:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous remercie, tout le monde, et je m'excuse auprès de nos témoins. Comme vous le savez bien, nous avons tous été contraints de rester en Chambre pour 20 minutes supplémentaires.
Nous allons commencer la réunion. La procédure, au cas où vous n'auriez jamais comparu devant ce comité au cours des précédentes législatures, veut que nous commencions avec 10 minutes pour chaque groupe et qu'ensuite nous passions aux questions.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 25 février, le Comité reprend son étude sur la prestation de services.
Aujourd'hui, nos témoins sont les suivants : de l'Association canadienne des vétérans des forces de la paix pour les Nations unies, nous avons M. Mac Culloch, président national. Bienvenue. Du Syndicat des employé(e)s des Anciens combattants, nous avons le président national, M. Gannon. Je vous remercie d'être venu. Du Centre de la famille de Valcartier, nous avons Mme Michaud, directrice générale.
Bienvenue à tous.
Nous pouvons commencer avec 10 minutes pour M. Gannon du Syndicat des employé(e)s des Anciens combattants.
Il n'est pas nécessaire d'utiliser la totalité de vos 10 minutes. Et si vous commencez à empiéter le temps accordé, je vous ferai un signe de la main. Je vous remercie.
:
Monsieur le président, vice-présidents, mesdames et messieurs du Comité, monsieur le secrétaire parlementaire, je vous remercie de votre temps et de l'indulgence de me permettre de m'adresser directement au Comité.
Je m'appelle Carl Gannon Jr. Je suis le président national du Syndicat des employé(e)s des Anciens combattants, et je représente la vaste majorité des milliers d'employés d'Anciens Combattants Canada, ainsi que les employés du Centre Deer Lodge à Winnipeg, au Manitoba.
Mon poste et mes affiliations au sein de la collectivité des anciens combattants me confèrent l'occasion unique d'offrir une perspective globale concernant les lacunes au sein du ministère et de leur impact, à la fois sur les employés et les vétérans. J'ai parcouru le pays plusieurs fois, rencontrant directement les employés et les anciens combattants blessés et leurs familles afin de me rendre compte de l'ampleur de leur détresse.
J'ai visité presque tous les bureaux d'ACC à travers le pays, et même s'ils éprouvent chacun leurs propres problèmes, si on compare et oppose les problèmes des employés à ceux qui paralysent nos anciens combattants, des tendances constantes émergent.
En toute équité, ces tendances n'ont pas commencé avec l'élection de notre actuel gouvernement libéral. Elles ont commencé lorsque notre ministère, qui manquait déjà d'effectifs et de fonds pour desservir les héros canadiens, a été forcé de supprimer 1 000 emplois, et la majorité de ceux-ci touchaient le domaine de la prestation de services.
Afin de réaliser cette tâche impossible, le ministère a entrepris un exercice désigné comme une « transformation ». Cette transformation a été la refonte d'ACC après la forte réduction des effectifs. Plus de 25 % à 30 % des postes de première ligne ont été coupés par le gouvernement précédent, de sorte que la transformation a forcé la centralisation des fonctions régionales et a tenté d'atténuer les facteurs aggravants liés aux postes supprimés tout en essayant de maintenir un niveau élevé de qualité de services.
Comme vous pouvez l'imaginer, il s'agissait quelque peu d'un faux raisonnement. On n'y arriverait jamais, et les conséquences négatives ont commencé à surgir presque immédiatement. Le moral au sein du ministère a atteint un plancher historique, alors que les employés essayaient tant bien que mal d'échapper aux réalités de leur emploi. Ils ont pris des congés de maladie prolongés, parfois non payés, et certains ont tout simplement quitté leur poste. La majorité de ceux-ci n'avaient absolument aucune perspective d'emploi. La tension était palpable dans nos bureaux, et l'intimidation et les plaintes de harcèlement ont fortement augmenté.
Bien que mon équipe et moi avons travaillé très étroitement avec la direction et les RH au ministère pour essayer de limiter certains des problèmes sous-jacents, les niveaux d'effectifs sont toujours loin de ceux qui sont requis dans l'ensemble du ministère, ce qui signifie que le personnel fonctionne encore dans un environnement hyperstressant, orienté sur les attentes qui sont en grande partie ingérables.
Cela m'amène à mon premier contentieux avec la situation actuelle, qui concerne plus précisément notre ministre actuel, l'honorable Kent Hehr.
Pendant des mois, j'ai entendu parler de tous les employés qui ont été embauchés par le ministère et par notre gouvernement actuel. Je le sais parce que le ministre l'a dit lui-même, probablement environ 100 fois. Je l'ai vu à la télévision. Je l'ai lu dans les quotidiens. Cette nouvelle est omniprésente.
Cependant, il y a un problème majeur avec cet exposé des faits. Des 275 employés recrutés au cours des 18 derniers mois, seulement 19 embauches sont connexes au budget de 2016. La réalité veut que 256 d'entre elles sont le résultat du budget de 2015. Depuis l'approbation du Conseil du Trésor jusqu'aux activités de dotation elles-mêmes, rien de tout cela n'a en fait à voir avec le gouvernement actuel.
En réalité, on pouvait facilement me trouver, avant et après l'élection, en train de parler à de nombreux médias du généreux cadeau de centaines d'emplois fait par le gouvernement conservateur et de mon questionnement à savoir si la promesse libérale de 400 nouveaux emplois signifiait effectivement 400 nouveaux employés, ou si cela signifiait que nous allions piger dans les mesures de dotation du gouvernement conservateur précédent.
Il semble qu'on nous l'ait maintenant confirmé. Si c'est le cas, alors tout ce que je demande c'est que notre ministre nous révèle la vérité, qu'il la révèle aux Canadiens.
Là où le bât blesse le plus, et je suis certain que nous en sommes tous conscients, c'est le ratio de gestion des cas de 25:1. Malheureusement, c'est là un autre domaine où je n'ai pas forcément l'impression que notre ministre a été franc avec les Canadiens et les anciens combattants. Nous comprenons que nous tentons définitivement de passer à un ratio de 25:1. Le SEAC soutient également que nous devons atteindre ce ratio. Nous pensons que c'est réaliste et que nous devrions tenter de l'atteindre.
C'est évident parce que ce chiffre a été avancé bien avant notre gouvernement actuel. C'est moi qui en ai publiquement fait la demande à Mme Erin O'Toole. Nous sommes tout à fait d'accord que nous devrions atteindre ce ratio, mais la réalité veut que nous soyons très loin, à plusieurs endroits, d'y parvenir. En fait, en ce moment, plusieurs bureaux à travers le pays doivent encore atteindre un ratio de 45:1. Malheureusement, une fois de plus, notre ministre n'y fait pas référence dans les discours creux auxquels il nous a habitués.
Nous comprenons bien sûr qu'il faut un certain temps pour instaurer des mesures. Nous le comprenons bien. Je ne dis pas que nous devrions être à 25:1 maintenant. C'est tout le contraire. Ce que je veux dire, c'est que je pense qu'il est très dangereux et irresponsable pour quiconque de tergiverser sur une situation de laquelle nous sommes très loin.
Actuellement, nous éprouvons des problèmes extrêmes de dotation à travers le pays, notamment à certains endroits. Si vous prenez la province de l'Alberta dans son ensemble, nous ne pouvons attirer qui que ce soit. Qu'il s'agisse d'un gestionnaire de cas ou d'un agent de service aux vétérans, nous ne pouvons pas attirer d'employés en Alberta, et c'est comme ça depuis 18 mois. Le Nouveau-Brunswick vit une situation semblable. À plusieurs endroits à travers le pays, rien n'a changé. La réalité se maintient, mais ils entendent constamment que nous avons atteint 25:1.
Là où cela devient très dangereux, c'est lorsque nos héros canadiens et nos anciens combattants entendent la même chose. Ils s'attendent également que certaines modifications soient déjà instaurées, parce que c'est ce qu'ils entendent, et ils ne comprennent pas pourquoi on ne les traite pas différemment. Ils ne comprennent pas pourquoi ils n'obtiennent toujours pas nécessairement le temps dont ils devraient bénéficier avec leurs gestionnaires de cas ou leurs agents de service d'anciens combattants en vertu d'un ratio de 25:1. C'est dommage que ce soit toujours ce qui se produit à l'heure actuelle.
Je le répète, nous ne disons pas qu'il devrait déjà avoir atteint 25:1. Nous disons simplement que nous devons mieux informer les Canadiens et les anciens combattants au sujet de l'état des choses et sur l'échéancier à la suite duquel nous obtiendrons ce ratio de 25:1.
La dernière question systémique au sein du ministère que j'aimerais rapidement aborder est la question de la Croix bleue.
Je ne sais pas qui autour de la table connaît la Croix bleue et la relation entre la Croix bleue et les anciens combattants. Cette entreprise a toujours joué un rôle au ministère des Anciens Combattants. Par le passé, elle payait nos réclamations. Lorsqu'un ancien combattant présentait un plan de traitement ou une demande de traitement, la demande était reçue par un fonctionnaire. Celui-ci faisait ce qu'il y avait à faire pour s'assurer de l'approbation de la demande. Une fois la demande approuvée, elle était alors envoyée à la Croix bleue aux fins de paiement.
Ce n'est plus le cas. Maintenant, la Croix bleue est plutôt le facteur décisif. En fait, ils approuvent et remboursent les mêmes types de réclamations. Quand les choses se faisaient à l'interne, la norme de notre unité des appels était fondamentalement qu'environ 20 % des appels interjetés étaient renversés. En cas d'appel, par le passé, environ 20 % allaient être renversés parce que quelqu'un avait commis une erreur quelque part dans ce système.
À présent, avec la Croix bleue, le pourcentage s'établit à environ 45 %. En fait, c'est dire que 4,5 fois sur 10, un vétéran se voit refuser quelque chose qu'on ne devrait pas lui refuser. Il s'agit, pour moi, d'un problème extrême.
On doit le corriger et le rectifier le plus rapidement possible, parce que certains des traitements et des services qui sont présentement refusés pourraient être de l'oxygène ou encore des transfusions. Nous parlons de situations très réelles qui ont un effet majeur sur la vie d'une personne, donc je pense que le moment est venu de redresser le navire pour les anciens combattants canadiens et le personnel qui les sert.
Je tiens encore à préciser que, même si je ne suis qu'un président de syndicat et que je ne peux que faire la lumière sur ces questions et sur d'autres, vous constituez l'ordre décisionnel le plus élevé. Vous pouvez avoir un impact. Je vous demande donc de bien y penser et de vous demander si quelqu'un qui a servi notre pays honorablement et qui a combattu devrait revenir à la maison et lutter contre son pays pour des avantages auxquels il a droit. Leur vie dépend donc essentiellement de vous, alors maintenant c'est à vous de décider ce que vous allez faire.
Je vous remercie encore de votre indulgence.
:
Bon après-midi et merci beaucoup de m'avoir conviée à cette rencontre. C'est une première pour moi. Alors, soyez indulgents si je vais à l'encontre du protocole, par moments.
Je m'appelle Marie-Claude Michaud et je suis la directrice générale du Centre de la famille Valcartier. J'oeuvre auprès des familles militaires depuis 22 ans.
Le but de ma présentation est lié au mémoire que les centres de ressources pour les familles militaires du Canada ont remis au ministre de la Défense nationale, en juin dernier. Dans ce document, on demandait que les familles militaires soient intégrées dans la politique de la défense puisqu'elles sont une composantes opérationnelles de la mission des Forces armées canadiennes.
Cependant, dans le mémoire, on intégrait aussi la recommandation suivante.
[Traduction]
Voulez-vous que j'attende un peu le temps que vous mettiez votre casque d'écoute?
[Français]
C'est bien.
La deuxième recommandation du mémoire que nous avons déposé portait sur les anciens combattants et leurs familles. Nous demandions que les centres de ressources soient à la disposition de l'ensemble des anciens combattants et de leurs familles.
Pourquoi avoir fait cette demande? En 2014, un partenariat a été conclu entre Anciens Combattants Canada et la Défense nationale pour permettre la mise sur pied d'un projet pilote s'adressant aux militaires libérés pour raisons médicales et à leurs familles. Cela leur permettait d'avoir accès à sept centres de ressources du Canada. Par conséquent, sept centres offrent maintenant des services à ces militaires libérés pour raisons médicales et à leurs familles.
Présentement, nous sommes un peu victimes du succès de l'opération. On savait, dès le départ, que réserver l'accès à ces centres à une catégorie particulière d'anciens combattants pouvait avoir certaines conséquences, que nous subissons en ce moment.
Au Canada, on a créé deux catégories d'anciens combattants. Tout d'abord, il y a ceux qui sont libérés pour raisons médicales et qui ont accès aux services des centres de ressources. Malheureusement, il n'y en a que sept pour tout le Canada. Ensuite, il y a les anciens combattants qui sont libérés pour toute autre raison, ou qui ont été libérés avant 2014. Ceux-là n'ont pas accès aux services des centres.
Je vais me permettre de vous parler un peu de l'expérience du centre de ressources de Valcartier, qui est un des sept centres pilotes du Canada. On y accueille, entre autres, les anciens militaires et les anciens combattants depuis maintenant 18 ans. En effet, nous avons une entente avec le gouvernement du Québec relativement à notre service d'aide à l'emploi. À l'époque, le gouvernement du Québec était à la recherche d'une organisation qui pouvait offrir un service d'aide à l'emploi pour les réservistes et les anciens militaires. C'est pourquoi on a développé une expertise sur le plan de l'accompagnement des militaires lors de leur transition à la vie civile.
Nous étions donc prêts à accueillir cette clientèle lorsqu'on nous a inclus dans le projet pilote pour les militaires libérés pour raisons médicales. Toutefois, les demandes n'ont fait qu'exploser à partir du moment où nous avons tenu notre conférence de presse. Les gens se sont tournés vers nous, non seulement ceux qui avaient été libérés pour des raisons médicales, mais également l'ensemble des anciens combattants.
Au cours d'une seule année, 715 personnes — dont 293 anciens combattants — ayant droit à nos services se sont présentés chez nous à Valcartier. Nous avons dû également répondre à plus de 127 demandes de services de clients qui n'étaient pas admissibles. Vous comprendrez que, lorsque les gens se présentent à la porte de nos organisations, nous ne pouvons pas faire des recherches pour voir s'ils ont été libérés pour des raisons médicales ou non. Si les gens ont besoin d'aide, nous allons les accompagner. Ces gens vivent le deuil d'une carrière, d'une identité et ils vivent une baisse de l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes. L'emploi est un facteur majeur pour ces personnes qui quittent une carrière pour laquelle ils avaient investi, comme vous le savez, l'ensemble de leur vie.
Parmi les services primordiaux offerts, mentionnons offrir des services d'information et d'orientation, aiguiller les gens vers des ressources, et fournir de l'éducation et une relation d'aide. Nous avions déjà prévu qu'il s'agirait des trois services les plus demandés et c'est exactement ce qui se passe.
Parlons de la clientèle que nous avons reçue à notre service d'aide à l'emploi. Notons que 65 % de ces gens ont entre 26 ans et 46 ans. Ce sont les gens que les centres de ressources accompagnaient au cours des diverses missions des 25 dernières années. Ils sont jeunes. Au cours des deux dernières années, nous avons aidé à réécrire 157 curriculum vitae de militaires pour qu'ils soient utiles dans le marché de l'emploi civil. C'est un des enjeux importants. Comment modifier le fameux formulaire militaire pour réussir sa transition à la vie civile?
En l'espace de deux ans, il y en a eu 150, et ce, uniquement pour le Centre de la famille Valcartier.
Soixante-dix-huit pour cent de ces gens sont sans diplôme ou possèdent un diplôme d'études secondaires. La plupart d'entre eux souffrent de blessures physiques ou psychologiques. Leur santé mentale est précaire. Plusieurs sont maintenant considérés inaptes au travail et veulent rebâtir leur vie, en quelque sorte. Ils ont besoin d'être accompagnés dans leur dignité et individuellement pour traverser cela.
On voit les résultats qu'obtient le centre de ressources de Valcartier. Il s'agit d'une belle initiative qui a porté ses fruits, mais cela a eu pour effet de créer deux classes de vétérans au Canada. Nous considérons que c'est inacceptable, étant donné la contribution que ces gens ont faite à notre pays.
Nous nous sommes permis également de préparer un mémoire financier pour voir de quelle façon les centres de ressources pourraient offrir des services à l'ensemble des vétérans et à leurs familles. Un exemplaire de ce document vous a été transmis.
Les différents mandats qu'on a donnés au sont en lien avec ce que les centres de ressources au Canada pourraient offrir, par exemple réduire des éléments trop complexes, remanier la prestation de services et renforcer les partenariats entre ACC et le MDN. Vous en avez un exemple concret avec ce qui se passe dans les centres de ressources.
Il y a aussi l'aide à la carrière et l'assistance professionnelle offertes aux vétérans. C'est ce que nous faisons à Valcartier, et les résultats sont très positifs.
Fournir de meilleurs services d'éducation, de counseling et de formation aux familles qui procurent soins et soutien aux vétérans ayant des problèmes de santé physique ou mentale liés à leurs états de service, voilà l'expertise des centres de ressources depuis 25 ans. Lorsque les familles militaires sont transférées d'un endroit à un autre, ne serait-ce que pour subir des opérations, elles sont constamment en transition de vie. Elles bénéficient alors de notre expertise sur le terrain. Depuis 25 ans, nous travaillons en partenariat constant avec le civil. Nous avons développé une expertise qui pourrait être grandement utile pour cette catégorie de gens qui sont très importants au Canada.
Finalement, j'aimerais attirer votre attention sur la quatrième recommandation du mémoire qui a été remis au ministre de la Défense nationale, au mois de juin dernier. Elle concerne la création d'une cellule intergouvernementale pour traiter les problèmes des familles militaires partout au Canada. La majorité des enjeux qui touchent les familles militaires et les vétérans relèvent de la compétence des provinces. Lorsque les vétérans sont libérés, ils doivent accéder aux services médicaux provinciaux. Nous croyons qu'il serait bon de créer une telle cellule intergouvernementale.
J'ai rencontré la vice-première ministre du Québec dernièrement, ainsi que le ministre responsable des Affaires intergouvernementales, M. Jean-Marc Fournier. Le Québec envisage de créer un mécanisme pour atténuer les répercussions négatives sur les familles militaires et les vétérans et pour que ces derniers accèdent plus facilement à des services qui relèvent de la compétence provinciale. L'Ontario est en train de mettre sur pied un mécanisme semblable.
Il faut sortir des sentiers battus et se tourner vers des solutions novatrices pour répondre à l'ensemble des besoins de cette communauté, qui représente un million de personnes au Canada.
Je vous remercie de m'avoir accordé ce temps.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour.
Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler de ce sujet.
[Traduction]
L'Association canadienne des vétérans des forces de la paix pour les Nations unies est évidemment composée d'anciens combattants ayant servi au maintien de la paix dans les forces militaires et policières. Elle a des succursales partout au pays.
En terme de prestation de services, nous avons récemment constaté des améliorations, telles que la réouverture des bureaux d'ACC et une nouvelle attitude pour mieux aider les anciens combattants avec la pléthore de lois, la réglementation législative, la politique ministérielle et les procédures locales. Toutefois, la transition vers des services axés sur les anciens combattants est loin d'être terminée. En effet, au début du printemps, le ministre a établi un groupe consultatif sur l'excellence du service qui, jusqu'à présent, n'a réussi qu'à se définir, et les travaux à venir sur la prestation de services ne demeurent qu'un ensemble d'objectifs flous.
La prestation de services doit être centrée sur l'ancien combattant. En termes simples, cela signifie de fournir aisément, avec rapidité et flexibilité, des services dont les anciens combattants ont besoin. Cette prestation doit couvrir le continuum des communications, du courrier aux médias sociaux, comme l'exigent les anciens combattants et les autres clients.
Une expérience tentée dans le domaine de la communication avec les clients d'ACC, qui a été considérée comme un succès par les anciens combattants, consistait à augmenter les heures de service deux jours par semaine pour accueillir les anciens combattants et d'autres clients qui avaient un emploi de jour. Malheureusement, l'expérience a pris fin sans entraîner de changements au statu quo national.
Un autre irritant de longue date est le temps requis avant qu'on informe un ancien combattant d'une décision quant à une demande de prestations. Quatre mois peuvent sembler courts pour les bureaucrates, mais cela représente une attente angoissante pour quelqu'un qui cherche de l'aide. Ce délai devrait encore être réduit. Le processus serait plus simple en utilisant des outils modernes de prise de décisions et en accordant d'emblée le bénéfice du doute au demandeur.
La question de la prestation de soins de longue durée pour les anciens combattants de l'ère moderne demeure un sujet d'actualité parmi les membres de l'association. Alors qu'ACC a mobilisé avec succès un certain nombre de provinces sur la question de l'accès prioritaire des anciens combattants d'aujourd'hui pour l'obtention de lits communautaires, il n'y a pas de politique nationale pour fournir le filet protecteur holistique national requis par les anciens combattants du maintien de la paix.
À l'autre bout du continuum de prestation de services, les décisions sur les questions quotidiennes concernant les anciens combattants ne semblent pas suivre une norme prévisible. Par exemple, un de nos membres devait aller chercher ses médicaments tous les mois. Parfois, il les recevait gratuitement en raison d'une blessure liée au service alors que d'autres fois, il devait les payer. Chaque fois, il ne recevait jamais une réponse claire de la part de la Croix bleue MEDAVIE sur le pourquoi de la chose.
Ce qui précède n'est qu'un exemple des frustrations continuelles auxquelles sont confrontés nos anciens combattants. Il y a aussi les temps d'attente relatifs à une décision, le manque d'explications claires dans la correspondance, des conversations téléphoniques ternes, un labyrinthe de règlements, de politiques et de directives. Il n'y a pas de doute que cette prestation de services doit être améliorée.
La solution à moyen terme devrait porter sur la consolidation de l'orientation selon le principe « un ancien combattant », sur l'utilisation d'un langage accessible et transparent. Toutefois, à court terme, des solutions simples devraient être instaurées sans attendre.
Premièrement, la correspondance devrait inclure le nom et le numéro de téléphone du rédacteur de la lettre de sorte qu'on puisse obtenir rapidement des éclaircissements sur celle-ci.
Deuxièmement, il faudrait veiller à ce que le signataire de la correspondance examine son contenu pour en assurer la clarté et la simplicité du langage.
Troisièmement, dans les conversations téléphoniques, il faudrait fournir en cas d'escalade, les coordonnées du personnel de supervision et de gestion compétent et disponible.
Quatrièmement, il faudrait veiller à ce que la correspondance indique la disponibilité non seulement de l'option d'examen interne, mais également de celle d'un appel devant le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) en langage clair et simple.
Dernièrement, il faudrait avoir des heures d'ouverture prolongées deux fois par semaine aux bureaux et aux centres d'appels d'ACC partout au pays.
Ce n'est pas sorcier. C'est vraiment simple et facile à accomplir, et cela éliminerait énormément de frustrations quotidiennes auxquelles se mesurent les anciens combattants.
En terminant, je tiens à vous remercier encore une fois de cette occasion d'avoir pu vous parler. Je vous remercie de votre temps et de votre attention.
:
Il y a une distinction à faire entre les centres de ressources pour les familles des militaires — qui sont au nombre de 31 au Canada — et tous les bureaux d'Anciens Combattants Canada. Les centres de ressources ont été créés pour assurer des services aux familles des militaires, mais la clientèle s'est élargie avec les années en raison des missions opérationnelles. Ainsi, nous couvrons également les parents de militaires, les vétérans libérés pour raisons médicales ainsi que leur famille.
Je redis le mot « famille » parce qu'auparavant, les services d'Anciens Combattants Canada n'incluaient pas vraiment de services de proximité pour les familles. Or aujourd'hui, les vétérans sont jeunes et ont souvent de jeunes enfants. La situation des vétérans, il y a 20 ans, était fort différente.
Comme je le disais, il y a une distinction à faire entre les centres de ressources pour les familles des militaires et les bureaux d'Anciens Combattants Canada. Les centres de ressources sont des organismes à but non lucratif, autonomes, qui travaillent conjointement avec le ministère de la Défense nationale et, maintenant, avec Anciens Combattants Canada. Ils assurent des services aux vétérans libérés pour des raisons médicales, mais également à leur famille. Il y a deux ans, celles-ci se rendaient dans notre édifice pour obtenir des services.
Vous me corrigerez si je me trompe, mais je crois qu'Anciens Combattants Canada se charge surtout des indemnités, des remboursements pour divers services, alors que dans les centres de ressources, nous offrons un service. Les gens n'ont pas à payer. Nous ne donnons pas d'allocations.
Je vous ai parlé plus tôt d'un service d'assistance relatif à l'emploi. Anciens Combattants Canada accorde un montant pour permettre aux vétérans d'accéder aux services de conseillers en orientation alors que nous avons dans notre centre de ressources des conseillers en orientation, en carrière. Il y a une distinction à faire. Dans notre cas, il ne s'agit pas d'indemnités, mais de services. Cela dit, nous sommes partenaires.
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Je suis absolument d'accord avec vous.
La sensibilisation est l'une des choses dont nous faisons continuellement la promotion. Nous devons améliorer cet aspect et pas seulement dans ce genre de situations. Nous constatons que les anciens combattants doivent nous trouver. Ça ne devrait pas être le cas. Pourquoi le fardeau incombe-t-il aux anciens combattants et non au ministère? Nous devrions être à la recherche des anciens combattants, qu'ils soient des sans-abri, qu'ils habitent chez des connaissances, et ce, même s'ils n'ont pas la meilleure des situations.
Nous essayons de changer un peu les choses, et ce, avec les entrevues de transition. Au moment de quitter le service militaire, une personne doit suivre une procédure afin, nous l'espérons, de pouvoir cerner l'existence de certains problèmes chez elle et peut-être combler les fossés existants. Toutefois, le système n'est pas encore parfait.
Je suis entièrement d'accord avec vous : nous devons nous améliorer et aller à la rencontre des gens. Que ce soit en utilisant un bureau satellite ou de toute autre façon, nous devons rejoindre nos héros : ils sont souffrants. C'est merveilleux d'ouvrir un bureau à un endroit donné, mais si nous n'avons pas l'effectif nécessaire pour faire le travail sur le terrain, par exemple, et pour rencontrer ces personnes, ou si nous échouons dans cette tâche, alors ça n'aide en rien les anciens combattants.