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Mesdames et messieurs, bonjour. Nous allons ouvrir la réunion.
En vertu du paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité étudie les effets de l'utilisation de la méfloquine chez les vétérans canadiens.
Aujourd'hui, nous recevons le contre-amiral Edmundson, commandant adjoint, Commandement du personnel militaire; le brigadier général Downes, médecin général; le colonel Jetly, psychiatre principal et conseiller en santé mentale, Direction de la santé mentale, Services de santé des Forces canadiennes; et la Dre Courchesne, directrice générale, Direction générale des professionnels de la santé, médecin-chef.
Nous commencerons par un exposé du contre-amiral Edmundson.
Je vous remercie.
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Bonjour, monsieur le président, membres du Comité.
Je suis le contre-amiral Edmundson, commandant adjoint du Commandement du personnel militaire des Forces armées canadiennes.
Au sein de notre organisation, notre priorité, ce sont les personnes, du moment de leur recrutement jusqu'à ce qu'elles passent à la vie après le service. Notre obligation de prendre soin de nos membres et de leur fournir les soins de santé de la plus haute qualité possible fait partie intégrante du service militaire.
[Français]
Je suis accompagné aujourd'hui par le brigadier-général Andrew Downes, médecin général et commandant des Services de santé des Forces armées canadiennes, qui prononcera le discours d'ouverture, et du colonel Rakesh Jetly, psychiatre principal en matière de santé mentale, également des Services de santé des Forces armées canadiennes.
[Traduction]
Nous sommes aussi accompagnés aujourd'hui de la Dre Cyd Courchesne, médecin-chef à Anciens Combattants Canada.
Je parlerai d'abord de notre approche générale des soins du personnel en uniforme. Mes collègues traiteront plus particulièrement des aspects techniques des considérations relatives à la méfloquine.
Nous prenons très au sérieux la santé et le bien-être des membres des Forces armées canadiennes, qu'ils soient au pays, où ils effectuent leurs tâches normales ou soutiennent des opérations nationales, comme pendant les inondations en Ontario ou, surtout, durant les opérations à l'étranger.
[Français]
Les missions à l'étranger, en particulier, exigent souvent que notre personnel remplisse ses fonctions dans des conditions environnementales et opérationnelles extrêmes.
[Traduction]
Dans ces situations, la protection de la force déployée, c'est-à-dire la protection du bien-être de nos soldats, nos marins et nos aviateurs, hommes et femmes, est toujours une priorité absolue qu'il faut concilier avec l'efficacité au combat et l'efficacité opérationnelle de cette force.
La protection de la force peut inclure la nécessité de médicaments spécialisés conçus pour protéger contre les risques environnementaux et opérationnels dans la région. J'ai été déployé à plusieurs reprises et on m'a prescrit des médicaments antipaludiques qui, je crois, m'ont été bénéfiques, parce que je me suis fait dévorer par les moustiques à Djibouti, il y a tout juste deux ans, quand j'y étais déployé comme commandant de la Force opérationnelle multinationale 150.
[Français]
Pour prendre nos décisions sur les traitements médicaux et les médicaments, nous nous fondons sur la recherche et la science et sur les meilleures pratiques de la communauté médicale au sens large.
Le bureau du médecin général des Forces armées canadiennes collabore avec la communauté médicale canadienne et ses alliés pour rester informé de l'évolution de la situation. Lorsque ces engagements et ces recherches nous avertissent qu'un changement est nécessaire, nous agissons en conséquence et nous nous adaptons pour assurer la fourniture continue des meilleurs soins médicaux possible et la disponibilité de mesures de protection de la force.
[Traduction]
Étant donné la nature de ce que nous faisons dans les Forces armées canadiennes et où nous le faisons, certains, à la suite de leurs affectations à des opérations, subiront des traumatismes et des symptômes de traumatismes non discernables. Nous reconnaissons que certaines des personnes touchées ne vont pas bien et ont besoin d'aide. Nous les encourageons, et nous encourageons tous ceux qui connaissent quelqu'un qui a besoin d'assistance, à contacter leurs amis, collègues, professionnels de la santé (dans les Forces armées canadiennes et en dehors) ou toute autre personne en qui ils ont confiance, afin qu'ensemble, nous puissions les aider et aider leur famille en cas de besoin.
Je cède maintenant la parole au brigadier général Downes.
Je vous remercie.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs du Comité permanent des anciens combattants.
Merci de me donner l'occasion de discuter de l'utilisation de la méfloquine comme médicament pour prévenir le paludisme dans les Forces armées canadiennes.
[Français]
Comme vous le savez, le paludisme est l'une des maladies infectieuses les plus importantes au monde. En 2017, l'Organisation mondiale de la santé a estimé le fardeau mondial de cette maladie à 219 millions de cas et à 435 000 décès. Le taux global de mortalité par paludisme est d'environ 1 %, et il atteint environ 20 % chez les personnes gravement atteintes.
Lorsque le déploiement s'effectue dans une zone impaludée, nous utilisons un certain nombre de contre-mesures complémentaires pour prévenir le paludisme. Le plus important à cet égard est l'utilisation de médicaments prophylactiques.
[Traduction]
Notre approche en matière de prévention du paludisme repose sur les lignes directrices élaborées par le Comité canadien consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV). Ce groupe, qui conseille l'Agence de la santé publique du Canada, recommande un certain nombre de médicaments, y compris la méfloquine, comme convenant à la prévention du paludisme.
[Français]
La méfloquine est aussi l'un des médicaments recommandés par plusieurs autres agences dans le monde, comme les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, et par l'Organisation mondiale de la santé.
[Traduction]
Santé Canada est l'organisme qui réglemente et approuve l'utilisation des médicaments au Canada. Santé Canada continue d'approuver l'utilisation de la méfloquine pour la prévention et le traitement du paludisme. Depuis les années 1990 et jusqu'à récemment, la méfloquine était l'un des principaux traitements possibles pour les membres des FAC. Comparée aux solutions de rechange, elle présente certains avantages, notamment qu'elle se prend une seule fois par semaine
Depuis sa première utilisation dans les FAC, environ 18 000 prescriptions pour ce médicament ont été données aux membres des FAC. En comparaison, la méfloquine a été prescrite à des centaines de milliers de civils canadiens.
[Français]
En 2016, reconnaissant les préoccupations suscitées par la méfloquine, le chef d'état-major de la Défense a demandé qu'un examen soit mené sur l'utilisation de la méfloquine par les Forces armées canadiennes. Le médecin général a constitué un groupe de travail pour mener cet examen, qui a été achevé au printemps de 2017.
[Traduction]
Le groupe de travail a conclu que la politique des FAC sur la prévention du paludisme était cohérente avec les lignes directrices de la pratique clinique canadienne. Il a également indiqué que l'utilisation de la méfloquine avait considérablement diminué au cours des années précédentes.
Le groupe de travail a examiné la documentation scientifique et conclu que la valeur probante des éléments de preuve scientifiques ne permettait pas de soutenir la notion selon laquelle la méfloquine est moins sûre et moins bien tolérée que d'autres médicaments. Cependant, le groupe a également noté les limites de ces données, ajoutant que les recherches sont insuffisantes sur les effets à long terme de la méfloquine.
[Français]
Le groupe de travail a recommandé que la méfloquine ne soit prescrite que dans des circonstances précises, comme l'intolérance à d'autres médicaments. D'autres recommandations ont abouti à un processus amélioré de sélection des patients pour tous les médicaments antipaludiques et à un programme de formation complémentaire en ligne pour les fournisseurs. Depuis janvier 2018, trois membres des Forces armées canadiennes ont reçu une ordonnance de méfloquine.
[Traduction]
Je sais qu'il y a des militaires canadiens et d'anciens combattants qui ont, ou ont eu, des symptômes neurologiques ou psychiatriques durables, et beaucoup craignent que la méfloquine ait contribué à leur maladie. Leur préoccupation est compréhensible, surtout compte tenu du niveau de discussion et de débat dans les médias et les communautés médicales et scientifiques. Nous savons que la méfloquine, comme tout médicament, a des effets secondaires à court terme et nous reconnaissons qu'il existe certaines preuves scientifiques indiquant une possibilité d'effets neuropsychiatriques à long terme, voire permanents. Certainement cela est indiqué comme étant possible dans la monographie du produit.
Notre analyse de la documentation est que de nombreuses questions restent sans réponse autour de cette hypothèse. Les preuves à l'appui sont insuffisantes et sont contestées par de nombreux experts. De plus, les études de population, qui donnent une indication du niveau de risque, ne démontrent pas de charge de morbidité durable chez les personnes qui ont pris de la méfloquine. Je reconnais que ces études de population ont aussi leurs propres limites.
Je pense qu'il reste encore beaucoup à apprendre sur les effets de la méfloquine sur la santé et je suis donc ravi que la US National Academy of Science, Engineering and Medicine ait mis sur pied un projet pour évaluer spécifiquement le risque à long terme des médicaments antipaludiques, en particulier de la méfloquine. Nous espérons que ce projet, ainsi que d'autres travaux de recherche, permettra de clarifier la situation et nous aidera à mieux prendre soin de ceux qui souffrent.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui devant le Comité.
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Du centre d'excellence.
Col Rakesh Jetly: C'est cela.
M. Phil McColeman: Très bien.
Homewood Health se présente comme étant le leader canadien en services de santé mentale et de traitement des toxicomanies, avec un réseau national de plus de 4 500 employés et experts cliniques. En plus des ententes, Anciens Combattants Canada a également des ententes avec les autorités sanitaires provinciales, et le ministère déclare financer « un robuste réseau de plus de 4 000 professionnels de la santé dans l'ensemble du Canada ».
Est-ce que Homewood est le « robuste réseau » que finance Anciens Combattants Canada?
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Vous n'en êtes pas certain.
Vous avez peut-être pris connaissance du témoignage de nos témoins précédents. Nous avons reçu le Dr Nevin et le psychiatre en chef, qui sont venus des États-Unis. Dans les deux cas, dans leur témoignage, ils en sont arrivés à être, je dirais, indignés par la réponse du ministre des Anciens Combattants à leur demande — ils proposaient leur assistance dans l'étude sur la méfloquine par un dépistage visant à vérifier quels militaires ont pris de la méfloquine, ce qui serait une première étape. Ce serait reconnaître la question « Avez-vous pris de la méfloquine, oui ou non? »
Aux postes que vous occupez dans vos ministères, seriez-vous opposés à ce qu'on vérifie quels militaires ont pris de la méfloquine, oui ou non?
Nous pouvons faire un tour de table, à moins que l'un de vous souhaite répondre de manière plus détaillée.
Je vais essayer de répondre à la question avant de laisser la parole à mes collègues.
Si on fait un contrôle, c'est, entre autres, pour qu'il serve à quelque chose. Cependant, en l'état actuel des choses, même si nous pouvons demander qui en a pris ou pas, ni la science ni les connaissances ne nous permettent de procéder à une analyse particulière.
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Je vais devoir vous interrompre. Je ne savais pas qu'autant de temps s'était écoulé.
J'en conclus que c'est non, puisque vous avez expliqué la raison possible pour laquelle vous ne le faites pas.
Monsieur le président, je souhaite demander un consentement unanime à la distribution de la monographie même qui accompagne le produit dont nous ont parlé les experts à notre dernière réunion. J'en ai des copies et, pour votre information, elle décrit ce qui est écrit sur l'emballage du produit.
Puis-je avoir un consentement unanime à ce sujet?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie tous de votre présence.
Brigadier-général Downes, je lisais votre témoignage. Vous avez déclaré qu'un certain nombre de militaires et de vétérans sont inquiets à cause de symptômes psychiatriques prolongés dont ils souffrent et craignent que la méfloquine ait contribué à leur maladie. Vous avez ensuite dit que leur préoccupation est compréhensible, étant donné l'ampleur des discussions et du débat dans les médias et les milieux scientifiques et médicaux.
Une des choses auxquelles nous avons affaire en médecine, et dans la recherche aussi bien qu'en médecine, c'est le biais de confirmation. Pensez-vous que le biais de confirmation joue un rôle dans certaines des revendications de certains chercheurs et défenseurs de ce point de vue, à savoir que la méfloquine pourrait être toxique pour certaines personnes?
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La question me déroute un peu, mais les facteurs de confusion sont importants.
Si on envoie des jeunes hommes et des jeunes femmes en zone de guerre, qu'on les prive de sommeil et qu'on les déshydrate peut-être, avec le stress accru et le fait d'être loin de leur famille... Nous avons également des données épidémiologiques qui montrent une plus grande fréquence d'effets indésirables dans l'enfance. Quand on envoie ces personnes en mission et qu'on les expose aux horreurs de la guerre — le Rwanda, dans mon cas — ou à des crises humanitaires, il est très difficile de différencier les effets des traumatismes, de la méfloquine et de la doxycycline. C'est pourquoi, comme le dit le général, nous n'avons guère de données probantes d'un côté ou de l'autre.
Il serait très difficile, selon moi, d'arriver à une étude définitive. Je pense que, fondamentalement, en tant que professionnels de la santé, nous devons écouter nos patients et les aider à surmonter les problèmes avec lesquels ils se débattent.
Je ne connais pas de traitement particulier pour les acouphènes causés par la méfloquine, mais je connais des approches des acouphènes que nous utiliserions, par exemple. Je crois que ce que nous devons faire, c'est demander aux personnes de se faire connaître, les écouter avec compassion expliquer ce qu'elles ressentent, puis essayer de trouver des solutions d'après les symptômes pratiquement.
Brigadier-général Downes, je vous remercie infiniment de votre compte rendu aujourd'hui. Je vous sais certainement gré de ce que vous avez déclaré.
Vous avez mentionné, entre autres, qu'à l'heure actuelle, le personnel militaire et les vétérans entendent parler de la méfloquine et se demandent si elle est pour quelque chose dans les symptômes qu'ils éprouvent et les nombreuses difficultés qu'ils connaissent.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet et sur les conséquences que cela a dans le travail que vous faites?
Par ailleurs, vous savez que, d'après le rapport du médecin général sur la méfloquine, des précautions ont été prises pour 12 % du personnel et que pour 62 % des militaires à qui ont a prescrit ce médicament, il n'y a pas eu d'évaluation en vue de prendre ces précautions.
Je m’interrogeais à ce sujet. J’espère que ce sont les bons chiffres.
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Ce rapport date de plusieurs années. Il a été commandé par mon prédécesseur. Je l'ai lu plusieurs fois, mais je ne me souviens pas des chiffres précis et de ce qu'il dit.
Ce que je sais, c'est qu'en l'examinant, nous avons constaté qu'on a prescrit de la méfloquine à un certain nombre de personnes malgré des contre-indications existantes. Nous avons procédé à un examen de la qualité des soins dans ces dossiers particuliers. Nous avons également mis en place un programme de formation que doivent suivre tous les prescripteurs et qui leur rappelle ces questions. Nous avons des formulaires de dépistage et toute personne à qui on prescrit des médicaments antipaludiques doit passer en revue toutes les contre-indications avant de signer le formulaire. Sur chacun de ces formulaires, il y a des encadrés noirs dans lesquels les contre-indications mêmes sont mises en évidence.
Nous pensons avoir mis en place un système solide. Je ne connais pas d'autre système de santé au Canada qui en fasse autant.
Je soulignerai aussi que, quand Santé Canada a fait son examen de l'innocuité de la méfloquine, il a constaté les mêmes problèmes chez les prescripteurs civils. Ce n'est pas particulier à l'armée. Je crois que c'est quelque chose qui arrive de temps en temps dans l'exercice de la médecine et j'estime que nous avons bien réagi à la situation.
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J'aimerais réagir à différents éléments.
Le premier est que le quinisme n'est pas un diagnostic reconnu. Il n'existe pas dans le manuel des diagnostics que nous utilisons lorsque nous codifions les maladies.
Il s'agit de plus d'une hypothèse, et le Dr Nevin en parle lui-même comme d'une hypothèse. Une hypothèse est une idée que la recherche ne corrobore pas pleinement. Il a réuni quelques données probantes à l'appui de sa théorie. Il se peut que, par la suite, des données probantes prouvent qu'il a raison, mais pour l'instant, les preuves sont minces.
Une partie de la recherche sur laquelle il s'appuie, par exemple, certaines de ces études sur les rats et ainsi de suite dont le colonel Jetly parlait il y a un moment parlent de lésions du tronc cérébral, mais certains des symptômes que les personnes décrivent ne correspondent pas à ce type de lésions.
Il y a quelques incohérences dans cette idée, et je ne suis pas spécialiste du cerveau et de la méfloquine, mais je lis les travaux d'experts qui critiquent les travaux du Dr Nevin. J'essaie d'extraire la vérité dans ce débat d'experts.
Je ne suis toujours pas convaincu que c'est ce qui se passe, mais je crois que nous ne devrions pas avoir l'arrogance d'ignorer cette possibilité. Nous devons, à mon sens, y être ouverts et continuer de surveiller les travaux qui se font. J'espère qu'un jour, nous aurons une réponse définitive.
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Les choses ont changé avec le temps. Je peux vous dire comment elles fonctionnent maintenant lorsque des médicaments sont prescrits sur une base. Nous avons un système en vertu duquel, que le militaire se procure les médicaments prescrits dans une pharmacie civile ou sur la base, la prescription est entrée dans le même système, du moment que le militaire utilise sa carte Croix-Bleue quand il se rend dans une pharmacie civile.
Tout cela est suivi par un seul système, mais nous ne l'avons pas toujours eu. Il n'existe que depuis une dizaine d'années. Rien n'est infaillible, mais j'estime que nous sommes bien mieux équipés maintenant que nous ne l'étions dans le passé pour suivre ce genre de choses.
Nous avons également des dossiers de santé électroniques maintenant, depuis le milieu des années 2000, ce qui nous permet aussi d'avoir beaucoup plus facilement accès à l'information. Avant, nous avions des dossiers sur papier, on y inscrivait les choses et il arrivait que des papiers s'égarent, ce qui peut arriver. Maintenant, comme tout est entré directement dans ces dossiers de santé électroniques, les cliniciens ont accès à un dossier permanent, où que travaille le patient.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Merci à tous de votre présence aujourd'hui.
Je suis heureuse de ce qu'on a appris depuis la première étude du Comité sur la santé mentale, à laquelle ont participé plusieurs témoins qui ont pris de la méfloquine et en ont subi les effets. Le médecin général a présenté un rapport à la suite duquel la méfloquine est devenue un médicament de dernier recours, au lieu d'un médicament prioritaire. Santé Canada a sensiblement modifié sa monographie. Je ne crois pas que ce soit à cause de Dieu sait quoi. De toute évidence, dans le monde entier, il se passe beaucoup de choses autour de ce médicament et de ses effets sur les forces armées, surtout parmi nos alliés, avec la recherche qui se fait.
Je suis très préoccupée, toutefois, par le fait que nous examinions la situation et disions: « Maintenant, nous faisons cela. » Nous suivons beaucoup mieux les forces armées, nous savons mieux déterminer ce qui est sécuritaire pour elles d'après ce qui s'est passé avant et que sais-je encore. Cependant, nous avons une cohorte importante de personnes qui ont pris ce médicament sans savoir de quoi il s'agissait. Elles étaient obligées de le prendre. Elles n'avaient pas le droit de refuser. Autrement, elles perdaient leur déploiement. Il est vrai que beaucoup de témoignages jusqu'ici sont anecdotiques. Je ne crois pas qu'on commence souvent une étude sur un sujet sans avoir d'abord de témoignages anecdotiques.
Je poserai rapidement une question, et je veux juste une réponse par oui ou par non de chacun de vous. Dans l'examen de cette question, avez-vous lu les études réalisées par le Comité ou leur accordez-vous de l'importance? Avez-vous lu le témoignage des vétérans qui ont comparu devant le Comité? Je vous demanderai de répondre seulement par oui ou par non.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos témoins de leur présence aujourd'hui.
Je sais, pour avoir entendu des témoins sur ce sujet à notre dernière réunion, que l'on s'inquiétait beaucoup du nombre de militaires qui choisissent d'utiliser la méfloquine. Je sais aussi que les Forces armées canadiennes ont décidé de ne prescrire le médicament que quand il a été demandé.
Un des témoins précédents nous avait dit qu'aux États-Unis, la méfloquine ne représente que 1 % des médicaments prescrits aux militaires. À l'heure actuelle, dans les Forces armées canadiennes, c'est 5 %. Quelles seraient, à votre connaissance, les raisons pour lesquelles des personnes choisissent la méfloquine?
À Anciens Combattants Canada, le message a été cohérent: tout militaire qui tombe malade ou est blessé par suite de son service peut faire demande. Cela comprend ceux qui pensent que la méfloquine est la cause de leur maladie ou de leur blessure.
Par contre, nous n'indemnisons pas pour cause. Nous indemnisons pour un diagnostic de condition médicale. Il est possible que certains vétérans aient demandé une indemnité d'invalidité pour cause de trouble de stress post-traumatique, mais nous ne cherchons pas à déterminer la cause de leur stress post-traumatique. Le ou la militaire qui a servi et qui se présente avec un diagnostic de stress post-traumatique reçoit une indemnité d'invalidité ainsi que le traitement et les avantages qui y sont associés. Les cas sont évalués individuellement, et nous avons invité à plusieurs reprises les vétérans à se manifester.
Dans un théâtre d'opérations, il règne une dynamique à laquelle n'est pas exposé le Canadien moyen qui prend ce médicament. En même temps, la monographie dit clairement que si vous ressentez de l'anxiété, avez l'impression que des gens vous veulent du mal, êtes déprimé, avez des hallucinations visuelles ou auditives — ce médicament cause des hallucinations —, ou ressentez de l'agitation... Toutes ces choses existent déjà dans un théâtre d'opérations militaires.
Si j'ai bien compris, on est en état constant de lutte ou de fuite. Et pourtant, si ce médicament est utilisé, la monographie dit qu'il faut arrêter de l'utiliser dès les premiers signes d'anxiété.
Je vous demande donc, pourquoi continuons-nous même à envisager de l'utiliser? Vous les encouragez, je sais, à utiliser les deux autres d'abord, mais ils ont quand même le choix de celui-ci. Les renseignez-vous sur les handicaps permanents qu'ils peuvent subir dès la première dose de ce médicament en particulier, même s'ils l'avaient utilisé par le passé? Sont-ils informés de la gravité des séquelles permanentes que ce médicament peut leur causer pour le restant de leur vie?
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Voilà qui met fin à ce tour. Je ne sais pas s'il y a d'autres questions, mais le cas échéant, il nous reste un peu de temps. Sinon, je remercierai les témoins puis nous passerons à l'adoption du budget.
Au nom du Comité, je remercie tous les témoins de leur présence aujourd'hui et de nous avoir aidé à mieux comprendre ce sujet. Merci de tout ce que vous faites pour les hommes et les femmes qui servent et ont servi le pays.
Vous avez tous une copie du budget devant vous. Vous avez peut-être eu la possibilité de l'examiner.
J'ai besoin d'une motion pour son adoption.
Bon, monsieur Eyolfson.
Y a-t-il des questions sur le budget?
(La motion est adoptée.)
Le président: M. Harvey a présenté une motion d'ajournement.
(La motion est adoptée.)