:
Merci, monsieur le président.
Si je peux me le permettre, je voudrais faire valoir quelques points dans la foulée de notre échange précédent sur la question.
Premièrement, je ne veux rien présumer, mais ces cinq jours sont-ils ouvrables, comme c'est le cas habituellement pour un délai? Comme nous le savons, il y a un week-end entre aujourd'hui et la fin du délai demandé. Le cas échéant, serait-il possible de toujours préciser qu'il s'agit de jours ouvrables? De toute évidence, c'est important de le faire lorsqu'il y a un week-end. Voilà pour le premier point.
Je sais pertinemment qu'une bonne partie des renseignements de juin à septembre figurent dans les rapports annuels. J'ignore ce qu'on peut ainsi obtenir. Compte tenu du temps nécessaire à la préparation, je vais de nouveau soulever la question des cinq jours. Encore une fois, c'est la pratique courante ici. Je comprends vraiment qu'il y a urgence soudaine. Je ne veux pas trop faire le malin, mais je ne suis pas convaincu que ce soit réalisable ou faisable.
Premièrement, pouvons nous au moins préciser qu'il s'agit de jours ouvrables? Deuxièmement, je sais qu'il y a urgence, mais dans quelle mesure est-ce réalisable ou faisable de demander une telle quantité de renseignements en cinq jours? Et je n'aborderai même pas la question des coûts, mais supposons que tous ces renseignements soient en français, ce qui est fort possible, et qu'il faille les traduire en anglais... En fait, je suis loin d'être certain de ce que j'avance, mais je me demande tout simplement si tout cela est bien raisonnable.
Je m'en remets à la sagesse du comité.
:
Merci infiniment, monsieur le président.
Ma déclaration nécessitera environ cinq minutes. En la lisant, je vous présenterai mes collègues ici présents. Je commencerai par résumer brièvement pour les membres du comité les activités du gouvernement au chapitre de la publicité et expliquer les rôles respectifs que nous jouons, moi et mes collègues, dans le processus.
La procédure actuelle d'affectation et de gestion des dépenses liées à la publicité a été établie en 2004 avec les trois objectifs suivants: premièrement, s'assurer que les campagnes publicitaires correspondent aux priorités gouvernementales; deuxièmement, qu'elles sont conformes aux politiques et aux procédures gouvernementales et à la législation; troisièmement, qu'elles répondent aux besoins d'information des Canadiens.
[Français]
Les responsabilités et les rôles respectifs des institutions sont établis pour toutes les étapes d'une campagne publicitaire, notamment aux étapes de la planification, de la mise en oeuvre et surtout de l'évaluation.
[Traduction]
Ces rôles de ces responsabilités sont définis dans la politique du Conseil du Trésor et dans les procédures portant sur les communications et la publicité. Ma collègue, Monique Lebel-Ducharme du Secrétariat du Conseil du Trésor, répondra avec plaisir à toute question que vous pourriez avoir au sujet du cadre stratégique pour la publicité
De façon générale, la majorité des campagnes publicitaires du gouvernement sont financées grâce à un montant réservé de 65,4 millions de dollars prévu dans le cadre financier d'une année. Ce fonds de réserve a également été établi en 2004. À titre d'exemples de campagnes publicitaires qui ont été financées par le fonds de réserve cette année, citons les suivantes: la campagne de recrutement des Forces canadiennes et de la GRC; la campagne de protection de la santé et de la sécurité des enfants; la campagne relative aux victimes de crimes; la campagne sur l'emploi; enfin, la campagne sur les réductions d'impôt
J'aimerais souligner cependant que ce fonds n'est pas la seule source de financement. Les ministères peuvent obtenir du financement par voie du dépôt de mémoires d'orientation politique au Cabinet. Par exemple, les annonces que vous avez peut-être vues et qui visent à dissuader les jeunes d'utiliser les drogues ont été financées dans le cadre de la Stratégie nationale antidrogue.
Finalement, les ministères peuvent également puiser dans leur budget de fonctionnement pour financer les campagnes publicitaires. Citons comme exemple de campagnes qui ont été financées par les ministères cette année, celle qui portait sur les nouvelles mesures d'assurance-emploi pour les travailleurs indépendants.
De plus, de nombreux avis publics sont diffusés au cours d'une année. Normalement, ceux-ci visent à fournir de l'information de base d'intérêt local, par exemple sur la construction d'une voie fédérale, les occasions d'emploi pour les infirmiers ou les infirmières de réserve ou toute information importante relative à un programme qui pourrait avoir des incidences sur les résidents locaux ou pour lequel un processus de consultation doit être amorcé. Les ministères investissent quelque cinq millions de dollars chaque année — c’est le montant total — pour la diffusion de ces avis publics d'ordre opérationnel.
Peu importe la source de financement, toutes les campagnes publicitaires du gouvernement sont assujetties à la législation, aux politiques et aux procédures qui régissent cette fonction. Afin de pouvoir se prévaloir du fonds de réserve de 65,4 millions de dollars prévu dans le budget, les ministères et les organismes travaillent avec Ie Bureau du Conseil privé lors de l'élaboration des projets de publicité qui cadrent avec les priorités gouvernementales. Celles-ci découlent souvent de documents tels que le discours du Trône, le budget ou des documents émanant du Cabinet. Le Bureau du Conseil privé s'occupe de coordonner les propositions, lesquelles sont soumises au Cabinet aux fins d'examen et d'approbation. Si elles sont approuvées, on les soumet ensuite au Conseil du Trésor pour examen et approbation de financement. Finalement, elles sont présentées au Parlement pour que l'allocation de fonds soit approuvée.
Les montants, une fois approuvés, sont ensuite affectés aux ministères qui se chargent de gérer au nom des ministres les budgets des campagnes publicitaires et les dépenses qui s'y rattachent.
La prochaine étape du processus consiste à trouver une agence de publicité qui s'occupera de la production et du plan média. Obtenir les services d'une agence incombe à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, qui travaille étroitement avec les ministères ou en leur nom. L'appel lancé aux agences de publicité repose sur un processus concurrentiel, conforme aux politiques et aux procédures établies.
Travaux publics gère également l'agence de coordination du gouvernement, c'est-à-dire l’entreprise unique qui s'occupe de réserver tout le temps et tout l'espace publicitaires pour le compte du gouvernement. L'objectif de cette centralisation des achats médiatiques est de tirer parti du pouvoir d'achat combiné du gouvernement afin d'obtenir les meilleurs prix, qu'il s'agisse de la publicité à la télé, à la radio ou dans les médias imprimés, de la publicité extérieure ou encore de celle sur le Web.
Comme je I' ai mentionné plus tôt, la publicité est assujettie aux politiques et aux procédures du Conseil du Trésor. Afin d'aider tous les ministères à se conformer aux règles, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada travaille étroitement avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour revoir les propositions de publicité et s'assurer qu'elles sont conformes aux politiques et aux procédures. Mon collègue, Mark Perlman, de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, sera heureux de répondre à toute question que vous pourriez avoir au sujet du rôle et des responsabilités du ministère en ce qui concerne le processus de publicité.
Selon les politiques et les procédures du Conseil du Trésor, les ministères sont tenus d'effectuer un pré-test de tout concept créatif d'une annonce, puis de procéder à une évaluation après-campagne de toutes les initiatives publicitaires majeures.
Finalement, la dernière étape consiste à faire rapport, et ce de différentes façons, par exemple par voie du site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor où sont affichés les montants du fonds de réserve qui ont été affectés aux campagnes publicitaires.
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada produit également des rapports annuels sur la publicité, lesquels donnent un aperçu des dépenses annuelles du gouvernement du Canada.
[Français]
J'ai fait le survol du processus en vue d'expliquer les responsabilités des institutions qui sont représentées à cette table aujourd'hui, c'est-à-dire le Conseil du Trésor, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et le Bureau du Conseil Privé.
[Traduction]
J'ose espérer que ce bref survol sera utile aux membres du comité.
Je vous ai également remis trois documents qui résument mes propos. Il y a une page illustrant le cadre de gestion de la publicité. Il y a aussi une autre page où l'on retrouve quelques exemples des grands thèmes abordés et des principales campagnes menées en 2010-2011. Enfin, le troisième document, produit par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, traite des processus, rôles et responsabilités en matière de publicité au sein du gouvernement du Canada. Vous trouverez quantité d'informations importantes dans ces trois brefs documents bilingues.
Merci beaucoup.
J'ai une autre question qui touche en quelque sorte la responsabilité... C'est une situation qui me déconcerte beaucoup. Il y a eu récemment des changements importants quant au mode de dénomination du gouvernement fédéral; de nombreux articles de la Presse canadienne en ont d'ailleurs fait état. Le gouvernement du Canada est ainsi littéralement devenu « le gouvernement Harper ».
Mes questions portent sur l'uniformité de la présentation. Nous savons qu'il existe des politiques en la matière de même qu'un programme de coordination de l'image de marque du fédéral, mais on semble maintenant faire fi de tout cela pour pouvoir parler du gouvernement Harper.
Permettez-moi à ce titre de vous citer un article de la Presse canadienne:
Des fonctionnaires d'au moins six ministères affirment désormais que la politique concernant cette dénomination provient « du centre », soit du Cabinet du Premier ministre et du Bureau du Conseil privé.
L'image de marque permet de s'assurer que nous sommes reconnus à l'échelle internationale comme étant le « gouvernement du Canada » et que les citoyens de notre pays peuvent savoir qu'ils ont affaire à de l'information officielle de leur gouvernement. Comment se fait-il que l'on parle maintenant du « gouvernement Harper »?
De plus, est-ce que des directives verbales ou écrites ont été émises pour édicter ce principe?
:
Ces derniers temps, cette politique du Programme de coordination de l'image de marque a été mal appliquée. D'ailleurs, j'ai avec moi plusieurs articles de journaux où on dit, entre autres, que le gouvernement actuel change le mot « Canada ». Ma collègue en a aussi parlé tout à l'heure.
Rappelons à mes collègues du comité que la politique du Programme de coordination de l'image de marque régit l'utilisation de trois symboles officiels du gouvernement. Ce sont les armoiries du Canada, soit les logos du Canada, comme le logo de la Chambre des communes, par exemple, le symbole du drapeau et le mot-symbole « Canada ». Ainsi, dans toutes ses communications, le gouvernement devrait employer les termes « gouvernement du Canada » ou « gouvernement canadien ». Ce sont les termes qu'il devrait employer.
Or, les journaux nous apprennent malheureusement autre chose depuis quelque temps. Il y a des fonctionnaires de certains ministères qui nous disent qu'ils ont reçu l'ordre d'employer « gouvernement Harper » au lieu de « gouvernement du Canada ».
Je me demande comment il se fait qu'on utilise mal, qu'on déforme et qu'on modifie l'image de marque, alors qu'elle est intégralement incluse dans la Politique de communication du gouvernement du Canada. Comment se fait-il qu'on fasse cela? Expliquez-moi cela.
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J'ai sorti certains éléments du site Web du Plan d'action économique du Canada qui, à mon avis, ne vont pas du tout avec ce Plan d'action économique. Je peux les déposer au comité, monsieur le président, si vous voulez.
Je trouve assez particulier que, pour un site Web qui est censé faire la promotion de différents programmes pour venir en aide aux Canadiens, on trouve des textes faisant la promotion du premier ministre, du ministre des Finances ou de différents ministres, le ministre de l'Industrie, le ministre de ci, le ministre de ça. Je trouve cela assez particulier.
Je vois que vous ne pouvez pas me répondre. Par contre, pourriez-vous fournir au comité la répartition, par province, des dépenses de publicité du gouvernement du Canada au cours de la dernière année? Combien le gouvernement du Canada a-t-il dépensé par province? Je ne veux pas les chiffres par région, mais par province.
Ensuite, j'aimerais savoir une chose qui fait suite à ce que disait ma collègue. Quand il y a un plan d'action du gouvernement et que vous décidez d'un projet de publicité, vous devez avoir des plans et des critères. Pourriez-vous déposer au comité les critères que l'on vous donne en priorité? Est-ce l'information aux Canadiens ou est-ce la promotion d'une image? Je veux le savoir.
Finalement, j'aimerais savoir, en comparaison avec les autres pays, le rang qu'on occupe en matière de dépenses de publicité. Avez-vous assez d'argent pour travailler ou sommes-nous ceux qui dépensent le plus en publicité?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier, une fois de plus, nos témoins pour leur comparution et leurs déclarations d'aujourd'hui.
C'est très intéressant. J'ai écouté une série de questions et réponses, et l'une des choses qui sont ressorties assez clairement, dans la première ronde, concernait les publicités croisées — c'est-à-dire la perception apparente, chez plusieurs, que les publicités du gouvernement du Canada et celles du Parti conservateur, diffusées pendant certaines émissions, suivent un même fil conducteur. Parfois, à cause de la durée du message, je ne sais plus si c'est une émission que je regarde ou de la publicité. Mais un député de l'opposition a laissé entendre que cet « enchaînement » ne pouvait être fortuit. Or vous, monsieur Perlman, avez clairement indiqué, d'après ce que j'ai compris, qu'il existe des directives quant au nombre et à la fréquence des publicités. Elles ne peuvent toutes faire partie de la même série ou du même créneau. Et si je vous ai bien compris, vous avez dit que si cela devait arriver un jour, vous traiteriez la publicité du gouvernement du Canada, son coût, comme si cela ne s'était jamais passé, n'est-ce pas? Est-ce exact?
Voici une autre chose que j'aimerais aussi régler une bonne fois pour toutes. C'est assez intéressant. Depuis quelque temps, j'entends: « le gouvernement Harper ceci », « le gouvernement Harper cela », et plus souvent des députés de l'opposition que des médias. J'imagine donc que je devrais remercier nos amis de l'opposition pour leur appui indéfectible. C'est vraiment intéressant. Je siège au Comité permanent du commerce international, et la critique de l'opposition officielle en matière de commerce international de ce comité a parlé du « gouvernement Harper » en faisant référence à notre gouvernement. Cela s'est passé il y a un peu plus d'une heure, et un témoin a dit la même chose.
Je suppose que si c'était dit de façon péjorative, je le comprendrais, parce que je me souviens qu'à de nombreuses reprises les députés de l'opposition, dans divers communiqués de presse, ont parlé du « gouvernement Harper » qui avait fait telle ou telle chose. Mais il semble maintenant que cette désignation ait une connotation positive; tout d'un coup, il est curieux de voir comment, d'une certaine manière... Peut-être qu'on ne devrait pas l'employer autant, mais c'est ainsi, et j'ai beaucoup de mal à comprendre les raisons. Mais c'est la réalité.
Madame Smart, je crois savoir que le gouvernement du Canada s'est doté d'un système de freins et de contrepoids pour s'assurer que nos publicités sont conformes aux politiques en vigueur. Pouvez-vous m'aider à comprendre un peu mieux comment fonctionne ce système?
Chaque année, le gouvernement fait un discours du Trône ou prépare un budget, et les priorités en matière de publicité sont normalement prévues dans le budget, en fonction des différents sujets traités. Par exemple, j'ai préparé une circulaire d'une page sur les principaux thèmes abordés dans le discours du Trône pour 2010-2011 — les familles, l'économie, le recrutement. Une fois que ces grands thèmes sont définis, mon rôle consiste à assurer la coordination et à rassembler les éléments de ce plan de publicité annuel. Nous travaillons avec les ministères pour coordonner les campagnes de publicité autour de chacun de ces thèmes.
Par conséquent, autour du thème de la famille, par exemple, on parlera de la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens ou des victimes de crimes, et on élaborera différentes affiches sur le sujet. Quand les ministères préparent ces campagnes — et ils sont bien placés pour les faire, étant donné qu'ils connaissent leurs clientèles mieux que personne —, ils travaillent en très étroite collaboration avec Travaux publics pour s'assurer que les politiques et procédures ainsi que les directives en matière d'approvisionnement sont respectées. Ils travaillent aussi très étroitement avec le Conseil du Trésor pour veiller à ce que les lignes directrices sur la normalisation des sites Internet soient bien appliquées dans le concept créatif.
Quand tout cela a pris forme, nous y jetons un coup d'oeil, tout comme le font les cabinets des ministres. Cela ne se fait donc pas en une seule étape, normalement. C'est le résultat de plusieurs échanges. Ensuite, on fait des tests préliminaires et des ajustements. Par conséquent, il y a de nombreux freins et contrepoids dans le processus. Et lorsque c'est terminé, après le lancement, s'il s'agit d'une campagne majeure, on procède à une évaluation. Le ministère doit évaluer la campagne.
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Je vais répondre à cette question.
Je crois que l'incident auquel vous faites référence a été porté à notre attention il y a quelque temps déjà, et nous avons fait enquête à son sujet. Il concernait une publicité du MDN et remonte à plusieurs années; c'était en 2006, quand le gouvernement du Canada commençait à peine à utiliser Internet pour faire de la publicité. Maintenant, c'est très répandu.
Nos processus ont énormément évolué. Par exemple, à l'instar des instructions dont a parlé un peu plus tôt M. Perlman, au sujet de l'espacement des publicités et ainsi de suite, l'agence de coordination a aussi des instructions très claires au sujet d'Internet, qu'elle demande aux diffuseurs de suivre. On utilise des filtres. Il existe toute une série de filtres permettant de s'assurer que nos valeurs et notre éthique sont respectées. On fait donc attention au choix des mots.
Certains sites Internet présentent un peu plus de risques que d'autres. Ce sont des risques d'ordre technique, mais nous avons fini par nous retirer de ces sites. Par conséquent, nous suivons assez rigoureusement les directives.
Par ailleurs, l'agence de coordination doit prendre des mesures correctives, parce que cela l'affecte également, en tant que compagnie. Par conséquent, nous ne sommes pas les seuls concernés; cela touche aussi le réseau de fournisseurs auprès de qui on doit s'assurer de la grande efficacité des filtres et que des mesures sont prises lorsque les consignes ne sont pas respectées.
Je trouve ironique que, d'un côté, l'opposition clame que nous sommes un gouvernement cachotier, mais que d'un autre côté, comme aujourd'hui, elle dise que nous faisons de la publicité et que nous communiquons trop souvent avec la population. Elle est mécontente et prétend que nous communiquons trop fréquemment au sujet de changements fiscaux, du plan d'action économique et du budget.
Lorsque nous avons parlé du plan d'action économique et des mesures de relance, on nous a reproché de ne pas donner l'heure juste aux Canadiens. Par la suite, en collaboration avec nos partenaires provinciaux, nous avons fait de la publicité et mis des pancartes un peu partout pour que les gens sachent quels progrès avaient été réalisés. L'opposition nous a alors fait savoir qu'elle ne voulait pas que nous disions aux Canadiens comment évoluait la situation, que nous l'avions mal interprétée.
C'est donc très difficile pour vous. Au sein de ce comité en particulier, depuis environ un an, on fait venir des fonctionnaires et on parle de toutes sortes de choses concernant les travaux de construction à l'édifice de l'Ouest; et on se rend compte qu'il y a deux, trois, quatre niveaux de responsabilité. Pour le G8 et le G20, on fait intervenir chacun des niveaux de responsabilité.
Ce que je trouve le plus choquant, pour être honnête avec vous, ce sont les mots qu'emploient certains députés de l'opposition. Un peu plus tôt, M. Regan a utilisé le terme « régime » dans une question. Je ne sais pas si c'est parce qu'il voulait être drôle ou si c'est parce qu'il n'a absolument aucun respect pour la fonction publique. Contrairement à lui, je crois que la fonction publique fait un travail extraordinaire. Lorsque le député utilise des mots comme celui-là, et lorsque les libéraux, en particulier, emploient ce genre de vocabulaire pour avoir l'air drôle ou se faire du capital politique, ce qu'ils font, en réalité, c'est dire qu'ils n'ont pas confiance dans la fonction publique, une fonction publique professionnelle. Et nous avons vu des exemples de ce genre à de multiples reprises au sein de ce comité au cours de la dernière année.
Sachez ceci: je crois que vous avez fait un travail extraordinaire. Ces dernières années ont été très difficiles. Nous nous sommes concentrés sur l'emploi et sur l'économie. L'opposition ne peut pas en dire autant.
Quand vous parlez de publicité, vous vous concentrez sur le H1N1. On nous critique pour avoir dépensé de l'argent dans une campagne sur le H1N1.
Le 12 août 2009, l'opposition a émis un communiqué de presse dans lequel elle disait que le gouvernement devait dépenser plus d'argent pour informer le public au sujet du H1N1. Elle a répété l'opération le 3 novembre 2009. Le chef de l'opposition à la Chambre des communes a déclaré que le gouvernement devait informer davantage la population de l'évolution de la situation. Et vous nous dites aujourd'hui que nous n'aurions pas dû dépenser 23 millions de dollars pour informer la population au sujet du H1N1; que nous n'aurions pas dû non plus dépenser de l'argent pour informer la population au sujet de la maltraitance des aînés; ni pour dire aux victimes de crimes qu'elles peuvent obtenir de l'aide et des conseils; ni pour parler d'emploi et d'économie; ni pour dire à la population qu'elle a droit à des baisses d'impôt; ni pour l'informer des changements survenus à la suite du processus budgétaire; ni pour dire aux propriétaires qu'ils peuvent bénéficier de crédits d'impôt pour les rénovations qu'ils font dans leur maison.
Pour une raison qui m'échappe, ce ne sont que de mauvaises choses. Vous savez quoi? Après une décennie de noirceur et de misère dans les Forces armées canadiennes, ce gouvernement a instauré un plan d'action pour ramener la fierté et l'efficacité dans les forces — mais nous ne voulons pas que les gens le sachent, alors il ne faut pas le dire. Nous pouvons acheter de nouveaux équipements, donner les ressources nécessaires, mais ne faisons rien pour le recrutement.
Je sais que cela indispose l'opposition au plus haut point que ce gouvernement ait été aussi responsable et efficace dans l'utilisation de l'argent des contribuables, mais revenons au sujet qui nous occupe: comment vous assurez-vous de l'intégrité du processus de passation des marchés lorsque vous voulez faire de la publicité?
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames, monsieur, comprenons-nous bien. Nous n'avons pas l'intention de jeter un blâme sur vous. Nous sommes ici pour essayer de comprendre le processus et de voir ce qui se passe en ce qui concerne toutes les communications gouvernementales.
Hier, j'ai consulté le site Web qui porte sur le Plan d'action économique du Canada. On y retrouve des photos très ordinaires de gens et de la population, et on se dit que ça s'adresse à M. et Mme Tout-le-Monde. On y explique des politiques liées à ce Plan d'action économique. Lorsqu'on va un peu plus loin et qu'avec l'aide de notre souris on clique sur les photos qui suivent, on est face à une série de photos qui font la promotion soit du premier ministre soit de ministres. Ce sont des photos et des textes que nous sommes normalement habitués de voir sur les sites des ministères.
Vous comprendrez donc qu'on se pose de sérieuses questions. On sait que ce n'est pas vous qui en avez décidé ainsi. On sait que vous êtes aux prises avec des politiques et des mots d'ordre. Cela a été dit et les journalistes l'ont écrit dans les journaux. On essaie juste d'aller un peu plus loin pour avoir d'autres informations qui nous permettraient d'en connaître et de comprendre davantage.
Lorsque Mme d'Auray est venue ici, devant le comité, elle était accompagnée de Simon Kennedy. Mon collègue en a probablement fait mention plus tôt. Simon Kennedy disait que l'actuel site Web du gouvernement concernant le Plan d'action économique est administré par le Bureau du Conseil Privé. Et vous nous dites que c'est le Bureau du Conseil Privé qui décide ce qu'il y a sur un site Web, comme celui du Plan d'action économique.
Cela mis à part, ai-je bien compris: ils font affaire avec Cossette Communication? Non? Plus tôt, j'ai cru entendre le nom « Cossette ». Pourquoi le nom « Cossette Communication » est-il arrivé à nos oreilles?
:
Il y a différentes choses à différentes étapes. Avant de lancer une campagne, nous faisons des tests préalables sur plusieurs concepts. Quand on engage une agence de publicité, elle présente généralement un minimum de trois concepts. Ces concepts font l'objet de tests dans la population cible pour voir si les messages passent bien. C'est l'un de nos mécanismes de sécurité.
À la fin de la campagne, dans le processus d'évaluation, quand il s'agit d'une vaste campagne de plus d'un million de dollars, elle est automatiquement soumise à un processus d'évaluation, qui comprend des tests auprès du public. On vérifie si les gens se rappellent d'avoir vu l'annonce, s'ils se souviennent des principaux messages.
Il y a d'autres outils de mesure aussi. Habituellement, dans une campagne publicitaire, on incite le public à agir, on demande aux gens d'appeler un numéro 1-800, de consulter un site Web, de faire telle ou telle action sociale, et il y a toujours des moyens de mesurer la réponse. Nous allons vérifier combien il y a eu de visites sur un site Web ou d'appels à un numéro 1-800. Pour le crédit d'impôt sur la rénovation résidentielle, nous avons évalué le nombre de personnes qui ont réclamé le crédit d'impôt. Il y a donc différents outils de mesure comme ça.
Encore une fois, pour reprendre la série de questions de mon collègue, le ministère des Finances semble avoir indiqué qu'il avait déjà dépensé de l'argent afin de préparer une campagne publicitaire d'envergure nationale qui sera assez vaste. Je vais poursuivre en ce sens.
Je comprends de ce que vous dites que le Conseil privé n'est pas au courant, alors que le ministère des Finances l'est. Nous allons vérifier cela.
Quand vous déterminez qu'une publicité va être diffusée dans le contexte des Oscars ou du Super Bowl, par exemple, et je pense que vous en avez déjà parlé... J'ai travaillé en marketing il y a longtemps, et ce type de publicité coûte très cher, beaucoup plus que la plupart des autres.
Je vois que vous faites « non » de la tête. Voulez-vous dire que vous ne payez pas de prime pour ces placements publicitaires?
:
Il existe — et c'est assez technique — diverses manières d'acheter de l'espace publicitaire sur Internet. On a différentes structures de coûts et on fait différentes choses. Vous pouvez acheter de l'espace sur un site Web particulier; c'est facile, vous voyez? Vous achetez de l'espace sur un site Internet, et vous savez où vous placez votre publicité. Les coûts sont structurés en fonction du rendement. On appelle cela le « coût par mille »; c'est-à-dire que mille personnes doivent cliquer sur un élément publicitaire pour que le fournisseur du service obtienne un certain montant d'argent. Dans ces cas-là, comme un grand nombre de clics sont nécessaires, on exige un prix un peu plus élevé.
Il existe un autre type de placement publicitaire, qu'on appelle « diffusion sur le réseau ». Si une personne clique sur un site Internet qui semble s'adresser au même public cible que celui que vous recherchez, la publicité s'affichera devant ses yeux. Habituellement, ce modèle publicitaire coûte moins cher, mais il comporte un risque un peu plus élevé, car les sites où aboutiront toutes les publicités ne sont pas prédéterminés. Vous devez nécessairement recourir aux filtres en question pour établir que vous ne voulez pas que votre publicité apparaisse sur ces sites. Nous travaillons très fort à l'élaboration des filtres. Ce qu'il y a, c'est que, comme vous le savez, l'Internet évolue, et de nouveaux sites s'ajoutent quotidiennement. Parfois, il est même difficile pour Cossette de travailler avec les représentants de ces sites, qui ne savent même pas nécessairement combien de nouveaux sites ont été ajoutés.
Quelqu'un a demandé tout à l'heure quels types de mesures nous prenons pour maintenir une certaine constance et intégrer de nouveaux mécanismes régulateurs au système; il s'agirait là d'une de ces mesures. Nous nous efforçons de mettre en place davantage de balises à mesure que de nouvelles technologies et de nouveaux défis se présentent.
:
Merci, monsieur le président. Je vous en sais gré.
Je vais simplement mentionner ce qu'a dit mon ami de l'autre côté, M. Regan, au sujet du montant dépensé lors de la pandémie du virus H1N1. Il était évidemment bien plus élevé que le montant qu'il a indiqué.
Nous, du côté du gouvernement, nous croyons avoir la responsabilité essentielle d'intervenir et de fournir de l'aide pour sauver des vies. Lorsqu'on pense à la propagation du virus H1N1, il était nécessaire pour le gouvernement d'intervenir pour faire en sorte que les Canadiens soient préparés aux problèmes imminents qui résulteraient de la grippe, et nous en voyons évidemment les avantages. Les Canadiens étaient bien préparés, et nombre d'entre eux qui auraient pu être infectés ont échappé à une telle situation.
M. Regan déprécie l'investissement que nous avons réalisé pour faire connaître le Plan d'action économique aux Canadiens. Il est essentiel pour le gouvernement de contribuer à sauver les vies des Canadiens, mais il doit aussi les aider à conserver leurs gagne-pain. Il doit également s'assurer que les familles aient un revenu, et que les gens aient accès à des emplois et puissent profiter des mesures mises en place par le gouvernement canadien sous forme d'économies d'impôt et d'occasions de formation diverses dont les Canadiens en général bénéficient. Si nous parlons des différentes publicités présentées — notamment à la télévision, bien sûr, et c'est probablement la forme de publicité à laquelle nous pensons le plus souvent — y avait-il un programme pour inciter les Canadiens à passer d'un média à l'autre?
Je me dis souvent que la télévision est ce qui rappelle avec le plus d'évidence aux Canadiens qu'ils devraient chercher plus loin. Grâce à une image de marque commune, lorsque les Canadiens consultent un site Internet du gouvernement, ils y voient le symbole du Plan d'action économique, qui fait le lien avec la publicité télévisée. Ensuite, en allant sur Internet, ils pourront trouver comment obtenir les services individuels proposés. Ce lien était-il en place? Existe-il un effort concerté visant à permettre aux gens de suivre la publicité ou les thèmes communs pour se rendre à un endroit où ils pourront vraiment profiter des occasions offertes aux individus par le gouvernement?