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En effet, l'Union européenne et le Canada sont des partenaires privilégiés. Nous avons un riche parcours en matière d'échange d'informations, mais aussi sur le plan commercial. Avec ses quelque 500 millions de consommateurs, l'Unioin européenne est un important marché pour le Canada.
L'Union européenne est le premier importateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires. En 2016, nous avons importé des produits à hauteur de 163 milliards d'euros, soit 16 % des importations agricoles et agroalimentaires mondiales.
C'est un marché qui offre des possibilités intéressantes pour le Canada. Nous sommes le 4e marché d'exportation du Canada pour l'agriculture et l'agroalimentaire. Notre marché offre des possibilités de croissance pour vos industries agricoles et vos secteurs agricoles. Un commerce important et soutenu se fait déjà entre les deux parties. En 2016, le Canada était la 9e destination en importance pour nos produits agroalimentaires. Vous êtes le 16e exportateur/fournisseur de produits alimentaires en importance pour l'Union européenne, et un commerce soutenu était déjà en place avant l'entrée en vigueur de l'AECG.
Nous sommes tous les deux des vétérinaires. Nous travaillons dans le domaine des mesures sanitaires et phytosanitaires. Notre cadre de référence est l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires de l'Organisation mondiale du commerce, l'OMC. C'est ce qui constitue la base de nos exigences. Cet accord, qui est en vigueur depuis 1995, s'applique à l'Union européenne, mais aussi à nos collègues du Canada. L'AECG réaffirme les droits et les obligations qui y sont stipulées.
Ce n'est pas la première fois que nous coopérons avec vous. Depuis 1999, le Canada et l'Union européenne souscrivent tous les deux à un accord au sujet des normes vétérinaires, accord qui s'est révélé avantageux d'un côté comme de l'autre.
En ce qui concerne les mesures sanitaires et phytosanitaires, il y a de nombreux secteurs où l'équivalence est reconnue. Cela signifie que les exigences des deux parties permettent le même degré de protection SPS, et que la production de denrées alimentaires devrait par conséquent être conforme aux exigences du pays exportateur. Par conséquent, si vos industries exportent des produits vers l'Union européenne dans des secteurs où l'équivalence est reconnue, elles n'ont qu'à se conformer aux règles canadiennes et non aux règles de l'Union européenne, puisque le degré de protection est le même dans les deux cas. Ceci est très pratique pour nos industries. Les secteurs concernés sont ceux des viandes, mais aussi ceux de la semence de bovin et des produits de la pêche.
En outre, en vertu de l'accord vétérinaire, nous reconnaissons les décisions de régionalisation de l'autre lorsque des épidémies se produisent. En période d'épidémie, nous fixons certains domaines pour lesquels des mesures restrictives s'appliquent. En reconnaissant ces mesures, nous permettons la poursuite du commerce en provenance des zones franches, ce qui est encore extrêmement avantageux pour les industries.
Dans le cadre de l'AECG, nous comptons tabler sur ces accords et ces réalisations pour aller plus loin, mais pour l'instant, nous avons tout de même inclus certains éléments végétaux, des éléments phytosanitaires et d'autres aspects alimentaires. Le temps est on ne peut mieux choisi, puisque la première réunion du comité de gestion mixte sur les mesures SPS aura lieu la semaine prochaine. Comme la réunion est organisée par notre vis-à-vis canadien, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, nous serons chez vous, à Ottawa, la semaine prochaine .
J'espère qu'il me reste quelques minutes pour vous brosser un portrait sommaire du système de salubrité alimentaire. À la suite des importantes crises alimentaires qui ont frappé l'Union européenne dans les années 1990 — notamment, l'encéphalopathie spongiforme bovine et les problèmes associés à la dioxine —, nous avons procédé à un réaménagement en profondeur des règlements au début du siècle présent. C'est à ce moment-là que l'Union européenne a adopté la Législation alimentaire générale, en vertu du Règlement 178/2022. Cette législation fixait un certain nombre de principes de base dont devaient tenir compte toutes les règles en matière d'alimentation subséquentes.
L'an dernier, à Genève, j'ai été ravi de voir que le Règlement sur la salubrité des aliments que présentait le Canada tenait aussi compte des principes de notre Législation alimentaire générale. Cela signifie que nos dispositions ont été utiles des deux côtés de l'océan.
Après ces crises alimentaires survenues dans les années 1990, nous avons dû faire face à des consommateurs européens qui se sont mis à douter de la salubrité des aliments produits par l'Union européenne, mais aussi des industries qui produisaient ces aliments et des autorités publiques chargées de surveiller la production alimentaire. Nos consommateurs ont vraiment perdu confiance à ce moment-là. Or, avec la Législation alimentaire générale, nous avons établi certains principes de base, y compris les suivants.
Nous appliquons une approche intégrée de la ferme à la fourchette, de l'étable à la table, et nous incluons tous les aliments — d'origine animale ou non —, y compris ceux qui sont destinés aux animaux. Cela signifie que les produits alimentaires doivent être contrôlés et qu'ils doivent être salubres tout au long du processus de production. Nous ne souscrivons pas au nettoyage du produit final lorsqu'il est contaminé pendant le processus de production. Le produit devrait être salubre et faire l'objet de contrôles tout au long du processus de production, étape après étape.
Un autre élément important du système, c'est que les exploitants d'entreprises alimentaires sont les premiers responsables de la salubrité de leurs aliments et qu'ils doivent, à ce titre, disposer d'un système de contrôle idoine. Il s'agit de plans de gestion des risques. Les exploitants doivent savoir où les contaminations peuvent se produire et contrôler ces risques. En outre, ils doivent appliquer une traçabilité complète. Ils doivent disposer d'un système permettant de suivre les produits alimentaires tout au long de la chaîne de production, en amont et en aval. S'ils sont confrontés à une contamination, ils doivent savoir d'où proviennent leurs produits bruts, mais ils doivent également informer leurs clients que les produits qu'ils ont reçus peuvent poser un problème. C'est ce que l'on entend par « traçabilité complète ».
Un autre élément très important, c'est que les mesures sanitaires et phytosanitaires appliquées sur le territoire de l'Union européenne sont complètement fondées sur la science. C'est pour veiller à cela que nous avons créé l'Autorité européenne de sécurité des aliments, l'EFSA, en 2002. L'EFSA est un organisme indépendant qui produit des évaluations des risques en mettant à contribution les scientifiques du monde entier et toute l'information scientifique pertinente disponible. Le travail de l'EFSA s'effectue de façon tout à fait transparente. Toutes les opinions sont publiées, et il est possible de savoir quels scientifiques ont contribué aux différentes opinions émises, et de connaître les données et renseignements à partir desquels elles ont été élaborées.
De plus, la gestion des risques ainsi que la prise et l'application des mesures relèvent de la Commission européenne, du Parlement européen et des autorités des 28 États membres. Les responsabilités les concernant et les obligations redditionnelles connexes ont des assises politiques.
Nous reconnaissons en outre le principe de précaution déjà établi par le protocole de Montréal à cette époque et par d'autres, afin de prévenir les risques pour la sécurité des consommateurs en l'absence de preuves scientifiques.
Un autre élément très important pour les pays qui ne font pas partie de l'Union européenne, c'est que les exportations en provenance de l'Union européenne doivent au minimum satisfaire aux exigences applicables en Union européenne. Ces produits ne peuvent pas être de moindre qualité. Chaque produit fabriqué en Union européenne et exporté doit au minimum satisfaire aux exigences applicables en Union européenne.
Une autre réalisation d'envergure pour l'Union européenne et les 28 États qui la composent, c'est que nous avons maintenant un seul marché ouvert, ce qui permet aux biens, aux services et aux gens de circuler librement à l'intérieur des 28 territoires nationaux, mais aussi entre eux. Tous les produits agricoles sont produits et contrôlés conformément aux règles harmonisées définies à l'échelle de l'Union européenne, et les mêmes normes s'appliquent dans tous les États membres. En outre, les autorités nationales effectuent leurs contrôles conformément aux règles idoines établies par l'Union européenne. Lorsqu'un produit quitte un État membre et arrive dans un autre État membre, il n'est pas contrôlé de nouveau. Il est convenu qu'il répond déjà aux critères de l'Union européenne, et les États membres se font mutuellement confiance.
J'ai quelques mots à dire au sujet du processus législatif. Je crois que c'est quelque chose qui est particulièrement important et pertinent pour vous.
Le processus législatif de l'Union européenne se fonde sur deux grands traités, nommément le Traité sur l'Union européenne et le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, tel qu'amendé récemment par le Traité de Lisbonne.
Ces trois traités sont des accords contraignants entre les États membres. Ils établissent que les sources secondaires des lois telles que la Législation alimentaire générale, mais aussi le nouveau règlement sur les contrôles ainsi que la nouvelle loi sur la santé animale et végétale sont directement applicables et exécutoires dans tous les États membres, et qu'une nouvelle transposition en droit national n'est pas nécessaire. Cela signifie que les règlements établis à Bruxelles pour l'ensemble de l'Union européenne sont directement applicables dans chaque État membre.
Nos procédures législatives laissent l'initiative d'une nouvelle législation ou d'amendements aux règles existantes entre les mains de la Commission. Seule la Commission européenne a le droit d'initiative. L'adoption de nouvelles dispositions législatives se fait toutefois en coordination avec le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne, au sein duquel sont réunis les ministres des États membres.
Ensuite, nous avons des actes délégués et d'exécution qui modifient, complètent ou mettent en oeuvre la législation secondaire, des actes auxquels la Commission peut recourir d'elle-même lorsqu'il s'agit de règles non essentielles ou après en avoir reçu l'autorisation par les États membres votant par procédure de comitologie. Comme exemple, on pourrait parler de l'autorisation des OGM, mais aussi de celle des traitements de réduction des agents pathogènes.
En ce qui concerne le commerce des produits agricoles entre l'Union européenne et le Canada, et les mesures SPS qui s'appliquent à ces produits, il est bon de souligner que les deux parties conservent leurs droits normatifs avec l'AECG. L'AECG ne nous oblige pas à abaisser nos normes de salubrité alimentaire. Cela s'applique évidemment des deux côtés de l'océan.
Toutefois, l'échange d'informations qui se déroule dans le cadre l'AECG — les réunions régulières d'experts et de scientifiques, et notre future coopération au sein de forums internationaux comme l'Organisation mondiale de la santé animale et le Codex Alimentarius — devrait faire de l'AECG un outil supplémentaire pour surmonter les mesures non tarifaires, là où c'est possible.
Notre système fondé sur un marché intérieur unique signifie également que l'Union européenne n'applique qu'un seul ensemble de règles d'importation. Toutes les exigences d'importation sont définies à l'échelle de l'Union européenne, ce qui signifie que tout produit canadien qui satisfait à ces règles ne subit qu'un seul contrôle d'importation et qu'il peut être négocié librement dans les 28 États membres. Le marché intérieur constitue donc un avantage majeur pour nos partenaires commerciaux et pour vos industries.
Pour l'Union européenne, la mise en oeuvre de l'AECG est le moment opportun pour appliquer un système de réciprocité, ce qui signifie que les produits de l'Union européenne qui répondent aux exigences canadiennes devraient également être autorisés sur le marché canadien, sans égard pour l'endroit où ils ont été produits. Nous demandons au Canada de s'abstenir de recourir à des autorisations particulières auprès des États membres. Avec l'AECG, il ne devrait plus être acceptable que certaines parties de l'Union européenne restent exclues des avantages et des retombées que l'accord procure. Un accord politique a été conclu à cette fin il y a quelques années en ce qui concerne la viande, et les articles de l'AECG tiennent compte de ces aspects — ainsi qu'en ce qui a trait aux produits phytosanitaires — dans son application imminente. Par conséquent, l'Union européenne attend beaucoup de l'AECG, et nous attendons avec impatience notre première réunion qui se tiendra la semaine prochaine.
J'espère que cette courte présentation vous aura donné un aperçu du système de salubrité alimentaire de l'Union européenne, ainsi que de la façon dont ce système est mis en oeuvre et contrôlé dans nos 28 États membres au bénéfice de nos propres consommateurs, certes, mais aussi de nombreux consommateurs de l'extérieur de l'Union européenne, dont ceux du Canada, bien entendu. Encore une fois, je ne saurais trop insister sur les excellentes relations que nous avons déjà avec le Canada dans le domaine des mesures sanitaires et phytosanitaires, ces relations que nous devons à notre longue histoire commune et qui nous portent avec enthousiasme vers nos collaborations prochaines. De notre côté, nous pensons que nos entreprises devraient être un exemple pour les autres pays, et une preuve de la manière dont la confiance mutuelle et la coopération peuvent profiter aux consommateurs et aux industries des deux parties concernées.
Encore une fois, merci de votre attention. Nous serons heureux d'essayer de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je partagerai mon temps avec mon collègue, M. Dreeshen.
Tout comme mes collègues, je tiens à vous remercier de prendre le temps de nous expliquer certaines questions et de participer au processus.
Mon collègue, M. Longfield, connaît bien ces questions, puisqu'il a, comme moi, une grande usine de transformation de la viande dans sa circonscription. Je veux simplement m'assurer de mettre les choses au clair: on n'y lave pas les carcasses avec du chlore, mais avec de l'eau chlorée, de l'acide citrique et des substances semblables. Je ne veux pas que nos collègues de l'Union européenne pensent que nous lavons nos carcasses avec du chlore avant de les exporter.
Dans votre exposé, vous avez indiqué qu'il existe un seul ensemble de règles pour les 28 pays membres de l'Union européenne et ajouté que si nous y satisfaisons, nous n'aurons pas à respecter 28 règles différentes, ce qui me semble logique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'AECG est bénéfique. Cependant, comme M. Longfield l'a fait remarquer au sujet des carcasses de boeuf, nombreux sont ceux qui se heurtent à des obstacles non tarifaires, et je veux voir si quelque chose nous échappe.
Il y a d'abord le dossier des carcasses de boeuf. De plus, en ce qui concerne la logique de l'ensemble unique de règles, sachez que nous envoyions traditionnellement de 1,2 à 1,3 million de tonnes de blé dur en Italie chaque année. Cette quantité a maintenant été réduite de moitié, l'Italie affirmant que notre blé dur ne satisfait pas à ses normes, notamment en raison du glyphosate.
Je me demande quelles règles s'appliquent en pareil cas, quand il semble que nous respectons toutes les règles et les normes de l'AECG, mais qu'un pays, dont nous dépendons beaucoup quand vient le temps d'exporter un produit précis, peut imposer des obstacles commerciaux non tarifaires afin d'empêcher l'importation de produits canadiens dans l'Union européenne. Devrions-nous savoir quelque chose de plus pour résoudre ce genre de problèmes?
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Merci beaucoup, monsieur le président. En mon nom et au nom de mes collègues, je veux vous remercier, vous et le Comité, de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui pour traiter brièvement de ce que nous considérons comme les avancées technologiques les plus prometteuses dans les industries agricole et agroalimentaire dans les années à venir. Je veux aussi vous expliquer comment le ministère et l'ensemble du gouvernement tentent de jouer un rôle de partenaire afin d'accélérer le processus d'innovation dans le secteur.
Les progrès de la technologie et de la recherche vont de pair avec l'innovation. Ensemble, ils permettent d'élaborer les solutions dont nous avons besoin pour accroître la productivité, la durabilité et la croissance dans le secteur, et aider nos producteurs et nos transformateurs à tirer parti de nouveaux débouchés sur le marché mondial. En matière de sciences, Agriculture et Agroalimentaire Canada utilise une approche fondée sur les partenariats, travaillant avec l'industrie, les universités et collèges, et d'autres intervenants du secteur des sciences pour fournir des connaissances scientifiques qui améliorent la résilience du secteur, ouvrent la voie à de nouveaux débouchés et soutiennent la compétitivité du secteur. Les partenariats et la collaboration tirent parti des investissements fédéraux dans la recherche, rassemblent les capacités nécessaires entre les institutions et aident à orienter la recherche vers les domaines d'intérêt et d'importance pour le secteur.
Vous saurez certainement que dans le budget de 2017, le gouvernement du Canada s'est fixé l'objectif ambitieux de faire passer les exportations agroalimentaires du pays à 75 milliards de dollars par année. Les progrès de la technologie et de la recherche, en particulier ceux porteurs de transformation comme l'intelligence artificielle, la bioéconomie et les technologies de reproduction les plus récentes, seront essentiels pour aider le secteur à accroître les exportations agroalimentaires du Canada en vue d'atteindre cette nouvelle cible.
[Français]
On s'attarde de plus en plus à l'importance cruciale que revêt l'agriculture pour le bien-être et la croissance économique du Canada. L'année dernière, nous avons établi un nouveau record en exportant 62 milliards de dollars de produits agricoles et agroalimentaires. Il s'agit d'une augmentation de 80 % en 10 ans. Ces exportations ont ajouté plus de 10 milliards de dollars à notre balance commerciale nationale. Nous sommes l'un des cinq principaux exportateurs de produits agricoles au monde, et le chef de file mondial en matière de commerce agricole par habitant.
Cette croissance est stimulée par le rythme impressionnant des progrès scientifiques. Les points forts du secteur canadien de l'agriculture sont la fiabilité de son approvisionnement alimentaire, la disponibilité des ressources, l'emplacement des terres arables et de solides grappes de recherche.
[Traduction]
Au cours des prochaines décennies, la demande en aliments salubres, nutritifs et de grande qualité augmentera énormément, car on estime que la population mondiale devrait atteindre environ 9 milliards d'habitants d'ici le milieu du siècle, alors qu'elle est d'un peu plus de 7 milliards actuellement. La demande mondiale en aliments devrait augmenter de 60 % au cours des prochaines décennies; les agriculteurs devront donc produire dans les 40 prochaines années l'équivalent de ce qu'ils ont produit depuis 10 000 ans. En favorisait les percées dans les domaines de la technologie et de la recherche, nous ferons en sorte que nos producteurs et nos transformateurs soient bien placés pour satisfaire cette demande et accroître notre présence sur le marché mondial de manière durable.
Plus tôt cette semaine, le ministre a annoncé un programme d'énergie propre. Il s'agit d'un investissement de 25 millions de dollars par année qui contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce au développement et à l'adoption de technologies propres. Il aidera les agriculteurs canadiens à se maintenir à la fine pointe de la technologie propre en mettant l'accent sur le développement des bioproduits et de l'agriculture de précision. Notre gouvernement a fait de l'agriculture et des technologies propres des priorités sur le plan de la croissance de l'économie canadienne. Ce nouveau programme permettra au Canada de demeurer un chef de file mondial des technologies propres dans le domaine de l'agriculture en aidant les agriculteurs à mettre au point de nouvelles utilisations efficaces de l'énergie, tout en protégeant nos ressources environnementales et en atténuant les changements climatiques.
Les technologies transformatrices sont très prometteuses dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Les scientifiques et les décideurs d'Agriculture et Agroalimentaire Canada y consacrent des efforts. En mettant constamment l'accent sur ces domaines, on ajoutera de la valeur au secteur de l'agriculture du Canada. En fait, cela a déjà influencé la capacité de nos producteurs et de nos transformateurs à atteindre l'objectif de 75 milliards de dollars en exportations.
On développe constamment des technologies novatrices qui sont utilisées dans l'ensemble du secteur, mais certains obstacles à l'avancement continuent de les empêcher d'atteindre leur plein potentiel. Parmi ces obstacles figurent notamment le coût global de l'investissement, le manque d'infrastructures, le sous-développement des chaînes d'approvisionnement, et le manque de formation ou de professionnels pour surmonter les complexités de l'adoption.
Au bout du compte, l'adoption survient quand on juge que les innovations représentent des investissements utiles pour ses activités respectives. L'adoption de technologies et de produits transformateurs constitue le moteur de l'innovation et la clé de la croissance continue de la productibilité du secteur et de sa compétitivité.
[Français]
La biotechnologie suppose la manipulation d'organismes vivants, ou de leurs composants, pour créer des produits utiles, comme des médicaments et des cultures résistantes aux parasites ou aux herbicides.
Les nouvelles technologies de sélection végétale qui ont été mises au point au cours des dernières décennies améliorent notre compréhension de la génétique végétale et animale, et elles peuvent être utilisées pour atteindre des objectifs environnementaux, sociaux et économiques. La communauté scientifique mondiale compte de plus en plus sur des biotechnologies avancées pour comprendre les gènes responsables de caractéristiques telles que les rendements élevés, la qualité et la résistance aux maladies et aux insectes afin de contribuer à répondre à la croissance de la demande mondiale en aliments.
En 2016, le Canada était classé au quatrième rang sur le plan mondial pour la superficie totale ensemencée avec des cultures issues de la biotechnologie. En 2015, les cultures issues de la biotechnologie ont procuré un avantage économique cumulatif de 1,2 milliard de dollars au revenu agricole du Canada. Selon les estimations de CropLife Canada, une organisation représentant les sociétés de phytologie qui développent des biotechnologies végétales à des fins agricoles, environ 71 % de la balance commerciale du Canada dans le secteur des cultures est attribuable aux innovations dans le domaine des végétaux génétiquement modifiés et des produits de protection des cultures.
Agriculture et Agroalimentaire Canada mène des projets qui étudient les techniques d'édition génique dans les cultures. Il étudie notamment des technologies génétiques avancées servant à améliorer le rendement et la tolérance aux herbicides de la caméline et du canola.
Il se penche également sur la lutte contre le feu bactérien et la tavelure dans les pommeraies canadiennes grâce à des stratégies de gestion et à la résistance génétique.
[Traduction]
Tout comme la biotechnologie, le secteur de la machinerie agricole évolue, s'adapte et progresse sans cesse pour permettre au secteur de relever les défis et de saisir les occasions qui se présentent.
Les technologies perturbatrices se sont frayé un chemin dans le secteur de l'agriculture. Ces technologies englobent, par exemple, l'agriculture de précision, l'intelligence artificielle et la chaîne de blocs, et elles peuvent faciliter la réalisation d'un large éventail d'activités. Au cours des trois dernières années, environ la moitié des exploitations agricoles canadiennes ont mis en oeuvre une forme ou une autre d'innovation sur leur ferme.
De façon générale, l'agriculture de précision se définit comme une stratégie de gestion qui emploie une vaste gamme de technologies pour orienter des mesures ciblées. Elle tente essentiellement d'éliminer l'intuition et la conjecture de l'agriculture en permettant aux producteurs de tirer profit des mégadonnées. Par exemple, les nouvelles technologies agricoles de précision aident les agriculteurs à réduire l'utilisation de pesticides et d'engrais. Ils surveillent leurs animaux à partir de leur téléphone intelligent, cartographient leurs champs grâce à la puissance des mégadonnées et s'appuient sur des images satellites pour déterminer à quel moment ils devraient faire leurs récoltes.
Les progrès technologiques ont également aidé les producteurs de boeuf canadiens à réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre. L'adoption de ces technologies a déjà contribué à la capacité du Canada à jouer un rôle de premier plan sur la scène agricole internationale.
AAC possède également une capacité importante dans le domaine de l'agriculture de précision. Mon collègue, le Dr Gray, est mieux placé que moi pour vous fournir des détails à ce sujet, mais, en collaboration avec l'industrie, nous menons des expériences sur l'utilisation de drones, par exemple, pour une gestion précise de l'irrigation et le recours à des élevages de précision durables.
L'agriculture de précision s'appuie sur les mégadonnées. Bien entendu, l'homme a une capacité infinie pour analyser et traiter les données. Donc, nous sommes également enthousiastes quant aux applications possibles de l'intelligence artificielle dans le secteur agricole. L'intelligence artificielle allie la résolution de problèmes à la prise de décisions pour atteindre des objectifs qui reposent normalement sur une combinaison de données, de logiciels, de capteurs et de réseaux cellulaires et de l'utilisation d'Internet.
Les systèmes gérés par l'intelligence artificielle ont la capacité d'exécuter des tâches qui font normalement appel à l'intelligence humaine. Dans le contexte de l'agriculture et de la production alimentaire, l'intelligence artificielle aide à atteindre les objectifs globaux de l'agriculture de précision en procédant à l'analyse des données recueillies à la ferme et en les transformant en information pouvant être utilisée par les agriculteurs pour prendre de meilleures décisions en matière de gestion agricole.
Au sein d'AAC, et du secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire en général, il y a un intérêt et un enthousiasme grandissants à l'égard de la technologie de la chaîne de blocs. La chaîne de blocs peut être utile au secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire, car elle offre de nombreux avantages par rapport aux méthodes traditionnelles de traitement, notamment une plus grande transparence, une traçabilité améliorée et une efficacité accrue. La chaîne de blocs est une base de données numérique qui permet de transmettre tout type d'information de façon sécuritaire et non centralisée. Reconnaissant les avantages de cette technologie, le secteur agricole étudie les façons de l'appliquer afin de faciliter la gestion des chaînes d'approvisionnement en améliorant la sécurité et la traçabilité.
La bioéconomie agricole est bien placée pour stimuler les exportations des secteurs canadiens de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Les produits fabriqués à partir de cultures, de résidus et de déchets agricoles aident déjà les agriculteurs à exploiter de nouveaux marchés intéressants. En 2015, les recettes issues des bioproduits industriels non conventionnels du Canada ont été évaluées à 4,27 millions de dollars. Cela contribue à la transition vers une économie à faible émission de carbone, augmente les bénéfices nets des agriculteurs et aide le secteur à atténuer les changements climatiques. Des progrès en recherche et développement et la commercialisation de nouvelles technologies sont nécessaires pour que la bioéconomie agricole continue de croître.