Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de comparaître devant le comité aujourd’hui.
[Français]
Par l'intermédiaire de sa Direction générale des biens immobiliers, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada gère un portefeuille diversifié de biens immobiliers au nom du gouvernement du Canada, procurant ainsi des locaux à près de 255 000 fonctionnaires fédéraux, dans plus de 1 800 endroits au Canada.
À ce titre, TPSGC est le gardien de 345 immeubles situés dans toutes les provinces et tous les territoires. En tant que gardien, notre fonction première consiste à assurer l'occupation et l'utilisation saines et sécuritaires de ces immeubles. Le ministère voit sa responsabilité d'un oeil sérieux en tant qu'intendant du portefeuille des immeubles qui lui appartiennent et en ce qui concerne l'utilisation adéquate et efficace des ressources des contribuables.
[Traduction]
Avant 1998, le ministère assumait une importante part de ses fonctions d’administrateur en faisant appel au personnel interne. En 1997, le ministère a pris une initiative visant à gérer son portefeuille de façon innovatrice, efficace et économe. Nous avons élaboré une approche en vue d’externaliser certaines fonctions qu’assumaient auparavant nos employés, cherchant ainsi à tirer parti des capacités du secteur privé et des provinces.
Le processus initial d’externalisation, qui est allé de mai 1998 à mars 2005, a permis d’attribuer un marché à Brookfield LePage Johnson Controls après un appel d’offres concurrentiel. Ainsi, 11 contrats ont été signés avec des sociétés privées, un peu partout dans le pays, et deux ententes ont été conclues avec des organismes provinciaux, la British Columbia Buildings Corporation et la Saskatchewan Property Management Corporation. Cette initiative portait sur 300 des immeubles appartenant à TPSGC.
Grâce à cette initiative, TPSGC est arrivé à réduire à 13 les quelque 70 000 contrats qu’il lui fallait en moyenne chaque année pour la gestion de ses biens immobiliers. Les contrats ont servi à remplir trois fonctions: premièrement, la gestion des biens; deuxièmement, la gestion des projets; et troisièmement, les services aux occupants.
Dans un scénario conventionnel de passation de marchés, nos spécifications sont très normatives. Cet arrangement d’externalisation était et demeure cependant basé sur le rendement. Par conséquent, nous précisons non le travail à effectuer, mais plutôt les résultats à atteindre. Les fournisseurs de services s’efforcent ainsi d’obtenir un maximum d’effets multiplicateurs, d’intrants à valeur ajoutée et d’innovation.
Lorsque cette approche a été mise sur pied, nous avions pour objectif d’économiser 10 p. 100 du coût de base de la prestation à l’interne. Les contrats ont été établis en fonction de cet objectif, ce qui a permis de réaliser des économies de l’ordre de 20 millions de dollars chaque année.
En 2005, lorsqu’un nouvel appel d’offres a été lancé dans le cadre de cette initiative, les 13 contrats précédents ont été regroupés, ce qui en a réduit le nombre à huit, couvrant 319 immeubles qui représentaient 80 p. 100 du stock immobilier de TPSGC. Les huit contrats ont fait l’objet d’appels d’offres concurrentiels et ont été attribués séparément. Une entreprise, qui porte aujourd’hui le nom de SNC-Lavalin O&M, a remporté les huit contrats. SNC-Lavalin ProFac, comme on l’appelait à l’époque, a démontré qu’elle offrait la meilleure valeur globale par rapport aux quatre critères d’évaluation adoptés, à savoir l’approche, les caractéristiques financières, l’expérience et la présentation.
Le ministère a demandé à un surveillant de l’équité de contrôler le processus d’approvisionnement. Dans son rapport, le surveillant a conclu que le processus de passation des marchés avait été équitable et transparent.
Les contrats ont été attribués pour une durée initiale de quatre ans, avec trois options de renouvellement d’une durée de deux ans. Jusqu’ici, le ministère s’est prévalu de deux de ces options, prolongeant ainsi le contrat jusqu’au 31 mars 2013.
On estime qu’au cours des trois premières années de ces contrats avec SNC-Lavalin O&M, le ministère a économisé 86,7 millions de dollars en sus des économies réalisées grâce aux contrats d’origine.
Cet arrangement d’externalisation a également permis au gouvernement d’agir très rapidement afin que TPSGC puisse utiliser le financement prévu dans le plan d’action économique pour moderniser les immeubles publics.
Comme le comité le sait, TPSGC a obtenu 323 millions de dollars sur deux ans pour faire les réparations nécessaires dans ces immeubles. Dans le cadre du contrat, 62 p. 100 de ces fonds ont été confiés à SNC-Lavalin O&M, qui a fait faire l’essentiel des travaux par des entreprises locales.
En assurant l’entretien des biens au nom de TPSGC, SNC-Lavalin O&M procure chaque année du travail à 4 000 PME situées pour la plupart dans les collectivités desservies.
Les contrats conclus avec SNC-Lavalin O&M sont soumis à différentes mesures de contrôle, le ministère s’efforçant constamment d’assurer l’optimisation des ressources.
Un examen interne des contrôles exercés sur les recettes, les dépenses et les transactions de SNC-Lavalin a commencé en décembre dernier, dans le cadre du cycle annuel de vérification du ministère. Les résultats de l’examen sont attendus pour novembre prochain.
Comme dans le cas de toutes nos vérifications internes, des recommandations et un plan d’action correspondant seront présentés au Comité de vérification et d’évaluation du ministère, puis seront par la suite diffusés en ligne.
Il importe de signaler que des évaluations de cette initiative ont été effectuées en 2004, 2005, 2006 et 2007. D’autres mesures internes de contrôle sont aussi en place, notamment pour l’approbation des paiements, l’inspection trimestrielle d’un échantillon de projets pour chaque contrat, ainsi que la mesure et la déclaration du rendement des opérations. Nous menons également des enquêtes biennales sur la satisfaction de la clientèle. La plus récente, réalisée en 2008-2009 par Statistique Canada, a révélé qu’à l’échelle nationale, 89 p. 100 des locataires sont très satisfaits ou assez satisfaits des services offerts dans leur immeuble.
[Français]
En mars 2010, les médias présentaient un rapport des factures de SNC Lavalin O&M concernant le travail réalisé à la Place du Portage, à Gatineau. En réponse à ce rapport, la a demandé au ministère de se pencher sur-le-champ sur les factures afin d'évaluer si les dépenses sont raisonnables et justifiables, et pour déterminer s'il existe des preuves de problèmes systémiques en ce qui touche aux contrats.
[Traduction]
Un vérificateur indépendant a en outre entrepris une vérification de certaines transactions signalées dans les médias ainsi que d’un échantillon de transactions réalisées par SNC-Lavalin O&M pour le compte de TPSGC, tant à titre d’administrateur qu’à titre de locataire, ainsi que pour le compte d’autres ministères fédéraux.
PricewaterhouseCoopers a commencé ce travail le 27 avril 2010. L’examen est réalisé en priorité sous l’autorité de la Direction générale de la surveillance et de son sous-ministre adjoint Frank Brunetta. Le rapport devrait être présenté en juillet au Comité de vérification et d’évaluation du ministère et à ses trois membres externes, M. Erik Peters, M. Norman Inkster et M. Jean-Pierre Soublière. Après son examen par le comité, le rapport sera accessible en ligne. Nous serons également heureux d’en remettre un exemplaire au comité.
De plus, des mesures seront prises pour améliorer la gestion des dossiers. Nous ferons un examen plus poussé des besoins en heures supplémentaires et exercerons un contrôle plus rigoureux sur les demandes de travail.
Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’adresser au comité aujourd’hui. Nous serons maintenant heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour, messieurs. Vous êtes au courant de la nouvelle, elle a eu tout un effet sur les gens de la région. Le sujet a même lancé une période de questions lorsque Gilles Duceppe a mentionné que des ampoules avaient été installées au coût de 5 000 $ dans les édifices fédéraux. Le député Marcel Proulx a demandé pourquoi avoir dépensé 36 000 $ pour du nettoyage additionnel dans un bureau de ministre durant un an. Thomas Mulcair a allégué que les plantes vertes à 2 000 $ et une sonnette à 1 000 $ pour ces édifices, cela commence à être très cher, que c'est absurde. , le premier ministre, a dit que ces coûts semblaient, en effet, très injustifiables. Tous les partis, tout le monde, se sont entendus pour dire à peu près la même chose.
En ce qui me concerne, le 2 septembre 2009, je posais la question à M. Paradis, qui était alors ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux — et j'ai envoyé une lettre, le 15 mars 2010, à Mme Ambrose qui l'avait remplacé — , au sujet du processus d'attribution des contrats pour l'entretien des édifices. On a reçu M. Beaulieu comme témoin le 26 avril dernier. Peut-être avez-vous vu les documents.
Un des principaux aspects de cette affaire qui n'est pas claire, pour dire le moins, qui est opaque, pour dire le plus, c'est que les appels d'offres ne sont pas lancés de façon publique, mais au moyen d'une invitation, pour permettre aux petites et moyennes entreprises de pouvoir devenir sous-traitants de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Il y a des appels d'offres publics et d'autres sont faits au moyen d'une invitation. Cela semble être le problème. En tout cas, c'est un problème pour les entrepreneurs que j'ai rencontrés. Parlons d'abord de cette question, celle des appels d'offres.
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Ce que j’essaie de dire, John, c’est que vous payez SNC-Lavalin un milliard de dollars par an — en fait, mon chiffre est d’environ 550 millions de dollars par an — rien que pour gérer l’entretien des édifices. Vous pourriez engager 500 personnes à 100 000 $ par an et faire le travail à l’interne pour 500 millions de dollars par an. Vous n’auriez pas alors à payer une marge de 15 p. 100 chaque fois que vous avez à remplacer une ampoule. Vous seriez en mesure de contrôler vos propres coûts. Je ne vois pas sur quelle analyse commerciale vous avez fondé votre décision.
Je sais que les libéraux ont mené cette croisade vers le milieu des années 1990. Ils essayaient de faire du financement hors bilan. Ils voulaient sortir le plus de travail possible du secteur public pour le confier au secteur privé. Toutefois, je ne trouve pas cette opération très sensée. Il ne s’agit pas d’une entreprise de services énergétiques à laquelle on aurait confié les travaux à faire dans les édifices. On peut se rendre compte que ce n’est pas très sensé. Vous payez SNC-Lavalin non pour entretenir les édifices, mais pour en gérer l’entretien. La société vous envoie les factures, et vous devez encore payer tout le chauffage, tout l’éclairage, toute la climatisation. Vous devez également payer les nouveaux tapis, les nouvelles moquettes et les nouvelles fenêtres, après que la société a majoré tout cela de 15 p. 100.
Le problème des contrats à prix coûtant majoré, c’est que l’entrepreneur n’a aucun intérêt à trouver les plus bas prix. Il a trois sous-traitants préqualifiés qui prennent le pas sur tous les petits entrepreneurs de la région. Il traite avec les entreprises qu’il connaît. S’il peut ajouter 15 p. 100 au prix total, il n’a pas à chercher le prix le moins élevé tant qu’il peut ajouter sa marge.
Tout cela ne me laisse pas une très bonne impression. Je suis heureux que le comité ait entrepris une étude à ce sujet. Nous parlons ici d’une somme ahurissante.
Par ailleurs, vous avez dit que les articles qui ont paru dans la presse étaient « incendiaires », laissant entendre que les journaux faisaient croire aux gens que c’était une grande affaire de facturer 6 000 $ pour six luminaires encastrés. J’ai fait de la construction commerciale dans de grands immeubles, des hôpitaux, des écoles, etc. C’est une somme ridicule pour six luminaires encastrés, même s’il faut respecter les codes, même s’il faut payer le barème syndical. C’est une somme stupéfiante. Laissez-vous entendre que vous avez vu d’autres factures de ce genre, de sorte que vous n’êtes pas surpris que six luminaires encastrés aient coûté 6 000 $?
:
C’est bien le cas, madame la présidente. Merci beaucoup.
Je vous remercie, madame la présidente, de nous avoir invités à nous présenter devant le comité. Je m’appelle Charlie Rate. Je suis président de SNC-Lavalin Opérations et Maintenance. Je suis accompagné de Justin Sharp, vice-président principal de notre division Gestion d’installations, et de Martin Lefebvre, directeur général de notre contrat avec TPSGC. Nous sommes heureux de nous adresser à vous aujourd’hui pour mettre en contexte et préciser les services que nous dispensons à l’État par l’intermédiaire de TPSGC. Nous ferons tout en notre pouvoir pour répondre à vos questions de façon satisfaisante.
Nous fournissons nos services en nous conformant aux meilleures pratiques de notre secteur et en soutenant les priorités de la sécurité, de la qualité du service, de l’accès équitable aux fonds publics et du maintien de milliers d’emplois. Nous effectuons un travail professionnel et transparent qui fait l’objet de vérifications internes et indépendantes périodiques, conformément au modèle de gouvernance qui nous régit.
Depuis 2005, SNC-Lavalin Opérations et Maintenance fournit des services de gestion de biens et de projets au titre des autres formes de prestation de services de TPSGC. Avec le temps, et conformément à l’intention initiale des contrats et des approbations du Conseil du Trésor, ces services ont été étendus à d’autres installations, y compris des éléments des parcs immobiliers de la GRC et de Ressources naturelles Canada.
Nous avons obtenu ce marché en adoptant une approche à trois volets. Premièrement, nous avons dû prouver que nous étions en mesure de fournir des services du niveau et de la qualité voulus aux centaines de milliers de fonctionnaires qui travaillent dans les immeubles et aux innombrables personnes qui ont accès aux services de l’administration publique logés dans ces immeubles, dans un souci constant de gestion prudente des biens de l’État. Deuxièmement, nous avons dû collaborer avec un réseau étendu et diversifié de partenaires sous-traitants, dont une grande majorité de petites et moyennes entreprises canadiennes, afin d’assurer un accès équitable et transparent des entrepreneurs aux fonds publics et de favoriser la croissance de l’emploi. Enfin, nous avons dû pratiquer une tarification très compétitive visant à réduire les frais de propriété totaux de l’État.
Notre mode d’exploitation des immeubles, en particulier à l’égard de notre gestion soigneuse de l’environnement et de l’énergie, et les honoraires que nous avons proposés, dans le cadre d’un processus concurrentiel très rigoureux, se sont traduits par des économies substantielles. Nos honoraires constituent une information commercialement sensible, mais nous sommes disposés à les communiquer à huis clos au comité afin de vous montrer que l’État en a pour son argent.
Depuis ce premier concours, nous sommes fiers d’avoir continué à répondre aux besoins et aux priorités en constante évolution de TPSGC, notamment dans le cadre du récent plan d’action économique, où nous avons géré avec efficacité et célérité 1 382 projets durant l’exercice 2009-2010, et fourni du travail et des emplois à quelque 600 PME de partout au Canada durant cette période de difficultés économiques.
Nous appuyons la stratégie de TPSGC de deux façons. Premièrement, nous aidons le ministère à s’acquitter de ses fonctions d’intendance des biens de l’État, en veillant à l’exploitation efficiente, à l’utilisation sans risque et à la longévité de ces biens. Nous nous occupons de l’exploitation quotidienne du parc immobilier, mais c’est TPSGC qui définit l’orientation stratégique et assure la surveillance de toutes nos activités.
Deuxièmement, nous offrons des services ponctuels à tous les ministères et organismes qui occupent les immeubles des parcs visés par nos contrats, leur procurant un accès constant et contrôlé aux services. À cet égard également, TPSGC assure une surveillance rigoureuse et a établi des protocoles de gouvernance garantissant que toutes les approbations et tous les travaux exécutés sont conformes aux normes gouvernementales.
Les travaux contestés dans un récent article de presse appartiennent à cette dernière catégorie. Autrement dit, il s’agit de projets de petite envergure réalisés en réponse aux demandes de services des locataires. Le locataire qui a besoin de tels services, comme un nettoyage supplémentaire ou l’installation d’un nouvel équipement, en fait la demande à un représentant de SNC-Lavalin responsable de son immeuble. Nous examinons alors les besoins et la portée des travaux avec le locataire, trouvons des fournisseurs externes au besoin, puis présentons un devis au locataire. Enfin, une fois le projet approuvé, nous réalisons les travaux.
Certains des projets et des montants mentionnés dans l’article ne reflètent pas la portée des services offerts. Deux distinctions s’imposent ici: premièrement, les rubriques des factures, comme dans les cas cités, n’ont pas pour objet de donner une description complète des services fournis; deuxièmement, les tarifs et les activités ne sont pas les mêmes dans le cas d’immeubles commerciaux que dans celui d'immeubles résidentiels.
Pour les travaux réalisés dans des immeubles commerciaux, il faut respecter les lois, conventions et règlements qui régissent le recours aux divers corps de métier, notamment lorsqu’il y a des enjeux de sécurité ou que la prestation des services durant les heures normales de travail peut nuire à la réalisation des programmes de l’État.
Voici quelques exemples qui illustrent à quel point l’information donnée dans l’article était incomplète.
Les coûts d’entretien de 36 000 $ par année attribués au nettoyage de deux bureaux correspondent en réalité aux coûts de nettoyage étendu de deux étages de l’immeuble durant toute l’année. Cela comprend la main-d’œuvre et les fournitures servant à nettoyer 22 bureaux fermés, deux aires communes, deux cuisines et deux salles de toilettes complètes, totalisant 1 500 mètres carrés.
Au sujet d’une nouvelle sonnette à 1 000 $, l’essentiel des frais est en réalité attribuable aux services électriques qu’a nécessités le projet. Il a fallu installer un transformateur abaisseur, ouvrir et réparer une partie d’un mur pour y installer une boîte électrique, une canalisation et le câblage nécessaire, à plus de 12 mètres de la sonnette. Il s’agissait d’une zone à grand trafic. Pour des raisons de sécurité, les travaux ont dû être exécutés après les heures ouvrables.
En ce qui concerne les plantes à 2 000 $, les frais sont attribuables à la sélection et à l’achat de deux plantes adultes d’un et de deux mètres de hauteur et de pots spéciaux de grandes dimensions avec système d’auto-arrosage, comprenant les frais de livraison, l’empotage, ainsi que l’entretien et l’arrosage durant une période d’un an.
Pour ce qui est de l’installation de stores au coût de 1 414 $, ce montant comprend la sélection, l’installation et la fixation de trois grands stores industriels éconergétiques mesurant 57 pouces sur 76 pouces et coûtant 392 $ chacun. Vu leur taille et leur poids, il a fallu plusieurs travailleurs pour les installer en toute sécurité. Ce travail ne pouvait en outre être exécuté durant les heures ouvrables et il a donc fallu payer des heures supplémentaires au sous-traitant.
Dans le cas de l’installation de six luminaires encastrés au coût de 5 266 $, il s’agissait en fait d’installer six luminaires halogènes non standard, un gradateur, un disjoncteur distinct et un nouveau projecteur fixé au plafond nécessitant 100 pieds de conduits et de câblage pour une prise indépendante. Ce travail ne pouvait être exécuté en toute sécurité qu’après les heures ouvrables.
Pour le démontage d’une enseigne de sortie au coût de 256 $, ce travail nécessitait la présence de deux électriciens, un pour sécuriser le panneau électrique et l’autre pour démonter l’enseigne et raccorder les fils en toute sécurité...
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Quant au retrait d’un interrupteur au coût de 1 000 $, le travail consistait à enlever l’interrupteur, le câblage et les conduits jusqu’au panneau électrique situé à 50 mètres de là. Une fois l’interrupteur retiré, le système d’éclairage a dû être reconnecté au système automatisé existant, sur une distance de 50 mètres dans la direction opposée, nécessitant la pose de conduits et de câblage additionnels. Encore une fois, ces travaux ont dû être exécutés après les heures ouvrables.
SNC-Lavalin Opérations et Maintenance est responsable de la gestion complète de ces installations, ce qui comprend la supervision des travaux confiés aux quelque 7 000 entreprises sous-traitantes préqualifiées. Ces sous-traitants sont pour la plupart des petites et moyennes entreprises canadiennes.
Dans le cadre de nos engagements contractuels envers TPSGC, nous nous soumettons à un programme d’assurance de la qualité certifié par une tierce partie, qui vise tous les aspects de la prestation de nos services. Nous avons obtenu la certification ISO pour notre système de gestion de la qualité en 1996 à l’échelle de l’entreprise et, en 2005, à l’égard du compte de TPSGC, et l’avons conservée et renouvelée depuis lors.
Nos contrats sont assujettis à une vérification minutieuse, tant interne qu’externe. Nous procédons à environ 400 vérifications internes chaque année et notre rendement fait l’objet de quelque 170 vérifications externes annuelles de la part d’organismes comme TPSGC et Services de vérification Canada. Nous notons que la ministre a l’intention d’exiger des vérifications supplémentaires, qui, comme vous le savez, sont actuellement en cours, sous la direction de PricewaterhouseCoopers. Cela fait encore une autre entreprise de vérification.
De plus, comme nous le faisons sur une base périodique depuis 2005, nous avons pris l’initiative de rendre nos procédés et procédures encore plus clairs pour tous nos sous-traitants actuels ou potentiels. Récemment, nous avons rencontré plusieurs associations du secteur de la construction partout au Canada, dont l’Association de la construction d’Ottawa, ici même dans la région de la capitale nationale. Nous prévoyons continuer à rencontrer toutes les organisations qui souhaitent nous voir. C’est autant dans notre intérêt que dans le leur.
En conclusion, nous sommes heureux de comparaître devant le comité pour répondre à toute question que vous voudrez nous poser.
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C’est une bonne question. Merci beaucoup.
Toutes les entreprises ont accès au travail depuis que nous avons obtenu ce contrat en 2004. Nous avons publié un communiqué dans toute l’industrie pour inviter les entreprises à se préqualifier. Nous les avons renseignées sur notre processus et leur avons expliqué de quelle façon se faire inscrire sur notre liste de sous-traitants préqualifiés. Cela garantit que nous respectons les exigences du gouvernement en matière de sécurité d’accès, d’assurance, de sécurité des travailleurs et de rémunération.
Depuis, nous avons tenu des réunions régulières avec toutes les associations provinciales et nationales, comme l’Association canadienne de la construction. Ces organisations ont fait beaucoup pour renseigner leurs membres sur la façon d’obtenir la préqualification et de soumissionner sur nos contrats.
D’une façon générale, nous publions aussi tous les ans des renseignements sur la préqualification à l’intention des entreprises qui n’ont pas eu l’occasion de se mettre au courant auparavant. Nous lançons des appels d’offres publics pour tous les travaux de plus de 200 000 $, qui sont affichés sur MERX et font l’objet d’annonces dans les journaux. Encore une fois, nous sommes en contact avec l’industrie, non seulement grâce aux services que nous donnons aux Travaux publics, mais aussi à cause de nos contacts avec des dizaines de milliers de sous-traitants. Nous leur expliquons comment obtenir du travail par notre intermédiaire.
Pour répondre à votre question concernant la valeur, l’argent consacré par les Travaux publics aux services directs passe à près de 80 p. 100 par des petites et moyennes entreprises. La seule exception, ce sont les grands services publics, qui ne peuvent pas être assimilés à des PME. Comme il s’agit de monopoles, nous n’avons pas le choix. Cela représente une importante part de l’argent.
Les services publics mis à part, les 80 p. 100 de fonds qui restent vont aux petites et moyennes entreprises.
Je remercie encore nos témoins.
En fait, j’aimerais avoir un peu plus de précisions. D’après les renseignements que nous a communiqués TPSGC, le tout premier contrat conclu avec Brookfield LePage Johnson Controls avait, si j’ai bien compris, permis au ministère de réaliser des économies de l’ordre de 20 millions de dollars par an. Je suppose que pour les trois premières années du contrat avec SNC-Lavalin O&M, le ministère a épargné près de 87 millions de dollars en sus des économies réalisées sur les premiers contrats.
Je trouve ces chiffres assez importants. Lorsque les représentants des Travaux publics nous ont parlé des raisons pour lesquelles ils avaient agi ainsi, il est devenu évident pour moi, comme ils l’ont indiqué, que le gouvernement ne souhaitait pas faire la concurrence au secteur privé dans certains domaines. Je voudrais féliciter SNC-Lavalin pour cela, parce que c’est une reconnaissance de sa compétence. Ces millions de dollars d’économies au profit des contribuables sont très importants. Ils justifient la décision de donner à contrat les services jugés non essentiels.
Au Cap-Breton, ma mère avait l’habitude de dire que c’est au fruit qu’on juge l’arbre. Quand je considère ces 87 millions de dollars d’économies, je trouve que le fruit est très bon à manger, ou à ne pas manger, selon le cas. Je répète cependant que ces chiffres sont très importants.
Monsieur Rate, vous avez parlé du nombre de vérifications que vous faites à l’interne. J’ai été impressionné par ce que vous avez dit. Si j’ai lu et entendu correctement, vous avez indiqué que vous avez fait quelque 400 vérifications internes. Pouvez-vous m’expliquer le fonctionnement du système? Vous avez évidemment bien plus de fournisseurs que ce nombre. En choisissez-vous quelques-uns? Comment déterminez-vous ce qu’il y a à vérifier? Procédez-vous par étapes?
C’est ainsi que nous le faisons lorsque nous essayons de déterminer les économies réalisées dans différents ministères. Nous en choisissons un certain nombre chaque année, sur une base triennale. Quel système suivez-vous pour vos vérifications, qui vérifiez-vous et comment tout cela est-il organisé?