle était ma députée. On a dit plus tôt que je n'étais pas dans sa circonscription. Je suis dans Collingwood. J'ai une résidence dans Collingwood depuis 32 ans. C'est sa circonscription. J'ai une résidence dans Midland qui ne l'est pas, mais là, il y a le député provincial, le conservateur, Garfield Dunlop. Je me suis rendu à son bureau avec ma brochure en main, les trucs que vous lisez là, tout le tralala. Je lui ai montré ce que je savais faire.
Le site 41 est très important à mes yeux: j'adore la baie Georgienne. C'est un lieu très spécial, et nous étions sur le point de détruire les eaux. S'ils mettent la décharge là, ils détruiront la plus belle eau qui soit dans le monde. Il y a un groupe de gens qui ne voulait pas que cela se fasse. De fait, ils l'ont emporté, puisqu'on a décidé que ça ne se ferait jamais. On ne mettra jamais de décharge là.
Je demanderais à n'importe quel député fédéral ou provincial de m'aider. J'espère que j'ai le droit de faire cela.
Sa secrétaire a dit qu'elle allait lui parler, étant donné qu'elle se trouvait à Vancouver ou quelque part ailleurs, mais elle m'a parlé pendant deux minutes, et j'ai eu cette lettre.
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Où voulez-vous que je commence? N'oubliez pas: je suis là depuis 53 ans.
Je suis venu au Canada — à l'époque, j'avais 20 ans et j'arrivais d'Irlande du Nord —, c'est que je voulais jouer au hockey et que je voulais skier. Je suis devenu joueur de hockey et entraîneur, et entraîneur de ski. J'ai adoré ça. C'est le pays béni de Dieu, un pays que j'adore. C'est la raison pour laquelle je suis là. Je crois que je vis dans le meilleur pays qui soit dans le monde. J'ai deux enfants et cinq petits-enfants. Ma femme est d'origine irlandaise elle aussi, et nous ne pourrions vivre à un meilleur endroit. Nous avons vécu aux États-Unis. Nous avons une maison en Floride. C'est ici l'endroit. J'adore l'hiver. J'adore le ski.
Je me suis lancé dans ce domaine parce que, il y a très, très longtemps de cela, j'ai regardé l'environnement, que j'adore. Je suis un adepte du plein air. J'adore la nature. J'ai enseigné la plongée sous-marine, la voile, la boxe, tout. J'ai tout fait. J'adore ça être dehors. Je ne veux pas que mes petits-enfants grandissent dans un égout à ciel ouvert. De la façon dont nous traitons nos déchets depuis un très grand nombre d'années, c'est vers cela que nous nous dirigeons. C'est pourquoi nos puits contiennent des BCP, à cause de ces décharges, qui gâchent tout. Il faudrait arrêter cela. Nous ne devrions plus jamais avoir de décharge. La technologie qui existe dans le monde permettrait de ne plus jamais avoir de décharge, mais la difficulté, c'est de bien faire comprendre aux politiciens que les décharges n'ont plus leur raison d'être.
Il y a un ami à moi qui a grandi avec moi en Irlande qui vit à Powell River, en Colombie-Britannique, là où je me suis marié. Certains d'entre vous ne savent peut-être pas où se trouve Powell River, mais disons que c'est en Colombie-Britannique. Il s'agit d'un cultivateur de champignons qui a découvert une façon de cultiver des champignons sans recourir à la paille ou du lisier. Il a été le premier à le faire dans le monde. Un type très futé. Je lui ai fabriqué une machine qui découpe de l'aulne comme de la paille, pour la culture des champignons. Powell River a déjà eu la plus grande usine de pâtes à papier qui soit dans le monde, ce qui donnait beaucoup de boue de pulpe qu'on déversait dans l'océan. Il a dit qu'il pouvait en cultiver dans la boue de pulpe, ce qu'il a fait. Il a dit qu'il pouvait en cultiver dans les rebuts. Je lui ai dit: fais-le. Lorsqu'il l'a fait, j'ai dit que nous devions mécaniser le procédé.
Voilà notre histoire.
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Désolé. Si j'ai bien dit cela, ce n'est pas ce que je voulais dire. Lorsque je les ai rencontrés, j'ai cru comprendre que c'était la première fois que Gillani et lui se voyaient. Le cousin de Gillani — je crois qu'il s'appelle Aleem — est à Ottawa et a ici une entreprise de bonne réputation. C'est lui qui a amené Jaffer à la table ce jour-là, et c'est à ce moment-là que j'ai rencontré les deux hommes en question.
Tout de même, ce jour-là, je n'avais aucune idée de ce que Jaffer pouvait faire ni même de qui il s'agissait ni rien d'autre. C'est la toute première fois où je l'ai rencontré. Notre rencontre a été très brève — 40 à 45 minutes peut-être. Nous avons commencé à dîner, puis ils sont arrivés. Il était en retard, puis nous avons quitté les lieux. Un autre groupe arrivait tandis que nous partions. Ils discutaient de la possibilité de se rendre dans le centre-ville au club où ils avaient leurs habitudes, ce qu'ils ont peut-être fait — j'imagine qu'ils l'ont fait.
Je ne dirai quand même pas « de mauvaise réputation »: pour être franc, Rahim Jaffer et son associé, Patrick Glémaud, semblaient être des gens bien. Je ne dirais pas que ce sont de mauvaises personnes. Je ne sais pas si ce sont des arnaqueurs.
Comme je l'ai déjà dit, Gillani évolue dans un autre univers. Il y a des investisseurs en capital-risque puis il y a des investisseurs en capital-risque, et je les ai tous rencontrés. Il y a longtemps que je suis dans ce domaine. Si vous vivez aussi longtemps que moi, vous allez en voir, des rats.
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D'abord, je tiens à remercier le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes de m'avoir invité à venir répondre aujourd'hui aux questions qu'il voudra poser à propos du financement des projets d'énergie renouvelable par le gouvernement.
Je suis là pour répondre aux questions touchant la raison d'être de l'enquête du comité. Tout de même, comme le comité le sait peut-être, et comme il en a été question dans les médias, vous faites aussi enquête sur des éléments qui n'ont pas de lien avec le mandat du comité. J'espère ne pas être placé dans une situation où le fait de répondre aux questions pourrait compromettre une enquête qui est en cours.
Les informations qui suivent sont celles dont j'ai pu prendre connaissance en lien avec le mandat du comité. Pour votre gouverne, en février 2009, mon entreprise, HD Retail Solutions, a entamé des discussions avec Nazim Gillani et son entreprise à lui, International Strategic Investments. Il s'agissait pour nous d'amasser des capitaux en vue d'exécuter le plan d'affaires de notre entreprise. Des accords officiels ont été rédigés en mars 2009 à cet égard.
Le 25 août 2009, j'ai été invité à assister à une rencontre avec Nazim Gillani en après-midi, au restaurant La Castile, à Mississauga. On m'y a présenté Rahim Jaffer, qui m'a remis sa carte de visite, dont je remets une copie au comité. C'est la pièce 1. M. Jaffer a décrit son expérience au gouvernement et sa connaissance des rouages de l'administration et a parlé d'un fonds vert de 100 millions de dollars auquel il était lié d'une manière ou de l'autre. Nous avons présenté notre plan d'affaires, et il ne s'est pas engagé à nous financer ou à nous donner accès à du financement à ce moment-là. Le lendemain, le 26 août 2009, j'ai été surpris de recevoir un message de M. Gillani affirmant qu'il s'attendait à recevoir la semaine suivante, de la part de M. Jaffer, une feuille de modalités à notre intention pour la somme de cinq millions de dollars prêtée à un taux d'intérêt de 2,4 p. 100 et remboursable à même les bénéfices nets. Cela aurait répondu à tous nos besoins en capitaux et nous aurait permis d'exécuter notre plan d'affaires. Je vous prie de vous reporter à la pièce 2.
La perspective nous enchantant au plus haut point, nous attendions de recevoir la feuille de modalités. Cependant, nous n'avons reçu aucun document du genre dans les semaines qui ont suivi. De temps à autre, je demandais à M. Gillani ce qu'il en était de cette possibilité de financement, sans jamais recevoir de réponse définitive. Le 11 septembre 2009, j'ai reçu un courriel de M. Gillani où il affirmait que [Traduction] « M. Jaffer nous a ouvert le bureau du premier ministre et, suite à ce dîner, il m'a avisé aujourd'hui qu'il est tout aussi enthousiaste que nous et que se joindre à notre équipe lui semble être logiquement la prochaine étape. » Cela a déjà été présenté au comité, je crois, mais je le présente moi aussi. C'est la pièce 3.
Je ne sais pas très bien pourquoi il m'a envoyé ce message. Je présume que c'était pour illustrer que lui et M. Jaffer s'engageaient davantage dans l'affaire et peut-être pour insuffler un nouvel espoir à l'égard d'un financement gouvernemental que nous attendions. Durant les jours suivants, j'ai appris par les médias que M. Jaffer avait été arrêté pour excès de vitesse, conduite avec facultés affaiblies et possession de cocaïne dans les petites heures du matin du 11 septembre 2009. Une fois l'arrestation signalée dans les médias, je n'avais plus espoir de voir un quelconque financement gouvernemental accordé à notre entreprise.
Le 16 octobre 2009, j'ai envoyé un courriel à M. Gillani pour demander ce qu'il en était de notre demande de financement, courriel auquel il a répondu en disant qu'il était simplement en train de boucler l'affaire avec les bailleurs de fonds et Rahim et Patrick. Je renvoie le comité à la pièce 4. Je présume que les personnes nommées dans le document sont Rahim Jaffer et Patrick Glémaud. Si cela est vrai, il faut en déduire que le lien entre ISI et GPG existait encore à ce moment-là.
Je me suis manifesté dans les médias après le 28 avril 2009 pour réagir à de fausses affirmations de la part de M. Gillani au comité ici présent. Quant à savoir pourquoi M. Gillani aurait fait de telles affirmations, je ne peux que former des hypothèses. À mes yeux, il n'est pas pertinent pour le comité ni constructif pour quelque personne que ce soit d'approfondir les hypothèses en question. En outre, il ne serait peut-être pas utile aux enquêtes en cours que nous analysions plus à fond les informations qui ont peut-être circulé ou dont il peut être question à ce sujet. La conduite malhonnête de certaines personnes en affaires, dont certaines sont liées à l'affaire dont il est question ici et d'autres non, a coûté cher à notre entreprise et causé un tort irréparable à notre ancienne entreprise, HD Retail Solutions, qui est maintenant en faillite de ce fait, et a suscité des difficultés financières et d'autres difficultés personnelles chez les employés de l'entreprise, ses investisseurs, ses fournisseurs et les parties avec lesquelles elle traite en général. Nous avons tenu pour vraies les informations que nous donnaient les personnes avec lesquelles nous traitions et avons réglé nos affaires sur ces informations. Les autorités compétentes se penchent maintenant sur la victimisation dont nous avons fait l'objet collectivement du fait de ces informations et d'autres actes posés. Nous cherchons encore à obtenir des conseils judicieux pour déterminer si d'autres mesures de notre part se justifieraient.
De mon point de vue à moi, la rencontre brève que j'ai eue avec M. Jaffer et les communications subséquentes que j'ai reçues de la part de M. Gillani ne sont que quelques-uns des nombreux mouvements en montagnes russes que les employés, investisseurs, fournisseurs et intervenants liés à notre entreprise ont dû endurer, comme M. Donovan l'a décrit avec justesse dans son article du 30 avril.
Si la confiance des citoyens du Canada a été trahie d'une façon ou d'une autre, selon votre comité, j'espère que justice sera faite. Je suis ici pour aider le comité de la façon que lui-même jugera appropriée. J'invite le comité à me poser toutes les questions qui lui viennent à propos de l'affaire en cause.
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J'invoque le Règlement.
Madame la présidente, le témoin a fait mention de certaines pièces. Or je suis allé vous voir, et vous m'avez dit qu'il allait les remettre. À quelques reprises au cours de sa présentation, le témoin a mentionné avoir envoyé ces pièces au comité. Je pense qu'on en aurait besoin. Il y en a quatre, dont une copie de la carte professionnelle de Rahim Jaffer. Ce serait pertinent, dans la mesure où ça permettrait à tout le monde d'orienter ses questions adéquatement. Pouvez-vous demander au témoin s'il vous les a fait parvenir ou s'il nous les remet sur-le-champ?
Par ailleurs, pourriez-vous rassurer le témoin en lui disant qu'il bénéficie ici de l'immunité parlementaire? Il a commencé sa présentation en disant espérer que ses propos ne nuiront pas à d'autres éléments de l'enquête. Il faudrait peut-être le rassurer et lui dire que, peu importe ce qu'il va dire, il est protégé en tant que témoin et il peut témoigner de façon libre et volontaire.
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Je vais partager une partie de mon temps de parole avec M. Brown.
Monsieur Harvey, merci beaucoup de comparaître aujourd'hui. Nous apprécions votre présence.
Ce que nous cherchons tous à faire ici, au comité, c'est de relier tous les points; à certains moments, certains points semblent bien disparates. Il y a deux domaines de relations sur lesquels j'aimerais me pencher avec vous, si vous le permettez. Tout d'abord avec M. Gillani, ensuite avec M. Jaffer et son partenaire.
Je tente simplement de comprendre de manière plus approfondie la nature de votre relation originale avec M. Gillani. Pourriez-vous nous expliquer de manière succincte comment vous avez commencé à collaborer avec lui? J'ai quelques questions en lien avec cela.
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Harvey.
J'aimerais commencer par cette carte d'affaires. Et je vous remercie de nous l'avoir apportée, parce que d'autres personnes ont indiqué avoir biffé... Je pense que c'est M. Jaffer qui nous a dit qu'il s'était servi de cette carte parce qu'il avait oublié ses cartes habituelles, ou quelque chose de ce genre, et qu'il l'avait biffée. De toute évidence, ce n'est pas vrai.
Comme vous étiez intéressé à obtenir des prêts du gouvernement fédéral, quelle impression avez-vous eue quand M. Jaffer vous a présenté une carte d'affaires du gouvernement fédéral ou une carte d'affaires parlementaire? Croyez-vous qu'il tentait de vous donner l'impression que, oui, il a des liens avec la source de cet argent?