:
Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être ici.
[Français]
Je vous remercie.
Je remercie également les membres du comité.
[Traduction]
Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui pour parler du fonds du gouvernement du Canada pour l'héritage du G8.
Les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui sont Yaprak Baltacioglu, sous-ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités, et John Forster, sous-ministre délégué d'Infrastructure Canada.
Je vais laisser le ministre Cannon présenter les gens qui l'accompagnent aussi.
Le Canada a été fier d'organiser le Sommet du G8 dans la région de Muskoka les 25 et 26 juin dernier. C'était la cinquième fois que le pays accueillait un sommet depuis qu'il s'est joint à ce qui était à l'époque le G7, en 1976. Le G8 est un regroupement des chefs d'État, de hauts dignitaires et d'innombrables délégués des grands pays du monde, et, pour beaucoup de gens c'était une première occasion de visiter la belle région de Muskoka.
En préparation au rôle d'hôte du Canada et à la tenue d'un événement si important, le fonds pour l'héritage du G8 de 50 millions de dollars a été créé dans le cadre du budget 2009 afin de soutenir les projets mis sur pied dans la région.
[Français]
Les investissements effectués compte tenu des fonds d'infrastructure du G8 ont permis de préparer la tenue du sommet dans la région, en plus de mettre cette dernière en valeur auprès des médias internationaux et des visiteurs.
[Traduction]
Au total, 32 projets chiffrés à un peu plus de 45,7 millions de dollars ont été financés dans toute la région, y compris le centre du G8 à Huntsville, l'amélioration des routes à l'échelle locale et des mises à niveau à l'aéroport de North Bay. Cependant, le but du fonds n'était pas seulement d'appuyer le rôle d'hôte du Canada; dès le départ, l'intention était de léguer un héritage aux gens de la région, comme le gouvernement du Canada le fait habituellement lorsqu'il tient ce genre d'événement international très médiatisé.
Pour nous assurer que nous étions prêts à accueillir des gens du monde entier, ainsi que pour compenser les inconvénients subis par la région, nous avons versé du financement à 16 municipalités pour les aider à améliorer leurs routes et leurs attractions touristiques et pour les aider à embellir leurs rues et la collectivité. Les municipalités ont travaillé dur pour veiller à ce que les projets soient terminés dans les délais très serrés prévus dans le cadre du fonds.
[Français]
Chaque projet a été terminé à temps pour la tenue du sommet en juin. Nos partenaires municipaux de la région peuvent être fiers des fruits de leurs efforts.
[Traduction]
Les investissements que nous avons réalisés dans le cadre du fonds pour l'héritage du G8 sont du même ordre que ceux qui ont été faits en prévision de la tenue d'événements internationaux dans le passé, par exemple le sommet du G8 de 2002 à Kananaskis, le sommet de l'APEC en 1997 à Vancouver, dans le cadre duquel 60 millions de dollars ont été consacrés à des projets d'infrastructure dans un centre de recherche forestière et une chaire à l'Université de la Colombie-Britannique, ainsi que le sommet du G7 de 1995 à Halifax, dans le cadre duquel plus de 8 millions de dollars ont été investis dans les projets d'embellissement un peu partout dans la ville et sur les quais emblématiques de Halifax.
Des projets ont été soutenus dans toute la région afin de mettre en valeur l'un des plus beaux coins du pays et de léguer quelque chose à la région en échange de la tenue du Sommet du G8. Aujourd'hui, les résidants de toute la région bénéficient de l'amélioration de leurs installations de loisirs, de meilleures routes, de meilleures occasions dans le domaine du tourisme et ainsi de suite.
[Français]
Je vous remercie. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Monsieur Cannon, vous avez peut-être un mot à dire au comité aussi.
:
Bonjour, monsieur le président. Merci de m'avoir invité à venir parler des sommets du G8 et du G20 tenus au Canada en juin.
Vous ne serez pas surpris d'entendre que nous considérons que l'année 2010 a une dimension internationale pour le Canada. L'organisation d'une rencontre réunissant les grands dirigeants politiques de la planète est une énorme entreprise, qui a un caractère extraordinaire en regard des activités habituelles du gouvernement. C'est ainsi que le pays hôte doit diriger l'élaboration de l'ordre du jour. Il doit aussi veiller à ce que tous les délégués soient logés et nourris, et cela, dès leur arrivée, et à ce que les médias soient en mesure de rendre compte des discussions. Mais, d'abord et avant tout, il s'agit de s'assurer que tous pourront y participer en toute sécurité.
Par ailleurs, chaque dirigeant étranger est accompagné d'une importante délégation. S'ils sont chargés de subvenir au coût de l'hébergement, nous devons néanmoins planifier cette arrivée massive de personnes et veiller au déroulement sans heurts de deux rencontres internationales importantes.
À la Chambre, j'ai entendu à plusieurs reprises des députés de l'opposition minimiser l'importance des sommets du G8 et du G20, les qualifiant de « rencontres de deux jours ». En ma qualité de ministre des Affaires étrangères, je déplore qu'il en soit ainsi, car cela ne correspond en rien à ce que nous avons accompli.
En fait, les préparatifs remontent à 2008, lorsque nous avons commencé à jeter les bases de ces rencontres qui ont remporté un vif succès. Pour arrêter l'ordre du jour final des sommets, de décembre 2009 à juin 2010, le Bureau de gestion des sommets du ministère des Affaires étrangères a organisé 29 réunions préparatoires dans tout le Canada, à l'intention des représentants de pays du G8 et du G20, y compris trois réunions ministérielles.
[Français]
Notre gouvernement a également présidé à la tenue de la conférence ministérielle préparatoire sur Haïti, à Montréal, organisée moins de deux semaines après le séisme destructeur de janvier dernier.
J'ai demandé au Bureau de gestion des sommets d'organiser cette rencontre, et mes fonctionnaires se sont acquittés de cette tâche admirablement bien, et ont veillé au déroulement sans heurt de cette rencontre.
Outre les Sommets des dirigeants du G8 et du G20, notre pays a été l'hôte des deux autres rencontres internationales importantes. Immédiatement après le sommet du G8, les responsables du Bureau de gestion des sommets se sont concertés sur la tenue du sommet des gens d'affaires, ou B20, qui s'est tenu sous la présidence de l'honorable John Manley, du Conseil canadien des chefs d'entreprise à Toronto, dans les heures qui ont précédé le sommet du G20.
[Traduction]
De plus, le Sommet officiel des jeunes, à savoir « Mon sommet 2010 » a eu lieu deux jours avant le Sommet du G8 et s'est poursuivi jusqu'à la fin du Sommet du G20, donnant lieu à des activités aussi bien à Muskoka qu'à Toronto. De même, des délégués issus d'universités du monde entier ont observé les discussions des sommets, participé, eux aussi, à des discussions au sommet sur des enjeux de portée internationale et ont rencontré de hauts fonctionnaires, des dirigeants et d'autres dignitaires. Plus de 150 jeunes d'autres pays, qui représentaient la prochaine génération de dirigeants, sont venus au Canada pour le sommet des jeunes. Or, nous avons veillé à ce qu'ils soient nourris et logés tout au long de leur séjour.
[Français]
Le Canada s'est en outre illustré en présidant l'initiative pour la santé maternelle, néonatale et infantile du G8, qui mobilisera 2,8 milliards de dollars sur cinq ans afin d'apporter des améliorations importantes et concrètes aux conditions de vie des populations les plus vulnérables de la planète.
[Traduction]
Au total, nous avons donc organisé quatre sommets. Par ailleurs, pour ces rencontres, la fin de semaine des 25, 26 et 27 juin, le Bureau de gestion des sommets a utilisé le même aéroport et le même centre de presse international. Mais surtout, nous avons toujours utilisé la même équipe de planification principale — formée d'environ 200 personnes, avant les rencontres, et de quelque 600 membres, pendant celles-ci.
Il convient en outre de prendre en compte l'importance du rôle d'impulsion joué par le Canada dans le dialogue avec d'autres pays. C'est ainsi qu'il a invité plus de 30 délégations additionnelles, en plus de celles prévues officiellement pour le G8 et le G20, pour que de nouvelles voix puissent se faire entendre. De plus, environ 5 000 représentants officiels et plus de 3 700 membres de la presse ont présenté des demandes d'accréditation.
Pour terminer, je tiens à réaffirmer que la tenue de ce genre de sommets constitue un défi hors du commun en regard des activités courantes du gouvernement. Toutefois, le Canada a été à la hauteur de ce défi et a su s'acquitter des responsabilités que suppose un rôle d'initiative à l'échelle internationale. Enfin, nous avons fait preuve de toute la transparence requise dans la divulgation des coûts liés à ces activités. Il s'agissait en outre d'une transparence sans précédent, que ce soit au Canada ou par des hôtes internationaux de sommets du genre.
Merci.
:
Merci aux ministres et à leur personnel d'être ici ce matin. Leur présence est appréciée.
Il est clair, monsieur le ministre Cannon, que vous ne regrettez pas d'avoir engagé les dépenses que vous avez faites dans le cadre des sommets du G8 et du G20. Les Canadiens comprennent qu'il faut dépenser de l'argent pour organiser ce genre de sommets. Je vous dirais cependant au nom des Canadiens que nous ne sommes pas enclins à faire le même genre de dépenses que vous, manifestement.
Le 31 mai 2010, l'ancien ministre des Transports a dit: « J'ajouterai qu'au sommet d'Hokkaido, au Japon, les frais de sécurité se sont élevés à plus de 1,5 milliard de dollars. »
Le jour suivant, en réponse à la question d'un député, le député de Brant a dit: « Je pourrais lui donner l'exemple du Japon, où le Sommet du G8 a coûté à lui seul 1,7 milliard de dollars. »
Eh bien, c'est 200 millions de dollars de plus que ce que le ministre Baird avait dit plus tôt.
Si vous jetez un coup d'oeil sur le rapport de l'institut Munk provenant de la Munk School for Global Affairs, vous constaterez qu'il établit le coût de la conférence du G8 au Japon à 559 millions de dollars, ce qui est de très, très, mais vraiment très loin inférieur à ce qu'ont dit vos collègues à la Chambre.
Je me demande, monsieur le ministre, comment vous expliqueriez la différence entre ce qui a été dépensé en fait et le chiffre qui a été cité par vos collègues à la Chambre par rapport à ce qui a été dépensé au Japon et comment vous expliqueriez pourquoi ils se livrent à ce genre d'exagération.
:
Vous ne pouvez donc pas expliquer pourquoi il y a eu de l'exagération à la Chambre. Je vais passer à ma prochaine question, monsieur le ministre.
Ma prochaine question s'adresse au ministre des Transports.
Le 5 juillet 2010, Solutions Moneris, la plus importante organisation de traitement des dettes et des cartes de crédit au pays, a examiné trois secteurs de Toronto et a comparé les données relatives aux dépenses faites à crédit dans des magasins de vente au détail avec les données de la semaine précédente pour les mêmes magasins. Voici quelques-uns des résultats de la comparaison: les ventes au détail ont chuté de 28 p. 100 à l'intérieur du périmètre de sécurité, les restaurants ont subi des pertes de 66,59 p. 100 à l'intérieur du périmètre de sécurité, les ventes au détail au centre-ville autour du périmètre de sécurité ont diminué de 10,78 p. 100 et les restaurants ont à eux seuls encaissé des pertes de 32,7 p. 100. Il s'agit du secteur du centre-ville à l'extérieur du périmètre de sécurité.
La question que je pose au ministre est la suivante: Aviez-vous prévu ces pertes, et les avez-vous comparées avec celles qui auraient été subies si vous aviez décidé de tenir le G20 dans un endroit plus isolé et plus sécuritaire, c'est-à-dire par exemple Exhibition Place, qui vous avait été recommandé?
:
Je vais répondre à cette question, parce que j'ai l'impression que vous parlez de paiements à titre gracieux, chers collègues. Permettez-moi de vous résumer ce qui a été reçu jusqu'à maintenant.
Juste un peu plus de 400 réclamations pour les deux sommets ont été reçues, pour un total de 11,6 millions de dollars; 43 réclamations ont été réglées, et il y en a aussi 54 qui en sont à la dernière étape de l'évaluation. Je vous signale que, jusqu'à septembre, environ 200 réclamations ont été reçues entre la mi-septembre et le 18 novembre, qui est l'échéance. Deux cents autres réclamations ont été reçues. Comme je l'ai mentionné à la Chambre, il y a une politique d'indemnisation en place. C'est exactement la même politique, cher collègue, que celle qu'ont suivie les gouvernements précédents à l'égard de sommets tenus dans le passé. La période d'admissibilité pour le périmètre de sécurité et bien sûr pour les secteurs affectés autour de celui-ci a pris fin à la mi-août, après des consultations approfondies entre le Bureau de gestion des sommets et les autorités de la sécurité concernées, ainsi que les représentants de la Ville de Toronto. En outre, l'information a bien entendu été affichée dans les sites Web du G8 et du G20.
Merci beaucoup d'être ici ce matin.
J'ai une petite question, et il ne me reste qu'une minute, alors vous comprendrez qu'il faudra que ça aille vite. En fait, il reste une minute et demie.
Je suis curieuse de savoir pourquoi vous avez apporté tant de tirettes décoratives et de stylos, et tous les articles que vous avez achetés. Vous en avez acheté pour des centaines de milliers de dollars. Vous revenez évidemment d'un autre sommet. Je suis sûre que vous n'avez pas rapporté de tirettes décoratives de ce sommet, si on en a distribué.
Quel était le pouvoir décisionnel relativement à l'achat de ces petits articles, qui ont fini par coûter très cher, surtout dans le cadre d'un sommet dont les thèmes étaient l'austérité et la gestion budgétaire? Je suis confuse.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs les ministres, bonjour.
Madame et messieurs les fonctionnaires, bonjour à vous également.
J'apprécie, messieurs les ministres, que vous vous soyez déplacés ce matin. Je vous exprime quand même un peu mon désappointement — ce n'est pas que je ne voulais pas vous voir —, car la personne qui aurait été la plus en mesure de répondre à nos questions pointues est le . En effet, les fonctionnaires, qui sont venus nous voir au cours des semaines antérieures, nous ont dit que le ministre des Transports de l'époque et l'actuel , qui était alors aussi ministre de l'Industrie, ont pris les décisions de favoriser une région plutôt que d'autres pour la tenue du G8. Je vais quand même vous poser ces questions, sachant que vous avez peut-être eu un breffage avant de venir ici.
Je m'adresse d'abord au . Lorsque vous décidez de tenir un sommet dans une région en particulier, comme celui que vous avez tenu à Huntsville, vous êtes deux ministres à décider. En l'occurrence, vous étiez cette fois-ci deux ministres à décider.
Comment s'est fait le choix de cet endroit? Ne croyez-vous pas, étant donné que cet endroit était situé dans la circonscription du , qu'on plaçait le ministre de l'Industrie dans une position de conflit d'intérêts?
:
Bien entendu, la décision de tenir le sommet du G8 en particulier — je pense qu'il est important de ne pas oublier que ces événements, s'ils se sont tenus l'un à la suite de l'autre, étaient deux événements distincts et que la conférence du G8 dans la région Muskoka avait été choisie en premier. À ce moment-là, on pensait que ce serait l'événement principal.
La décision concernant la tenue du Sommet du G8 à Muskoka était évidemment une décision du gouvernement. Un comité de fonctionnaires s'est rendu à différents endroits au Canada pour déterminer lequel serait le plus adéquat. Huntsville a été recommandé comme premier choix parmi plusieurs autres endroits ayant fait l'objet de l'évaluation. Toutefois, au bout du compte, c'est une décision qui revient au gouvernement du Canada; ce n'est pas laissé à la discrétion d'un seul ministre. Le gouvernement a choisi Muskoka en fonction des recommandations qu'il a reçues de la part des fonctionnaires. Finalement, ça a été la bonne décision. Ça a été un sommet très réussi. Aucun ministre ne prend toutefois une décision du genre seul.
Je trouve intéressant le fait que, au cours de la période précédant le sommet, et bien avant la tenue de celui-ci, même le chef de l'opposition parlait du fait qu'il était d'accord avec le choix du site, qu'il était d'avis que l'événement devait avoir lieu là-bas et qu'il pensait que ce serait un très bon sommet. Il avait raison. Ça a bel et bien été un bon sommet tenu dans un endroit bien choisi.
:
Si vous permettez, madame la députée, je vais tenter de répondre à votre question. Mon collègue a indiqué comment le processus s'est déroulé.
D'abord en 2008, un certain nombre de fonctionnaires provenant de plusieurs ministères — le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Sécurité publique, le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, le ministère de la Défense nationale, etc. — se sont rencontrés. Après la visite d'un certain nombre de sites — je pense qu'ils en ont visités cinq — ils ont fait une recommandation au gouvernement. C'était la même chose, par exemple, quand on a choisi la circonscription de notre collègue, M. Laframboise, dont le comté est voisin du mien. En effet, il y a eu à Montebello, il y a quelques années, la réunion des chefs de gouvernement, des chefs d'État de l'Amérique du Nord. Ce sont donc des recommandations faites par le gouvernement. C'est dans ce sens qu'on arrive à ces conclusions.
:
Oui, assurément. Il est vrai que toute la région de Muskoka a bénéficié de la tenue de l'événement, mais c'était l'objectif dès le départ. Selon les paramètres des conditions dont étaient assortis les fonds affectés, jusqu'à 50 millions de dollars — tout cet argent n'a pas été dépensé, mais une bonne partie de la somme l'a été —, les fonds devaient être utilisés dans toute la région de Muskoka. Des villes comme Bracebridge et Gravenhurst, mis à part Huntsville même, Parry Sound, toutes ces villes dans l'ensemble de la région de Muskoka ont eu accès aux fonds. Un comité formé des maires de toutes les villes de la grande région de Muskoka a été constitué. Les membres du comité se sont réunis régulièrement et ont été invités régulièrement à des réunions dans le but d'établir les priorités et de choisir les projets.
Nous n'avons pas fait de cachettes. Il s'agissait d'une occasion unique de mettre en valeur la région de Muskoka et d'en faire la promotion auprès du reste du monde. C'était déjà une belle région, mais, grâce à la mise sur pied du fonds pour l'héritage du G8, les gens ont pu choisir les projets. Chacun des projets en question est un projet public approuvé par le maire et par le conseil, choisi en priorité, puis financé, c'est vrai, par le gouvernement fédéral. Nous savions cependant à quoi nous attendre. Nous voulions faire ça, et nous voulions que ce soit non seulement pour Huntsville, mais pour toute la région, même les endroits qui n'étaient pas tout près, parce que toute la région pouvait bénéficier de la tenue du sommet.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs les ministres, d'être ici ce matin. Nous apprécions le fait que vous soyez venus comparaître devant le comité et que vous soyez venus si tôt.
Monsieur le ministre Cannon, comme membre du G8, le Canada a la responsabilité de tenir le Sommet du G8 de temps à autre. Il est évident que nous avons pris cette responsabilité au sérieux. Nous avons entrepris de tenir le sommet du G8 et plus tard le sommet du G20, ce que les Canadiens ne s'attendaient pas à ce que nous fassions, je crois. Je ne suis pas sûr non plus que le gouvernement avait prévu de tenir le Sommet du G20 en même temps que celui du G8. En fait, nous avons entendu dire ici que c'était tout à fait sans précédent, c'est-à-dire que le Canada a vraiment entrepris un projet qui n'avait jamais été réalisé dans l'histoire mondiale, pour être tout à fait franc, soit la tenue des deux sommets en même temps et dans le même pays.
Je me demandais si vous pouviez expliquer comment les choses se sont déroulées en ce qui a trait à la décision ou à la volonté du Canada de tenir le Sommet du G8, et ensuite à la responsabilité correspondante que nous avons acceptée d'assumer en plus relativement à la tenue du Sommet du G20, et peut-être nous expliquer aussi certains des problèmes logistiques qui ont dû être réglés en raison de cette responsabilité supplémentaire.
:
Merci, cher collègue, de votre question.
J'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire l'importance que revêtait la tenue des sommets du G8 et du G20 pour le Canada et le privilège que c'était pour le pays.
De fait, les préparatifs ont commencé bien avant la tenue de l'événement ou de plusieurs événements. J'ai mentionné, par exemple, que le G8 et le G20 ont été précédés d'un certain nombre de réunions tenues par, bien sûr... les réunions des Sherpas du G20, les réunions des Sherpas du G8. Et pour ceux qui ne savent pas ce que désigne le mot sherpa dans ce contexte, il s'agit du représentant spécial du premier ministre. En trouvant un consensus et en arrivant aux décisions qui sont prises, les sherpas font beaucoup de travail de préparation. Ils se réunissent un peu partout dans le monde. En effet, c'est un processus qui est en place à l'échelle internationale.
Mais si nous jetons un coup d'oeil, cher collègue, sur le résultat... Permettez-moi de vous donner l'exemple de la santé maternelle, l'initiative de Muskoka, qui est l'une des initiatives importantes qui font partie des objectifs de développement du millénaire. Cette initiative dont le Canada a fait la promotion, avec l'appui du secrétaire général des Nations Unies et aussi avec l'appui de bon nombre de chefs d'États, exigeait de la préparation.
Je me rappelle personnellement être allé à Toronto et y avoir rencontré plusieurs représentants de pays africains qui ont bel et bien participé au Sommet du G8. J'ai rencontré beaucoup de gens du milieu financier et du milieu des affaires. Je suis allé aussi à la réunion de l'Union africaine, et j'ai pris la parole devant les membres du NEPAD pour leur parler de notre programme préliminaire et pour obtenir une rétroaction de leur part.
Pendant que tout ça se passait, nous avons plutôt bien accueilli des gens de partout dans le monde pour le G20. Beaucoup de chefs d'États étaient ici. Les décisions qui ont été prises ont des répercussions sur l'économie de beaucoup des pays représentés. Je pense que nous devrions être extrêmement fiers de ce qui s'est passé, non seulement du point de vue du G8 et de l'initiative de Muskoka, mais également du point de vue des décisions prises pour l'avenir dans le cadre du G20. Je pense que le Canada et les Canadiens devraient être extrêmement fiers de la façon dont nous avons géré tout ça et de la façon dont le premier ministre a pu faire preuve de leadership à l'égard de plusieurs de ces enjeux économiques, qui, comme vous le savez, touchent l'ensemble des Canadiens ainsi que l'ensemble des pays industrialisés du monde.
Jusqu'à maintenant, chacun des témoins qui ont comparu devant le comité et ont participé aux sommets du G8 et du G20 a parlé de son budget. Nous avons demandé à chacun d'entre eux de décrire ce qu'ils ont entrepris et quel était leur budget, et tous les témoins nous ont dit qu'ils ont dépensé moins que ce qui était prévu dans leur budget.
Évidemment, nous avons vu le discours de l'opposition changer. À un moment donné, les membres de l'opposition parlaient de chiffres extravagants, qui ont été réduits de façon significative. Maintenant que les chiffres et le coût définitif des sommets sont connus, leurs attentes ont été déçues.
Je pense que c'est la preuve de la responsabilité des partenaires qui ont organisé le sommet. Il y avait des ressources pour s'acquitter de la tâche, mais chaque ministère jusqu'à maintenant, et chaque partenaire semble avoir dépensé moins que ce qui était prévu dans son budget, du moins d'après ce que nous avons entendu jusqu'à maintenant.
Je me demandais si l'un ou l'autre des ministres voudrait faire un commentaire au sujet des attentes, sur le plan du coût. On a parlé de la somme de 1,5 milliard de dollars pour le sommet. Jusqu'à maintenant, à tout le moins, nous n'avons pas entendu ici de chiffre total pour ce qui est des coûts définitifs, mais nous entendons dire que tout le monde a dépensé moins que ce qui était prévu dans son budget.
:
Si ça ne vous dérange pas, cher collègue, je vais juste prendre un petit moment pour répondre à cette question.
Nous avons délibérément choisi d'être transparents. Il s'agit de la décision du gouvernement: d'être transparent et de faire état de tous les coûts. Nous allons rendre compte de chaque sou qui a été dépensé, mais nous allons aussi rendre le processus transparent. C'est notre héritage, et c'est aussi l'engagement politique que nous avons pris envers la population canadienne.
Pour ce qui est d'établir les coûts, les fonctionnaires de mon ministère, comme je l'ai mentionné avant en ce qui concerne le budget du MAECI... nous avions prévu 180 millions de dollars pour la tenue des événements en question. Nous avons récemment signalé que, au 28 octobre, 122 661 986,92 $ avaient été dépensés. Il y a donc un écart de 57 522 013 $. Ce sont les dépenses que nous prévoyions au 28 octobre.
Il y a encore des factures que nous devrions recevoir. Nous nous attendons à ce que notre surplus à l'issue de tout cet exercice soit de l'ordre de 35 à 40 millions de dollars.
:
Je répondrais simplement que, dans le cadre du fonds pour l'héritage du G8, comme cela a été annoncé dans le budget, quelque 50 millions de dollars étaient prévus. Il s'agit d'environ 45,7 millions de dollars, et je dis « environ » parce qu'il reste encore quelques factures — les municipalités peuvent encore envoyer leurs dernières factures jusqu'à la fin du mois de décembre. Ça va être autour de 45,7 millions de dollars.
À titre d'exemple, nous avons conclu une entente de contribution de 3,5 millions de dollars à l'égard d'améliorations apportées à l'aéroport Jack Garland. Les bénéficiaires ont dépensé 3,1 millions de dollars, au bout du compte. C'est le genre de travaux qui ont été faits dans toute la région de Muskoka. Là où des fonds ont été octroyés, je pense que les partenaires municipaux ont bien fait leur travail en ce qui concerne la passation de marchés et la supervision du travail qu'il y avait à faire — et qu'il fallait évidemment faire avant la tenue du sommet — et que, dans ce cas-ci, ils l'ont fait à moindre coût que qu'est-ce qui était prévu dans le budget. Il y a eu beaucoup de cas où le montant total qui a été dépensé était inférieur au montant prévu dans l'entente de contribution.
Les gens n'ont donc pas fait gonfler les factures; en fait, ils ont fait en sorte qu'elles soient raisonnables. Dans certains cas, comme celui dont j'ai parlé... c'est un bon exemple où on a réussi à faire le travail tout en utilisant pas mal moins d'argent que ce qui était prévu dans le budget, c'est-à-dire ce que nous demandions aux bénéficiaires de faire.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux deux ministres d'être ici aujourd'hui. Votre présence est une occasion pour moi de vous dire en face, au nom de beaucoup de Canadiens, que, pour nous, les deux journées des sommets du G8 et du G20 étaient un gaspillage d'argent et de temps phénoménal, rien d'autre qu'une grande fête verbeuse à laquelle les dirigeants étaient invités. En fait, nous avons raté l'occasion de montrer au monde entier que nous étions capables de nous serrer la ceinture et d'organiser le sommet le plus sobre qui ait jamais été tenu, d'envoyer le message selon lequel l'époque des excès déplorables est terminée, ces excès déplorables qui ont causé la période économique catastrophique que nous vivons.
Ce n'est pas seulement un gaspillage phénoménal d'argent au pire moment possible pour le pays. J'affirme que le seul héritage durable de ce sommet, ce sera peut-être deux ou trois nouveaux belvédères dans la circonscription de Tony, le maître du balayage, et que l'héritage le plus durable, c'est le changement d'image de Toronto la Pure en quelque chose qui rappelle Watts, les émeutes de Détroit ou l'Université de Kent State, parce que la seule chose qui vient à l'esprit des gens maintenant quand ils pensent à votre séance de bavardage d'un milliard de dollars, c'est l'image d'un policier armé qui use de violence contre des manifestants de façon tout à fait flagrante. C'est ce qu'ils voient chaque soir aux actualités nationales.
Vous savez, 50 millions de dollars... Vous vous présentez devant nous aujourd'hui et vous nous dites avec sérieux que vous êtes fiers de ne pas avoir dépensé les 50 millions de dollars au complet, en les saupoudrant un peu partout dans la région de Muskoka pour l'embellir. On pourrait dire qu'il s'agit déjà de la plus belle région de cette partie du monde. Nul besoin d'y construire un autre belvédère. Tony avait besoin d'un belvédère; pas Muskoka.
Je sais que vous vous êtes préparés avant de venir ici et de présenter sous le meilleur jour possible ce qui selon moi était un phénoménal gaspillage de temps, d'énergie, d'argent, de ressources, de réputation et d'image. Qu'est-ce que ça va nous coûter, sur le plan des relations publiques, pour rétablir l'image de Toronto dans la tête des gens?
Je vois cette voiture de police en flammes pendant des heures et des heures parce que personne ne s'est donné la peine de prendre un extincteur et d'éteindre l'incendie. Je ne vous vois pas, monsieur le ministre, en train de serrer la main des dirigeants du monde. Ça a duré une fraction de seconde. C'est le reste qui laisse encore un goût amer dans la bouche des gens.
Je pense que ce que je veux vous demander concerne précisément le raisonnement logique derrière ce qui, selon vous, monsieur le ministre Strahl, est un groupe de 16 collectivités.
J'ai posé une question à Bryce Conrad en particulier: je lui ai demandé d'énumérer les villes et les collectivités qui ont profité de la grande générosité de Tony. Selon lui, il y avait 10 collectivités, alors que selon vous, il y en a 16. Je ne comprends pas.
La question que j'ai posée à Bryce Conrad était celle de savoir quel autre argent du fonds d'infrastructure ou de Chantiers Canada, entre autres, la circonscription de Tony a reçu pendant la même période. On m'a dit qu'on ne pouvait pas me répondre. Peut-être que vous, à titre de ministre de l'Infrastructure, serez en mesure de m'éclairer.
Combien d'argent du fonds de Chantiers Canada, du supplément du volet Collectivités, du programme des sentiers récréatifs et des mesures de stimulation axées sur l'infrastructure Tony a-t-il reçu, en plus des 50 millions de dollars sans contrepartie qui ont été versés dans sa circonscription?
:
Juste pour répondre brièvement à votre déclaration préliminaire — et j'imagine que le ministre des Affaires étrangères voudra peut-être réagir aussi — franchement, pour reprendre votre raisonnement concernant les choses qui coûtent très cher et que nous ne devrions pas faire selon vous, nous ne participerions même pas aux activités des Nations Unies si c'était seulement une question de ne pas vouloir dépenser d'argent.
Nous faisons des choses — et je pense que le ministre des Affaires étrangères va en parler — parce que nous avons l'obligation de tenir le Sommet du G8, nous avons l'obligation et l'honneur de tenir le Sommet du G20. Quand nous l'avons fait, comme l'étude l'Université de Toronto le montre, les retombées ont été énormes pour la région de Toronto, et elles ont été de l'ordre de 320 millions de dollars pour la région de Muskoka. Les retombées pour l'association hôtelière de Toronto sont claires; l'association touristique se réjouit de l'incidence que la tenue du sommet a eue. Je n'admets donc pas le bien-fondé de votre argument de façon générale.
En ce qui concerne le nombre de villes et de projets, vous avez mentionné qu'il y a une différence entre le nombre de projets et le nombre de villes. Dans certaines villes, il y avait plus d'un projet, mais des villes de partout dans la région — j'ai la liste ici et je pourrais vous la lire — ont bénéficié des projets qu'elles ont proposés. Des initiatives ont été adoptées dans le cadre des réunions des conseils. Le conseil des maires, qui, en fait, jouait le rôle de groupe de direction à l'échelle de la région, s'est réuni régulièrement pour établir les priorités, et le financement a été versé en fonction de ces priorités.
Juste deux ou trois choses.
Tout d'abord, au sujet de la transparence, vous avez dit que vous avez essayé d'être transparent, et pourtant, il a fallu que le comité s'y prenne à plusieurs reprises et présente plusieurs motions différentes pour vous obliger à nous fournir l'information dont nous avions besoin.
Ensuite, je ne pense pas que tout ça ne fait que friser l'extravagance: c'est presque obscène. Permettez-moi de vous faire part de quelques-uns des chiffres que j'ai ici. Vous avez parlé un peu plus tôt de cadeaux. Vous avez dépensé 17 955 $ en paniers de cadeaux, 2 500 $ pour huit couvertures, 30 000 $ pour l'achat de stylos en aluminium, de stylos fabriqués à la main, de stylos en acrylique rouges à l'effigie du G8, 20 000 $ pour 24 couverts et 12 000 $ pour des nappes. Il s'agit de dépenses qui ont été faites dans un endroit où on organise des mariages.
La question que je pose au ministre, c'est: comment pouvez-vous justifier toutes ces dépenses à une époque de contraintes budgétaires, où vous demandez aux Canadiens de se serrer la ceinture, où nous devons effectuer des compressions?
J'écoute le ministre des Finances dire encore et encore... Mais je vais poser une question précise, si vous le permettez, et ma question porte sur la sculpture de glace de 20 000 $ qui a été utilisée durant le G20, à Toronto je crois — 20 000 $ pour une sculpture de glace. En quoi est-ce pertinent à une époque de contraintes budgétaires, lorsqu'on reçoit des représentants de pays de partout dans le monde qui viennent ici pour discuter de la situation mondiale, qui est vraiment très très difficile sur le plan économique? Comment pouvez-vous justifier une telle dépense pour ce genre de chose?
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Nous avons investi beaucoup d'argent à Toronto, croyez-moi.
Mais vous savez, nous ne nous excusons pas, encore une fois, du fait que les 50 millions de dollars ne sont pas allés dans une seule ville. Leur répartition dans toute la région était délibérée. En fait, ça allait jusqu'à North Bay, dans la circonscription d'Anthony Rota. J'imagine que nous aurions pu dire tant pis, c'est dommage, ça ne fonctionne pas pour vous. Mais nous nous sommes dit non, ce fonds pour l'héritage du G8 doit profiter à l'ensemble de la région et nous aider à atteindre les objectifs du Sommet du G8, qui étaient de présenter toute la région — c'est vraiment un joyau que le reste du monde doit venir voir — et de mettre en place des choses durables pour l'avenir.
Qu'il s'agisse de North Bay ou de la baie Georgienne ou qu'il s'agisse de South River à Bracebridge, peu importe l'endroit, les collectivités ont déterminé les projets prioritaires, et nous étions heureux d'y travailler, une fois que les représentants des villes les ont choisis, pour nous assurer qu'ils reçoivent du financement.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre. Ce doit être assez gênant d'être ici aujourd'hui pour essayer de justifier les dépenses que vous avez faites. Il me semble assez intéressant de voir combien d'argent a été dépensé pour le G8.
Pourquoi tenir le G8 ailleurs que là où s'est tenu le G20? Je suppose que c'était pour favoriser, comme le disait ma collègue, le , parce que c'est dans sa circonscription.
Est-ce justement pour cette raison que vous avez choisi Huntsville pour le G8, c'est-à-dire pour favoriser le ?
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Merci, monsieur Cannon.
Un de ces ministères, pour lesquels ces gens travaillent, leur a-t-il dit qu'on était en récession économique? Si les ministères avaient dit à ces experts qu'on était en récession, ils auraient peut-être pensé qu'il serait intéressant de tenir les réunions du G8 et du G20 au même endroit. On connaît le contexte économique, il me semble que ça aurait été une démarche normale.
Il y a autre chose. On a fait des travaux d'infrastructures régionales. C'est assez aberrant! On a rénové une piste d'atterrissage d'un aéroport au coût de 4,3 millions de dollars et personne n'y a atterri. Je ne sais pas ce que ça vient faire dans le budget du G8. On a aussi fait des travaux d'égouts à 80 kilomètres pour une valeur de 1,2 million de dollars. Quel legs veut-on laisser à ces gens? Que veut-on dire aux populations canadienne et québécoise? Veut-on leur dire qu'on a dépensé 43 millions de dollars et qu'on aurait pu utiliser la règle d'un tiers, un tiers et un tiers dans le cadre du programme du Plan d'action économique du Canada, mais qu'on a plutôt décidé de donner de l'argent à ce ministère?
Expliquez-moi pourquoi on a décidé d'investir autant d'argent dans une circonscription détenue par un conservateur et que les autres régions, provinces ou villes canadiennes ont dû payer un tiers des installations. Pourquoi a-t-on donné tout ça à cette région? Pourquoi une piste d'atterrissage à 4,3 millions de dollars?
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Merci monsieur le président. Je vais faire de mon mieux pour éviter ça.
J'aimerais remercier nos invités d'être ici aujourd'hui.
D'après les témoignages que j'ai entendus aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un monologue. D'un côté, j'entends des questions qui ne visent qu'à trouver, je crois, des façons d'embarrasser le gouvernement. Je trouve ça décevant, parce que, très sincèrement, je pense qu'il s'agit d'une divulgation complète, lorsque nous avons entendu des témoignages de gens sur le terrain qui seraient au courant, et nous en avons entendu plusieurs.
Nous avons entendu dire que le Sommet du G20 a été tenu au bon endroit, pour toutes sortes de bonnes raisons, que nous avons tenu quatre sommets internationaux — c'est sans précédent — qui ont coûté moins cher que le budget prévu et que la sécurité que nous avons assurée était adéquate. Nous pourrions parler de la sécurité de sommets internationaux tenus dans le passé dans le cadre desquels il y a eu des événements tragiques; ça ne s'est pas passé ici. Nous avons entendu d'autres témoignages — monsieur Chowdhury, je me rappelle une partie de votre témoignage — selon lesquels de nombreux articles, allant de la vaisselle aux clôtures, avaient été recyclés pour un usage futur. Certains articles que nous avons achetés pour le sommet ont été achetés usagés et ont été recyclés de nouveau.
« Recyclé » semble être le mot clé, parce qu'il semble que toutes les questions que nous avons entendues aujourd'hui sont recyclées. Toutes ces questions ont été posées aux témoins précédents devant nous, et, sincèrement, je pense que leur témoignage était éclairé et sincère.
Sauf le respect de nos invités d'aujourd'hui, je vous dirais que les témoignages que j'ai entendus avant la séance d'aujourd'hui étaient incroyablement transparents, et vous pouvez le dire aux fonctionnaires de vos ministères. Pour moi, ils étaient honnêtes, sincères et clairs.
Chose intéressante, je connais maintenant une nouvelle définition de l'austérité. Mon ami du NPD nous en a fait part aujourd'hui lorsqu'il a proposé que nous envisagions — je pense qu'il a parlé d'une base aérienne qui comporte 400 maisons chauffées et que nous aurions peut-être pu utiliser, et je pense aux 5 000 — représentants et aux 3 700 membres des médias. Je pense que la nouvelle définition de l'austérité, c'est d'être 22 dans une chambre. Je pense que c'est la nouvelle approche. Ce serait un peu trop confortable, Pat, je ne suis pas sûr que j'encouragerais ça.
On a beaucoup parlé du fonds pour l'héritage du G8. J'ai jeté un coup d'oeil sur les sommets tenus dans le passé auxquels nous avons participé, et je n'ai pas entendu mes amis du Parti libéral se plaindre. J'ai vu Geoff Regan ici tout à l'heure, et, à Halifax, d'où il vient, dans le cadre du Sommet du G7 de 1995, on a amélioré les trottoirs, les rues et l'aménagement paysager, et je n'ai pas entendu d'objections concernant ce genre d'améliorations. Ensuite, à Vancouver, en 1997, sous le gouvernement libéral, lorsqu'on a élargi la route 1, qu'on a construit un viaduc de raccordement vers l'aéroport de Vancouver et un nouveau centre de recherche forestière à l'Université de la Colombie-Britannique, je n'ai entendu personne se plaindre. Le Sommet de la francophonie de 1999, à Moncton, où, encore une fois, les libéraux étaient au pouvoir... Vous savez quoi? Ils ont investi 4,5 millions de dollars pour préparer l'aéroport pour le Sommet des Amériques. À Kananaskis, en 2002, les libéraux étaient encore au pouvoir, et ils ont fait un cadeau de 5 millions de dollars pour contribuer à la construction d'un viaduc pour le passage des animaux.
Nous ne nous sommes pas plaints de ces choses, et il semble que, parce que la situation a changé... C'est là que je deviens frustré, parce que je pense qu'il faut qu'il y ait une certaine intégrité dans les questions qui sont posées.
Monsieur Cannon, est-ce que je peux vous poser une question, s'il vous plaît? Ce qui me frappe, c'est que, ce que nous perdons de vue, dans tout ça, ce sont des résultats. Les résultats qui étaient visés, c'était d'attirer l'attention du monde sur une question qui est d'une importance capitale. D'après ce que j'ai vu, nous avons été en mesure de fournir quelque 7,3 milliards de dollars supplémentaires pour sauver la vie de plus d'un million de mères et d'enfants dans les endroits les plus pauvres du monde, et, si nous n'insistons pas sur le fait que c'est ça qui compte, alors qu'est-ce qui compte? Pourquoi organisons-nous ce genre de sommet?
Monsieur le ministre Cannon, voulez-vous commenter, s'il vous plaît?
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Brièvement — et merci, cher collègue, de cette question —, comme je l'ai mentionné et comme j'ai essayé de le souligner, il s'agit d'un exercice extrêmement important. Il est important en raison des décisions que les dirigeants prennent. Ces décisions ont des répercussions sur notre vie. Elles ont une incidence sur notre vie de multiples façons et elles ont un effet sur la vie d'autres personnes grâce à l'aide que fournit le Canada, au leadership dont nous avons fait preuve.
J'ai parlé des mécanismes de responsabilisation à l'égard des objectifs de développement du millénaire. J'ai parlé de la santé maternelle et de l'initiative qui est mise en oeuvre dans les pays fragiles et vulnérables. J'ai parlé des questions de sécurité que le gouvernement du Canada et d'autres dirigeants ont abordées à l'égard de Afghanistan, de l'Iran et de la Corée du Nord.
J'ai parlé de ce qui s'est fait au G20 par rapport aux résultats et au fait de montrer la voie à suivre dans les pays les plus industrialisés du monde pour veiller à ce que nous soyons tous au diapason au moment de faire quelque chose pour sortir de la récession. Nous savons que l'économie est fragile, mais cette initiative est extrêmement importante pour faire en sorte que tout le monde participe.
Voilà donc les raisons pour lesquelles nous faisons ce genre de choses. Nous les faisons pour faire preuve de leadership, mais nous les faisons pour les gens d'ici. Nous les faisons pour les gens de partout dans le monde, et c'est l'objectif de notre travail.
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Comme je le mentionnais, je travaillais au bureau régional du ministre situé dans le Vieux-Montréal.
Ma motivation première pour accepter ce poste était l'avancement des dossiers qui permettraient à la grande région de Montréal d'accélérer son développement dans l'intérêt de l'ensemble de ses citoyens.
Je suis très fier d'avoir contribué à la réalisation de plusieurs dossiers d'importance comme le transfert de terrains fédéraux excédentaires à la Société immobilière du Canada, pour le développement du Nouveau Havre de Montréal, la réalisation du Quartier des spectacles, l'agrandissement du Musée des Beaux-Arts de Montréal, l'annonce du nouveau Planétarium de Montréal.
Auparavant, avant de me joindre au bureau du ministre Fortier, j'ai oeuvré pendant plus de 18 ans en immobilier commercial comme courtier immobilier, gestionnaire d'immeubles et de portefeuilles immobiliers. J'ai aussi oeuvré au sein du Parti progressiste-conservateur du Canada, par la suite devenu Parti conservateur du Canada, depuis 1980.
Avec la nomination de Michael Fortier, comme ministre responsable de la grande région de Montréal et de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, le nouveau gouvernement conservateur avait clairement démontré une volonté d'établir un canal de communication directe de façon à ce que la voix des commettants de la grande région de Montréal puisse, comme celle de toutes les autres grandes villes canadiennes, se faire entendre au plus haut niveau de l'appareil gouvernemental fédéral.
Afin de répondre à cette volonté clairement exprimée du nouveau gouvernement, notre travail, comme celui de tout représentant de député ou de ministre, consistait donc à répondre aux nombreux appels provenant d'individus, organismes ou groupes actifs dans toutes les sphères d'activités afin de les aider, soutenir ou orienter dans leur démarche auprès du gouvernement fédéral.
J'ai rencontré dans un lieu public M. Paul Sauvé, président d'une firme de Montréal spécialisée en maçonnerie, firme que je connaissais de nom étant donné mes activités de longue date en immobilier commercial.
Lors de cet entretien, M. Sauvé m'avait fait part des difficultés qu'il semblait éprouver à percer le marché du gouvernement fédéral à Ottawa, alors que le volume de travail dans son champ d'expertise, la maçonnerie, était important avec les rénovations prévues des immeubles de la Colline du Parlement.
Comme le sujet relevait du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, il n'était pas de ma responsabilité. Aucun autre suivi de ma part n'a été fait à ce sujet. Cela constitue, en sa totalité, mon seul et unique engagement dans ce dossier.
Je vous remercie de votre attention.
Eh bien, dans ce cas, j'imagine que nous allons simplement nous lancer dans une expédition de pêche, vu que c'est habituellement ce que fait le comité.
Jusqu'à maintenant, nous vous avons entendu contredire légèrement le témoignage de M. Sauvé — mais vous n'êtes pas seul. Chacun des témoins qui est venu comparaître devant le comité, que ce soit avant ou après le témoignage de M. Sauvé, a contredit ce dernier, y compris M. Sauvé, qui s'est contredit dans son propre témoignage. Ce n'est donc pas bizarre que vous le fassiez.
En fait, lorsqu'il est venu témoigner devant le comité, il s'est contredit à deux ou trois reprises, et il y avait aussi des documents qu'il avait apportés qui contredisaient ses déclarations.
Il n'est donc pas surprenant que vous disiez le contraire de ce que lui disait. Cependant, vous pouvez nous assurer que, lorsque vous l'avez rencontré, vous ne lui avez pas garanti qu'il obtiendrait le contrat...
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Il semble que le témoignage de toutes les personnes qui sont liées à ces contrats consiste en une défense du genre « le chien a mangé mon devoir ». Vous ne semblez jamais capable de vous rappeler les détails pertinents dont nous avons besoin. « Le chien a mangé mon devoir », c'est ce que je disais à mon professeur à l'école. Ce que vous racontez est aussi plausible que ce que je racontais à l'époque, je peux vous le dire.
M. Sauvé dépensait de 10 000 $ à 15 000 $ par mois auprès de M. Varin — pour vous rencontrer. Au bout du compte, tout ce qu'il a obtenu en échange de cet argent, ça a été de vous rencontrer, mais, par une coïncidence heureuse, dès que ça s'est produit, il a obtenu son contrat. Voilà le lien que vous ne pouvez pas nier. Ils se rendent dans ce restaurant, par bonheur vous êtes là, ils sont conduits vers une table dans une salle privée à l'arrière, ils se retrouvent en tête à tête avec le chef de cabinet du ministre des Travaux publics, et le tour est joué, il a le contrat.
Quelle relation avez-vous avec Julie Couillard?
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Ce qui nous inquiète — et c'est l'une des choses qui effraient le plus les Canadiens —, c'est qu'un gars qui était affilié aux Hells Angels réussisse à faire inscrire son nom sur la liste des soumissionnaires présélectionnés pour un projet pour lequel il n'était clairement pas qualifié, puisqu'il a fait faillite peu de temps après, quelques mois plus tard.
Nous représentons les contribuables canadiens ici. Nous ne voulons pas que des contrats de 9 millions de dollars soient octroyés à des personnes dont le nom n'aurait jamais même dû figurer sur la liste des soumissionnaires présélectionnés. Le lien qui m'inquiète est celui de l'influence des motards dans le secteur de la construction, non seulement au Québec et en Colombie-Britannique, mais partout au pays, secteur dans lequel ils sont devenus des pourvoyeurs de main-d'oeuvre. Pour eux, c'est l'endroit parfait pour blanchir l'argent qui vient du trafic de la drogue, et ainsi de suite. C'est ça, le lien qui nous inquiète, et nous savons que Julie Couillard a déjà entretenu une relation avec une personne de ce milieu qui a réussi à accéder à de hauts fonctionnaires et à des ministres du gouvernement conservateur. Est-ce une coïncidence que ces entreprises de construction dont la plupart des membres sont des motards obtiennent tout à coup des contrats gouvernementaux juteux juste sous notre nez, dans l'enceinte parlementaire?
Et vous qui êtes chef de cabinet du ministre des Travaux publics, vous sortez avec une femme qui a des liens connus avec les Hells Angels. Est-ce qu'une petite lumière ne s'est pas allumée dans votre tête pour vous signaler que c'était peut-être une mauvaise idée? Non?
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Merci, monsieur le président.
J'ai presque oublié le sujet, mais voyons voir si nous pouvons ramener la discussion aux rénovations dans l'édifice de l'Ouest et au rôle que vous avez pu jouer à l'égard de celle-ci, monsieur Côté.
Tout d'abord, merci de participer à la séance à titre d'invité du comité.
J'ai des questions sur deux ou trois choses. J'essaie simplement de me faire une idée.
Mais d'abord, je dois vous dire que je suis vraiment content de voir que vous êtes en bonne santé. Certaines personnes semblaient être préoccupées à cet égard.
Ce qui me préoccupe davantage, c'est la vérité, et les séances du comité devraient toujours avoir pour objectif de découvrir la vérité. J'aimerais rappeler aux membres du comité qu'il a été demandé à M. Côté de prêter serment et qu'il était tout à fait disposé à le faire.
Monsieur Côté, puis-je vous demander combien de fois vous avez comparu devant un comité dans le passé?
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Monsieur le président, ce qui m'inquiète, c'est le scénario suivant. Il y a une personne qui s'appelle Bernard Côté, qui sort avec une fille qui s'appelle Julie Couillard. Cette fille est proche des
bikers, des « gars de bicycle ». Il y a une compagnie qui s'appelle LM Sauvé, qui est infiltrée par les Hells Angels.
Je ne vous juge pas. Vous avez fréquenté Mme Couillard, vous avez perdu votre emploi, vous avez été remercié ou vous avez remis votre démission à cause de cela. Il me semble qu'il commence à y avoir des liens entre l'infiltration de certaines firmes d'entrepreneurs et la situation des Hells Angels, c'est ça qui est inquiétant. Cela peut devenir un scheme, à ce moment-là, pour que le crime organisé puisse faire du blanchiment d'argent. Notre rôle est de poser des questions pour protéger non seulement nos contribuables, mais l'institution.
Quand vous avez vu que la compagnie de M. Sauvé était infiltrée par les Hells Angels, qu'est-ce qui vous est passé par la tête, est-ce que vous vous êtes demandé ce que c'était que cette affaire-là? Quand avez-vous su que la compagnie de M. Sauvé était infiltrée par les Hells Angels?
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Je pense qu'il était tout à fait clair d'après le témoignage de M. Sauvé qu'il a donné d'importantes sommes d'argent au Parti libéral et qu'il désire bel et bien se présenter comme candidat du Parti libéral. Nous n'avions pas entendu le Parti libéral le renier avant aujourd'hui, alors c'était une autre chose intéressante.
Mais tous ces faits sont secondaires, par rapport au sujet de la séance d'aujourd'hui. La question que nous abordons aujourd'hui, c'est celle de savoir s'il y a eu une influence indue en ce qui concerne le projet de rénovation de l'édifice de l'Ouest, s'il y a eu une influence politique.
Votre témoignage correspond à celui qu'ont livré les fonctionnaires de Travaux publics, à celui de toutes les personnes qui ont témoigné devant nous, sauf une. Cette personne, M. Sauvé... Son témoignage manquait de crédibilité. Tout le monde a dit que son témoignage n'était pas vrai. Tout le monde qui a témoigné devant nous a dit qu'il ne correspondait pas à la vérité.
Ce que nous constatons maintenant, c'est que les seules personnes qui citent son témoignage aujourd'hui disent qu'il est lié aux Hells Angels. Je pense que la seule personne qui ait contesté certains des faits, c'est M. Sauvé, et maintenant, même l'opposition affirme qu'il est lié au crime organisé.