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Au nom de Produits alimentaires et de consommation du Canada et des entreprises membres que nous représentons, je tiens à remercier le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de nous avoir fourni l'occasion de donner notre point de vue sur le prochain cadre stratégique pour l'agriculture.
Les PACC forment la plus grande association de l'industrie au Canada et représentent des entreprises qui fabriquent et distribuent la majeure partie des produits alimentaires, des boissons et des produits de consommation que l'on trouve aujourd'hui dans les magasins, restaurants et foyers.
Nos entreprises membres ouvrent un marché important aux agriculteurs, offrent des possibilités d'investissement dans l'infrastructure locale et fournissent d'innombrables emplois directs et indirects qui contribuent de façon considérable à la durabilité économique des collectivités canadiennes. Nos membres forment une communauté véritablement nationale et procurent des emplois de qualité aux Canadiens des régions urbaines et rurales dans plus de 170 circonscriptions fédérales du pays.
Les transformateurs de produits alimentaires sont en fait le plus important employeur du secteur manufacturier canadien et emploient environ 300 000 Canadiens dans plus de 6 000 installations dispersées dans toutes les régions du pays. La transformation alimentaire emploie plus de gens que les secteurs automobile et aérospatial réunis.
Le potentiel de croissance de notre industrie est énorme. Selon M. Dominic Barton, président du Conseil consultatif en matière de croissance économique, l'alimentation deviendra l'un des plus grands secteurs d'activité commerciale au monde. M. Barton croit que le Canada réunit toutes les qualités requises pour être un chef de file mondial en production alimentaire.
Les transformateurs de produits alimentaires du Canada ont de nombreuses raisons d'être optimistes. Pour la première fois, en juillet dernier, la transformation alimentaire a été reconnue comme une priorité lors de la réunion annuelle des ministres de l'agriculture et de l'agroalimentaire fédéral, provinciaux et territoriaux. Le budget fédéral de 2016 reconnaît aussi pour la première fois la transformation de produits alimentaires comme un important moteur de l'économie canadienne. Le gouvernement s'est engagé à diversifier les activités du Canada et à promouvoir la production à valeur ajoutée par rapport aux produits de base, un engagement important. Nous espérons que les futurs programmes gouvernementaux, tels que le cadre stratégique pour l'agriculture, en tiendront compte.
Nous continuons cependant de faire face à différents problèmes, notamment le manque de reconnaissance de l'importance et du potentiel de notre secteur. Pour l'heure, environ 5 % seulement des dépenses ministérielles globales d'Agriculture et Agroalimentaire Canada sont affectées au secteur de la transformation alimentaire. Vous avez bien compris: 5 % seulement. Et ce pourcentage est encore plus faible dans le cadre stratégique Cultivons l'avenir 2. Cela signifie que la majeure partie des fonds du ministère réservés à l'aide financière dans des domaines comme la recherche et les programmes, qui sont essentiels à notre secteur, exclut la transformation alimentaire.
Selon les propres statistiques du ministère, le Canada accuse du retard sur ses concurrents pour ce qui est de l'investissement dans les installations de transformation alimentaire, les technologies avancées et la recherche et le développement. Nous savons aussi que le Canada importe davantage d'aliments transformés qu'il n'en exporte.
Le prochain cadre stratégique pour l'agriculture devra accorder plus d'attention au secteur de la transformation des produits alimentaires et des boissons, et prévoir un soutien aux priorités suivantes: un, l'investissement de capitaux et l'intégration de nouvelles technologies; deux, l'innovation et la recherche; et trois, un accès significatif aux marchés internationaux.
Concernant la première priorité, l'investissement de capitaux et l'intégration de nouvelles technologies, j'aimerais attirer l'attention du Comité sur un rapport publié en 2014 par KPMG intitulé Évaluation de l'état de préparation à l'automatisation et à la robotique du secteur de la transformation des aliments et boissons au Canada. Selon ce rapport, les transformateurs canadiens d'aliments et de boissons ont du retard sur leurs concurrents européens et américains en matière d'automatisation et de robotique. Les coûts figurent parmi les principaux obstacles.
La difficulté est de taille, car les transformateurs de produits alimentaires exigent de l'équipement et des installations modernes pour être productifs, novateurs et compétitifs au Canada et à l'étranger. D'autres pays livrent une concurrence féroce pour obtenir des investissements. Le Canada doit donc se mettre de la partie pour que nous puissions conserver et augmenter nos emplois à valeur ajoutée au pays.
Nous appuyons l'excellent travail et la recommandation de la Table ronde de l'industrie de la transformation des aliments pour la création d'un fonds d'investissement unique à l'intention des transformateurs de produits alimentaires. Selon la proposition de la Table ronde, une somme de 500 millions de dollars serait investie sur cinq ans dans un fonds d'innovation alimentaire afin de fournir des incitatifs pour moderniser l'empreinte de notre industrie. Nous sommes également encouragés par l'engagement du gouvernement fédéral à investir 160 millions de dollars dans l'innovation par l'entremise d'un fonds d'investissement pour l'agroalimentaire à valeur ajoutée.
L'innovation et la recherche, notre deuxième priorité, sont essentielles à la compétitivité des transformateurs de produits alimentaires canadiens. Au Canada, en transformation alimentaire, la R-D suscite peu d'investissements. Il nous faut donc attirer chez nous des entreprises de R-D, comme le font les Pays-Bas. La recherche financée par le gouvernement revêt aussi une importance capitale. Or, la grande majorité des projets de recherche financés par le public en cours au ministère excluent le secteur de la transformation alimentaire.
Nous devons investir dans des projets axés sur la science afin de créer des avantages concurrentiels et d'aider à répondre aux besoins changeants des consommateurs, tant au Canada qu'à l'étranger. La recherche est nécessaire, à la fois dans le domaine du développement de produits et de la technologie. Les consommateurs veulent, par exemple, des aliments qui restent frais plus longtemps et qui se transportent bien. Ils veulent aussi des produits ayant des profils nutritionnels et des ingrédients adaptés à leurs préférences. En outre, il existe une certaine demande pour de plus petits emballages qui produisent moins de déchets et peuvent être recyclés ou compostés. En ce qui concerne l'équipement, pourquoi importons-nous d'Europe la presque totalité de notre matériel de transformation des aliments? Pourquoi ne pas effectuer la recherche d'avant-garde au Canada pour créer la technologie nécessaire et transformer les aliments de façon plus efficace, tout en réduisant les déchets et la consommation d'eau et d'énergie?
Concernant notre troisième priorité, un accès significatif aux marchés internationaux, notre déficit commercial relatif aux aliments transformés montre à quel point il est nécessaire d'augmenter l'aide financière pour permettre d'accéder de façon significative aux marchés internationaux. De là l'importance des accords commerciaux, comme celui conclu récemment avec l'Union européenne. Toutefois, le cadre de financement actuel aide peu les entreprises à vendre leurs produits à valeur ajoutée sur le marché mondial. Il faut disposer de plus de ressources et rediriger notre attention pour que toute la chaîne de valeur en bénéficie.
Tous ces points nous amènent à la question principale, à savoir pourquoi le Canada a tant de retard dans l'investissement de capitaux et la R-D. L'un des facteurs contributifs est que le Canada n'est pas considéré comme un endroit intéressant pour investir. Le récent rapport du Conseil consultatif en matière de croissance économique souligne que la réglementation canadienne rebute les investisseurs. Dans un autre rapport récent que nous avons préparé en collaboration avec Manufacturiers et Exportateurs du Canada, on souligne que le milieu réglementaire canadien offre moins de soutien et devient plus coûteux par rapport à 2014. Notre industrie demeure confrontée à des règlements désuets qui rendent difficiles toute innovation et toute compétition dans l'industrie. Il est urgent de moderniser la réglementation pour encourager les entreprises à mener des activités de fabrication au Canada, à prendre de l'expansion et à lancer de nouveaux procédés et produits novateurs. Le programme d'innovation et de croissance du gouvernement doit reposer sur un cadre réglementaire moderne.
Pendant que les règlements dépassés continuent de s'accumuler, nous sommes confrontés à une série de nouveaux règlements et aux interventions du gouvernement. Nous félicitons le gouvernement pour son approche exhaustive visant l'ensemble de la société afin d'améliorer la santé des Canadiens. Cependant, ces changements profonds et sans précédent exigeront des investissements et ressources sans précédent, dans un délai sans précédent. La Stratégie en matière de saine alimentation du gouvernement modifiera notre façon de transformer, de conditionner et de mettre en marché nos produits. Ce paysage changeant bouleversera en très peu de temps l'ensemble du secteur canadien de la transformation alimentaire et cela entraînera des coûts.
Selon Santé Canada, une des modifications prévues dans le domaine de l'étiquetage, soit la révision du tableau de la valeur nutritive, coûtera plus de 500 millions de dollars. Il importe de souligner que ce sont là des sommes qui ne serviront pas à l'investissement de capitaux ni à la R-D. D'une part, on demande à notre industrie de grandir, d'investir et d'innover, et d'autre part, nous sommes confrontés à des changements monumentaux qui auront un effet sur chaque facette de nos activités.
Il est également important d'inclure l'industrie des produits alimentaires et des boissons dans les consultations sur la transformation du milieu alimentaire au Canada, mais l'industrie a été tenue à l'écart des consultations en personne qui se déroulent sur le Guide alimentaire canadien, ce que nous considérons comme une occasion perdue. Bien que nous ayons accès à la consultation en ligne, comme 30 millions de Canadiens, le questionnaire lui-même est biaisé, contient des questions fermées et laisse entendre que les aliments transformés n'ont pas leur place dans une alimentation saine. Nous ne désirons rien d'autre que de mobiliser nos connaissances et nos ressources pour aider le gouvernement à élaborer et à promouvoir un Guide alimentaire canadien moderne et fondé sur la science.
Nous demandons au Comité de prévoir une aide financière pour notre industrie dans le prochain cadre stratégique pour l'agriculture afin de faciliter notre transition vers un nouvel environnement sans précédent. Pour créer un milieu plus favorable à l'investissement, il est important que le gouvernement modernise les règlements en vigueur à Santé Canada et à l'Agence canadienne d'inspection des aliments avant d'en ajouter de nouveaux; qu'il mène une analyse économique exhaustive des changements proposés par Santé Canada en examinant notamment leur incidence, non seulement sur les transformateurs alimentaires, mais aussi sur les consommateurs et les agriculteurs; et qu'il adopte une approche coopérative en prévoyant des consultations avec tous les groupes.
Le Canada a le potentiel de devenir un chef de file mondial en transformation alimentaire, et les travaux du présent comité seront d'une extrême importance à cet égard. Merci de nous avoir fourni l'occasion d'exprimer le point de vue des PACC.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui. Je suis Sylvie Cloutier. Je suis la PDG du Conseil de la transformation alimentaire du Québec et la présidente du Conseil canadien des transformateurs alimentaires. Je suis ici aujourd'hui avec François Couture, conseiller principal et expert en innovation alimentaire.
Le Conseil canadien des transformateurs alimentaires, la CCTA, est une alliance de toutes les associations provinciales de transformateurs alimentaires qui représente plus de 1 500 entreprises canadiennes de toutes les régions du Canada, allant de petites entreprises appartenant à des intérêts indépendants et privés à de grandes sociétés publiques.
L'industrie des aliments et des boissons est le plus important secteur manufacturier au Canada et dans de nombreuses provinces. Le secteur emploie 300 000 Canadiens partout au pays, ce qui en fait le plus important employeur dans le secteur manufacturier national. Il expédie plus de 90 milliards de dollars de marchandises chaque année.
Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, monsieur le président, je vais continuer mon exposé en français.
[Français]
L'industrie de la transformation des aliments est le principal client des producteurs agricoles canadiens. Par exemple, au Québec, le secteur manufacturier alimentaire achète et transforme plus de 70 % de la production agricole de cette province. L'industrie alimentaire ajoute de la valeur aux produits agricoles, crée des emplois, génère des revenus et contribue de façon importante à la société.
L'ouverture des marchés, la concurrence de plus en plus féroce, l'intégrité des aliments, les importants changements réglementaires prévus, l'habileté à répondre aux demandes des consommateurs et aux tendances santé et autres, tout en assurant la capacité de nos entreprises à innover, sont les défis auxquels l'industrie est confrontée.
De plus, la pression financière sur nos entreprises alimentaires, qui s'ajoute à la précarité de certaines, réduit leur capacité à rivaliser, à innover et à croître.
Comme vous l'avez sans doute déjà entendu, il y aura d'ici 2050 entre 9 et 10 milliards de bouches à nourrir sur la planète. Le Canada a déjà l'enviable réputation d'être le grenier de la planète, mais comment allons-nous maintenir cette renommée et nous positionner comme un leader mondial pour répondre aux multiples demandes? Le Canada doit rapidement adopter une vision et un plan d'action, et le gouvernement a un rôle important de mobilisation et d'appui à jouer face à son industrie alimentaire.
Il est clair que le secteur de la transformation des aliments n'a pas reçu à ce jour sa juste part du financement dans le cadre du programme actuel, Cultivons l'avenir 2. Le secteur de la transformation des aliments est largement sous-représenté, avec à peine 5 % des dépenses globales consacrées aux programmes, à la recherche et à l'innovation. Cette lacune doit être corrigée avec le nouveau cadre stratégique quinquennal et le gouvernement doit être équitable envers son premier secteur manufacturier en importance au Canada en investissant dans l'innovation, la recherche-développement, les nouvelles technologies, les équipements, l'accès aux marchés, l'acquisition d'informations stratégiques et ainsi de suite.
Un investissement massif dans l'industrie de la transformation des aliments assurerait le développement du secteur, le maintien de la valeur ajoutée et des emplois au Canada.
Nous appuyons les grandes orientations définies dans la Déclaration de Calgary, plus particulièrement celles concernant les marchés et le commerce, la science, la recherche et l'innovation et la transformation des produits agricoles et agroalimentaires à valeur ajoutée.
Effectivement, des investissements pour assurer la concurrence de nos entreprises et les aider à mettre leurs produits sur les marchés sont essentiels. La promotion de la réputation du Canada à l'étranger en ce qui concerne la qualité et la salubrité de nos produits est importante, mais elle ne l'est pas autant que l'appui de la part des gouvernements pour soutenir les activités de développement des entreprises telles que les mises à niveau des équipements, l'accès à des informations stratégiques sur les nouveaux marchés, l'accès à de la main-d'oeuvre compétente ou encore l'accès à du capital pour financer des projets d'infrastructures.
Nous croyons que la priorité doit être donnée à la recherche et à l'innovation. Avec l'ouverture des marchés, l'innovation est une composante clé de l'avantage compétitif du secteur. La recherche et l'innovation stimulent la productivité et la compétitivité du secteur agroalimentaire et assureront une croissance ainsi que la pérennité de cette industrie. C'est la seule façon d'agir si nous voulons être un leader mondial et si nous voulons fournir à la planète des produits à valeur ajoutée. Un financement continu dans les domaines des sciences, de la recherche et de l'innovation de la part des secteurs privé et public en vue de favoriser une culture d'innovation au sein de nos entreprises est quelque chose qui est essentiel.
Les PME dans le secteur agroalimentaire canadien de moins de 500 employés représentent 99 % des entreprises, 85 % des emplois, 45 % des dépenses en recherche-développement et 49 % des expéditions.
Nous connaissons tous l'importance des PME et le rôle qu'elles jouent dans la croissance économique, c'est-à-dire le PIB, dans le nombre d'établissements et dans le niveau d'emploi partout au Canada.
Nous avons connu une baisse des investissements en R-D des PME agroalimentaires. Nous nous situons au 22e rang des pays de l'OCDE en matière de dépenses des entreprises en recherche-développement, tous secteurs confondus.
Pourtant, dans le secteur agroalimentaire, le rôle de l'innovation est essentiel pour la qualité de vie des citoyens. Nous croyons qu'il faudra rapidement élaborer de véritables solutions, en mettant à profit les réseaux qui relient l'agriculture, l'alimentation ainsi que les secteurs de la santé et de l'environnement aux préoccupations de la société.
Les PME du Canada éprouvent de la difficulté à s'approprier à elles seules des outils nécessaires pour innover et mieux concurrencer les autres entreprises à l'échelle mondiale et canadienne. Il faut aider ces entreprises à avoir une diversité de plateformes, d'outils, de ressources, de réseaux et de leviers d'innovation ouverte et collaborative.
Le gouvernement doit renforcer la capacité du secteur agroalimentaire à relever les défis et à cerner les priorités des secteurs émergents en améliorant les activités de transfert de connaissances, tout en encourageant le leadership continu de l'industrie.
Je vous remercie de votre écoute.
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Nous suivons actuellement les travaux de Niraj Dawar, de l'Université de Western Ontario, à London. Il a fait beaucoup d'avancées pour nous permettre de comprendre un peu ce qui va arriver.
Les plateformes numériques sont détenues par des étrangers: des Américains, des Asiatiques, des Chinois. L'accès à ces plateformes ne se fait pas par des sociétés qui sont ancrées au Canada. Donc, stratégiquement, l'accès à ces marchés émergents à travers les canaux numériques constituera un enjeu pour toutes les entreprises au Canada, grandes et petites.
En tant que Canadiens, nous devrons nous aussi trouver notre chemin, étant donné que nous avons un grenier incroyable de ressources, de talents et de savoir-faire. Nous devons trouver le moyen de faire notre place sur ces nouveaux marchés et sur ces nouvelles plateformes, qui ne sont pas nécessairement exploitées par des Canadiens. Il peut bien y avoir des succursales d'Amazon au Canada, mais les grandes décisions d'accès seront probablement prises ailleurs.
Il sera extrêmement important de nous positionner dans ce qu'on appelle le downstream, c'est-à-dire les activités de marché qui s'effectuent en aval, autant que dans le upstream, c'est-à-dire les activités de marché en amont. Tout ce qui nous rapproche du marché, en aval, deviendra de plus en plus important pour l'industrie, notamment pour les PME. Ces dernières sont très nombreuses, elles n'ont pas les ressources et, actuellement, elles ne sont pas accompagnées pour revoir leurs stratégies en fonction de ce qui s'en vient.
On est déjà rendu là. Au moment où on se parle, les systèmes de réapprovisionnement par robots ou par intelligence artificielle nous permettent de simplement peser sur un petit bouton pour que le lait et les produits de base dont nous avons besoin nous soient livrés. C'est vers cela qu'on s'en va.
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Bonjour et merci de donner à l'industrie canadienne de la viande l'occasion de présenter son point de vue sur le prochain cadre stratégique en matière d'agriculture.
Je m'appelle Troy Warren et je m'adresserai à vous aujourd'hui à titre de président et président du conseil d'administration du Conseil des viandes du Canada. Je suis également vice-président, gestion de produit, planification et approvisionnement, pour les Aliments Maple Leaf. Je suis accompagné de Ron Davidson, directeur, commerce international et relations avec le gouvernement et les médias.
Le Conseil des viandes du Canada représente les transformateurs et les usines de transformation de viande inspectées par le gouvernement fédéral du Canada depuis 1919. Parmi ses membres, 50 sont des emballeurs et des transformateurs, et 90 fournissent des biens et services à notre industrie.
L'industrie de la viande est l'élément le plus imposant du secteur de transformation des aliments du pays et constitue un chaînon indispensable de la chaîne de valeur hautement intégrée et très concurrentielle à l'échelle mondiale, laquelle comprend des cultivateurs de grain, des producteurs de porcs, de vaches et de veaux, des exploitants de parcs d'engraissement et de ferme laitière, ainsi que des fournisseurs de biens et services. Elle enregistre des ventes annuelles de 24 milliards de dollars et des exportations de plus 5,7 milliards de dollars, et fournit 65 000 emplois. Les établissements emploient de moins de 100 employés à plus de 2 000 travailleurs. Les installations d'emballage constituent habituellement un des plus importants employeurs et contribuables d'une communauté; ils en sont parfois les plus importants.
Malheureusement, les contributions des industries de la transformation des aliments et de la viande sur les plans de l'emploi et de l'économie ne sont pas bien reconnues. Si le Canada veut tirer profit de ses avantages naturels, technologiques et humains, il importe que le Comité prenne trois mesures. Primo, il doit favoriser la reconnaissance de l'industrie de la transformation des aliments à titre de secteur primordial du Canada, et de l'industrie de la viande à titre d'élément le plus important de ce secteur. Secundo, il doit insister pour que les industries de la transformation des aliments et de la viande soient reconnues et traitées en conséquence par les décideurs. Tertio, il doit préconiser l'adoption d'un cadre pangouvernemental de politiques, de programmes et de prise de décision qui soit cohérent et qui appuie l'industrie afin de permettre à cette dernière de devenir et de demeurer concurrentielle sur la scène internationale.
L'industrie de la viande voit d'un oeil favorable les six grands objectifs et les six domaines prioritaires du prochain cadre stratégique pour l'agriculture, mais considère que son succès exigera des engagements qui iront au-delà des mandats des ministres fédéraux de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Je commencerai par traiter de la version actuelle du cadre, puis j'énumérerai plusieurs facteurs supplémentaires à propos desquels il faudra intervenir pour s'assurer d'obtenir les résultats escomptés.
Le premier facteur, ce sont les marchés et les échanges commerciaux. Le secteur canadien du bétail et de la viande ne peut être une chaîne de valeur concurrentielle à l'échelle internationale sans accès aux marchés extérieurs. Comme cet accès relève exclusivement du gouvernement, l'industrie ne peut intervenir à cet égard. Malheureusement, les obstacles techniques deviennent de plus en plus complexes et de nouveaux accords commerciaux internationaux sont en cours de négociation; le gouvernement a donc réduit les ressources qu'il affecte à l'élimination des obstacles commerciaux. C'est à l'Agence canadienne d'inspection des aliments que la réduction du soutien à l'exportation s'est tout particulièrement fait sentir.
La liste des priorités que tient le Secrétariat de l'accès aux marchés comprend plus de 300 obstacles aux marchés extérieurs. Compte tenu des caractéristiques du mécanisme d'établissement des priorités, il semble improbable qu'on s'attaque à un grand nombre d'entre eux. Ainsi, bien que le prochain cadre stratégique mette l'accent sur l'accroissement de la compétitivité et des échanges commerciaux internationaux, la réduction des ressources gouvernementales qui appuient les exportations nuit à la production, à l'innovation à valeur ajoutée, aux exportations, à l'investissement, à la croissance économique et à l'emploi. Il est essentiel d'augmenter les ressources dont dispose le Secrétariat de l'accès aux marchés et, en particulier, les responsables du soutien à l'exportation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, pour qu'elles permettent à ces organisations d'exécuter leurs mandats.
Le deuxième facteur, ce sont les sciences, la recherche et l'innovation. Il devient de plus en plus important d'investir continuellement dans ces domaines, puisque les exigences relatives au bien-être des animaux, à la salubrité des aliments, à la nutrition, à la santé et à l'environnement évoluent. Il faudrait institutionnaliser la consultation de l'industrie lors de l'établissement des priorités du gouvernement en matière de sciences, de recherche et d'innovation.
Le troisième facteur est la gestion du risque. L'élevage est exclu du plus important domaine d'investissement en gestion du risque. Une somme de 941 millions de dollars a été affectée au programme Agri-protection. Les programmes ponctuels d'aide aux sinistrés ne permettent pas d'atténuer ou de gérer adéquatement les risques relatifs à la santé et à la mortalité animales. Combinée à l'érosion notable du programme Agri-stabilité, l'inadmissibilité au programme Agri-protection expose considérablement l'industrie du bétail et de la viande à des risques commerciaux et biologiques. L'élevage devrait être admissible au programme Agri-protection.
La durabilité et les changements climatiques constituent le quatrième facteur. Le secteur canadien du bétail et de la viande a réalisé des progrès considérables dans des domaines qui ont une influence sur l'environnement, en ce qui concerne notamment la valorisation des aliments et l'utilisation de l'eau. Il faudrait tenir compte de ces réalisations concrètes lors de la prise de décision sur les politiques et les programmes futurs en matière d'environnement.
Le cinquième facteur est celui de la transformation des produits alimentaires et agricoles à valeur ajoutée. L’ajout de la transformation des produits agroalimentaires aux priorités du programme Cultivons l’avenir 2 a été un développement positif. Les intervenants de l’industrie de la viande sont reconnaissants du soutien qu’ils ont reçu dans le cadre du Programme d’amélioration de l’abattage et du Programme Agri-innovation. Le prochain cadre stratégique pour l’agriculture devrait faire fond sur cette réussite.
Un défi auquel est confronté le secteur manufacturier canadien, y compris celui de la transformation de la viande, est l’innovation des procédés pour encourager la réduction des coûts et améliorer la productivité. Bien que les innovations technologiques pour la transformation comme la robotique, les mesures de contrôle du traitement numérique, les systèmes de vision artificielle et l’intelligence artificielle existent au stade du prototype dans d’autres pays, rares sont celles qui sont fabriquées ou appuyées au Canada. Conformément à son programme d’innovation, le gouvernement devrait offrir des subventions pour les projets pilotes de démonstration dans les usines où les fabricants, les ingénieurs, les intégrateurs et les partenaires universitaires collaborent pour valider et établir les coûts des innovations proposées.
Le sixième facteur est la confiance du public, qui est cruciale pour assurer la croissance continue de notre secteur du bétail et de la viande. L’industrie est favorable aux vérifications publiques de la production animale. Dans les établissements de conditionnement et de transformation, la priorité absolue est d’atteindre des niveaux toujours plus élevés de salubrité alimentaire. En outre, l’industrie investit dans les initiatives de sensibilisation pour fournir des renseignements fondés sur la science concernant la valeur de la protéine animale, des vitamines et des minéraux de qualité élevée dans un régime alimentaire équilibré.
En ce qui concerne les éléments manquants, un cadre stratégique pour l’agriculture qui se limiterait aux mandats du ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire serait insuffisant pour un secteur qui est profondément et généralement influencé par d’autres ministères et organismes gouvernementaux. Il est d’une importance capitale de prendre un engagement pangouvernemental à l’égard de la politique, des programmes et des décisions qui favorisent une hausse de la production agricole et agroalimentaire, de la valeur ajoutée, de l’innovation, des exportations, des investissements et de la création d'emplois.
Les intervenants de l’industrie de la viande apprécient les politiques et programmes gouvernementaux actuels en matière de taxes et de droits, comme le régime fiscal concurrentiel à l’échelle internationale et la déduction pour amortissement accéléré. Ces politiques ont eu une incidence positive sur la création d’emplois et le maintien en poste dans le secteur de la production et de la transformation de la viande au Canada, et il est primordial qu’elles soient reconduites.
Inversement, les droits du gouvernement désavantagent de plus en plus l’industrie face aux concurrents internationaux. Aux États-Unis, la salubrité des aliments est un bien public, et le gouvernement finance le salaire des inspecteurs des viandes. Les sociétés canadiennes doivent contribuer aux salaires des inspecteurs des viandes qui travaillent pour le gouvernement. L’industrie étatsunienne accorde du financement aux responsables étrangers de la réglementation qui vérifient le système d’inspection des viandes aux États-Unis. Au Canada, le gouvernement fédéral fait payer à l’industrie la moitié des dépenses engagées par les responsables étrangers qui vérifient notre système de salubrité des aliments.
Le gouvernement publiera bientôt le nouveau Règlement sur la salubrité des aliments pour les Canadiens. Nous croyons comprendre que ce règlement sera accompagné d’un nouveau régime de droits qui désavantagera davantage le secteur de la transformation au Canada. Les taxes et droits gouvernementaux non harmonisés désavantagent le secteur canadien du bétail et de la viande pour chaque kilogramme de viande produite, qu’elle soit vendue sur le marché national ou étranger. Les taxes et droits non harmonisés vont à l’encontre des objectifs du prochain cadre stratégique pour l’agriculture. L’industrie de la viande est l’industrie alimentaire la plus réglementée au Canada.
Une réglementation fondée sur la science, axée sur les résultats et concurrentielle doit jeter les bases de la concurrence commerciale. Le prochain cadre stratégique agricole devrait aborder ce sujet. À titre d’exemple, les exigences obligatoires relatives à la température pour le refroidissement, le dépeçage et le désossement sont considérablement plus faciles à satisfaire dans les pays de l’Union européenne. Néanmoins, l’ACIA permet aux produits de viande de l’Union européenne d’entrer au Canada malgré leurs conditions de production moins exigeantes que les nôtres. En plus de ce que cela implique sur le plan de la salubrité des aliments pour les consommateurs, les divergences entre les normes du Canada et de l’Union européenne pénalisent les entreprises canadiennes sur le plan du rendement et des coûts de production.
Le Canada et les États-Unis ont des systèmes d’inspection des viandes soi-disant équivalents. Néanmoins, les cargaisons de viande étatsunienne au Canada se rendent directement à une installation inspectée par l’ACIA quand elles traversent la frontière. Inversement, les cargaisons de viande canadienne envoyées aux États-Unis encourent des pertes de temps et des dépenses injustifiées en raison d'arrêts obligatoires dans des installations privées avant d'arriver à l’installation d’inspection de l’USDA. Les exigences en matière de salubrité alimentaire qui désavantagent la production au Canada vont à l’encontre des objectifs du prochain cadre stratégique pour l’agriculture.
Au chapitre de la main-d’oeuvre, les entreprises de transformation de la viande ont besoin d’équipes complètes de travailleurs qualifiés pour rester concurrentielles. Cependant, un nombre insuffisant de travailleurs canadiens sont disposés à devenir dépeceurs-découpeurs de viande ou bouchers, et ils sont encore moins nombreux à vouloir s’installer en milieu rural. Chaque travailleur dans la ligne de production d'un établissement de transformation de la viande crée quatre autres emplois dans l’économie. En bloquant l’accès des travailleurs aux emplois que la plupart des Canadiens refusent d’occuper, les politiques gouvernementales actuelles empêchent la création de bien d’autres emplois dont les Canadiens voudraient. Le manque de travailleurs est une des principales menaces au maintien de la compétitivité du secteur du bétail et de la viande au Canada.
En conclusion, la chaîne de valeur du bétail et de la viande du Canada, qui est concurrentielle à l’échelle mondiale, est en mesure d’accroître la production, d’ajouter de la valeur, d’innover, d’exporter, d’investir et de créer des emplois, et elle souhaite le faire. Nous nous réjouissons de l’engagement qu’a pris le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire à l’égard du prochain cadre stratégique pour l’agriculture. Cependant, nous croyons aussi que la réussite du prochain cadre stratégique pour l’agriculture requerra un cadre de politiques, de programmes, de décisions et de coopération gouvernement-industrie pangouvernemental qui soit cohérent et positif.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Les Producteurs de poulet du Canada sont les fiers représentants de 2 800 producteurs de poulet. Même si le nombre d’autres producteurs est à la baisse, le nôtre a augmenté de 100 producteurs au cours de la dernière année. Notre industrie est en croissance même en ce qui concerne les producteurs. Notre industrie, à valeur ajoutée, bénéficie d’une chaîne de valeur. Nous avons 244 exploitations de production d’oeufs d’incubation qui vont dans 40 couvoirs, 76 fabriques d’aliments et 191 installations de transformation à la grandeur du pays. Nous achetons 2,6 millions de tonnes d’aliments pour volaille par année et appuyons, ce faisant, les producteurs du secteur des grains et des cultures commerciales.
Nous sommes une force motrice pour ce qui est de favoriser la création d’emplois, la croissance économique et la prospérité dans chaque province, tant dans les collectivités urbaines que rurales. Nous offrons 87 000 emplois, faisons une contribution de 6,8 milliards de dollars à l’économie et payons 2,2 milliards de dollars en impôts.
Nous accueillons favorablement l’élaboration du prochain cadre stratégique pour l’agriculture. Les cadres antérieurs ont donné aux producteurs d’un océan à l’autre le soutien et les programmes stratégiques dont ils avaient besoin pour assurer le succès du secteur agricole au Canada. Nos producteurs ont été reconnaissants de pouvoir participer aux consultations avec le gouvernement pour l’aider à mieux comprendre les besoins de notre industrie et nos priorités futures.
Les Producteurs de poulet du Canada étaient présents à Calgary lorsque la « déclaration de Calgary » a été approuvée en juillet. Nous croyons que les demandes de l’industrie canadienne du poulet sont en phase avec cette déclaration.
D’abord et avant tout, d’un point de vue stratégique, nous vous savons gré de votre soutien continu à l’égard de la gestion de l’offre, système qui nous permet d’offrir de la stabilité et qui est vraiment notre programme de gestion des risques. Nous avons fait de nombreuses déclarations au cours des deux ou trois dernières années quant à l’intégrité du pilier du contrôle des importations en ce qui concerne les importations illégales relatives à la volaille de réforme et le Programme d’exonération des droits. J’en parlerai une autre fois.
Notre première recommandation se rapporte à la question de la confiance du public, qui se définit en trois points: prendre les mesures qui s’imposent, mettre en place des systèmes d’assurance et communiquer avec les consommateurs.
Le secteur agricole du Canada est l’un des plus respectés et valorisés, tant chez nous qu’à l’étranger. Cependant, avec la diffusion accrue de l’information attribuable à la croissance des réseaux sociaux et aux avancées technologiques, les consommateurs commencent à se préoccuper de l’origine des aliments qu’ils consomment et à être plus conscients de l’incidence de la production alimentaire sur l’environnement, le bien-être des animaux, la santé et la sécurité.
Nos agriculteurs sont fiers des poulets qu’ils élèvent — de façon sécuritaire, avec soin et dans le respect de normes élevées. Ils prennent les mesures nécessaires dans leurs fermes.
Les Producteurs de poulet du Canada disposent d’un système fédéral, provincial et territorial reconnu de salubrité des aliments à la ferme. Notre produit a été le premier à être pleinement reconnu en 2013. Les produits laitiers sont les seuls autres à avoir suivi ce programme qui compte des pratiques exemplaires en matière de biosécurité et de prévention des maladies. Il fait l’objet d’une vérification annuelle, et la totalité des producteurs de poulet le suivent.
Nous avons aussi un programme obligatoire de protection des animaux vérifié par un tiers qui est conçu pour montrer le niveau de protection que nous offrons. Il est fondé sur le code d’usages que nous avons mis à jour en 2016. Il comprend des exigences en matière de protection des animaux, et il est fondé sur la recherche et la science.
Je pense que la principale différence entre les deux est que l’un deux est doté d’un protocole reconnu par le fédéral, les provinces et les territoires, mais pas l’autre. Une de nos principales tâches importantes est de mettre en oeuvre, pour assurer le bien-être des animaux, le même type de protocole de reconnaissance que nous avons en matière de salubrité des aliments.
Nous examinons actuellement un cadre d’évaluation de la protection des animaux. Des membres de groupes de défense des droits des animaux et des chercheurs siègent à ce Comité. Nous pensons que cela jette les bases de la reconnaissance du programme au plan technique, et nous aimerions que cela soit mis en place. Comme Troy l’a mentionné, la salubrité des aliments et les soins aux animaux sont une responsabilité partagée et un bien public. Nous prenons notre rôle très au sérieux.
En ce qui concerne les programmes de soins aux animaux et de salubrité des aliments à la ferme, les Producteurs de poulet du Canada et leurs partenaires de partout au pays consacrent 3,4 millions de dollars par année à la gestion et à la mise en oeuvre de ce système. Cela englobe la formation et la certification des vérificateurs, l’administration du programme, la tenue de vérifications par des tiers, ainsi que la révision, la mise à jour et le maintien à jour du programme.
De ce montant, du côté de la salubrité des aliments, environ 100 000 $ par année sont affectés à la vérification annuelle par un tiers de l’ACIA. Nous payons 3,4 millions de dollars. Nous estimons qu’il s’agit d’un bien public et d’un partage, et nous aimerions que ce partage soit continu. Notre seconde tâche consiste à mettre en oeuvre un programme dans le cadre duquel nous partageons les coûts dont nous sommes certains sur une base continue au lieu d’avoir un programme d’une durée de deux ou trois ans. Nous ne voulons pas élaborer de programmes qui ne nous coûtent rien, mais qui s’effondrent une fois que nous cessons de recevoir du financement gouvernemental parce que nous n’en avons pas tenu compte dans nos coûts globaux.
La confiance du public requiert aussi que le gouvernement transmette des messages concernant notre industrie. Nous transmettrons les nôtres par le truchement de la chaîne de valeur de notre secteur, mais nous avons besoin de communications gouvernementales efficaces qui inspirent la confiance du public afin d’assurer à la population que le gouvernement fait sa part. Qu’il s’agisse de l’ACIA ou de défendre l’ACIA, nous devons veiller à ce que le gouvernement communique cette confiance à notre place pour rehausser nos efforts.
Les gouvernements fédéral et provinciaux ont clairement énoncé dans leurs mandats que l’environnement sera une priorité de premier ordre pour tout le monde dans les années qui viennent. Nous examinons notre incidence à cet égard. L’incidence de la production de poulet sur l’environnement est une des plus faibles de toutes les viandes. Nous l’examinons. Nous procédons actuellement à une analyse du cycle de vie pour comprendre exactement où nous en sommes et où nous pouvons nous améliorer. Nous espérons avoir terminé en 2017.
Je vais parler d’innovation pendant une minute. Nous sommes ravis de voir l’importance que revêt l’innovation dans la déclaration de Calgary. Nous y sommes favorables. Nous aimons le programme de financement des grappes dont il a été question dans le dernier cadre stratégique pour l’agriculture. Nous pensons que le niveau de ses contributions doit être rehaussé, mais nous aimerions aussi qu’il ne soit pas limité à cinq ans. Ne pouvons-nous pas suivre un processus de financement continu pour pouvoir prendre des engagements à long terme?
Contrairement aux secteurs du boeuf et du porc, qui ont trois et deux centres de recherche respectivement, il n’y a pas de centre de recherche sur la volaille à Agriculture Canada. Avec les dernières compressions budgétaires, nous avons perdu nos deux derniers scientifiques spécialisés dans la recherche sur la volaille.
Dans le secteur de la volaille, nous avons créé un réseau de recherche et de chaires dans les universités partout au Canada. Pour pouvoir les conserver en permanence, nous voulons recevoir du financement de grappes à long terme; nous ne voulons pas avoir à en redemander aux cinq ans et à se demander si on est en mesure de refinancer ces centres de recherche dans les universités.
Nous faisons un pas important en avant pour ce qui est de réduire l’utilisation d’antimicrobiens. Il s’agit là d’une de nos questions de confiance du public. Le secteur complet de la volaille a volontairement accepté de ne pas utiliser d’antibiotiques de catégorie un sur une base préventive dans la production de volaille. Cette mesure est en place depuis 2014.
Le défi pour nous sur le plan de l’innovation est que nous cherchons des substituts aux antibiotiques. Nous devons travailler avec les autorités à approuver pareils substituts. Si nous faisons de la recherche à cet égard, mais sommes ensuite incapables d’obtenir les approbations nécessaires pour les utiliser au Canada parce que notre marché est plus petit ou que nous les plaçons ici dans la catégorie des médicaments plutôt que des additifs pour l’alimentation animale, notre recherche et notre innovation ne servent à rien.
Nous sommes favorables au Plan d’action fédéral sur la résistance et le recours aux antimicrobiens au Canada, nous travaillons avec le gouvernement aux prochaines étapes, et nous élaborons notre prochaine réduction de stratégie en conséquence. Un élément clé de cette démarche est la « Canadian global food animal residue avoidance database ». Nous utilisons cgFARAD afin de déterminer quels antibiotiques on peut utiliser et nous assurer qu’il y a des délais de retrait des médicaments. Cette base de données est entièrement financée par l’industrie. Nous pensons qu’il devrait y avoir partage des coûts avec le gouvernement. Elle ne coûte pas très cher.
En terminant, nous sommes vos partenaires. Nous travaillons en partenariat avec le gouvernement dans les dossiers de la salubrité des aliments, de la protection des animaux, de l’environnement — c'est ce que nous faisons. Nous croyons que la responsabilité est partagée. Nous pensons aussi que nous avons un avantage commun dans ce que nous faisons. Voilà pourquoi nous demandons à partager les coûts, car nous continuerons à travailler en partenariat.
Nous voulons travailler à nos vérifications par des tiers. Nous voulons qu’un programme de reconnaissance de la protection des animaux soit mis en oeuvre. Nous voulons innover et le mettre en place, et nous nous réjouissons à la perspective de tenir de plus amples discussions avec vous pour déterminer l’orientation du cadre.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je crois fermement qu'il devrait en être question dans le cadre. Le problème, de toute évidence, avec nombre de pays — je peux en nommer quelques-uns: les États-Unis, la Russie, la Chine — est qu'ils n'acceptent pas les décisions de l'OMC, par exemple, ou qu'ils essaient de prolonger le plus longtemps possible la politique qu'ils avaient instaurée, comme ils l'ont fait dans le cas de l’étiquetage indiquant le pays d’origine.
Le défi pour nous qui dépendons tant des exportations est que, lorsque le problème finit par être réglé, le mal est fait. Avec l’étiquetage indiquant le pays d’origine, vous pouvez dire que nous avons remporté la victoire, mais il nous a fallu près d'une décennie pour ce faire et regagner notre accès au marché. Dans l'industrie canadienne du bétail, celle du porc et du boeuf, les animaux vont et viennent vraiment. Quand la décision a enfin été rendue en notre faveur, on avait probablement fait tomber cette industrie de 50 % à 60 %. Les personnes qui, dans l'intérim, ont dû cesser leurs opérations parce qu'elles n'avaient plus accès à certains de ces marchés ne pourront pas être dédommagées.
Alors c'est le principal défi. Un marché d'exportation offre une excellente occasion d'exporter ainsi que des possibilités de croissance, mais lorsqu'il est fermé, les effets peuvent se faire sentir à long terme en fonction de son incidence sur le secteur. Il serait très utile d'ajouter au cadre toute condition susceptible d'aider pendant ces périodes.
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Beaucoup d'entre elles s'appliquent au bétail.
M. Joe Peschisolido: D'accord.
M. Ron Davidson: Selon ce mécanisme, tout est priorisé en fonction de quatre catégories. Sauf qu'il y en a tellement sur la liste et qu'il y a si peu de gens qu'ils n'arrivent à travailler que sur la priorité numéro un, si vous êtes chanceux. Il leur faut beaucoup de temps pour régler ces obstacles au commerce, et ces démarches nécessitent d'importantes ressources technologiques et scientifiques. Ce sont de longs processus qui évoluent lentement. Sans oublier qu'en fin de compte, il s'agit toujours de rallier les autres pays à notre point de vue, ce dont nous sommes dépendants.
La question des ressources est notre plus gros problème. Je peux vous donner un exemple. Auparavant, l'Agence canadienne d'inspection des aliments était dotée d'une division des viandes, qui participait tout entière aux négociations visant à faire tomber les obstacles bloquant l'accès aux pays étrangers. L'agence a été réorganisée et elle s'est donné une division pour les importations et les exportations. Pendant environ deux ans, nous avions quelqu'un là-bas qui s'occupait de tout le secteur des viandes. Cette personne était seule. Maintenant, elle a un peu d'aide, mais les ressources sont tout simplement insuffisantes pour faire tout le travail qui doit être fait.
Si vous ne pouvez pas exporter vos produits, vous n'aidez sûrement pas l'industrie à se développer. Essentiellement, vous laissez aller les emplois qui vont avec cela, vous y renoncez. Voilà la donnée cruciale de l'équation, et c'est quelque chose qui relève de l'État, pas de nous. C'est le mandat de l'État, et c'est la raison pour laquelle nous avons tant insisté là-dessus dans notre présentation. Nous voulons que l'État s'engage là où il doit s'engager, c'est-à-dire en s'acquittant de son mandat. C'est un mandat comme nul autre pareil qui exige beaucoup de travail et de temps.
Les ressources ont diminué. L'appui aux exportations a diminué. Parallèlement à cela, vous parlez de les augmenter.
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Merci, monsieur Drouin.
Je crois que le défi, dans notre cas, c'est que nous appuyons sans réserve de telles initiatives: notre programme de soins aux animaux existe depuis 2009. C'est en cours. Il fait l'objet d'une vérification complète tous les ans et, dans cette optique, nous sommes tenus de nous y soumettre. La réglementation gouvernementale ne permet pas d'en faire une obligation. Nous utilisons plutôt nos règlements en matière de gestion de l'offre dans chaque province.
Je suppose qu'il en va de même pour notre programme de salubrité des aliments. Si un agriculteur ne remplit pas les critères, s'il n'est pas certifié, nous retirerons son quota ou nous lui dirons qu'il n'a pas le permis nécessaire pour la production; il pourra donc vendre son quota, mais il ne pourra pas élever des poulets. Nous ne pouvons pas retirer cette mesure financière, mais nous pouvons en appliquer les exigences.
Je crois que notre problème, c'est la communication. S'il existe un programme de soins aux animaux, vérifié par un tiers gouvernemental, ainsi qu'un protocole de reconnaissance, nous pourrons alors attester que nous avons suivi le programme et satisfait aux exigences. Nous examinons actuellement un cadre d’évaluation de la protection des animaux, qui est financé par Agriculture Canada, par l'entremise du Conseil national pour le soin des animaux d'élevage, où siègent des représentants de groupes de protection des animaux. Des chercheurs spécialisés en bien-être animal contribueront également au cadre d'évaluation. Il y aura aussi des agriculteurs, des vétérinaires et d'autres intervenants qui participeront à son élaboration. Il faut mettre au point un cadre qui soit tout à fait crédible. Une fois la crédibilité reconnue, nos agriculteurs devront faire ce qui s'impose et suivre le programme. Nous veillerons à ce que ce soit le cas.
À mon avis, le tout repose sur le partage des fonds, mais en ce qui concerne la reconnaissance, le système d'assurance et le rôle du gouvernement, je crois que cela peut convaincre les Canadiens qui se soucient du bien-être des animaux, mais pas ceux qui ont peut-être des perspectives différentes au sujet de la consommation de viande. C'est là que nous devons faire la distinction entre les deux.
Je dois être honnête avec vous sur toute la question de la confiance du public. Nous avons beau investir dans l'innovation, la science et la recherche et prendre toutes les mesures dont il est question dans le programme Cultivons l'avenir, mais à moins d'avoir la confiance du public, tout le reste perd de son importance. J'ai l'impression, comme M. Drouin l'a dit, qu'il suffit d'une seule vidéo négative pour que les gens croient que c'est la norme.
Voici le problème, d'après ce que je vois ou, devrais-je dire, d'après ce qu'on ne voit pas: que faisons-nous en matière de communication? Pour avoir déjà parlé à des groupes, je sais que dès qu'on parle de science, de recherche et de tout le reste, les gens prennent un air absent.
La leçon à retenir, c'est que ceux qui s'opposent à l'agriculture... que ce soit dans l'industrie des cultures ou dans le domaine de la protection des droits des animaux d'élevage. C'est ce que nous devons faire, et il faut commencer par nos enfants. Nous devons leur en parler à l'école, dans un langage qu'ils vont comprendre, et cette discussion devrait se poursuivre tout au long de leurs études, jusqu'à ce qu'ils deviennent eux-mêmes les enseignants ou les professeurs universitaires de demain. Cette intégration est maintenant devenue un critère d'acceptabilité sociale — pour ce que cela veut dire —, parce qu'il s'agit d'une question subjective. J'en suis vraiment convaincu, et j'espère que votre industrie proposera une solution à cet égard. Cela n'a rien à voir avec les poulets, les porcs ou les boeufs. Que peut faire le gouvernement pour collaborer à l'élaboration d'une stratégie de communication qui donnera de bons résultats auprès de nos jeunes familles et de nos enfants et qui deviendra la norme dans le but de contrer certains de ces incidents isolés qui sont parfois, bien franchement, amplifiés dans de très courts extraits vidéo de 5 ou 10 secondes?
Mike ou Troy, avez-vous des observations à nous faire sur la façon dont votre industrie pourrait aborder ce problème?