:
Merci, monsieur le président, et merci également au comité pour m'avoir permis de témoigner à une date ultérieure à celle qu'il m'avait proposée en premier lieu. Mon emploi du temps était passablement chargé, mais je suis heureux d'être présent aujourd'hui.
Bonjour et merci, monsieur le président, et chers membres du comité, de me permettre de vous expliquer comment le gel des enveloppes budgétaires ministérielles et des opérations gouvernementales affectera les activités quotidiennes du Service correctionnel du Canada.
Je vous parlerai également de l'impact que devraient avoir sur les activités du SCC certaines dispositions législatives qui découlent des initiatives du gouvernement dans le domaine de la justice pénale, et je pense ici plus particulièrement à la Loi sur l'adéquation de la peine et du crime de même qu'à la Loi sur la lutte contre les crimes violents.
Le gel de l'enveloppe budgétaire du Service correctionnel du Canada ne s'applique qu'aux budgets de fonctionnement. Les budgets de fonctionnement seront bloqués à leurs niveaux actuels, ce qui s'appliquera également aux niveaux de référence de 2011-2012 et 2012-2013.
Il n'y a pas de gel des salaires. Les employés du SCC recevront cette année les augmentations salariales prévues dans leurs conventions collectives, lesquelles ont été fixées à 1,5 p. 100 par la Loi sur le contrôle des dépenses publiques. Comme d'autres ministères et organismes, le SCC devra absorber ces augmentations de même que toutes celles qui seront apportées aux traitements et aux salaires en 2011-2012 et 2012-2013.
Le travail qui doit être fait pour améliorer l'efficacité de nos activités de manière à pouvoir payer ces augmentations est déjà bien amorcé. Ainsi, nous avons mis en place de nouvelles normes de déploiement du personnel dans nos pénitenciers pour les agents de correction. De plus, nous utilisons maintenant des systèmes d'établissement des horaires informatisés pour nous assurer d'avoir le personnel nécessaire 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Ces mesures font que nous sommes plus efficaces, car elles nous permettent de nous assurer que nos employés savent bien avant le début de leur quart de travail quand et où ils travailleront. Elles nous aideront également à réduire les dépenses en heures supplémentaires en nous permettant de remplacer les agents de correction qui sont en formation ou en congé.
Nous avons également amélioré nos processus de planification intégrée des ressources humaines et des activités afin de mieux prévoir nos besoins futurs en matière de dotation et de recrutement. Puisque nos pénitenciers doivent être adéquatement dotés en tout temps, c'est-à-dire jour et nuit et tout au long de l'année, nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir notre effectif à des niveaux appropriés. Il s'agit d'un élément important du processus visant à réduire autant que possible les heures supplémentaires auxquelles il faudrait autrement recourir pour pourvoir les postes vacants de nos établissements.
Les coûts liés au personnel constituent notre dépense la plus importante. Le budget principal des dépenses du SCC pour l'exercice 2010-2011 s'élève à environ 2,5 milliards de dollars. Les coûts liés au personnel, ce qui inclut les salaires et les avantages sociaux, représentent environ 61 p. 100 du budget principal ou 1,5 milliard de dollars. Le reste du budget est consacré aux dépenses de fonctionnement (environ 25 p. 100 du budget ou 625 millions de dollars) et aux dépenses en capital (environ 14 p. 100 du budget ou 329 millions de dollars).
Il est important de mentionner que 90 p. 100 du budget du SCC est consacré à des dépenses non discrétionnaires et quasiment imposées par la loi. Le SCC a des coûts fixes qu'il doit financer continuellement. Ces coûts incluent notamment la nourriture des délinquants, les services publics liés à l'entretien de nos installations, les vêtements des délinquants et les uniformes du personnel. Les 10 p. 100 restants nous offrent une certaine flexibilité pour faire face au gel des dépenses de fonctionnement. Je suis convaincu que nous continuerons de trouver les moyens d'améliorer la prestation de nos programmes pour nous aider à absorber ces coûts.
Les initiatives du gouvernement en matière de justice pénale sont une occasion pour le SCC d'effectuer des changements positifs, mais elles apportent aussi leur lot de difficultés. La principale répercussion des nouvelles dispositions législatives sera l'augmentation importante et continue de la population de délinquants sous responsabilité fédérale au fil du temps. Cette augmentation sera particulièrement prononcée à court et à moyen terme.
Comme vous le savez, la Loi sur l'adéquation de la peine et du crime remplace le crédit de deux jours accordé pour chaque jour passé sous garde avant le prononcé de la peine par un crédit maximum d'un jour pour chaque jour passé en détention dans un établissement sous responsabilité provinciale. Un juge ne pourra accorder un crédit d'un jour et demi que dans certaines circonstances exceptionnelles. Par conséquent, bon nombre de délinquants qui auraient auparavant été condamnés à une peine de ressort provincial seront maintenant condamnés à une peine de deux ans ou plus et se retrouveront donc sous la responsabilité du gouvernement fédéral. Et ceux qui auraient de toute façon été condamnés à une peine de ressort fédéral se verront imposer des peines encore plus longues.
Nous avions prévu que la population carcérale s'élèverait à 14 856 délinquants à la fin de l'exercice 2014. Ce chiffre a été fixé à partir de nos prévisions de croissance normale, laquelle a été chiffrée à 1 p. 100 par année pour les délinquants et à 2,8 p. 100 par année pour les délinquantes. Nous nous attendons cependant à ce qu'il y ait 383 délinquants de plus dans nos établissements d'ici la fin de l'exercice 2014 en raison de l'adoption du projet de loi C-2, Loi sur la lutte contre les crimes violents. Par ailleurs, l'adoption du projet de loi C-25, Loi sur l'adéquation de la peine et du crime, devrait se traduire par l'arrivée de 3 445 délinquants de plus au sein de la population carcérale, dont 182 devraient être des femmes, d'ici 2013.
Monsieur le président, il s'agit d'une hausse considérable pour un aussi court laps de temps. Si l'on ajoute les 3 828 nouveaux délinquants prévus en raison des projets de loi C-2 et C-25 à nos prévisions relatives à l'augmentation normale de la population carcérale, cela signifie que 4 478 nouveaux délinquants tomberont sous la responsabilité du SCC d'ici 2014, pour une population carcérale totale de 18 684 délinquants d'ici au 31 mars 2014. Cette augmentation, monsieur le président, excède de beaucoup notre capacité actuelle.
Nous agissons rapidement afin de déterminer comment nous pourrons faire face à cette augmentation de la population et nous avons, pour ce faire, adopté une approche à plusieurs volets. Plusieurs mesures sont présentement envisagées, notamment des mesures de logement temporaire comme la double occupation des cellules. Nous sommes également en train de lancer un appel d'offres pour la construction de nouvelles unités de logement ainsi que l'aménagement de locaux qui serviront aux programmes et aux services de soutien dans les établissements existants du Service correctionnel du Canada.
En ce qui concerne le recours accru à la double occupation des cellules, je dois préciser que cette mesure ira dans le sens de la plus grande responsabilisation des délinquants. Nous voulons que les délinquants sortent de leurs cellules afin de participer à des programmes et fassent des efforts pour devenir des citoyens respectueux des lois qui contribuent à bâtir des collectivités plus sûres pour tous les Canadiens lorsqu'ils retournent dans la société. Ces mesures temporaires seront instaurées de manière à réduire au minium les répercussions négatives à l'endroit des services de première ligne que nous offrons dans nos établissements. Je peux vous assurer qu'avec un appui approprié, tout ce que nous entreprendrons en réaction aux difficultés budgétaires et aux problèmes de capacité ne mettra en aucun cas la sécurité du public, du personnel ou des détenus en jeu.
Pour ce qui est des nouvelles unités résidentielles, nous pouvons en accélérer la conception et la construction en ayant recours à des plans déjà éprouvés et améliorés. De plus, notre stratégie consiste à agrandir les établissements où nous prévoyons les augmentations les plus importantes. En plus d'agrandir ses installations, le SCC améliorera sa capacité en matière de prestation de programmes pour répondre aux besoins d'une population carcérale de plus en plus complexe et diversifiée. Cela inclut des programmes pour les délinquants qui ont des problèmes de santé mentale et de toxicomanie ou encore pour ceux qui essaient de quitter un gang, ce qui touche particulièrement les délinquants autochtones.
L'augmentation du nombre de délinquants la plus importante devrait se produire dans la région des Prairies, où nous prévoyons avoir besoin de 726 nouvelles places. Puisque cette région est celle qui accueille la majorité des délinquants autochtones, nous sommes en train d'examiner notre stratégie sur les services correctionnels pour Autochtones afin d'améliorer les programmes d'éducation et la formation professionnelle qui sont offerts à cette population. Nous souhaitons ainsi faciliter la réinsertion en toute sécurité des délinquants autochtones dans leur milieu.
Bien sûr, tout cela a un coût. Pour le moment, nous estimons avoir besoin d'environ 2 milliards de dollars sur cinq ans pour financer le recours accru à la double occupation des cellules, de même que la construction et l'exploitation des nouvelles unités. Ces fonds nous permettront également de continuer à offrir des programmes aux délinquants qui sont sous notre responsabilité.
L'évaluation des répercussions de ces nouvelles dispositions législatives pour le SCC sera un processus long et complexe. Une surveillance continue de ces répercussions nous permettra d'adapter notre approche à l'augmentation réelle de la population et d'ajuster nos services en conséquence. Nous chercherons également à régler les problèmes à court et à moyen terme en tenant compte des besoins futurs associés à l'infrastructure vieillissante et inadéquate de certains de nos établissements.
Un plan de logement à long terme qui comportera des prévisions de la population de délinquants jusqu'en 2018 devrait voir le jour en 2011. Pendant que nous irons de l'avant, nous consulterons nos partenaires et les collectivités dans lesquelles nous sommes présents d'un bout à l'autre du Canada, dans un souci de transparence et de collaboration.
Les mesures de logement à court et à long terme dont je viens de vous parler doivent nécessairement s'accompagner d'une augmentation de notre effectif. Comme il est indiqué dans le dernier rapport sur les plans et priorités, le SCC prévoit doter 4 119 postes additionnels dans l'ensemble du Canada au cours des trois prochaines années. Cette augmentation de l'effectif nous permettra de bien remplir notre mandat, facilitera notre travail avec les délinquants et améliorera nos résultats en ce qui concerne la sécurité du public. Je suis très sensible aux effets que pourrait avoir une augmentation de la population des délinquants sur le travail et la sécurité des employés de nos pénitenciers et de nos bureaux de libération conditionnelle, que ces employés soient anciens ou nouveaux. Mais j'ai également une confiance inébranlable à l'endroit du dévouement et de la capacité de mes employés à fournir des services correctionnels de haute qualité qui apportent des résultats positifs en matière de sécurité publique pour les Canadiens. Je parle ici de nos agents de correction, de nos agents de libération conditionnelle, de nos employés affectés à la formation professionnelle et aux programmes, de nos professionnels de la santé, de notre personnel de soutien ainsi que de nos équipes de gestion, dans l'ensemble du pays. Ces personnes sont dévouées et les nouveaux employés qui seront embauchés au cours des prochaines années apporteront une aide importante à ceux qui sont déjà sur le terrain et qui travaillent auprès des délinquants.
Nous avons revu la manière dont nous choisissons et formons nos agents de correction et d'autres employés et nous avons travaillé avec nos partenaires syndicaux pour nous assurer que nous embauchons les personnes qui sont les plus compétentes et qui veulent faire une différence dans la vie des autres et dans la sécurité de leur collectivité.
Il est clair que les dispositions législatives en matière de justice criminelle et le gel des dépenses nous poseront certains problèmes. Je suis cependant convaincu que le SCC saura s'adapter et qu'il continuera d'offrir aux Canadiens de bons résultats sur le plan de la sécurité publique.
Monsieur le président, pour terminer, j'aimerais vous remercier de m'avoir donné l'occasion aujourd'hui de m'exprimer devant ce comité. Je serai maintenant heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci beaucoup de m'avoir posé cette question. Je vais essayer d'être aussi clair que possible dans mes explications.
Je suis assez certain que nos prévisions sont justes, compte tenu de l'information qui nous a été fournie. Nous avons eu l'occasion d'examiner le rapport du directeur parlementaire du budget, qui contient des prévisions différentes des nôtres, comme vous le savez, en partie parce que nous n'avons pas pu fournir certaines informations au directeur parlementaire du budget puisque ces informations sont des secrets du Cabinet. Par conséquent, certains calculs du directeur parlementaire du budget reposent sur des hypothèses qui ne sont pas les mêmes que les nôtres.
Nous avons tenu compte de beaucoup de facteurs dans nos calculs, y compris la croissance passée de la population des délinquants. Vous m'avez entendu dire, tout à l'heure que la croissance normale de la population des délinquants, qui est d'environ 1 p. 100 pour les hommes et d'environ 2,8 p. 100 pour les femmes, selon les données historiques et les données sur les tendances dont nous disposons.
En ce qui concerne les projets de loi que j'ai mentionnés, en particulier le projet de loi C-25, nous nous sommes appuyés sur un ensemble d'hypothèses qui diffèrent légèrement de celles du directeur parlementaire du budget. Certaines hypothèses employées par lui ne nous semblent pas convenir. Par exemple, dans son rapport, le directeur parlementaire du budget fonde ses calculs sur l'admission de plus de 8 000 délinquants sous la responsabilité du SCC. Le nombre d'admissions est plus bas que cela. Les admissions incluses dans ses calculs comprennent non seulement les mandats de dépôt, c'est-à-dire les délinquants qui entrent dans le système, mais également les individus qui y reviennent à la suite d'une suspension ou d'une révocation de leur remise en liberté. Il ne s'agit pas de nouveaux délinquants, mais bien de délinquants qui sont déjà dans le système et dont la remise en liberté est suspendue. Selon la méthode de calcul du nombre d'admissions, la différence dans les calculs subséquents est de presque 50 p. 100.
De plus, les calculs du directeur parlementaire du budget, qui reposent uniquement sur l'information à laquelle il a accès, je le répète, sont faits à partir des coûts de fonctionnement totaux du SCC, plutôt qu'à partir des coûts directement liés à la prestation de services aux délinquants pour la garde et pour les interventions.
Par conséquent, en raison de ces deux différences, les calculs n'aboutissent pas aux mêmes résultats.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Head et madame Dumas-Sluyter, merci d'être ici. Je vous suis reconnaissante de votre présence. Merci aussi de votre patience en début de séance.
En écoutant votre présentation, je me suis dit que vous étiez très au fait de la situation actuelle dans les établissements pénitenciers. C'est tout à votre avantage. Souvent, les témoins qu'on a reçus ici s'occupaient de l'aspect bureaucratique et n'avaient pas les connaissances du milieu que vous avez.
Monsieur Head, je pense qu'il faut examiner la situation actuelle des établissements pénitenciers pour être capable d'extrapoler et de prévoir ce qui va se passer, compte tenu des deux lois avec lesquelles vous devez faire affaire et de cette augmentation de délinquants qui vous arrivera subitement au cours des prochains mois.
Actuellement, la situation est déplorable. J'ai en main des lettres d'employés CX selon lesquelles on réduit énormément la formation. Effectivement, on veut diminuer le budget de formation qui était de plus de 1 million de dollars. Or, les employés CX ne se sentent pas en sécurité. Ils doivent suivre une formation pour apprendre à se servir de leurs armes, mais on ne la leur donne pas. C'est la première chose.
Deuxièmement, il y a une surpopulation dans certains établissements pénitenciers, ce qui cause un climat de tension. En raison de cette surpopulation, on ne peut pas donner aux détenus les heures de « liberté » auxquelles ils ont droit, soit celles qui leur sont accordées pour aller dans la cour, pour suivre leurs cours ou exercer leur métier, ou encore pour faire ce qu'ils ont à faire — il y a effectivement une certaine réadaptation à faire dans les pénitenciers. Tout cela ajoute à un climat assez tendu.
Troisièmement, il y a aussi une pétition que vous avez reçue en 2010, je pense, à propos des employés CX.
Ainsi, on regarde tout cela. On sait que les deux nouvelles lois vont engendrer une augmentation du nombre de détenus. On connaît le dossier de l'enquêteur correctionnel qui mentionne que c'est dans les prisons fédérales que l'on retrouve la plus importante population en trouble psychiatrique et que c'est dans les prisons qu'on offre le moins de services psychiatriques. Or, vous dites être bien au fait des problèmes et être convaincu que le Service correctionnel du Canada sera capable de s'adapter. Pourtant, au même moment, l'enquêteur correctionnel dit que le Service correctionnel du Canada s'adapte, mais que c'est très long avant que ça bouge.
Que va-t-on faire, monsieur Head, pour s'assurer de la sécurité des détenus des établissements du Service correctionnel du Canada, tout autant que celle du personnel de ces établissements pénitenciers et de la population qui réside tout autour, compte tenu de ces deux nouvelles lois, du gel des enveloppes budgétaires et du fait qu'on utilise l'argent pour bâtir ou encore agrandir de l'intérieur? Voilà ma question.
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Je vous remercie pour cette question à multiples facettes.
J'ai plusieurs choses à dire. L'une des constantes dans nos démarches, comme je l'expliquais dans ma déclaration préliminaire, c'est que quoi que nous fassions — que ce soit lié à des modifications aux lois, au gel des budgets ministériels ou à notre programme de transformation en général —, nous veillons toujours à la sécurité du milieu de travail de notre personnel, du milieu de vie de nos détenus et des lieux où pénètrent nos visiteurs. C'est un aspect primordial de toutes nos décisions. Nous devons assurer la sécurité de toutes les personnes présentes dans ces installations.
En effet, nous sommes très conscients des répercussions d'une hausse de la population carcérale, de ce que cela signifie sur le plan opérationnel et du climat de tension que cela causera. Un peu partout au pays, il a parfois fallu imposer pendant un certain temps la double occupation des cellules, alors nous savons assez bien gérer les situations de ce genre. Nous allons néanmoins suivre de très près ce qui se passe.
Au sujet d'autres éléments que vous avez soulevés, j'aimerais seulement souligner que les augmentations budgétaires des dernières années nous ont permis d'offrir une formation additionnelle et approfondie à notre personnel, y compris aux agents correctionnels. Par exemple, nous avons récemment acheté de nouvelles armes de poing pour nos agents correctionnels. Nous achevons de donner à tout le personnel la formation à son utilisation.
Globalement, notre budget de formation a augmenté d'environ 24 millions de dollars, ce qui nous permet d'assurer la formation non seulement de nos agents correctionnels, mais aussi de notre personnel soignant, de nos agents de libération conditionnelle et de nos psychologues — toutes les catégories d'employés.
Pour ce qui est des problèmes de santé mentale dont vous avez parlé, nous nous soucions effectivement du nombre de délinquants atteints de troubles mentaux qui nous arrivent, ainsi que de la manière de les traiter. Notre budget a été majoré au cours des dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. Comme je l'ai déjà dit lors de réunions antérieures du comité, malheureusement, nous tenons désormais le rôle de système de santé mentale par défaut du pays. Ce n'est pas ce que je souhaite. J'estime que les gens atteints de troubles mentaux doivent être traités ailleurs. Nous devons néanmoins nous plier aux décisions du tribunal, et nous agissons de notre mieux, tant à l'égard de nos détenus qu'à celui des gens dont nous assurons la surveillance dans la communauté.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous suis reconnaissant de votre témoignage, monsieur Head. Nous sommes heureux de vous voir.
L'opposition a abordé la question sous un autre angle que moi. Je tiens d'abord et avant tout à réitérer le point de vue de notre gouvernement, soit qu'à nos yeux, les victimes et leurs familles méritent la meilleure protection qui soit. Les collectivités du pays méritent la meilleure protection que nous puissions leur assurer.
D'après des chiffres déjà anciens et dépassés, le coût de la criminalité au pays dépasse les 70 milliards de dollars. Si on ventile les données, les infractions contre les biens coûtent environ 40 milliards de dollars par année. Le coût des crimes violents — qu'assument pour la plus grande partie les victimes et leurs familles — est de plus de 18 milliards de dollars.
Nous avons beau parler de 2 milliards de dollars, je pense qu'en tant que parlementaires, nous ne devons pas oublier ces 70 milliards de dollars qu'assument les victimes et leurs familles. Si nous pouvons faire un petit geste en utilisant une part de l'argent des contribuables pour atténuer ou prévenir les dommages, je pense que nous pouvons faire beaucoup et ainsi protéger nos citoyens.
Pour ce qui est de la formation donnée aux agents de première ligne, à ce que je comprends, vous avez déployé des efforts considérables pour accroître la capacité de répondre aux besoins en général, et aux besoins spécifiques des détenus. Vous devez connaître mieux que quiconque l'ampleur des efforts déployés depuis quelques années pour former les travailleurs de première ligne à la façon d'aborder les personnes atteintes de troubles mentaux. Pourriez-vous nous en parler, et aussi du travail qui a été fait sur ce plan?
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Ce sont bien les chiffres que j'ai vus, pas à l'échelle nationale, mais dans la région que je représente. J'aimerais bien que Chris puisse entendre cela, parce que je pense qu'il pourrait bien... reconnaître, à tout le moins, que dans ce cas particulier, le durcissement des peines d'emprisonnement ne va pas prévenir ou réduire la criminalité au sein de cette population.
Une chose m'inquiète, et c'est le contraste entre votre rapport plutôt optimiste selon lequel vous allez pouvoir remplir les engagements, même avec le gel budgétaire — qui est en réalité l'objet de notre étude — et le rapport de L'Enquêteur correctionnel selon lequel « ... plusieurs réformes et initiatives liées à la justice pénale se pointent à l'horizon » et « auront une incidence sur le système... Toute augmentation de la population en établissement créera des contraintes au sein d'un système qui a déjà de la difficulté à s'acquitter de son mandat d'assurer la garde des délinquants de manière sécuritaire et humaine et de favoriser une réinsertion sociale en temps opportun ».
Ce n'est qu'un paragraphe des propos plutôt virulents du rapport de l'enquêteur.
Je sais que ces dernières années, l'éducation et la formation ont été négligées dans les institutions. L'effectif des établissements comptait auparavant des enseignants salariés. Des types ambitieux ont créé une compagnie appelée Excalibur, qui offre maintenant ses services en sous-traitance au Service correctionnel. Ces services ne sont plus fournis par l'intermédiaire d'une division scolaire; ce n'est pas un programme supervisé utile aux détenus. C'est un enseignement au petit bonheur, aléatoire, de mauvaise qualité, et qui coûte plus cher que lorsqu'il était offert par des enseignants internes. Depuis plusieurs années, Excalibur se révèle une imposture.
Je sais que l'éducation et la formation souffrent déjà depuis quelques années au sein de l'institution, et je ne peux n'empêcher de penser que si vous devez réduire encore vos dépenses de 2 milliards de dollars, compte tenu du gel budgétaire, il faudra empiler les prisonniers comme du bois de corde — des prisonniers autochtones, pour la plupart, dans ma région — et rogner sur les coûts de choses essentielles comme l'éducation et la formation qui peuvent mieux préparer les détenus à faire quelque chose d'utile à leur sortie de prison.
Je ne vois pas comment vous pouvez faire la quadrature du cercle autrement. Peut-être pourriez-vous nous donner des précisions sur la manière dont vous prévoyez trouver 2 milliards de dollars sur les cinq prochaines années sans réduire les rations de nourriture, ou quelque chose du genre?
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D'accord, monsieur le président.
Je suis heureux de me présenter devant vous aujourd'hui afin de discuter du rôle de mon ancien bureau — pour l'instant, je suis entre deux affectations, ce qui fait que je n'ai pas de poste précis — en ce qui a trait à la coordination du budget de sécurité pour les sommets du G8 et du G20.
Pour commencer, j'aimerais dire quelques mots à propos du mandat du bureau concernant la sécurité du G8 et du G20, des générateurs de coûts connexes et, enfin, de la responsabilité du gouvernement du Canada à l'égard du budget de sécurité du G8 et du G20.
En tant que coordinateur de la sécurité des Olympiques et des G8/G20, mon mandat était principalement d'assurer une approche intégrée de la planification de la sécurité pour les sommets; de développer un programme complet d'exercices dans le but de tester les hypothèses de planification de sécurité; et d'assurer que les mesures de financement, de planification et de fonctionnement opérationnel étaient à la fois reliées et axées sur le risque.
D'après une évaluation de la menace moyenne et une révision des dossiers présentés, le gouvernement du Canada a établi un budget pouvant atteindre 930 millions de dollars aux fins de la sécurité pour les deux sommets. Ce montant comprenait une réserve pour éventualités d'environ 55 millions de dollars en cas de coûts imprévus. Fait sans précédent, le Canada a accueilli deux sommets distincts et indépendants dans deux emplacements différents. Compte tenu des différentes instances en cause, la magnitude de l'effort requis a rendu indispensables des opérations de sécurité comprenant des éléments terrestres, aériens et maritimes.
Étant donné le caractère rural de la région de Muskoka et la taille limitée de la communauté d'Huntsville, il a fallu améliorer les infrastructures, créer des hébergements temporaires, mettre à niveau les installations de télécommunications et engager des coûts considérables pour les transports et les services. Bien qu'il soit dans une certaine mesure plus facile d'assurer la sécurité en milieu rural, l'expérience peut se révéler plus dispendieuse en raison de coûts fixes plus élevés.
Comme les sites éloignés ne peuvent pas accueillir des réunions de grande envergure comme celle du G20, la quasi-totalité de ces réunions ont lieu dans des centres urbains. Étant donné les caractéristiques du site d'Huntsville, des renforts venant de l'extérieur de la région n'auraient pu arriver à temps en cas d'accident majeur. De nombreux policiers et autres agents supplémentaires ont donc dû être gardés à proximité du site, ce qui a occasionné des coûts considérables pour leurs déplacements, leur hébergement et leurs heures supplémentaires.
Bien que les principaux leaders du G8 aient été transportés par hélicoptère, l'inclusion d'autres dirigeants mondiaux rendait obligatoire le transport routier de Toronto à Huntsville, et nous obligeait à sécuriser des centaines de kilomètres de route. Des escortes de protection motorisées ont été mobilisées pour le cas où des conditions météorologiques défavorables auraient empêché les voyages aériens — des circonstances courantes au mois de juin dans cette région de l'Ontario.
Compte tenu du peu de temps à notre disposition ce matin, je m'efforce d'être très bref. Je vous ai présenté un aperçu du contexte entourant les coûts de sécurité des sommets du G8 et du G20.
Avant de répondre à vos questions, je devrais aussi vous parler de l'engagement du gouvernement relativement aux comptes à rendre par rapport au budget de sécurité.
Mon bureau a offert son entière collaboration à l'occasion de deux examens distincts menés respectivement par le directeur parlementaire du budget, préalablement aux sommets, puis subséquemment, par la vérificatrice générale.
Je me réjouis d'avoir aujourd'hui l'occasion de fournir aux Canadiens et aux Canadiennes tous les renseignements additionnels requis et de répondre à toutes vos questions.
Merci.
:
Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous ce matin afin de parler des sommets du G8 et du G20 qui ont eu lieu au Canada en juin.
[Traduction]
Être l'hôte des dirigeants politiques du monde est une entreprise de taille. Le Canada a accueilli deux rencontres de ce genre au cours d'une même fin de semaine, ainsi qu'un Sommet-jeunesse international et un Sommet des chefs d'entreprise du monde. Afin d'élaborer les programmes définitifs de ces sommets, nous avons tenu 29 activités préparatoires au cours du premier semestre de 2010. Ces 29 réunions de représentants des pays du G8 et du G20 ont eu lieu dans diverses régions du Canada. Globalement, cela s'est révélé un engagement aux proportions inégalées par le passé.
L'organisation de sommets constitue une activité extraordinaire dans nos opérations gouvernementales régulières. Non seulement il faut être l'hôte, s'occuper de l'hébergement et assurer la sécurité des dirigeants étrangers, mais il faut se charger du travail logistique et technique pour organiser toutes les réunions requises.
[Français]
Chaque dirigeant étranger arrive avec un important groupe de délégués et, bien que ces personnes assument leurs propres dépenses d'hébergement, le gouvernement doit tout de même planifier cette arrivée massive d'invités étrangers afin que la série de sommets se déroule sans problème.
[Traduction]
Plus de 6 000 représentants et de 3 700 intervenants des médias ont demandé une accréditation pour les deux sommets. Nous avons servi plus de 100 000 repas à neuf endroits différents. Nous avons retenu cinq hôtels et organisé 130 000 trajets en navette (aller seulement) entre les différents sites des sommets. Nous avons fait tout cela et bien davantage avec un personnel de base de quelque 200 personnes à la planification et de plus de 600 pendant les événements eux-mêmes.
En ce qui concerne les 29 réunions préparatoires menant aux sommets, j'aimerais expliquer notre processus de sélection des sites, nos économies d'échelle et les activités connexes dont nous avons été les hôtes aux fins des sommets du G8 et du G20.
En 2007, une équipe commençait à évaluer des sites au Canada pour la tenue du G8 en 2010. L'idée était d'en trouver un cadrant avec le modèle de Kananaskis en 2002 — un endroit relativement isolé.
[Français]
En juin 2008, le premier ministre annonçait qu'il avait choisi le centre de villégiature Deerhurst, à Huntsville, pour accueillir le sommet du G8 de 2010. Ce choix reposait sur les installations du centre, lesquelles convenaient à l'aspect de retraite du G8.
Puis, au sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, le Canada annonçait qu'il serait l'hôte d'un sommet du G20 la même fin de semaine que celui du G8, en juin 2010.
[Traduction]
Bien évidemment, le G20 est une entreprise de plus grande envergure que le G8 — davantage de nations, de délégués et d'intérêt de la part des médias. En fait, le Canada a invité un total de plus de 30 délégations de pays non membres du G8 et du G20, notamment le Malawi, la Jamaïque, l'Éthiopie, Haïti, l'Égypte, la Colombie, le Vietnam, l'Algérie, l'Espagne, le Nigeria, le Sénégal et les Pays-Bas, sans oublier des organismes tels que les Nations Unies, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l'Organisation mondiale du commerce. Par conséquent, les planificateurs se trouvaient face à un défi logistique beaucoup plus grand.
Ainsi, le centre de villégiature Deerhurst de Muskoka, l'endroit retenu pour le G8, était simplement trop petit pour les besoins du G20. Puisque les sommets du G8 et du G20 allaient avoir lieu le même week-end, les organisateurs devaient trouver un nouveau site pour accueillir deux événements consécutifs d'envergure mondiale en minimisant les problèmes. Cela signifiait que l'emplacement du G20 devait permettre de limiter les déplacements des dirigeants, de réduire au minimum les coûts, sans prolonger inutilement la durée combinée des événements, y compris les voyages. Toronto était donc l'option la plus évidente.
La ville de Toronto a été considérée comme le meilleur endroit pour le sommet du G20, compte tenu de la quantité de délégués du G20 et de l'accent mis sur les problèmes économiques actuels. Toronto offrait le clair avantage de n'être qu'à un peu plus de 200 kilomètres de Huntsville; de plus les deux sites se trouvaient à proximité de l'aéroport international Lester B. Pearson.
Même si les sommets se déroulaient à deux endroits, le choix de Toronto et de Huntsville présentait l'avantage de pouvoir bénéficier des mêmes contrats de biens et de services en raison de la proximité relative des deux sites. Cela signifiait également que nous n'avions pas besoin de doubler notre processus de demande de propositions.
Ces deux derniers points soulignent notre principale considération lors de la planification de ces sommets: trouver des économies d'échelle le cas échéant, tout en accommodant deux sommets internationaux simultanés, un Sommet-jeunesse international et un Sommet des chefs d'entreprise du monde. En accueillant ces sommets au cours de la fin de semaine du 25 au 27 juin, le Bureau de gestion des sommets s'est servi du même personnel de base, du même aéroport et du même Centre international des médias.
[Français]
De décembre 2009 à juin 2010, le Bureau de gestion des sommets a organisé 29 réunions préparatoires, dont trois réunions ministérielles, telle la réunion des ministres des Affaires étrangères tenue à la fin de mars de l'autre côté de la rivière des Outaouais, à Gatineau.
Deux de ces rencontres ministérielles ont été organisées dans de très courts délais. Cela comprenait la Conférence ministérielle préparatoire sur Haïti à Montréal, à peine 12 jours après le séisme dévastateur dans ce pays en janvier. Bien que le séisme haïtien n'ait pas été à l'ordre du jour du sommet, le ministère des Affaires étrangères a utilisé le Bureau de gestion des sommets en misant sur son expertise en planification afin de préparer cette conférence dans un si court délai.
[Traduction]
En plus du nombre accru de réunions préparatoires connexes et nécessaires pour accueillir le Sommet du G20, le contenu du programme du G8 a été élargi, ce qui exigeait des réunions additionnelles liées à l'initiative de L'Aquila sur la sécurité alimentaire et au Groupe de travail du G8 sur la responsabilité.
Pendant les sommets, notre travail ressemblait à une course à relais. Dès la fin du Sommet du G8, nous nous sommes tournés vers le sommet des chefs d'entreprise du G20, dont l'hôte était l'honorable John Manley du Conseil canadien des chefs d'entreprise, à Toronto, quelques heures avant le début du G20. Entre-temps, nous aidions le Sommet-jeunesse international qui commençait avant le Sommet du G8 et durait jusqu'à la fin du Sommet du G20, les activités passant de la région de Muskoka à Toronto.
Des délégués d'universités ont observé le déroulement des sommets, participé aux discussions sur les thèmes de ceux-ci et rencontré des hauts fonctionnaires, des ministres, des dirigeants et d'autres dignitaires. Nous avons accueilli au Canada plus de 150 futurs dirigeants lors du Sommet-jeunesse international — une expérience qui a changé la vie de toutes les personnes concernées.
Le Canada a aussi présenté un nouvel outil pour les sommets: le G20 virtuel — une collectivité en ligne sécurisée destinée aux sherpas du G20 et à leur personnel à des fins d'échange de documents, notamment pour atténuer les effets du grand nombre de réunions. Cet outil a suscité l'admiration de nos homologues du G20. Des cyberdiscussions et des médias sociaux ont été rendus accessibles aux gens des médias, aux délégations et au grand public, et ils ont été utilisés par ces derniers à une échelle inégalée.
En conclusion, il était sans précédent dans l'histoire canadienne d'être l'hôte non seulement de deux sommets des dirigeants, mais aussi d'un Sommet-jeunesse international et d'un Sommet des chefs d'entreprises au cours d'une seule semaine. La clé de la réussite de ces sommets a été notre état de préparation, et cela comprenait 29 réunions préparatoires que nous avons tenues pendant le premier semestre de cette année.
Accueillir un seul sommet est une activité extraordinaire dans les opérations régulières du gouvernement. Accueillir quatre sommets — le G8, le G20, un Sommet-jeunesse international et un Sommet des chefs d'entreprises du monde — a donc entraîné des coûts extraordinaires que nous avons atténués par des économies d'échelle.
Ne serait-ce que pour indiquer le genre d'activités menées par mon bureau, je devrais peut-être ajouter que nous avions une division de la santé qui a mobilisé 220 travailleurs dans sept cliniques d'urgence ouvertes en tout temps sur les lieux des quatre sommets. Nous avons coordonné l'arrivée de 61 aéronefs et de nombreux déplacements d'hélicoptères entre Toronto et Huntsville afin d'assurer la ponctualité des dirigeants. Nous avons fait tout cela avec le personnel de base d'un seul bureau de gestion des sommets.
[Français]
La planification des sommets du G8 et du G20 doit être considérée en tenant compte de notre processus de sélection des sites, des économies d'échelle et des événements connexes accueillis afin de soutenir les sommets.
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Oui, monsieur le président.
Je vais commencer par parler de certaines des retombées pour la ville de Toronto. Puisque les Jeux olympiques et les sommets du G8 et du G20 ont eu lieu au Canada, on peut dire que c'était l'année du Canada et que les yeux du monde étaient tournés vers nous.
Dans un message que j'ai reçu de Tourism Toronto, on m'a indiqué que l'industrie du tourisme d'accueil de Toronto a bénéficié de retombées d'environ 50 millions de dollars au cours de cette fin de semaine.
Comme je l'ai dit, plus de 3 000 délégués accompagnaient les chefs d'État lors des sommets. Il y avait 3 700 journalistes à Toronto. Dans leurs reportages, ils ont dépeint le Canada comme étant le pays dont l'économie est la plus florissante, ou certainement l'économie la plus prospère parmi les pays du G8, grâce au rôle de chef de file joué par le premier ministre et son équipe. C'était une occasion exceptionnelle pour le Canada de se faire valoir à titre de société très avancée sur le plan de la technologie et de l'innovation.
C'était donc un des éléments sous-jacents à la planification de ces sommets et au fait d'accueillir ces gens ici. Donc, oui, en ce sens, ce fut un succès.
En ce qui concerne les questions de fond de la réunion, nos collègues aux Affaires étrangères seraient mieux placés pour en parler. Mais je pense — en fonction de ce que nous avons vu aux sommets du G8 et du G20 — oui, ce fut un succès.
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J'ai eu la chance de participer au sommet du G8 à L'Aquila qui, en fait, est devenu un sommet du G35 parce que le premier ministre de l'Italie y avait invité beaucoup plus de personnes. Ce qui m'a frappé à ce sommet, comme vous l'avez dit... De toute évidence, je n'avais jamais assisté à un de ces événements auparavant. Il y avait près de 10 000 personnes. Vous avez parlé de l'infrastructure en matière de sécurité en Italie. Le maintien de l'ordre a été assuré par la police municipale, les forces paramilitaires, les
carabinieri. La Guardia di Finanza était aussi présente, tout comme les militaires. On a aussi fait appel à la police des forêts. L'événement a eu lieu sur une toute nouvelle base militaire construite pour la Guardia di Finanza.
On a beaucoup parlé du choix de Toronto pour la tenue de l'événement. Je sais que certaines personnes ont laissé entendre que Toronto est incapable d'être l'hôte de ce genre d'événement. À l'exception du président, je suppose que je suis le seul député du comité originaire de la région du Grand Toronto. Je pense que c'était un événement extraordinaire, et les habitants de Toronto devraient être fiers non seulement de ce qu'ils ont accompli, mais de ce que les forces de l'ordre ont accompli.
Je m'interroge au sujet de deux choses. Avons-nous respecté les contrats municipaux et provinciaux relatifs aux services de police quand nous avons fait appel à leurs services? Manifestement, il y a certaines dispositions concernant les heures de travail. Avons-nous respecté ces contrats, comme nous aurions dû le faire — et j'espère que nous l'avons fait?
Y a-t-il une base militaire à Toronto ou près de Toronto qui aurait pu être l'hôte de cet événement? On a parlé du fait que nous aurions dû tenir cet événement sur le site de l'Exposition nationale canadienne. J'ai vécu dans la région de Toronto toute ma vie. Je ne connais pas d'hôtel sur le site de l'Exposition nationale canadienne qui pourrait accueillir 10 000 personnes. Si vous en connaissez un, j'aimerais le savoir. J'ai demandé maintes et maintes fois aux gens de m'expliquer comment on pourrait accueillir un tel événement à un endroit dépourvu de lieux d'hébergement, et personne ne m'a indiqué la marche à suivre.
Je crois que mes questions sont les suivantes: avons-nous respecté les contrats relatifs aux services de police et pas seulement celui de la police de Toronto? Est-ce que le service de police de Toronto ainsi que le commandement de la police provinciale de l'Ontario et de la GRC ont fait exactement ce que nous nous attendions d'eux, c'est-à-dire assurer le maintien de l'ordre dans la ville aussi efficacement que nous n'aurions jamais pu l'espérer?
Y a-t-il d'autres choix? Si nous organisons un tel événement à l'avenir, où pourrions-nous accueillir un sommet du G20 où l'on pourrait héberger 10 000 personnes, à l'exclusion de Toronto, Montréal ou Vancouver?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à reconnaître, messieurs McGovern et Elcock.... je dois dire quelque chose que personne autour de cette table n’a encore dit: bravo. Je le dis sincèrement: bravo.
Nous savons tous que, dans le passé, les sommets internationaux — qu'il s'agisse du G8 ou du G20 — ont déclenché des manifestations violentes qui ont entraîné des blessures graves au personnel de sécurité et à ceux qui veulent assurer des manifestations pacifiques. À mon sens, s'il y avait eu le moindre incident grave, cela aurait été lourd de conséquences, et la réputation du Canada en serait entachée.
Alors, j’applaudis l’approche que vous avez adoptée en matière de sécurité et, franchement, j'aurais bien aimé que les gens ici présents fassent de même. Sachez que, du point de vue du gouvernement, nous sommes très fiers du travail qui a été fait.
Ma question pour vous, monsieur Elcock, serait la suivante: du point de vue de la sécurité, agiriez-vous différemment, d'après ce que vous savez maintenant, en rétrospective?