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Bonjour, et bienvenue à la 118
e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Bienvenue, monsieur Cullen. Bienvenue, madame May. Je suis content de vous voir.
Nous poursuivons notre étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi électorale du Canada et d’autres lois et apportant des modifications corrélatives à d’autres textes législatifs.
Nous avons le plaisir d'accueillir Stéphane Perrault, directeur général des élections du Canada. Il est accompagné d'Anne Lawson, sous-directrice générale des élections, Affaires régulatoires, et de Michel Roussel, sous-directeur général des élections, Scrutins et innovation.
Pour la gouverne des membres, nous avions aussi invité le directeur général des élections de l'Ontario à comparaître aujourd'hui, mais il a dû refuser en raison d'un conflit d'horaire.
Merci d'être ici aujourd'hui. Vous êtes des habitués de notre comité; en fait, vous avez probablement pris part à plus de réunions que certains d'entre nous. Nous sommes heureux de vous accueillir à nouveau.
Monsieur Perrault, je vous laisse faire votre présentation, puis nous passerons aux questions.
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Merci, monsieur le président.
C'est toujours un plaisir de comparaître devant vous et de contribuer aux travaux du Comité. J'espère que mes collègues et moi saurons être utiles au Comité dans le cadre de son étude du projet de loi .
Je n'ai pas de notes écrites. Je voudrais toutefois aborder trois points avant de passer aux questions.
Mon premier point porte sur l'importance de ce projet de loi, surtout pour les prochaines élections. Le deuxième point concerne un amendement technique que je n'ai pas porté à l'attention du Comité la dernière fois que j'ai comparu. Je vais donc vous en parler aujourd'hui. Le troisième point est lié au travail de préparation qui doit être fait avant la mise en oeuvre du projet de loi et d'ici les prochaines élections, et en quoi ce travail touche les délibérations de votre comité, et du Sénat évidemment.
Pour ce qui est de l'importance du projet de loi, je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit. À mon sens, il s'agit d'un projet de loi très solide dans l'ensemble, mais pas parfait. J'ai fait des propositions en vue de l'améliorer.
Je soulignerais, par contre, que le projet de loi apporterait des améliorations à long terme au processus électoral ainsi que des solutions à court terme grandement nécessaires pour aborder certaines préoccupations qu'ont bien des gens à propos de l'intégrité de ce processus. C'est un aspect très important de notre mandat, bien entendu.
Je souhaite ardemment que le projet de loi soit adopté pour les prochaines élections, compte tenu de la situation. Il contient des mesures qui traitent des tierces parties et de l'influence étrangère. Il renferme également des dispositions concernant la lutte contre les cyberattaques et la désinformation. De ce point de vue là, c'est une mesure législative importante.
Il renforce aussi beaucoup les pouvoirs du commissaire en ce qui concerne les enquêtes. Sur le plan de l'intégrité, j'estime donc qu'il est souhaitable que ce projet de loi soit adopté.
[Français]
S'il y a un point qui fait défaut dans le projet de loi, c'est bien la protection de la vie privée. Les partis ne sont pas assujettis à un régime de protection des renseignements personnels. Je l'ai mentionné par le passé et je le mentionne de nouveau aujourd'hui. Le commissaire à la protection de la vie privée l'a mentionné, et nous sommes du même avis sur cette question. Je le répète simplement ce matin, sans aller plus loin.
Au sujet de l'amendement technique dont j'ai parlé, le Comité a approuvé à l'unanimité une recommandation qui avait été faite par mon prédécesseur. Cette recommandation visait les situations où il y a obligation, en vertu de la Loi sur le Parlement du Canada, de tenir une élection partielle tard dans le cycle électoral, juste avant une élection à date fixe. On avait convenu qu'il n'était pas souhaitable, dans de tels cas, d'avoir une élection partielle, car une telle élection est généralement annulée par la tenue de l'élection générale. Le Comité avait approuvé cette recommandation à l'unanimité, et le gouvernement était d'accord.
Le projet de loi contient une disposition qui traite de cette question. Malheureusement, étant donné la manière dont elle est rédigée, un gouvernement pourrait, en cas de vacance, ne pas tenir d'élection partielle dans les neuf derniers mois du cycle, mais à cette période s'ajouteraient les six mois moins un jour qui précèdent. Il pourrait donc y avoir jusqu'à 15 mois moins un jour sans qu'il y ait d'élection partielle pour combler une vacance. Je suis convaincu que ce n'était pas l'intention de notre recommandation, ni du Comité, ni du gouvernement.
J'ai constaté cette lacune cet été. Nous l'avons portée à l'attention du gouvernement, mais mon rôle est de faire rapport au Comité. Si vous voulez que nous proposions un libellé pour remédier à ce problème, cela me fera plaisir de le faire.
[Traduction]
Le dernier point que je voulais aborder concerne les préparatifs de la mise en oeuvre du projet de loi et nos efforts en ce sens, et ce que cela signifie pour le Parlement et ses travaux.
Vous savez déjà que j'aurais souhaité que le projet de loi soit adopté le printemps dernier. Nous aurions alors eu plus de temps pour préparer sa mise en oeuvre.
Quand j'ai comparu devant votre comité, j'ai indiqué que nous devions commencer l'été en adoptant une approche sur deux fronts concernant la formation des préposés au scrutin et les manuels qui leur sont destinés, pour que nous soyons prêts. Nous avons préparé des manuels en fonction de la loi actuelle et sur la loi telle qu'elle pourrait être modifiée. Ces documents n'ont pas été imprimés, évidemment. Nous les adapterons en fonction des résultats des travaux du Comité et du Parlement. Cela dit, cette étape est faite.
L'autre aspect, qui est sans doute le plus complexe, est celui des systèmes informatiques. Le projet de loi aurait des répercussions, certaines mineures et certaines majeures, sur au moins 20 de nos systèmes. J'ai dit le printemps dernier que nous allions passer l'été à faire ce qu'il fallait de notre côté pour adapter nos systèmes informatiques, puis, à l'automne, que nous commencerions à examiner le codage en fonction des changements requis par le projet de loi . C'est, en gros, ce que nous avons fait.
Vous vous souviendrez peut-être que j'avais expliqué à ce moment-là que nous étions en train de construire un nouveau centre de données à sécurité accrue, qui sera le centre névralgique de nos opérations lors des élections. Ce centre a été construit et la migration a été effectuée. La migration était prévue pour le 1er septembre, mais elle a finalement eu lieu le 15, donc avec deux semaines de retard, ce qui n'est pas si mal. Nous en sommes encore à mettre la dernière main à la transition, mais tout se passe bien. Il reste encore un peu de travail informatique à faire, mais dans l'ensemble le projet avance bien.
Notre attention se porte maintenant sur le projet de loi. Nous aurons besoin d'une fenêtre pour le codage et les tests. Pour le codage, la fenêtre est essentiellement du 1er octobre au début décembre, lors de l'ajournement de la Chambre. C'est à ce moment-là que nous devons savoir exactement quelles répercussions le projet de loi aura sur nos systèmes, parce qu'ensuite, en janvier, nous procéderons à une sérieuse batterie de tests, puis il faudra régler les problèmes découverts. Ensuite, le système sera déployé et il y aura une simulation en mars.
Voilà donc quel est notre calendrier pour faire en sorte que tout aille bien lors des prochaines élections. Il est sans doute utile pour le Comité d'être conscient du temps dont nous avons besoin.
J'aurais une dernière chose à ajouter, qui n'est pas directement liée au projet de loi . J'y reviendrai peut-être à la fin s'il reste du temps. Cela concerne les registres de scrutin électroniques, dont nous avons déjà discuté au Comité à plusieurs reprises. Nos plans à ce sujet ont été quelque peu modifiés la semaine dernière. Si vous avez des questions là-dessus, j'y répondrai avec plaisir. S'il reste un peu de temps à la fin, j'aborderai les changements que nous avons faits à ce projet.
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D'accord. Vous vous souviendrez — même si certains d'entre vous n'étaient pas membres du Comité à ce moment-là — que nous parlons depuis deux ans de l'utilisation de registres de scrutin électroniques. Il ne s'agit pas du vote électronique ni de tabulation électronique; il s'agit plutôt des listes et des registres électroniques qui aident les préposés au scrutin à faire voter les électeurs.
Nous souhaitions passer à des registres de scrutin électroniques pour améliorer l'intégrité de la tenue des dossiers, puisque cela réduit le nombre d'erreurs et accélère le processus, surtout aux bureaux de vote par anticipation. C'est un des nombreux outils que nous voulons utiliser pour améliorer les services au fil du temps.
Les technologies de ce genre sont de plus en plus utilisées à l'échelon provincial. Pour commencer à utiliser un tel système d'ici les prochaines élections, je devrai être pleinement convaincu qu'il satisfait aux normes de sécurité les plus élevées. Vous vous souvenez que, dans son rapport de 2017, le Centre de la sécurité des télécommunications Canada avait dit que les menaces contre le système électoral étaient plus élevées au palier fédéral, ce qui n'est guère surprenant. Nos normes doivent être à la hauteur de la gravité de la menace, et nous travaillons avec le Centre pour établir ces normes.
Donc, pour commencer à utiliser ce système d'ici les prochaines élections, je dois être prêt à le mettre à l'essai lors des élections partielles de cet automne. La semaine dernière, malgré tout le travail acharné qui a été fait, je n'étais pas entièrement satisfait de la sécurité et de la maturité du système pour autoriser son utilisation lors d'une élection partielle. Cela n'aura donc pas lieu.
Je demeure convaincu qu'il s'agit de la voie à suivre pour l'avenir, mais nous ne franchirons pas ce pas tant que je n'aurai pas l'assurance que le système est absolument sans faille. C'était une condition de base du projet, et nous continuons de la respecter pendant son exécution.
Cette situation a une incidence sur la prochaine élection générale. Nous voulions que ce système soit en place dans 225 bureaux de vote par anticipation. Ce ne sera pas le cas.
Pourrons-nous le mettre à l'essai dans certains bureaux de vote? C'est une possibilité que nous pouvons envisager. Je demeure résolu à poursuivre cette vision d'avenir pour mieux servir les électeurs et aider les préposés, mais à ce moment-ci, à un an des élections, je dois avoir la conviction que c'est un système qui fonctionne et qui satisfait aux normes les plus élevées. Je n'ai pas ce niveau de confiance à ce point-ci. J'ai donc refusé que ce nouveau système soit mis à l'essai lors des élections partielles. Cela aura une incidence sur la prochaine élection générale.
Cela ne change rien au projet de loi, mais, à long terme, ce dernier offre la souplesse nécessaire pour faire bon usage de cette technologie. Le projet de loi et ce projet ont donc un certain lien entre eux. Je demeure convaincu, comme je l'ai dit, que c'est la voie de l'avenir, mais il faut que le système soit prêt, sûr et sans faille.
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La Loi sur le Parlement du Canada prévoit qu'une élection partielle doit être déclenchée entre le 11
e et le 180
e jour suivant la réception du bref par le directeur général des élections. C'est le plus loin qu'on peut aller: six mois; après, il doit y avoir une élection. C'est la règle actuellement.
Le problème, c'est lorsqu'un siège devient vacant à la toute fin du cycle. Techniquement, il faut quand même tenir une élection partielle. Le projet de loi propose de lever cette exigence en précisant qu'il n'y aurait jamais d'élections partielles dans les neuf mois avant les élections à date fixe. Or, selon le libellé actuel, il se peut qu'un siège devienne vacant moins de six mois — six mois moins un jour, par exemple — avant le début de la période de neuf mois. Ces six mois s'ajouteraient alors aux neuf prévus dans le projet de loi.
Ce n'était pas le but recherché, et ce n'est pas non plus ce que souhaite le Comité, j'en suis persuadé. Au fond, ce que tout le monde veut, c'est qu'il n'y ait pas d'élections partielles dans les neuf mois précédant les élections générales, mais pas six de plus. Tout le monde veut la même chose, mais de la façon dont le texte est rédigé, ce n'est pas ce qui va arriver.
En passant, j'ai oublié de le faire la dernière fois, mais je voulais vous féliciter pour votre nouveau poste, Monsieur. C'est bien mérité. Félicitations à vous tous.
Je veux revenir sur la question de l'éducation populaire dans le cadre de ce nouveau projet de loi, car j'ai l'impression qu'on revient à la situation qui prévalait avant le projet de loi , il y a plusieurs années. Je ne me souviens pas de la date exacte.
Enfin, dans le projet de loi, il est question d'éducation populaire. Dans le paragraphe 18(1) qui est proposé, on modifierait la Loi sur les élections du Canada afin de préciser que les activités d'information du DGE pourront cibler les groupes d'électeurs qui sont « susceptibles d’avoir des difficultés à exercer leurs droits démocratiques ».
Pouvez-vous donner des précisions à ce sujet et nous expliquer en quoi cela consiste? Le libellé est-il trop restrictif ou y a-t-il toute la flexibilité dont vous avez besoin?
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Je crois qu'il y a suffisamment de flexibilité.
Notre rôle est de cerner les électeurs qui ont des difficultés et ces groupes sont bien connus. Il y a les jeunes Canadiens, les Canadiens handicapés et les nouveaux Canadiens. C'est sur ces groupes qu'il faut axer nos efforts.
Il y a deux facettes à cette question. D'abord, il faut veiller à ce que ces groupes disposent des bonnes informations concernant la façon d'exercer leur droit de vote et de s'inscrire, le moment où a lieu le vote, etc.
La question de l'éducation civique est beaucoup plus large. Auparavant, le mandat lié à cette question était très étendu. Il a été resserré en 2014 pour ne cibler que les jeunes de moins de 18 ans, soit ceux qui n'ont pas encore obtenu le droit de vote.
Le projet de loi propose de supprimer cette limite afin que nous n'ayons plus à nous soucier du groupe d'âge qui est ciblé lorsque nous parlons de l'importance de la démocratie et de l'exercice du droit de vote. Nous pourrons ainsi préparer de la documentation et des activités qui portent sur ces questions et qui s'adresseront, par exemple, à des groupes d'élèves qui pourraient compter des jeunes de 18 ans. Nous ne serons plus forcés de laisser tomber certaines activités, parce que des jeunes plus âgés pourraient se trouver dans le groupe ciblé.
Cependant, cela est différent des programmes d'information des électeurs, dont l'objet est de présenter des faits pour faciliter la compréhension de la mécanique liée à l'exercice du droit de vote.
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Ils peuvent y être très actifs, en effet. Par contre, pour ce qui est des médias sociaux, on doit distinguer la publicité de ce que l'on appelle le contenu organique. Quand on fait de la publicité, qu'on soit un tiers, un candidat ou un parti, on doit présenter qui l'on est. Il y a donc des obligations de divulgation qui touchent les médias sociaux. Cela existe déjà dans la loi actuelle. Selon les nouvelles dispositions, cela va s'étendre à une certaine période précédant la période électorale. Cela dit, à propos des médias sociaux, il y a d'autres éléments qui touchent tout le monde, comme la désinformation.
Quant aux partis politiques, il y a de nouvelles limites aux plafonds fixés pour une période déterminée précédant la période électorale. Nous en avons parlé la dernière fois. Ces limites commencent à être appliquées à la fin juin, sauf erreur, et sont appliquées jusqu'au déclenchement de l'élection, au cours d'une année d'élection à date fixe. C'est nouveau.
Il existe aussi des mesures prévoyant le remboursement de dépenses effectuées par les partis en vue de rendre leur matériel accessible aux personnes handicapées. On augmente donc les seuils de remboursement pour encourager les partis politiques à transformer leur matériel existant en matériel accessible. C'est une nouvelle catégorie de remboursement des dépenses des partis.
En ce qui concerne les candidats, ils n'ont pas de limites de dépenses avant le déclenchement de l'élection. Ils ne sont pas assujettis à cela. Il y a cependant toute une nouvelle série de règles concernant certaines dépenses qui étaient autrefois considérées comme des dépenses personnelles. Je pense aux dépenses découlant du recours à des soins pour palier un handicap, qu'il s'agisse de gens qui les appuient ou de garde d'enfant. Le but est de permettre aux candidats d'avoir accès à plus de ressources. Cela vise également à leur permettre de financer certains litiges qu'ils pourraient avoir avec Élections Canada ou le commissaire, s'il y avait des cas de non-conformité ou des prorogations de délai. Ce sera maintenant séparé des règles habituelles en matière de contributions. Le régime devient donc un peu plus complexe pour les candidats, mais ceux-ci ne sont pas assujettis à des limites pendant la période précédant le déclenchement d'une élection.
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Pour ce qui est d'aller voter, ce sera à eux d'en décider. Par contre, il est certainement important de les sensibiliser.
Les jeunes qui sont âgés de 18 à 24 ans au moment où ils votent pour la première fois auront tendance à voter tout au long de leur vie. On parle d'inciter les jeunes à aller voter, mais il s'agit en fait de bâtir l'électorat de demain. On cherche à ce que ces personnes aillent voter tout au long de leur vie, et pas seulement à l'âge de 18 ans. En revanche, ceux qui ne votent pas dès qu'ils sont de jeunes adultes ne seront pas des électeurs à 40 ans ni à 60 ans. Il y a une période critique.
Nous pensons qu'il est trop tard pour commencer à s'intéresser à eux s'ils ont 18 ou 19 ans et que c'est leur première participation à l'élection. Nous pensons qu'il faut travailler avec eux dès la 9e ou la 10e année, lorsqu'ils ont entre 14 et 17 ans. C'est un âge propice. Il est possible de le faire plus tôt, mais il y a un âge critique.
Ce sont des professeurs provenant de partout au pays qui ont élaboré les outils dont nous disposons, de façon à ce qu'ils puissent être inclus dans tous les programmes scolaires des provinces, que ceux-ci comportent ou non des cours d'éducation civique. Ces exercices permettent aux élèves d'explorer eux-mêmes des questions liées à la participation civique et à la démocratie. Nous ne leur disons pas quoi faire ni comment se comporter; nous les amenons à explorer et à réfléchir. Nous pensons que, de cette façon, leur intérêt peut être touché. Il faut savoir que les jeunes ne vont pas se servir de l'information que nous leur fournissons lorsqu'ils ont 18 ans si, à la base, ils ne sont pas intéressés. Il faut donc commencer par les intéresser, pour ensuite les informer, de façon à ce qu'ils soient des électeurs tout au long de leur vie.
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Je pense que c'est un défi auquel toutes les démocraties font face. Nous suivons certainement les discussions dans le monde — eu Europe, aux États-Unis et au Royaume-Uni avec le Brexit. Personne n'a une solution miracle, alors il y a une gamme de mesures.
L'un des sujets de préoccupation au Royaume-Uni est le financement étranger de tierces parties. L'une des recommandations consiste à créer un plafond de cotisation, simplement parce qu'il est plus difficile pour une entité étrangère de distribuer de l'argent en petites quantités et de ne pas se faire attraper, plutôt que de verser une somme importante.
Eh bien, nous avons déjà cette situation au Canada. Des titres d'appel sont recommandés, mais on en a déjà au Canada. Nous avons déjà un certain nombre de mesures que d'autres pays sont en train d'examiner — ce qui ne signifie pas que nous avons toutes les réponses. Cela signifie que nous avons du mal à trouver le juste équilibre et à étudier la question. Je pense que le projet de loi renferme un certain nombre de mesures.
De notre côté, nous collaborons et coordonnons nos travaux avec les organismes de sécurité, nos partenaires en matière de sécurité au Canada: le Centre de la sécurité des télécommunications, le SCRS, les services de sécurité du BCP et la GRC. Cet automne, nous effectuons des exercices pour examiner divers scénarios — en tenant compte du cadre juridique actuel, bien entendu.
C'est un défi qui touche l'ensemble de la société cependant. Ce n'est pas un problème qu'une entité — que ce soit Élections Canada, le CST ou le SCRS — peut régler. J'ai l'impression que nous serons aux prises avec ce problème pendant un certain temps.
J'ai bien aimé le dernier échange. Je suis toujours ravi de voir l'optimisme naïf de mon collègue du Nord de la Colombie-Britannique, qui a exprimé le voeu pieu que le directeur général des élections sera en mesure de régler les problèmes associés aux faussetés qui sont affichées sur Internet. Lorsqu'il aura réglé le problème, je lui serais reconnaissant de transmettre le message aux mannequins ukrainiennes que je ne suis pas intéressé à les fréquenter et qu'elles peuvent maintenant cesser de m'envoyer des renseignements sur la façon de les contacter.
Des députés: Oh, oh!
M. Scott Reid: Je n'aurais probablement pas dû communiquer cette information.
À un comité précédent auquel M. Cullen et moi-même avons siégé, le Comité sur la réforme électorale, nous avons entendu des témoignages fascinants. M. Cullen se souviendra de ce que je m'apprête à vous dire. Nous étions à Vancouver à l'époque et nous entendions le témoignage d'une experte américaine sur la façon dont il est possible de s'ingérer dans des élections. Son nom m'échappe, mais elle a signalé que lorsqu'un intervenant étranger doté d'un bon financement s'immisce dans les élections — ce pourrait être le gouvernement russe, le gouvernement chinois ou peut-être un acteur non étatique qui est disposé à faire fi de nos lois —, ce n'est pas dans le but d'élire un candidat X ou Y; c'est dans le but de semer de la confusion entourant la capacité du candidat élu d'avoir l'autorité légitime de gouverner.
C'était un argument pour s'opposer au vote électronique. S'il n'est plus tout à fait clair que c'est le candidat X ou le candidat Y qui a bel et bien remporté les élections, s'il n'est plus tout à fait clair que cette personne a un mandat clair, alors ces gens ont accompli leur mission. C'était l'un des élément qui nous a amenés à ne pas adopter le scrutin électronique, ce qui, comme vous l'avez mentionné, n'est pas la même chose que le comptage des votes que vous proposez de faire.
Je regarde votre mandat, et je ne crois pas qu'il vise à essayer de régler le problème des fausses nouvelles sur Internet. Je ne sais pas si quelqu'un peut le faire. Sur le plan culturel, je pense que nous devons peut-être apprendre à vérifier les faits par nous-mêmes, comme si nous nous engagions dans un processus d'apprentissage culturel. Il me semble que le véritable danger, d'après vous, c'est qu'une personne prétend illégalement être un agent d'Élections Canada et avise les gens de se rendre aux mauvais bureaux de scrutin ou leur dit que les heures du scrutin ont changé. Je peux imaginer un certain nombre d'autres situations où les vraies informations que vous tentez de communiquer sont remplacées par de faux renseignements, ou encore, une situation où une personne tente d'empêcher les vraies informations dont vous avez le mandat de fournir — la façon de voter, le lieu du scrutin, l'horaire du scrutin et la façon dont on peut accéder au bureau de vote si vous êtes une personne handicapée, etc.
Je voulais simplement savoir si vous estimez qu'il reste encore beaucoup à faire ou si vous croyez avoir tous les outils nécessaires pour vous assurer que ces dangers sont réduits au minimum pour le moment, pas complètement, mais dans la mesure du possible.
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On ne nous rend pas justice en disant que c'est la 118
e réunion. Quelques-unes de nos réunions ont malheureusement été prolongées.
J'aimerais tout d'abord proposer une motion pour faire avancer la mesure législative sur laquelle nous venons d'entendre le témoignage du directeur général des élections, le projet de loi et, s'il y a lieu, pour proposer et approuver des amendements.
La motion que je propose est la suivante:
Que le Comité entreprenne l'étude article par article du projet de loi C-76 le mardi 2 octobre 2018 à 11 heures;
Que le président soit autorisé à tenir des réunions en dehors des heures normales pour permettre l'étude article par article;
Que le président puisse limiter le débat sur chaque article à un maximum de cinq minutes par parti, par article; et
Que, dans l'éventualité où le Comité n'aurait pas terminé l'étude article par article du projet de loi avant 13 heures le mardi 16 octobre 2018, les amendements qui lui ont été soumis et qui restent soient réputés proposés, que le président mette aux voix immédiatement et successivement, sans plus ample débat, les articles et amendements qui restent, ainsi que toute question nécessaire pour disposer de l'étude article par article du projet de loi, et toute question nécessaire pour faire rapport du projet de loi à la Chambre et ordonner au président de faire rapport du projet de loi à la Chambre le plus tôt possible.
Je veux aussi fournir un peu de contexte et expliquer comment nous en sommes arrivés là.
Dans le cadre de la discussion que nous avons eue avec le PDG aujourd'hui, les conservateurs ont signalé que peu importe la mesure législative qui est proposée, lorsque nos élections sont touchées, nous devrions avoir l'appui de tous les partis. J'aimerais souligner qu'Elizabeth May était des nôtres aujourd'hui. Elle a dit aux fins du compte rendu qu'elle appuie le projet de loi . Nous savons que le NPD appuie le projet de loi C-76. Bien entendu, les libéraux au Comité appuient sans réserve le projet de loi.
Le directeur général des élections est venu ici à trois reprises avant aujourd'hui pour discuter du projet de loi à l'étude, ainsi que du rapport du directeur général des élections auquel nous avons consacré de nombreuses heures. Je crois qu'il a comparu ici 30 ou 40 fois pour discuter des recommandations. Il était ici chaque jour, dans son rôle de directeur général des élections par intérim, pour nous guider dans l'examen de toutes les recommandations qui ont été formulées.
Je veux également vous expliquer brièvement comment nous en sommes arrivés là.
Le 23 mai, le projet de loi a fait l'objet d'une deuxième lecture à la Chambre et a été renvoyé au Comité, si bien que nous avons été saisis du projet de loi le 23 mai dernier. Au 17 septembre, le Comité avait tenu sept réunions et entendu 56 témoins dans le cadre de l'étude du projet de loi. Tous les partis ont présenté des centaines de noms de témoins, dont bon nombre ont refusé de comparaître. La liste était très exhaustive — essentiellement tous ceux ayant une opinion, même des candidats qui se sont présentés aux diverses élections, étaient invités à témoigner devant le Comité. Par conséquent, nous avons entendu de nombreux témoignages, et bien entendu, la personne la mieux informée sur le sujet, le directeur général des élections, a comparu à plusieurs reprises.
J'aimerais également souligner que la soi-disant Loi sur l'intégrité des élections du gouvernement Harper a fait en sorte qu'il soit plus difficile pour les Canadiens de voter et plus facile pour les malfaiteurs de se soustraire à nos lois électorales. Le Globe and Mail a même dit, « Ce projet de loi mérite d'être rejeté ». Le directeur général des élections a même été cité...
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Merci. Je vous en suis reconnaissante.
Le projet de loi apporte de nombreuses modifications aux mesures prévues dans le projet de loi qui a été adopté en 2014. Je vais vous donner un aperçu des éléments au sujet desquels nous ne sommes pas nécessairement d'accord.
Au moment de l'adoption du projet de loi , le directeur général des élections de l'époque avait déclaré qu'il lui était impossible d'appuyer un projet de loi qui priverait des électeurs de leur droit de vote. Ses nombreuses recommandations ont ensuite incité le gouvernement à améliorer et moderniser sa loi électorale de telle sorte qu'un plus grand nombre d'électeurs puissent exercer leur droit.
De nombreux facteurs nous ont donc amenés à proposer cette nouvelle loi, le tout, en collaboration constante avec le directeur général des élections. Bon nombre des recommandations découlant de l'expérience des élections de 2015 ont été intégrées à ce projet de loi.
Pour abroger certaines mesures législatives et en améliorer d'autres afin de moderniser notre processus électoral, il a fallu proposer le projet de loi . Je sais que le NPD est tout à fait déterminé, tout comme nous le sommes, à progresser vers l'adoption de cette mesure législative, mais nous nous heurtons à de nombreux obstacles. Il est possible que certains membres du Comité ne souhaitent pas voir ceux qui ont été privés de leur droit de vote par le projet de loi précédent, le , le retrouver grâce à celui-ci.
Quoi qu'il en soit, il y a un constat que je me dois de faire. Bien que nous puissions compter sur une démocratie en santé, parmi les plus stables de la planète, nous avons pu constater, à la faveur des recommandations qui nous ont été adressées, que bien des choses peuvent être améliorées. Une grande partie des dommages ont été causés par le projet de loi , la prétendue Loi sur l'intégrité des élections, et il faut apporter les correctifs nécessaires.
Après les élections de 2015, le directeur général des élections a formulé quelque 130 recommandations quant aux moyens à prendre pour améliorer le fonctionnement de notre démocratie. Nous avons étudié avec soin ces recommandations dans le cadre des travaux de ce comité parlementaire et des deux chambres. Plusieurs experts canadiens nous ont, en outre, fait part de leurs observations. C'est à l'issue de tout ce processus que le gouvernement a pu proposer le projet de loi , la Loi sur la modernisation des élections.
Comme le directeur général des élections vient de nous le dire, cette loi est vraiment nécessaire. Il est en outre essentiel que l'on puisse amorcer sa mise en oeuvre dès le mois d'octobre.
Bien que certaines personnes ici présentes puissent croire que ma motion va à l'encontre de la démocratie, je dirais que c'est tout à fait le contraire. Il est primordial de moderniser notre loi électorale en abrogeant certaines des dispositions qui empêchent les gens d'exercer leur droit de vote et de participer ainsi pleinement à notre démocratie. Nous devons agir aussi rapidement que possible de telle sorte que les nouvelles mesures puissent entrer en vigueur à temps pour les prochaines élections. Comme le disait Nathan, plus nous y mettons de temps, plus nous risquons d'en sortir perdants, et il en ira de même pour tous les Canadiens.
Le projet de loi fera en sorte que les Canadiens pourront voter plus facilement et que l'administration et la protection de notre processus électoral deviendront plus faciles. On mettra en outre les Canadiens à l'abri des organisations et des individus qui s'efforcent d'influencer indûment leur vote. Malgré tout, comme Nathan le soulignait, il y a des forces qui s'exercent au-delà du champ d'application de cette loi et qui nécessiteront une étude plus approfondie. Je proposerais donc que nous procédions éventuellement à une étude de la sorte en nous assurant le concours de tous les intervenants requis pour rendre notre processus démocratique encore plus sûr. Reste quand même que ce projet de loi est un excellent point de départ pour apporter les améliorations jugées nécessaires par le directeur général des élections.
Il y a un parti qui s'emploie à faire de l'obstruction systématique. Voilà plusieurs mois déjà que nous pouvons observer ce phénomène. On veut empêcher le dossier de progresser. Le gouvernement a reçu des citoyens le mandat d'adopter une nouvelle loi et, sans vouloir affirmer, d'aucune manière que le processus d'examen en comité n'a pas son importance, je vous dirais que ce n'est pas la première fois que nous sommes témoins de manoeuvres semblables. Ce fut le cas notamment lors de l'étude du projet de loi .
J'aimerais rafraîchir la mémoire de certains de mes collègues. Je pense notamment à Scott Reid qui est des nôtres aujourd'hui ainsi qu'à qui siégeait avant l'ajournement d'été. Ils étaient tous deux membres de ce comité lors de l'adoption du projet de loi . À l'époque — je crois que c'était le printemps 2014 — une motion très semblable a été proposée pour permettre l'adoption du projet de loi C-23 en comité. On prévoyait une date de début et une date de fin pour l'étude article par article.
Si vous me le permettez, je vais vous lire un extrait des délibérations du Comité à l'époque. C'est le député qui a alors proposé la motion suivante:
Que, relativement à son ordre de renvoi de la Chambre concernant le projet de loi C-23, Loi modifiant la Loi électorale du Canada et d'autres lois et modifiant certaines lois en conséquence, le Comité entreprenne une étude du projet de loi comportant ce qui suit:
Que le Comité, comme il en a l'habitude, entende des témoins sur lesquels le Comité arrêtera son choix ultérieurement;
Que le Comité ne procède à l'étude article par article qu'une fois la comparution des témoins terminée, et que l'étude article par article ne se prolonge pas au-delà du jeudi 1er mai 2014 et, s'il y a lieu, qu'à 17 heures ce jour-là, le reste des amendements soient réputés être proposés et que le président mette aux voix sur-le-champ et successivement, sans autre débat, le reste des articles et amendements soumis au Comité ainsi que toute question nécessaire pour (i) disposer de l'étude article par article du projet de loi; (ii) faire rapport du projet de loi à la Chambre et (iii) demander au président de faire rapport du projet de loi à la Chambre le plus tôt possible.
Voilà qui est intéressant. À l'époque, tous les membres conservateurs du Comité, y compris Scott Reid et , ont voté en faveur de cette motion. Voici maintenant que j'ai pu entendre au cours des dernières séances certains exprimer leur indignation en affirmant qu'il était impossible d'imposer de quelque manière que ce soit une date de début ou une date butoir, que cela n'était pas équitable et qu'il fallait accorder davantage de temps au Comité.
Je dirais que ce comité a déjà eu amplement de temps. Nous avons adopté bon nombre des recommandations du directeur général des élections, et nous y avons consacré plusieurs séances, sans compter les 53 témoins que nous avons entendus depuis que le Comité a été saisi de ce projet de loi. Nous en avons déjà fait un examen approfondi, si bien que j'estime qu'il est grand temps que ce projet de loi soit adopté de telle sorte que les Canadiens aient pleinement accès à leur droit de vote. Nous devons veiller à faire en sorte que les amendements jugés importants puissent être proposés, et les conservateurs n'ont certes pas manqué de le faire. Ils sont à l'origine de centaines d'amendements. Nous aimerions pouvoir amorcer l'analyse de ces amendements et l'étude article par article.
Je vous rappelle que ma motion propose que l'on commence l'étude article par article le 2 octobre. J'aimerais rappeler également aux conservateurs que nous nous étions engagés lors de la séance de jeudi dernier à débuter cette étude encore plus tôt que cela, soit le 27 septembre. Nous nous montrons donc encore plus souples en proposant que l'on commence le 2 octobre pour que tout soit terminé au plus tard le 16 octobre.
En cédant la parole au prochain intervenant, j'espère bien que nous n'aurons pas droit aux mêmes propos indignés que l'on nous a servis la dernière fois, car je rappelle aux membres conservateurs de ce comité que c'est une façon de faire qu'ils connaissent très bien, car ils ont agi exactement de la même manière pour l'adoption de la prétendue Loi sur l'intégrité des élections.
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Oui, je crois d'ailleurs que vous en avez discuté lors de notre dernière séance avec M. Christopherson.
Je veux remercier Mme Sahota d'avoir présenté cette motion et de nous en avoir exposé les détails. Il est bien que chacun mette ainsi cartes sur table de manière à ce que tous puissent intervenir en sachant à quoi s'en tenir exactement.
Je demanderais à ce que la version écrite de cette motion puisse être distribuée aussi rapidement que possible afin que nous puissions prendre connaissance de son libellé. J'en ai toutefois bien saisi l'essentiel et je sais tout à fait où l'on veut en venir.
J'aimerais tout d'abord apporter une précision intéressante. Lorsque notre comité a été saisi du projet de loi , la date où l'on devait faire rapport du projet de loi à la Chambre a été fixée par l'opposition loyale de Sa Majesté à l'époque. Les points de vue de l'opposition ont donc été pris en compte pour déterminer la date de mise aux voix. Le moment venu, peut-être pourrions-nous essayer de nous entendre à ce sujet également cette fois-ci.
Je veux aussi souligner que nous sommes tout à fait conscients des discussions qui sont en cours par ailleurs. Je sais notamment que Mmes Kusie et Jordan ont eu des échanges fort intéressants et qu'il y a eu aussi des conversations avec le cabinet de la ministre. J'y vois un pas dans la bonne direction. Si je ne m'abuse, nous entendrons le témoignage de la ministre jeudi à 15 h 30, et j'ai grand-hâte de voir quelles mesures elle envisage dans ce contexte.
J'aimerais toutefois revenir à un débat que j'ai engagé au cours de nos dernières séances concernant les témoins, et tout particulièrement le directeur général des élections de l'Ontario. En juin dernier, nous l'avions convoqué quelques jours à peine après les élections dans sa province, soit en plein coeur de la période de recomptage des suffrages et de retour des brefs électoraux. Il est bien certain que ce n'était pas le meilleur moment pour qu'il puisse se rendre disponible.
Notre comité ne peut pas obliger le directeur général des élections à témoigner. C'est un agent de l'Assemblée législative de l'Ontario, et nous ne pouvons pas forcer un agent d'un parlement ou d'une assemblée législative à témoigner devant nous. De toute évidence, nous ne pouvons pas rendre obligatoire la comparution de M. Essensa.
On peut toujours vérifier, mais, selon moi, nous ne pouvons pas le forcer à comparaître. Je ne crois toutefois pas qu'il s'agisse de mauvaise volonté de sa part. Je pense plutôt que c'est attribuable à un horaire trop chargé. J'aimerais tout de même que nous puissions l'entendre avant d'amorcer l'étude article par article. J'espère qu'il pourra comparaître lors de notre séance régulière de jeudi. Je pense que c'est ce que notre greffier espère pouvoir obtenir. J'ai bon espoir que cela puisse se concrétiser. Comme les changements apportés en Ontario visaient une partie des difficultés et des enjeux dont nous discutons ici, il serait bon que l'on puisse nous parler des bons résultats obtenus et des obstacles auxquels nous pourrions nous heurter avec ce projet de loi.
Je ne vais pas exprimer mon indignation — contrairement à ce que craignait Mme Sahota — mais je vais tout de même souligner quelques préoccupations qui ne m'apparaissent toutefois pas insurmontables. Je pense que notre comité a toujours fait du bon travail. Étant donné que la motion indique « Que le président puisse limiter », et non « Que le président limite », je crois qu'il y a une certaine latitude possible.
Je n'étais pas membre du Comité à l'époque, mais il y a eu certaines manoeuvres il y a un an et demi... Je ne veux pas parler d'obstruction systématique. Disons plutôt que c'était simplement une discussion particulièrement approfondie. Je crois que c'était au printemps 2017.
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Je veux souligner que nous avons mis en application le protocole Simms, grâce au député de Coast of Bays—Central—Notre Dame... ou simplement de Terre-Neuve-et-Labrador. J'aime bien ces longs titres élégants. Perth—Wellington c'est bien aussi et c'est très court. Je ne risque pas de l'oublier.
J'apprécie que l'on se montre ainsi conciliant et j'ose espérer que l'on offrira une telle latitude en permettant les échanges nécessaires. On propose de limiter arbitrairement le débat à un maximum de cinq minutes pour chaque article, et je souhaite bien qu'il sera possible d'en discuter. En effet, nous devrions parvenir à nous entendre suffisamment bien entre nous pour que certains articles puissent être adoptés ou rejetés assez rapidement. Dans certains cas, ce sera une affaire de 30 secondes à peine. Je crois par ailleurs que d'autres articles exigeront un débat un peu plus approfondi. Nous ne nous entendons peut-être pas au sujet de la conclusion, mais j'espère bien que nous pourrons convenir d'aller de l'avant en permettant à ce que certains désaccords puissent être exprimés.
J'ai très bien compris la perspective exprimée par le directeur général des élections ce matin. De concert avec son organisation, il a accompli un travail exceptionnel depuis les dernières élections, et même auparavant, pour dire les choses bien franchement. Il nous disait que son organisation était toujours prête à tenir une élection en fonction des règles en vigueur lors des élections précédentes et en s'appuyant sur la tenue d'élections partielles. Je prévois que des élections partielles auront lieu cet automne. Je ne crois pas que l'on attendra la nouvelle année pour ce faire.
Je trouve cela décevant, mais je peux comprendre sa décision concernant les registres de scrutin électroniques. Il aurait été bien que l'on puisse commencer à utiliser ces registres. Il est tout à fait compréhensible que l'on ne souhaite pas voir Élections Canada mettre à l'essai des outils semblables en plein coeur d'une campagne. Je le comprends parfaitement, mais nous ne devons pas perdre de vue, en dehors du contexte de ce projet de loi, ces moyens à notre disposition, comme les registres de scrutin électroniques, pour faciliter grandement le processus électoral.
Nous avons abordé brièvement la question du projet de loi . J'ai ici une citation que je trouve fort intéressante concernant ce projet de loi:
Lorsque les comités sont soumis à des échéances rigides qui font qu'à 17 heures, par exemple, toutes les questions sont mises aux voix, quoi qu'il advienne, la démocratie est mal servie. Il n'est pas démocratique de refuser aux membres d'un comité la possibilité de débattre des amendements, de poser des questions et d'obtenir des réponses.
Est-ce que quelqu'un sait qui a dit cela? C'est Kevin Lamoureux. J'ai toujours apprécié la grande sagesse et les conseils judicieux de Kevin.
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Merci pour cette réponse, madame Sahota.
Il y a une chose qui m'inquiète... J'en ai parlé avant la pause estivale ainsi que lors de notre dernière séance. Je crois que nous avons là un exemple parfait pour guider notre étude. Une campagne électorale a été tenue en Ontario, la province la plus peuplée au Canada, après que l'on y ait apporté des changements semblables, ou tout au moins apparentés, à ceux proposés dans ce projet de loi.
Je juge prioritaire que nous puissions entendre le témoignage du directeur général des élections de l'Ontario, ou peut-être de ses plus proches collaborateurs, s'il ne lui est pas possible de comparaître.
Monsieur le président, je constate qu'il est 13 h 01. Je ne sais pas si vous voulez que je poursuive ou si c'est la volonté du Comité que nous interrompions nos travaux jusqu'à jeudi matin. J'ignore ce que le Comité souhaite faire. Je vous laisse tirer les choses au clair, monsieur le président.