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Cinq minutes suffiront.
Je demande aux interprètes de me pardonner. Je n'ai pas de copie à leur remettre, ni à eux, ni au comité. J'ai seulement reçu la confirmation de ma présence ici aujourd'hui vendredi dernier; je n'ai donc pas eu le temps de me préparer.
J'aimerais vous présenter brièvement notre société et la sérié d'événements qui ont mené à la présence de son nom dans un document qui a été soumis par la suite à Industrie Canada.
Je tiens à préciser d'abord que je suis directeur de la société, mais pas signataire autorisé. J'en détiens toutefois une petite part.
La société USGC a été lancée à l'automne 2006 et elle a été constituée en personne morale en octobre 2007. Au cours de cette période, elle est passée d'une entreprise en démarrage du secteur de l'énergie solaire ne générant pas de revenus à une société multimillionnaire. Son exercice se termine le 31 juillet. Elle a fait des déclarations pour deux exercices, soit ceux qui ont pris fin les 31 juillet 2008 et 2009. Dans le cadre du premier exercice, elle n'a déclaré aucunes recettes matérielles, mais elle a réussi à obtenir plus de 100 000 $ de financement par actions. Pour l'exercice qui s'est terminé le 31 juillet 2009, soit pour sa première année complète de fonctionnement, elle a déclaré des recettes brutes d'un peu plus de 391 000 $. De plus, pour les premier et troisième trimestres de l'exercice financier de 2010, la société a déclaré des recettes brutes de plus de 191 000 $. Au début du quatrième trimestre de 2010, ses commandes en attente totalisaient plus de deux millions de dollars, ce qui se rapporte aux bons de commandes signés qui devraient être exécutés d'ici la fin de 2010.
Au cours des 18 derniers mois, le groupe d'entreprise a réussi à créer un nouveau traceur à accès unique de 10 kilowatts destiné précisément aux programmes microFIT de l'OEO, en Ontario. La société continue à tester et à améliorer l'appareil, et elle a l'intention de déposer une demande de brevet. Si je souligne ce point, madame la présidente, c'est pour montrer qu'Upper Canada Solar Generation est une entreprise, qu'elle génère des recettes, qu'elle compte des employés et qu'elle paie de l'impôt.
Je vais maintenant vous présenter la chronologie des événements qui ont mené à l'insertion du nom de l'entreprise dans le document reçu par Industrie Canada, et je vais fournir les documents en question au comité.
Le mardi 16 juin 2009, j'ai rencontré M. Glémaud dans le cadre d'un déjeuner où étaient réunies environ huit personnes ayant des liens divers avec l'industrie de l'énergie solaire. Il s'agissait d'un déjeuner informel auquel se trouvaient quelques personnes associées à des entreprises du secteur de l'énergie renouvable. M. Glémaud a été présenté en tant qu'avocat de pratique privée ayant travaillé pour l'un des cadres de Canadian Solar, la société qui nous fournit nos panneaux pour nos installations. Il avait été l'avocat de cette personne pendant de nombreuses années, et on nous a dit qu'il commençait à travailler dans le domaine des énergies renouvelables, un secteur qui devenait de plus en plus achalandé en Ontario.
La conversation a porté principalement sur le retard de la mise en oeuvre du programme de tarifs de rachat garantis du gouvernement de l'Ontario; or, M. Glémaud a aussi mentionné qu'il y avait peut-être un nouveau programme fédéral d'infrastructure qui pourrait inclure les projets liés à l'énergie solaire photovoltaïque. Après une brève discussion, la décision a été prise que nous devrions vérifier si certaines composantes des divers projets sur lesquels nous travaillions répondaient aux critères du programme.
Le projet ne figurait pas sur la page de ressources liées aux énergies renouvelables de RNCan, ni sur le site Web de l'Association des industries solaires du Canada, qui est l'association nationale de l'industrie de l'énergie solaire; il s'agissait donc d'un nouveau programme. J'ai vérifié par la suite, et je crois qu'il a été lancé à la fin mai de cette année-là. Cela s'est donc passé la semaine suivante.
Plus tard cet après-midi-là, j'ai envoyé un courriel à Canadian Solar, notre fournisseur de panneaux, et j'ai joint au message un document intitulé « Briefing Note, Eastern Ontario Solar Project », dans lequel étaient décrits les projets auxquels la société travaillait à ce moment-là. Il ne contenait aucune demande de financement; il s'agissait tout simplement d'un résumé des activités que nous menions dans l'Est de l'Ontario.
J'ai investi peu de temps dans cette tâche. Je ne croyais pas que nos projets nous donneraient droit à du financement fédéral. La raison pour laquelle je mentionne ce point, c'est que le programme FIT de l'Ontario est subventionné par la province. À ce moment-là, l'ancien programme, le POSER, avait été suspendu et le nouveau, le FIT, n'avait pas encore été lancé. Les gens de l'industrie attendaient donc anxieusement de savoir si on allait apporter des changements majeurs aux règles. Nous étions dans le processus de tenter d'obtenir du financement pour nombre de projets importants, et tout le temps que j'avais était donc consacré à cela.
L'autre raison pour laquelle je ne croyais pas que le projet fédéral serait applicable, c'est que le POSER contenait une disposition de récupération, ce qui signifie que la province recouvrait tous les fonds fédéraux ajoutés; elle n'était pas prête à permettre une subvention double. Dans le cas d'écoÉNERGIE, par exemple, qui était un programme fédéral à l'époque, si vous étiez accepté, le gouvernement provincial récupérait une partie ou la totalité des fonds parce qu'il finançait déjà le projet. Il gérait et conservait également les crédits de carbone. Encore une fois, il n'allait pas permettre à l'entreprise de production d'énergie de garder les crédits puisqu'il subventionnait le projet.
Je croyais donc qu'il s'agissait essentiellement d'une perte de temps, que la démarche ne mènerait à rien, mais j'ai tout de même envoyé le document à Canadian Solar, après quoi je n'en ai plus reçu de nouvelles. Il a ensuite fini par être présenté comme une demande, je présume, quoique je ne sois toujours pas certain que c'en était bien une. Si oui, ce n'est certainement pas notre société qui l'a faite.
Ensuite, Canadian Solar a plus ou moins fait circuler le document que je lui avais envoyé. Il y a eu quelques échanges. La dernière fois que j'en ai entendu parler, c'était le 17 juin 2009.
Quelle ne fut pas ma surprise, alors, d'apprendre que le nom de notre entreprise figurait dans ce document, que les médias ont présenté par la suite comme un genre de demande officielle à ce programme de financement, dont je ne connaissais même pas l'existence.
Pour tout vous dire, je me suis entretenu à nouveau avec M. Glémaud à quelques reprises. Nos communications portaient uniquement sur les installations solaires photovoltaïques de notre entreprise. M. Glémaud m'a informé par courriel qu'ils avaient une propriété ou accès à une propriété à Bancroft et qu'ils considéraient la possibilité d'y monter une installation solaire, ce qui est la spécialité d'Upper Canada Solar Generation. Je l'ai mis en contact par courriel avec notre personnel technique. Nos employés l'ont rencontré à deux reprises, ils ont visité la propriété et ils ont déterminé que la connexion ou la sous-station nécessaire pour intégrer la propriété au réseau était trop loin et que le produit n'était pas viable. M. Glémaud et moi n'avons pas communiqué depuis ce temps-là.
Dès que la nouvelle est parue que notre entreprise était liée d'une manière quelconque à une demande de financement, j'ai téléphoné au Commissariat au lobbying du Canada pour dire à son personnel que j'étais prêt à collaborer pleinement s'il décidait d'examiner le dossier. Mon offre a été acceptée, et, il y a environ un mois, j'ai passé une heure et demie à lui expliquer exactement ce que viens de vous présenter.
Je ne sais pas ce que je peux dire de plus ou ce que je peux faire pour être utile, mais je suis à la disposition du comité et je répondrai à toutes vos questions.
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Oui, madame la présidente.
J'aimerais vous parler brièvement de Canadian Solar et Canadian Solar Solutions.
Comme on l'a dit plus tôt, je suis président de Canadian Solar Solutions, une filiale que nous avons créée il y a environ un an, soit en juin 2009. Nous appartenons exclusivement à notre société mère, Canadian Solar inc., une société par actions de l'Ontario cotée en bourse, au NASDAQ, qui a été fondée en 2001. Nous comptons quelque 6 000 employés de par le monde, qui travaillent à la fabrication et autres. Nous avons lancé notre filiale ici en Ontario lorsque le gouvernement provincial a annoncé sa Loi sur l'énergie verte.
La période actuelle est probablement la plus excitante et la plus occupée de ma carrière. J'oeuvre dans le domaine depuis 22 ans et, croyez-le ou non, le programme de l'Ontario a fait de la province le centre mondial de l'énergie solaire. Nous travaillons actuellement à des plans pour accomplir une autre chose rare: rapatrier des emplois envoyés en Chine. D'ici la fin de l'année, nous construirons une installation solaire de 200 mégawatts, qui comptera environ 500 employés. De plus, tous nos clients, comme Upper Canada, sont occupés à former leur personnel et à embaucher afin de pouvoir gérer les installations et la conception des systèmes qui seront placés sur de nombreux édifices, toits de maison et grandes exploitations agricoles.
Dans le cadre de nos démarches, nous avons été en rapport avec de nombreuses entreprises. Vous pouvez imaginer le nombre d'entrepreneurs que ce genre d'environnement a créé. Nombreux sont ceux qui ont cogné à notre porte pour nous dire: « Nous avons un projet. Êtes-vous intéressés? » Notre porte est habituellement ouverte. Nous ne refusons rien avant d'avoir obtenu tous les faits. C'est pour cette raison qu'en novembre dernier, nous avons fait des demandes équivalant à 397 mégawatts dans le cadre du programme de tarifs de rachat garantis de l'Ontario; cela représente le plus grand groupe de projets de toutes les entreprises. En avril, 176 mégawatts de ces projets ont été approuvés, et nous procédons actuellement à des études sur l'environnement et sur l'archéologie des lieux afin de nous préparer à y installer notre produit en 2011.
Voilà pourquoi, en gros, nous nous trouvons en Ontario et nous pensons qu'il s'agit d'une grande occasion pour les énergies renouvelables.
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D’accord. Et il s'agit de 50 mégawatts sur 750 acres?
M. Joe Jordan: C’est exact.
M. Pat Martin: D’accord.
L'une des frustrations que nous avons, c’est que nous avons tenté de faire témoigner Brian Jean devant le comité pour qu’il réponde à certaines de ces questions. Il semble que le secrétaire parlementaire du ministre des Transports et de l’Infrastructure était le gardien de ce programme fantôme.
Honnêtement, vous n’étiez pas le seul à ne pas être au courant; personne n’était au courant. Il ne figurait pas sur le site Web. Seulement quelques conservateurs bien renseignés connaissaient la poignée de main secrète leur permettant d'avoir accès à ce fonds important. Il est donc ennuyeux que Brian Jean ait dit qu’il ne témoignerait pas devant notre comité.
Nous en sommes donc à contacter ses hauts fonctionnaires, avec lesquels nous avons eu un échange de courriels. Nous avons maintenant appris qu’ils ne sont pas autorisés à venir témoigner devant le comité et que seuls les ministres seront présents. Nous ignorons donc qui viendra.
Toutefois, étiez-vous au courant qu’une grande quantité de courriels avaient été échangés pour appuyer votre offre? Je dis « votre offre » parce qu’elle a été faite au nom de votre entreprise.
Monsieur Warkentin, Sun & Partners — c'était aussi sur ma liste. J'ai également besoin de l'accord du comité à cet égard.
Le comité est-il d'accord pour que nous communiquions avec le cabinet du ministre pour lui demander de nous communiquer ces renseignements, et que nous lui accordions une journée pour nous répondre? Encore une fois, il ne s'agit pas du comité sur la sécurité nationale, ou de celui sur l'Afghanistan. Ce n'est rien que le comité... parce que le comité ne veut pas s'engager dans une lutte. Nous voulons obtenir des renseignements qui sont importants pour nous. Si nous pouvions parvenir à un compromis avec le cabinet du ministre et voir s'il peut nous aider à examiner les documents au cours d'une séance à huis clos...
Êtes-vous d'accord?
Des voix: D'accord.
La présidente: D'accord. Le prochain point que vous avez soulevé, et je vous remercie de l'avoir fait, c'est que Sun & Partners a commis un outrage. J'aimerais obtenir l'accord du comité pour donner au greffier l'instruction de préparer un rapport à la Chambre qui... parce que seule la Chambre peut déterminer si quelqu'un a commis un outrage. Il nous faut préparer un rapport que nous remettrons à la Chambre pour l'aviser que le comité considère que Sun & Partners a commis un outrage au Parlement.
Qui veut en proposer l'adoption?
M. Chris Warkentin: Je la propose.
La présidente: Tous ceux qui sont pour?
Des voix: D'accord.
La présidente: Merci.
Pourrais-je disposer de 45 secondes, car M. Snowdy...?
Nous devons siéger à huis clos, s'il vous plaît.
[La séance se poursuit à huis clos.]