:
Monsieur le président, distingués membres du Comité, bonjour.
[Français]
Bonjour à tous.
[Traduction]
Mon nom est Leah Olson, et je suis la présidente d'Agricultural Manufacturers of Canada, l'AMC. Je suis heureuse d'être accompagnée d'un membre de notre conseil d'administration, M. Geof Gray, qui me prêtera main-forte pour répondre à vos questions.
En plus de sa fonction au sein du conseil d'AMC, Geof est président et directeur principal de Salford Industries, un fabricant d'outillage agricole de premier plan dans le sud-ouest de l'Ontario. Cette société offre une gamme complète d'instruments de préparation du sol et de matériel de semis, ainsi que des applicateurs d'engrais. Salford exploite six usines: deux en Ontario, une au Manitoba, une en Iowa, une en Russie et une autre en Géorgie.
Agricultural Manufacturers of Canada est une association industrielle nationale dirigée par ses membres qui s'est donné pour mission de soutenir et de promouvoir la croissance et le développement de l'industrie de la machinerie agricole au Canada. L'AMC compte presque 300 membres. Je suis ravie de témoigner devant vous dans le cadre de cette étude sur les barrières non tarifaires à la vente de produits agricoles visés par des accords de libre-échange.
En 2016, les fabricants canadiens de matériel agricole ont exporté plus de 1,8 milliard de dollars d'instruments dans plus de 150 pays. Dans l'industrie agricole, nous sommes reconnus comme étant des fabricants novateurs hautement spécialisés qui offrent aux agriculteurs une petite gamme de produits, d'où notre nom de « fabricants locaux ». Si l'on excepte l'usine que Case New Holland possède et exploite à Saskatoon, en Saskatchewan, tout le matériel agricole fabriqué au Canada est produit par l'industrie locale.
Votre étude est fort importante, et j'aimerais vous faire part du rôle essentiel que les fabricants de matériel agricole jouent à l'échelle nationale, mais aussi comme chefs de file mondiaux dans le secteur du matériel agricole. Le matériel agricole fabriqué au Canada est de qualité supérieure et c'est l'un des plus prisés au monde. Un peu plus de 50 % de nos membres se trouvent dans des collectivités rurales de moins de 10 000 habitants. Certains de nos membres travaillent à même leur exploitation familiale ou sont établis dans des collectivités où le nombre des personnes qu'ils emploient dépasse le nombre d'habitants.
Malgré qu'ils soient dans des collectivités rurales, plus de 80 % de nos membres exportent. Nous avons deux membres qui exportent chaque année dans plus de 40 pays, une illustration éloquente de la demande qui existe pour le matériel agricole de fabrication canadienne.
Nos entreprises membres, qui emploient plus de 12 000 personnes partout au pays, fournissent des emplois de choix et bien rémunérés dans tous les domaines associés à la fabrication de produits de qualité, soit les finances, la commercialisation, les Tl, l'ingénierie, l'approvisionnement, etc. Nos membres contribuent de façon importante à l'industrie agricole du Canada et ils jouent un rôle névralgique dans les économies rurales.
Le gouvernement pourrait apporter un soutien déterminant aux fabricants en favorisant l'innovation au moyen d'allègements fiscaux qui appuieraient leurs efforts de R et D et la commercialisation de leurs produits au Canada et à l'échelle internationale. La machinerie est au coeur de l'agriculture canadienne depuis des années. Elle a façonné les pratiques agricoles et, à de nombreux égards, elle a permis aux Européens de s'établir rapidement au pays à la fin des années 1800.
L'industrie des fabricants de matériel agricole s'est progressivement développée en tant qu'entité distincte du secteur de la fabrication commerciale et industrielle. Au centre de cette évolution se trouvait le besoin de créer un matériel agricole qui serait en mesure de répondre aux défis posés par le climat canadien et les conditions de culture difficiles. Cette soif d'innover a permis aux fabricants canadiens de matériel agricole de devenir des chefs de file mondiaux en ce qui a trait à la création et à la production de matériel durable, innovateur et de grande qualité.
L'innovation est essentielle si nous voulons nous attaquer aux grands problèmes mondiaux associés à la surpopulation, à la limitation des ressources et à la production alimentaire. L'industrie agricole devra produire davantage avec moins, et les agriculteurs canadiens et les entreprises locales sont au premier rang pour relever ce défi. Les membres d'AMC continuent de mettre au point des technologies novatrices et de fabriquer des produits qui nous permettent de mener la marche à l'échelle mondiale. Nous sommes donc en bonne position pour nous conformer au programme de croissance du gouvernement.
À l'instar des entreprises qui prospèrent grâce aux exportations, nos membres appuient avec enthousiasme les accords de libre-échange qui créent de nouveaux débouchés commerciaux à l'extérieur du Canada. Par exemple, nous appuyons sans réserve l'éventuelle conclusion par le gouvernement fédéral d'un accord de libre-échange avec la Chine. Or, comme vous le savez, la bonne marche des accords commerciaux est fonction de la volonté des pays participants d'honorer et de faire respecter les mesures convenues visant à réduire les barrières tarifaires et non tarifaires. Nos membres connaissent un certain succès dans les pays où les barrières tarifaires sont faibles, mais nous nous inquiétons de certaines pratiques non tarifaires, dont les problèmes de sécurité frontalière, la paperasserie administrative et les procédures douanières fastidieuses, ainsi que l'obligation de satisfaire à une variété de normes, lesquelles diffèrent pour chaque pays.
Comme l’un de nos membres l’a souligné: « La paperasserie et les diverses règles de certification nuisent au développement des marchés d’exportation. Il est difficile de suivre l’évolution des normes et de les respecter, particulièrement pour les produits existants. Les plus grands obstacles que nous avons à surmonter sont, premièrement, les différents critères pour chaque pays et région, qui sont difficiles à suivre et, deuxièmement, l’application arbitraire de la documentation. »
L’approbation, récemment, de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne est un bon exemple. Une certaine confusion règne au Canada et en Europe quant à la nécessité d’obtenir la certification CE, qui compte toujours parmi les exigences en vue d’exporter vers l’Union européenne. Or, à l’heure actuelle, peu d’organisations canadiennes certifiées offrent le marquage CE, et ce problème a entraîné des retards dans les exportations de matériel agricole vers l’Union européenne.
Pour un même document, la mise en forme demandée diffère selon les pays. La mise en forme acceptée dans un pays ne le sera pas dans un autre. Le gouvernement fédéral serait bien positionné pour soutenir un processus d’uniformisation des documents exigés et pour y contribuer.
Dernier point, mais non le moindre, l’absence de protection en matière de propriété intellectuelle, y compris les mesures de protection contre la copie et la reproduction du matériel et des produits novateurs canadiens.
Dans ce contexte, il convient de mentionner l’importance absolue pour nos membres d’obtenir le soutien d’Exportation et développement Canada, soutien qui est essentiel pour profiter pleinement des débouchés offerts par la libéralisation du commerce à l’extérieur du Canada. Même si, bien entendu, l’absence de financement par EDC ne constitue pas un obstacle au commerce sur le plan technique, certains de nos membres considèrent que l’impossibilité d’obtenir un tel soutien constitue un obstacle non commercial.
Durant la dernière année, Agricultural Manufacturers of Canada a reçu la visite de nombreux représentants gouvernementaux dans des ateliers de fabrication et des foires agricoles d'un peu partout au pays. Pour l’avenir, l’une de nos priorités est de continuer à faire entendre notre voix en ce qui a trait à l’élaboration des politiques publiques fédérales et provinciales. Notre objectif est de soutenir la consolidation du rôle de puissance mondiale que jouent les agriculteurs et les fabricants locaux du Canada pour ce qui est de nourrir le monde, aujourd’hui, demain et pendant encore 150 ans.
Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de participer à votre séance sur un sujet qui revêt une grande importance pour nos membres, pour l’ensemble du secteur agricole et pour l’économie canadienne de demain.
[Français]
Merci beaucoup.
Merci de cette invitation à comparaître devant le Comité ainsi que de l'attention soutenue que vous accordez à l'accès aux marchés internationaux pour le porc canadien.
Je m'appelle Hans Kristensen. Je suis un producteur de porc du Nouveau-Brunswick et je suis le représentant des Maritimes au sein du conseil d'administration du Conseil canadien du porc, le CCP. Aussi, en ma qualité d'administrateur du CCP, je suis tenu de siéger au conseil d'administration de l'organisme Canada Porc International.
Les rôles et responsabilités de CCP et de Canada Porc International sont complémentaires. Par le travail de sensibilisation qu'il fait concernant les politiques publiques, le CCP défend l'élaboration de lois et de règlements raisonnables tant sur le plan national qu'international afin de créer des débouchés pour les producteurs canadiens. Une fois que l'accès à ces marchés étrangers devient une réalité, Canada Porc International entre en scène afin d'y promouvoir le porc canadien.
La dernière fois que nous sommes venus ici, c'était pour discuter de l'endettement dans le secteur de l'agriculture et de ses répercussions. À cette occasion, nous avons expliqué à quel point le secteur du porc dépend des exportations, et nous avons décrit la relation très étroite qui existe entre la stabilité économique de notre industrie et l'accès aux marchés. Je suis convaincu que vous connaissez maintenant toute l'importance que revêt l'industrie canadienne du porc pour l'économie canadienne. C'est une bonne nouvelle qui mérite d'être soulignée. En 2016, nous avons exporté au total plus d'un million de tonnes de porc et de produits du porc dans 90 pays. La valeur de ces exportations a été de plus de 3,2 milliards de dollars. Le secteur du porc dépend des exportations. En fait, plus de deux tiers des porcs produits au Canada sont exportés. Durant la dernière décennie, l'industrie s'est grandement développée et le Canada est devenu le 3e exportateur de porc en importance dans le monde. Pour cela, nous pouvons dire merci aux efforts opiniâtres consentis par l'industrie tout entière et par le gouvernement actuel. Cette expansion a certes été une bonne chose pour les éleveurs de porcs, mais elle a également fourni des milliers d'emplois tant dans les collectivités rurales que dans les villes.
L'industrie du porc a toujours cherché à supprimer les barrières qui nuisent à nos exportations — les barrières à l'exportation, les mesures sanitaires ou réglementaires injustes, les droits de douane indus — et à améliorer l'accès aux marchés. Nous ne ménageons pas nos efforts pour éliminer les mesures qui nuisent à nos exportations. Cela ne surprendra donc personne que le secteur des viandes soit un fervent et indéfectible supporteur de toutes les initiatives qui contribuent non seulement à l'ouverture de nouveaux marchés d'exportation, mais également à la préservation des marchés existants, ce qui est tout aussi important.
Le Conseil du porc canadien se réjouit du fait que la sanction royale ait été accordée le 16 mai dernier au projet de loi . Le CCP a suivi tout ce processus avec grand intérêt, et ce, depuis le sommet d'octobre 2008 où le Canada et l'Union européenne ont convenu d'examiner la possibilité d'un partenariat. L'Europe est le dernier grand marché de consommation de porc au monde où le Canada n'a qu'un accès très limité. Si cet accès est limité, c'est à cause des droits tarifaires très élevés et des règles administratives onéreuses. Lorsqu'il est question de viande, l'Union européenne est l'un des marchés d'importation les plus protégés au monde. Le nouvel accès exempt de droits qui a été consenti pour le porc aux termes de l'AECG et l'amélioration substantielle des règles d'administration des contingents donne au Canada un accès privilégié ainsi qu'un avantage sur les exportations américaines advenant la conclusion d'une entente entre les États-Unis et l'Union européenne.
L'une des barrières non tarifaires qui pèsent sur l'accès au marché européen est le fait qu'on oblige les importations de porc canadien frais ou réfrigéré à se plier à des tests coûteux et fastidieux pour le dépistage de trichines. Les obligations de l'Union européenne à cet égard sont coûteuses et elles limitent considérablement les chances de pouvoir vendre du porc réfrigéré en Europe. L'Union européenne exige aussi qu'un sceau de salubrité soit apposé sur toutes les boîtes de viande qui entrent sur son territoire. Selon l'intention avancée, le sceau permettrait de retracer l'usine où le produit a été préparé et de déterminer, à l'oeil, si le contenant a été ouvert. La façon dont l'Agence canadienne d'inspection des aliments interprète actuellement cette exigence de l'Union européenne rend les choses extrêmement compliquées, voire impossibles, pour les transformateurs canadiens qui voudraient s'y conformer. Depuis deux ans, l'industrie ne manque aucune occasion d'exprimer ses préoccupations au sujet du sceau de salubrité, tant auprès des représentants canadiens que de ceux de l'Union européenne. Bien que l'on ait donné systématiquement l'assurance que ce problème était débattu par les représentants des deux parties, il semble qu'il n'y ait pas eu de progrès, ou si peu, vers une quelconque résolution.
Les accords commerciaux sont bien sûr très importants, mais ils ne sont qu'un des aspects du commerce des produits du porc. La suppression des contingents d'importation et des droits tarifaires n'a d'importance que s'il est possible de passer à travers la pléthore de règlements et d'exigences techniques connexes. L'industrie des viandes travaille en étroite collaboration avec le Secrétariat de l’accès aux marchés d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Santé Canada et Affaires mondiales Canada afin de venir à bout de ces obstacles, un travail qui n'a pas de fin. Or, pour régler ces problèmes d'accès de manière efficace, ces ministères et organismes doivent disposer de la flexibilité, des effectifs et des ressources financières nécessaires. Un travail devra être fait pour mieux profiter des accès existants.
Lorsqu'un pays met des barrières au commerce, notre industrie doit poser les questions suivantes: pouvons-nous surmonter ces barrières et, si oui, combien cela nous coûtera-t-il? Le coût inutilement élevé de la conformité peut parfois décourager certaines entreprises de mettre en oeuvre les processus ou les technologies nécessaires pour obtenir de l'ACIA la certification que le produit ou l'établissement est conforme aux exigences établies pour tout produit destiné au marché dont il est question.
Cela dit, il est arrivé dans certains cas que les attentes d'un pays ou des droits d'importation élevés profitent à notre industrie. C'est ce qui s'est produit pour le Japon. Les exportations canadiennes de porc vers le Japon sont un fabuleux exemple de réussite, réussite qui a d'ailleurs permis l'établissement entre nos deux pays de liens commerciaux solides et mutuellement profitables. L'industrie canadienne du porc a une longue tradition de commerce avec le Japon, tradition qui a vu le jour il y a 40 ans avec la première livraison de porc canadien à destination de ce pays.
Le marché japonais est très exigeant en ce qui concerne la salubrité des produits. Les entités dont les Japonais importent doivent se conformer à des exigences et des certifications très sévères. Ces exigences ont permis à l'industrie canadienne du porc de développer certains des programmes les plus rigoureux au monde en matière de qualité et de salubrité alimentaire, comme le programme Assurance qualité canadienne. Ces programmes aident notre industrie à accéder au marché japonais ainsi qu'à d'autres marchés internationaux. Nous pouvons en outre affirmer que l'influence japonaise sur l'industrie canadienne du porc a fait en sorte que nous sommes devenus de meilleurs producteurs et de meilleurs exportateurs.
Il convient ici de souligner qu'au Japon, le Canada est le 2e fournisseur de porc après les États-Unis, et que nous croyons que nos ventes là-bas peuvent encore s'améliorer. Un accord pour libéraliser les échanges commerciaux entre nos deux pays donnera un sérieux coup de pouce à notre industrie.
Un autre exemple de l'effet restrictif d'une barrière non tarifaire et du fait que l'industrie ait accepté de se plier aux exigences de certains pays concerne l'utilisation de la ractopamine. La ractopamine est un produit dont l'utilisation pour l'engraissement est autorisée dans plus de 25 pays, une liste à laquelle s'ajoutent 75 autres pays qui permettent l'importation de porc qui aurait consommé de la ractopamine, même si ce produit n'est pas autorisé pour l'engraissement de leur propre cheptel.
En juillet 2012, la Commission du Codex Alimentarius a voté l'approbation d'une norme internationale fixant les niveaux maximums de résidus de ractopamine utilisée comme additif alimentaire. En faisant cela, elle a reconnu que ce produit peut être utilisé de manière sécuritaire dans la production porcine et bovine. Or, certains marchés comme ceux de l'Union européenne, de la Russie, de la Chine, de Taïwan et de la Thaïlande continuent de refuser d'importer de la viande des endroits où ces produits auraient pu être en contact avec de la ractopamine.
C'est pour cette raison que le Programme canadien de certification des porcs exempts de ractopamine a été lancé en avril 2013. On répondait en cela aux exigences promulguées par la Russie pour bannir l'importation de viande provenant de porcs qui auraient consommé de la ractopamine — ou même, qui y auraient été exposés. Le Conseil canadien du porc a travaillé en étroite collaboration avec le Conseil des viandes du Canada, l'Association de nutrition animale du Canada, Canada Porc International, Elanco Santé animale et l'ACIA afin de mettre ce programme au point. Le Programme canadien de certification des porcs exempts de ractopamine a été mis en oeuvre dans l'ensemble de la chaîne de valeur de l'industrie porcine, y compris dans le provenderies, chez les producteurs et chez les transporteurs d'animaux vivants, ainsi que dans les abattoirs, les usines de transformation et les établissements d'entreposage.
Notre industrie a renoncé aux avantages associés à l'utilisation de ce produit. De son propre chef, elle a mis en oeuvre un programme pour veiller à ce que les produits du porc soient conformes aux exigences d'importation de nos clients à l'égard de la ractopamine. Notre industrie a décidé de cesser d'utiliser ce produit afin d'augmenter ses chances d'accéder aux marchés. Cette amélioration des chances et cet accès aux marchés ont un prix, et elles mettent notre industrie dans une position risquée.
Par exemple, récemment, des tests effectués par les Chinois sur une cargaison de porc provenant d'un producteur canadien particulier ont décelé la présence de résidus de ractopamine. L'industrie porcine du Canada prend cette détection très au sérieux; nous voulons assurer à nos clients chinois que notre pays et notre industrie s'engagent à leur fournir des produits exempts de ractopamine. L'ACIA a suspendu l'exportation du porc provenant de cet établissement vers la Chine. De plus, les produits provenant de cet établissement qui étaient en route vers la Chine ont été rappelés, et l'usine en question devra cesser ses expéditions jusqu'à nouvel ordre. Nos partenaires de l'industrie travaillent présentement avec cet établissement ainsi qu'avec les fonctionnaires du gouvernement fédéral afin de tirer cet incident au clair et de prendre les mesures correctives qui s'imposent.
L'industrie n'a pas de doute sur l'intégrité du Programme canadien de certification des porcs exempts de ractopamine. L'industrie canadienne du porc considère que ses relations avec la Chine sont importantes et elle aspire à des relations commerciales solides et durables avec ce pays.
Encore une fois, je vous remercie de l'occasion que vous me donnez ce matin de parler au nom de l'industrie.
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Je dirais que chaque pays impose son propre ensemble d'obstacles non tarifaires. Sur le marché mondial, la viande, tout comme l'eau, suivra la voie de moindre résistance. Quand elle commence à rencontrer de la résistance, l'industrie doit décider si le marché a un potentiel suffisant pour qu'elle absorbe les coûts de la gestion des obstacles non tarifaires.
Prenez la ractopamine, par exemple. Il s'agit d'un produit autorisé, mais notre industrie a décidé de ne pas l'utiliser pour pouvoir accéder au marché qui l'interdit. Est-ce que certains membres souhaiteraient que cet obstacle n'existe pas? Absolument, mais il existe, et nous devons prendre une décision à ce sujet.
Il faut savoir quels sont les marchés qui s'offrent, en comprendre les conditions, puis aller de l'avant. Le Conseil canadien du porc s'occupe de la question, mais fait aussi appel aux experts du Canada et du pays auquel nous voulons accéder. De plus, le gouvernement fédéral nous épaule dans le cadre des discussions qui doivent avoir lieu entre les gouvernements à propos de l'accès au marché ou d'un accord de libre-échange.
En ce qui concerne l'accord conclu avec l'Union européenne, on a beaucoup mis l'accent sur les accords de libre-échange au chapitre des tarifs. C'était la priorité. Certains transformateurs accédaient à l'Union européenne et utilisaient le savoir des Européens pour continuer.
Quant au logo Visez santé, il s'agit franchement de quelque chose que nous avons découvert quand nous avons commencé à suivre le processus et à examiner les renseignements sur le marché. Cette question ne peut toutefois pas être résolue dans le cadre de l'accord de libre-échange, mais elle pourrait l'être lors des échanges que les gouvernements tiendront ultérieurement.
Parmi les écueils que nous rencontrons figurent certainement les questions phytosanitaires que l'ACIA doit résoudre. Il faut aussi expliquer le système d'inspection des aliments qui est en place et la manière dont il se compare à celui du marché ciblé. Ce sont là les questions sur lesquelles nous devons nous concentrer.
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Merci beaucoup, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui en compagnie de Brian Innes. Nous vous entretiendrons des barrières non tarifaires auxquelles sont confrontées nos exportations agricoles et agroalimentaires et des liens entre ces barrières et les accords de libre-échange.
J'aimerais commencer par féliciter le Comité d'avoir entrepris cette étude. Il s'agit d'un sujet extrêmement pertinent, étant donné l'attention actuelle que suscitent les négociations commerciales.
L'existence d'un accord ne garantira pas d'emblée l'intensification souhaitée des échanges commerciaux si la réduction des tarifs s'accompagne de barrières techniques et non tarifaires qui empêchent les exportateurs de profiter des nouvelles possibilités que l'accord de libre-échange est censé apporter.
Je vais dire quelques mots sur l'ACCA. Nous sommes une coalition d'organisations pour lesquelles le commerce international est un enjeu majeur et qui sont à la recherche d'un environnement commercial international plus ouvert et plus équitable pour les exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes. Nos membres représentent les producteurs, les transformateurs et les exportateurs de bovins, de porcs, de viande, de grains, de céréales, de légumineuses, de soya, de canola, de même que les industries du malt et du sucre.
Plus de 80 % des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes proviennent de l'ensemble de nos membres, ce qui représentait l'an dernier plus de 55 milliards de dollars en exportations agricoles et agroalimentaires et des centaines de milliers d'emplois dans les diverses collectivités du pays. Comme on l'a déjà mentionné ce matin, le secteur agroalimentaire a été reconnu pour son potentiel de croissance dans le budget fédéral de 2017, que l'on qualifie de supergrappe assortie d'une cible de 75 milliards de dollars d'exportations d'ici 2025.
L'accès concurrentiel aux marchés internationaux est crucial pour notre secteur, puisque 90 % des producteurs agricoles du Canada dépendent des marchés mondiaux pour gagner leur vie. Nous exportons plus de la moitié des produits agroalimentaires que nous produisons. Cette situation signifie que le secteur agricole canadien est l'un des plus dépendants du commerce international au monde.
Il est largement reconnu dans le milieu des exportations agroalimentaires canadiennes que depuis les dernières décennies, marquées par d'importantes réductions tarifaires dans le cadre de différents accords commerciaux, les mesures non tarifaires ont connu une nette augmentation. Cette perception s'est d'ailleurs avérée. Le nombre de notifications en vertu de l'accord de l'OMC sur les obstacles techniques au commerce a plus que doublé au cours des 20 dernières années. Il est encore peut-être plus révélateur de signaler le nombre de nouveaux différends commerciaux au sein de l'OMC relativement aux obstacles techniques au commerce, qui ont plus que triplé entre les années qui ont immédiatement suivi l'accord de l'Uruguay de l'OMC et la plus récente période pour laquelle on dispose de telles statistiques.
De nombreuses analyses économiques ont été réalisées sur l'incidence des coûts associés aux mesures non tarifaires. On estime que l'effet cumulatif des mesures non tarifaires pour nos exportateurs de produits agroalimentaires équivaut à un tarif de 25 à 30 % en Asie et de 30 à 40 % pour le marché européen.
Le Comité a déjà été mis au courant par des membres de l'ACCA de plusieurs exemples de barrières non tarifaires et de leurs effets sur l'accès aux marchés d'exportation, et je ne les répéterai pas ici. Signalons cependant que les exportateurs agroalimentaires canadiens ont dû faire face à presque toutes les catégories de mesures non tarifaires, notamment les restrictions sur l'utilisation des traitements réduisant les agents pathogènes, les restrictions sur l'importation de produits agricoles bénéficiant de biotechnologies, les différences dans les limites maximales de résidus entre les pays exportateurs et les pays importateurs, et les mesures fastidieuses d'approbation des importations des nouveaux types d'ingrédients d'origine végétale et animale dans les produits d'alimentation animale.
Différents facteurs ont contribué à la hausse des mesures non tarifaires et à la manière avec laquelle elles sont devenues des barrières potentielles à nos exportations agroalimentaires. L'un de ces facteurs est l'importance croissante accordée par les consommateurs du monde entier à la nourriture, non seulement en ce qui a trait à la salubrité des aliments, mais de plus en plus relativement au mode de production. Cette situation a conduit à l'obligation pour nos exportateurs agroalimentaires de s'adapter à des exigences réglementaires plus nombreuses et plus complexes en vue de tirer profit des possibilités accrues offertes par les marchés commerciaux, attendues par les nouveaux accords de libre-échange.
Par ailleurs, des mesures non tarifaires ont été mises en place dans des pays importateurs pendant un certain temps, mais l'existence ou la signification de ces mesures ont pu demeurer inconnues jusqu'à ce que les tarifs ou d'autres mesures douanières dans ces pays soient éliminés ou réduits dans le cadre d'accords de libre-échange. On peut trouver un exemple de cette situation dans les exigences de l'Union européenne relatives à l'inspection des viandes, comme les traitements antibactériens, qui diffèrent de ceux du Canada.
La plupart des pays où le Canada exporte reconnaissent notre système comme étant au moins équivalent au leur, de sorte qu'une usine de transformation canadienne approuvée par l'Agence canadienne d'inspection des aliments est automatiquement approuvée pour les importations canadiennes entrant dans ces pays. L'Union européenne, toutefois, ne reconnaît pas l'équivalence des résultats des systèmes d'inspection comme base permettant d'autoriser les importations. Au lieu de cela, l'Union européenne s'attend à ce que l'industrie canadienne adapte ses procédures opérationnelles de manière à se conformer à ses exigences réglementaires avant même de pouvoir tirer avantage des nouveaux débouchés commerciaux générés dans le cadre de l'AECG.
Le troisième scénario concernant les barrières non tarifaires, qui peut être le plus perturbant pour nos membres et notre gouvernement, est celui qui surgit sans avertissement et n'est souvent que peu ou pas fondé scientifiquement. Cette situation survient souvent en réaction à des pressions internes, comme lorsque l'industrie intérieure cherche à réduire la pression de la concurrence exercée par les importations, ou à la suite de mouvements de protestation non fondés scientifiquement dirigés contre les innovations dans le domaine de la production alimentaire. Il s'agit du type de barrière non tarifaire qui semble se dresser le plus souvent lorsque la protection tarifaire diminue à la suite de la conclusion d'un accord commercial et quand l'industrie intérieure est habituée à être protégée des importations.
Il nous faut toutefois souligner que ce ne sont pas toutes les mesures techniques et non tarifaires qui restreignent le commerce. Bon nombre d'entre elles, lorsqu'elles sont bien conçues et correctement mises en oeuvre, visent des objectifs légitimes en matière de santé et de salubrité qui permettent de donner confiance aux consommateurs et soutiennent la croissance des marchés où nous vendons nos produits, et pour lesquels nous avons obtenu un accès préférentiel dans le cadre d'accords de libre-échange. En outre, le statut sanitaire du Canada en matière de santé des animaux et des végétaux jouit d'une excellente réputation à l'échelle internationale, ce qui procure à nos exportateurs agroalimentaires des avantages concurrentiels auprès de certains marchés d'exportation. Cela même dans les pays compétiteurs qui détiennent leurs propres accords de libre-échange, parce que dans notre pays, nous sommes exempts de certaines maladies animales ou végétales.
Parmi les scénarios qui viennent d'être décrits, le premier, soit la hausse des demandes et des attentes du public, est aussi présent au Canada comme dans la plupart des pays. Notre principale préoccupation ici réside dans le fait que toute nouvelle réglementation ou norme qui satisfait à l'objectif établi ne doit pas être plus discriminatoire que nécessaire sur le plan commercial et ne doit pas être susceptible de provoquer un différend commercial en vertu d'un quelconque accord de libre-échange ou en vertu des obligations envers l'OMC.
Ces barrières établies avec peu ou pas de consultation, ou qui ne sont pas fondées sur de rigoureuses bases scientifiques, sont peut-être les plus nuisibles, car elles surviennent souvent après que les exportateurs et leurs clients importateurs aient réalisé d'importants investissements dans le développement de nouveaux marchés. L'expérience de pertes de produits alimentaires souvent hautement périssables retenus aux frontières en raison de l'imposition de barrières non tarifaires peut être suffisamment lourde pour que les exportateurs perdent leur intérêt à exporter vers le marché en question, car ils l'estiment alors trop risqué, ce qui élimine les gains espérés par l'accord de libre-échange.
Nous souhaitons porter à l'attention du Comité les points suivants concernant les barrières non tarifaires visées par les accords de libre-échange.
Chacune des parties signataires d'un accord de libre-échange devrait s'engager à mettre en place des processus d'approbation réglementaire scientifiquement fondés, transparents, prévisibles et qui se déroulent dans des délais raisonnables.
De façon analogue, les organismes internationaux de normalisation reconnus par l'OMC, comme le Codex Alimentarius, la Convention internationale pour la protection des végétaux, et l'OIE, l'Organisation mondiale de la santé animale, doivent s'en tenir à des processus fondés sur des preuves, comme ceux qui permettent d'établir des limites maximales de résidus, et ne devraient pas être autorisés à ce que leurs décisions soient influencées par des positions politiques.
Il est important, dès le début des négociations menant à un accord de libre-échange, de préciser les exigences réglementaires relatives aux exportations de produits agroalimentaires canadiens visés. À cette fin, une collaboration entre l'industrie et le gouvernement est nécessaire, tout comme le fait de pouvoir compter sur l'expertise et les ressources du personnel de l'ambassade du Canada, de même que sur les responsables affectés aux politiques réglementaires et commerciales au gouvernement et au sein des organisations de l'industrie. Des groupes de travail, semblables à ceux qui sont en place actuellement pour la mise en oeuvre de l'AECG, doivent être mis sur pied le plus tôt possible.
Les occasions de collaboration entre les partenaires commerciaux dans le cadre des processus reliés aux normes réglementaires et aux approbations devraient être facilitées au sein de nos accords de libre-échange. Il peut, entre autres, s'agir des approbations de produits de santé animale et des tolérances en matière de lutte antiparasitaire.
Les exigences en matière de ressources humaines de nos agences responsables des politiques et de la réglementation augmentent avec chaque nouvel accord commercial, en raison des différences entre les pays et des attentes sans cesse croissantes envers les producteurs d'aliments dans presque tous les pays. Comme notre dépendance envers les exportations augmente, le Canada doit reconnaître la nécessité d'investir suffisamment dans les ressources humaines et dans l'expertise de notre personnel affecté aux questions de réglementation, de politiques et de diplomatie, afin que nous puissions tirer parti des accords commerciaux.
Plus précisément, nous insisterions sur la nécessité de consacrer des fonds suffisants pour financer différentes entités et initiatives du gouvernement fédéral qui visent à ouvrir l'accès au marché pour les exportations de produits agroalimentaires, ce qui comprend le Secrétariat à l'accès aux marchés, les missions diplomatiques, et les ministères et les organismes tels qu'Agriculture et Agroalimentaire Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Affaires mondiales Canada et Santé Canada.
Merci beaucoup de cette occasion. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. Bonjour à vous tous. Je suis sûr que vous aimeriez un bon verre de vin pour accompagner votre repas.
Des voix: Ah, ah!
Un député: Ça va aller.
M. Dan Paszkowski: Je m'appelle Dan Paszkowski, et pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis président et chef de la direction de l'Association des vignerons du Canada, ou AVC. Notre organisation est la voix de l'industrie vinicole canadienne, et nos membres représentent 90 % de la production vinicole canadienne totale. Ils participent à l'ensemble de la chaîne de valeur, de la viticulture et la production vinicole à la vente de détail et au tourisme. Nous avons plus de 700 établissements vinicoles intégrés verticalement dans 6 provinces canadiennes, et 31 000 acres de vignes pour 1 800 viticulteurs.
Comme vous le savez peut-être, le vin est le produit agroalimentaire ayant la plus haute valeur ajoutée dans le monde. Contrairement à ce qui se produit dans d'autres secteurs de l'économie, une fois que nos vignes sont plantées, il nous est impossible de déplacer nos activités vers un autre territoire. L'industrie vinicole canadienne produit des vins primés de grande qualité, contribue à hauteur de plus de 9 milliards de dollars à l'économie nationale, donne de l'emploi à 37 000 personnes et attire dans les régions vinicoles presque 4 millions de touristes chaque année.
Notre marché du vin arrive au deuxième rang mondial pour la rapidité de sa croissance, la consommation de vin connaissant une croissance trois fois plus rapide que la moyenne mondiale. Au cours des 10 dernières années, la consommation de vin par habitant au Canada a augmenté de 27 %, par rapport à la baisse de 1 % de la consommation de spiritueux et de 11 % de la consommation de bière, ce qui fait du vin la boisson préférée au Canada.
C'est à la fois une occasion et un défi, parce que le Canada est aussi au sixième rang des importateurs de vin à l'échelle mondiale et que les importations en sont venues, au cours de la dernière décennie, à représenter 75 % des 150 millions de litres de vin vendus partout au Canada. Si, en plus, on impose par une loi l'indexation annuelle du droit d'accise sur le vin en fonction de l'indice des prix à la consommation comme on le propose dans le budget de 2017, il y aura des répercussions sur la compétitivité des établissements vinicoles du Canada et sur la demande de raisins, et cela représentera une menace non seulement pour la croissance des ventes de vin au Canada, mais aussi pour notre capacité de créer de nouveaux marchés d'exportation.
Compte tenu de la menace d'une contestation des États-Unis devant l'OMC concernant la politique de la Colombie-Britannique sur les ventes de vin dans les épiceries et de l'avis que l'Union européenne a émis la semaine passée voulant que la mise en oeuvre du facteur de progression du droit d'accise qui est proposé dans la Loi d'exécution du budget puisse déclencher une autre contestation commerciale, il est évident que l'industrie fait face à de nombreux obstacles.
Tout cela arrive à un moment où nous faisons face à la mise en oeuvre de l'AECG et à la renégociation de l'ALENA. Ces deux accords commerciaux incluent les plus importants pays producteurs de vin du monde, qui représentent 61 % des importations totales de vin au Canada. Le marché du vin canadien est de la plus grande importance pour les États membres de l'Union européenne et pour les États producteurs de vin des États-Unis, étant donné que le vin est le produit d'exportation agricole de l'Union européenne vers le Canada qui a la plus grande valeur et que cette année, l'industrie vinicole américaine est devenue, sur le plan de la valeur, le plus important exportateur de vin au Canada.
De la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique, les vignerons sont pour un environnement commercial mondial concurrentiel et juste, car ils reconnaissent les très nombreux avantages que cela représente pour l'industrie, les consommateurs et l'économie en général. Les vignerons canadiens participent activement au commerce mondial, avec 85 millions de dollars en exportations vers 40 pays en 2016, par comparaison avec les 20 millions de dollars en exportations en 2005. Cependant, il est important de souligner que notre croissance des exportations est liée à notre succès à l'échelle nationale. La part du marché intérieur de l'industrie canadienne du vin n'est que de 32 %, soit la plus faible de tout pays producteur de vin dans le monde. De plus, nos ventes de vin VQA de qualité supérieure représentent moins de 5 % du marché dans 8 des 10 provinces canadiennes.
Pourtant, c'est triste à dire, mais à part dans trois provinces, ce sont 81 % des Canadiens qui ne peuvent légalement se faire livrer chez eux du vin provenant d'un vignoble d'une autre province. Le monde de la vente au détail a manifestement changé, et retirer les barrières interprovinciales au commerce du vin qui subsistent aiderait le secteur vinicole canadien à s'adapter au nouveau commerce mondial, à en profiter et à s'y préparer.
Nous espérons que l'affaire Comeau qui est cette année devant la Cour suprême et les travaux que le groupe de travail fédéral-provincial sur les boissons alcoolisées va entamer le 1er juillet dans le cadre de l'Accord de libre-échange canadien contribueront à résoudre cet obstacle au commerce.
La mondialisation a des effets de plus en plus importants sur les producteurs de toute taille. Les établissements vinicoles canadiens font leur entrée sur les marchés mondiaux et doivent par conséquent gérer une myriade de coûts économiques, des droits sur les importations aux barrières non tarifaires plus complexes. De concert avec Agriculture et Agroalimentaire Canada et Affaires mondiales Canada, notre industrie s'attaque aux barrières non tarifaires en participant à diverses tribunes, y compris le Groupe mondial du commerce du vin et le Wine Regulatory Forum de l'APEC. Grâce à ces groupes, l'AVC coopère avec divers pays producteurs de vin afin de favoriser un climat libre de tous facteurs causant des effets de distorsion sur le commerce en misant sur des données scientifiques solides et sur l'harmonisation des normes réglementaires couvrant les définitions, l'étiquetage, les pratiques oenologiques ou les pratiques de production vinicole et la composition.
L'harmonisation de la réglementation est cruciale, étant donné que les pratiques de production vinicole ne sont pas uniformes et qu'elles varient d'un pays à l'autre, ce qui peut créer des obstacles coûteux au commerce. Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
Les conditions géologiques et autres obligent les vinificateurs de partout dans le monde à utiliser parfois des pratiques de production vinicole différentes afin de rehausser la stabilité du vin, sa longévité ou son acceptation par le consommateur. Diverses approches sont utilisées pour déterminer l'additif ou l'agent technologique à employer ainsi que la quantité d'additif dans la production du vin. Des restrictions sont imposées quant à l'utilisation de certains pesticides, y compris des limites maximales de résidus différentes pour les produits chimiques agricoles.
Il faut souvent de multiples certificats d'exportation et de salubrité alimentaire, même si les risques relatifs à la salubrité du vin sont minuscules et que le vin en question répond déjà aux exigences relatives à la vente au Canada. Les différences dans l'étiquetage englobent la mention du pays d'origine, la teneur en alcool, la marge de tolérance applicable à l'alcool, les dates d'expiration, les étiquettes nutritionnelles, les listes d'ingrédients, les étiquettes relatives à la santé et un vaste éventail d'autres renseignements, souvent dans plusieurs langues. Les différences relatives à l'emballage portent notamment sur les bouteilles légères et sur les restrictions relatives aux matières qui entrent en contact avec le vin. Les questions environnementales vont de la définition de « durabilité » à l'empreinte carbone et aquatique, en passant par l'acceptation des normes sur l'agriculture biologique. Il y a des restrictions liées à la propriété intellectuelle concernant l'utilisation de termes traditionnels comme « réserve », « champagne », « porto » et « xérès », ainsi que des désignations géographiques.
Ce ne sont que quelques-uns des facteurs qui donnent lieu à des barrières non tarifaires coûteuses et qui compliquent le commerce du vin. Par l'entremise du Groupe mondial du commerce du vin et de l'APEC, l'AVC a travaillé ferme à l'acceptation mutuelle des pratiques oenologiques, à l'harmonisation des normes d'étiquetage, à la définition de « vin de glace », à la préparation d'un accord sur la contrefaçon, à la résolution de la question des additifs par l'intermédiaire de la Commission du Codex Alimentarius et à d'autres mesures visant à appuyer une industrie vinicole mondiale sans distorsions commerciales.
Ces efforts intergouvernementaux ont donné des résultats: le Groupe mondial du commerce du vin a approuvé une méthode analytique et des limites réglementaires, et une annexe sur le vin a été incluse dans l'Accord de partenariat transpacifique. Nous estimons qu'il s'agit d'une norme essentielle à inclure dans la négociation ou la renégociation d'accords commerciaux.
L'AVC a travaillé avec le gouvernement fédéral à un éventail de principes d'avant-garde que les nations pourraient utiliser au moment de prendre des règlements visant le vin. Ces efforts d'harmonisation, s'ils se matérialisent, lèveraient les obstacles inutiles aux exportations de vin à l'étranger qui causent des retards et ajoutent aux coûts des viticulteurs, ce qui se traduit par la restriction de l'accès aux marchés et du commerce.
En conclusion, le gouvernement fédéral devrait favoriser les efforts de réglementation entrepris avec le Groupe mondial du commerce du vin afin de faciliter le commerce international du vin, que ce soit par l'intermédiaire de l'APEC ou au moyen d'accords commerciaux bilatéraux avec la Chine, le Japon, les pays du Mercosur, l'Inde, et ainsi de suite. Ce serait une base solide sur laquelle appuyer la cohérence réglementaire avec nos partenaires commerciaux.
Merci. Je serai ravi de répondre à toutes vos questions.
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Nous avons toujours eu un droit d'accise à payer sur le vin. Comme vous le savez sans doute, il s'agit d'une taxe fixe de 63 ¢ le litre qui s'applique au départ de la chaîne d'établissement du prix. Elle gagne en importance à la faveur de tous les éléments de coût qui s'accumulent jusqu'à ce qu'on en arrive au prix au détail.
Il y a déjà l'inflation qui fait grimper nos coûts de production annuellement. On ajoute ce droit d'accise qui serait indexé au taux d'inflation annuel. Il y a ensuite la marge bénéficiaire de la régie des alcools qui peut aller de 70 % en Ontario jusqu'à 160 % en Nouvelle-Écosse. On applique à tout cela la TPS de 5 %, puis la TVP de 8 %. Le produit se retrouve ainsi sur les tablettes. Dans le cas du vin, le droit d'accise a alors doublé par rapport à son niveau initial. Il faut tenir également compte du fait que la régie des alcools qui doit vendre le vin au détail arrondit généralement le prix au multiple de 5 ¢ ou de 10 ¢ le plus près. Il y a donc un coût additionnel important que quelqu'un doit absorber. Il peut être partagé par le producteur et le consommateur, ou entièrement transféré au consommateur.
C'est notre part de marché de 32 % qui est problématique. Nos coûts de production ne sont pas parmi les plus faibles au monde. Nos établissements vinicoles ne sont pas non plus parmi les plus grands de la planète. Si nos coûts augmentent, nous pouvons bien vouloir faire payer la note au consommateur, mais celui-ci se fixe généralement une limite à ne pas franchir. Si cette limite est de 9 $ la bouteille, les gens vont trouver une solution de rechange qui pourrait fort bien être un vin importé. Cela nous inquiète vraiment.
Ce n'est pas le fait que le gouvernement peut hausser les taxes applicables qui nous dérange. Nous en avons déjà fait les frais par le passé comme en témoigne l'augmentation de 125 % du droit d'accise au fil des 30 dernières années. Nous nous inquiétons plutôt de voir cela être enchâssé dans la loi. C'est une mesure trop restrictive pour l'industrie, d'autant plus que l'inflation est loin d'être le seul facteur influant sur les coûts pour nos entreprises.
Si le gouvernement veut augmenter le droit d'accise, il devrait le faire dans le budget chaque année, ou à tous les deux ans, peu importe, de façon à ce que l'on puisse débattre des éventuels impacts négatifs pour l'industrie, particulièrement au moment où nous tentons de nous adapter à l'accord commercial Canada-États-Unis qui prévoit l'élimination des droits à l'importation. Nous nous apprêtons à renégocier l'ALENA. Il y a encore des barrières interprovinciales au Canada. Si nous souhaitons avoir accès aux marchés d'exportation, il nous faut d'abord nous assurer une plus grande part de marché au Canada.
Nous avons besoin d'aide afin de pouvoir tirer parti de ces ententes commerciales pour accéder aux marchés d'exportation. L'indexation annuelle du droit d'accise ne nous permettra pas d'investir dans notre industrie, si bien qu'il nous sera impossible d'élargir nos débouchés, autant à l'étranger qu'au pays.