:
Je souhaite à tous la bienvenue à cette réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous débutons l'étude sur le progrès de la technologie et de la recherche dans le secteur agricole pouvant favoriser les exportations canadiennes
[Traduction]
Aujourd'hui, du Conseil des grains du Canada, nous recevons Mme Krista Thomas. Bienvenue à notre comité.
[Français]
Mme Krista Thomas est directrice de l'innovation végétale.
De CropLife Canada, nous recevons M. Pierre Petelle, qui en est le président-directeur général.
Je vous souhaite la bienvenue à cette rencontre, monsieur Petelle.
Au Comité, nous avons aussi deux remplaçants, dont M. Raj Saini.
[Traduction]
Nous accueillons également M. Larry Bagnell, qui remplace M. Francis Drouin.
Nous allons d'abord entendre les déclarations liminaires de sept minutes.
[Français]
Vous pouvez commencer, monsieur Petelle, si vous le désirez.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité.
Au nom de CropLife Canada et de ses entreprises membres, nous vous remercions de l'invitation à comparaître aujourd'hui.
CropLife Canada est l'association commerciale qui représente les fabricants, les concepteurs et les distributeurs de produits novateurs en sciences végétales. Ce sont les produits et les outils de lutte antiparasitaire et les produits modernes d'amélioration des végétaux qui sont utilisés dans les milieux agricoles, urbains et autres cadres publics.
Notre mission consiste à permettre à l'industrie des sciences végétales de faire profiter les agriculteurs et les membres du public de ses technologies. Les avantages que ces technologies prennent de nombreuses formes différentes: stimuler les exportations agricoles, créer des emplois hautement spécialisés, renforcer l'économie canadienne, augmenter les recettes fiscales des gouvernements, améliorer la viabilité de l'environnement, et accroître l'accès à des aliments sécuritaires et abordables pour les Canadiens.
Nous sommes ravis de voir que le Comité entreprend cette étude car l'agriculture est souvent laissée pour compte lorsque des discussions sur les technologies et la recherche ont lieu. La vérité est que l'agriculture et l'agroalimentaire sont des secteurs qui ont été révolutionnés par des changements technologiques.
Si nous examinons l'histoire, les agriculteurs canadiens ont toujours été parmi les premiers à adopter les technologies. Cela a contribué à en faire des chefs de file dans la production d'aliments sécuritaires, abordables et durables pour les consommateurs canadiens et le monde entier.
Les technologies comme les produits de lutte antiparasitaire et les cultures issues de la biotechnologie ont joué un rôle important en matière de durabilité, en faisant augmenter la production agricole au Canada tout en préservant des normes de sécurité élevées que nous avons établies au pays. Ces avancées ont donné lieu à des gains économiques, à une protection environnementale et à des économies pour les consommateurs. Par exemple, les technologies en sciences végétales génèrent 9,8 milliards de dollars pour le PIB du Canada chaque année. Ces technologies ont également permis aux agriculteurs d'être plus productifs sur les terres agricoles existantes. En fait, sans les pesticides et les cultures issues de la biotechnologie, les agriculteurs canadiens auraient à cultiver 50 % plus de terres qu'à l'heure actuelle. Ce serait dévastateur pour la biodiversité du Canada.
Les consommateurs bénéficient également de ces technologies. Sans les technologies en sciences végétales, les Canadiens paieraient environ 55 % de plus pour la nourriture en moyenne. C'est environ 4 400 $ par famille annuellement. Les Canadiens profitent d'un meilleur accès à une chaîne d'approvisionnement nutritive et abordable qu'à n'importe quel autre moment de l'histoire, et ce, grâce à l'agriculture moderne.
Ce regain d'intérêt à l'égard de l'agriculture et des technologies est opportun, à la lumière du rapport du Conseil consultatif en matière de croissance économique présenté au gouvernement et des travaux que mène actuellement la Table sectorielle de stratégies économiques sur l'agroalimentaire.
Pendant que nous attendons les rapports finaux des tables de stratégies économiques, le rapport Barton est terminé, et ses recommandations sont claires.
Le rapport Barton qualifie le secteur de l'agroalimentaire comme étant un secteur de croissance potentielle pour l'économie canadienne et fait état que l'innovation est la clé du succès pour exploiter le potentiel du secteur agricole. Cela n'a rien de surprenant. Le Canada n'est cependant pas le seul pays qui s'emploie à trouver des solutions novatrices dans le secteur agricole. À mesure que d'autres cherchent à faire des avancées dans l'analyse des données, l'automatisation et la génomique, le Canada doit agir rapidement ou risque d'être laissé pour compte.
Le rapport Barton relève plusieurs obstacles à la réussite du secteur de l'agroalimentaire du Canada, dont l'un est l'augmentation de la productivité. Le secteur agricole doit continuer d'adopter de nouvelles technologies et solutions novatrices telles que des produits de lutte antiparasitaire et des produits modernes d'amélioration des végétaux pour accroître la productivité.
L'un des autres principaux obstacles à la réussite qui ont été relevés dans le rapport est l'expansion du commerce. Le Canada doit avoir des accords commerciaux préférentiels dans des marchés à potentiel élevé, avec la Chine au haut de la liste. Sans accès à ces marchés, le Canada ne peut pas tirer parti de ses principaux avantages concurrentiels, notamment son vaste bassin de terres agricoles, l'accès à des ressources naturelles et des agriculteurs novateurs.
Cependant, l'accès aux marchés ne peut pas se limiter à l'élimination des tarifs. Il faut un engagement permanent et accru à l'égard des obstacles non tarifaires que les pays utilisent facilement. On n'a qu'à examiner la situation avec le blé dur exporté en Italie pour reconnaître que l'élimination des tarifs n'est pas toujours suffisante pour garantir l'accès aux marchés.
Le Canada est respecté partout dans le monde pour son système de réglementation solide basé sur des données probantes lorsqu'il est question du secteur agricole et du secteur de l'alimentation. Cet engagement à l'égard d'une réglementation axée sur des données probantes doit se poursuivre, et nous devons saisir les occasions d'améliorer l'efficacité et de simplifier les approches de réglementation, dans la mesure du possible, pour favoriser l'innovation et la compétitivité.
Nous croyons qu'il y a de nombreuses possibilités pour ce qui est des produits modernes d'amélioration des végétaux et des pesticides afin de moderniser et de simplifier ces approches, de stimuler l'innovation, tout en protégeant la santé humaine et l'environnement.
Nous aimerions beaucoup discuter de ces sujets avec le Comité aujourd'hui. Les organismes de réglementation canadiens ne peuvent pas être dissociés des objectifs généraux du gouvernement du Canada en vue d'atteindre, grâce à l'innovation, 75 milliards de dollars en exportation de produits agroalimentaires. Ils ont besoin de l'aide de représentants élus comme vous pour contribuer à détourner les critiques de nos détracteurs à la moindre mention des considérations économiques.
Nous estimons que la politique gouvernementale sur l'expansion des exportations de produits agricoles et sur la promotion de l'innovation devrait nous aider à miser sur nos réalisations jusqu'à présent et à reconnaître le chemin que nous avons fait. Les avancées technologiques, comme celles dans la protection des cultures et la biotechnologie végétale, ont contribué à créer un système de production agricole qui est plus durable que jamais.
L'adoption de technologies par les agriculteurs canadiens a donné lieu à une meilleure production alimentaire qu'auparavant, ce qui a stimulé l'expansion économique au pays. Cela a également contribué à ce que les Canadiens paient les prix les plus bas pour les aliments et aient accès à l'une des chaînes alimentaires les plus sécuritaires dans le monde.
Le Canada peut, et devrait, être un chef de file pour ce qui est de nourrir une population mondiale grandissante et de soutenir la concurrence dans les marchés du monde entier. Nous avons besoin de bonnes politiques à l'échelle nationale pour que ce soit possible.
Je vous remercie du temps que vous m'avez consacré, et je me ferai plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. C'est un plaisir d'avoir l'occasion de comparaître devant vous cet après-midi.
Je suis Krista Thomas. Je suis la directrice de l'innovation végétale au Conseil des grains du Canada. Le Conseil des grains du Canada est un organisme-cadre national pour le secteur des grains qui compte plus de 30 membres qui représentent des entreprises et des associations de semences et des sciences de la vie, des groupes de producteurs, des organisations de produits et des entreprises céréalières. Par conséquent, nous travaillons sur des questions qui sont importantes pour l'ensemble de la chaîne de valeur et qui ont une incidence sur les grains, les céréales, les oléagineux et les légumineuses qui sont cultivés au Canada.
L'un des secteurs les plus importants du Conseil des grains sur lequel nous nous concentrerons aujourd'hui est l'innovation au niveau des semences. Vous vous demandez sans doute ce que l'on entend par innovation au niveau des semences. Est-ce que cette innovation se rapporte à la biotechnologie ou aux OGM? Oui, absolument, mais c'est aussi en lien aux outils avant-gardistes qui doivent être ajoutés à la trousse des sélectionneurs de végétaux, ceux qui sont fondés sur des systèmes de manipulation génétique tels que le CRISPR-Cas9.
Le CGC a deux principaux objectifs en matière d'innovation des semences. Le premier consiste à créer un environnement local qui favorise l'innovation dans le secteur des cultures, ce qui signifie d'avoir des programmes de réglementation avant la mise en marché prévisibles et clairs qui n'empêchent pas involontairement les innovateurs d'agir lorsqu'il y a de nouvelles possibilités ou qui ne les retardent pas dans leurs démarches. Étant donné que plus de 90 % de nos produits sont destinés aux marchés internationaux, le Canada doit penser et travailler collectivement avec d'autres pays pour élaborer des règlements, car s'il ne le fait pas, il y aura un ensemble d'approches de réglementation disparates qui donneront lieu à des interruptions dans les échanges commerciaux et à un environnement imprévisible pour les innovateurs, les producteurs et les exportateurs.
La discussion d'aujourd'hui est très opportune. Le Canada s'est fixé un objectif très ambitieux d'atteindre 75 milliards de dollars en exportations agroalimentaires annuellement d'ici 2025. Les grains représentent plus de 22 milliards de dollars de ces exportations à l'heure actuelle. C'est plus que n'importe quel autre secteur agroalimentaire. Par conséquent, nous devons faire notre juste part ou plus pour contribuer à atteindre cette cible. Nous devons donc mener des activités, y compris travailler en étroite collaboration avec le gouvernement du Canada pour éliminer les barrières non tarifaires telles que les limites maximales de résidus pour les produits de protection des cultures, comme Pierre l'a mentionné, mais nos membres croient également que l'innovation dans le secteur des semences jouera un rôle de premier plan.
Plus particulièrement, les manipulations génétiques peuvent accélérer la conception de nouvelles variétés végétales. Dans le cas de certaines cultures, cela signifie que de nouvelles variétés doivent être conçues en l'espace de deux ans plutôt que 10 ans. De plus, de nombreux produits issus de manipulations génétiques peuvent ne pas être assujettis au même cadre commercial et réglementaire mondial complexe que nous avons à l'heure actuelle pour les produits de la biotechnologie et les OGM. Cela crée un plus grand nombre d'occasions d'innover dans les cultures de petite taille ou les cultures orphelines et dans un vaste éventail de petites et moyennes entreprises.
Les types d'avantages possibles que nous pouvons tirer grâce à l'innovation des semences incluent des caractères agronomiques qui sont certainement bénéfiques pour le secteur des grains. Des caractéristiques telles qu'un rendement plus élevé, un meilleur contrôle des mauvaises herbes, une meilleure résistance aux maladies ou une tolérance au stress permettent aux agriculteurs de produire de plus grandes quantités chaque année tout en utilisant une superficie de terres équivalente ou moindre et les mêmes intrants. Cependant, l'innovation dans le secteur des grains crée des caractéristiques plus axées sur le consommateur pour contribuer à satisfaire à la demande d'aliments sains, tels que de la farine riche en fibres et de l'huile avec un profil d'acides gras plus sain. Ces avantages offrent également des occasions aux producteurs de grains et permettent de cultiver des produits à valeur ajoutée.
Pour terminer, nous voyons également des innovations dans des secteurs qui aideront les exploitations agricoles à être plus durables sur le plan environnemental, à s'adapter aux changements climatiques ou à réduire les déchets alimentaires.
Avec tous ces avantages, les forces du Canada en recherche agricole et notre rôle de leadership et notre réussite dans le secteur de la biotechnologie, le Canada devrait figurer parmi les chefs de file mondiaux dans les systèmes de manipulations génétiques pour le développement des cultures, mais nous craignons à l'heure actuelle que le Canada est à risque de prendre du retard sur nos principaux partenaires commerciaux et de perdre sa part des investissements dans l'innovation agricole.
Nous sommes très encouragés par les efforts déployés par les tables sectorielles de stratégies économiques et les supergrappes pour favoriser l'innovation au Canada et par la reconnaissance dans le budget de 2018 du rôle que jouent les programmes de réglementation, que ce soit pour appuyer ou freiner l'innovation. Cependant, nos membres ont relevé un besoin pressant pour mettre à jour, clarifier et rendre plus prévisibles les programmes de précommercialisation du Canada pour réglementer les produits de l'innovation des semences. Ces mesures aideront le Canada à tenir des discussions avec ses partenaires commerciaux et à assurer une harmonisation à l'échelle internationale — dans la mesure du possible — pour favoriser un environnement commercial mondial prévisible.
Merci de l'invitation à comparaître aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Je peux commencer, puis Krista pourra ajouter à mes remarques.
Le Canada n'est évidemment pas le plus gros marché. Lorsque nous examinons la protection des cultures, par exemple, notre part est d'environ 3 ou 4 % du marché mondial. Même si le Canada exporte énormément — nous ne sommes pas un grand producteur agricole par rapport à d'autres régions du monde —, nous ne sommes pas un producteur très important, alors nous devons nous assurer que nous suivons la cadence sur le marché et dans notre processus de réglementation. Nous devons nous assurer que tous ces éléments sont efficaces pour que nous puissions être à la hauteur dans les plus gros marchés.
Pour répondre directement à votre question, les États-Unis correspondent probablement à cette description. À tout le moins en ce qui concerne l'amélioration des végétaux, ils ont très clairement parlé des technologies auxquelles Krista a fait référence. Ils ont dit publiquement qu'elles seront traitées très différemment des cultures issues de la biotechnologie. Le processus de réglementation ne sera pas le même, ne sera pas aussi contraignant et lourd. Nous estimons donc que les produits seront commercialisés plus rapidement et qu'il y aura une plus grande prévisibilité pour leur approbation. C'est là où nous sommes laissés en plan.
Si c'est le cas aux États-Unis, qui est un marché beaucoup plus gros, et qu'ils commencent à obtenir des approbations pour certaines de ces nouvelles technologies tandis que nous sommes encore en train de nous demander comment nous les intégrerons dans notre système, nous serons certainement laissés de côté.
:
Je remercie les témoins d’avoir accepté de comparaître.
Madame Thomas, dans le cadre de vos observations, vous avez mentionné la nécessité de rectifier la vitesse d’entrée sur le marché et, bien entendu, vous représentez des gens qui sont tout à fait conscients de ce qui se passe dans notre secteur des transports, en particulier des transports ferroviaires. Je sais que notre étude porte sur la technologie et l’innovation, ainsi que sur la façon d’atteindre notre objectif d’ici 2025. Toutefois, si notre système de transport ne peut progresser à la même vitesse que nos exportations, nous n’aboutirons à rien. Compte tenu des commentaires que vous avez reçus de la part de vos membres, y a-t-il des parties de notre secteur des transports où nous pourrions appliquer des pratiques exemplaires en matière de technologie et d’innovation afin de nous aider à acheminer nos produits sur les marchés? D’après les témoignages que nous avons entendus dans le cadre d’autres études, je crois comprendre que notre réputation a été entachée parce que, parfois, nous ne satisfaisons pas aux demandes de nos clients étrangers d’une façon fiable.
Avez-vous des observations à formuler à cet égard?
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Oui, c'est une distinction essentielle, parce que, dans les biotechnologies végétales, elle nous a rendu de grands services. La réglementation ne découlait pas de la modification génétique de l'organisme, mais de sa tolérance des herbicides. Ça faisait sa nouveauté, c'est ce qu'il fallait réglementer et ça nous a donc rendu de très grands services dans tout le débat et les discussions sur les OGM.
Le processus plus évolué que nous amorçons soulève des questions sur la création d'une espèce végétale très nouvelle, même par le changement d'une seule lettre, mais est-ce que ça continue d'exiger le même examen réglementaire, intégral, avec les mêmes données?
Voilà la nuance, et avec les fonctionnaires de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, nous discutons de soumettre les produits de l'édition génique à des séries différentes de méthodes, c'est-à-dire de l'évaluation complète, comme celle d'une espèce végétale cultivée issue des biotechnologies végétales, à ADN étranger, à la non-réglementation, en passant par toutes les gradations entre les deux. On introduirait ainsi une grande amélioration, parce que nous connaîtrions ces gradations qui, encore, permettraient la prévisibilité recherchée, et le temps approximatif nécessaire à chacune d'elles.
Voilà ce dont nous discutons en détail avec les fonctionnaires et ce pour quoi nous cherchons un appui.
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Oui, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici avec nous aujourd'hui.
Je trouve intéressantes certaines informations qui se trouvent sur votre site Web. Il y en a une en particulier que j'aimerais faire connaître à mes collègues parlementaires.
Monsieur Petelle, alors que de nombreux secteurs contribuent à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre au Canada, votre industrie a recours aux innovations phytologiques pour réduire ces émissions de près de 30 millions de tonnes par année. Bravo! C'est vraiment très bien. De plus, votre industrie contribue à créer près de 131 000 emplois au Canada. Félicitations, ces statistiques sont très intéressantes.
J'aimerais vous parler brièvement de recherche-développement. Au Canada, les ressources sont de plus en plus limitées. Il y a une augmentation des pays émergents et beaucoup de pays veulent tirer leur épingle du jeu.
Il a été question d'innovation un peu plus tôt. Que pensez-vous des investissements publics en recherche-développement en vue d'aider votre industrie? Sont-ils suffisants? Aimeriez-vous qu'il y en ait davantage? Cette façon de faire pourrait-elle assurer une meilleure productivité et une meilleure compétitivité de votre industrie?
Monsieur Petelle, vous pouvez commencer, et Mme Thomas pourra intervenir aussi, si le temps le lui permet.
Ensuite, je vais céder la parole à mon collègue M. Saini.
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
D'après notre point de vue sur la recherche publique par rapport à privée, l'investissement dans la première, dans la recherche agricole fondamentale, dont les avantages commerciaux sont difficiles à quantifier, soulève sans cesse des questions. Nous y voyons un rôle immense pour le secteur public et les universités.
Pour la mise en marché de ces acquis fondamentaux, nous croyons possible un partenariat entre l'État et l'industrie dans de nombreux domaines. Nous en avons vu des exemples dans le passé, et il est sûr que nos membres n'excluent aucun modèle de recherche-développement au Canada.
Nous voyons que nos membres sont prêts; notre industrie subit actuellement des changements considérables. Fusions et acquisitions semblent se succéder presque tous les mois. Le pourcentage de son chiffre d'affaires que notre industrie réinjecte dans la recherche-développement est parmi les plus élevés de tous autres secteurs; près de 11 %. C'est presque celui de l'industrie pharmaceutique. Certains de nos membres sont prêts à investir et continuent de le faire dans la recherche-développement. Comme je l'ai dit, ils ont besoin que soient réunies les conditions nécessaires. Je pense que certaines annonces récentes, comme celle de la supergrappe des protéines, le montrent bien. Nous n'y participons pas directement, mais certains de nos membres le font et réservent un très bon accueil à cette supergrappe annoncée en Saskatchewan.
:
Je remercie les témoins pour tous les renseignements qu'ils nous donnent.
Fait certainement intéressant, deux mots reviennent sans cesse dans beaucoup de vos réponses: prévisibilité et rapidité.
Je pense, monsieur Petelle, que vous avez dit que c'était deux des enjeux sur le tapis. Beaucoup de nos témoins les ont certainement soulevés à maintes reprises au sujet de diverses études, soit sur le changement climatique, soit sur la conservation de l'eau et du sol. Nous avons rencontré des représentants du Centre d'amélioration des cultures de l'Université de Saskatchewan. Même constat. On y met au point de nouvelles variétés de semences et de cultures qu'il ne peut pas mettre en marché à cause du processus utilisé.
C'est peut-être une question difficile, mais je pense que notre travail à nous les membres du Comité est de dresser une liste de recommandations à communiquer au gouvernement pour assurer la réussite des joueurs du secteur et leur accès aux marchés d'exportation. Tout en continuant de parler de prévisibilité, pouvez-vous, monsieur Petelle et madame Thomas, me donner une idée de ce à quoi la prévisibilité ressemblerait? Quel scénario vous fait rêver? Quelles recommandations pouvons-nous rassembler, après notre étude, pour répondre à la question de la célérité et de la prévisibilité? Lesquelles voudriez-vous y voir?
:
C'est une très bonne question.
Nous avons lancé une campagne pour éduquer et informer la population au sujet de la sécurité des technologies produites par nos membres. Nous travaillons en étroite collaboration avec divers intervenants, notamment avec ceux que nous considérons comme étant des influenceurs. Les diététistes, l'agriculture en classe... ces tribunes nous permettent de répondre aux questions et de transmettre des renseignements aux personnes qui se feront poser beaucoup de questions au sujet des aliments et de la salubrité alimentaire. Cela a été très utile.
Ces intervenants ont des questions au sujet de la technologie. Ils ne sont pas nécessairement fâchés ou anxieux; ils ne savent tout simplement pas. Lorsqu'ils nous posent des questions, nous leur répondons et nous leur transmettons les bons renseignements, les arguments des organismes de réglementation, qui sont très convaincants.
Dans tous nos sondages, 5 à 10 % des détracteurs qui s'expriment avec force ne changeront jamais d'idée et ce sont probablement eux qui vous écrivent des lettres pour vous faire part de leur point de vue sur l'agriculture. Il y a aussi un 30 à 40 % des répondants qui n'ont pas une opinion très arrêtée sur les pesticides, la sélection végétale ou la biotechnologie végétale; ils ne sont tout simplement pas informés. Ils sont très ouverts à recevoir l'information. Lorsqu'on leur transmet quelques renseignements clés, ils répondent souvent « plutôt en accord » à nos questions.
Nous avons un rôle à jouer à cet égard. Nous prenons ce rôle au sérieux, mais nous croyons que le gouvernement et ses organismes de réglementation pourraient aussi nous aider à mieux informer ces 30 à 40 % de gens. Il n'est pas question de les faire changer d'idée, mais bien de leur transmettre les faits pour les laisser décider ensuite.
:
J'aimerais tout d'abord m'excuser de ne pas bien parler le français.
Je suis le directeur général de BioFoodTech, à l'Île-du-Prince-Édouard. Je vais parler de notre organisation d'abord, puis je parlerai de FOODTECH Canada, un réseau de centres de technologie alimentaire.
Tout d'abord, BioFoodTech est une organisation qui offre un soutien technique à l'industrie des aliments et des sciences biologiques de l'Île-du-Prince-Édouard et d'ailleurs au pays, et qui travaille aussi à l'échelle internationale. Nous appartenons à l'Île-du-Prince-Édouard, mais la province ne finance que 40 % de notre organisation, alors nous procédons au recouvrement des coûts pour équilibrer noter budget. De façon semblable aux autres centres de technologie alimentaire du pays, nous offrons un soutien technique à l'industrie alimentaire. Nous sommes des scientifiques, des technologues et des ingénieurs et nous travaillons au nom de l'industrie — et avec l'industrie — à des projets financés par l'industrie.
C'est ce que font bon nombre d'autres organisations au pays. Je vais adopter un point de vue national et vous parler des centres de façon collective plutôt que de seulement vous parler de BioFoodTech, afin de vous aider à comprendre ce que nous avons à offrir au Canada pour aider l'industrie à développer des produits alimentaires à valeur ajoutée et pour lui offrir un soutien technique.
Comme vous pouvez le constater, il y a tout un éventail de centres au pays. La plupart des provinces ont au moins un centre; certaines en ont deux. Le Nouveau-Brunswick représente la seule exception, puisque la province n'a pas de centre de technologie alimentaire, mais elle a le RPC, qui vise plutôt l'ingénierie. La Colombie-Britannique n'a pas de centre de technologie alimentaire, mais travaille actuellement à en établir un, et peut-être même plus.
Les centres se ressemblent beaucoup, mais sont aussi très différents les uns des autres. Bon nombre d'entre eux appartiennent au gouvernement provincial; certains sont privés et certains sont des instituts universitaires.
Les ressources combinées de ces centres — et c'est le cas de 9 centres sur 12 pour le moment, puisque nous attendons les réponses des autres centres — représentent 309 scientifiques, technologues et ingénieurs hautement qualifiés; 220 millions de dollars d'infrastructures; une grande quantité d'équipement de transformation et d'analyse et de nombreuses usines pilotes. Chaque année, les centres travaillent collectivement avec 870 entreprises, exécutent des contrats d'une valeur de 24 millions de dollars avec l'industrie, présentent 370 nouveaux produits sur le marché et tiennent des ateliers sur les technologies de fabrication.
En ce qui a trait aux types de services offerts, nous sommes des scientifiques, des technologues et des ingénieurs, alors nous travaillons dans le service technique de nombreuses entreprises alimentaires. La plupart d'entre elles n'ont pas de personnel technique. Elles n'ont pas de scientifiques ou de technologues. C'est certainement le cas de la plupart des petites et moyennes entreprises. Les plus grandes entreprises peuvent engager ces spécialistes, mais pas les plus petites. Nous agissons donc à titre de service technique pour elles et nous les aidons à développer leurs produits, de même qu'à régler les problèmes et à trouver de l'équipement, entre autres.
Où se situent les centres de technologie alimentaire dans l'écosystème de l'innovation? Nous sommes les principaux innovateurs. Il y a quelques années, KPMG a réalisé une enquête au nom de la Table ronde de l'industrie de la transformation des aliments et d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui a révélé que l'innovation primaire passait par la collaboration entre l'industrie et les centres de technologie alimentaire, parce qu'en travaillant ensemble, nous pouvons produire des résultats et aider l'industrie à court terme. En règle générale, le délai d'exécution est de deux mois à deux ans.
Nos scientifiques sont des titulaires de doctorat « de qualité industrielle », c'est-à-dire qu'ils ne souhaitent pas publier, mais veulent travailler avec l'industrie et trouver des solutions.
Les universités sont une composante importante de l'écosystème de l'innovation, mais leurs échéances sont beaucoup plus longues. On parle habituellement de 5 à 10 ans avant de pouvoir commercialiser les résultats. Les universités se centrent surtout sur la publication, ce que les centres de technologie alimentaire ne font habituellement pas parce que leur travail est confidentiel.
Qu'est-ce qui empêche l'innovation au Canada? La culture de l'innovation n'est pas très présente au sein du secteur de la transformation d'aliments à valeur ajoutée et 90 % des entreprises n'entretiennent pas de liens avec les centres de technologie alimentaire pour les aider à développer de nouveaux produits. L'une des conséquences de cela, c'est qu'il y a un énorme déficit commercial associé aux produits alimentaires à valeur ajoutée. Selon l'ICPA, il est de l'ordre de 8 milliards de dollars. On peut le mesurer de diverses façons, mais c'est un chiffre important, qui continue de croître, et on attribue ce déficit au manque de développement et au manque d'investissement dans l'innovation.
Nous travaillons tous les jours pour recruter de nouvelles entreprises qui travailleront avec nous afin de développer leurs technologies, suivre des ateliers et créer de nouveaux produits. Notre slogan chez BioFoodTech est « du concept aux essais pilotes à la mise en marché ». Ce que nous aimons, c'est quand les entreprises viennent nous voir avec des idées avant qu'elles ne soient développées de sorte que nous puissions les aider à déterminer si ces idées ont un potentiel et à passer à travers tout le processus.
Merci. Voilà qui conclut ma déclaration préliminaire.
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Honorables membres du comité permanent, je suis heureux de me joindre à vous aujourd'hui. Je vous remercie de me donner l'occasion de parler des progrès du secteur agricole en vue d'appuyer l'objectif ambitieux du Canada visant 75 milliards de dollars en exportations agroalimentaires d'ici 2025.
Je représente Bayer CropScience. Notre entreprise est fière d'offrir un large éventail de produits, notamment des semences de haute valeur, des solutions novatrices de protection des cultures fondées sur des modes d'action chimiques et biologiques, de même qu'un grand nombre de ressources auxiliaires pour appuyer l'agriculture moderne.
Pour réaliser notre potentiel en matière d'exportation, il faut un système de réglementation national stable et prévisible qui permet aux agriculteurs d'accéder à ces outils et technologies novateurs pour demeurer concurrentiels. Notre système de réglementation est reconnu partout dans le monde pour son rigoureux processus d'évaluation des produits de protection des cultures. Cette réputation à l'échelle mondiale peut être atteinte lorsqu'on publie des projets de décision de réévaluation ou qu'on prend de telles décisions au Canada avec des points d'arrivée ultra conservateurs et des données incomplètes. Ces décisions peuvent aussi entraîner la perte d'outils pour les cultivateurs, ce qui réduira inévitablement la productivité, la durabilité et la compétitivité de l'agriculture canadienne. Il sera donc difficile d'atteindre nos objectifs en matière d'exportation.
Le processus de réévaluation de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire ne permet pas aux titulaires ou à d'autres intervenants touchés d'aborder les préoccupations relatives au risque possible avant la publication de ces projets de décision de réévaluation. C'est inacceptable, puisque cela envoie un message flou aux administrations étrangères et que cela peut saper la confiance du public tant au pays qu'à l'étranger. De plus, pour accroître la confiance du public à l'égard de nos processus de réglementation, nous demandons au gouvernement d'affecter des ressources pour améliorer les efforts de communication à la population générale sur la façon dont on utilise ces processus au Canada et sur la façon dont nos organismes de réglementation prennent ces décisions.
Il est aussi important de veiller à ce que nos marchés d'exportation acceptent les technologies et les innovations approuvées par les organismes de réglementation canadiens et adoptées par nos cultivateurs. Lorsque l'accès aux marchés d'exportation est ralenti en raison des retards relatifs aux approbations réglementaires entre les administrations, cela peut nuire à l'investissement dans l'innovation, restreindre l'adoption de nouvelles technologies et nuire à l'exportation. Il est essentiel d'établir un processus d'approbation international harmonisé pour les caractéristiques biotechnologiques et les autres technologies, notamment les limites maximales de résidus. Au cours des 20 dernières années, il y a eu trop d'incidents associés à des mesures non tarifaires prises contre les exportations canadiennes et nous croyons que le Canada peut jouer un rôle plus important pour favoriser l'élaboration de nouveaux cadres réglementaires pour les marchés d'exportation clés.
Pour faciliter ce dialogue, nous devons aussi désigner les améliorations à apporter à notre système de réglementation et prendre des mesures audacieuses pour moderniser les processus en place.
Nous avons entendu dire aujourd'hui que les méthodes modernes de sélection des végétaux permettraient aux chercheurs d'ajouter, de supprimer ou de remplacer des caractéristiques précises afin de mieux répondre aux besoins des agriculteurs et des consommateurs tout en protégeant l'environnement. Bayer est d'avis qu'il faut un cadre scientifique moderne et croit que la réglementation des produits des méthodes modernes de sélection des végétaux doit se fonder sur l'évaluation scientifique des risques prévue dans la loi actuelle. Ce type de cadre permet de protéger la santé humaine et l'environnement tout en facilitant la réglementation juste et prévisible des végétaux dérivés par l'entremise de ces innovations modernes. Nous encourageons le gouvernement à maintenir son engagement à l'égard des principaux marchés d'exportation pour faciliter la prise de décision fondée sur la science, par l'entremise de l'harmonisation réglementaire et de la transparence.
Bayer investit depuis longtemps dans la recherche et le développement au Canada, grâce à un environnement propice à la protection de la propriété intellectuelle et à un environnement agricole qui est représentatif des autres régions du monde. Nous avons accès à une main-d'oeuvre qualifiée et à la collaboration avec les chercheurs de calibre mondial des secteurs public et privé. Les agriculteurs canadiens ont confirmé ces progrès en adoptant sans hésiter les nouvelles technologies au fil de leur apparition sur le marché et en ayant confiance en nos innovations.
Le gouvernement peut favoriser l'innovation en rationalisant davantage les priorités et processus internes. La collaboration entre les ministères éliminera les possibilités de chevauchement tout en précisant les exigences en matière de production de rapports. Dans certains cas, les incertitudes ont donné lieu à des retards inutiles, qui ont eu une incidence sur les projets de recherche. De plus, un dialogue continu avec les autres pays est nécessaire pour veiller à ce que les chercheurs puissent transférer les documents entre les sites de recherche des diverses administrations. Ces mesures permettront aux cultivateurs d'avoir accès plus rapidement aux nouvelles solutions offertes.
En terminant, permettez-moi de vous donner un exemple des répercussions favorables de nos investissements en recherche et développement au Canada. Bayer est le principal fournisseur de semences de canola sur le marché canadien. Nos produits de marque InVigor ont largement contribué à l'expansion de la culture du canola au pays tout en assurant sa viabilité à long terme et en permettant aux producteurs de minimiser ou d'éliminer les labours. En outre, nous avons conçu des variétés offrant une huile plus saine et mis au point des technologies réduisant l'éclatement des gousses, ce qui facilite la récolte.
En notre qualité de chef de file de l'agriculture canadienne, nous sommes déterminés à demeurer des partenaires actifs pour l'avancement des sciences afin de répondre aux besoins des agriculteurs canadiens en même temps qu'à ceux des consommateurs, au Canada comme à l'étranger.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions. Merci.
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Merci à nos invités d'être des nôtres cet après-midi.
Avec nos témoins précédents, il a été question de différents groupes qui semblent vouloir faire reculer l'agriculture. Comme je suis de l'Alberta, j'ai fait l'analogie avec les militants qui s'opposent à l'exploitation des sables bitumineux. On peut voir ce qui arrive lorsque l'industrie laisse ces militants prendre les devants et n'intervient pas pour faire valoir les véritables avancées scientifiques qui sont réalisées.
Il y a eu une discussion au sujet des néonicotinoïdes et vous avez parlé, monsieur Thiel, du canola. Comme c'est justement dans les endroits où l'on cultive le canola que les apiculteurs installent leurs abeilles, il est absolument essentiel que nous débattions des vrais enjeux à ce chapitre.
Je me demande simplement quels efforts nous déployons pour nous assurer que les citoyens ont accès aux données scientifiques pertinentes. En effet — et je dois dire que je suis moi-même agriculteur et que je viens bien sûr d'une région rurale —, il y a des gens qui m'écrivent au sujet des moyens à prendre pour nous débarrasser des néonicotinoïdes, étant donné que c'est ce qu'on fait en Ontario et en Europe. Je me suis rendu compte que les gens ne comprennent plus ce qu'est l'agriculture. J'ai aussi été enseignant et je sais très bien que l'on enseigne uniquement les choses que l'on connaît.
Il faut inciter les gens de l'industrie à intervenir pour communiquer les messages qui s'imposent. Sinon, tous ces groupes de militants vont continuer à nous servir leurs beaux arguments quant aux mauvais traitements que réservent les agriculteurs aux animaux en faisant valoir toutes les répercussions néfastes de leurs activités sur la planète. Cela n'a absolument aucun sens. Pourquoi les gens de l'industrie ne se lèvent-ils pas pour défendre l'intégrité de l'agriculture au Canada et ailleurs dans le monde?
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Je crois que ces mécanismes sont sous-utilisés.
Nous travaillons surtout avec des petites et moyennes entreprises. La plupart utilisent généralement leurs propres ressources, souvent les ressources familiales. Dans bien des cas, elles ne visent pas une forte croissance.
Nous collaborons notamment avec différentes organisations à l'Île-du-Prince-Édouard. Il s'agit du Food Island Partnership, de Canada's Smartest Kitchen et du Conseil national de recherches. Ces organisations ont pour mandat d'améliorer notre industrie alimentaire et de la faire croître.
Le Food Island Partnership, tout particulièrement, joue un rôle de premier plan exactement dans le sens de ce que vous indiquiez. Pour notre part, nous sommes plutôt là pour offrir un soutien technique. Nous laissons à ce partenariat le soin de coordonner le soutien plus général dont l'industrie a besoin.
Voilà donc pour ce qui a été fait à l'Île-du-Prince-Édouard.
Il va de soi que l'Agence de promotion économique du Canada atlantique contribue aux échanges à l'échelle régionale et que le Food Island Partnership est très actif également. Pour pouvoir appuyer globalement l'industrie de cette manière, nous croyons qu'il est notamment essentiel de cibler les entreprises vraiment intéressées à prendre de l'expansion et disposant des moyens et des ressources, ou de la possibilité d'avoir accès à ces ressources, comme vous l'avez mentionné, permettant une telle croissance. C'est en effet à ce niveau que nous entrevoyons les meilleures perspectives d'avenir. Selon nous, ce sont ces entreprises comptant 30, 40 ou 50 employés et souhaitant doubler de taille qui offrent le meilleur potentiel de croissance pour l'industrie alimentaire au Canada.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Thiel, j'aurais d'abord deux questions à vous poser avant de m'adresser à M. Smith.
Vous avez indiqué dans vos observations préliminaires que vous souhaitiez que l'on mette fin au dédoublement des efforts entre les ministères fédéraux. Pourriez-vous nous donner quelques exemples concrets de tels dédoublements?
J'en viens à ma seconde question. On peut considérer que Bayer est présent à l'échelle planétaire, car vous avez des installations dans de nombreux pays. J'ai discuté au téléphone avec quelqu'un de l'Association canadienne des producteurs de semences. On m'a indiqué que la France et le Portugal étaient deux pays très avant-gardistes toujours à la recherche de possibilités novatrices, notamment pour le développement de semences.
À la lumière de ce que Bayer peut observer un peu partout dans le monde, pourriez-vous nous donner quelques exemples de pays qui pourraient nous servir de modèles en matière de technologie et d'innovation?
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Merci. Oui, j'aimerais bien continuer. En plus des exemples dans le secteur des fruits, il y en a un que je trouve très important, car il montre qu'il peut y avoir des conséquences inattendues. Nous travaillons depuis de nombreuses années sur un procédé appelé « extraction par fluides supercritiques » qui consiste à injecter du dioxyde de carbone à forte pression pour extraire de l'avoine différents produits à valeur ajoutée. Cette technologie a été mise au point en collaboration avec Ceapro, une entreprise albertaine renommée.
Nous avons travaillé directement au développement de cette technologie. Nous avons demandé à une entreprise locale d'apporter différentes modifications à l'équipement que nous utilisions, ce qui lui a permis de développer une expertise dans sa fabrication. Voilà maintenant qu'elle vend le même dispositif à l'industrie du cannabis pour l'extraction des cannabinoïdes. Cet appareil se vend entre 1 million de dollars et 2 millions de dollars pièce. Ce nouveau débouché très profitable pour cette entreprise est une retombée inattendue du développement de cette technologie pour l'extraction à partir de produits alimentaires.
Je crois par ailleurs que la propriété intellectuelle est fondamentale, autant pour le produit à base de miel que pour l'extraction par fluides supercritiques. Il est malheureusement souvent très difficile de revendiquer la propriété intellectuelle dans l'industrie alimentaire. On parle plutôt généralement d'un secret commercial, car il est loin d'être facile de présenter les éléments probants nécessaires pour un nouveau produit, à moins que sa conception mise grandement sur la technologie comme c'était le cas du miel solide.
Un autre client qui travaille avec nous est en train de développer un procédé très efficace pour le vieillissement accéléré du whisky. On en arrive ainsi à un produit qui goûte comme le whisky vieux de 10 ans, et ce, en 40 minutes à peine. La technologie a été adoptée par une entreprise écossaise qui vend ses produits en Amérique du Nord. Un test de marché a été entrepris cette année aux États-Unis avec 10 000 caisses de ce produit. Les résultats ont été excellents, et il est même possible d'adapter la qualité du produit. Je vous donne peut-être trop de détails, mais disons que c'est un procédé très prometteur qui sera sans doute utilisé partout dans le monde pour le vieillissement de spiritueux.
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C'est une initiative de l'Université de la Colombie-Britannique qui, je crois, se concentre dans l'Okanagan. Pour être honnête, je n'y participe pas personnellement, car il y a des consultants qui les aident à faire avancer les choses à cet égard.
Pour répondre à votre question, l'essentiel, c'est que tous ces centres ont besoin de soutien local, régional et national pour faire leur travail, car autrement, il n'y a tout simplement pas assez de fonds de soutien et de fonds pour les dépenses de capital pour établir un centre. Il y a eu une tentative en ce sens il y a un certain nombre d'années, en Colombie-Britannique, mais le projet n'a pas abouti à ce moment-là parce qu'on n'avait pas le soutien nécessaire. Plus il y a de discussions avec des gens à différents niveaux, mieux c'est.
Grâce à FOODTECH Canada, nous sommes capables de prendre des demandes de différentes personnes en Colombie-Britannique et de les répartir partout au pays, aux endroits où il est approprié pour eux d'obtenir le soutien technique. Il s'agit d'une approche virtuelle visant à leur fournir ce soutien technique. L'une des choses, c'est que les entreprises ont vraiment besoin d'un endroit pour mettre au point leur produit avec du soutien technique. Il leur faut un projet pilote et ils ont besoin de gens qui peuvent les aider à régler les problèmes qu'ils ont. C'est dans les endroits où se trouvent ces installations que le développement de produits se réalise.