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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous.
[Traduction]
Je suis honoré d'être ici aujourd'hui. Je suis accompagné par la sous-ministre, Andrea Lyon, le sous-ministre adjoint Pierre Corriveau, et le sous-ministre adjoint, Greg Meredith.
Je souhaite vous féliciter, monsieur le président et tous les membres, d'avoir été choisis pour faire partie de ce Comité. Bien que nous venions tous d'horizons différents, notre objectif est le même: renforcer l'industrie agroalimentaire du Canada.
Je suis honoré d'avoir été nommé ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. J'ai été très occupé ces derniers mois à établir des relations à l'échelle du secteur et du pays, ce qui est extrêmement important. Je me suis entretenu avec l'industrie et mes homologues provinciaux et territoriaux. J'ai discuté avec nos partenaires étrangers, comme les États-Unis, la Chine, le Mexique et l'Union européenne. Je suis impatient de poursuivre le dialogue avec mes collègues, l'industrie et les Canadiens afin d'améliorer l'industrie agricole au Canada.
Nous nous réunissons à un moment où le secteur agroalimentaire est relativement en bonne santé. Le revenu monétaire net devrait atteindre un nouveau record de 15 milliards de dollars en 2015 et rester élevé en 2016. Le bilan de l'agriculture est également positif, avec un taux d'endettement plus faible par rapport aux actifs. Pendant ce temps, nos exportations de produits alimentaires et agricoles ont atteint un nouveau record de plus de 60 milliards de dollars l'an dernier, et d'autres possibilités de croissance formidables sont attendues.
Nous nous réunissons aujourd'hui pour examiner les estimations financières du gouvernement et décrire brièvement les principales priorités de ma lettre de mandat. Le Budget principal des dépenses fait état des dépenses prévues par le ministère pour l'exercice à venir. Il présente un cliché du budget du ministère à un moment donné. Comme les députés le savent, le budget du ministère peut changer au cours de l'exercice, selon l'évolution des besoins et des priorités. Ces changements sont indiqués dans le Budget supplémentaire des dépenses.
Le Budget principal des dépenses d'Agriculture et Agroalimentaire Canada en 2016-2017 s'élève à 2,26 milliards de dollars. La majorité des fonds du ministère visent à appuyer les programmes de Cultivons l'avenir 2.
Monsieur le président, je voudrais montrer brièvement aux membres du Comité en quoi nos investissements renforcent l'industrie agroalimentaire du Canada. L'initiative Cultivons l'avenir 2 constitue un investissement de 3 milliards de dollars sur cinq ans visant à inciter l'industrie agroalimentaire canadienne à se montrer novatrice, compétitive, durable et axée sur les marchés. Sur ce montant, 1 milliard de dollars est affecté aux programmes fédéraux. La somme restante, 2 milliards de dollars, correspond au financement à coûts partagés avec les provinces et les territoires selon un ratio de 60-40. Les provinces et les territoires utilisent ces ressources pour satisfaire aux besoins de leurs industries sur le plan régional.
En outre, le Budget principal des dépenses prévoit une somme de 1,3 milliard de dollars pour les programmes de gestion des risques de l'entreprise. Les investissements que nous avons réalisés dans le cadre de Cultivons l'avenir 2 aident l'industrie agroalimentaire à se maintenir à la fine pointe de l'innovation; de la commercialisation, de la viabilité et de la compétitivité.
Je parlerai à présent de mes priorités, dont l'une est d'appuyer la science et l'innovation. La science est au coeur d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Depuis plus de 125 ans, la recherche aide à mettre en place une industrie agricole de classe mondiale au Canada. J'ai eu le privilège de visiter certains de nos centres de recherche dans le pays. Je suis émerveillé par ce que font nos scientifiques: ils aident les agriculteurs à réduire leurs dépenses en créant des cultures qui résistent à certaines maladies et à certains insectes. Ils les aident également à garantir l'utilisation efficace des intrants, comme l'eau et les engrais, ce qui est bénéfique, aussi bien pour l'environnement que pour les résultats nets des producteurs.
Grâce aux investissements réalisés en science, notre gouvernement aidera le secteur à rester à la fine pointe de la technologie. Voici quelques exemples d'investissements récents de Cultivons l'avenir 2 dans le domaine scientifique: près de 8 millions de dollars avec la Saskatchewan pour la recherche sur le bétail et les cultures fourragères, et 3,6 millions de dollars pour aider les éleveurs de bétail à exploiter tous les avantages de la génétique et à ouvrir de nouveaux marchés. Le Budget principal des dépenses comprend également des investissements de capitaux de plus de 30 millions de dollars pour renforcer la capacité de nos centres de recherche et améliorer les serres et les laboratoires.
L'innovation est essentielle pour remplir le mandat solide du gouvernement en matière d'environnement. Mon mandat porte aussi sur l'environnement, puisqu'il aide le secteur à s'adapter au nombre croissant de problèmes associés au changement climatique et à traiter les problèmes liés à la préservation du sol et de l'eau.
Les agriculteurs font déjà d'énormes progrès à cet égard. Nous savons tous que les agriculteurs canadiens sont d'incroyables intendants de la terre. Une étude récente montre qu'au cours des trois dernières décennies, le secteur de l'élevage bovin au Canada a réduit son empreinte écologique tout en augmentant d'un tiers sa production.
Cultivons l'avenir 2 soutient les mesures de protection de l'environnement dans les exploitations agricoles. Par exemple, nous avons récemment annoncé, avec le gouvernement de l'Alberta, un financement de l'énergie solaire dans les exploitations agricoles dans le cadre de Cultivons l'avenir 2. Ces types d'investissements renforceront la réputation du Canada en matière de gérance de l'environnement dans le pays et à l'étranger.
Outre l'innovation et l'environnement, une des grandes priorités est le commerce. Le gouvernement appuie le commerce, car il crée de bons emplois pour les Canadiens et contribue à la croissance économique. Nous voulons être certains que nos agriculteurs et nos transformateurs d'aliments tirent profit de la croissance de la population mondiale.
Le Budget principal des dépenses prévoit donc des ressources pour aider les agriculteurs et les entreprises de transformation d'aliments à élargir leurs marchés grâce aux investissements réalisés dans le cadre du programme Agri-marketing. Au cours des derniers mois, nous avons travaillé fort afin d'ouvrir des marchés pour nos éleveurs de bovin en Corée du Sud, nos producteurs de bovin et de porc en Ukraine, nos producteurs de porc en Inde, notre industrie de l'amélioration génétique du bétail en Géorgie et l'amélioration génétique des bovins de boucherie, grâce à un investissement de 2,6 millions de dollars pour le Canadian Beef Breeds Council.
Nos agriculteurs sont en mesure de rivaliser avec les meilleurs, mais ils ont besoin pour cela de conditions équitables.
Nous avons fait un grand pas dans cette direction en décembre dernier, lorsque les États-Unis ont abrogé leurs exigences relatives à l'étiquetage du pays d'origine pour le boeuf et le porc. Je suis heureux que le Département de l'agriculture des États-Unis ait officiellement abrogé le règlement. Ce sont des nouvelles positives pour les industries canadiennes du porc et du boeuf.
Le gouvernement appuie également fermement la gestion de l'offre. Ayant travaillé dans le secteur des produits laitiers et de la pomme de terre, je sais combien la gestion de l'offre et le commerce sont importants pour nos entreprises agricoles et notre économie. Nous continuerons de défendre tous les intérêts canadiens en matière d'agriculture tandis que nous examinerons les questions commerciales. Cela inclut le Partenariat transpacifique. Le gouvernement s'est engagé à écouter l'avis des Canadiens sur ce dernier avant d'établir si le Canada ratifiera l'accord. Nous nous sommes aussi engagés à ouvrir un débat complet sur le Partenariat transpacifique à la Chambre des communes.
J'ai déjà discuté à ce sujet avec des associations agricoles pour connaître leurs points de vue. Notre message est clair: le gouvernement du Canada soutient complètement la gestion de l'offre. Nous savons qu'il est important d'indemniser les industries sous la gestion de l'offre en cas d'entrée en vigueur du Partenariat transpacifique. Nous continuerons de travailler avec les agriculteurs sur cette question majeure.
Un peu plus de la moitié des sommes prévues au budget sont destinées aux programmes de gestion des risques de l'entreprise. Les agriculteurs se tournent vers le gouvernement pour qu'il les aide à gérer les risques et à se relever des catastrophes et des maladies. Par exemple, en janvier dernier, nous avons annoncé des investissements pour aider les exploitants de vergers et les producteurs de sirop d'érable en Nouvelle-Écosse à se relever après avoir subi des dommages liés aux intempéries.
Le Budget des dépenses prévoit une augmentation de 5 millions de dollars pour l'initiative Agri-risques. Cette initiative vise à appuyer l'élaboration d'outils de gestion des risques nouveaux et novateurs pour les agriculteurs canadiens.
Nous faisons également des progrès dans l'amélioration du programme de paiements anticipés. Ces changements ont été demandés par les agriculteurs et sont maintenant en vigueur. Ils rendront le programme plus convivial et plus souple tout en portant sur davantage de produits.
Le m'a demandé d'entrer en relation avec les agriculteurs et les gouvernements provinciaux pour veiller à ce que nos programmes de gestion des risques de l'entreprise répondent à leurs besoins.
Avant de terminer, j'aborderai brièvement, monsieur le président, les perspectives d'avenir.
Dans les prochains mois, je travaillerai avec les provinces et les territoires afin de garantir à l'industrie un succès encore plus grand avec le prochain cadre agricole. Nous écouterons les agriculteurs, les transformateurs d'aliments et les Canadiens. De plus en plus de clients dans le monde veulent acheter les formidables produits qu'offrent les agriculteurs et les transformateurs d'aliments canadiens. Le nouveau cadre de travail permettra à l'industrie de répondre à cette demande croissante et d'en tirer profit. Dans le long terme, nous nous engageons également à amorcer un dialogue avec les gouvernements et l'industrie sur l'orientation d'une politique alimentaire pour le Canada.
Monsieur le président, j'espère que cet exposé vous a permis de voir quelles étaient mes priorités en tant que ministre. En résumé, je compte écouter, travailler et investir dans notre industrie agricole. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous. Je suis ravi d'être ici.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur Gourde, pour votre question. Essentiellement, je peux dire que j'ai hérité de ce problème.
Au cours des dernières années, il y a eu une augmentation de l'utilisation du lait diafiltré au Canada, et nous sommes au courant des inquiétudes liées à l'utilisation du lait diafiltré dans la fabrication du fromage. Nous voulons nous assurer que les normes de composition du fromage soient claires pour tout le monde. En vertu de ces normes, le lait diafiltré ne peut pas être utilisé à titre de lait.
Le Canada reconnaît l'importance d'un contrôle efficace des importations et gère ces importations conformément à ses obligations commerciales internationales. Les matières protéiques du lait, y compris le lait diafiltré, peuvent être importées au Canada en vertu de l'ALENA, pourvu qu'elles contiennent au moins 85 % de protéines laitières, à l'état sec.
L'industrie a entrepris des négociations, mais il y a des divergences d'opinions entre les producteurs et les transformateurs d'aliments de même qu'entre certains producteurs laitiers dans différentes provinces. Nous travaillons avec l'industrie et nous avons l'intention de discuter davantage avec elle de cette question pour nous assurer que les normes sont claires.
Je dois dire très honnêtement, monsieur Gourde, que je comprends le problème. Comme vous le savez, des discussions sont en cours dans diverses provinces avec les transformateurs d'aliments et l'industrie. Ce que je m'efforce de faire depuis que j'ai été nommé ministre, c'est m'assurer que tous les secteurs comprennent la réglementation et qu'ils connaissent les normes à respecter. C'est ce que je me suis employé à faire jusqu'à maintenant.
[Traduction]
C'est un problème que je constate dans ma province également. Comme vous le savez, le programme des travailleurs étrangers temporaires a entraîné d'importants problèmes au cours des deux dernières années. Ce programme ne relève pas de mon ministère, comme vous le savez bien sûr. Cela appartient à la . Elle a indiqué qu'un examen allait être effectué à ce sujet.
Je crois que c'est ce qu'on a fait pour les entreprises de transformation du poisson. C'est une mesure que l'ancien gouvernement avait prise l'année précédente. Nous sommes arrivés au bon moment, mais je pense que c'était la chose à faire.
Tout le programme fait l'objet d'un examen. Nous devons nous assurer d'avoir le son de cloche de tous les secteurs au pays, comme les transformateurs de boeuf en dehors de Calgary et les transformateurs du Québec. Il est vital de donner voix aux différents secteurs de l'ensemble du pays et de veiller à ce que le programme soit rétabli comme il se doit.
Il est très difficile d'avoir le produit, d'avoir le marché pour le commercialiser, mais de ne pas pouvoir le fabriquer dans sa propre région. Je comprends tout à fait. Mais je crois que vous comprenez aussi le problème auquel nous étions confrontés et que nous voulons nous assurer que l'évaluation du programme est menée en bonne et due forme, et que les personnes concernées, où que ce soit au pays... Il est extrêmement important que vous communiquiez avec moi, si vous le voulez, ou avec tout autre membre du gouvernement ou de la Chambre des communes, car vos positions indiquent, ici et ailleurs, que vous soutenez ce genre de...
Oui, vous alliez dire quelque chose. Je ne veux pas vous interrompre.
Tout le monde doit compétitionner contre tout le monde, et tout le monde essaie d'être à la fine pointe, car c'est là qu'il faut être. Quand je suis entré en fonction, on m'a montré différentes choses, dont la croissance de la classe moyenne en Asie. Ces gens veulent manger aussi bien que vous, et ils veulent la même qualité d'aliments que vous. J'ai compris que le Canada pouvait produire n'importe quoi, pourvu qu'il le fasse bien. Mais il doit s'assurer de rester à l'avant-garde, comme vous le disiez, et c'est ce que je tente de faire: je veux que nous le demeurions.
Nos centres scientifiques de partout au pays font avancer les choses, notamment par la production de la nouvelle semence dont on a parlé en 2014; l'essor important de la production dans les Prairies est lui aussi bien sûr attribuable aux travaux scientifiques. Les semences continuent encore et encore de produire plus avec moins. Peu importe le secteur... et pour les producteurs de boeuf, je crois qu'ils ont augmenté leur production de 30 %, tout en réduisant leur empreinte écologique de 15 %. C'est un facteur notable partout dans le monde de nos jours pour la commercialisation des produits.
Mon travail, et en fait le mandat du gouvernement, est de veiller à ce que les chercheurs puissent rester à la fine pointe de la technologie, et ce, au meilleur de nos capacités et selon les fonds dont nous disposons. Certaines choses ne coûtent pas si cher, par exemple les 4-H, ou quelque chose comme cela, qui consiste à couper un type d'orge différent à l'automne...
Mme Andrea Lyon: L'andainage.
L'hon. Lawrence MacAulay: L'andainage. J'oubliais le terme exact, mais c'est de l'andainage. Cette technique a permis à elle seule d'économiser un dollar et quelques cents par tête par jour.
Il est tellement important de pouvoir compter sur des gens qui connaissent leur affaire dans ce secteur. Dans les laboratoires, ils sont en mesure de développer des semences qui résistent à différentes maladies, à différents insectes. Cela accroît notre compétitivité à l'échelle mondiale. Nous devons produire les meilleurs produits qui soient de la façon la plus économique qui soit, de manière à ce que tout soit fait correctement. C'est le mandat du gouvernement, et c'est ce que j'ai l'intention de faire.
Je comprends tout à fait votre inquiétude. C'est la même chose dans notre secteur. Une exception a été accordée pour les entreprises de transformation du poisson. Cela a déjà été fait.
Comme vous le savez, nous nous sommes engagés à revoir ce programme, et nous allons le faire. Comme je le disais, c'est la qui est responsable de ce dossier. Elle va mettre en place un processus d'examen, et cela va permettre à tous les intervenants de se faire entendre, que ce soit les pomiculteurs, les transformateurs de boeuf, et les autres. C'est crucial.
C'est un bon programme, mais quelque chose clochait. Je ne sais pas si je peux me permettre de le dire, mais à mon avis, il s'agit de l'administrer correctement. Nous devons nous assurer que la reçoit l'information concernant le travail... Je le répète, si des pomiculteurs ou des entreprises de transformation quelconque de votre circonscription ou d'ailleurs n'ont pas les travailleurs nécessaires pour faire la transformation des produits, et si vous avez les pommes ou les pommes de terre ou je ne sais trop, et qu'il n'y a personne pour diriger les installations, il est crucial que cette information soit communiquée directement dans le cadre de l'examen. Nous voulons nous assurer que toutes les pièces sont bien en place. Nous ne voulons certainement pas nuire à l'économie. Si vous pensez que cela aiderait l'économie de faire appel à ces travailleurs, il est très important que vous le disiez.
Il faut absolument que tout le monde parle, parce que peu importe le ministre ou le gouvernement, ce sont les commentaires des entrepreneurs ou des intervenants de l'ensemble du pays qui guident les changements, car cela justifie que des changements soient apportés. C'est ce dont la ministre a besoin et ce dont le gouvernement a besoin pour rétablir le programme. Je ne peux pas vous dire à quoi cela ressemblera. Je viens d'un secteur qui employait beaucoup de travailleurs étrangers temporaires, mais je présume que je dois faire preuve d'un peu de réserve dans mes propos. C'est une discussion ouverte, et il est important que vous et les parties concernées y preniez part.
Merci, monsieur le ministre, d'être ici. J'apprécie que vous ayez pris le temps de venir nous voir. Je sais que vous êtes très occupé.
Monsieur le ministre, les agriculteurs s'attendent à ce que vous soyez leur voix au conseil des ministres. Nous l'avons entendu à maintes reprises. Bien des agriculteurs et des organisations agricoles ont déjà pris rendez-vous avec vous et votre cabinet, ou ont tenté de le faire, dans l'espoir que vous défendiez leurs intérêts au conseil des ministres.
Je crois qu'il est inquiétant de vous entendre dire que les gens devraient parler à un autre ministre, et pas à vous, des questions touchant le secteur agricole. Aujourd'hui, je vous ai posé une question à la Chambre des communes concernant les problèmes de main-d'oeuvre à la ferme, notamment dans les abattoirs d'un peu partout au pays, et vous n'y avez pas répondu. Je sais que ce n'est peut-être pas votre décision, mais la y a répondu, elle, et elle a essentiellement indiqué qu'il ne fallait pas s'en inquiéter parce qu'elle avait prononcé un discours à Winnipeg la semaine dernière. Tous ceux qui ont assisté à ce discours s'entendent pour dire qu'elle ne connaissait pas très bien les enjeux, et qu'elle n'avait clairement pas de solution à proposer.
Monsieur le ministre, si vous êtes pour être le défenseur des familles d'agriculteurs et de l'industrie devant le conseil des ministres, qu'avez-vous à dire en ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires et la nécessité d'avoir de la main-d'oeuvre à la ferme et dans les abattoirs au Canada? Que dites-vous au conseil des ministres? La rumeur veut que le ait plus d'influence que vous sur vos collègues, et il a réussi à obtenir son exemption la semaine passée. Pas vous.
Si ce n'est que pour faire taire cette rumeur et rassurer les agriculteurs et leur famille que vous avez leurs intérêts à coeur, qu'avez-vous dit?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, c'est un grand plaisir de vous recevoir ici. Je me réjouis de vous revoir en même temps que tous vos collaborateurs. Je pense que nous nous efforçons de travailler en toute collégialité pour régler les problèmes qui affectent le secteur agricole et agroalimentaire au bénéfice du Canada et de notre économie de même que pour tous ces gens qui s'emploient à nourrir les familles au pays comme à l'étranger.
J'ai une question qui porte sur nos échanges commerciaux autant dans la perspective du travail qui se fait dans nos exploitations agricoles que relativement à ce qui se passe par la suite. Nous essayons de voir comment il peut être possible de réaliser des gains d'efficience. Du point de vue des producteurs agricoles, il s'agit de tabler sur les avancées scientifiques pour accroître la production en utilisant moins d'intrants. Vous avez d'ailleurs bien expliqué tout cela dans votre déclaration préliminaire.
On soutient également que le gaspillage nous fait perdre environ 40 % des aliments du début de la chaîne d'approvisionnement jusqu'à la table du consommateur. Comment l'analyse des métadonnées scientifiques pourraient-elles nous permettre d'optimiser l'efficience des activités en amont, puis en aval du côté de la transformation, en gardant à l'esprit que tout cela s'inscrit dans une activité commerciale?
Nous voulons que les entreprises canadiennes puissent contrôler leurs coûts pour être aussi efficientes et concurrentielles que possible, et nous devons essayer d'y parvenir en collaboration avec les provinces ce qui, comme vous le savez très bien, n'est pas toujours chose facile. Je crois toutefois que vous vous tirez bien d'affaire à ce chapitre. Nous nous sommes vus la semaine dernière à Guelph alors que vous avez rencontré des représentants d'organisations provinciales et fédérales, des producteurs et des associations agricoles. Il y avait même quelques agriculteurs qui ont pu nous parler des difficultés qu'ils vivent.
Pouvez-vous nous en dire plus long sur la façon dont vous voyez cette collaboration de votre ministère avec les provinces et les différents intervenants pour profiter des débouchés qui s'offrent en misant sur les données scientifiques disponibles tant du point de vue de la production que dans l'optique de la transformation. Il n'est pas facile de répondre à une question semblable en six minutes à peine, mais peut-être pourriez-vous nous dire ce qui semble ressortir d'une façon générale des discussions que vous avez pu avoir jusqu'à maintenant.
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Merci pour cette question.
Je vais répondre brièvement. Je ne veux pas que mes collègues répondent au nom de l’agence, car je sais que cela les place dans une position délicate.
Concernant le profil de ressource de l’agence, l’engagement du gouvernement à cet égard est une question politique sur laquelle je ne me prononcerai pas. Toutefois, sur la question des ressources actuelles de l’agence, je reviendrai sur les informations fournies au Comité, soit que depuis la crise de la listériose, en 2008, l’agence s’est engagée à augmenter considérablement le nombre d'inspecteurs de première ligne et elle a respecté son engagement.
Je suis bien au fait des sondages auxquels vous faites référence sur les inspections de première ligne. L’agence écoute attentivement ce que lui dit le personnel. Mais, en même temps, nous devons composer avec les ressources qui nous ont été affectées. L’agence travaille fort à fixer l’ordre de priorité des mesures à prendre en matière de risque et se concentre sur la réalisation des inspections de première ligne en fonction de ces risques.
Les mesures prises par l’agence pour la prestation de services aux Canadiens ont été reconnues, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Selon une étude menée par le Conference Board du Canada sur les systèmes de salubrité alimentaire des pays membres de l’OCDE, le Canada se classe au premier rang, ex aequo avec l’Irlande. Nous en sommes très fiers.
Mais, nous ne restons pas assis sur nos lauriers. Nous continuons à mettre l’accent sur les améliorations continues. Nous prenons très au sérieux tout ce que nous dit le personnel concernant les possibilités d’amélioration continue, mais je peux vous assurer que nous maintenons notre engagement en ce qui a trait à la salubrité alimentaire pour les Canadiens.
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Je pense que dans le contexte du budget, c'est la méthode par laquelle nous recevons des crédits parlementaires et le financement à l'appui de tous les programmes que nous offrons. Dans le contexte du présent Cadre stratégique pour l'agriculture, nous offrons, bien sûr, trois programmes importants à l'échelle fédérale, c'est-à-dire le Programme fédéral d’innovation en agriculture, le Programme Agri-marketing et le Programme Agri-compétitivité. En outre, nous offrons quelques programmes qui débordent notre Cadre stratégique pour l'agriculture.
Le Programme fédéral d'innovation en agriculture est celui qui appuie le financement de la recherche et du développement, et ce financement est souvent offert... Nous appuyons, par exemple, les grappes scientifiques. Nous en avons 14, et il est possible de leur verser du financement sur une période de cinq ans. Il s'agit de projets assez importants favorisant la recherche et le développement qui, au bout du compte, profitera aux producteurs. À titre d'exemple, nous avons une grappe du secteur du boeuf, et nous voulons faire en sorte que, au fil du temps, la recherche finisse par s'appliquer au niveau des fermes pour aider les producteurs de boeuf. Il en va de même pour toutes nos grappes de recherche.
En outre, nous appuyons divers projets de recherche et de développement qui sont souvent de plus courte durée et beaucoup plus ciblés. Encore une fois, notre intention est vraiment de pouvoir appliquer, au fil du temps, les résultats de ces projets au milieu agricole. Cela ne se fait pas immédiatement dans tous les cas. Il faut parfois du temps pour que la recherche puisse être commercialisée et appliquée à la ferme. Bien entendu, l'ensemble des provinces et des territoires financent aussi des programmes d'innovation, par le truchement du financement d'initiatives stratégiques à coûts partagés qui leur est offert. Une fois de plus, il s'agirait de programmes qui encouragent les projets, à l'échelon local et régional, et qui profiteraient au secteur partout au pays.
C'est un cadre exhaustif qui permet de financer des projets individuels qui finissent par appuyer nos producteurs.
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Merci, monsieur le président.
Il me reste une petite question à poser, mais juste avant, j'aimerais revenir sur le commentaire de Francis et sur la réponse de M. Poissant.
Monsieur Poissant, je vous félicite de votre nomination à titre de secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Il est vrai que le code d'éthique comporte des dispositions spéciales puisque, à la suite de votre nomination, vous devenez titulaire de charge publique. Il faut qu'il y ait des dispositions particulières et extraordinaires, du fait que vous êtes un élu.
Par ailleurs, Francis a parlé de la chef de cabinet. Celle-ci est aussi titulaire de charge publique, mais elle n'est pas élue.
Je demande donc à M. Drouin de vérifier si ce sont les mêmes normes. De notre côté, nous croyons que ce ne sont pas nécessairement les mêmes. Un chef de cabinet est quelqu'un qu'on choisit d'engager, c'est un employé; ce n'est pas un élu. Il existe des dispositions extraordinaires parce qu'on ne peut pas défavoriser un élu qui posséderait des actifs agricoles.
Je vous demande donc de vérifier cela et, si vous le désirez, de nous transmettre l'information plus tard, car je voudrais utiliser le temps dont je dispose pour poser une autre question qui me touche vraiment.
Je m'adresse maintenant aux représentants du ministère.
Je vous ai déjà parlé, il y a deux ou trois semaines, d'un important créneau de l'agriculture dont on entend beaucoup parler présentement, soit le sirop d'érable. Le rapport Gagné indique qu'il y a un problème au Québec. Les Américains augmentent beaucoup leur production. Selon le rapport Gagné, les Américains sont subventionnés pour augmenter leur nombre d'entailles, ce que nous ne faisons pas, parce que nous respectons les lois du libre-échange.
Il y a plusieurs façons de subventionner des érablières. On peut le faire d'une façon directe ou indirecte. On peut subventionner les chemins qui se rendent à l'érablière, on peut subventionner une ligne électrique. On peut subventionner plusieurs choses sans les subventionner directement.
J'avais demandé aux représentants du ministère de vérifier s'il était vrai que le Farm Bill permettait les subventions directes ou indirectes pour la production de sirop d'érable aux États-Unis et, le cas échéant, si c'était conforme aux règles de l'ALENA.
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Je remercie le député de cette question.
Je n'étais pas au courant de cette requête, mais nous pourrions très bien examiner davantage cette question et faire un suivi, si le Comité le demande.
Le Farm Bill américain est une loi dont la portée est très large et qui comporte beaucoup d'éléments. À ce titre, nous examinons constamment beaucoup d'éléments contenus dans le Farm Bill pour nous assurer non seulement que cela ne porte pas préjudice aux intérêts économiques du secteur agricole et agroalimentaire canadien, mais également que c'est conforme aux règles, comme vous le soulignez.
Je ne suis pas en mesure de vous dire à ce moment-ci, de manière précise, si l'appui à l'industrie acéricole américaine pose un problème de conformité avec les règles de l'ALENA ou de l'Organisation mondiale du commerce. C'est quelque chose que nous pouvons examiner.
En général, évidemment, étant donné que les produits de l'érable sont un symbole pour le Canada, nous appuyons ce secteur de différentes manières, qu'il s'agisse de développement des marchés internationaux, de développement de pratiques innovantes pour la ferme ou d'autres choses. Nous essayons d'aider le plus possible le secteur à s'améliorer.
Espérons que, du côté américain, ça se fait dans le même esprit de conformité avec les règles internationales.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, madame, merci d'avoir témoigné, encore une fois, devant le Comité. Pour la plupart d'entre vous, ce n'était pas la première fois.
J'aimerais enchaîner sur la question de M. Breton et l'axer davantage sur la Colombie-Britannique et le Grand Vancouver.
Il existe divers programmes qui sont très bons, la trinité de programmes agricoles dont vous avez parlé sur le plan de l'innovation, du marketing et de la concurrence. Il existe aussi un programme conjoint avec la Colombie-Britannique. Comme vous le savez, un mouvement a été lancé dans cette province il y a une dizaine ou une quinzaine d'années, pour promouvoir la sécurité alimentaire régionale. Je crois qu'il gagne maintenant en importance. Il a commencé par un marché agricole à petite échelle, mais il est maintenant devenu très lucratif et englobe toute la région du Nord-Ouest du Pacifique. Nous avons atteint une masse critique où nous pouvons commencer à exporter au-delà de la Californie, de Washington et de l'Oregon.
Dans quelle mesure pouvons-nous travailler dans les grappes que vous avez? J'ai posé une question au ministre concernant un programme à Kwantlen. Si je voulais fonder un centre de recherche axé sur les cultures mixtes qui chercherait des façons d'élargir la politique de sécurité de la Colombie-Britannique et de la région et de la rendre plus viable sur le plan commercial, comment devrais-je m'y prendre? Peut-être que j'enchaîne aussi sur la question de M. Longfield.
Comment devrais-je m'y prendre pour y arriver?