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Mesdames et messieurs, la séance est ouverte.
C'est la 29e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Selon notre ordre du jour, nous accueillons Mme Barrados, de la Commission de la fonction publique, puis nous discutons des affaires du comité.
Si les membres du comité me le permettent, j'aimerais leur demander s'ils seraient disposés à intervertir l'ordre du jour de telle sorte que nous traitions d'abord des motions qui ont été déposées avant de recevoir Maria Barrados pour le reste de notre séance.
Cette proposition se justifie principalement du fait que je devrai malheureusement quitter le fauteuil d'ici environ une heure. Je préférerais présider la séance pendant que nous débattrons des motions, puis demander à M. Warkentin de prendre la relève à la présidence lorsque nous accueillerons notre témoin.
Est-ce que les membres du comité sont prêts à faire le changement? Est-ce que cela vous convient? Parfait.
Si je ne m'abuse, nous avons trois motions à examiner: deux de M. Warkentin et une de Mme Coady. Je dois maintenant demander aux membres du comité s'ils souhaitent poursuivre les travaux à huis clos ou si nous pouvons continuer en séance publique. En séance publique...? D'accord.
À mon avis, toutes les motions présentées sont recevables. Selon l'ordre de préséance, ce serait Mme Coady, puis M. Warkentin pour les deux suivantes.
Madame Coady, veuillez-nous parler de votre motion.
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Merci et bonjour à tous.
Monsieur le président, j'aimerais commencer par vous féliciter de votre nomination en tant que président du comité. Il est toujours agréable de comparaître devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Je suis accompagnée de Donald Lemaire, vice-président principal, Direction générale des politiques, et d'Elizabeth Murphy-Walsh, vice-présidente, Direction générale de la vérification et des services de données, pour discuter du Rapport annuel 2009-2010 de la Commission de la fonction publique du Canada, de même que de neuf rapports de vérification et d'une étude sur l'utilisation des services d'aide temporaire au sein de la fonction publique. Ces documents ont tous été déposés au Parlement mardi et ont été envoyés à ce comité.
À titre d'information pour les nouveaux membres, la Commission de la fonction publique est un organisme indépendant qui relève du Parlement et qui a la mission de protéger l'intégrité de la dotation et l'impartialité politique de la fonction publique. La CFP n'est pas dirigée par un ministre et elle détient le pouvoir exécutif de dotation. Nous faisons rapport au Parlement chaque année sur nos activités et résultats.
Le Rapport annuel 2009-2010 de la CFP porte sur la quatrième année d'application de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. En date du mois de mars 2010, la CFP avait délégué son pouvoir de nomination à 84 organisations représentant plus de 216 000 personnes.
En 2009-2010, la fonction publique a continué de croître, mais à un rythme plus lent, soit à un taux de 3,4 p. 100 comparativement à 4,5 p. 100, en 2008-2009. Les activités de dotation et d'embauche ont, elles aussi, connu un ralentissement.
Selon ce qu'indiquent les activités de surveillance de la CFP en 2009-2010, des progrès importants ont été réalisés dans la mise en oeuvre de la LEFP au cours des quatre dernières années. Les éléments essentiels de la LEFP sont en place, et la réalisation des objectifs visés progresse bien. Les valeurs fondamentales, que sont le mérite et l'impartialité, ainsi que les valeurs directrices, que sont la justice, l'accessibilité, la transparence et la représentativité, sont généralement respectées dans l'ensemble de la fonction publique.
Toutefois, davantage d'efforts doivent être faits pour s'assurer que les gestionnaires comprennent pleinement comment intégrer les valeurs fondamentales et les valeurs directrices à leurs décisions. En effet, la CFP a constaté que le comportement des gestionnaires laisse croire que les valeurs à appliquer, et les liens qui existent entre celles-ci, ne sont pas encore suffisamment compris, et que les décisions en matière de dotation ne sont pas encore suffisamment fondées sur les valeurs.
La CFP a également remarqué qu'il subsiste des incohérences au sein des organisations quant à la mise en oeuvre de l'approche fondée sur les valeurs, par exemple en ce qui concerne l'utilisation de processus annoncés par opposition aux processus non annoncés, ou l'insuffisance de la documentation relative aux décisions. Un effort concerté de la part de tous les employés de la fonction publique est requis pour veiller à l'application d'une pratique de dotation fondée sur les valeurs.
[Traduction]
Voilà qui m'amène maintenant à parler des services d'aide temporaire et de l'embauche à court terme à la fonction publique. Ces éléments représentent des outils utiles qui comblent des besoins à court terme, comme une augmentation temporaire de la charge de travail. En 2008-2009, les organisations régies par la LEFP ont dépensé environ 300 millions de dollars — montant qui a triplé au cours des 10 dernières années — pour des services d'aide temporaire, et ce, principalement dans la région de la capitale nationale. Cette tendance à la hausse est préoccupante puisqu'elle risque de compromettre l'intégrité du système de dotation.
À la demande du comité en avril 2009, la CFP a entrepris une étude sur l'utilisation des services d'aide temporaire à la fonction publique. Selon les conclusions de l'étude, il y aurait utilisation inappropriée des services d'aide temporaire pour combler des besoins de dotation à long terme. Les gestionnaires reçoivent peu de directives sur comment tenir compte de la LEFP lorsqu'ils utilisent ces services. Les résultats de l'analyse des tendances d'utilisation de ces services indiquent un contournement de la LEFP. La CFP a par ailleurs observé qu'environ un travailleur temporaire sur cinq était embauché à la fonction publique au terme de son contrat, la plupart étant nommés à des postes permanents.
La CFP consultera le Secrétariat du Conseil du Trésor ainsi que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada afin de donner suite aux questions soulevées dans l'étude et de formuler des directives à l'intention des administrateurs généraux sur la façon appropriée d'utiliser ce mécanisme dans le cadre de la LEFP.
Une autre préoccupation est la durée des processus de dotation. Bien qu'une réduction importante de la durée des processus annoncés de dotation collective ait été observée — 24,7 semaines en 2008-2009 comparativement à 27,4 semaines en 2007-2008 — la durée moyenne des processus annoncés de dotation pour des postes d'une période indéterminée, ou permanents, est demeurée relativement la même, soit environ 23 semaines.
Le cadre actuel de la LEFP et les lignes directrices qui en découlent permettent de réduire, de façon considérable, le temps nécessaire à la dotation d'un poste, et ce, dans le respect des valeurs de dotation. Nos recherches ont démontré qu'une bonne planification des ressources humaines et une gestion de projets efficace peuvent permettre de réaliser d'autres économies. La CFP encourage les organisations à prendre des mesures plus concrètes pour réduire la durée des processus de dotation, notamment à établir des normes à cet égard.
J'aimerais maintenant parler de nos rapports de vérification. La CFP a relevé trois thèmes qui reviennent souvent dans les vérifications, le premier étant le fait que les décisions en matière de nomination ne sont pas toujours documentées à fond, le deuxième étant l'insuffisance des justifications fournies pour expliquer l'utilisation de processus de nomination non annoncés et, le troisième, le besoin continu d'améliorer le contrôle de la qualité relativement aux processus de nomination.
À la lumière de la vérification effectuée, la CFP a imposé des conditions supplémentaires sur la délégation des pouvoirs de dotation à la Commission nationale des libérations conditionnelles. Cette dernière a présenté à la CFP un plan d'action qui fait état de la façon dont l'organisation donnera suite aux recommandations provenant de la vérification. Le président le la Commission nationale des libérations conditionnelles devra également fournir à la CFP des rapports semestriels sur les progrès réalisés dans l'exécution du plan d'action.
Au terme de sa vérification de suivi, la CFP a retiré les conditions qu'elle avait imposées à l'Agence spatiale canadienne à la suite de la vérification qu'elle avait effectuée en 2006. Aucune autre condition n'a été imposée par la CFP aux entités vérifiées cette année.
J'aimerais maintenant parler de l'équité en matière d'emploi et des progrès réalisés relativement au recrutement de membres des quatre groupes désignés. Des membres de trois de ces groupes — femmes, minorités visibles et Autochtones — sont maintenant nommés à la fonction publique dans une proportion dépassant leur disponibilité sur le marché du travail. L'embauche des minorités visibles continue d'ailleurs d'augmenter. Et les membres des minorités visibles représentent 21,2 p. 100 des personnes nommées au terme de processus externes, une hausse comparativement à 18,8 p. 100 l'année précédente. Les personnes handicapées constituent le seul groupe dont le taux de nomination est inférieur au taux de disponibilité.
La CFP s'est également engagée à rendre accessibles, à tous les Canadiens, les occasions d'emploi à la fonction publique fédérale se trouvant ici dans la région de la capitale nationale. Nous avons observé un taux accru de demandes provenant de l'extérieur de la RCN ainsi qu'un taux plus élevé de nomination de ces postulants tant à des postes d'agents qu'à des postes autres que ceux d'agents dans la RCN. Cela veut dire que la politique sur la zone nationale de sélection a des répercussions positives en aidant à améliorer l'accès des Canadiens aux emplois à la fonction publique.
[Français]
Lorsque nous regardons vers l'avant, nous sommes conscients du fait que la fonction publique canadienne et la LEFP en sont à une étape critique. Des signes précoces nous indiquent que le taux de croissance de la fonction publique diminuera davantage dans les mois à venir, tout comme le nombre d'activités de dotation. Des plans de ressources humaines ciblés, notamment en ce qui concerne la planification de la relève et la gestion des talents, seront des outils de plus en plus précieux pour les gestionnaires qui cherchent à embaucher les bonnes personnes dans les limites des budgets alloués.
Nous avons observé des progrès dans les domaines de préoccupation importants, et le système a démontré de façon uniforme qu'il pouvait évoluer, se perfectionner et s'adapter aux changements.
La CFP continuera d'appuyer les ministères et organismes pour les aider à devenir plus efficaces en leur offrant des services, des technologies et des outils novateurs.
[Traduction]
La CFP mène aussi une évaluation préliminaire de la LEFP. Elle fournira aux parlementaires, au printemps prochain, un rapport visant à évaluer l'efficacité de la loi et à faire des recommandations relativement aux domaines nécessitant des changements. Cette évaluation sera utile dans le cadre de l'examen législatif officiel de la LEFP dirigé par le président du Conseil du Trésor.
Le mandat de votre comité est très large et comprend la surveillance de la CFP. On a demandé à votre comité de recommander au Parlement ma nomination au poste de présidente. Vous examinez les résultats de notre travail — dans notre rapport annuel, nos vérifications et nos rapports spéciaux, comme nous le faisons aujourd'hui. En outre, vous recommandez, pour approbation, nos budgets des dépenses, nos rapports sur les plans et priorités et nos rapports ministériels sur le rendement.
Ces documents donnent un compte rendu de la façon dont nous gérons nos finances et les défis connexes, notamment faire face à l'élimination progressive de fonds, faire fonctionner des services internes selon le système du recouvrement des coûts, éponger les réductions à la suite de l'examen stratégique et faire face à un gel du budget de fonctionnement. J'ai hâte de discuter de toutes ces questions avec les membres du comité.
Mon mandat se termine en mai 2011, en même temps que ceux des deux commissaires à temps partiel de la CFP. J'aimerais vous remercier tous de votre intérêt pour la fonction publique fédérale et le travail de la Commission de la fonction publique.
Merci. Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions.
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Ah oui, je vois. Ce n'était pas 6,5 p. 100 de notre budget, mais nous avons dû transférer 133 000 $ et 225 000 $, pour un total de 358 000 $. Le premier montant — 133 000 $ — était destiné au recensement et le deuxième — 225 000 $ — aux économies en approvisionnement. Nous étions tenus d'effectuer ce transfert.
Pour répondre à la question générale que vous aviez posée, je peux vous dire qu'il ne fait aucun doute que la Commission de la fonction publique subit d'énormes pressions financières. Quand je parle d'une élimination progressive de fonds, je fais référence aux sommes dont nous disposions pour notre système électronique, c'est-à-dire le système qui permet à tous les Canadiens de postuler à des emplois et qui comporte également des outils de présélection électroniques. Nous avons maintenant commencé à financer ce système en facturant les ministères pour son utilisation.
Les pressions sont considérables, car nous fonctionnons selon le principe du recouvrement des coûts dans le cas de certains services. Puisque le recours à nos services de dotation diminue, nous devons trouver les moyens d'assumer les coûts. Cela signifie que notre organisme doit bien gérer son budget et commencer l'année avec d'importantes réserves. Cela exige de notre part une planification financière assez rigoureuse.
Nous avons dû procéder à des réductions dans le cadre de l'examen stratégique. Nous venons de terminer la deuxième année. Pendant une autre année encore, notre budget sera amputé de 4,3 millions de dollars. En outre, nous subissons un gel de notre budget de fonctionnement, qui a pour effet de réduire, selon nos estimations, de 1,3 million de dollars notre budget de base chaque année, c'est-à-dire l'an dernier et les deux prochaines années. Nous devons donc continuellement composer avec des réductions.
Nous ne sommes pas les seuls à être dans cette situation; il en est de même dans d'autres ministères. Jusqu'à maintenant, les baisses ne nous ont pas mis en difficulté, car nous avons pris un certain nombre de mesures. Nous gérons l'embauche de manière très stricte et, lorsque des employés partent, nous gérons rigoureusement leur remplacement. Le comité directeur examine toutes les nouvelles demandes de dotation. Nous faisons régulièrement des rapports sur les budgets et nous discutons abondamment des priorités.
En plus, nous cherchons à réaliser des économies et, heureusement, nous avons réussi à trouver les sommes nécessaires pour l'infrastructure de la TI dont nous avions besoin. Cependant, si nous remplaçons seulement certains des employés, des personnes se retrouveront à exercer des fonctions pour lesquelles elles ne possèdent peut-être pas les compétences requises. Il faudra donc veiller à disposer des fonds nécessaires pour leur formation.
Comme je l'ai mentionné dans mon exposé, sur le plan des ressources humaines, les gestionnaires au sein de la fonction publique devront plus que jamais gérer d'une manière très rigoureuse. C'est vrai également en ce qui concerne les finances. Comme beaucoup de membres du comité le savent je crois, j'ai travaillé pendant de nombreuses années au Bureau du vérificateur général, et c'est pourquoi je me préoccupe autant des finances que des ressources humaines. Je crois que notre organisme s'en sort bien.
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Je vous remercie pour cette question.
J'ai été très étonnée de voir ce passage dans le rapport de la Commissaire à la protection de la vie privée, car en mai dernier, j'ai reçu une lettre me confirmant que ce dossier était clos.
Je pourrais peut-être prendre un instant pour vous expliquer les deux principales activités que mène la Commission de la fonction publique dans ce domaine. Dans le cadre de notre mandat, nous avons la responsabilité d'assurer l'impartialité politique au sein de la fonction publique. Cela implique deux choses. Premièrement, si un fonctionnaire souhaite se porter candidat à des élections, il doit d'abord obtenir la permission de la commission, qui déterminera si le fait de se porter candidat nuira d'une quelconque manière à l'impartialité de la fonction publique.
Cela dépend grandement du poste que la personne occupe, des fonctions qu'elle réintégrera si elle n'est pas élue et des conditions auxquelles elle doit se plier pendant la campagne. La commission doit porter une grande attention à certains détails en raison de la structure de la loi.
La seconde partie de la loi précise que les fonctionnaires ne devraient pas prendre part à des activités d'une manière qui nuit à l'impartialité de la fonction publique, ce qui inclut faire des discours, utiliser des écriteaux, participer à des campagnes, mais pas nécessairement être candidat.
Pour nous acquitter de cette partie de notre mandat, nous faisons deux choses. Premièrement, nous suivons de très près les fonctionnaires qui sont candidats, particulièrement s'ils continuent d'occuper leur poste pendant la campagne. Nous surveillons tout cela de très près. Nous vérifions s'ils respectent les conditions. Lorsque quelques campagnes ont lieu en même temps, nous vérifions si certains des candidats sont des fonctionnaires qui ne se seraient pas adressés à nous au préalable.
De façon générale, nous exerçons une surveillance globale des médias. La Commissaire à la protection de la vie privée a amalgamé ces deux activités. Pour un nombre très restreint de fonctionnaires qui s'étaient portés candidats, nous avons effectué une surveillance assez intensive, mais ça n'a pas été le cas pour d'autres. Plus loin dans le rapport, on peut lire que la commission possède des bases de données où sont répertoriés les opinions d'anciens fonctionnaires et d'employés actuels de même que leurs allégeances politiques, leurs causes personnelles, leurs loisirs, leur religion et les groupes auxquels ils appartiennent. Nous n'avons jamais établi ce genre de base de données et nous ne le ferons jamais.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame Barrados, et merci d'être ici. J'adresse mes salutations également à toute votre équipe.
Je voudrais commencer par vous remercier de répondre à une demande des membres de ce comité. En effet, à la suite d'une motion du Bloc québécois, les parlementaires s'étaient posé des questions sur les coûts faramineux que le gouvernement devait assumer étant donné qu'il faisait affaire avec des agences privées pour l'embauche de personnel.
On se souvient qu'on nous avait dit, en 2009, que le gouvernement fédéral avait versé au-delà d'un milliard de dollars à ces agences d'embauche. On savait aussi, par votre entremise à titre de présidente de la Commission de la fonction publique, que le gouvernement dispose d'un site ou de mécanismes pour embaucher du personnel. Suite à cela, vous nous remettez un rapport.
Je trouve que vous êtes très courageuse, parce que depuis que je vous connais, depuis que vous êtes là, vous avez travaillé très fort sur le processus de dotation au sein de la fonction publique. Je sais que ce processus est votre bébé, que vous y tenez beaucoup. Vous faites le constat, si j'ai bien compris, qu'il y a encore, malheureusement, des problèmes associés au processus de dotation, auquel vous avez travaillé si fort et auquel vous croyez tout aussi fort.
J'aimerais que vous nous disiez comment il se fait que les gestionnaires ont autant de difficultés à trouver du personnel, comment il se fait qu'ils n'utilisent pas correctement et aussi souvent qu'ils en ont besoin le processus de dotation que vous avez mis sur pied.
Mais d'abord, j'aimerais revenir sur votre rapport concernant les aides temporaires. À la page 6 de la version française, on dit que les organisations ont eu recours aux services d'aide temporaire de façon inappropriée, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, l'étude a révélé deux pratiques suggérant une utilisation à long terme des services d'aide temporaire.
Est-ce à dire, madame Barrados, qu'il y aurait dans la fonction publique un service d'effectifs parallèle à celui qui existe en ce moment? Cela veut-il dire qu'il y a un service de dotation selon la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, mais qu'on utilise tellement les services temporaires, les services d'agences qui recrutent des employés occasionnels, qu'on crée un deuxième service de main-d'oeuvre à l'intérieur de la fonction publique? Est-ce que je m'exprime bien? Me comprenez-vous bien?
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Oui. Merci de vos commentaires et questions.
Tout à fait, nous avons maintenant un système de dotation, surtout ici, dans la région de la capitale nationale. C'est connu, nous avons de l'information sur les personnes, leur histoire, etc. Mais nous avons un autre système pour les employés à contrat. Or ce système, qui permet à des gens de travailler dans la fonction publique à contrat, ne nous donne pas les mêmes informations.
Lors de cette étude, nous avons eu beaucoup de difficulté à obtenir de l'information sur les noms des travailleurs, ce qui est la seule façon de faire une relation entre le travail qu'ils ont fait dans le passé et celui qu'ils sont en train de faire.
Nous en sommes arrivés à la conclusion que nous avons un autre système, qui n'est pas évident et qui est difficile à surveiller, pour des raisons qui ne sont pas toujours claires. En fait, je pense que c'est une situation où les gestionnaires de la fonction publique n'ont pas géré ce système; c'est un peu un système ad hoc.
Maintenant, surtout compte tenu des défis que nous avons en tant que gouvernement, c'est très important de gérer tous les aspects des ressources humaines.
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Merci, monsieur le président.
Madame Barrados, il semble que nos pires craintes se confirment. En effet, nous vous avons demandé, il y a un an, d'examiner plus en profondeur ce qui avait toutes les apparences d'une augmentation débridée du recours aux services d'employés temporaires. Or, vous venez de confirmer les faits, chiffres à l'appui.
Ce qui me frappe notamment, c'est qu'il semble — je crois que c'est raisonnable, pour répondre à la question de Chris — que l'on utilise ces services pour une simple question de coût. Dans la plupart des cas, il est certainement plus économique d'embaucher un travailleur temporaire, car on ne paie pas d'avantages sociaux, de contributions au fonds de pension ou de coûts résiduels — toutes ces obligations que les employeurs détestent aujourd'hui et auxquelles ils peuvent se soustraire.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'ils peuvent également contourner les mesures de contrôle mises en place lors de la création de la Commission de la fonction publique, dont le rôle même consiste à assurer l'impartialité et l'intégrité du processus d'embauche, et à faire échec au népotisme. Tous ces contrôles ne servent à rien si une part disproportionnée de l'embauche s'effectue ainsi.
Vous avez également fait judicieusement remarquer que cette façon de faire porte plutôt ombrage à la notion de zone nationale de sélection. Nous venons à peine de réussir à annoncer tous les emplois à l'échelle nationale; or, si l'on contourne tout ce processus également, il semble que l'on avance d'un pas pour mieux reculer de deux.
Vous n'avez pas mâché vos mots en affirmant que l'on a eu recours aux services d'aide temporaire de façon inappropriée. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet? Dans quel contexte cette démarche est-elle inappropriée ou viole-t-elle la Loi sur l'emploi dans la fonction publique?
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Merci, monsieur le président.
Je suis membre du Comité permanent des comptes publics et je travaille avec les rapports de Mme Fraser, la vérificatrice générale. Elle indique dans son rapport que l'utilisation d'aide temporaire est une façon de contourner les règles d'embauche dans la fonction publique; elle abonde donc dans le même sens. Mais je suis convaincue qu'il existe d'autres moyens de contourner le processus de dotation.
Vous n'ignorez pas que, depuis la mise en oeuvre de la Loi sur la responsabilité, les différents programmes dans les différents ministères ont fait l'objet de vérifications internes. Ce fut le cas, entre autres, du programme Échanges Canada. Je veux juste rappeler les constats et les conclusions. On indique que les rôles des gestionnaires sont mal définis, qu'il n'y a aucune description des habiletés ni aucune concordance d'expérience requise au niveau des critères d'admission. On parle de manquements aux exigences linguistiques, de risques réels de conflits d'intérêts, de liens entre les titulaires et les bénéficiaires de subventions, de liens avec des personnes auxquelles le ministère compte livrer des contrats, de non-respect des politiques d'affectation, etc.
J'abonde dans le même sens que ma collègue Mme Bourgeois et que certains collègues ici qui ont posé des questions. Il semble y avoir un stratagème du gouvernement qui favorise l'utilisation de ces agences ou d'autres moyens pour contourner le système de dotation. J'aimerais vous entendre à ce sujet.
De plus, ce qui nous préoccupe, au Comité permanent des comptes publics, c'est qu'en vertu de la loi, les sous-ministres et les ministères ont la responsabilité de nous remettre certains rapports. Or il a été fait mention, dans des articles de journaux, que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ne fait pas de rapport sur les délais, les chiffres et les analyses ayant trait aux contrats liés à l'utilisation d'aide temporaire. Il semble y avoir une mauvaise gestion, du côté de ce ministère, ou une mauvaise intention de ne pas divulguer les renseignements concernant l'utilisation d'aide temporaire.
Combien d'argent est dépensé pour les services de conseils de gestion, pour la gestion des finances, pour des services informatiques? Toutes ces questions demeurent sans réponse.
Savez-vous si ces agences entretiennent des liens constants avec le gouvernement, avec Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ou d'autres ministères et agences? Ont-elles des lobbyistes? Quelles raisons vous donne-t-on pour faire appel à ces agences d'aide temporaire?
Je sais que j'ai posé plusieurs questions. Si vous n'avez pas le temps d'y répondre, pourriez-vous remettre vos réponses par écrit au comité?
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Merci. Je peux prendre quelques minutes, et nous pourrons répondre aux autres questions par écrit, plus tard.
À mon avis, il n'y a pas vraiment une stratégie visant à contourner la loi. Pour moi, il s'agit plutôt du résultat d'un manque de gestion. Je veux voir une meilleure gestion parce que, à mon avis, les fonctionnaires, les gestionnaires ne veulent pas contourner la loi. C'est plutôt une conséquence d'un manque de gestion et d'un manque d'attention qui donnent ce résultat.
J'ai une autre perspective. La relation que j'ai avec les sous-ministres est différente parce que c'est moi, la Commission de la fonction publique, qui délègue le travail aux sous-ministres, qui doivent me rendre des comptes. Les relations de comptabilité sont entre moi et les sous-ministres, ce qui est différent de la relation entre le sous-ministre et le ministre et le Comité permanent des comptes publics.
Ce n'est pas surprenant, pour moi, que vous ayez eu de la difficulté à obtenir des réponses aux questions détaillées, parce que nous avons eu énormément de difficulté pour en arriver à ces chiffres. On n'a pas vraiment un système de gestion des personnes; on a plutôt un système pour gérer les contrats. Il y a beaucoup d'information sur les contrats, mais pas sur les personnes qui travaillent dans le cadre de ces contrats.
Nous pouvons essayer de répondre à vos questions avec l'information que nous avons, mais ce seront des estimations. Nous devons faire une estimation de tous ces chiffres basée sur des échantillons et sur le travail des vérificateurs.
Une fois de plus, nous vous remercions de votre comparution devant le comité. Nous vous sommes toujours reconnaissants de votre témoignage lorsque vous venez nous parler. Vous nous apprenez toujours des choses et abordez des sujets qui, nous le savons, alimenteront de longues discussions au cours des séances à venir. Nous vous remercions beaucoup. Nous vous invitons maintenant à partir, ou plutôt, nous vous libérons. Merci d'être venus.
Chers membres du comité, nous avons préparé un emploi du temps très préliminaire. Avant que le président parte, lui et moi avons discuté des possibilités pour la semaine suivant le congé.
Je pense qu'il est important que vous sachiez que nous ne pourrons pas discuter du projet de loi le 19 octobre, étant donné que M. Asselin ne pourra pas être présent avant le 21 octobre. Cette journée marquera le début des audiences sur le projet de loi . La première heure sera consacrée au député ayant déposé le projet de loi, de même qu'à ceux qui l'ont aidé à le mettre sur pied, si le député désire que des gens d'affaires ou d'autres personnes se joignent à la discussion.
Ensuite, nous proposons que chaque parti soumette les noms de deux témoins différents qui pourraient assister à la deuxième heure. Nous commencerons alors la discussion. À la fin de cette séance, les membres du comité verront s'ils veulent poursuivre les audiences ou si c'est suffisant. Il me semble que c'est une bonne façon d'entamer le processus.
Quant à la séance du 19 octobre, nous avons deux options, pour l'instant. D'une part, nous pouvons convoquer les représentants des Services correctionnels. Le directeur parlementaire du budget nous en a parlé, mais ce sont les derniers témoins qu'il faudrait entendre dans le cadre d'une de nos études. D'autre part, nous pourrions tenir une séance d'information en profondeur sur les sommets du G8 et du G20. Il semble que les membres soient enthousiastes à cette idée. Si les représentants des Services correctionnels ne peuvent pas se présenter, il est possible que nous demandions au Bureau du Conseil privé ou à un autre organisme de nous faire un exposé de haut niveau sur le G8 et le G20, si c'est ce que nous voulons.
Je vous rappelle que, d'ici demain, les partis doivent nous remettre les noms des témoins qu'ils proposent pour l'étude du projet de loi . Nous allons demander au greffier de confirmer à M. Asselin que cette séance aura lieu le 21 octobre, pour qu'il puisse, j'imagine, travailler avec ses collègues du Bloc québécois et convoquer des témoins qui appuient son projet de loi pour la première heure.
Une voix: C'est beau.
Le vice-président (M. Chris Warkentin): Très bien. Merci.
La séance est levée.