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Très bien. Nous allons les distribuer. Je vous rappelle qu'ils ont été envoyés à la traduction.
Je vais présenter nos témoins.
Nous recevons les représentants d'API Labs: M. Glen Metzler, le président-directeur général, et M. Ryan Mercer, qui est membre du conseil.
Nous recevons également M. Damir Wallener, qui est président-directeur général d'EIO Diagnostics. Nous vous souhaitons la bienvenue, monsieur Wallener.
Enfin, nous recevons le représentant de Aliments Maple Leaf Inc., M. Rory McAlpine, qui est premier vice-président des relations avec le gouvernement et l'industrie.
Monsieur Wallener, voulez-vous commencer? Vous disposez de sept minutes pour votre déclaration préliminaire.
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Je vous remercie d'avoir été indulgents avec ma documentation. C'est la première fois que je témoigne devant un comité. Je n'avais pas tout à fait compris la procédure. Je vous remercie donc de votre indulgence.
Je suis le fondateur et PDG d'EIO Diagnostics, une entreprise de la côte Ouest, située sur l'île de Vancouver. Nous sommes responsables de la détection précoce des maladies du pis des animaux laitiers, principalement de la mastite, qui entraîne des pertes de production annuelles de 10 milliards de dollars pour l'industrie laitière mondiale.
Ce qui est intéressant dans notre histoire, c'est que nous avons fondé l'entreprise il y a tout juste 10 mois. Nous recevons un excellent financement du secteur privé et nous collaborons avec de grandes et de petites entreprises de partout dans le monde.
Je vais maintenant passer aux diapositives. Celle intitulée « 2017: Origins » présente l'historique de notre entreprise. La raison pour laquelle je vous en fais part, c'est que selon mon expérience dans la mise sur pied et le démarrage des entreprises, il n'est pas toujours clair pour les organismes de réglementation de comprendre les défis que cela représente de partir de rien et d'en arriver à une idée qui génère des emplois et des exportations.
Notre histoire a commencé en août avec une validation de principe qui a été construite sur le coin de ma table de cuisine. Nous avons payé cela de notre poche, ce qui est normal. Une semaine après avoir partagé une vidéo de 90 secondes de cette validation de principe, nous avons reçu une offre d'investissement de la part d'un fonds d'investissement de la ville de New York qui se spécialise dans la technologie alimentaire et agricole. En vertu de cette entente, nous avons passé trois mois et demi à New York où, en plus d'investir dans notre entreprise, le fonds nous a intégrés à son réseau — surtout dans le domaine des produits de consommation emballés, soit à peu près tout ce qu'on achète à l'épicerie qui n'est pas dans la section des fruits et légumes — et nous a présenté une série d'investisseurs dans ce domaine. Le programme s'appelait Food-X.
À ce moment-là, nous n'avions toujours pas de produit ni de revenus: seulement une validation de principe. En octobre, nous avons entrepris notre premier essai commercial dans une ferme laitière près de chez nous sur l'île de Vancouver, Balme Ayr Farm. Ensuite, le ministère de l'Agriculture de la Colombie-Britannique a eu la gentillesse de nous offrir une bourse d'innovation de 70 000 $.
Je fais attention aux chiffres parce qu'ils sont importants dans notre histoire. Ces 70 000 $ — et nous y reviendrons plus tard — représentent un très petit montant dans l'ensemble, mais c'est ce qui a permis à EIO de rester une entreprise canadienne. Nous recevions déjà des offres d'investissement supplémentaires des États-Unis. La New York City Economic Development Corporation avait offert à toute notre équipe fondatrice des visas de résidence afin que nous déménagions notre entreprise à New York. Nous avons reçu une longue liste d'offres que nous avons été en mesure de refuser parce que nous avions reçu cette aide du gouvernement provincial.
En novembre et en décembre, nous avons réalisé d'autres progrès technologiques et en décembre, nous avons eu une grande fête de lancement à Manhattan, organisée par Food-X. À partir de là, nous avons bâti les relations nécessaires pour passer au niveau supérieur.
La diapositive suivante présente quelques photos. Celle du coin supérieur gauche montre notre appareil en action à Gracemar Farms, une importante ferme d'exploitation laitière de la vallée du Fraser.
Nous travaillons aussi maintenant en Afrique. Dans l'une des images, on me voit en train d'enseigner à des étudiants en médecine vétérinaire de la Namibie, ce qui est cocasse, parce que je n'ai qu'un baccalauréat; je ne devrais pas enseigner dans une université.
Comme vous pouvez le voir sur la photo du coin supérieur droit de la diapositive, nous avons réalisé une étude afin de déterminer le nombre de chèvres laitières et de chèvres de boucherie malades, dans le cadre de l'élaboration des politiques sociales de la Namibie. Notre outil est très facile à transporter, est peu coûteux et peut être utilisé sur le terrain. Ce qu'on ne voit pas sur l'image, c'est que peu de temps après, nous avons souffert d'un coup de chaleur et de déshydratation. C'était une expérience fantastique, mais il serait beaucoup trop long de vous la raconter ici.
Dans le coin inférieur droit, on voit une photo de nous au Kenya. La jeune femme qui tient l'appareil est une vétérinaire, qui vient d'obtenir son diplôme. Après que je lui ai montré comment on utilisait l'appareil pour détecter les maladies animales, elle me l'a tout de suite arraché des mains et ne voulait pas me le remettre à la fin de la journée si je ne promettais pas de revenir. Nous allons en effet y retourner en septembre, grâce au financement reçu d'ONG et de grands et petits producteurs du Kenya.
En 2018, l'entreprise a continué de croître. Nous avons terminé une importante ronde de financement au cours du deuxième trimestre.
Je rappelle que nous n'avions toujours pas de produit à ce moment-là. C'était encore davantage un souhait que la réalité. C'est important, parce que tous nos investisseurs étaient américains. Selon notre expérience, les investisseurs canadiens du secteur privé ont tendance à ne pas vraiment aimer prendre de risques, tandis que nos collègues ailleurs dans le monde aiment prendre des risques.
Par ailleurs, c'est à cette époque que nous avons reçu notre premier soutien financier du gouvernement fédéral par l'intermédiaire du Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada, qui est un programme absolument merveilleux. Nous adorons ce programme. Ce programme, Mitacs et certains programmes du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada sont fantastiques. C'est impossible de vous les décrire à leur juste valeur, et nous sommes très reconnaissants de ce soutien. Lorsque nous réunissions des fonds, le soutien du Programme d'aide à la recherche industrielle nous a directement permis de dire fermement aux investisseurs que nous acceptions leur argent, mais que nous refusions de déménager à Silicon Valley.
Plus tard cette année, nous commencerons en fait à vendre un produit et à générer des recettes, mais nous avons des projets pilotes en cours avec des entreprises aussi importantes que Cargill, qui est un géant dans le milieu, de même que des exploitations agricoles privées dans l'Ouest américain; ces exploitations ont tendance à être un peu plus grandes que les exploitations canadiennes.
À la prochaine diapositive, nous voyons que nous sommes actuellement présents sur quatre continents, ce qui est assez incroyable, parce que notre entreprise compte à l'heure actuelle huit personnes. C'est encore plus incroyable de penser qu'en janvier nous étions deux personnes et que nous n'étions pas vraiment rémunérés pour notre travail. Nous étions une entreprise en démarrage. Nous sommes dans le milieu agricole, mais nous sommes une jeune entreprise de technologie. Notre entreprise compte maintenant huit personnes. Le salaire moyen est en gros dans les six chiffres. Bref, nous créons des emplois et de la valeur. Notre entreprise reçoit énormément d'argent d'investisseurs américains, et cet argent est investi au Canada. C'est une belle histoire.
Nous avons eu de la chance. Ce n'est pas ma première entreprise. J'étais donc au courant des défis à relever. Nous voyons à la prochaine diapositive avec le grand carré rouge l'endroit où bon nombre d'autres entreprises connaissent des difficultés. Le véritable défi quand vient le temps de démarrer une entreprise ici est l'étape initiale, soit les investissements de 500 à 100 000 $. Le soutien des gouvernements fédéral et provincial arrive majoritairement beaucoup plus tard dans le processus, et les entreprises ont déjà percé à l'étranger ou aux États-Unis; qui plus est, bon nombre d'entre elles ont déjà quitté le Canada.
Les quatre piliers pour être en mesure de favoriser la croissance des jeunes entreprises sont les capitaux, les talents, les services consultatifs et les marchés.
Nous maîtrisons très bien le secteur des talents; nous produisons de nombreux excellents diplômés dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques. Nous ne sommes pas très efficaces du côté des capitaux. Cela découle de la nature relativement frileuse des investisseurs canadiens à l'égard des risques. La majorité des capitaux proviennent donc de l'étranger. Pour ce qui est des marchés, nous sommes un pays exportateur. C'est donc en quelque sorte inscrit dans notre ADN de chercher à l'étranger...
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Je vous remercie, monsieur le président.
[Traduction]
Je vous remercie de nous avoir invités à venir discuter avec vous.
Maple Leaf considère comme très importants vos sujets que sont l'innovation, la compétitivité et le commerce. En fait, la viabilité de notre entreprise dépend vraiment des liens existants entre ces sujets au quotidien.
J'aimerais vous présenter une perspective qui se fonde sur trois réalités ou faits récents au sujet de notre entreprise.
Premièrement, depuis six ans, Maple Leaf a investi plus de 1,5 milliard de dollars en vue de moderniser ses installations pour améliorer la productivité et réduire l'écart de compétitivité dans le secteur de la transformation des aliments au Canada. Ces investissements sont les plus importants dans notre secteur, et cela nous confère une place de choix pour voir les défis liés à l'analyse de rentabilité des investissements au Canada.
Ce faisant, nous avons en fait tout misé; nous avons risqué une somme équivalente à notre capitalisation boursière, et c'était évidemment à l'époque plus de risques que ce qu'auraient été prêtes à prendre la majorité des sociétés.
Deuxièmement, même si nous envisageons maintenant d'autres investissements de 1 milliard de dollars dans des projets semblables avec des objectifs comparables, notre conseil d'administration a malheureusement de la difficulté à prendre cette décision, tout simplement parce que le rendement du capital investi au Canada ne permet pas de l'emporter sur les risques que nous prendrions avec le capital nécessaire. Dans le cas en question, cela représenterait peut-être près de 20 à 25 % de notre dernière capitalisation boursière. Évidemment, très peu d'entreprises manufacturières au Canada le font à un tel degré.
Troisièmement, nous participons à la Table de la stratégie économique du secteur agroalimentaire du gouvernement, qui se veut la Table ronde de l'industrie de la transformation des aliments, et à plusieurs autres groupes. Dans chacun de ces groupes, nous avons pu observer ce que les autres participants de l'industrie pensent et leurs impressions; cela correspond vraiment à notre situation. Notre principale observation est que les investissements dans la productivité au pays, soit les investissements qui renforcent notre compétitivité, se résument tout bonnement à une analyse de rentabilité avec un numérateur, un dénominateur et un profil de risque. Ce sont d'autres manières d'utiliser nos capitaux, et notre conseil d'administration doit en peser le pour et le contre.
Je tiens à exprimer clairement ce que ces investissements ne sont pas, d'après notre expérience.
Cela ne dépend pas des taux d'imposition des sociétés, du moins jusqu'à récemment. Évidemment, les taux d'imposition des sociétés ont été modifiés aux États-Unis, mais les données montrent que ce n'est peut-être pas encore un facteur qui freine vraiment les investissements.
Cela ne représente pas une volonté de prendre des risques bien calculés. Comme je l'ai mentionné, nous sommes un bon exemple d'une entreprise qui a risqué une partie considérable de sa capitalisation boursière.
Cela ne dépend pas des investissements ou des idées de recherche-développement. En fait, nous savons précisément l'endroit où se trouve la technologie dans le monde, et nous savons comment l'utiliser.
Ce n'est pas non plus une question de talents. Comme mon collègue l'a mentionné, nous avons des personnes incroyables avec les compétences nécessaires pour mener à bien des projets.
Nos défis liés à l'analyse de rentabilité continuent d'être attribuables aux principes fondamentaux du numérateur et du dénominateur, c'est-à-dire le rendement du capital investi. Les voici.
Le premier défi est lié à la petite taille de notre pays, et je dis cela tout en étant conscient que de tels investissements reposent sur des questions d'économies d'échelle. La technologie de pointe dans notre industrie est extrêmement dispendieuse, et il faut d'importantes activités à l'échelle mondiale et une grande part de marché pour en justifier l'achat. C'est tout simplement plus difficile dans un pays de seulement 35 millions d'habitants. Qui plus est, la politique économique canadienne a souvent eu tendance à chercher à limiter l'ampleur ou à peut-être l'égaliser, mis à part dans le secteur primaire des ressources, dont les produits sont plus facilement exportables comme produits de base.
Deuxièmement, les coûts de construction sont au moins 25 % plus élevés au Canada. C'est la triste réalité. Cette situation a été prouvée à maintes reprises. Les coûts de construction excédentaires nuisent de manière concrète au dénominateur par rapport à des investissements comparables aux États-Unis. Il y a de nombreux facteurs qui l'expliquent, et nous pourrions interroger un grand nombre d'exploitants de grandes usines de transformation des aliments des deux côtés de la frontière pour le confirmer. Nous collaborons également avec des entreprises de construction et des sociétés d'ingénierie américaines qui peuvent en expliquer les raisons.
Troisièmement, le contexte d'exploitation au Canada nuit au rendement des fabricants de biens emballés pour la vente au détail. C'est le résultat des effets cumulés de plusieurs facteurs; pris individuellement, chaque facteur a des effets minimes, mais leurs effets cumulés nuisent réellement au rendement. Ces facteurs incluent un environnement réglementaire non concurrentiel, et l'écart s'est récemment accru. Nous avons aussi les conséquences des lois du travail non concurrentielles dans certaines provinces, et je ne parle pas seulement de la compétitivité du salaire minimum. Il y a également le coût de l'énergie qui ne correspond pas à ce que nous voyons dans les États américains clés. Je pense aussi aux exigences environnementales qui ajoutent un coût relatif et au régime d'impôt sur le revenu des particuliers qui rend la tâche plus difficile aux entreprises pour attirer des candidats prisés. Vient s'ajouter à cet environnement défavorable l'anxiété que ressentent actuellement les investisseurs en raison de l'ALENA.
Quatrièmement, nous soulignons que les États américains sont généralement plus disposés à desserrer les cordons de la bourse pour offrir des subventions ou des allégements fiscaux dans le cas de grands projets d'immobilisations. Même si nous avons évidemment déjà des programmes pour attirer les investissements au Canada, selon notre expérience directe et plutôt frustrante, les gouvernements fédéral et provinciaux préfèrent énormément les entreprises étrangères et l'innovation perturbatrice aux grandes usines — à moins que ce soit évidemment une usine d'automobiles — et aux technologies appliquées qui sont la priorité pour la majorité des entreprises manufacturières qui essaient de réduire l'écart de compétitivité et de productivité que j'ai souligné.
Les programmes sont fragmentaires, déroutants et, selon notre expérience, mal adaptés pour réduire les coûts et atténuer les risques qui découragent les investissements dans la technologie de pointe dans le secteur de la transformation des aliments au Canada.
En conclusion, je comprends que je déçois peut-être le Comité en remettant en question l'hypothèse sous-tendant son étude, à savoir qu'il y a un lien direct entre l'innovation stimulée par les stratégies et les programmes gouvernementaux et un programme plus audacieux de recherche-développement dans le secteur privé et la croissance des exportations pour l'industrie agroalimentaire canadienne. Chez Maple Leaf, comme entreprise canadienne de longue date dans le domaine de la transformation des aliments, nous croyons que l'élaboration d'un plan pour aborder les facteurs qui influent sur l'analyse de rentabilité des investissements aurait été plus utile que de mettre l'accent sur des éléments, au mieux, accessoires, notamment les taux d'imposition des sociétés, comme je l'ai mentionné, les investissements dans l'innovation ou l'acquisition de talents ou de compétences.
Pour l'industrie alimentaire canadienne, trouver une solution à ce problème est essentiel pour protéger notre part du marché canadien, sans parler de récupérer notre part du marché mondial, surtout si le huard reprend du poil de la bête.
Merci. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Chers membres du Comité, bonjour. Je m'appelle Glen Metzler et je suis le PDG d'API Labs, une entreprise albertaine de Lethbridge, dont la mission ambitieuse est d'établir une véritable culture commerciale du pavot au Canada. Je suis accompagné de Ryan Mercer de Mercer Seeds, fermier de l'Alberta, ancien président de l'Association des producteurs de semences de l'Alberta et membre de notre conseil d'administration.
Il y a 40 ans, le secteur canadien du canola était pratiquement inexistant. Grâce à des actions innovatrices canadiennes, ce secteur est maintenant responsable de 25 % de toutes les recettes touchées par les agriculteurs et il contribue près de 27 milliards de dollars à l'économie canadienne chaque année. Nous aimerions répéter cet exemple de réussite pour la production de nouvelles cultures comme la culture de graines de pavot au Canada. Cela permettrait de diversifier la rotation des cultures existantes, de créer des occasions sur les plans de l'exportation et de l'économie et de consolider notre mission collective comme numéro un mondial des pratiques agricoles. Voici comment.
Comme culture à des fins alimentaires, la valeur du pavot réside dans ses graines riches en huile qui sont utilisées depuis longtemps dans bon nombre de cuisines traditionnelles du monde. De nos jours, le pavot est cultivé commercialement dans quelques pays seulement, ce qui en fait une denrée d'importation pour tous les autres pays du monde. Le Canada et l'ensemble de l'Amérique du Nord importent 100 % de leurs graines de pavot à usage culinaire. Ces graines proviennent d'un certain nombre de sources. L'intégrité de la chaîne d'approvisionnement, qu'il s'agisse des semences, des récoltes ou des produits emballés, constitue toujours un aspect essentiel de la salubrité des aliments.
Soutenir la culture commercialement rentable du pavot comme production vivrière au pays pourrait garantir notre chaîne d'approvisionnement au Canada et présenter des occasions d'exportation. Bien que les graines de pavot soient principalement transformées en condiment, de nouveaux usages additionnels pourraient aussi être développés, notamment de l'huile alimentaire de grande qualité, un supplément alimentaire pour animaux, du biocarburant ou des applications cosmétiques et industrielles. Les exportations annuelles de graines de pavot sont d'environ 250 000 tonnes à un prix moyen de 3 300 $ la tonne. Notre entreprise a déjà reçu des premières commandes pour 10 000 tonnes par année, mais nous ne pouvons pas exporter nos produits sur les marchés étrangers sans d'abord obtenir l'approbation de Santé Canada. J'y reviendrai dans un instant.
Pour sa part, le Canada est le seul pays du G7 à ne pas produire ou à ne pas transformer le pavot à des fins commerciales. L'adoption de nouvelles cultures et de nouveaux secteurs est synonyme de croissance économique, et cela s'inscrit dans la stratégie de partenariat du ainsi que dans la stratégie d'innovation du . Des pays comme le Royaume-Uni, le Portugal, la France et l'Australie permettent la culture commerciale du pavot. Nous pouvons certainement les égaler et rivaliser avec eux.
Les avantages économiques de la culture du pavot sont très clairs: la création d'emplois, des projets de dépenses en capital, de la transformation à valeur ajoutée et un effet multiplicateur positif sur le plan économique. La culture commerciale du pavot constitue un potentiel non exploité pour la diversification des cultures, la croissance économique et l'exploitation du pouvoir de l'innovation en agriculture afin d'accroître les exportations canadiennes.
Depuis 2007, API Labs travaille à la commercialisation du pavot cultivé au Canada. Nous avons mis sur pied un solide programme de recherche-développement, et nous sommes depuis 2015 sur le point de commercialiser notre technologie au bénéfice des Albertains et de tous les Canadiens. Toutefois, voici le principal défi que nous devons surmonter. D'un côté, le gouvernement fédéral encourage l'innovation, mais, de l'autre, selon notre expérience, il nous empêche de commercialiser notre innovation.
Par exemple, API Labs a reçu plus de 2 millions de dollars en investissements et en prêts du gouvernement fédéral, y compris un prêt remboursable en vertu du Programme canadien d'adaptation agricole, qui ne peut pas être remboursé sans une source de revenu commercial.
Nous avons également recueilli un montant beaucoup plus important encore auprès d'investisseurs et d'agriculteurs des Prairies qui sont désireux d'ajouter le pavot à leur rotation de cultures. Malheureusement, depuis 2015, nous n'arrivons pas à obtenir les approbations réglementaires nécessaires de Santé Canada pour la commercialisation des graines de pavot. Santé Canada approuve nos travaux de recherche-développement dans ce secteur depuis sept ans, mais il continue de retarder et de refuser l'approbation de commercialisation. Nous avons demandé huit hectares comme base pour éventuellement accroître notre production.
Nous sommes réellement déçus et frustrés par ce manque de progrès. Nous ne doutons pas que le gouvernement actuel et tous les intervenants concernés veulent reconnaître la valeur de l'innovation en agriculture afin d'encourager nos producteurs, qu'ils soient petits, moyens ou grands, à devenir des chefs de file sur le marché mondial. Pour y arriver, adoptons le bon dosage de mesures ici au pays dans l'intérêt supérieur des agriculteurs, des entreprises et de tous les Canadiens.
En vue de parvenir à une culture florissante du pavot au Canada, nous vous soumettons respectueusement les trois recommandations politiques suivantes aux fins d'examen dans le cadre de votre rapport.
Premièrement, nous devons encourager l'établissement de partenariats entre le secteur privé et les établissements universitaires.
Deuxièmement, nous devrions également ajouter des mécanismes de financement plus novateurs pour les petites et moyennes entreprises afin de faciliter la levée de fonds privés — par exemple, des actions accréditives.
Troisièmement, et c'est le point le plus important, nous devons créer un système d'approbation clair et transparent pour les produits agricoles qui sont du ressort de Santé Canada.
Merci de votre temps. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Je suppose que le premier point que je ferais valoir, c'est que pour être en mesure de passer à l'usine du futur et d'appliquer les technologies de l'industrie 4.0, il est essentiel d'avoir des usines concurrentielles. C'est ce que nous faisons, par exemple, dans le cas de notre abattoir de Brandon. Les entreprises de transformation de la viande, comme Cargill et Olymel, comptent également d'assez grandes usines. Dans notre cas, à notre usine de Brandon, nous avons lancé tout un projet qui met en application l'Internet des objets, comme l'installation de capteurs pour mieux surveiller le rendement, et même la consommation de l'eau et de l'énergie, etc.
Il y a cependant une limite, car après tout — du moins, avec l'état actuel de la technologie et de la robotique —, nous ne pouvons faire qu'un certain nombre de choses pour transformer un animal vivant en viande hachée. Il faut beaucoup de travail manuel. Nous utilisons une bonne partie de ces applications au début du processus, mais ce sont les étapes de finition et de désossage qui ajoutent vraiment de la valeur à la transformation de la viande. Plus on peut diviser, couper et tailler la viande selon les spécifications, plus on obtiendra un produit qui a une valeur réelle.
Pour l'instant, notre plus grande difficulté à cet égard tient à la main-d'oeuvre. Oui, nous aimerions automatiser davantage nos activités, mais il est très difficile de le faire dans ces fonctions, du moins en raison de la technologie actuelle. Le problème, c'est qu'on applique la main-d'oeuvre et la technologie le plus possible au départ, mais on néglige la valorisation à la dernière étape du processus; or, c'est surtout là que se trouvent les profits. Il y a donc un certain nombre de défis à relever. Comme je le dis, c'est une question d'adaptation à la technologie, mais il s'agit également de nous assurer que nous avons la main-d'oeuvre adéquate. Voilà le problème.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous nos témoins.
Je veux commencer par une observation au sujet de M. Wallener. M. Wallener vient de la vallée de la Cowichan, et sa réussite est quelque chose que nous sommes nombreux à suivre de près. Grâce à cette réussite, la petite vallée de la Cowichan gagne en notoriété. Je me souviens que lorsque j'étais à Guelph et que j'ai décrit votre société aux gens de Bioenterprise, ils m'ont répondu: « Oui, c'est l'un de nos clients. »
Je crois que cette idée m'est venue au moment de vous envisager comme témoin potentiel. Nous entendons beaucoup parler de ces organisations qui profitent du financement public et du financement privé, mais nous ne savons pratiquement rien des entreprises comme la vôtre qui entreprennent ce périple. Vous avez tout à fait raison de dire que c'est à l'étape de l'incubation et de la validation que nous commençons à perdre des entreprises. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
Nous avons beaucoup entendu parler de Bioenterprise. Étant donné la façon dont les organisations comme Bioenterprise travaillent, nous voudrions éventuellement faire une recommandation très claire au gouvernement. Donc, à la lumière de son fonctionnement actuel, pouvez-vous nous donner des précisions sur ce que nous devrions faire concrètement?
Notre première rencontre avec Bioenterprise a eu lieu aux alentours du mois de mars. Dans le fil de notre parcours, vous pouvez voir que nous avions déjà la majeure partie de notre financement à ce moment-là. Ce qu'il est intéressant de mentionner, c'est que nous sommes arrivés à cette rencontre avec un réseau plus vaste et plus fourni que le leur — je parle ici d'entreprises technologiques dans le domaine de l'agriculture ou de l'alimentation, et d'investisseurs. Je n'essaie évidemment pas de les dénigrer ou quoi que ce soit de la sorte. Après tout, ils ont des contraintes avec lesquelles ils doivent composer.
Au Canada, les sociétés comme Bioenterprise sont appelées « accélérateurs ». C'est une utilisation non traditionnelle du terme. Habituellement, un accélérateur fournit du financement, ce que Bioenterprise ne fait pas, comme c'est aussi le cas de Wavefront, qui vient de prendre son envol. Bref, dans tout le réseau d'accélérateurs que soutient le gouvernement fédéral, il n'y a pas d'accélérateurs proprement dits.
Aux États-Unis, lorsqu'un accélérateur nous approche, il ne fait pas que nous présenter son réseau, mais il nous donne aussi de l'argent. Dès que vous donnez de l'argent à quelqu'un, vous créez une sorte d'obligation ou de pression. En général, l'obligation est subtile, mais pas toujours. De plus, l'argent appelle l'argent. Nous avons des offres de financement en contrepartie de la part d'organisations américaines semblables à Bioenterprise. En gros, il s'agit d'organismes qui sont appuyés par les gouvernements locaux et régionaux, et qui s'engagent à nous verser l'équivalent de ce que nous allons chercher dans le privé.
Je n'ai toutefois pas accepté ces offres, car je suis très bon pour bluffer et pour faire en sorte qu'ils nous donnent ce que nous voulons sans que nous ayons à leur donner ce qu'ils veulent. Sauf que la réalité, c'est qu'il y a des Canadiens partout aux États-Unis. Nous sommes partout, en particulier dans le secteur de la technologie, mais aussi dans tout ce qui touche à l'agriculture. Cela s'explique par le fait qu'il n'y a pas assez de choses ici pour retenir les entreprises suffisamment longtemps pour qu'elles prennent racine. Nos clients de la première vague vont être aux États-Unis, mais nous pouvons rester ici, car, premièrement, nous avons l'argent qu'il faut et, deuxièmement, nous avons été en mesure de constituer notre équipe de base sur l'île de Vancouver, et que nous avons atteint une sorte de masse critique qu'il serait maintenant difficile de déplacer. L'aide et toutes ces autres choses peuvent se concrétiser et elles vont inévitablement se concrétiser. Or, bien qu'une partie de cela va se faire aux États-Unis, l'équipe centrale est maintenant enracinée ici.
Le problème, c'est que si vous n'êtes pas en mesure d'exploiter ce ferment, les gens vont s'en aller. C'est comme ce qui se passe lorsque vous envoyez votre enfant à l'université. Si vous venez d'une petite localité et qu'il n'y a pas d'attachement particulier, il est probable que cet enfant n'y reviendra pas avant d'avoir 40 ans et ses propres enfants, n'est-ce pas? Vous voulez les intercepter alors qu'ils sont en période de croissance, car c'est à ce moment-là que vous en avez le plus pour votre argent.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais poser une question d'ordre un peu plus général.
Le Partenariat canadien pour l'agriculture prévoit un budget de 690 millions de dollars pour favoriser la croissance sur le plan de l'innovation et de l'environnement dans les secteurs agricole et agroalimentaire.
J'aimerais avoir votre opinion sur un élément qui me semble assez important, soit la collaboration entre l'industrie, le gouvernement et le milieu universitaire.
Tout ce qui se passe sur le plan de la recherche-développement permet des innovations et peut générer davantage d'exportations. Nous sommes ici, entre autres, pour travailler avec l'industrie et accroître nos exportations, pour qu'elles atteignent 75 milliards de dollars d'ici à 2025.
Parlez-moi de cette collaboration qui, me semble-t-il, pourrait être intéressante. Nous sommes ici pour écouter les experts tels que vous, dans le cadre de notre étude.
Vous pourriez peut-être répondre l'un après l'autre.
Commençons par vous, monsieur Wallener.
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Aujourd'hui, et je dis aujourd'hui dans son sens propre, la majeure partie de mon équipe est à l'étable de recherche de l'Université de la Colombie-Britannique, à Agassiz, dans la vallée du Fraser. Nous entamons une collaboration à long terme avec le département de la production laitière de cette université. C'est notre première collaboration de ce genre. Simultanément, nous soumettons une proposition à l'Investment Agriculture Foundation relativement aux travaux qui se feront dans le cadre de cette collaboration.
De façon générale, je n'ai pas de plaintes sérieuses à formuler à l'endroit des programmes. Tout se déroule bien, semble-t-il.
Les problèmes que nous pouvons avoir à cet égard tiennent du fait que ce que nous exportons, c'est une technologie et non un produit. Alors, quand nous soumettons une proposition et qu'on nous pose des questions sur nos déplacements, nous devons leur dire que ces déplacements se font surtout à l'extérieur du pays. Or, pour ces programmes, les seuls déplacements admissibles sont ceux que se font en sol canadien. Ce n'est pas une plainte, mais une simple observation. Nous arrivons à composer avec cela assez facilement.
Oui, en général, nous reconnaissons la valeur de notre université et de nos collaborateurs universitaires. Ils nous apportent beaucoup. En fait, l'expérience que nous avons eue dans le cadre des programmes que vous avez mentionnés a été très, très positive.
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Bien sûr. Quelqu’un a déjà dit qu’un moustique était l’arme la plus puissante du monde, parce qu’il lui suffit de bourdonner à vos oreilles pour, tôt ou tard, vous rendre fou. Le nombre de zéros que compte un chiffre n’est pas la seule chose qui importe. Le moment importe aussi. Dans le cas dont vous parlez, nous nous trouvions à un stade vraiment délicat. Nous avions reçu des offres substantielles nous invitant à nous établir à un certain endroit et à y demeurer, mais nous disposions de 70 000 $ et pouvions nous permettre de les refuser. Nous savions que nous disposions de ce filet de sécurité et, en étant en mesure de refuser l’offre… Cette salle est remplie de politiciens, et vous savez que, parfois, votre meilleur atout au cours d’une négociation, c’est le fait que vous êtes prêts à laisser tomber.
En fait, nous n’aurions pas laissé tomber. J’ai tendance à bluffer, mais nous avons refusé. Dans notre industrie, il existe un phénomène qu’on appelle la peur de rater une occasion. Donc, en refusant, nous avons commencé à créer l’impression que, puisque nous étions en mesure de le faire, il était essentiel qu’ils prennent part à cela. Par conséquent, bien que 70 000 $ soient un petit montant, cet argent a eu un effet en cascade. Lorsque le Programme d’aide à la recherche industrielle est entré en jeu — et nous avons noué une relation supplémentaire avec le ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique, dont je ne suis pas, tout à fait, libre de parler —, cela nous a fourni un autre moyen de refuser l'offre, à l’étape suivante de notre évolution. Nous étions en mesure d’exiger que nos conditions soient remplies ou, dans l’éventualité où elles ne l’étaient pas, de refuser l’offre.
Nous avons été en mesure d’exploiter tout cela afin d’obtenir des investissements privés assujettis à très peu de conditions, même si les investissements ne sont jamais sans conditions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de leur présence aujourd’hui. Nous accueillons certainement des entreprises en démarrage, ainsi que des entreprises qui sont déjà établies, mais qui attendent simplement leur tour en ce qui concerne la réglementation de Santé Canada. Ces entreprises, telles que Maple Leaf Foods, existent depuis longtemps et sont novatrices. Il est donc formidable d’avoir ce genre d’échantillonnage représentatif du secteur agricole.
Je souhaite parler davantage du thème de la compétitivité. Certaines des discussions ont mis l’accent sur l’importance des fonds qui peuvent être investis dans la recherche et qui peuvent faire l’objet d'un financement de contrepartie de notre part, ainsi que sur le problème lié au fait que les Canadiens investissent en fait par eux-mêmes. Il y a à peu près un an, je suis allé en Allemagne, où l’une des questions dont les gens parlaient là-bas était le fait que les Canadiens, du moins en ce qui concerne les contribuables, investissent le même pourcentage du PIB par personne que les Allemands, mais que nous ne réussissons pas à convaincre d’autres personnes d’investir avec nous. C’est le genre de problèmes, monsieur Wallener, dont vous discutiez: comment pouvons-nous aider les Canadiens à parvenir à ce stade — et nous voyons que des gens des États-Unis viennent jeter un coup d’œil.
En d’autres occasions, j’ai mentionné ce qui, selon moi, constitue l’origine et les causes du problème. C’est en partie dû au fait que, parfois, au Canada, les entreprises déclarent que, si l’investissement pouvait atteindre 4 millions de dollars ou 10 millions de dollars, elles pourraient peut-être examiner certaines des offres qu’elles reçoivent d’autres pays. Vous avez mentionné, monsieur Wallener, que cela devenait l’une des questions préoccupantes, que vous trouviez des investisseurs prêts à participer, mais que, tout à coup, une pression supplémentaire était exercée.
Comment pensez-vous que nous pourrions régler ce problème? Comment pouvons-nous nous assurer que nous accroissons le contenu canadien, y a-t-il un genre de protection qu’il serait important d’offrir aux petites entreprises canadiennes en démarrage?
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Nous avons demandé une exemption, de sorte que techniquement, ce serait à l'extérieur de la réglementation. Le ou la ministre peut, selon les conditions qu'il ou elle juge nécessaires, exempter toute personne ou catégorie de personnes si c'est pour la culture du pavot... Excusez-moi; j'ai oublié de quel règlement il s'agit. Je l'avais en mémoire à un moment donné.
Essentiellement, si c'est pour des aspects liés à la science, à la santé ou peu importe, dans l'intérêt public, c'est de cette façon que la demande d'exemption est faite au titre de l'article 56 de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Compte tenu de cela, nous disons essentiellement que c'est dans l'intérêt public, car les produits alimentaires ne sont pas inclus, de sorte que cela équivaudrait à dire que les aliments font évidemment partie des discussions sur le bien public.
En ce qui concerne le volet réglementaire, cette discussion n'a jamais eu lieu. C'est une chose que nous pourrions envisager de faire, mais je crois que cela ne se passera probablement pas avant plusieurs années et cela fait déjà assez longtemps que nous nous occupons de ce dossier; il faut que les choses bougent sur le plan de la commercialisation.
S'ils devaient accorder l'exemption, alors en règle générale, dès qu'un certain intérêt est suscité de ce point de vue, ils mettent en place la réglementation une fois que l'industrie est établie. C'est de cette façon qu'ils ont procédé dans le cas de l'industrie du chanvre, par exemple. Cela a commencé par une exemption et la réglementation a été ajoutée par la suite.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis entièrement d'accord avec MM. McAlpine et Drouin concernant la nécessité de prendre des décisions fondées sur des données scientifiques, mais je crois que ce qui nous préoccupe entre autres, c'est que si nous entendons aller de l'avant avec nos partenaires de l'AECG, je dirais que le gouvernement du Canada doit être à l'avant-garde. Nous devons joindre le geste à la parole et agir en conséquence.
Je voulais avoir l'occasion de le soulever. À l'heure actuelle, je ne crois pas que nous prenons des décisions fondées sur des données scientifiques. Je dirais que l'étiquetage sur le devant de l'emballage est l'un de ces exemples. Vous avez parlé du régime de réglementation. À mon avis, si l'on craint d'investir au Canada, c'est notamment en raison de cette bureaucratie, de ce régime de réglementation.
Pouvez-vous parler un peu de l'idée d'essayer de stimuler les investissements et d'accéder à de nouveaux marchés, et de ce qui résulte d'une nouvelle réglementation comme celle sur l'étiquetage sur le devant des emballages? Quelles seront les répercussions sur nos possibilités?
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Cela pose certainement problème, notamment sur le plan du temps.
Il ne faut pas oublier de quoi il s'agit. Il s'agit vraiment d'une question technique relative au commerce, d'un obstacle qui aura une incidence disproportionnée sur les produits de consommation des États-Unis qui sont vendus au Canada. On parle de milliards de dollars. À une époque où, bien sûr, nous essayons de sauver l'ALENA et où nous sommes à la veille d'une guerre commerciale, à mon avis, nous ne devrions pas faire des choses — du moins à ce moment-ci en 2018 — qui pourraient créer d'autres frictions dans les relations commerciales.
Or, je crois qu'il y a un point important à souligner. Alors que dans l'industrie, personne ne nierait l'importance de la stratégie en matière de saine alimentation de Santé Canada, des objectifs, et de ce qui était jusqu'à récemment un partenariat de longue date avec Santé Canada sur la promotion de la littératie alimentaire... Nous étions à l'avant-garde dans le monde dans une approche collaborative concernant les tableaux de la valeur nutritive. Le Canada est un vecteur des conseils de nutrition dans le monde. D'une certaine façon, nous avons laissé cela nous échapper. Nous avons maintenant un ensemble de mesures réglementaires qui semble décalé par rapport à cette approche collaborative.
Comme vous le dites, au moment où nous lançons cet objectif d'exportation ambitieux pour l'industrie... Nous avons accueilli favorablement le Fonds stratégique pour l'innovation, et le mandat d'ISDE, et nous avons toutes les recommandations du rapport Barton concernant la croissance de l'industrie, mais il semble y avoir un décalage et beaucoup de frictions entre les ministères à Ottawa, honnêtement, ce que nous devons régler, je crois, car il est très difficile de comprendre où nous devrions investir dans cette situation.