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Merci, monsieur le président.
Au nom de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, qui est la porte-parole des exportateurs agricoles et agroalimentaires du Canada, je remercie le comité de m'avoir invitée aujourd'hui à faire une présentation sur le Partenariat transpacifique.
[Traduction]
L'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, ou ACCA, est une coalition d'organisations nationales et régionales qui coopèrent en vue de favoriser un environnement commercial international plus ouvert et équitable pour le secteur agricole et agroalimentaire. Nos membres représentent des éleveurs, des producteurs, des transformateurs et des exportateurs des principaux produits dépendant du commerce au Canada, notamment le boeuf, le porc, les céréales, les oléagineux, le sucre, les légumineuses, le soya et le malt.
Ensemble, les membres de l'ACCA représentent plus de 90 % des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes, soit environ 50 milliards de dollars en exportation par année, et une activité économique qui soutient des centaines de milliers d'emplois en agriculture et en transformation alimentaire. Comme le Canada jouit de conditions si idéales que la production d'aliments surpasse de loin les besoins de sa population, le secteur agroalimentaire canadien est principalement tourné vers les exportations.
Nous exportons plus de la moitié de ce que nous produisons, soit la moitié de notre boeuf, 65 % de notre soya, 70 % de notre porc, 75 % de notre blé, 90 % de notre canola, 95 % de nos légumineuses et 40 % de nos produits alimentaires transformés. Environ 65 % des produits agricoles et agroalimentaires exportés sont destinés aux marchés du PTP.
L'ACCA appuie fortement le PTP et considère qu'il est essentiel à la viabilité future du secteur orienté vers l'exportation du Canada. Il est primordial que le Canada le ratifie et le mette en oeuvre rapidement.
L'ACCA a plaidé en faveur de la participation du Canada aux négociations relatives au PTP, de résultats qui nous permettent d'être sur un pied d'égalité avec nos concurrents internationaux dans la région et de retombées réelles pour les exportations de produits agricoles et agroalimentaires du Canada.
La région couverte par le PTP constitue un marché de 800 millions de personnes, absorbe 65 % de nos exportations et comprend certains de nos principaux partenaires commerciaux, soit les États-Unis, le Mexique et le Japon. Il inclut également quelques-uns de nos plus grands concurrents, comme les États-Unis, le Mexique et l'Australie, dont plusieurs ont déjà conclu des accords de libre-échange les uns avec les autres.
Plus la ratification du PTP se fait attendre, plus nous tirerons de l'arrière. En particulier, le Japon est notre troisième marché d'exportation et un marché de haute valeur qui achète au Canada 4 milliards de dollars de produits agroalimentaires par année, soit environ 10 % de nos exportations totales de produits agroalimentaires.
Parmi les pays du PTP figurent aussi des pays émergents de la région du Pacifique qui connaissent une croissance rapide, comme le Vietnam, Singapour et la Malaisie. Les résultats sont considérables pour le secteur agricole canadien, même si les États-Unis et le Japon continuent de restreindre l'accès au marché et d'imposer des tarifs pour les produits du sucre. Un meilleur accès aux États-Unis, au Vietnam et à la Malaisie semble constituer le principal gain pour le secteur agricole canadien pour l'instant.
Si le PTP est ratifié, les tarifs seront éliminés ou disparaîtront graduellement pour un large éventail de produits au moment de son entrée en vigueur. Voici un aperçu des retombées qu'anticipent les membres de l'ACCA: pour le canola, une meilleure sécurité des échanges, un accroissement de la valeur des exportations et une augmentation des exportations à hauteur de 708 millions de dollars, et pour les producteurs de porc, un accès préférentiel par rapport aux concurrents ne faisant pas partie du PTP et la capacité d'exporter vers le marché japonais, où les exportations peuvent atteindre 300 millions de dollars. Les producteurs canadiens de boeuf s'attendent à doubler, voire à tripler, leurs exportations vers le Japon jusqu'à près de 300 millions de dollars. Les producteurs canadiens d'orge pourraient exporter de 400 000 à 500 000 tonnes d'orge supplémentaires, sous différentes formes à valeur ajoutée, pour une valeur d'environ 100 millions de dollars. De plus, le PTP créera de nouvelles occasions, favorisera un environnement commercial plus sécuritaire, établira des règles du jeu équitables dans des pays qui ont conclu des ALE avec des membres du PTP, mais pas avec le Canada, et maintiendra nos exportations actuelles, notamment 1,5 million de tonnes de blé de première qualité vers le Japon, 2,3 milliards de dollars de grains et cultures spéciales vers le Japon, la Malaisie et Singapour, 848 millions de dollars de soya exporté, et 340 millions de dollars de légumineuses exportées vers la région du PTP. Pour le secteur canadien du sucre et des produits contenant du sucre, le PTP procurera des augmentations de quota dans le marché restreint des États-Unis, augmentations qui, quoique minimes, seront les bienvenues. L'industrie du sucre du Canada analyse actuellement les occasions qui se présentent au Japon, en Malaisie et au Vietnam. Au-delà des tarifs, le PTP jette les bases d'un nouveau cadre du commerce comportant des règles pour accroître la coopération et la transparence quant aux obstacles non tarifaires relatifs aux mesures sanitaires et phytosanitaires, à la biotechnologie et à la santé des plantes.
Nous admettons que cet accord pourrait être plus avantageux pour certains que pour d'autres et qu'il n'éliminera pas tous les obstacles au commerce dans la région, mais tous nos membres considèrent unanimement que le PTP est une amélioration considérable par rapport au statu quo pour tous les exportateurs canadiens de produits agricoles et pour l'ensemble de notre économie.
Dans l'ensemble, le PTP préserve notre accès à notre principal partenaire commercial: les États-Unis. Il nous donne un accès sans précédent à la région Asie-Pacifique, qui connaît une forte croissance, et nous offre l'occasion d'y maintenir et d'y améliorer notre position concurrentielle. Il nous permettrait également d'obtenir plus de valeur dans des marchés en forte croissance, comme le Vietnam et la Malaisie, et des marchés à haute valeur, comme le Japon. Il nous donne aussi une occasion de négocier les conditions de l'adhésion de nouveaux pays potentiels au PTP, notamment la Corée du Sud, Taiwan, la Thaïlande et les Philippines. Mais surtout, il nous met sur un pied d'égalité avec nos concurrents internationaux dans la région.
Comme vous le savez, le secteur agricole canadien ne peut revivre le désastre qu'il a connu avec la Corée du Sud, quand il a pour ainsi dire perdu la moitié de ce marché de 1 milliard de dollars du jour au lendemain quand les tarifs de ses concurrents, c'est-à-dire les États-Unis, l'Union européenne et l'Australie, ont été éliminés, mais pas ceux du Canada. En définitive, si nous n'adhérons pas au PTP alors que d'autres le font, nous perdrons un grand nombre de ces marchés importants. La meilleure manière de mettre en oeuvre le PTP rapidement consiste à le ratifier sans tarder.
Je terminerai en indiquant que nous croyons fermement que le PTP offre à nos membres et au Canada des avantages nets qui justifient que cet accord soit mis en oeuvre rapidement.
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Merci de nous avoir invités à comparaître devant le Comité. Ma famille et moi-même élevons un troupeau de boeuf sur notre ferme de Castleton, en Ontario, dans le comté de Northumberland, environ à mi-chemin entre Toronto et Kingston. Avant de traiter du Partenariat transpacifique, j'aimerais donner un peu de contexte au sujet de l'importance du secteur du boeuf dans l'économie canadienne.
Selon le Recensement de l'agriculture de 2011, le Canada compte 68 500 fermes qui tirent plus de la moitié de leurs revenus de la production de boeuf. De 2010 à 2014, le boeuf et le veau ont constitué la deuxième source de revenu des agriculteurs, après le canola. Les rentrées de fonds que les agriculteurs ont tirées du boeuf et du veau totalisaient 9,7 milliards de dollars en 2014, soit 17 % de leurs recettes totales. L'industrie bovine a fait une contribution de 18,7 milliards de dollars au PIB du Canada en 2014.
En 2011, le secteur bovin a appuyé, directement ou indirectement, 228 811 emplois équivalents temps plein. Chacun de ces emplois en appuie 3,56 autres dans l'économie, et chaque dollar de revenu que reçoivent les travailleurs et les propriétaires de ferme en crée 2,08 $ ailleurs.
Pendant de nombreuses années, notre grande priorité au chapitre de l'accès au marché était le différend relatif à l'étiquetage du pays d'origine avec les États-Unis. Je suis enchanté de vous informer que ce conflit de longue date a été résolu quand les États-Unis ont abrogé la loi problématique juste avant Noël.
L'établissement d'un nouvel accès au marché dans le cadre d'accords commerciaux constitue maintenant notre nouvelle priorité sur la scène internationale. Les deux occasions les plus immédiates qui s'offrent à nous sont le nouvel accès à l'Europe pour le boeuf, dans le cadre de l'AECG, et un meilleur accès au Japon aux termes du Partenariat transpacifique. Les producteurs de boeuf du Canada appuient fortement le PTP.
Nous avons atteint notre principal objectif dans le cadre des négociations relatives au PTP, lequel consistait à rétablir des règles équitables pour le boeuf canadien au Japon. En 2014, nous y avons exporté près de 19 000 tonnes de boeuf canadien, pour une valeur de 103 millions de dollars. En 2015, nous n'y avons vendu que 14 000 tonnes, d'une valeur de 93 millions de dollars. C'est une diminution de valeur de 9,3 %, mais une réduction de près de 24 % du tonnage. Cette diminution est principalement attribuable au désavantage concurrentiel que nous avons par rapport à l'Australie, qui a déjà un ALE avec le Japon. Alors que le boeuf canadien est encore assujetti à un tarif de 38,5 % au Japon, l'Australie y bénéficie déjà d'un tarif de 30,5 % pour le boeuf frais et de 27,5 % pour le boeuf congelé. Malheureusement, le désavantage ne fait que commencer. La faiblesse du dollar en 2015 en a en partie atténué l'impact, mais cette année, nous nous préoccupons beaucoup de l'effet combiné de la hausse du dollar et de l'augmentation du désavantage tarifaire.
La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons éliminer ce désavantage en mettant le PTP en oeuvre. Dès qu'il s'appliquera, le tarif que le Japon impose sur le boeuf canadien s'harmonisera immédiatement à celui qu'il applique au boeuf australien, pour ensuite diminuer de 9 % sur 15 ans. Nous considérons que le PTP pourrait nous permettre de doubler ou de presque tripler nos exportations vers le Japon, les portant à quelque 300 millions de dollars. Sans le PTP ou un accord bilatéral avec le Japon, le Canada perdra environ 80 % de la valeur de ses exportations de boeuf dans ce pays.
Il n'y a pas de statu quo pour les exportations de boeuf canadien au Japon. Soit nous mettons en oeuvre un accord et en récoltons les bénéfices, soit nous ne le faisons pas et nous pouvons dire adieu à presque toutes nos exportations vers le Japon.
Notre seule crainte à propos du PTP, c'est qu'il ne soit pas mis en oeuvre. Il est juste de dire que nous ne sommes pas certains actuellement de ce que feront les États-Unis, mais nous savons que selon la formule de mise en oeuvre, le PTP ne peut entrer en vigueur sans ce pays. Nous pensons donc que nous devrions élaborer une stratégie nationale pour faire en sorte que les exportateurs canadiens ne soient pas désavantagés parce que le Japon a conclu des ALE avec nos concurrents.
Même si le Japon présente un grand intérêt pour le boeuf canadien dans le PTP, ce n'est pas le seul avantage. Selon nous, le Vietnam sera un marché d'une importance croissante pour le boeuf. Nous savons qu'à mesure que les pays améliorent leur situation économique, leur population tend à accroître sa consommation de boeuf. À l'heure actuelle, le Vietnam applique un tarif de 15 à 20 % sur les coupes de boeuf, un tarif qui sera complètement éliminé sur une période de trois ans aux termes du PTP. Quant au tarif de 10 % que ce pays impose aux abats de boeuf, il disparaîtra en cinq ans.
La Corée a également exprimé le souhait d'adhérer au PTP. Nous avons déjà avec ce pays un ALE que nous avons mis en oeuvre l'an dernier, et les deux premiers tarifs des 15 qui doivent disparaître ont été éliminés. Les États-Unis ont toutefois trois ans d'avance sur le Canada, et le boeuf australien a un an d'avance sur le nôtre. Les tarifs finirons par être éliminés pour tout le monde, mais nous pensons que le PTP peut permettre d'accélérer leur élimination graduelle. Pour adhérer au PTP, la Corée devrait, à notre avis, accepter d'accélérer l'élimination du tarif sur le boeuf canadien afin qu'il soit le même que celui qui est appliqué au boeuf américain.
Avant de clore mon propos, je tiens à féliciter l'équipe de négociation. La CCA a assisté à presque tous les cycles de négociation depuis que le Canada s'y est joint à la fin de 2012, et les négociateurs étaient vraiment déterminés à défendre nos intérêts et à obtenir nos indications et nos commentaires. La collaboration était formidable, et les résultats témoignent de la coopération dont le processus était empreint.
En conclusion, la mise en oeuvre du PTP est essentielle au secteur bovin. Le prix à payer si nous ne le mettons pas en oeuvre sera exhorbitant. Il n'y a pas de statu quo.
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Bonjour. Je suis enchanté de témoigner aujourd'hui pour présenter le point de vue de Soy Canada et de l'industrie du soya sur le Partenariat transpacifique.
C'est également un plaisir unique que de compter parmi nous un bon groupe d'étudiants du Collège Havergal. Il est rare que nous ayons l'occasion de parler devant une telle assistance; nous en sommes donc ravis.
J'ai pensé parler un peu de Soy Canada et de ce qu'il représente. Soy Canada est l'association nationnalle qui représente toute la chaîne de valeur de l'industrie du soya. Parmi nos membres figurent notamment des associations de transformateurs représentant les cultivateurs de soya du Canda, des entreprises de développement des semences, ainsi que des exportateurs et des transformateurs de soya.
Soy Canada facilite la collaboration au sein du secteur et représente l'industrie en ce qui concerne les questions nationales et internationales qui ont une incidence sur la croissance et le développement du secteur du soya.
Ce dernier est en forte croissance au Canada; il a connu sa huitième année consécutive de production et de croissance en 2015. De 2005 à 2015, la superficie cultivée de soya a augmenté de 87 % pour atteindre 5,1 millions d'acres. Les niveaux de production ont presque doublé pour s'établir à 6,2 millions de tonnes métriques en 2016. Les recettes des agriculteurs totalisent 2,3 milliards de dollars et, enfin, les exportations de soya se sont accrues d'environ 250 % depuis 2005 pour atteindre 4,4 millions de tonnes métriques en 2015. Le Canada exporte environ 65 % de sa production nationale de soya, comme Mme Citeau l'a fait remarquer.
Le Canada est le cinquième exportateur de soya et le septième producteur de soya du monde.
Au pays, l'utilisation, la transformation et l'exportation de soya apportent une contribution de plus de 5,6 milliards de dollars au PIB national annuel et assurent 54 000 emplois équivalents temps plein directs et indirects. Notre segment de l'industrie agricole est en croissance et pourrait prendre encore de l'expension au cours des prochaines années et dépendre davantage des marchés extérieurs. Voilà pourquoi le commerce international est essentiel pour notre industrie.
Le PTP constitue une formidable occasion pour le Canada. Nous savons que les pays du PTP comptent près de 800 millions de consommateurs potentiels, et représentent 40 % du PIB mondial et 65 % du commerce de produits agricoles et alimentaires du Canada.
Qu'est-ce que cela signifie pour le soya? La valeur totale des exportations de soya vers les pays du PTP a presque atteint 1 miliard de dollars en 2015. La région de l'Asie-Pacifique englobe un grand segment de marchés d'exportation clés du soya, le Canada exportant environ 40 % de son soya vers les pays du PTP.
Le commerce du soya avec cette région du monde est important. Le PTP fournit à notre industrie une plateforme pour accéder à ces marchés en croissance et renforcer les relations commerciales existantes avec de grands importateurs de soya. Tous les membres de la chaîne de valeur du soya — les producteurs, les transformateurs, les exportateurs et les intervenants affiliés — peuvent bénéficier directement ou indirectement du PTP. Cet accord assure un environnement de commerce plus sécuritaire, plus équitable et libre de tarifs et de quotas administratifs sur l'ensemble du soya et des produits du soya.
L'adhésion du Canada à l'accord fera en sorte que les autres pays exportateurs d'oléagineux ne jouissent pas d'un accès préférentiel aux marchés du PTP. Notre industrie sera en meilleure position pour faire concurrence aux autres grands pays producteurs de soya, un avantage de taille pour le Canada quand il va de pair avec l'accroîssement de la demande en soya de haute qualité dans la ceinture du Pacifique.
Le PTP comprend également des dispositions importantes au chapitre de la biotechnologie. Vous n'êtes pas sans savoir que l'application de la biotechnologie au développement des semences a été très avantageuse pour les cultures. Elle contribue aussi généreusement à la perturbation du commerce. L'application de cadres de réglementation à tolérance zéro et de technologies de contrôle de plus en plus précises dans un monde où on utilise de plus en plus la biotechnologie ouvre la porte à des contestations commerciales. Conscients de ce fait, les décideurs cherchent des moyens de mieux coordonner la réglementation à l'échelle internationale.
Le PTP prévoit l'établissement d'un groupe de travail pour faciliter la coopération et l'échange de renseignements entre les membres sur les questions relatives à la biotechnologie, notamment la présence de faibles quantités de matières GM et la réglementation des technologies de mise au point de nouvelles plantes. Il établit en outre un processus pour gérer collectivement la situation en cas de présence de faibles quantités de matières GM.
Par présence de faibles quantités, on fait référence à la présence non intentionnelle d'infimes quantités d'éléments génétiquement modifiés décelées dans des produits expédiés de par le monde, quantités qui ont été jugées sécuritaires après une évaluation exhaustive de l'inocuité. C'est une question très actuelle dans le domaine du commerce des céréales, compte tenu de l'augmentation des supercifies cultivées et du nombre de produits agricoles bénéficiant de l'aide des méthodes de biotechnologie.
Le Canada a assumé un rôle de meneur sur le plan de l'élaboration d'approches de réglementation afin de gérer la présence de faibles quantités de matières GM, et l'inclusion d'engagements à la coopération dans le PTP est vraiment la bienvenue. Ce sont là d'heureuses démarches qui contribueront à réduire la perturbation du commerce dans l'industrie des céréales et des oléagineux, et à établir des règles commerciales prévisibles pour les membres du PTP.
Le PTP est un accord moderne et exhaustif, ainsi qu'un jalon important de la réforme du commerce agricole internationnal. Le Canada étant un pays commerçant, son secteur des céréales et des oléagineux dépend beaucoup des marchés internationaux. Même si l'accès aux marchés extérieurs est très important pour de nombreux produits, nous n'avons pas la taille et la puissance exportatrice de pays concurrents. Le soya l'illustre d'ailleurs fort bien. Malgré la croissance rapide de notre secteur, le Canada ne produit que de 2 à 3% du soya à l'échelle mondiale. Notre industrie subit la concurrence des États-Unis, qui produisent environ 39 % du soya mondial, et du Brésil, qui en produit 37 %. Une grande partie du commerce international est attribuable à ces deux pays, ce qui leur confère un poids considérable au cours des négociations commerciales.
Pour pouvoir soutenir la concurrence, le Canada dépend d'échanges commerciaux prévisibles et régis par des règles. Nous avons besoin d'un environnement prévisible où tous les joueurs respectent les mêmes règles. Le PTP et d'autres accords commerciaux visent à établir de telles règles et soutiennent les règles commerciales existantes, comme celles des accords actuels de l'OMC.
Je terminerai en remerciant le comité de l'agriculture de nous avoir donné l'occasion de témoigner. Nous appuyons la mise en oeuvre du PTP et nous pressons le Comité de recommander qu'il soit ratifié le plus tôt possible.
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Bonjour. Je vous remercie encore une fois de me donner l’occasion de présenter au Comité les observations de la Fédération de l’agriculture de l’Ontario.
La Fédération de l’agriculture de l’Ontario est membre de la Fédération canadienne de l’agriculture, et nous avons évidemment le même point de vue sur le Partenariat transpacifique et les étapes à venir.
J’aimerais d’abord, en guise de contexte, vous présenter la FAO. La Fédération de l’agriculture de l’Ontario représente 36 000 familles agricoles à l’échelle de la province. Nos activités ne sont pas liées à un produit précis; la FAO traite de divers produits, selon les enjeux.
En ce qui concerne le PTP, la fédération a cherché à obtenir les observations de ses membres dans l’ensemble du Canada — divers groupes de producteurs et divers organismes agricoles généraux — afin de cerner les enjeux à venir.
D’importantes observations nous ont été présentées concernant le Partenariat transpacifique. En particulier, les secteurs à vocation exportatrice — les sous-secteurs de la viande rouge, des céréales et des oléagineux — ont besoin d’un accès réel et authentique aux marchés, car peu de producteurs se concentrent uniquement sur un seul produit. Les activités font partie d’un système; l’enjeu consiste à établir un bon équilibre de possibilités.
Le deuxième point est qu’il faut s’assurer que l’accès obtenu dans le cadre des accords commerciaux n’est pas compromis par des obstacles non tarifaires. Certains témoins qui ont comparu au Comité ont indiqué avoir de la difficulté à obtenir l’autorisation de mener des activités dans le secteur des biotechnologies. J’étais à Paris, en France, pour la tenue des discussions. J’ai constaté que les questions liées à la durabilité et aux manoeuvres qui pourraient être entreprises suscitent des préoccupations dans d’autres régions du monde. À mon avis, le PTP soulève également de tels enjeux. Nous devons être conscients que certains chercheront à contourner les règles de ces accords.
Troisièmement, il convient d’atténuer complètement toute perte potentielle que pourraient subir les secteurs sous gestion de l’offre dans le cadre de l’AECG et du PTP. Je crois que le Comité est très au fait de cet enjeu.
De plus, par rapport à la gestion de l’offre, les questions des fuites et des mesures actuelles de contrôle des importations devraient être gérées de façon à assurer le maintien des trois piliers sur lesquels repose la gestion de l’offre.
Enfin, le cinquième point est le suivant: si ce processus va de l’avant et que le Japon ratifie le PTP, le Canada doit le ratifier aussi. Comme le Comité l’a déjà entendu, le Japon est le troisième marché en importance. Nous savons aussi que dans certains cas, le Japon a commencé à offrir un appui aux programmes de certains secteurs de son industrie agricole, possiblement pour atténuer les effets sur certains secteurs qui pourraient nous avoir incités à participer à cet accord. Si le Japon ratifie l’accord, le Canada devra faire de même, car il s'agit d'un marché trop important pour être ignoré.
Examinons maintenant cet enjeu du point de vue de l’Ontario. Le secteur agricole de l’Ontario représente environ 25 % de la contribution de l’ensemble du secteur agricole canadien au PIB. Je tiens à souligner que la deuxième plus grande concentration d’entreprises de transformation alimentaire en Amérique du Nord se trouve à Toronto. Certains diront que c’est plutôt Chicago, mais je n’habite pas aux États-Unis et je ne suis pas Donald Trump; donc, Toronto est au deuxième rang. La Californie — Los Angeles, en fait — vient au premier rang, mais reste à savoir pendant combien de temps encore, étant donné ses problèmes d’approvisionnement en eau.
Ce que je tente de faire valoir, c’est que nous devons avoir la capacité d’exporter nos produits, qu’il s’agisse de produits bruts ou de produits transformés, par exemple, parce que pour les agriculteurs d’aujourd’hui, la question n’est pas seulement liée aux produits alimentaires que nous produisons. Grâce à ces ressources abondantes et diversifiées, le Canada est présent dans tous les marchés. Dans le monde d’aujourd’hui, les produits agricoles sont même utilisés dans le secteur de l’automobile.
En somme, il convient d’aborder le PTP sous l’angle des avantages qu’il représente pour la croissance et l’atteinte du potentiel du secteur agricole canadien. La première ministre de l’Ontario a demandé au secteur agricole de la province de créer 120 000 nouveaux emplois d’ici 2020. Le PTP pourrait aider à atteindre cet objectif.
En fin de compte, le PTP est un accord très important qui comporte de multiples ramifications. Tandis que nous progressons, nous devons nous assurer d’en cerner les lacunes et de les régler.
En terminant, si le Japon ratifie l’accord, le Canada devra en faire autant. Merci.
C’est avec plaisir que je répondrai aux questions.
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Je tiens à souhaiter la bienvenue aux étudiants du collège Havergal, de Toronto. Lorsque j’ai discuté avec eux, j’ai constaté qu’ils avaient peu d’expérience de l’agriculture, étant donné l’endroit où ils habitent. Je leur souhaite donc la bienvenue. Mesdames et messieurs, il s’agit pour vous d’une occasion formidable de les aider à comprendre le rôle important que joue l’agriculture au Canada, non seulement parce que nous consommons les aliments produits par les agriculteurs, mais aussi parce que le Canada est un pays exportateur. Le PTP, le Partenariat transpacifique, avec ses 12 pays participants, est donc très important pour l’industrie agricole d’un pays exportateur comme le nôtre.
J’ajouterais aussi, pour nos amis des milieux urbains, qu’ils aident quotidiennement à promouvoir nos produits lorsqu’ils en consomment. Puisque nous consommons ces produits, l’industrie produit des aliments pour le marché intérieur, c’est-à-dire pour le pays, les provinces et les villes. De plus, comme l’ont indiqué tous les intervenants, le Canada exporte ses produits à l’échelle internationale.
En ce qui concerne le PTP, vous avez tous indiqué que nous devons le ratifier. Je crois comprendre que les négociations entourant le Partenariat transpacifique, l’AECG ou toute autre partie des 51 accords que nous avons signés récemment se sont déroulées avec un certain degré de confidentialité. On nous a accusés de les négocier en secret. Vous pouvez me corriger si je me trompe, mais je crois comprendre que vous avez tous participé aux discussions sur le partenariat. Est-ce vrai pour chacun d’entre vous? Je vais interpréter vos hochements de tête comme un oui.
Les critiques laissent entendre que les négociations devaient être publiques. Nous savons tous que cela ne se passe jamais ainsi et que cela ne devrait jamais être le cas, car cela nous permet de progresser. Vous avez tous parlé de l’urgence de ratifier l'accord. Vous avez également indiqué qu’il n’entrera en vigueur que s’il est ratifié par les États-Unis.
Pour le Canada, quel est l’avantage d’aller de l’avant et de le ratifier? Dans nos discussions avec tous les groupes qui viendront témoigner, nous constaterons que les intervenants de partout au pays se sont tous mobilisés sur cette question, et nous constaterons la même chose chez les acteurs du commerce international. Quel est le désavantage d’aller de l’avant, de se démarquer et de ratifier l’accord?
Monsieur Darling, la question s’adresse à vous. Je m’adresserai ensuite à Mme Citeau.
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Je vais m’attarder au sujet soulevé par M. Shipley. Je crois que nous nous intéressons aux mêmes aspects.
Je dirais aux étudiants qui sont dans la salle aujourd’hui qu’ils constateront qu’il s’agit d’un projet collectif, comme beaucoup de projets du gouvernement. Nous entendons des points de vue divergents et nous essayons d’en dégager les meilleures idées. C’est le but de cet exercice, essentiellement. En fait, ce n’est pas qu’un exercice. C’est un aspect très important pour notre pays, étant donné la taille du secteur agricole et le nombre d’emplois et de familles qui en dépendent.
Selon mon expérience au sein de divers groupes de discussions — des années —, je dirais que nous avons entendu parler des avantages, mais jamais des désavantages. Personne n’a encore parlé des risques. Ces dernières années, nous avons conclu 51 accords commerciaux, mais la balance commerciale du Canada est passée d’un surplus de 51 milliards à un déficit de 12 milliards. Les accords commerciaux n’ont pas eu un effet positif sur notre balance commerciale; ils comportent donc un risque. Ils représentent une occasion, mais aussi un risque.
Vous dites que les marchés du soya d’autres pays sont beaucoup plus importants que le nôtre. Lorsque nous ouvrons le marché canadien aux acteurs de marché plus important, serons-nous en mesure d’être concurrentiels, ou serons-nous un importateur net de produits d’autres pays?
Ma question est peut-être une question d’ordre général à ce sujet. Je pense à M. Everson et au marché du soya. Quel avantage concurrentiel y a-t-il à accorder un accès à ce marché et à éliminer les droits de douane? Certes, cela nous permet d’accéder au marché, mais qui a l’avantage? Nous, ou les autres?
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Merci, monsieur le président. Je suis certainement ravi d'avoir l'occasion d'intervenir.
Dan, félicitations pour votre nouveau poste. C'est la première fois que j'ai l'occasion de vous interroger dans vos nouvelles fonctions de président. Vous avez d'importantes fonctions à assumer, et je sais que vous y parvenez brillamment. Je vous félicite donc.
Jusqu'à présent, nous avons eu une bonne discussion sur le commerce et la nécessité de diversifier l'économie canadienne dans la foulée de la conclusion d'accords commerciaux. Fait intéressant, on nous a indiqué, en cours de route, que si nous ne ratifions pas ces accords, nous pourrions en fait augmenter notre capacité et rectifier les problèmes de surplus et de déficit commerciaux.
Il me semble que ce serait probablement le contraire. On dirait qu'il faut aux pays des décennies pour modifier leurs chaînes d'approvisionnement, et le fait que l'Australie, grâce à ses dispositions commerciales avantageuses, ait pu pénétrer des marchés de façon agressive avant que nous ne puissions conclure des accords montre comment notre position commerciale peut continuer de s'affaiblir, même si nous proposons un produit de qualité supérieure et appliquons certaines des meilleures règles de salubrité alimentaire. Le problème, c'est que les gens aiment ces produits, mais quand des pays concluent des accords leur permettant d'offrir des prix plus alléchants que les nôtres en raison des accords qu'ils ont conclus, nous nous retrouvons le bec à l'eau.
Je pense donc qu'un autre élément dont les Canadiens ne sont pas conscients entre en jeu: il s'agit de l'accroissement de la diversification des industries canadiennes.
Nous avons, bien entendu, parlé un peu du fait que les Nord-Américains ne consomment tout simplement pas certaines parties de la carcasse de l'animal. Il n'y a donc pas vraiment de marché pour la langue et d'autres parties, et compte tenu des droits qu'il faut peut-être payer dans d'autres pays, il n'y a pas de marché là-bas non plus. Mais si nous réussissons à y réduire ces droits, alors nous pourrions y exporter un produit supplémentaire qui n'est pas consommé ici.
C'est quelque chose qu'on nous a fait observer. Peut-être pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet, mais je veux également revenir sur le point soulevé par M. Everson.
Jim, vous avez parlé du fait que le Japon impose des droits prohibitifs sur les produits à valeur ajoutée, des droits qui diminueraient graduellement si le PTP est mis en oeuvre.
Pourriez-vous tous les deux traiter brièvement des dispositions relatives aux produits à valeur ajoutée qui pourraient s'appliquer au cours des prochaines années si l'accord est ratifié?
:
On n'est jamais certain des répercussions qu'aura un accord avant qu'il n'entre en vigueur.
M. Shipley a souligné la collaboration au cours des négociations relatives au PTP. Claire et moi-même, ainsi que de nombreuses autres personnes étions là, avec les négociateurs, et nous avons ainsi eu l'occasion de nous informer de ce qui se passait et de formuler des commentaires. Nous en sommes reconnaissants envers les négociateurs, car c'est extrêmement important pour nous. Nous aurions de toute évidence voulu réussir à éliminer complètement le tarif, mais le mieux que nous avons pu obtenir est un tarif de 9 %. Nous nous en satisfaisons donc.
Pour ce qui est d'acheminer les produits à destination, les choses progressent. J'ai parlé des produits très prisés là-bas, mais que nous ne pouvons vendre ici, mais même en ce qui concerne les produits haut de gamme, un autre joueur pousse le prix à la hausse ici. Nous avons traité brièvement du transport du grain et du soya et de ce qu'on en ferait, qu'il s'agisse de les broyer... N'oubliez pas que l'orge, le maïs et le soya sont tous des intrants dans la production de boeuf et de porc. On ne peut pas tout simplement dire: « Qu'est-ce que le secteur bovin ou porcin peut y gagner? » En collaboration — et nous travaillons tous ensemble —, toutes les industries concernées y gagnent quelque chose quand nous faisons des gains, et c'est mutuel.
Il m'est difficile de vous en dire plus, mais cela vous donnera une idée.
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Merci de me permettre de m'exprimer.
La question que vous avez posée plus tôt portait sur l'indemnisation offerte au secteur assujetti à la gestion de l'offre. Je vais immédiatement vous dire que je peux y répondre, et ce, parce que je représente le Fédération de l'agriculture de l'Ontario et non le secteur soumis à la gestion de l'offre directement. Je pense que c'est ce dernier qui serait mieux placé pour vous préciser le niveau d'indemnisation qui correspondrait à ses besoins et où la pression de fait sentir. Mais ce n'est pas une question à laquelle je peux répondre directement.
En ce qui concerne les dernières questions que vous avez posées, c'est bien beau en théorie, mais il y a aussi la réalité. Je vais ici parler de quelque chose qui, j'en suis assez certain, n'est pas dans le PTP.
Au début de la matinée, j'ai rencontré certains de nos membres à Woodstock, en Ontario, où vit une éleveuse de faisans. Quand l'Agence canadienne d'inspection des aliments a inspecté son élevage, elle a essentiellement réécrit les règles. Voilà un exemple qui montre à quel point la situation est ridicule actuellement.
Cette éleveuse peut envoyer ses faisans vivants aux États-Unis pour les faire transformer et les ramener au pays, mais ne peut pas les faire transformer en Ontario et les expédier ensuite à l'extérieur de la province, car aucune usine inspectée par le gouvernement fédéral ne peut le faire. Elle peut envoyer ses faisans vivants à l'aéroport Pearson pour les expédier par avion en Colombie-Britanique, mais elle ne peut pas les transformer.
De même, nous sommes lamentablement incapables de permettre à nos agriculteurs d'avoir accès aux mêmes outils en même temps, dans le cadre de ce qui s'appelle la coopération en matière de réglementation. Ce mécanisme est en application, mais nous attendons encore d'en voir les avantages pour les agriculteurs.
Au Canada, il y a une « coupe de risque » dont l'objectif consiste à protéger les consommateurs canadiens. Nous sommes pour ainsi dire le seul pays que je connaisse qui autorise les autres pays à remplir la « coupe » en premier avant que les producteurs canadiens ne puissent la remplir. Autrement dit, si je dois accéder à un outil pour protéger ma production de soya, je ne [Note de la rédaction: inaudible] de soya que dans les marchés extérieurs de l'Ontario. Je ne peux pas nécessairement m'en servir parce que le Japon en a décidé ainsi ou pour je ne sais quelle autre raison parce qu'on sait déjà ce qui est arrivé d'ailleurs.
Nous nous sommes pratiquement comportés comme des scouts dans un certain nombre de dossiers, et l'ACIA se montre très inadéquate à certains égards à l'heure actuelle. Un petit ménage s'impose pour faire en sorte que nous disposions des outils et du soutien appropriés pour aller de l'avant.
En théorie, je suis d'accord avec mes collègues. En réalité, les producteurs me demandent « Pourquoi ne puis-je faire cela? » La raison, c'est parce qu'il n'y a pas d'abattoir sous contrôle fédéral, dans les Maritimes, par exemple.
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Il faut parfois se rappeler ses origines, et au sujet de ce projet, je dois citer feu mon père, qui disait: « Mon garçon, tu pourras faire tout le travail sur commande que tu voudras dès que tu auras tout réglé à la maison. »
Ce que j'essaie de dire, c'est que le Canada a besoin du PTP pour continuer à développer son marché et à progresser. En même temps, nous devons améliorer considérablement le mouvement interprovincial. Nous devons corriger la réglementation qui empêche une partie de nos producteurs de participer activement à certains accords commerciaux parce qu'ils n'auront pas d'usines de transformation qui leur permettront de faire partie de la chaîne de valeur.
Par exemple, les comtés Lambton et King produisent des betteraves à sucre. La première fois qu'on essaiera de les faire traverser la frontière, les États-Unis rendront les choses très intéressantes pendant quelques jours, jusqu'à ce que la situation soit réglée.
Le fait est qu'on peut trouver les meilleurs débouchés sur le papier — et à ce que je sache, le papier ne refuse pas l'encre —, mais des gens sont touchés par la situation. S'il existe une possibilité d'arrêter ou de ralentir quelque chose, il faut que des mécanismes de règlement des différends parfaitement clairs soient en place pour permettre d'avoir recours aux meilleurs principes scientifiques. À l'heure actuelle, nous ne donnons pas le meilleur exemple de notre pays ou de certaines provinces. Cela m'inquiète beaucoup, même pour les consommateurs canadiens.
À Toronto, une personne sur deux n'est pas nécessairement d'origine canadienne. Ces gens veulent déjà des viandes halal ou d'autres marchandises. L'Ontario en produit 200. Nous en produirons plus à l'avenir. Nous avons des occasions d'apprendre ce que nous pouvons faire chez nous, puis d'exporter à l'échelle mondiale. Cela nous ramène au PTP, qui est très important, mais ne sous-financez pas notre crédibilité, nos certifications et nos principes scientifiques dans le but d'exploiter le PTP ou l'AECG.
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Je ne peux pas parler des hormones de croissance ou d'autres choses de cette nature.
Le Canada a des règlements concernant la modification génétique, et le processus d'approbation des OGM comporte des règlements relatifs à la salubrité alimentaire et ainsi de suite, alors je ne crois pas qu'un accord commercial compromette cela.
Au Canada, la modification génétique est soumise à un processus d'approbation très rigoureux. Le Canada se conforme au Codex, qui est accepté à l'échelle internationale et comporte des directives sur la salubrité des aliments, et l'approche repose sur un processus scientifique. Le processus prend deux ans. Le produit génétiquement modifié est examiné par Santé Canada du point de vue de la santé humaine, par l'ACIA du point de vue de la santé animale, et par Environnement Canada du point de vue de l'incidence sur l'environnement. C'est un processus très scientifique qui n'a rien de politique.
Un produit qui est approuvé au Canada est un produit dont l'importation au Canada est approuvée. Le Canada a un processus fondé sur la tolérance zéro. Si un produit n'est pas approuvé par nos scientifiques canadiens, il est interdit de l'importer sous quelque forme que ce soit au Canada, comme c'est le cas dans d'autres pays. En fait, le système canadien est très large. Il se fonde sur les caractères nouveaux. On examine le produit qui découle du processus plutôt que le processus lui-même. C'est assez unique et très large. Donc, tout produit destiné aux humains ou aux animaux qui change et qui comporte un élément nouveau est repéré grâce aux directives canadiennes sur les caractères nouveaux. La portée est donc en fait plus large que dans la plupart des autres pays.
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Je vais en venir à vous et à votre soya, ainsi qu'à Claire, dans une minute.
Avec le bétail, l'objectif est de commercialiser 100 % de chaque animal. Pensez à un animal et aux parties de cet animal que vous mettez dans votre frigo et sur votre cuisinière, à la maison. L'objectif est de commercialiser 100 % de l'animal. Nous ajoutons de la valeur aux produits que nous n'utilisons pas au Canada en ouvrant ces marchés. C'est pour tout notre bétail.
Nous continuons d'entendre beaucoup parler des déficits commerciaux et des excédents commerciaux. N'ayez pas peur des déficits commerciaux. Le commerce, c'est le commerce. Vous créez des emplois aussi bien en faisant entrer des produits au pays qu'en faisant sortir des produits du pays. Cela crée des emplois. Il y a la distribution, le transport, la transformation — toutes ces choses. Quand nous avons un déficit, cela signifie que notre société est assez solide et que nous avons la capacité de faire entrer des produits que nous ne cultivons pas, que nous ne fabriquons pas ou que nous ne transformons pas ici. Nous avons de la chance depuis un bon moment, sur ce plan. C'est aussi un indicateur d'une économie solide.
J'aimerais parler de la présence en faible concentration. J'aimerais revenir à cela. Peu importe de quel produit il s'agit, qu'il soit queston de biotechnologie, de blé ou d'autres cultures, cela peut faire des ravages. Je me demande si vous pouvez nous parler de la capacité du Canada d'appliquer une norme solide et de veiller, par la technologie, à ce que nous n'ayons pas une présence en faible concentration jugée inacceptable par d'autres pays. Dans le cas de nos producteurs de soya, des gens viennent du Japon pour en faire le suivi. Ils se rendent à la ferme. Les silos de nos fermes sont organisés pour que les grains GM destinés à être broyés soient séparés des grains à identité préservée. Mais cela ne s'arrête pas là. Le camion qu'ils utilisent peut avoir transporté des OGM, précédemment.
Est-ce qu'on reconnaît partout dans le monde que le Canada fait du bon travail dans ce domaine? Sinon, nous aurons un problème dans certains secteurs commerciaux.