:
Je déclare la séance ouverte.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à tout le monde. Aujourd'hui, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous allons faire l'étude des obstacles à la transition et des résultats mesurables d'une transition réussie.
Dans le premier groupe d'aujourd'hui, nous recevons des témoins du ministère des Anciens Combattants; nous accueillons Elizabeth Douglas, directrice générale, Gestion des programmes et de la prestation des services; Nathalie Pham, directrice de secteur par intérim, Bureau de Montréal, Opérations en régions; et Mark Roy, directeur par intérim, Gestion de cas et des services de soutien.
Nous accueillons également un témoin du ministère de la Défense nationale, le brigadier-général Mark Misener, commandant, Unité interarmées de soutien au personnel, Commandement du personnel militaire.
Merci d'être venus ici aujourd'hui.
Allez-y, monsieur McColeman.
Bonjour, monsieur le président et chers membres du Comité.
Je m'appelle Elizabeth Douglas et je suis directrice générale de la Gestion des programmes et de la prestation des services pour Anciens Combattants Canada.
[Traduction]
Je suis responsable de 200 employés travaillant principalement à Charlottetown, dans les domaines des services en ligne, des initiatives stratégiques et habilitantes, des services de gestion des cas et de soutien, des programmes de soins de santé, des programmes de soutien du revenu, des services de réadaptation et d’assistance professionnelle ainsi que des soins de longue durée.
Je vous remercie de m’avoir invitée à comparaître devant le Comité avec mes collègues Nathalie Pham, directrice de secteur par intérim pour l’Ouest du Québec, et Mark Roy, directeur de la Gestion de cas et des services de soutien.
Je suis heureuse de vous présenter un aperçu du travail réalisé par Anciens Combattants Canada dans les Centres intégrés de soutien au personnel.
Comme vous le savez, notre mission est d’améliorer le bien-être des vétérans et de leur famille. À l’aide d’une approche globale du bien-être des vétérans, nous sommes résolus à aider les membres des Forces armées canadiennes à réussir une transition simple vers la société civile.
Entre 2013 et 2017, on a observé une augmentation importante du nombre de libérations pour raisons médicales octroyées par les Forces armées canadiennes. Ce nombre est passé de 1 200 par année à 2 500 en 2016-2017. Les Forces armées canadiennes s’attendent à 2 500 libérations pour raisons médicales par année pendant les cinq prochaines années. Depuis 2013, on enregistre en moyenne, au total, 9 107 libérations par année.
Selon ce que nous ont révélé les Études sur la vie après le service militaire de 2016, même si 52 % des anciens combattants de la Force régulière déclaraient s'être adaptés facilement ou assez facilement à la vie civile, 32 % indiquent avoir de la difficulté à s’adapter. Cela veut clairement dire qu’ACC doit renforcer ses services de transition pour tous les militaires qui retournent à la vie civile.
Au fil des ans, ACC et les Forces armées canadiennes ont apporté beaucoup d’améliorations aux programmes et services destinés aux militaires, aux anciens combattants et à leur famille. Nous avons consacré encore plus de ressources à l’amélioration des services de transition et nous sommes plus que jamais déterminés à collaborer avec les Forces armées canadiennes afin de mieux soutenir les anciens combattants.
ACC est présent au total dans 24 Centres intégrés de soutien au personnel, les CISP et dans sept centres satellites. Ces centres de soutien sont situés partout au pays et offrent des services et du soutien personnalisés aux militaires en service ainsi qu’aux anciens membres des Forces armées canadiennes et à leur famille. Plus de 130 employés d’ACC servent quotidiennement les anciens combattants et les membres actifs des Forces armées canadiennes dans ces bureaux. On trouve dans certains centres des équipes complètes de services aux anciens combattants, c’est-à-dire des gestionnaires de cas, des agents des services aux vétérans, des gestionnaires et du personnel administratif. Par contre, en raison de leur taille, d’autres centres n’auront qu’un ou deux agents de services aux anciens combattants et gestionnaires de cas. L’intégration du personnel d’ACC dans les CISP nous a permis de mieux comprendre la culture militaire ainsi que les problèmes auxquels font face les anciens combattants malades ou blessés; elle nous a également permis de travailler avec les autres partenaires au service de cette population.
La présence d’ACC dans les CISP permet une intervention plus précoce et immédiate en cas d’incidents impliquant des membres toujours en service. Un gestionnaire de cas est désigné dès la notification d’un incident, et il travaille directement avec le personnel du CISP et les officiers des FAC afin de soutenir le membre et sa famille en les renseignant au sujet des avantages, des services et des mesures de soutien qui pourraient leur être utiles. Si le membre ou survivant ou encore le représentant de la famille est prêt à remplir une demande, le gestionnaire de cas peut l’aider à le faire et à rassembler les documents nécessaires.
Les militaires actifs et les anciens combattants sont informés des programmes et des services accessibles lorsqu’ils sont en service ainsi qu’au cours de leur transition vers la vie civile grâce à une gamme d’initiatives et d’activités de sensibilisation, par exemple les séminaires du Service de préparation à une seconde carrière.
Le personnel d’ACC participe à ces activités de sensibilisation afin de diffuser de l’information sur les programmes et les services offerts aux membres des Forces armées canadiennes qui effectuent la transition de la vie militaire à la vie civile. En 2017, le personnel de première ligne d’ACC a animé plus de 70 séminaires sur la seconde carrière dans l’ensemble du pays.
Depuis septembre 2015, ACC et les Forces armées canadiennes travaillent de concert aux Services de transition améliorés qui sont axés sur le soutien du travail et la collaboration au niveau local. Plus précisément, les infirmiers gestionnaires de cas des Forces armées canadiennes, les gestionnaires de cas d’ACC et les agents des services aux anciens combattants travaillent en étroite collaboration afin d’assurer une intervention plus rapide à l’appui de services de transition efficaces.
Dorénavant, les Services de transition améliorés continueront de concentrer leurs efforts sur l’amélioration des services de transition offerts aux militaires libérés pour raisons médicales. Nous sommes, certes, sur la bonne voie, mais nous savons que la transition vers la vie civile se révèle toujours difficile pour certains militaires. C’est pourquoi nous avons travaillé en étroite collaboration avec les Forces armées canadiennes afin d’améliorer le processus de transition, et nous allons continuer de le faire.
Je vous remercie encore de m'avoir invitée ici aujourd'hui. Je suis enchantée de pouvoir appuyer le travail de votre comité et de voir comment il peut contribuer à l’avenir des services que le Canada offre aux anciens combattants et à leur famille en reconnaissance de leurs contributions et de leurs sacrifices extraordinaires.
Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité permanent des anciens combattants.
Je vous remercie de me donner l’occasion de venir ici aujourd'hui, avec mes collègues d'Anciens Combattants Canada, pour parler de la transition.
À titre de commandant de l’Unité interarmées de soutien du personnel, j’ai la responsabilité de veiller à ce que les membres actifs des Forces armées canadiennes qui sont malades ou blessés, les anciens membres du personnel, leur famille et la famille des militaires décédés soient bien pris en charge et qu’ils reçoivent un soutien administratif à toutes les phases du rétablissement, de la réadaptation et de la réinsertion, qu'ils retournent au service ou qu'ils soient en transition vers la vie civile. Pour ce faire, nous avons formé une équipe intégrée avec des représentants d’Anciens Combattants Canada et environ 400 militaires et membres du personnel civil du ministère de la Défense nationale sur les bases, les escadres et les unités et au quartier général de l'Unité interarmées de soutien du personnel, ici à Ottawa.
En tant que commandant de l'Unité interarmées de soutien du personnel, en plus de l’accent mis sur l’amélioration continue, mes principales priorités seront de prendre soin de nos militaires malades ou blessés et de leur famille et de les soutenir, de renouveler mon unité et de planifier le prochain groupe de transition, tout en travaillant en étroite collaboration avec Anciens Combattants Canada.
[Français]
Je vais vous donner un peu de contexte. L'Unité interarmées de soutien du personnel, l'UISP, a été créée en 2009 pour permettre aux militaires malades ou blessés de se rétablir et de retourner au travail, ou leur donner le temps et le soutien nécessaires pour effectuer leur transition vers la vie civile.
Le nombre de militaires soutenus par l'UISP a presque triplé depuis sa création. Aujourd'hui, environ 1 500 militaires malades ou blessés sont affectés à l'UISP pour une période d'au moins six mois. Par ailleurs, l'UISP soutient directement environ 4 000 autres militaires malades ou blessés ainsi que leur famille en leur fournissant de l'information et des services d'assistance juridique, en les orientant vers les bons services et en leur fournissant de nombreux autres services et programmes.
[Traduction]
Ce soutien est offert dans les 31 Centres intégrés de soutien du personnel de l'UISP du Canada. Ces CISP sont le visage connu de l'Unité interarmées de soutien du personnel, et ils offrent un guichet unique de mesures intégrées de soutien aux militaires blessés ou malades.
Ma principale priorité est d'offrir des soins et du soutien aux membres malades ou blessés et à leur famille. Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes se sont engagés à prendre soin de tous les militaires et de leur famille et à assurer leur bien-être. Une partie de cet engagement est réalisée par l'UISP, qui veille à ce qu'aucun militaire ne soit libéré avant que le processus administratif soit terminé et que des prestations appropriées aient été déterminées. Tous les membres qui entament une transition ont besoin de soutien, mais les militaires malades ou blessés affectés à l'UISP ont des besoins plus pressants. Nous nous efforçons constamment d'améliorer les mesures de soutien et les services que nous offrons au quotidien. Un exemple très récent et concret de ce soutien, c'est l'acquisition de 17 nouvelles fourgonnettes accessibles par fauteuil roulant qui ont été distribuées aux Centres intégrés de soutien du personnel de toutes les régions du pays, en janvier. Seize autres fourgonnettes accessibles aux fauteuils roulants ont été distribuées dans les bases. Ces fourgonnettes amélioreront la capacité de transport en aidant les membres malades ou blessés des Forces armées canadiennes à se rendre à leurs rendez-vous chez le médecin.
L'UISP a bien sûr aidé de nombreux militaires malades et blessés, au fil des ans, des hommes comme des femmes, mais l'amélioration est toujours possible. C'est pour cette raison que ma deuxième priorité concerne le renouvellement de l'UISP. Notre unité a grandi et est en train de se renouveler de manière à mieux réaliser son mandat principal, servir les militaires malades ou blessés.
L'UISP est organisée comme une formation, c'est-à-dire qu'elle est placée sous la direction d'un général, et il se trouve que c'est moi, pour le moment. Tout en conservant leur structure régionale, les quartiers généraux régionaux de l'UISP sont maintenant des unités relevant de commandants désignés qui ont davantage de pouvoirs et de responsabilités, ce qui leur permet d'exercer une influence positive sur les militaires. Les commandants de certaines régions passeront sous peu au grade supérieur, de major à lieutenant-colonel, ce qui met en relief leurs responsabilités plus importantes en matière de collaboration avec les Forces armées canadiennes, le ministère des Anciens Combattants et d'autres organismes partenaires, au moment d'aider et de soutenir nos militaires malades ou blessés.
Le personnel de tous les CISP a été augmenté, de manière à mieux répondre aux demandes de service. En 2017, on a ajouté au personnel 31 membres de la Force régulière et versé un financement permettant d'embaucher 28 employés civils de plus. En 2018, on augmentera de nouveau le personnel afin d'assurer un meilleur soutien et un ratio plus convenable. Grâce à cette dotation, nous espérons atteindre un rapport de 1 commandant de section pour 20 employés de l'UISP, le rapport actuel étant de 1 pour 26. Cela se traduira concrètement par une meilleure surveillance, un meilleur soutien et des services personnalisés pour tous les membres malades ou blessés de l'UISP.
De plus, nous sommes en train de restructurer le quartier général de l'UISP afin de donner plus de place aux activités des services de transition. Ces changements ont exigé la nomination d'un directeur des services de transition, chargé de continuer le travail en mettant l'accent sur les programmes et les services de transition.
Ma troisième priorité concerne la création d'un groupe de transition au sein des Forces armées canadiennes. Comme vous le savez, le gouvernement a présenté en juin 2017 sa nouvelle politique de défense, Protection, Sécurité, Engagement, en déterminant les objectifs de la Défense pour les 20 prochaines années. Depuis la publication de cette politique, nous avons consacré beaucoup d'efforts à la mise sur pied d'un nouveau groupe de transition qui sera mis sur pied au cours des quelques prochaines années et permettra d'offrir un soutien professionnel, personnalisé et uniforme à tous les membres des Forces armées canadiennes pour assurer une transition tout en douceur à la vie après le service et s'assurer également que tous les avantages sont offerts avant la transition, en particulier aux membres malades ou blessés. Un soutien sera également offert aux anciens combattants et à leur famille de manière à faciliter le retour à la vie civile après le service.
[Français]
Par soutien professionnel, on entend le soutien d'un groupe de transition doté de ressources suffisantes et de personnel bien formé. Cela signifie également des liens plus étroits avec Anciens Combattants Canada de manière à offrir des services mieux coordonnés.
Quant au soutien personnalisé, il s'agit d'une approche axée sur les besoins, laquelle adapte les services offerts aux besoins de l'individu et de sa famille.
Enfin, un soutien uniformisé signifie que, pendant la transition, les mêmes services sont offerts à tous les militaires et aux membres de leur famille, d'Iqaluit à Esquimalt, en passant par St. John's, et ce, que ces militaires appartiennent à la Force de réserve ou à la Force régulière.
[Traduction]
Il s'agit là d'un projet complexe et ambitieux, et il faudra un certain temps pour le mettre sur pied. Toutefois, pour faire avancer les choses, nous allons procéder cette année à un essai, à Borden, afin de mettre en oeuvre quelques nouvelles initiatives, de les mettre à l'essai et de les modifier avant de les faire adopter à l'échelle des Forces armées canadiennes.
Enfin, nous veillons constamment à établir des liens entre ces priorités, et nous avons la volonté d'assurer l'amélioration continue et de renforcer nos liens avec Anciens Combattants Canada. Puisque la transition est une responsabilité partagée entre les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada, il est essentiel que les deux ministères collaborent étroitement et intègrent leurs activités s'ils veulent assurer une transition réussie et harmonieuse de la vie militaire à la vie civile. Avec ACC, nous avons amélioré et nous continuons d'améliorer nos programmes et nos services, en plus de proposer de nouveaux programmes et services mieux harmonisés entre les deux ministères.
Notre objectif est de mieux aider encore nos militaires à réussir leur transition vers la vie civile en améliorant la formation et l'état de préparation, en favorisant le recrutement et l'emploi et en encourageant la collaboration au sein de la communauté d'emploi des anciens combattants. Cette étroite collaboration est continue. Par exemple, le groupe de travail sur la transition harmonieuse d'Anciens Combattants Canada et des Forces armées canadiennes a été mis sur pied pour assurer des interventions précoces, la continuité des soins de santé et des mesures de soutien et la simplification des processus. Ce travail a exigé par exemple de faire la promotion d'un modèle intégré de gestion des cas, d'améliorer l'harmonisation entre les prestations de santé des ministères et de mettre au point de nouveaux outils de transition axés sur le bien-être général.
En résumé, mon objectif, l'objectif de l'UISP et l'objectif du futur groupe de transition, est de faire en sorte que tous les militaires et les membres de leur famille soient renseignés et préparés et en mesure de réussir la transition. Bon nombre des éléments d'une transition réussie sont déjà en place ou en voie de l'être. Nous sommes en train d'améliorer les aspects touchant le calendrier, les communications et l'accès à tous ces éléments. De nouveaux services et programmes de soutien sont mis sur pied au besoin, et la planification du groupe de transition se poursuit. Cette planification exigera du temps et des ressources, ces prochaines années, en particulier de la part des hommes et des femmes qui ont à coeur d'aider les autres à réaliser leurs objectifs de transition. Cet engagement est d'une importance cruciale, puisqu'il n'y a rien de plus important pour les Forces armées canadiennes que le bien-être de ses membres et celui de leur famille.
Monsieur le président, merci de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je vais répondre avec plaisir à toutes vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être présents aujourd'hui et de participer à notre étude.
[Traduction]
J'aimerais revenir sur quelque chose dont mon collègue a parlé, les retards actuels, l'arriéré d'Anciens Combattants. Je crois que nous sommes tous préoccupés par cet arriéré, les retards, et l'impact réel que cela a sur les vétérans et leur famille.
N'êtes-vous pas d'accord, cependant, madame Douglas, pour dire qu'une des raisons pour lesquelles il y a un arriéré, c'est qu'il y a beaucoup plus de demandes présentées maintenant, parce que les gens connaissent davantage les programmes et les prestations et parce qu'on a amélioré les prestations et les services offerts aux vétérans?
Diriez-vous aussi que l'embauche de 460 nouveaux employés au cours des 2 ou 3 dernières années aide, au moins, à réduire en partie l'arriéré et les retards qui, sinon, seraient plus importants?
:
Si vous me le permettez, je vais répondre à cette question, car les gestionnaires de cas ou les agents des services aux vétérans travaillent dans le domaine des opérations en région.
Depuis quelques années, et les postes affichés en témoignent, nous recrutons des gestionnaires de cas dont la formation scolaire est variée, mais qui ont une expérience dans le domaine de la gestion de cas. Pour nos gestionnaires de cas, c'est l'une des exigences essentielles.
Bien sûr, lorsqu'ils arrivent à Anciens Combattant Canada, ils doivent acquérir des connaissances propres au ministère, notamment à l'égard des programmes et des services. Ils doivent aussi se familiariser avec la culture du ministère pour pouvoir assumer adéquatement leur rôle de gestionnaire de cas ou un autre rôle s'il s'agit de la prestation de services.
Nous avons un programme d'orientation et de formation destiné aux nouveaux employés. Ce programme, qui s'échelonne sur plusieurs mois, assure que les nouveaux employés acquièrent les connaissances et les capacités requises pour assumer leur rôle correctement. Ils peuvent aussi bénéficier de mentorat auprès d'un gestionnaire de cas ou d'un autre collègue expérimenté.
Comme l'a mentionné Mme Douglas, un nouveau programme sera lancé en avril 2018. Tous nos employés devront alors suivre obligatoirement de la formation au préalable, comme c'est le cas chaque fois qu'il y a un nouveau programme.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. C'est toujours un plaisir de siéger au Comité permanent des anciens combattants.
Je suis heureux de voir tous les témoins. Madame Douglas, général je suis content de vous voir.
J'ai un certain nombre de questions, mais je vais essayer de m'en tenir à l'essentiel.
Je tiens à ce que mon ami, M. Fraser, sache que les 300 personnes qu'il a mentionnées qui ont été embauchées l'ont été quand j'étais ministre. Cela comprend les 146 personnes dans le Canada atlantique qui sont dans sa région. Je sais que ces personnes travaillent sans relâche pour essayer d'aider nos anciens combattants et pour réduire les délais d'attente.
Ma question concerne la transition, plus précisément un contrat récemment accordé à l'entreprise Agilec. Vous savez, pendant les 10 années où j'étais membre du Treble Victor Group — comme bénévole et mentor —, j'ai probablement travaillé plus que quiconque au pays sur la transition des anciens combattants.
Je représente également une partie de la ville d'Oshawa, alors lorsque j'ai appris qu'une entreprise d'Oshawa s'était vu octroyer ce contrat, cela m'a réjoui. Malgré tout, j'étais confus, parce que je n'avais jamais entendu parler de cette entreprise avant. Bien évidemment, je connaissais La Compagnie Canada. Plus tard, j'ai appris grâce à un reportage de la Société Radio-Canada que l'organisation était liée de façon évidente au gouvernement libéral de l'Ontario. Vu la nature cruciale de la transition, vous comprenez pourquoi cela me préoccupe tant.
Ce que je veux savoir, c'est s'il y avait des anciens combattants qui travaillaient pour Agilec au moment de l'appel d'offres. Combien d'anciens combattants l'entreprise embauche-t-elle pour exécuter ce programme?
:
Merci de cette question.
Pour revenir à ma déclaration préliminaire, nous nous arrangeons pour garder nos militaires, à moins qu'ils ne veuillent partir. Nous veillons à ce que tous les détails administratifs et les avantages soient réglés avant la libération. Cependant, nous voulons aussi leur permettre de faire autre chose.
Avant qu'un membre soit libéré, nous lui demandons s'il souhaite faire autre chose au sein des Forces. Il arrive souvent que la raison pour laquelle un membre communique avec le CISP est qu'il a des restrictions médicales. Notre processus fait que lorsqu'un membre n'est pas capable de demeurer dans ses fonctions actuelles, il a la possibilité d'occuper d'autres fonctions. Nous leur donnons l'occasion de faire autre chose dans les Forces armées bien avant d'envisager la libération.
Même lorsqu'un membre choisit la libération, nous faisons tout notre possible pour veiller à ce que tout se passe bien pour lui. Par exemple, nous pouvons essayer de lui trouver un emploi au ministère de la Défense nationale en tant que civil. Un grand nombre de civils qui travaillent pour le ministère sont d'anciens militaires. Ce sont des anciens combattants à la retraite qui voulaient utiliser leur expertise en matière de transition pour aider les autres.
En dernier lieu, les anciens combattants ont une priorité d'embauche pour les emplois dans la fonction publique, alors ils peuvent continuer de contribuer à la fonction publique.
Nous faisons tout notre possible pour maintenir en poste notre personnel d'expérience avant d'envisager la libération.
L'UISP constitue une capacité très importante. Elle a été mise au point en réaction à la guerre en Afghanistan, afin de s'occuper des nombreux blessés. C'était une très bonne idée qui a été mise en oeuvre très rapidement en réaction à une situation très difficile et très grave. Depuis — cela fait presque 10 ans maintenant —, l'UISP a continué de croître et d'évoluer.
En résumé, l'UISP était surtout axée sur les blessures physiques au départ, parce que c'était ce qui était important en Afghanistan. Maintenant, elle s'occupe de l'ensemble des cas de blessures et de maladies complexes. Mais cela rend les choses plus compliquées.
Comme vous le savez, au cours de cette période, de plus en plus de gens ont appris qu'ils devaient se rendre à l'UISP s'ils étaient malades ou blessés — pour se rétablir, pour être réintégrés ou pour guérir —, et la demande a augmenté en conséquence.
Je crois que ce qui s'est passé au fil des ans, c'est que la demande a surpassé la capacité de fournir le même service personnalisé qu'au début. Nous avons pris du retard, mais nous commençons à nous rattraper. Nous avons déployé de nouvelles ressources pour que les ratios soient satisfaisants et pour être en mesure à nouveau d'offrir ce genre de services.
Au fil des ans, nous avons embauché du nouveau personnel afin de pouvoir nous occuper de tous les cas complexes de blessures et de maladies. Parallèlement, nous avons rationalisé un grand nombre de nos processus, comme je le disais plus tôt, et avons réuni bon nombre de nos partenaires à un seul endroit de façon à devenir un point d'accès unique. Nous sommes devenus un point d'accès unique pour tous nos militaires blessés ou malades.
:
Oui, bien sûr. Merci de poser la question.
Une idée que j'aimerais bien faire comprendre, c'est que, à ACC, nous examinons continuellement et prenons très au sérieux les préoccupations et les problèmes qui ont été soulevés par les vétérans concernant nos programmes depuis 2006, moment où notre Nouvelle Charte des anciens combattants a été adoptée. Bien sûr, celle-ci a été harmonisée avec notre modèle sur le bien-être et les indicateurs du bien-être.
Nos nouveaux programmes qui entreront en vigueur le 1er avril 2018 traitent du bien-être, peut-être même un peu plus que nos anciens programmes. Il y a donc des améliorations continues.
De plus, nous écoutons ce que les gens qui veulent nous donner des conseils et faire des recommandations ont à dire. Nous examinons leurs commentaires et découvrons ce qui est utile pour nous et comment nous pouvons l'intégrer. Comme je l'ai fait remarquer, nous procédons à un examen de la prestation des services, et celui-ci englobe tout ce que nous étudions.
Nous examinons nos demandes. Nous avons essuyé des critiques par rapport à celles-ci. Nous cherchons donc à les rationaliser. Nous nous assurons, au-delà de tout doute, qu'aucune demande présentée à ACC n'oblige une personne qui a une blessure bilatérale à revenir et à prouver qu'elle a cette blessure. Cela ne se produit pas à ACC.
Nous avons rationalisé plusieurs demandes et lettres au cours de la dernière année. Nous avons travaillé avec nos anciens combattants sur nos sondages auprès des clients, dans lesquels nous obtenons quelques bons résultats dans certains domaines. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas d'excellents résultats dans d'autres domaines. C'est sur ces domaines que nous reviendrons, en faisant un examen plus poussé pour voir comment nous pouvons nous améliorer: pour ce qui est du travail que je fais avec mon collègue à ACC, comment pouvons-nous aller de l'avant et qu'avons-nous fait au cours des dernières années pour améliorer la transition?
Lorsque nous intégrons nos gestionnaires de cas et nos ASV aux CISP, tout cela nous fortifie collectivement comme organisation afin que nous puissions mieux servir nos membres et nos vétérans.
:
Je vais vous répondre en anglais.
[Traduction]
La période de six mois représente vraiment une transition normale. Cette durée change pour quiconque est gravement malade ou blessé ou a des besoins complexes; la transition pour ces personnes est beaucoup plus longue... jusqu'à trois ans, en fait.
L'autre chose à comprendre, c'est que le processus entier, à partir du moment où une personne est considérée comme violant l'universalité du service et qu'elle doit donc être libérée, peut prendre de deux à cinq ans, seulement en raison du processus entier. Si tout cela se produit en six mois, c'est une exception très rare, si tant est que cela se produise.
Il faut en réalité une période assez longue même pour que soit prise la décision relative aux restrictions médicales — presque un an — parce que cela nécessite un processus qui consiste à déterminer les restrictions, puis à s'assurer qu'une communication est présentée au membre. Ce dernier a ensuite la possibilité de faire valoir son point de vue, parce qu'il participe à l'ensemble de ce processus.
La période de six mois est la norme pour une transition liée à des raisons médicales, mais en réalité, c'est un peu plus long que cela. Cela permet à ce moment-là au membre de commencer à travailler en étroite collaboration avec nos collègues d'Anciens Combattants et à planifier cette transition.