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Merci, monsieur le président.
Avant de présenter notre exposé, je voudrais apporter une précision d'ordre administratif. Vous avez reçu notre mémoire traduit. Évidemment, notre exposé sera beaucoup plus court. Nous ne suivrons pas exactement ce texte.
Bonjour, monsieur le président, bonjour, honorables membres de ce Comité essentiel. Je vous remercie de donner l'occasion à l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix de vous présenter ses observations sur la prestation de services aux anciens combattants. Je m'appelle Ray Kokkonen et j'occupe le poste de président national. Je suis accompagné du lieutenant-général à la retraite Louis Cuppens, notre conseiller spécial; du colonel à la retraite Tim Sparling; et du major à la retraite David Hyman, qui a été le secrétaire particulier du sénateur Roméo Dallaire durant de nombreuses années.
Je devrais mentionner que le général Cullens aide les anciens combattants depuis 20 ans. Il représentait la Légion au sein du Conseil consultatif sur les Forces canadiennes d'Anciens Combattants Canada, qui a mené à la création de la Nouvelle Charte des anciens combattants.
Fondée en 1991, l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, l'ACVMP, est un organisme national sans but lucratif et apolitique entièrement constitué d'anciens combattants bénévoles. Ses sections régionales s'étendent de l'île de Vancouver à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. L'Association n'est pas financée par le gouvernement.
Sa mission consiste à tenir lieu de défenseur fort et éminent des droits de tous les anciens combattants et à favoriser la camaraderie entre ces derniers. L'Association est ouverte à tous les anciens combattants. Elle compte parmi ses membres des vétérans de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée, du maintien de la paix, de l'OTAN, des missions dans la région des Balkans et en Afghanistan, ainsi que des agents de la GRC, des policiers civils et des membres d'autres pays.
L'ACVMP joue un rôle important dans l'amélioration de la qualité de vie des anciens combattants, grâce à des projets tels que la mise en place du service d'aide téléphonique sans frais d'ACC, la création du poste d'ombudsman des vétérans, l'instauration de la Journée nationale des Casques bleus (le 9 août) et la création de la Médaille canadienne du maintien de la paix. De plus, l'ACVMP a collaboré étroitement aux activités du Bureau de l'ombudsman des vétérans. Aussi, ses membres ont siégé à divers comités liés à la Nouvelle Charte des anciens combattants et à d'autres comités d'ACC. Elle a témoigné devant votre Comité à plusieurs reprises au fil des années. Je dois dire que j'avais appris à connaître tous les anciens membres; maintenant, je ne reconnais plus personne.
Les anciens combattants sont uniques au sein de la société canadienne pour une raison fondamentale : ils ont servi leur pays en vertu de la clause de responsabilité illimitée, selon laquelle ils doivent donner leur vie en tant que sacrifice ultime si cela se révèle nécessaire. De plus, ils ont servi en étant tenus d'obéir à tous les ordres légitimes, quelles qu'en soient les conséquences pour eux-mêmes. Cet engagement est une obligation dont le sens échappe à la plupart des citoyens canadiens. En reconnaissance de ce qu'ils ont donné, le Canada a le devoir d'offrir des soins appropriés aux anciens combattants blessés et malades, ainsi qu'aux membres de leurs familles, afin qu'ils puissent vivre dignement.
Anciens Combattants Canada sert d'intermédiaire permettant au Canada de s'acquitter de son obligation envers les anciens combattants. Dans une très grande mesure, le ministère accomplit du bon travail, bien que cela soit rarement reconnu. C'est pour cette raison que l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix a créé un prix pour services exceptionnels, qu'elle remet à des employés ou à des groupes d'ACC qui le méritent, aux échelles provinciale et fédérale.
Il y a un besoin évident pour l'étude du Comité puisque les médias de partout au Canada ont porté la question de la prestation de services d'ACC à l'attention du tribunal de l'opinion publique. L'ACVMP félicite le Comité permanent des anciens combattants d'avoir entrepris cette étude. L'Association s'est penchée sur le mandat de l'étude et elle a examiné les 13 questions posées.
Je demanderais maintenant au général Cullens de poursuivre l'exposé.
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Merci. Il existe une différence claire et nette entre l'appui dont bénéficie un citoyen ordinaire et celui accordé à un ancien combattant dans un cas de blessure. Le citoyen s'adresse à la commission des accidents du travail pour obtenir différentes formes de soutien. L'ancien combattant ne peut pas s'adresser à cette instance pour obtenir de l'aide; c'est ACC qui traite les dossiers d'accidents du travail pour les anciens combattants. L'ancien combattant souffrant d'une blessure devrait recevoir à tout le moins une rémunération et un traitement équivalents à ceux accordés aux travailleurs civils.
De véritables progrès ont été faits au sein d'ACC depuis que le sous-ministre a pris les rênes du ministère, et il est évident qu'on assiste à certains changements. Le principal facteur qui retarde la prestation de services d'ACC est l'absence d'information sur les blessures dans les documents et les dossiers des anciens combattants. Des retards surviennent également au centre de numérisation d'ACC à Matane, au Québec.
Selon Archives Canada, les états de service des membres des Forces canadiennes, y compris les documents médicaux et personnels, ne sont pas archivés en temps utile. Archives Canada a signalé que le MDN a déployé une nouvelle méthode de numérisation et de préservation de ces documents et qu'il faut composer avec des temps d'attente de plusieurs mois lorsqu'on demande ces dossiers. L'ACVMP sait que le ministère procède actuellement à l'ajustement des ressources humaines pour remédier aux réductions d'effectifs antérieures et réaffecter les ressources à la gestion des cas. Les gestionnaires de cas représentent la ligne de front de la prestation de services d'Anciens Combattants Canada. Ces changements sont accueillis à bras ouverts.
Au moment de son adoption, la Nouvelle Charte des anciens combattants visait à produire les résultats souhaités; elle ne portait pas uniquement sur les traitements et l'indemnisation. Malheureusement, on continue aujourd'hui à superposer les règlements et les politiques, ce qui n'aide ni les anciens combattants ni le personnel du ministère à déterminer la voie à suivre. On ne semble pas se concentrer sur les résultats, mais plutôt sur un moyen rapide d'éliminer les symptômes. La méthode employée à ACC doit être axée sur les résultats; il ne faut pas tenter de corriger ni d'ajuster le labyrinthe de la réglementation et des programmes.
Dans certains pays de l'OTAN, l'accent est placé sur le processus de libération: le militaire libéré subit un examen holistique donné par du personnel médical autorisé pour établir son état de santé, atténuant ou évitant ainsi le processus long et très frustrant lié aux demandes de prestations d'invalidité déposées après la libération.
Je vais présenter les acronymes que je vais employer. Le RARM est le Régime d'assurance-revenu militaire, et ILD veut dire invalidité de longue durée. En excluant les demandes de prestations d'invalidité liée à un problème de santé mentale et les questions entourant les dispositions relatives à l'ILD, on constate des signes de rationalisation des processus d'ACC. Le RARM est une police d'assurance obligatoire pour l'ensemble des FC, ce qui justifie un examen plus poussé de la part de votre Comité pour bien comprendre les conséquences des dispositions relatives à l'ILD du RARM sur les services d'ACC.
Une demande de prestations d'invalidité par un ancien combattant sera traitée en utilisant la date de la demande initiale comme point de référence. Si la demande a été présentée avant mars 2006, la décision sera rendue et l'indemnité accordée en vertu de la Loi sur les pensions. Si la demande a été présentée après mars 2006, elle sera traitée conformément à la Loi sur les mesures de réinsertion et d’indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes, aussi appelée la Nouvelle Charte des anciens combattants, ou NCAC. Si une décision défavorable est rendue aux termes de la Loi sur les pensions, le membre peut demander autant de révisions ministérielles qu'il le souhaite ou interjeter appel aussi souvent qu'il le veut devant le Tribunal des anciens combattants (révision et appel), à l'intérieur de limites établies. De son côté, la NCAC autorise une seule révision ministérielle, et l'option suivante est de demander réparation en s'adressant au Tribunal des anciens combattants (révision et appel). Pourquoi y a-t-il une différence?
Les normes de service actuelles d'ACC en ce qui a trait aux révisions ministérielles et aux appels devant le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) ne sont pas publiées. Le Bureau de services juridiques des pensions nous a informés qu’il y a un arriéré de dossiers et une pénurie de personnel.
Au sujet des temps d'attente, l'absence de documentation interne et externe retarde les décisions. Dans les données relatives à la satisfaction de la clientèle, nous ne pouvons trouver aucune mention du respect de la norme de service de 16 semaines pour rendre une décision sur une demande de prestations d’invalidité. Le temps d'attente n'est pas expliqué. Il est peut-être attribuable au temps requis pour récupérer les documents ou à une pénurie de personnel chargé de rendre les décisions. Il faudrait examiner la question de plus près.
Le processus de prise de décisions concernant l'allocation de soins individuels est plus rapide, mais d'autres améliorations sont possibles.
Il y a un long processus pour obtenir de l'équipement d'aide à l'autonomie comme des fauteuils roulants, des marchettes, des cannes, des appareils auditifs, des fauteuils releveurs et autres. Le système actuel est lent et plutôt lourd. La norme de service d'ACC est de trois semaines, mais il y a parfois des retards puisque la détermination de l'admissibilité du demandeur peut prendre plusieurs mois, ce qui retarde l'approbation financière du service requis.
Par ailleurs, plus le cas est complexe, plus le processus décisionnel est long. Parmi les autres facteurs qui entraînent des retards, mentionnons les préoccupations liées à la protection des renseignements personnels, l'obtention de témoignages auprès des médecins et des spécialistes médicaux, l'efficacité des gestionnaires de cas et des agents d'entraide, ainsi que les processus internes.
Nous comprenons que, généralement, les militaires ne présentent pas immédiatement des demandes de prestations d'invalidité pour des blessures pendant qu'ils servent. L'attitude qui consiste à souffrir en silence prévaut toujours dans les forces armées, et il est mal vu de déclarer une blessure pendant que le militaire est toujours en service.
Un autre facteur est le bénéfice du doute que revendique ACC. Notre expérience nous révèle que sans le formulaire CF 98, Rapport en cas de blessures, ou sans le témoignage d'un témoin, les demandes des anciens combattants ne donnent pas lieu à des décisions favorables.
Le nombre de gestionnaires de cas formés est à la hausse, ce qui profitera assurément aux anciens combattants avec le temps. La formation et l'arrivée en poste de ces gestionnaires répondent à un besoin de longue date. Les gens ne présentent plus leurs demandes en personne; la majorité traite maintenant avec ACC par Internet ou par téléphone. Cependant, certains anciens combattants doivent toujours faire l'objet d'une gestion active, et les gestionnaires de cas doivent alors les rencontrer à leur domicile.
Sur la question des partenariats avec la Défense nationale, depuis la publication du rapport Neary, qui a donné lieu à la création de la charte des anciens combattants, on tente toujours de consolider la relation entre ACC et le MDN. Initialement, les objectifs étaient d'augmenter l'embauche d'anciens militaires chez ACC et d'offrir du counseling rapidement aux membres des Forces canadiennes qui partent à la retraite. Des progrès considérables ont été réalisés. La création et la dotation conjointe des unités interarmées de soutien du personnel produisent des résultats formidables. D'autres initiatives sont examinées et mises à l'essai dans le cadre de ce partenariat.
Aux échelles fédérale et provinciale, on dispose de règlements et de politiques efficaces en matière d'embauche d'anciens combattants, handicapés ou non. Or, malgré la politique écrite, les syndicats de la fonction publique semblent s'opposer fermement à toute embauche prioritaire des anciens combattants. On a annoncé des politiques, mais il faut en faire plus. Les ministres d'ACC et du MDN devraient prêcher par l'exemple en établissant des objectifs réalistes et en exigeant leur respect. Par exemple, en ayant pour objectif d'embaucher un ancien combattant par ministère par mois, on enverrait un puissant message aux autres ministères. Une autre suggestion consisterait à imiter le gouvernement du Royaume-Uni, qui a déclaré que le gouvernement de Sa Majesté ne traiterait pas avec les entreprises qui n'ont pas mis en place un mécanisme d'embauche active d'anciens combattants.
Au sujet des bureaux régionaux, la clientèle moderne communique avec ACC par Internet ou par téléphone. Nous appuyons cependant le maintien de bureaux d'ACC partout au Canada puisque certains anciens combattants comptent sur l'aide du personnel des bureaux. On peut facilement résoudre la question d'offrir les services d'ACC dans les régions rurales en recourant à la méthode des visites ponctuelles annoncées, utilisée dans le passé.
L'initiative qui consiste à permettre au personnel de Service Canada de fournir des services et de l'appui à ACC profitera aux anciens combattants de partout au Canada. Toutefois, la complexité de la structure des programmes d'ACC et des liens entre eux est telle que les employés de Service Canada sont incapables, à l'heure actuelle, d'offrir une solution complète aux anciens combattants.
Il existe des écarts dans la qualité des soins médicaux dispensés dans les régions rurales et urbaines, et d'un océan à l'autre. La qualité des soins qu'un ancien combattant reçoit dépend du système de soins de santé de son lieu de résidence. Les gens aux prises avec des besoins particuliers qui habitent en région rurale requièrent plus de soutien.
Les conseillers spécialisés d'ACC aident grandement les anciens combattants à répondre à leurs besoins. La plupart des bureaux d'ACC comptent des infirmières et des ergothérapeutes qui peuvent diriger l'ancien combattant vers l'instance médicale appropriée. Lorsqu'on effectue une recommandation exigeant certains coûts, notre expérience démontre que les demandes de remboursement sont réglées rapidement, sauf en ce qui concerne les appareils médicaux prescrits.
Dans le cas de blessures psychologiques, lorsqu'un traitement est prescrit par un spécialiste, y compris des séances de thérapie de groupe, l'ancien combattant obtient rapidement une indemnité. Nous constatons que les vétérans de la GRC ayant reçu un diagnostic de trouble de stress post-traumatique (TSPT) peuvent bénéficier de traitements de la part de spécialistes et être indemnisés par ACC. Tous les vétérans et leurs familles devraient avoir accès à ce service.
Au sujet de la santé mentale, le Canada souffre d'une pénurie de professionnels de la santé mentale; le MDN et ACC prennent différentes mesures pour redresser la situation. Les cliniques de stress opérationnel ont grandement contribué à traiter et régler ces problèmes.
Concernant la réadaptation, ACC a démantelé sa direction de l'évaluation des programmes. Donc, si le ministère n’effectue pas un sondage sur la satisfaction de sa clientèle, il n'a aucune idée des taux de satisfaction à l'égard des programmes, et encore, il ne pourrait recueillir que des réponses partielles. ACC dispose d'une quantité importante de données, mais n'a pas les effectifs nécessaires pour en faire l’analyse. Selon nous, les critères d'admissibilité aux programmes de réadaptation devraient faire l'objet d'un examen. Le RARM, dans le cadre duquel les bénéficiaires d'ILD obtiennent peu ou pas d'appui d'ACC avant que la période d'ILD de deux ans prévue ne soit échue, devrait être modifié. Une fois que la période d’ILD est échue, les anciens combattants et les militaires en processus de libération bénéficient d'un accès convenable et rapide.
Dans le cas des soins de longue durée, nous sommes au courant des plans entourant l'Hôpital Sainte-Anne. Toutefois, l’accès à des centres de soins de longue durée pour les anciens combattants de partout au Canada est nécessaire et le sera encore pendant longtemps. La structure actuelle ne facilite pas la cohabitation de l'ancien combattant et de sa conjointe dans les établissements financés par ACC. De plus, selon la province de résidence, rien ne garantit qu'un ancien combattant puisse être traité dans un centre de soins de longue durée situé à proximité de sa famille. Le problème réside dans la disponibilité des lits, et ACC pourrait offrir aux provinces un incitatif pour qu'elles répondent à ce simple besoin.
Le programme pour l’autonomie des anciens combattants est un excellent programme. Il s’agit, selon nous, d’un modèle dont les instances provinciales devraient s'inspirer lorsqu'il s'agit de traiter les personnes âgées « à la maison ». ACC utilise le téléphone pour déterminer l’aide à laquelle l'ancien combattant peut avoir droit dans le cadre du PAAC. Selon certains anciens combattants, cet outil pourrait être avantageux pour ACC et l'ancien combattant. Nous nous sommes plaints à ACC que pour les anciens combattants ayant un handicap auditif ou une santé fragile, cet outil est inutile. Nous avons recommandé de ne pas utiliser cet outil pour évaluer les besoins de ces anciens combattants. Malheureusement, nos critiques n'ont pas été entendues. Nous pouvons confirmer certains cas où ACC a accordé à un ancien combattant deux heures par semaine d'entretien ménager. Je pourrais vous fournir des explications à ce sujet, mais je vais m’abstenir. À notre avis, il faudrait prévoir au moins trois heures par semaine. Un autre problème concerne la diminution des prestations d'invalidité de l'ancien combattant décédé versées à sa conjointe dans le cadre du PAAC pour le maintien des services.
Je vous ai déjà parlé du traitement des demandes d’avantages financiers et souligné que la plupart des demandes sont traitées en temps opportun.
Il semble y avoir des problèmes et des retards sur le plan de la dotation au Tribunal des anciens combattants (révision et appel). Les normes de service entourant la prestation des services du TACRA devraient faire l’objet d’un examen. Il semblerait que la résolution des cas demande un temps énorme et que, pendant ce temps, les anciens combattants se voient refuser les prestations, ce qui les frustre. L'ACVMP sait que le TACRA a déjà été reconnu coupable de violations sur le plan juridique et pratique et la quête d’un changement est observée. La pratique qui consiste à nommer des membres par favoritisme politique et l'embarras ressenti lorsqu'on ne respecte pas les directives de la Cour fédérale du Canada ont irrité les anciens combattants et plusieurs d’entre eux ont perdu confiance dans le processus d'appel. Néanmoins, les anciens combattants doivent pouvoir compter sur un processus d’appel.
L'ACVMP est très reconnaissante d’avoir eu la possibilité de fournir ce témoignage. Nous sommes conscients que la phase de collecte d'informations est bien enclenchée et que vous procéderez bientôt à des enquêtes et à des analyses additionnelles avant de déposer votre rapport. L'ACVMP se tient à votre disposition pour vous aider et répondre à vos demandes, le cas échéant.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je m’appelle Deanna Fimrite et je suis secrétaire-trésorière nationale d’Anciens combattants de l’armée, de la marine et des forces aériennes au Canada, que nous appelons simplement ANAVETS. C’est un grand honneur pour moi de représenter le président de notre association, Brian Phoenix, notre direction et les quelque 15 000 membres de la plus ancienne association d’anciens combattants répartis dans 65 unités d’un bout à l’autre du pays.
La création de notre association remonte à 1840 lorsque la reine Victoria a accordé une charte pour la création d’une unité à Montréal; ensuite l’association a été constituée officiellement en société en vertu d’une loi spéciale du Parlement, en septembre 1917. Donc, notre association contribue depuis longtemps au processus de consultation des gouvernements au pouvoir sur les services et les avantages susceptibles d’améliorer la qualité de vie des anciens combattants, des membres actuels des Forces armées canadiennes et des anciens membres de la GRC, et des membres de leurs familles.
Les hommes et les femmes du pays qui décident de revêtir fièrement l’uniforme des Forces armées canadiennes le font en sachant qu’ils s’engagent dans une vocation qui pourrait exiger d’eux l’ultime sacrifice. Le peuple canadien et le gouvernement fédéral se doivent d’honorer un engagement aussi noble. Ainsi, ils tombent malades, s’ils sont blessés ou encore s’ils font l’ultime sacrifice dans le cadre de leurs fonctions, les membres des Forces armées canadiennes peuvent être assurés que nous prendrons soin d’eux et de leurs familles. Anciens Combattants Canada a pour mandat de prodiguer ces soins et services aux anciens combattants, à leurs familles et à leurs survivants, au nom d’une nation reconnaissante.
Nous sommes ici aujourd’hui pour vous parler de la façon dont ces soins sont prodigués et des possibilités qui s’offrent à nous pour alléger et simplifier ce processus pour les anciens combattants et leurs familles. Nous devons tenir compte du fait que les hommes et les femmes qui quittent ou qui sont forcés de quitter les Forces ont souvent des blessures physiques ou psychologiques, ou les deux, et que les efforts qu’ils doivent déployer pour naviguer un système complexe d’avantages et d’exigences d’admissibilité peuvent aggraver ces blessures.
Anciens Combattants Canada a apporté plusieurs changements afin de simplifier son processus de demande et améliorer la prestation du service. Certains formulaires ont été raccourcis, et l'on s’efforce constamment de les rendre plus conviviaux. On a fait des efforts pour communiquer plus tôt qu’avant avec les membres à l’étape de transition prélibératoire.
Les anciens combattants vivant dans des collectivités isolées ou rurales peuvent maintenant utiliser les services de télésanté. L’adoption de codes fonctionnels pour établir la relation entre le service et les blessures musculosquelettiques du cou, du dos, des hanches et des genoux, ainsi que l’hypoacousie dans les occupations militaires où ce genre de blessures est fréquent est un pas dans la bonne direction. Le changement de culture au ministère fait état d’une nouvelle philosophie en matière de soins, de compassion et de respect qui commence à s’implanter et permet d’entrevoir la possibilité de changements radicaux dans la façon dont nous servons les anciens combattants et leurs familles.
Afin de faciliter le plus possible la transition de la vie militaire à la vie civile, nous souhaiterions une meilleure intégration des programmes et services offerts par le ministère de la Défense nationale (MDN) et Anciens Combattants Canada (ACC). Assurément, le recoupement des programmes constitue un des premiers obstacles auxquels les membres en transition sont confrontés, comme l’AIP du Régime d'assurance revenu militaire (RARM) du MDN et le programme de réadaptation d’ACC. Pour les membres libérés pour raisons médicales, le RARM est le premier fournisseur de services, et les anciens combattants doivent présenter leur demande dans les 120 jours suivant leur libération pour être admissibles aux programmes de réadaptation d’ACC.
Grâce aux améliorations apportées et aux prestations de remplacement du revenu et d’aide à l’éducation d’ACC, nous croyons que le fait de garder ces programmes séparés entraînera une augmentation du nombre de problèmes et une plus grande confusion. Nous aimerions que le MDN et ACC collaborent en vue d’éliminer les redondances et de simplifier davantage le processus de transition.
À notre avis, une participation plus proactive et précoce d’ACC dans le processus de libération contribuerait à combler certains écarts dans la transition. Dès que la décision de libération est prise, un intermédiaire de service ou un chargé de dossier devrait rencontrer l’ancien combattant et sa famille pour discuter de sa situation particulière et de ses besoins.
Il y a un délai minimum de six mois entre la décision et la date de la libération. Le personnel de première ligne d’ACC aurait donc amplement le temps de recevoir et d’examiner le dossier de service, d’informer de manière proactive l’ancien combattant et sa famille de tous les programmes et avantages auxquels ils ont droit et d’enclencher le processus de demande pour ces anciens combattants. Une intervention précoce du personnel de première ligne permettrait d’espérer des décisions plus rapides concernant les avantages et d’assurer la mise en place de programmes et de plans de traitement pour ces anciens combattants dès leur libération des Forces.
Il s’agit d’une réorientation fondamentale que de débarrasser l’ancien combattant du fardeau de naviguer le système et d’imposer à ACC la responsabilité de communiquer clairement à l’ancien combattant les avantages et services auxquels il ou elle a droit. En outre, offrir de l’aide dans le processus de demande de ces avantages est certainement une approche plus « axée sur l’ancien combattant », qui s’inscrit dans la philosophie de soins, de compassion et de respect.
Étant donné que le ministère recrute plus d’employés de première ligne et que le gouvernement impose une réduction du ratio de charge de travail des agents à 25:1, nous croyons que cette transformation cruciale est possible, mais ce n’est pas encore fait. Le personnel de première ligne doit être formé davantage aux programmes et avantages et doit mieux les comprendre, de même que les interrelations entre ces avantages, afin de pouvoir expliquer convenablement les services appropriés. D’ailleurs, je crois bien que le ministère prend déjà tout cela en compte dans la formation de ses nouvelles recrues.
Il ne faudrait pas non plus oublier qu’il peut souvent s’écouler des mois, voire des années, avant que les traumatismes liés au stress opérationnel ne se manifestent ou que les anciens combattants acceptent qu’ils ont besoin d’aide. Nous devons être prêts à aider ces anciens combattants au moment où ils sont prêts à le demander.
Nous saluons la décision du gouvernement de rouvrir des bureaux d’Anciens Combattants Canada là où cela est nécessaire; la rétroaction concernant les emplacements de Service Canada n’était certainement pas positive. De nombreux anciens combattants étaient contrariés de ne pas pouvoir recevoir de réponses adéquates de la part des agents de Service Canada. Selon les informations obtenues, Service Canada ne sert plus que de bureau de poste pour les demandes des anciens combattants.
En cette ère de l’informatique où de nombreuses personnes souhaitent obtenir des renseignements en ligne, le ministère a encore beaucoup à faire sur le plan de la technologie. Mon dossier ACC doit être repensé, le site entier bénéficierait d’améliorations qui faciliteraient l’accès à des renseignements clairs sur les programmes et avantages, et il doit faire l’objet d’un suivi constant afin de corriger les messages d’erreurs que reçoivent les utilisateurs.
À l’heure actuelle, il y a encore des retards à améliorer au niveau des décisions touchant l’invalidité. Il faut simplifier les processus et mieux informer l’ancien combattant sur les renseignements qu’il doit fournir. Il y a certainement un grand écart entre la perspective des anciens combattants et celle d’ACC quant au temps que prend le traitement des demandes. La période de 16 semaines qui débute seulement après qu’il a été déterminé qu’une demande complète a été reçue est injuste. Quand on ajoute à cela le temps qu’il faut attendre pour obtenir un rendez-vous avec des spécialistes ou une évaluation à une clinique des traumatismes liés au stress opérationnel, le processus dans son ensemble dépasse de loin la promesse de quatre mois.
Nous encourageons les anciens combattants à se faire aider pour remplir leurs demandes et nos agents ont pour directive de les mettre en communication avec les agents de la Légion royale canadienne qui ont une formation professionnelle et qui ont accès au Réseau de prestation des services aux clients. Ces derniers peuvent aider à faire en sorte que les demandes soient complètes dès le départ.
Le ministère a aussi recruté d’autres arbitres pour traiter l’arriéré des dossiers et améliorer les délais de prestation du service; j’espère que nous pourrons commencer à voir des signes d’amélioration dans ce domaine.
Récemment, le ministère a demandé à un ancien combattant de rembourser un trop-payé qui lui avait été versé; nous avons demandé une révision ministérielle et avons reçu une décision positive six ou sept semaines après notre demande, ce qui est encourageant.
En ce qui concerne les soins de santé et le Programme pour l’autonomie des anciens combattants (PAAC), certaines difficultés nous ont été signalées quant à l’approbation de soins pour des problèmes de santé liés à des affections ouvrant droit à pension. Cela est contrariant pour l’ancien combattant et entraîne pour lui des dépenses supplémentaires. Nous aimerions une meilleure collaboration de la part des régimes de soins de santé provinciaux pour aider les anciens combattants et leurs familles à trouver un médecin de famille et d’autres fournisseurs de soins de santé.
Il est encourageant de constater que le ministère utilise le système de télésanté pour ceux qui vivent dans les régions rurales. Nous aimerions que cet aspect soit développé davantage. Les autorités provinciales devraient se pencher davantage sur la prestation de soins de longue durée aux anciens combattants dans leur collectivité ou à proximité de leur famille. Nous souhaiterions également que les anciens combattants continuent d’avoir un accès prioritaire, et que le ministère accorde un financement semblable à celui qu’il accorde déjà aux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée.
Le Programme pour l’autonomie des anciens combattants est bien reçu par la plupart des anciens combattants qui aimeraient rester chez eux le plus longtemps possible. Nous avons vu cependant quelques retards dans l’approbation des mesures d’adaptation requises pour que nos anciens combattants aient une vie plus facile et plus sécuritaire. Il est totalement inacceptable qu’un ancien combattant âgé de la Seconde Guerre mondiale qui a besoin d’une baignoire à accès latéral avec siège ait à attendre des mois pour l’approbation et le financement de la rénovation. Ce genre de demande doit faire l’objet d’une étude et d’une intervention plus rapide.
Nous savons tous que la famille joue un rôle intégral dans le service au pays et que, souvent, l’ancien combattant gravement blessé ou malade n’est pas le seul à être dépassé par le stress de l’adaptation. Nous aimerions que les membres de la famille aient accès à des traitements connexes et qu’ils reçoivent une formation sur la façon de prendre soin de leur être cher et d’eux-mêmes.
À cet égard, ACC et le MDN ont établi un partenariat avec l’Hôpital Royal Ottawa pour créer la nouvelle Ressource en ligne pour les aidants naturels sur les BSO, et le programme pilote d’ACC destiné aux familles, conjointement avec sept des Centre de ressources pour les familles des militaires (CRFM). Nous avons hâte de recevoir la rétroaction sur ces programmes qui nous indiquera s’ils aident les familles en transition.
Monsieur le président, au nom de notre président et de tous nos membres, je vous remercie du dévouement de votre Comité et des efforts qu’il déploie pour veiller à ce que nous offrions à nos anciens combattants et à leurs familles les meilleurs services et soins qu’ils méritent.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à toutes et à tous.
J'aimerais d'abord remercier le Comité permanent des anciens combattants de nous avoir invités à l'éclairer sur les difficultés auxquelles les vétérans font face lorsqu'ils soumettent une demande auprès du ministère des Anciens Combattants pour obtenir des indemnités ou des avantages auxquels ils ont droit.
J'espère que les réponses aux questions qui seront posées aujourd'hui vous permettront, de façon directe et positive, de comprendre le processus visant à faciliter l'accessibilité des vétérans aux avantages auxquels ils ont droit et, par le fait même, à accélérer le traitement des demandes qui sont présentement en cours et celui des demandes qui seront soumises à l'avenir.
En tout premier lieu, je tiens à préciser que le regroupement Veterans UN-NATO Canada compte plus de 9 000 vétérans de la nouvelle génération ainsi que d'autres vétérans, partout au Canada. Nous avons aussi des points d'aide pour les vétérans canadiens qui vivent hors du pays — je parle ici entre autres de l'Allemagne, de la France et de la Thaïlande — et qui ont droit à tous les avantages qui leur sont dus.
Nous avons créé un système de communication très efficace, qui compte plus de 27 sites Facebook privés et secrets, un site Web national officiel, www.veteransunnatohq.com, ainsi que ma page réservée aux réalisations et aux événements accomplis à ce jour, soit Fondateur Veterans Un Nato Canada, sur Facebook. Cette page se veut ouverte au grand public. Ces sites nous permettent de faire circuler l'information de façon très rapide et de sauver des vies.
Le regroupement a permis de faire la connaissance de vétérans qui se dévouent volontairement, sans la moindre rémunération. Ils ont le coeur à la bonne place et possèdent des compétences naturelles qui leur permettent d'aider leurs frères et leurs soeurs d'armes. Ces vétérans ont tous le même objectif : obtenir les avantages et les soins appropriés pour tous les vétérans qui sont dans le besoin et qui ont de la difficulté à naviguer à travers les processus d'aide mis en oeuvre par le ministère des Anciens Combattants.
Je vous présente donc Mme Brigitte Laverdure, qui fait partie du regroupement Veterans UN-NATO Canada et qui, à titre de pair aidant, s'est occupée de plus de 42 cas en quatre ans, avec un taux d'efficacité de 100 %. Elle vous démontrera, par ses réponses aux questions qui lui seront posées aujourd'hui, la complexité du système administratif du ministère auquel nous faisons face quand il s'agit d'obtenir les avantages auxquels les vétérans ont droit. Nous avons la preuve de tout ce que dira Mme Laverdure aujourd'hui. Une liste de noms qui doit demeurer confidentielle et qui ne peut être révélée ici est disponible et pourra être mise à votre disposition à l'extérieur du contexte de cette séance.
Nous parlons ici de vétérans ayant obtenu gain de cause et qui, grâce à des pairs aidants comme Mme Laverdure, jouissent aujourd'hui d'une meilleure qualité de vie. Par le fait même, ces personnes sont encore parmi nous alors que leur situation était critique et désespérée, tant pour eux-mêmes que pour leur famille. Croyez-moi, je sais de quoi je parle car j'ai été l'une de ces personnes.
Il faut comprendre que la mission du regroupement Veterans UN-NATO Canada n'est pas de faire de l'administration et de compléter des dossiers qui incluent notamment des demandes d'avantages ou autres. Notre mission est de remplacer le chaînon manquant entre la rue et le ministère des Anciens Combattants. C'est pourquoi, après nos interventions, ces vétérans sont pris en charge par d'autres vétérans qui ont les compétences nécessaires pour leur prodiguer de l'aide urgente à court, à moyen et à long terme.
J'aimerais attirer votre attention sur le fait que nous avons pu obtenir gain de cause relativement à des avantages et des soins, entre autres pour plusieurs vétérans dont le dossier avait été rejeté par d'autres organismes officiels qui fournissent de l'aide. On leur avait dit que, selon les critères administratifs de ces organismes, ils n'avaient pas droit aux avantages ou aux programmes d'aide. Cela nous fait dire que ces organisations sont mal informées sur les critères ainsi que sur les avantages auxquels les vétérans ont droit.
Nous pouvons affirmer que, depuis la création du regroupement Veterans UN-NATO Canada, il y a huit ans déjà, près de 500 vétérans ont bénéficié d'aide de première ligne grâce à nos interventions. Quand je parle de première ligne, cela implique le fait de trouver un vétéran qui est en grande difficulté, psychologique ou financière, et qui peut même en être rendu à une situation d'itinérance. Il s'agit alors de le sortir de cette situation fâcheuse dans un délai de quatre semaines environ et de faire en sorte qu'il obtienne, par l'entremise du ministère des Anciens Combattants, un revenu garanti ainsi qu'une prise en charge médicale et psychosociale.
Je vais maintenant laisser Mme Laverdure répondre à vos questions.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président, et merci, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je vous suis reconnaissant de l'honneur que vous me faites en me permettant de participer à votre importante étude aujourd'hui. À votre demande, j'ai préparé un court exposé pour décrire l'Association de l'ARC.
L'association a été créée en 1944 durant la Seconde Guerre mondiale. L'association a été officiellement constituée en mai 1948, à la suite du dépôt d'un décret en conseil qui prévoyait également l'octroi d'une subvention annuelle de 15 000 $. Vous serez probablement ravis de savoir que je vais m'en tenir à cela pour ce qui est de l'historique de l'association. Contrairement à mes collègues d'ANAVETS, je ne peux pas remonter jusqu'à 1840. La technologie des avions n'existait tout simplement pas encore à l'époque...
Des voix: Oh! oh!
M. Dean Black: ... quoi que lorsque le lieutenant-général Cuppens a débuté sa carrière de pilote, c'était à peu près à la même époque.
Des voix: Oh, oh!
M. Dean Black: Justement, vos prédécesseurs au milieu du XXe siècle trouvaient la technologie des avions si complexe pendant la guerre et immédiatement après, mais estimaient qu'ils pourraient en bénéficier si les citoyens canadiens étaient informés de cette sphère d'activités. C'est ce qui a motivé la création de l'Association de la Force aérienne. Nous étions là pour servir les citoyens canadiens, les tenir informés et leur fournir des renseignements afin qu'ils puissent être en mesure d'aider vos prédécesseurs à élaborer le bon type de projets, de produits et d'activités dont pourraient bénéficier les Canadiens à l'avenir. Nous faisions partie du même régiment que nos prédécesseurs après la guerre — nous sommes assurément dans le même camp.
Lorsque l'association a été établie, on a encouragé les militaires à tisser le plus grand nombre de liens sociaux possibles par l'entremise des sections locales de l'association un peu partout au Canada pour faire en sorte que le dialogue entre les Canadiens et les parlementaires sur le sujet de la puissance aérienne nationale soit compréhensible, assez précis, utile, productif et positif. Tout cela pour dire que les besoins sur lesquels le Comité se penche, les besoins des anciens combattants, ne faisaient pas partie du mandat et de la mission de l'Association de l'ARC initialement. Je m'en excuse.
C'est une autre histoire de nos jours. La prestation de soins aux anciens combattants des forces aériennes est devenue il y a longtemps un rôle de l'association. Maintenant, les dirigeants de l'Association de l'ARC soutiennent que prendre soin des anciens combattants des forces aériennes fait partie intégrante de notre mission. Les opérations de sécurité mondiale et de l'armée auxquelles des Canadiens ont participé ces dernières années ont contribué à ce besoin changeant.
Pour ce qui est d'offrir du soutien aux anciens combattants, notre lacune est et continue d'être que nous ne faisons pas suffisamment appel à la Légion royale canadienne, car c'est elle qui possède l'expertise et les ressources. À cette fin, l'Association de l'ARC est un membre actif, à l'instar d'une trentaine d'organisations, de ce que l'on appelle l'Assemblée de consultation des vétérans. Ainsi, l'information et les demandes que vous recevez ont à tout le moins été élaborées par un groupe de personnes aux vues similaires qui reconnaissent qu'il faut dégager un consensus utile dans votre intérêt.
Sur ce, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions importantes du mieux que je pourrai.
Merci, monsieur le président.
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Comme je l'ai mentionné dans mon exposé, les vétérans peuvent avoir accès aux services d'Anciens Combattants par Internet ou par téléphone, ou en se rendant directement dans un bureau régional ou de district du ministère. Il n'y en a pas dans toutes les communautés.
Vous avez mentionné Saint John. Il y a le bureau régional de Saint John qui est très bien doté. De plus, il est près de la plus grande base militaire au Canada, la base de Gagetown, où un groupe de fonctionnaires d'Anciens Combattants font partie de l'Unité interarmées de soutien du personnel. Les anciens combattants et les vétérans qui vivent dans les localités avoisinantes peuvent s'y rendre pour obtenir de l'aide.
Si vous habitez dans d'autres régions rurales au Nouveau-Brunswick — Sussex, Moncton ou à la campagne — et que vous avez besoin d'une aide spéciale, vous devez vous déplacer pour vous rendre à ces établissements et rencontrer un conseiller ou un gestionnaire de cas. Vous pouvez communiquer avec l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, la Légion, ANAVETS ou un grand nombre d'organismes de soutien, dont la Croix-Rouge et la Société médicale. Tout le personnel de ces organisations sait comment trouver les ressources pour venir en aide aux anciens combattants et, s'il ne le sait pas, Anciens Combattants n'a pas fait son travail pour communiquer l'information.
Vous avez posé une question sur les établissements pour les anciens combattants. Ils se ressemblent beaucoup dans bien des endroits au Canada. Le Nouveau-Brunswick a quatre escadres pour les anciens combattants. L'une d'elles est située à Saint John, l'escadre Ridgewood, et les autres sont à Moncton, à Fredericton et à Edmunston. Elles sont situées près des grands centres et sont affiliées aux hôpitaux locaux. Les anciens combattants ont accès à ces installations, mais seulement ceux de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée peuvent y aller. Les épouses ne peuvent pas être avec les anciens combattants qui y sont admis.
Selon les données démographiques, d'ici cinq ans, il n'y aura plus d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale dans les établissements, et d'ici 11 ou 12 ans seulement, il n'y aura plus d'anciens combattants de la guerre de Corée. La méthodologie sera alors transférée, puisque nous n'avons pas changé les critères d'admissibilité, aux autorités provinciales de la santé pour qu'elles puissent utiliser ces établissements à temps plein.
Les vétérans de l'ère moderne — et je parle de ceux qui ont servi durant la guerre de Corée — peuvent avoir accès à l'établissement si leur invalidité est liée à leur service et qu'ils sont traités pour une blessure pour laquelle ils ont déjà reçu une indemnité d'invalidité d'Anciens Combattants. Ils peuvent recourir aux services de cet établissement, mais leurs épouses, non.
J'espère que j'ai répondu à votre question, Alaina.
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Permettez-moi de vous éclairer à ce sujet.
Le 7 décembre 2010, je suis venu rencontrer le comité et j'ai tout expliqué cela. Vous pouvez vous référer à ce que j'ai dit à cette époque.
Le ministère de la Défense s'occupe des forces actives. Quand les soldats quittent l'armée, c'est le ministère des Anciens Combattants qui les prend en charge. Le problème est simple. Le soldat encore actif se fait dire par le ministère de la Défense, par son régiment ou par son bataillon qu'il sera payé pendant deux ans, soit durant la transition de la vie militaire à la vie civile. Cependant, personne ne lui dit qu'il peut, tout de suite après, être pris en charge par Anciens Combattants Canada.
En fait, la personne se retrouve dans une situation inquiétante car elle croit qu'après deux ans, il n'y aura plus d'aide disponible. C'est ça, le problème. En définitive, il faudrait que lorsqu'un soldat joint son unité ou son bataillon — non pas quand il s'enrôle dans les Forces, parce que ce serait trop tôt —, il y ait des personnes désignées par le ministère des Anciens Combattants pour offrir des séances de formation obligatoires pour tous. De cette manière, le militaire saurait que, si jamais il a un problème psychologique ou un problème physique, il possède un recours. Il n'est pas simplement mis à la porte, comme je l'ai été moi-même en 1992. Ainsi, la personne ne se retrouverait pas dans l'incertitude. Elle saurait, grâce aux séances d'information du ministère des Anciens Combattants, ce sur quoi elle peut compter à son départ.
Personnellement, je n'ai pas profité d'un programme. Le ministère de la Défense nationale n'avait rien pour moi. J'ai été tout simplement renvoyé à la maison. Il a fallu 14 ans avant que je puisse toucher des prestations. De nos jours, cela prend quatre semaines, après quoi une aide est apportée. Alors, cela prouve que le ministère des Anciens Combattants fonctionne très bien. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir et beaucoup de lacunes à combler, mais cela fonctionne. Cependant, il faut savoir comment cela fonctionne.
À l'heure actuelle, on met beaucoup d'accent sur les militaires actifs qui vont être libérés. Leur sort n'est pas si mauvais puisqu'ils ont au moins deux ans devant eux sans avoir à trop s'en faire. Ils savent que dès qu'ils vont quitter les rangs de l'armée, ils seront pris en charge. Je connais toutefois des personnes qui attendent depuis trois, quatre, cinq ou sept ans et qui n'ont encore rien reçu. Elles se retrouvent devant rien et si nous n'étions pas là pour nous en occuper — parce que par hasard, quelqu'un nous les a référées —, elles ne feraient plus partie de la population. Elle se seraient pendues.
Comprenez-vous où je veux en venir? C'est bien bien beau d'en discuter, mais tout ce qui a été dit jusqu'à maintenant, je l'ai déjà dit en 2010. À présent, il faudrait pouvoir progresser? Pourrions-nous parler de situations réelles? Il y a des gens qui meurent, et la Défense nationale répond que ses statistiques ne sont pas toutes à jour.
Je ne blâme pas le ministère de la Défense nationale, ni celui des Anciens Combattants. Cependant, il y a un grand nombre d'anciens combattants qui ne sont pas pris en charge, qui se retrouvent dans des hôpitaux de différentes provinces du pays et qui sont laissés pour compte. Ils ne sont pas inclus dans les statistiques. Il y a donc un gros vide qui reste à combler. Il faut qu'Anciens Combattants Canada offre une formation obligatoire lorsque le militaire joint son unité pour que ce dernier sache qu'il pourrait, un jour, être pris en charge.