:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier sincèrement tous les membres de ce comité de m'avoir demandé de comparaître devant vous aujourd'hui.
[Français]
En tant que membres de ce comité, vous assumez une responsabilité unique et importante quant à la façon dont la Chambre des communes effectue ses travaux.
Il m'est évident que chacun de vous a une volonté sincère de veiller à ce que les députés soient aptes à représenter leurs concitoyens efficacement et à accomplir le travail qui leur a été confié lorsqu'ils ont été envoyés ici.
[Traduction]
Je vous remercie du dévouement dont vous faites preuve, et je respecte chacun de vous pour le travail qu'il fait au sein de ce comité.
Je suis heureuse d'être ici pour vous donner un aperçu des changements que notre gouvernement se propose d'apporter au Règlement de la Chambre et pour répondre à vos questions.
Afin de vous mettre en contexte, j'aimerais rappeler aux membres de ce comité certaines des principales étapes qui expliquent notre présence ici.
Il y a deux ans, au moment où les Canadiens se préparaient à voter, le Parti libéral a publié sa plateforme électorale. Dans le cadre de cette plateforme, nous nous sommes engagés à apporter de véritables changements et à faire en sorte que les Canadiens aient voix au chapitre à Ottawa.
La plateforme disait, et je cite:
Pour que le Parlement fonctionne de façon optimale, les députés doivent avoir la liberté de faire ce pour quoi ils ont été élus: représenter les électrices et les électeurs de leur circonscription et tenir le gouvernement responsable de ses actes. Le gouvernement doit sans relâche servir les Canadiens et les Canadiennes et résoudre leurs problèmes.
Parmi les promesses spécifiques que nous avons faites dans le cadre de notre plateforme figuraient notamment les suivantes: instaurer une période de questions réservée au premier ministre pour accroître le degré de reddition de comptes directe; mettre fin au recours abusif à la prorogation et aux projets de loi omnibus; assurer un meilleur contrôle de l'utilisation de l'argent des contribuables par le Parlement; renforcer les comités parlementaires en éliminant le droit de vote des secrétaires parlementaires au sein des comités.
Le 19 octobre 2015, les Canadiens se sont rendus aux urnes et ont pris leur décision quant au genre de gouvernement — et de Parlement — qu'ils souhaitaient voir à Ottawa. Le résultat a été sans équivoque: les Canadiens ont élu un gouvernement libéral ayant pour mandat de renforcer le Parlement. Le est déterminé à tenir cet engagement. Il est important de souligner les instructions qu'il m'a données dans ma lettre de mandat.
On peut y lire, et je cite:
En tant que leader du gouvernement à la Chambre des communes, votre but ultime sera de faire en sorte que le Parlement soit de nouveau pertinent et de veiller à ce que les Canadiens sentent de nouveau qu'ils peuvent vraiment se faire entendre à Ottawa. Les députés doivent avoir les renseignements et les libertés nécessaires afin de remplir la plus importante partie de leur mandat: représenter leurs électeurs et veiller à ce que le gouvernement rende des comptes. Il vous appartient d'aider tous les députés à remplir ces responsabilités primordiales.
Monsieur le président, avant d'aller plus loin, j'aimerais insister sur le fait qu'il s'agit là de notre objectif principal.
[Français]
Notre intention consiste à donner plus de pouvoirs aux députés des deux côtés de la Chambre. Nous voulons leur fournir les outils dont ils ont besoin pour accomplir leur travail.
[Traduction]
Nous voulons veiller à ce que le premier ministre et les membres de son conseil des ministres soient tenus de rendre plus de comptes devant la Chambre des communes, et non le contraire. Ce printemps, j’ai déposé un document de travail en toute bonne foi afin de susciter un dialogue sur d'autres façons qui pourraient nous permettre de moderniser les activités de la Chambre des communes. J'espérais sincèrement que nous pourrions tous prendre part à une conversation, au nom des Canadiens, sur la façon dont nous pourrions améliorer notre lieu de travail. Cela ne s'est pas produit, et je le regrette.
Des députés ont exprimé des préoccupations et des points de vue légitimes concernant certaines idées énoncées dans le document de travail. Ces désaccords ont eu des répercussions sur les travaux de la Chambre et, en fait, sur ceux de ce comité. Comme vous le savez, à cause de l’absence de volonté politique au sein de la Chambre des communes quant à la poursuite de ce dialogue sur la modernisation, j'ai indiqué à mes homologues du Parti conservateur et du NPD que, pour l’instant, nous ne comptions pas donner suite à un bon nombre d'idées énoncées dans le document de travail. Toutefois, il y a certains changements auxquels nous nous sommes engagés devant les Canadiens. Ils ont trait à la mise en oeuvre des promesses électorales spécifiques auxquelles j'ai fait allusion plus tôt. Tous ces changements permettront d'améliorer la Chambre des communes et de rendre le gouvernement plus responsable.
J'ai toujours été disposée à dialoguer avec les autres leaders à la Chambre en vue de tracer une voie à suivre pour concrétiser ces idées. Au cours des derniers jours, j'ai été ravie du dialogue constructif que j'ai entretenu avec mes homologues du Parti conservateur et du NPD à ce sujet. Nous avons travaillé en collaboration, en ayant en tête le bien du Parlement et celui du pays. Et maintenant, les Canadiens s’attendent à nous voir passer à l’action.
Notre gouvernement présentera bientôt les détails de notre approche visant à améliorer la Chambre des communes. J’aimerais vous donner un aperçu de ce à quoi vous pouvez vous attendre.
Notre est fermement résolu à se rendre plus accessible pour tous les députés durant la période de questions. Notre proposition de mettre en place une période de questions du premier ministre augmenterait de façon importante la reddition de comptes du premier ministre face au Parlement. Voici par quoi cette mesure se traduirait: lorsque le premier ministre participerait à la période de questions du mercredi, il serait tenu de répondre à toutes les questions posées ce jour-là. Cette période de questions spéciale s'ajouterait aux autres jours de la semaine où le premier ministre participe à la période de questions normale et répond aux questions en compagnie de ses ministres.
Notre premier ministre a déjà prouvé son attachement à l'égard de cette réforme. Il a participé à 6 périodes de questions du mercredi, durant lesquelles il a répondu à un total de 233 questions de députés, dans ces 6 journées seulement.
La prorogation du Parlement met fin à une session et il est possible d'avoir recours à cette mesure, avec justification, au cours d'un mandat. Cependant, en certaines occasions, des gouvernements ont prorogé le Parlement de façon précoce pour éviter des situations politiques épineuses. Si cela se produisait de nouveau à l'avenir, les Canadiens mériteraient qu'une explication leur soit officiellement donnée au Parlement. Nous aimerions incorporer la reddition de comptes au processus, obliger le gouvernement à justifier sa décision et, par la suite, laisser la Chambre juger de sa validité.
Notre gouvernement est résolu à mettre fin au recours abusif aux projets de loi omnibus. Je ne parle pas ici des projets de loi rédigés de façon responsable visant l’exécution du budget qui prévoient des changements directement liés au budget. Je fais plutôt allusion à ce qui devrait se produire lorsqu’un gouvernement dépose un projet de loi omnibus non lié au budget qui contient des éléments complètement disparates et sans liens entre eux. Nous voulons faire en sorte que les députés ne soient pas contraints de voter contre des éléments qui leur tiennent à coeur lorsqu’ils votent sur un projet de loi. Nous voulons donner aux députés une marge de manoeuvre dans de telles circonstances.
[Français]
En ce qui concerne les prévisions budgétaires, les députés sont chargés d'assurer le suivi quant à la façon dont le gouvernement compte dépenser son argent. Pourtant, le système de comptabilité financière dont ils sont censés se servir est illogique et nébuleux.
Nous devons trouver une meilleure façon de faire les choses. Nous voulons harmoniser plus efficacement le budget et le processus de prévisions budgétaires de manière à ce que les données soient significatives et divulguées aux députés en temps opportun.
[Traduction]
Pour ce qui est des comités, notre gouvernement croit fermement que les comités sont les instances où sont réalisés une grande partie des travaux du Parlement. C’est au sein des comités que les députés peuvent accomplir certaines de leurs tâches les plus importantes, étudier les projets de loi et écouter le point de vue d’experts, d’intervenants et de l’ensemble des Canadiens. En effet, c’est à l’étape des comités que les projets de loi peuvent être améliorés et que les députés de tous les partis peuvent travailler ensemble, de manière constructive, pour atteindre cet objectif. Nous croyons que les secrétaires parlementaires peuvent jouer un rôle en tant que membres des comités, mais nous croyons aussi que ces secrétaires parlementaires ne devraient pas avoir le droit de voter ou de proposer des motions au sein des comités.
En somme, monsieur le président, toutes nos propositions découlent des promesses que nous avons faites au cours de la dernière élection en vue d’améliorer le Parlement. Les Canadiens nous ont donné le feu vert pour aller de l’avant. Ils s’attendent à ce que nous réalisions les réformes qu’ils espèrent. Travaillons ensemble pour les réaliser.
Sur ce, je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, de vous être déplacée.
J'ai une question qui porte sur un enjeu particulier. Merci de nous avoir expliqué le contenu de votre lettre de mandat, mais je vais brièvement parler d'autre chose. Nous nous sommes tous deux entretenus du contenu de votre document de travail et de ma motion, avant que je ne devienne persona non grata à cause de la période d'obstruction systématique. Je n'ai pas de problème avec cela, ça fait partie du débat.
Cependant, le document de travail contenait un élément qui, a priori, m'a fait dire que nous ne devrions pas prendre cette orientation.
J'ai eu la chance d'aller au Royaume-Uni et de m'entretenir avec une Anglaise du nom de Margaret Beckett. Elle avait été leader à la Chambre, sous Tony Blair et avait promu l'idée d'une programmation des travaux gouvernementaux qui, selon certains, n'est qu'une façon déguisée d'attribuer le temps ou, comme on le dit également, d'appliquer la « guillotine ».
Je lui ai donc demandé si elle avait fait cette proposition parce que Tony Blair estimait que c'était alors la bonne chose à faire. Elle m'a répondu: « Non, je l'ai fait parce que Margaret Thatcher m'avait convaincue que c'était la chose à faire. » Elle avait, dans le temps, proposé un projet de loi sur la réduction de la pauvreté qui était tombé sous la « guillotine » juste avant qu'elle ne puisse faire valoir ses meilleurs arguments, au cours du débat.
Après qu'elle l'eut déposé, les nombreux gouvernements et leaders à la Chambre qui se sont succédé l'ont tous accepté et ont chargé des comités de l'examiner. Ce projet de loi présente certains problèmes, mais tous l'ont accepté. Je me suis entretenu avec les libéraux-démocrates; ils l'ont accepté. Avec les travaillistes, et ils l'ont accepté. Et avec les conservateurs... Il sera intéressant de voir ce qu'il va maintenant advenir de cette mesure puisque les conservateurs sont de nouveau minoritaires, mais même dans la période où ils l'ont déjà été, et où ils ont gouverné avec les libéraux-démocrates, l'idée d'une programmation des travaux gouvernementaux avait aussi été acceptée.
Cela tient à deux choses: une telle mesure permet aux gens de savoir sur quoi porte le débat, elle favorise la transparence et permet d'éviter l'attribution de temps et tout le monde voit comment les choses se déroulent. Cependant, elle permet aussi au gouvernement d'être efficace et de pouvoir concrétiser son mandat sous la forme de lois.
Bon, c'est une longue question, mais dites-moi ce que vous pensez de la programmation des travaux gouvernementaux et de l'attribution du temps.
:
Merci, monsieur Simms. Merci pour le débat fertile que vous avez eu ici. Ce sont là quelques idées à envisager. C'est pour cela que j'ai publié un document de travail — en toute bonne foi —, pour tenir ce genre de discussion. Je crois possible de moderniser le Parlement et la Chambre des communes et, pour cela, je voulais soumettre quelques idées, afin que vous puissiez faire des recherches sur d'autres modèles.
En ma qualité de leader à la Chambre, je veux m'assurer que nous ayons un véritable débat sur la manière de mettre en oeuvre le mandat que les Canadiens nous ont confié. Je juge important que les députés puissent représenter leurs électeurs et soient entendus. Voilà pourquoi j'ai conçu un modèle spécifiquement canadien qui serait la meilleure solution, selon moi. Il devrait nous permettre de mener à bien le travail important que nous effectuons à la Chambre des communes tout en continuant nos autres interventions, tout aussi importantes, à Ottawa et dans nos circonscriptions.
Tous les jours où nous siégeons, même si je suis physiquement présente à Ottawa, mon coeur et mon esprit sont auprès de mes électeurs, à l'écoute des défis auxquels ils sont confrontés, parce que je veux faire de mon mieux pour y répondre. Je ne doute pas que tous les députés présents veuillent agir dans le meilleur intérêt de leurs électeurs, de celles et de ceux qu'ils représentent.
Je crois donc que nous pourrions entreprendre ce genre de conversation en comité et je crois que le débat pourrait nous être très utile pour déterminer ce qu'il nous faut pour notre Parlement, pour notre Chambre des communes. J'invite les députés à poursuivre ce débat, quand ils seront prêts à le faire.
Je m'y suis essayée et je n'ai pas réussi, mais cela ne me fait pas problème. Toutefois, je sais que les échanges se sont poursuivis et je vous encourage à continuer.
Nous pourrions peut-être alors adresser la demande aux divers leaders à la Chambre. S'ils acceptent de partager les réponses qu'ils vous ont données, nous pourrons les ajouter au dossier. Ce serait très raisonnable. Je ne peux pas vraiment vous demander de nous les fournir, parce que, naturellement, je suppose que vous les avez reçues à titre confidentiel et que cela vous mettrait dans une situation embarrassante. Nous enverrons notre demande aux divers leaders à la Chambre.
Je voudrais revenir sur une chose que vous avez dite dans vos commentaires d'aujourd'hui sur le thème que vous avez exprimé. Vous avez dit que les Canadiens ont élu un gouvernement libéral en lui donnant le mandat de renforcer le Parlement. C'est vous qui avez dit cela. Sans vouloir contester l'exactitude de vos paroles, je peux dire que, s'agissant du processus de nomination, votre gouvernement a failli à cette tâche... failli misérablement.
L'exemple de Mme Meilleur et la façon dont la consultation, obligatoire selon la loi, a été traitée sont est un exemple éclatant. La consultation a eu lieu après le fait. Elle était en réalité un préavis, où les chefs des autres partis ont appris avant la Chambre quelle décision avait été prise, ce qui n'est pas tout à fait de la consultation. Qui dit consultation dit capacité de dire non.
Pour la nomination proposée de Charles Robert, il s'est produit quelque chose de très semblable. Il nous a été présenté dans les derniers jours de cette législature. On nous a imposé une réunion si vite — naturellement, dès que vous serez partie, il viendra nous rencontrer — que nous n'avons pas eu le temps de faire notre recherche sur ses antécédents pour nous préparer. La frustration est énorme.
J'ai dit au président que je ne donnais pas mon consentement au changement de l'ordre du jour de la réunion pour faire une place à M. Robert aujourd'hui. J'ai demandé de repousser sa comparution à mardi. Ma demande a été rejetée, et je n'arrive pas à croire qu'elle l'a été à la seule discrétion du président lui-même.
C'est une frustration énorme, extraordinaire pour nous. Je voudrais vous entendre dire que vous allez nous donner le temps d'avoir les audiences dont nous avons besoin — je propose mardi prochain pour les deux greffiers — après quoi nous pourrons vous revenir avec un oui ou un non sur la nomination proposée. Cela sera-t-il acceptable pour vous?
:
Merci, madame la ministre. Je vous sais gré de vos commentaires flatteurs.
Une bonne part de votre déclaration d'ouverture a porté sur les suites de l'effondrement des choses... Comme je l'ai dit, je pense qu'on a probablement voulu une discussion de fond sur les divers aspects du document de travail, car, même pendant l'obstruction systématique, une bonne part de la conversation a porté sur les enjeux auxquels nous cherchions à rallier les membres. C'est malheureux que nous n'ayons pu convoquer des témoins experts, particulièrement d'autres secteurs de compétence, qui auraient pu, selon moi, éclairer le Comité, sur différentes façons d'aborder le fonctionnement de la Chambre et des comités. Mais quoi qu'il en soit... ce qui devait arriver est arrivé.
Ce qui m'inquiète davantage, madame la ministre, c'est que nous avons ensuite amorcé une discussion sur les questions dont nous avions pris l'engagement dans le programme électoral. Vous soutenez que nous avons le mandat d'aller de l'avant avec ces dossiers, qu'il y ait ou pas consensus ou unanimité entre tous les partis politiques, parce que nous avons été élus en fonction de ce mandat particulier. Vous avez exposé avec éloquence les différents aspects de ces points — la période de questions du premier ministre, la prorogation, les budgets des dépenses, les projets de loi omnibus et le fonctionnement des comités.
Un grand nombre de ces aspects, à l'exception, selon moi, du budget des dépenses, ne nécessitent pas nécessairement un changement au Règlement. Ils peuvent essentiellement se régler par la pratique et par convention. Avez-vous un point de vue particulier sur la raison pour laquelle il est important, par exemple, de codifier ces autres aspects dans le Règlement — comme la période de questions du premier ministre, comme la prorogation, comme les projets de loi omnibus, et comme le fonctionnement des comités — pour renforcer et améliorer la responsabilisation des futurs élus.
:
... mais elle semble s'être approprié le rôle. C'est à vous, monsieur le président, que revient ce rôle.
Tout cela malgré les règles imposées par le « pour un gouvernement ouvert et responsable » — je mets cela entre guillemets, parce que je ne suis pas tellement sûr — selon lesquelles « les ministres et les secrétaires parlementaires ne doivent en aucun cas accepter les offres de voyage parrainé », c'est-à-dire « tous les déplacements à bord d'un appareil privé ou d'un vol nolisé non commercial, sauf dans des circonstances exceptionnelles » sans l'approbation du commissaire à l'éthique.
Le lui-même a déclaré qu'il n'a pas consulté la commissaire à l'éthique avant son voyage. Enfin, le 15 mai, après des mois et des mois de questions de l'opposition et une enquête ouverte de la commissaire à l'éthique, Kate Purchase, directrice des communications du premier ministre, a publié la déclaration suivante:
Le premier ministre s'est récusé de tout ce qui concerne la nomination du prochain commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, étant donné l'enquête en cours sur les vacances familiales du premier ministre à Noël dernier.
À la place du , madame la ministre, vous êtes devenue responsable de toutes les questions relatives à la nomination du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. En tout cas, c'est ce que le premier ministre voudrait nous faire croire. Cela dit, comme nous le savons, le gouverneur général nomme le Cabinet, qui est choisi par le premier ministre. Cela veut dire, madame la ministre, que votre mandat dépend du bon plaisir du premier ministre.
Pouvez-vous nous expliquer comment exactement — et j'espère que vous pouvez nous faire grâce de platitudes — vous entendez prendre vos distances du pour le choix de cette nomination d'un commissaire à l'éthique, étant donné qu'il a le pouvoir absolu de décider si vous restez au Cabinet ou pas? Comment peut-on espérer nous faire croire que ce n'est pas lui qui prend les décisions? Dans quel monde serait-ce possible?
Je suis honoré d'être parmi vous aujourd'hui. Je dois vous avouer que j'étais à la fois emballé et nerveux. Mardi, la leader du gouvernement à la Chambre, l’honorable Bardish Chagger, a déposé un certificat de nomination me désignant comme prochain greffier de la Chambre des communes.
[Français]
Quel voyage enrichissant fut pour moi la poursuite de cet objectif! Le processus a débuté en janvier dernier, lorsque le poste de greffier de la Chambre des communes a été annoncé dans la Gazette du Canada. J'ai soumis ma candidature avant la fin du mois de février et j'ai obtenu une entrevue au conseil d'administration à la fin d'avril. Un suivi a été effectué auprès de références, de même qu'une évaluation psychométrique. J'ai été ravi d'apprendre ma nomination plus tôt cette semaine.
[Traduction]
La fonction de greffier est exigeante et elle correspond au poste le plus élevé de ma profession au Canada. Cela me porte à l'humilité, mais je crois être prêt à relever cet énorme défi.
Vous avez, je pense, reçu copie de mon curriculum vitae, mais je me propose de vous faire un petit survol de mon parcours professionnel que j'ai entamé — et cela fera plaisir à André — à la Bibliothèque du Parlement. J'ai travaillé presque 10 ans à la Chambre et j'ai passé les 26 dernières années dans l'autre chambre. En fin de compte, durant toute ma carrière, j'ai eu l'honneur de travailler pour les deux chambres ainsi que pour la Bibliothèque du Parlement, qui offre de précieux services aux deux institutions.
[Français]
J'ai commencé ma carrière il y a plus de 37 ans en tant qu'employé à la Bibliothèque du Parlement. J'ai alors acquis un réel intérêt pour le travail parlementaire, ses traditions, ses pratiques et ses procédures. J'ai rapidement réalisé qu'il n'y avait rien de mieux pour la démocratie canadienne que le système parlementaire de Westminster et que je souhaitais en faire partie.
[Traduction]
Au début des années 1980, la Chambre des communes a renforcé ses services en matière de procédures. C'est à ce moment-là qu'a été créée la Direction des recherches pour le bureau. J'ai postulé et j'ai été accepté. J'avais un pied dans la porte. Je n'oublierai jamais le tout premier document de recherche que j'ai rédigé, à propos des griefs et de l'historique du concept de grief avant les subsides.
Pendant le temps que j'ai passé à la Chambre, j'ai eu la chance de collaborer avec certains des géants de l'administration de cette institution, avec d'anciens greffiers, des greffiers principaux et des greffiers principaux adjoints. C'est durant cette période qu'il y a eu de grands Présidents comme M. Jerome, Mme Sauvé, M. Bosley et M. Fraser. J'ai eu la chance d'apprendre de ces gens-là.
C'était une période exaltante sur la Colline et à la Chambre des communes. La Constitution avait été rapatriée et l'on avait promulgué la Charte canadienne des droits et libertés. C'est à cette époque aussi qu'a eu lieu le célèbre « épisode des cloches » lors duquel un vote à la Chambre a été retardé pendant deux semaines; du jamais vu! C'est également à ce moment-là que Bob Rae a quitté la Chambre des communes. D'ailleurs, cet événement a fait l'objet du premier article que j'ai publié dans The Table.
Après plusieurs années à la Direction des recherches pour le bureau, je suis passé à d'autres volets de la procédure, du travail des comités et des journaux et je me suis complètement immergé dans les services de soutien à la Chambre des communes. J'ai saisi l'occasion d'assumer les tâches administratives rattachées à ces emplois.
Les Canadiens, pour autant qu'ils nous reconnaissent, nous voient assis à la table devant le Président de la Chambre. Mais en votre qualité de parlementaires, vous savez que plus des deux tiers du travail est réalisé dans les coulisses, dans le domaine important de l'administration. Sans cet aspect, rien ne fonctionnerait.
En 1991, j'ai sauté sur l'occasion d'élargir mes connaissances et mon expérience au sein de notre Parlement bicaméral en acceptant un poste de greffier de comité au Sénat. Je pensais que ce serait une excellente chance pour moi d'apprendre la façon dont, pour reprendre les mots de la Cour suprême, le Sénat joue son rôle d'organe complémentaire de la Chambre des communes. De greffier des comités, je suis devenu chef de cabinet du greffier du Sénat et, pour avoir travaillé dans son bureau, j'ai eu le privilège d'avoir une vue d'ensemble du fonctionnement de l'institution. Par la suite, j'ai été nommé greffier principal adjoint et greffier au bureau. J'ai également assumé des responsabilités de gestion pour les divers services d'appui à la procédure, au Sénat, y compris aux journaux, aux débats et à la recherche sur la procédure.
Encore une fois, la saine administration dans chacun de ces domaines a joué un rôle déterminant dans l'atteinte de mes objectifs qui étaient de bâtir des équipes solides et d'obtenir d'excellents résultats.
Pendant que j'assumais ces responsabilités, j'ai continué à écrire et à publier en m'intéressant tout particulièrement aux privilèges parlementaires. J'ai également pris part à des activités de sensibilisation et je suis devenu membre d'associations favorisant la connaissance du Parlement et de notre démocratie. J'ai pris part à la création du Forum des enseignantes et des enseignants et, par la suite, au programme sur les multiples facettes de la Colline du Parlement. Je suis devenu membre du conseil de direction du Groupe canadien d'étude sur les questions parlementaires et du Forum pour jeunes Canadiens. J'ai aussi fait partie du comité de rédaction de la Revue parlementaire canadienne.
Afin de mieux connaître le Sénat, ainsi que ses règles et ses pratiques, et de contribuer au perfectionnement du personnel des sénateurs, j'ai lancé une initiative visant à mettre au point des outils et à organiser des activités — comme des séminaires sur la procédure, des notes sur la procédure et, après bien des années et beaucoup trop de versions, la publication du manuel du Sénat intitulé La procédure du Sénat en pratique. J'ai aussi travaillé en étroite relation avec une petite équipe de sénateurs du Comité du Règlement qui a réécrit et restructuré les règles du Sénat afin que le texte soit plus clair et plus facile à lire.
Je dois ajouter qu'en ma qualité de greffier principal au bureau, à compter de 1996, j'ai fait partie de l'équipe de direction du greffier. Une grande partie du travail de greffier principal au bureau consiste à encadrer tous les aspects touchant à la logistique et aux fonctions de soutien nécessaires au fonctionnement du Sénat. J'ai pu me rendre compte, de première main, à quel point cette responsabilité est importante en ce qui a trait à la coordination et à la direction des activités des différents volets de l'administration et du secteur législatif, afin que tout le monde collabore effectivement de sorte à permettre aux sénateurs de s'acquitter de leurs fonctions avec la plus grande efficacité possible.
Il n'est pas simplement question de noircir du papier. Il faut donner le ton et créer l'ambiance nécessaire pour que l'ensemble du personnel cherche à s'améliorer, à demeurer à l'affût d'une façon de permettre aux parlementaires de mieux s'acquitter de leurs responsabilités et d'aboutir.
[Français]
Mon implication dans la gestion de l'Administration du Sénat s'est accentuée à la suite de ma nomination en tant que greffier du Sénat et greffier des Parlements par intérim, au début de l'année 2015.
Au cours de la même période, le Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration a créé le comité exécutif, qui est composé du greffier du Sénat, du chef des services ministériels ainsi que du légiste et conseiller parlementaire et dirigeant principal des services de la Cité parlementaire. Selon ce modèle, nous travaillions en étroite collaboration afin de diriger tous les aspects de l'Administration et d'assurer ainsi un meilleur service aux sénateurs.
[Traduction]
Au comité de direction, j'ai acquis une expérience en suivant la même démarche que celle que j'ai appliquée durant toute ma carrière. Je crois que l'ouverture, l'inclusivité et la transparence favorisent la collaboration, seule façon d'aller chercher le meilleur chez chacun de nous. Il y a des années, quand j'étais encore tout jeune greffier à la procédure, à la Chambre des communes, quelqu'un m'a donné un conseil que je n'ai jamais oublié. Il ne faut jamais négliger le moral des troupes. J'ai retenu de ce conseil qu'une administration efficace passe par un bon moral du personnel. C'est tout à fait déterminant pour parvenir à un bon rendement. Sans le travail d'employés motivés et dévoués, aucun chef, aucun greffier ne peut accomplir ce qu'il faut pour appuyer le travail du Sénat ou de la Chambre des communes.
Cela étant posé, la responsabilité doit forcément commencer quelque part, et elle commence par moi. J'accepte entièrement la responsabilité de mes décisions et, si on me confirme dans la fonction de greffier, j'assumerai pleinement l'idée de devoir rendre des comptes.
Je conclurai en vous faisant part de quelques réflexions sur la façon dont je conçois le rôle de greffier de la Chambre des communes, si vous appuyez ma nomination et recommandez à la Chambre de voter en faveur de celle-ci. Je suis ici pour travailler avec vous et pour vous, pour veiller à ce que vous receviez le meilleur soutien possible dans votre vie de parlementaire et cela dans un milieu moderne et sûr. L'évolution des technologies des communications est en train de transformer notre perception de la démocratie et la mobilisation de la population.
Cela a déjà une incidence sur votre travail de représentant de nos concitoyens et de législateurs pour le bien de la nation.
Bien que nous devions garder le pas sur ces développements techniques et les intégrer dans nos modèles de travail, nous devons veiller à ce que nos traditions conservent tout leur sens afin d'ancrer nos progrès futurs. Les rénovations en cours, presque partout sur la Colline du Parlement, illustrent parfaitement ce que je veux dire par là. Ces projets visent à rafraîchir des bâtiments historiques splendides, y compris celui-ci, et nous montrent que nous pouvons embrasser l'avenir sans pour autant oublier le passé que nous pouvons continuer d'apprécier.
Merci beaucoup pour votre temps.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président, et merci, monsieur Robert, d'être venu à notre rencontre.
Quand on m'a affectée à ce comité, je pensais que la procédure allait m'ennuyer. Je me demandais à quoi allait ressembler la procédure parlementaire, mais étant avocate moi-même, j'avais appris que si l'on ne connaît pas les règles du jeu, peu importe la validité de la cause qu'on défend, peu importent les bonnes intentions du client, rien n'y fait. Quand on ne connaît pas la procédure juridique, on ne peut pas défendre ou représenter efficacement son client. C'est la même chose au Parlement où j'ai découvert que, même si l'on est animé des meilleures intentions, quand on ne sait pas comment les choses fonctionnent et qu'on ne connaît pas les règles de procédure, on ne peut pas efficacement représenter ses électeurs.
Après avoir examiné votre curriculum vitae et avoir écouté vos remarques liminaires, je constate que vous comprenez très bien la procédure et que vous possédez une vaste expérience en matière de règles.
J'aimerais en savoir davantage sur vos intentions et sur votre vision du Parlement. À ce comité et ailleurs, il a beaucoup été question de changer le ton employé au Parlement, de le rendre plus inclusif afin qu'il reflète et représente davantage la population du Canada. Comment, selon vous, pourriez-vous faire profiter la Chambre des communes de l'expérience que vous avez acquise au Sénat?
Je constate que vous étiez au Sénat durant une période unique de transformation. en vous inspirant de ce que vous avez appris et de la manière dont vous vous êtes adapté aux nouvelles façons de faire du Sénat, après l'arrivée de sénateurs indépendants, de quelle façon envisageriez-vous d'appliquer cet acquis à la Chambre afin d'encourager l'instauration d'un milieu axé sur la coopération?
:
Le point d'ancrage de toute pratique au sein d'une institution parlementaire est l'ensemble des règles qui la régissent, règles qui découlent généralement d'une histoire organique. Les règles ont été créées en fonction des circonstances du moment et elles changent occasionnellement parce qu'il faut les adapter en cours de route.
Cependant, les règles ne sont que des règles. La mesure dans laquelle elles permettent de promouvoir les objectifs de l'institution dépend aussi du bon vouloir des personnes en place. Je l'ai constaté de visu, quand j'ai travaillé à la Chambre des communes, tout comme je le fais maintenant au Sénat. Cette dimension est importante. Tous les parlementaires sont motivés par le même objectif qui est d'essayer de faire le bien pour le pays. C'est leur principale motivation depuis toujours, mais elle conduit parfois à des frictions. Il est souhaitable que, le plus souvent, ces motivations donnent lieu à un travail de collaboration autour d'objectifs communs, parce que nous sommes tous ici pour le même motif.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec des députés, à l'occasion d'un court voyage en Afrique, l'an dernier. On comptait alors quelque 200 nouveaux députés et j'ai eu l'impression de revivre les années 1960, période où beaucoup de nouveaux élus étaient portés par leur engagement et par l'occasion qui leur était donnée de participer à la vie du milieu parlementaire. C'est quelque chose de très intéressant sur quoi il faudrait miser le plus possible.
D'excellentes séances d'information sont données au début de chaque législature, durant toute une semaine, afin de permettre aux députés de découvrir tous les tenants et aboutissants du travail au Parlement. Au Sénat, nous avons constaté que cela ne suffisait pas, qu'il fallait faire davantage, ce qui nous a amenés à lancer des initiatives comme nos séminaires sur les procédures. Nous convoquons le personnel des sénateurs dans la Chambre rouge pour leur expliquer la procédure et répondre à leurs questions sur les différents aspects de la procédure parlementaire. Ainsi, à la fin de chaque session, sauf cette année parce que le Sénat siège de longues heures, nous regroupons des sénateurs et les greffiers principaux durant toute une semaine pour parler de pratiques. Tous en profitent pour faire le point, pour se demander ce qui s'est passé et pourquoi tel sénateur a voulu soumettre une motion d'ajournement. Y avait-il quelque chose derrière tout cela?
C'est notamment en essayant d'informer les parlementaires, dans la limite des paramètres qui nous régissent, sur la façon dont fonctionne le système que nous parvenons à les outiller au mieux et, je pense aussi, à les rendre plus efficaces.
Monsieur le président, étant donné le peu de temps dont je dispose pour poser des questions au témoin, nous sommes confrontés à la situation bizarre qui veut qu'il est peu probable qu'un député conservateur pourra intervenir de nouveau. Les deux premiers intervenants disposent chacun de sept minutes, et sept minutes sont également allouées au troisième intervenant, du Nouveau Parti démocratique, puis cinq autres minutes pour les libéraux avant que notre tour ne revienne. Cela nous amène à 13 h 45, qui est l'heure prévue pour avoir terminé ce point à l'ordre du jour.
Monsieur le président, cela est pertinent et je sais que puisque vous connaissez bien les règles, notre témoin, M. Robert, comprendra la limite pratique que cela nous impose. Je peux présenter la motion dont j'ai donné préavis plus tôt, et ce, sans donner un préavis de 48 heures tant et aussi longtemps qu'elle se rapporte directement à la question à l'étude. Cela fait partie des règles que notre comité a adoptées le 26 janvier 2016, à savoir qu'un préavis de 48 heures soit donné avant que le Comité soit ainsi saisi d'une motion de fond qui ne porte pas directement sur l'affaire que le Comité étudie à ce moment.
Ceci étant dit, et parce que je n'ai aucune autre solution, je m'excuse auprès de notre témoin de présenter la motion suivante, au lieu de lui poser des questions. Littéralement, il s'agit de ma seule possibilité de le faire, puisque je dois le faire lorsque j'ai la parole.
Je propose donc:
Que, dans le cadre de son examen de la nomination proposée de Charles Robert comme greffier de la Chambre des communes, le Comité invite Robert Marleau et Audrey O’Brien, anciens greffiers de la Chambre des communes, à comparaître afin de l’aider à mieux comprendre le rôle, les fonctions et les responsabilités du greffier de la Chambre des communes.
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Très bien. Je vais essayer d'être aussi bref que possible.
J'ai déposé cette motion parce que nous estimons qu'il est important d'avoir une discussion approfondie avant de procéder à une nomination aussi importante que celle-ci. Cette tâche est confiée à notre comité, de façon à ce qu'il puisse en discuter en profondeur. La meilleure façon de le faire consiste à inviter les anciens titulaires de ce poste, qui sont au nombre de deux, afin que nous puissions déterminer la pertinence du choix du gouvernement.
J'ai demandé plus tôt à la ministre si elle pensait que cette façon de faire était acceptable. Vous avez entendu sa réponse, que j'ai interprétée comme disant qu'il n'y avait aucun problème. Nous sommes nos propres maîtres. Cette démarche est raisonnable. Je lui ai demandé si elle allait passer par-dessus le Comité et tout simplement présenter une motion à la Chambre, comme il lui est loisible de le faire, si nous ne parvenions pas à nous entendre. Honnêtement, elle n'a pas été claire à ce sujet, mais j'ai eu l'impression qu'elle était disposée à passer par-dessus le Comité. Elle n'a pas dit non. Je dois donc supposer qu'elle voulait dire que, oui, elle est disposée à le faire.
Quoi qu'il en soit, l'une des choses que cela veut dire, c'est que bien que je pense que cela ne serait pas approprié, le gouvernement dispose effectivement de ce moyen pour réaliser son objectif si tel est son souhait. Je ne le conseillerais pas, mais il s'agit d'une possibilité. Cela nous permet d'être mieux informés et cela permet à la Chambre d'être mieux informée lorsque la Chambre dans son ensemble doit prendre une décision relativement à cette nomination recommandée.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je veux faire écho aux observations de M. Reid au sujet de l'importance de cette analyse exhaustive.
Depuis presque trois ans, nous avons un greffier par intérim à la Chambre des communes. Notre greffière précédente a pris sa retraite, je crois que c'était en décembre 2015, ou elle a annoncé son intention en décembre 2015, de sorte que le présent processus de mise en candidature et de nomination a été long jusqu'à maintenant. Nous sommes en ce moment aux derniers jours de la session, les derniers jours avant l'ajournement d'été. Je sais que nous avons tous hâte de retourner dans nos circonscriptions et de faire l'excellent travail que l'on a mentionné plus tôt, mais je ne pense pas qu'il conviendrait que nous le fassions sans étudier à fond le présent processus, sans étudier les responsabilités et le rôle du ou de la titulaire de ce poste.
Comme l'a mentionné M. Reid dans sa motion, il conviendrait d'entendre les anciens greffiers. Il s'agit d'un poste qui est rarement vacant, et à juste titre. Le poste de greffier de la Chambre des communes, à l'instar de celui de greffier du Sénat, est un poste que nous voulons voir occupé pendant une bonne période de temps. Les titulaires sont les gardiens d'une expertise et de connaissances institutionnelles précieuses. Il s'agit d'un poste que nous voulons protéger pendant longtemps, de sorte que lorsque nous avons la possibilité de procéder à cette nomination, nous devons nous assurer d'examiner à fond le processus, de parler aux anciens greffiers, d'apprendre d'eux quelles ont été leurs expériences et quelles sont leurs réflexions tant sur le processus que sur le rôle lui-même.
Les deux chambres du Parlement traversent en ce moment une période de transformation rapide. Nous avons actuellement la possibilité de tenir cette discussion pour l'avenir. Nous devons prendre notre temps. Nous devons saisir l'occasion de tenir un débat et une discussion en bonne et due forme. Voilà pourquoi il est important que nous votions en faveur de cette motion, que nous ayons cette possibilité avant l'ajournement d'été de tenir ce débat exhaustif.
Je n'en dirai pas plus. Je ne veux pas faire d'obstruction systématique. Je tiens simplement à ce que le compte rendu en témoigne.
Merci, monsieur le président.